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La première stratégie jamaïcaine à destination de la population transgenre va au-delà des questions de santé

08 janvier 2021

Imaginez que vous utilisez un système de santé qui ne sait rien sur vous en tant que personne ou sur vos besoins spécifiques. Les infirmiers et infirmières risquent de ne pas poser les bonnes questions. Les médecins risquent de ne pas penser aux solutions dont vous avez vraiment besoin. Vous pouvez avoir l’impression de ne pas être à votre place.

Voilà à quoi ressemble la vie des personnes transgenres en Jamaïque. Une nouvelle stratégie souhaite toutefois changer cela.

Avec le soutien de l’ONUSIDA et du Fonds des Nations Unies pour la population (UNFPA), TransWave Jamaica a lancé la Trans and Gender Non-Conforming National Health Strategy, la première stratégie de ce type dans les pays anglophones des Caraïbes. Ce plan quinquennal est une feuille de route visant à améliorer la santé et le bien-être des personnes transgenres tout en respectant leurs droits. Il contient des recommandations concernant le système de santé, ainsi que des changements structurels et sociétaux nécessaires pour parvenir à l’égalité d’accès aux services et aux chances pour la communauté transgenre.

« Trop souvent, les personnes transgenres souffrent chez elles ou endossent un rôle pour se rendre dans les espaces de santé publique », explique Renae Green, responsable adjointe pour les réglementations et la sensibilisation auprès de TransWave. « Nous avons besoin d’une amélioration des services de base, y compris de l’assistance psychosociale. Il faut que les personnes transgenres puissent accéder aux services de santé publique en étant elles-mêmes. »

Par le biais de l’enveloppe allouée à la Jamaïque dans le Cadre unifié du budget, des résultats et des responsabilités, l’ONUSIDA a collaboré avec l’UNFPA pour soutenir une procédure poussée d’un an comprenant des recherches, l’implication de la communauté et l’élaboration de la stratégie, dont un cadre de suivi et d’évaluation. Un comité de coordination multisectoriel composé d’organisations de la société civile, de partenaires de coopération internationale et d’administrations gouvernementales a défini la procédure d’élaboration de la stratégie.

Le VIH est un problème majeur au sein de la communauté transgenre en Jamaïque. Près de 50 % des femmes transgenres ayant participé à deux études récentes vivaient avec le VIH. Mais d’autres thèmes sont tout aussi urgents. Deux enquêtes ont révélé que près de la moitié des participants et participantes transgenres était sans emploi. Un tiers n’avait pas à manger à chaque repas. Un dixième proposait des services sexuels payés pour survivre. Une étude menée en 2020 par TransWave a révélé que la moitié de ces personnes avait été victime de violences physiques au cours de l’année passée, et 20 % d'agressions sexuelles. Plus de 80 % ont été la cible d’injures.

« Les besoins ne se limitent pas au VIH et aux soins de santé. D’autres facteurs nuisent à la capacité des personnes à se protéger, à suivre un traitement ou à éviter une contamination au VIH. Nous devons prendre en compte la personne en entier, et pas uniquement certains aspects », déclare Denise Chevannes-Vogel, chargée du VIH et du sida pour le sous-bureau régional de l’UNFPA dans les Caraïbes

« Nous apprécions d’avoir pu amener la communauté à discuter de ses besoins au-delà du VIH », souligne Mme Green.

L’équipe de TransWave s’est occupée d’évaluer les besoins de la communauté. Certaines demandes, comme l’hormonothérapie substitutive ou la réassignation chirurgicale du genre, sont spécifiques, mais d’autres concernent tous les membres. Toutes et tous souhaitent avoir accès à la santé et au logement, à l’éducation, à la formation et à l’emploi, ou avoir des porte-paroles dans les espaces de la société civile où un grand nombre cherche un appui médico-social.

« Nous n’atteindrons aucun objectif relatif à la lutte contre le sida si nous n’accordons pas la priorité à la santé globale des personnes transgenres. Ces gens meurent de violences, vivent dans la rue, n’ont pas d’emploi ni d’avenir. Même les informations sur la prévention du VIH que la vaste majorité de la population est en mesure d’obtenir au cours de l’éducation officielle ne sont pas accessibles aux personnes transgenres lorsque le harcèlement les force à quitter l’école. Ainsi, cette procédure consistait à réfléchir sur les indicateurs d’impact. À se demander ce que faudrait-il faire pour leur offrir une meilleure existence plus longue », indique Ruben Pages, conseiller pour la mobilisation communautaire en Jamaïque pour l’ONUSIDA.

Toutefois, quelles sont les chances de réussite de cette stratégie exhaustive et tournée vers l’avenir dans un pays connu pour sa société conservatrice ? Les partenaires sont optimistes. D’une part, cette stratégie demande des objectifs à long terme, y compris des réformes juridiques sur des thèmes comme la reconnaissance de l’identité de genre et la décriminalisation des rapports sexuels entre partenaires de même sexe. D’autre part, elle sert de guide pratique pour intégrer les personnes transgenres dans les systèmes et les cadres déjà existants. Une action ciblée permettrait de marquer rapidement des points.

Manoela Manova, directrice pays de l’ONUSIDA pour la Jamaïque, explique que la stratégie permettra au pays de faire un grand pas en avant pour mettre un terme au sida.

« À l’avenir, l’accent sera à nouveau mis sur des résultats de prévention, de dépistage et de traitement de grande qualité dans toutes les communautés, y compris au sein des populations clés et vulnérables », conclut Mme Manova. « C’est l’occasion pour nous de respecter notre promesse de n’oublier personne. »

Mettre à jour

Déclaration commune appelant à une intensification urgente de l’accès des nourrissons et des enfants vivant avec le VIH au traitement optimal du VIH à l’échelle nationale

22 décembre 2020

Les partenaires mondiaux qui se sont engagés à mettre fin au sida pédiatrique se sont réunis afin d’appeler les pays à élargir rapidement l’accès à un traitement pédiatrique optimal du VIH pour les nourrissons et les enfants. Les partenaires incluent le Fonds des Nations Unies pour l’enfance, l’Organisation mondiale de la santé (OMS), l’ONUSIDA, le Plan d’urgence du Président des États-Unis pour la lutte contre le sida, le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme, Unitaid, la Elizabeth Glaser Pediatric AIDS Foundation et la Clinton Health Access Initiative (CHAI).

Les enfants vivant avec le VIH continuent d’être laissés pour compte par la riposte mondiale au sida. En 2019, seuls 53 % (950 000) des 1,8 million d’enfants vivant avec le VIH (âgés de 0 à 14 ans) dans le monde étaient diagnostiqués et sous traitement, contre 68 % des adultes. [1] Les 850 000 autres enfants vivant avec le VIH n’ont pas été diagnostiqués et ne reçoivent pas de traitement vital contre le VIH. Les deux tiers des enfants manquants sont âgés de 5 à 14 ans et ne fréquentent pas systématiquement les établissements de santé traditionnels. Il est nécessaire de mobiliser les communautés et les familles des personnes vivant avec le VIH, la tuberculose et d’autres maladies connexes et d’offrir des services familiaux afin d’identifier ces enfants manquants et de commencer leur traitement.

On estime que 95 000 enfants sont morts de maladies liées au sida en 2019, en partie en raison de l’absence de diagnostic précoce du VIH chez les nourrissons et les enfants et d’un lien immédiat avec des régimes de traitement du VIH optimaux. Sans traitement, 50 % des nourrissons infectés par le VIH pendant ou autour de la naissance mourront avant l’âge de deux ans. [1]

La Food and Drug Administration des États-Unis a récemment approuvé provisoirement la première formulation générique de comprimés dispersibles de 10 mg de dolutégravir (DTG). [2] Cette approbation est le résultat d’un partenariat innovant entre Unitaid, CHAI et ViiV Healthcare et des fournisseurs de médicaments génériques, qui a permis d’accélérer le calendrier de développement de plusieurs années. L’approbation a été rapidement suivie de l’annonce, à l’occasion de la Journée mondiale du sida, d’un accord novateur négocié par Unitaid et CHAI qui réduit le coût du traitement du VIH de 75 % pour les enfants dans les pays à revenu faible ou intermédiaire, où les comprimés dispersibles de 10 mg de DTG seront disponibles au coût de 4,50 $ US pour un flacon de 90 comprimés. [3]

Cela signifie que le traitement antirétroviral de première intention à base de DTG recommandé par l’OMS est maintenant disponible dans de meilleures formulations génériques pédiatriques, également plus abordables, pour les jeunes enfants et les nourrissons dès l’âge de quatre semaines et pesant plus de 3 kg. [4] La transition rapide vers ce traitement, combinée à un meilleur diagnostic du VIH chez les enfants et à d’autres mesures de soutien, contribuera à réduire d’urgence les 95 000 décès évitables liés au sida chez les enfants.

Le traitement du VIH à base de DTG conduit à de meilleurs résultats pour les enfants. Le DTG est moins susceptible d’être affecté par la résistance aux médicaments et atteint la suppression de la charge virale plus tôt ; les comprimés dispersibles adaptés aux enfants améliorent l’adhérence en raison d’un moindre nombre de comprimés, qui sont également plus faciles à administrer. Ces facteurs aident les enfants à atteindre et à maintenir la suppression de la charge virale, qui est la référence par excellence pour mesurer l’efficacité du traitement du VIH. Le traitement à base de DTG est la norme de soins pour les adultes. Le fait de commencer ce traitement dès la petite enfance permet de réduire la nécessité de changements de traitement à mesure que les enfants grandissent, pendant l’enfance, à l’adolescence et à l’âge adulte. Un nombre réduit de protocoles et de changements de protocoles simplifie la gestion des soins de santé, améliore la gestion des stocks et réduit le gaspillage.

L’OMS recommande un traitement anti-VIH à base de DTG pour tous les nourrissons et enfants depuis 2018 [4] et a fourni des recommandations posologiques pour les nourrissons et les enfants de plus de quatre semaines et de plus de 3 kg en juillet 2020. [5]

Les fournisseurs ont indiqué leur capacité à répondre aux ambitions mondiales d’expansion. Des prévisions précises de la demande sont essentielles pour éclairer la planification de la production et les délais de livraison. Il est donc essentiel que les programmes nationaux commencent à inclure des comprimés dispersibles de 10 mg de DTG dans leurs nouveaux plans d’achat, examinent les stocks et les commandes de traitements pédiatriques existants sans DTG, partagent leurs prévisions avec les partenaires et les fournisseurs d’approvisionnement en traitement du VIH et passent des commandes le plus tôt possible.

Les partenaires sont déterminés à aider les gouvernements nationaux à élaborer des plans de transition rapide afin de passer du traitement du VIH sous-optimal existant au traitement à base de DTG pour les nourrissons et les enfants, notamment au moyen d’un plaidoyer en faveur d’un engagement politique, de la mobilisation de ressources internationales et nationales, de nouvelles politiques et directives, de la gestion de l’approvisionnement, de la distribution et du stock de médicaments, de la formation des travailleurs de la santé et de la sensibilisation et de l’engagement des communautés touchées pour assurer la demande et veiller à ce que les enfants vivant avec le VIH et leurs soignants comprennent le traitement afin de garantir l’adoption rapide de ces nouvelles formulations.

D’autres directives à l’intention des programmes nationaux et des partenaires sont disponibles auprès de l’OMS. [5] La boîte à outils d’introduction de nouveaux produits CHAI HIV dispose de ressources consacrées à aider les pays dans leur transition vers le DTG pédiatrique. [6]

Citations de partenaires

« Les gouvernements nationaux, les partenaires sur le terrain et les communautés touchées doivent travailler ensemble pour identifier et traiter les enfants et les nourrissons dont la vie peut être sauvée par ces nouveaux médicaments », déclare Shannon Hader, directrice exécutive adjointe de l’ONUSIDA pour le Programme. « Les nouveaux médicaments sont moins chers, plus efficaces et mieux adaptés aux enfants que les traitements actuels pour les nourrissons et les jeunes enfants. Nous devons en approvisionner les cliniques pour sauver des vies dès maintenant. »

« Le Plan d’urgence du Président des États-Unis pour la lutte contre le sida (PEPFAR), travaille sans relâche pour assurer à tous les patients un accès aux meilleurs traitements disponibles pour le VIH, y compris les plus avancés pour les enfants vivants avec le VIH  », déclare Deborah L. Birx, Coordonnatrice pour les États-Unis de la lutte mondiale contre le sida et Représentante spéciale pour la diplomatie en matière de santé mondiale. « Une introduction et une diffusion accélérée de la DTG pédiatrique pourraient permettre de sauver la vie de milliers d’enfants dans le monde. Le PEPFAR continuera à collaborer avec les partenaires locaux et mondiaux pour permettre aux jeunes enfants que nous servons d’avoir accès le plus rapidement au DTG pédiatrique ».

« La provision de médicaments antirétroviraux aux personnes vivant avec le VIH est au cœur de notre soutien aux programmes nationaux de lutte contre le VIH », déclare Peter Sands, directeur exécutif du Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme. « Ce nouveau traitement du VIH abordable et adapté aux enfants est un énorme pas en avant qui améliorera et sauvera la vie d’un groupe figurant parmi les plus vulnérables de la société : les jeunes enfants infectés par le VIH. Nous sommes déterminés à aider les pays à faire une transition rapide vers ces nouveaux médicaments. »

« Dans les pays à faible revenu et à revenu intermédiaire, les enfants attendent souvent des années pour avoir accès aux mêmes médicaments que les adultes, ce qui nuit à leur qualité de vie et entraîne même des décès évitables. Nous sommes fiers d’avoir travaillé avec des partenaires sur cet accord novateur qui apportera aux enfants un DTG dispersible de qualité garantie à un rythme record », déclare Philippe Duneton, directeur exécutif d’Unitaid. « L’accès à ce traitement va transformer la vie des enfants vivant avec le VIH, les aider à rester sous traitement et sauver des milliers de vies. »

« Pour la première fois, les enfants vivant avec le VIH dans les pays à revenu faible ou intermédiaire auront accès en même temps aux mêmes médicaments antirétroviraux de première ligne que ceux des pays à revenu élevé », déclare Iain Barton, président-directeur général de la Clinton Health Action Initiative. « Le partenariat devrait servir de modèle pour éliminer les obstacles qui entravent le développement de formulations pédiatriques permettant d’administrer des médicaments de première ligne rapidement et à un coût abordable. »

« L’écart qui subsiste entre les traitements des adultes et ceux des enfants nous empêche d’atteindre une génération sans sida », déclare Chip Lyons, président-directeur général de la fondation Elizabeth Glaser pour le sida pédiatrique. « Les enfants vivant avec le VIH dans le monde entier ont un besoin urgent de formulations adaptées à leur âge, efficaces et accessibles. L’approbation du DTG dispersible est un pas en avant important, mais ne vaut rien si cette nouvelle formulation n’atteint pas rapidement les bébés et les jeunes enfants qui en ont désespérément le plus besoin. La fondation Elizabeth Glaser Pediatric AIDS Foundation s’est engagée à soutenir le déploiement, l’adoption et la livraison accélérés de nouveaux médicaments antirétroviraux pédiatriques optimaux en partenariat avec des dirigeants mondiaux, régionaux et locaux. »

« L’écart de traitement qui subsiste entre les mères et les enfants est inacceptable si l’on considère les nouvelles avancées scientifiques qui sont à notre portée pour changer cette trajectoire », déclare Chewe Luo, directeur associé et chef du VIH, Fonds des Nations Unies pour l’enfance. « Le Fonds des Nations Unies pour l’enfance se félicite des engagements pris à l’échelle mondiale et des progrès accomplis dans la mise au point de meilleures approches diagnostiques et de régimes optimaux aboutissant sur de meilleurs résultats pour les enfants. »

« Cela pourrait changer la donne pour les enfants vivant avec le VIH », déclare Meg Doherty, directrice des programmes mondiaux sur le VIH, l’hépatite et les IST pour l’OMS. « Nous devons faire tout ce qui est en notre pouvoir pour aider les pays à offrir ce nouveau DTG pédiatrique de 10 mg à tous les enfants qui en ont besoin. »

 

Références

[1] UNAIDS. Start Free Stay Free AIDS Free - 2020 report. 07 July 2020. Communiqué de presse : https://www.unaids.org/fr/resources/presscentre/pressreleaseandstatementarchive/2020/july/20200707_start-free-stay-free-aids-free

[2] https://www.accessdata.fda.gov/drugsatfda_docs/pepfar/214521PI.pdf

[3] UNITAID : Un accord innovant réduit de 75% le coût du traitement du VIH pour les enfants des pays à revenu faible et intermédiaire. https://unitaid.org/news-blog/groundbreaking-agreement-reduces-by-75-the-cost-of-hiv-treatment-for-children-in-low-and-middle-income-countries/#fr

[4] Organisation mondiale de la santé : mise à jour des recommandations sur les traitements antirétroviraux de première et de deuxième intention et la prophylaxie post-exposition et des recommandations sur le diagnostic précoce du VIH chez les nourrissons. Orientations provisoires. 1er décembre 2018, https://www.who.int/publications/i/item/WHO-CDS-HIV-18.51.

[5] Organisation mondiale de la Santé. Considérations relatives à l’introduction de nouvelles formulations de médicaments antirétroviraux pour les enfants. Politique générale. 1er juillet 2020, https://www.who.int/publications/i/item/9789240007888.

[6] Clinton Health Access Initiative. HIV new product introduction toolkit. Pediatric 10 mg dispersible, scored resources, https://www.newhivdrugs.org/.

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Press Statement

L’ONUSIDA appelle à éradiquer la pandémie rampante de violence à l’égard des femmes et des filles

GENÈVE, le 25 novembre 2020— À l’occasion de la Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes, l’ONUSIDA appelle l’humanité à renforcer ses efforts pour éliminer la pandémie fantôme de violence à l’égard des femmes et des filles dans toute sa diversité. Cette infraction courante aux droits humains touche en effet une femme sur trois au moins une fois dans sa vie.

Avant l’arrivée de la pandémie de COVID-19, 243 millions de femmes et de filles âgées de 15 à 49 ans avaient été victimes de violences sexuelles et/ou physiques de la part d’un partenaire intime, en un an dans le monde. Des preuves existent indiquant que la pandémie de COVID-19 s’accompagne d’une flambée des violences basées sur le genre dans pratiquement tous les pays.

« Les preuves corroborant l’inégalité des genres devant l’impact de la pandémie de COVID-19 se multiplient », a expliqué la Directrice exécutive de l’ONUSIDA, Winnie Byanyima. « Les obstacles que rencontrent les femmes victimes d’abus, en particulier les femmes et les filles enfermées chez elles avec leur agresseur, se trouvent aggravés par les répercussions des confinements et des restrictions de déplacement imposées dans de nombreux pays afin de limiter la propagation de la pandémie de COVID-19, ainsi que par le manque de reconnaissance du caractère essentiel des services de santé sexuelle et reproductive, et de ceux destinés aux victimes de violences, ou encore par la fragilisation de la sécurité économique des femmes. »

À cause de la pandémie de COVID-19, les adolescentes et les jeunes femmes sont également confrontées de plus au plus au mariage précoce et au trafic d’êtres humains, à la déscolarisation à cause de la fermeture des établissements et à un manque d’accès à une éducation sexuelle complète, ainsi qu’aux services de santé sexuelle et reproductive, y compris la contraception et l’avortement.

Le coronavirus augmente la violence à l’égard des femmes et creuse les inégalités entre les genres, ce qui accroit l’exposition au VIH et les vulnérabilités des femmes, alors que l’accès aux services liés à la violence basée sur le genre, ainsi que les autres services de santé sexuelle et reproductive sont réduits ou à l’arrêt pendant la pandémie. La violence à l’égard des femmes est un facteur fondamental d’une vulnérabilité accrue au VIH. Dans les régions très touchées par le virus, comme l’Afrique subsaharienne, les femmes victimes de violence exercée par un partenaire intime ont 50 % plus de risque de vivre avec le VIH. Quant aux hommes perpétuant des violences à l’égard des femmes, ils ont tendance à être davantage exposés au VIH et à utiliser moins fréquemment de préservatifs ce qui augmente le risque de transmission du VIH.

La violence ou la peur d’y être exposée dissuadent de nombreuses femmes et adolescentes séropositives de révéler leur statut sérologique à leur partenaire, à leur famille et au personnel de santé, ce qui complique le suivi du traitement du VIH au sein de cette population.

La violence basée sur le genre entrave la liberté de décision des femmes et des filles. Elle amenuise inexorablement leurs droits et leur santé sexuelle et reproductive, y compris pour ce qui est de décider si, comment, quand et avec qui avoir des rapports sexuels, ou encore de protéger leur santé, d’accéder aux services de prévention du VIH et de poursuivre leur traitement.

« La pandémie de COVID-19 montre une nouvelle fois qu’il est inacceptable de continuer à se contenter de demi-mesures et à ne pas respecter les promesses visant à mettre un terme à la violence à l’égard des femmes », a ajouté Mme Byanyima. « Si nous voulons sérieusement parvenir à l’égalité des sexes et à l’éradication du sida, alors la prévention de la violence basée sur le genre doit devenir une priorité mondiale, nationale et locale. »

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Press Release

L’ONUSIDA et l’UNFPA publient le quatrième rapport annuel sur les progrès accomplis par la Global HIV Prevention Coalition

GENÈVE, le 23 novembre 2020—Le dernier rapport sur les progrès accomplis de la Global HIV Prevention Coalition révèle que, malgré un recul observé des nouvelles infections au VIH chez les adultes dans plusieurs pays, l’avancée générale des efforts de prévention du VIH reste fluctuante et évolue trop lentement pour parvenir aux objectifs 2020 qui ont été convenus en 2016 au cours de la Réunion de haut niveau des Nations Unies sur la fin du sida.

« Nous n’arriverons pas à mettre un terme au sida si de nouvelles personnes continuent chaque année d’être infectées par le VIH », a déclaré la Directrice exécutive de l’ONUSIDA, Winnie Byanyima. « Cette année est un moment charnière pour faire le point sur une décennie de progrès en vue de mettre fin au sida à l’horizon 2030. Malheureusement, l’humanité accuse un retard dans les promesses de réduction des nouvelles infections au VIH. »

En 2016, les États membres des Nations Unies se sont engagés à atteindre un objectif de prévention du VIH prévoyant de réduire les nouvelles infections chez les adultes à moins de 500 000 dans le monde d’ici 2020, soit un recul de 75 % par rapport à 2010. Fin 2019, cette baisse atteignait à peine 23 %, avec 1,7 million de contaminations au VIH l’année dernière.

Lancée en 2017, la Global HIV Prevention Coalition vise à redonner dynamisme et clairvoyance aux programmes de prévention du VIH dans 28 pays, les 28 pays du monde les plus touchés par les nouvelles infections au VIH. Cette coalition de 28 pays identifie et encourage des stratégies pour les programmes et des interventions prioritaires, ravive l’engagement politique en faveur de la prévention du VIH, dirige et apporte son soutien à la mise en œuvre de programmes.

Les progrès accomplis pour réduire les nouvelles infections au VIH varient selon les pays de la coalition. Entre 2010 et 2019, les nouvelles infections au VIH ont, par exemple, chuté de 64 % en Eswatini, et augmenté de 74 % au Pakistan. Néanmoins, les nouvelles infections au VIH ont reculé dans 26 pays de la coalition.

Le rapport montre que des progrès importants ont été réalisés pour mettre en place les 10 actions stratégiques définies dans la Feuille de Route de la Prévention du VIH pour 2020. Toutefois, de nombreux pays continuent de rencontrer des difficultés pour changer des facteurs sous-jacents qui entravent l’efficacité des programmes de prévention du VIH. Il s’agit entre autres de financements insuffisants, d’une inertie pour lutter contre les obstacles légaux, réglementaires et structurels qui empêchent les programmes destinés aux populations clés et vulnérables, ainsi que de l’adoption lente des règles sur les contrats sociaux.

« Si nous voulons réduire considérablement les nouvelles infections au VIH, nous devons réduire les disparités et supprimer les obstacles qui empêchent les adolescentes, les jeunes femmes et les populations clés d’accéder à des services de santé sexuelle et reproductive de qualité et qui les respectent. Il est temps de mettre un terme une bonne fois pour toutes à la stigmatisation, à la discrimination et à la marginalisation qui se dressent sur leur chemin sous une forme ou sous une autre », a indiqué Natalia Kanem, la Directrice exécutive du Fonds des Nations Unies pour la population.

Cette année, la pandémie de COVID-19 est un défi supplémentaire pour préserver les avancées au niveau de la prévention du VIH. Les inquiétudes concernent en particulier les perturbations touchant les services de prévention du VIH : circoncision masculine médicale volontaire, interruption de l’accès au matériel de prévention (notamment d’injection stérile), effets des confinements sur les services d’assistance sociale et éducatifs, corrélation entre difficultés économiques et augmentation des comportements à risque, et vulnérabilité face au VIH. Le rapport actuel documente ainsi pour la première fois les mesures prises par les pays pour s’adapter à la pandémie de COVID-19 et atténuer ses effets potentiels.

Ce rapport a été dévoilé au cours d’une réunion virtuelle réunissant des ministres de la Santé des pays membres de la Global HIV Prevention Coalition, qui ont pris acte des progrès accomplis avec l’objectif de dresser une feuille de route pour les cinq prochaines années en vue de mettre fin au sida d’ici 2030.

« La prévention du VIH sera au cœur de la nouvelle stratégie mondiale de lutte contre le sida pour les cinq prochaines années », a ajouté Mme Byanyima. « Avec le Fonds des Nations Unies pour la population et le reste du Programme commun de l’ONUSIDA, nous allons soutenir la Global HIV Prevention Coalition afin d’atteindre notre objectif ultime : zéro nouvelle infection au VIH. »

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Dernier rapport sur les progrès accomplis

Feuille de Route de la Prévention du VIH pour 2020

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Actualisation du tableau de bord : pour une différenciation des services de dépistage du VIH

12 novembre 2020

À quelques semaines de la Journée mondiale de lutte contre le sida, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) en coordination avec l’ONUSIDA a mis à jour son tableau de bord des services de dépistage du VIH en y apportant de nouvelles données pour 2020.

Ce tableau de bord interactif fournit aux utilisateurs et utilisatrices des informations variées sur le dépistage du VIH dans différents pays du monde. Il s’agit par exemple de la prévalence du VIH, du nombre de personnes testées positives au VIH et du nombre de personnes qui se soumettent pour la première fois à un dépistage du VIH ou le renouvellent. Les données sont affichées sous forme de graphiques et de tableaux catégorisés par âge, sexe ainsi que d’autres paramètres.

« Il est essentiel de disposer de données différenciées sur le dépistage du VIH à ce niveau de l’épidémie », explique Cheryl Johnson, fonctionnaire technique auprès de l’OMS. « Avec de telles données disponibles, les programmes peuvent mettre en place les lignes directrices de l’Organisation mondiale de la Santé afin d’atteindre les personnes vivant avec le VIH, qui ne connaissent pas encore leur statut. Nous nous réjouissons de travailler avec les pays pour voir comment utiliser leurs données en vue d’obtenir des services de dépistage du VIH efficaces et performants. »

Les pays ont besoin d’avoir des stratégies de dépistage variées afin d’atteindre les personnes vivant avec le VIH qui ne connaissent pas leur statut, ainsi que celles qui sont exposées à un risque d’infection au VIH. Le tableau de bord aidera les pays à élaborer la meilleure combinaison de services de dépistage possible pour leur situation, par exemple l’autodépistage, le dépistage indicateur et différentes formes de dépistage au sein des communautés et des établissements de santé. Les pays peuvent également suivre l’évolution du nombre de personnes ayant appris récemment leur statut sérologique.

« Nous utilisons des données pour intensifier nos efforts afin d’atteindre les personnes vivant avec le VIH qui ne connaissent pas encore leur statut. Ces informations nous servent également à faciliter le renvoi vers les soins en priorisant et en différenciant le dépistage en vue d’atteindre les régions et les populations défavorisées de l’Ouganda. Le tableau de bord est un outil pratique facilitant la prise de décisions fondées qui fait avancer notre stratégie nationale », explique Geoffrey Taasi, administrateur de programme, services de dépistage du VIH, ministère de la Santé, Ouganda.

Les informations fournies sur le tableau de bord proviennent aussi bien de l’OMS que de l’ONUSIDA, de programmes nationaux, de modélisations et d’enquêtes menées auprès de populations. Elles incluent également le statut de la mise en œuvre de services de dépistage et de politiques nationales. Les données utilisées ont été sélectionnées en consultant des responsables de ministères de la Santé, de partenaires de recherche, de partenaires opérationnels locaux et internationaux et des donateurs.

Ce tableau de bord est accessible sur le site Internet, depuis un smartphone ou une tablette avec l’application WHO HTS Info.

« L’élargissement de stratégies de dépistage du VIH appropriées est essentiel pour que le Vietnam parvienne aux objectifs 90–90–90. Avec le soutien de l’Organisation mondiale de la Santé et d’autres partenaires, nous avons réussi à lancer des projets pilotes de dépistage du VIH au sein des communautés, ainsi que le dépistage et l’autodépistage par le biais de fournisseurs communautaires. Nous travaillons à présent au déploiement national de ces stratégies », a déclaré Nguyen Hoang Long, directeur général de l’Administration de lutte contre le VIH/sida du Vietnam, ministère de la Santé, Vietnam.

TABLEAU DE BORD DES SERVICES DE DÉPISTAGE DU VIH

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La 51e Conférence mondiale de l’Union sur la santé respiratoire s’ouvre aujourd’hui alors que la COVID-19 menace d’inverser la baisse du nombre de victimes de la tuberculose

20 octobre 2020

La 51e Conférence mondiale de l’Union sur la santé respiratoire placée sous le thème « Advancing Prevention » s’est ouverte aujourd’hui. Pour la première fois depuis sa création il y a 100 ans, la conférence est organisée en ligne à cause de la pandémie de COVID-19. Cette manifestation fournira des informations scientifiques récentes sur la tuberculose, la pollution de l’air et la lutte antitabac. Elle proposera également des sessions dédiées à la COVID-19 et aux domaines où elle coïncide avec la santé respiratoire et les maladies infectieuses. Son Altesse Impériale, la princesse consort Akishino du Japon, l’ancien président Bill Clinton, Shannon Hader, Directrice exécutive adjointe de l’ONUSIDA, et Divya Sojan, une infirmière et survivante de la tuberculose, pour ne citer que quelques noms, interviendront au cours de cette conférence.

Selon le Rapport 2020 sur la lutte contre la tuberculose de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), le nombre de décès liés à la tuberculose chez les personnes vivant avec le VIH a reculé de 63 % depuis 2010. Ce résultant encourageant n’est plus très loin de l’objectif mondial (-75 %) adopté avec la Déclaration politique des Nations Unies de 2016 sur la fin du sida. Toutefois, ce document révèle également que la tuberculose reste la principale cause de mortalité parmi les personnes vivant avec le VIH. Un peu plus de 200 000 victimes lui étaient imputables en 2019, soit 30 % de tous les décès des suites d’une maladie opportuniste.

Moins de la moitié des 815 000 personnes environ vivant avec le VIH et ayant contracté la tuberculose en 2019 a été identifiée, diagnostiquée et recensée par les programmes nationaux comme recevant un traitement pour les deux maladies. La majorité d’entre elles passent soit entre les mailles des programmes, ne sont pas diagnostiquées ou soignées correctement ou encore leur traitement n’est pas consigné comme il le devrait. Néanmoins, dans plus de 80 pays et territoires, une fois un diagnostic établi, 90 % au moins des personnes souffrant de tuberculose connaissent leur statut sérologique et 88 % des personnes vivant avec le VIH et suivant un traitement de la tuberculose reçoivent une thérapie antirétrovirale qui les maintient en bonne santé.

La tuberculose peut être soignée et il est possible d’empêcher les contaminations. L’OMS recommande depuis 2004 un traitement préventif de la tuberculose pour toutes les personnes qui viennent d’apprendre leur séropositivité. Ainsi, cela évite qu’elles ne contractent la tuberculose, ce qui sauve des vies. Jusqu’à récemment, cette couverture était pourtant totalement inadaptée. Néanmoins, la combinaison d’efforts militants, d’un volontarisme politique, d’une meilleure disponibilité d’options de traitement plus courtes et plus faciles à respecter, d’un financement adapté et de l’engagement des communautés s’est traduite par une augmentation impressionnante du nombre de personnes vivant avec le VIH recevant un traitement préventif de la tuberculose.

En 2019, l’OMS indiquait que 3,5 millions d’entre elles avaient commencé un traitement préventif contre la tuberculose, alors qu’elles n’étaient que 1,8 million un an auparavant. Ces 5,3 millions de personnes au total pour ces deux années représentent déjà 88 % de l’objectif 2022 fixé à 6 millions dans la Déclaration politique des Nations Unies sur la tuberculose, ce qui donne bon espoir d’atteindre cet objectif avant l’heure.

« Il a fallu des dizaines d’années pour effacer les doutes du personnel de santé et des communautés, pour mobiliser des financements dédiés au traitement préventif de la tuberculose et pour investir dans la recherche en vue de mettre au point des traitements plus courts, plus efficaces et mieux acceptés », a déclaré Shannon Hader, Directrice exécutive adjointe de l’ONUSIDA. « Il est l’heure à présent de mettre la barre plus haut et d’élargir l’accès et l’utilisation de meilleurs traitements préventifs à quiconque en a besoin. »

La COVID-19 perturbe toutefois déjà les services destinés au VIH et à la tuberculose en venant s’ajouter à la double stigmatisation qui entrave parfois l’accès à ces services. Par ailleurs, les mesures de confinement dressent un obstacle supplémentaire au dépistage ou à la collecte d’un traitement de la tuberculose et du VIH, et cette nouvelle pandémie détourne des ressources humaines, financières et des laboratoires de la lutte contre la tuberculose et le VIH.

Dans le monde, on estime qu’un confinement de trois mois et un retour à la normale de 10 mois pourraient ajouter 6,3 millions de cas de tuberculose en plus et 1,4 million de décès supplémentaires imputables à cette maladie au cours des cinq prochaines années. La pandémie de COVID-19 ferait prendre un retard de cinq à huit ans au moins à la lutte contre la tuberculose, ramenant l’incidence de cette infection et les décès liés dans le monde en 2021 à des niveaux enregistrés pour la dernière fois respectivement en 2013 et en 2016.

« Aujourd’hui plus que jamais, il est temps que les communautés du VIH et de la tuberculose joignent leurs efforts et lancent un appel pour des investissements dans des traitements préventifs et curatifs plus courts, ainsi que pour un meilleur contrôle des infections, le tout renforcé par une protection socio-économique et des droits humains nécessaires aux populations », a poursuivi Shannon Hader, Directrice exécutive adjointe de l’ONUSIDA. « La solidarité mondiale est indispensable pour maîtriser les pandémies de la COVID-19, de la tuberculose, du VIH et les épidémies futures. Ensemble, nous devons mettre en place et distribuer de manière équitable une prévention combinée, y compris des vaccins, et un traitement pour toutes et tous. Autrement dit, garantir un accès véritablement universel qui accorde la priorité à celles et ceux qui en ont le plus besoin. »

Feature Story

Un chatbot répond aux questions que se posent les jeunes sur le VIH, la santé et les relations

15 octobre 2020

Un chatbot répondant au nom d’Eli est capable de répondre à des questions sur le passage à l’âge adulte, l’amour, les relations et la santé sexuelle, y compris la prévention et le traitement du VIH. Ce service a été lancé sur le réseau social VKontakte et vient s’ajouter aux ressources de santé mises à disposition des jeunes en Europe de l’Est et en Asie centrale.

Créé par l’Institut pour l’application des technologies de l’information à l’éducation (ITIE) de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO), Eli répond à des questions dans six domaines : la psychologie, la physiologie, le sexe, les relations, la famille et la santé. La base de connaissances a été élaborée par une équipe éditoriale en collaboration avec du personnel de santé et des psychologues. L’équipe a puisé dans des documents de l’UNESCO, de l’ONUSIDA et d’autres agences des Nations Unies portant, par exemple, sur la santé sexuelle et reproductive, le bien-être psychologique, ainsi que la prévention, le dépistage et le traitement du VIH.

Une grande partie des connaissances d’Eli concernent la prévention, le dépistage et le traitement du VIH. Au cours d’une conversation avec un utilisateur ou une utilisatrice, Eli explique pourquoi il est conseillé que les jeunes sexuellement en activité fassent un test du VIH, il indique les tests disponibles, où et comment se faire dépister et pourquoi il est essentiel de commencer une thérapie antirétrovirale immédiatement après avoir découvert que le résultat est positif. Eli aide à surmonter les peurs et les appréhensions des jeunes et les encourage à se tourner vers une aide médicale.

« L’utilisation de technologies de l’information modernes et innovantes est un indispensable pour sensibiliser les jeunes sur le VIH et pour assurer la prévention du VIH. Dans ce domaine, l’UNESCO est un partenaire incontournable », explique Alexander Goliusov, directeur par intérim de l’équipe de l’ONUSIDA d’appui régional à l’Europe de l’Est et l’Asie centrale.

L’équipe a eu recours à des technologies d’apprentissage automatique pour créer ce chatbot. Les jeunes ont la possibilité de poser leurs propres questions ou de choisir parmi une liste de suggestions. L’intelligence artificielle génère la réponse en prenant en compte les éventuelles corrélations. Par exemple, lorsqu’Eli parle des infections sexuellement transmissibles, le chatbot fournit des informations sur les symptômes et les méthodes de diagnostic, mais il explique également aux jeunes quoi faire si jamais leur partenaire ne veut pas se protéger.

Dans ses réponses, Eli fait preuve d’expertise et de respect envers les jeunes qui l'utilisent et opte pour des formulations aussi neutres que possible au niveau du genre et sans stigmatiser.

« Eli est un compagnon irremplaçable pour les jeunes qui grandissent et découvrent des sentiments et des formes de relations inconnus jusqu’alors. Les jeunes ont souvent besoin d’informations fiables, sans stéréotypes ni leçons de morale. Eli représente une nouvelle étape dans la concrétisation de la stratégie mondiale de l’UNESCO visant à donner les moyens aux filles et aux garçons de se constituer un bagage d’informations sur leur santé. Eli leur permet aussi d’établir et de préserver des relations saines, respectueuses et enrichissantes », déclare Tigran Yepoyan, responsable ICT et de l’éducation à la santé auprès de l’UNESCO ITIE.

Au cours de la première semaine de son lancement, plus de 4 000 personnes se sont inscrites au groupe Eli sur VKontakte et Eli a répondu à plus de 150 000 questions posées par plus de 10 000 utilisateurs et utilisatrices. Des jeunes ont aussi laissé un commentaire : « Un thème cool et important ! » « Eli apprend et partage ses connaissances avec nous ! Continue comme ça, Bot ! » « C’est super cool, les gars ! » « Je souhaite remercier les personnes derrière ce projet. Vous faites du bon boulot ! »

Eli est disponible dès à présent et des explications sont fournies pour quiconque n’a jamais utilisé ce type de service.

Eli va servir de prototype avant de créer cette année des chatbots similaires en russe et dans les langues nationales du Kazakhstan et du Kirghizstan, puis, à l’avenir, dans d'autres langues d’Europe de l’Est et d’Asie centrale.

Notre action

Press Statement

L’ONUSIDA félicite le Programme alimentaire mondial pour son prix Nobel de la Paix

 

GENÈVE, le 9 octobre 2020—L’ONUSIDA adresse ses plus sincères félicitations au Programme alimentaire mondial (PAM) pour son prix Nobel de la Paix 2020. Le PAM s'attache à assurer la sécurité alimentaires de toutes et tous, en particulier des femmes, hommes et enfants les plus vulnérables, dont les personnes vivant avec le VIH. Ses efforts ont sauvé des millions de vies et évité la faim et la famine dans de nombreux pays à travers le monde.

« La réussite du PAM fait notre fierté. C’est un honneur pour nous de compter le PAM parmi nos coparrainants et d’œuvrer ensemble pour mettre un terme au sida », a déclaré Winnie Byanyima, Directrice exécutive de l’ONUSIDA. « Nous allons poursuivre notre collaboration étroite afin d’atteindre nos défis communs de faim « Zéro », zéro nouvelle mort liée au sida et zéro discrimination pour quiconque. »

Pour les personnes vivant avec le VIH, l’alimentation et la nutrition font partie intégrante des soins et de l’assistance. Le travail du PAM sur le VIH inclut la récupération nutritionnelle de personnes séropositives souffrant de malnutrition, l’apport d’une aide aux personnes et aux foyers, la fourniture de nourriture, d’argent et de coupons, et la création de liens entre les systèmes alimentaires et de santé. Dans le cadre de programmes de lutte contre le VIH et la tuberculose déployés dans 29 pays, le PAM renvoie également des bénéficiaires vers des programmes de protection sociale et des activités de pérennisation des moyens de subsistance afin de garantir que les améliorations sanitaires ont un effet sur le long terme. Les personnes vivant avec le VIH doivent en effet suivre leur traitement toute leur vie.

Le travail du PAM améliore l’existence de personnes séropositives et touchées par le VIH. Il permet d’élargir l’accès au traitement du VIH et son suivi. L’ONUSIDA remercie le PAM pour son action et sa coopération, et lui adresse ses chaleureuses félicitations pour son prix Nobel de la Paix amplement mérité.

Vous trouverez ici des informations complémentaires sur l’action du PAM concernant le VIH.

Contact

UNAIDS Geneva
Sophie Barton-Knott
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bartonknotts@unaids.org
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Press Release

Pandémie de COVID-19 : les pays sont invités à prendre des mesures plus énergiques pour enrayer la diffusion d’informations nuisibles

Déclaration conjointe de l’OMS, des Nations Unies, de l’UNICEF, du PNUD, de l’UNESCO, de l’ONUSIDA, de l’UIT, de l’initiative Global Pulse et de la FICR

NEW YORK, 23 septembre 2020—L’OMS, l’ONU, l’UNICEF, l’ONUSIDA, le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), l’UNESCO, l’Union internationale des télécommunications (UIT), l’Initiative Global Pulse des Nations Unies et la Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge, de même que les gouvernements de l’Indonésie, de la Thaïlande et de l’Uruguay, ont organisé un webinaire en marge de la 75e session de l’Assemblée générale de l’ONU dans le but d’attirer l’attention sur les dommages causés par la propagation des informations fausses et trompeuses, ces dernières se définissant comme des informations délibérément erronées à des fins idéologiques.

« Dès lors que le virus s’est répandu dans le monde, des messages inexacts et même dangereux ont proliféré sur les réseaux sociaux, semant la confusion au sein d’une population ainsi induite en erreur et mal conseillée », a déclaré le Secrétaire général de l’ONU, António Guterres. « Intitulée "Verified" (Vérifié), notre initiative consiste à lutter contre les informations fausses au moyen de la vérité. Nous collaborons avec des partenaires du monde des médias, des personnalités, des influenceurs et des plateformes de réseaux sociaux pour diffuser des contenus qui font la promotion de la science, proposent des solutions et inspirent la solidarité. Ces efforts revêtiront une importance plus cruciale encore à mesure que nous nous efforcerons d’instaurer la confiance du public dans l’innocuité et l’efficacité des futurs vaccins contre la COVID-19. Nous avons besoin d’un "vaccin du peuple" abordable et disponible pour tous. » 

« Les informations fausses et trompeuses mettent en péril la santé et la vie des personnes. Elles sapent la confiance dans la science, dans les institutions et dans les systèmes de santé », a déclaré le Directeur général de l’OMS, le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus. « Pour lutter contre la pandémie, nous avons besoin de confiance et de solidarité, car cette dernière souffre durement du fait de la méfiance. Les fausses informations freinent la riposte à la pandémie et nous devons donc unir nos forces pour les combattre et promouvoir des conseils de santé publique fondés sur la science. Ces principes qui s’appliquent à la riposte à la COVID-19 valent également pour la gestion de l’infodémie. Nous devons la prévenir, la repérer et y répondre, ensemble et de façon solidaire. » 

« Outre l’incidence directe qu’elles ont sur les ripostes à la pandémie, les informations trompeuses sapent la confiance du public dans les processus et les institutions démocratiques et accentuent les clivages sociaux », a déclaré Achim Steiner, l’Administrateur du PNUD. « Il s’agit là de l’un des enjeux de gouvernance les plus préoccupants de notre époque. Le PNUD collabore activement avec les États Membres, les institutions du système des Nations Unies et d’autres partenaires pour trouver des réponses globales qui respectent les droits humains. » 

« Parmi les difficultés auxquelles sont confrontés les enfants d’aujourd’hui, les fausses informations sont de celles qui se développent le plus rapidement », a déclaré Henrietta Fore, Directrice générale de l’UNICEF. « Elles tirent parti des failles qui lézardent la confiance dans les sociétés et les institutions et les approfondissent. Elles sapent la confiance dans la science et la médecine et divisent les communautés. Dans leurs formes les plus pernicieuses, comme lorsqu’elles convainquent des parents de ne pas faire vacciner leurs enfants, elles peuvent même être mortelles. Or, il faut plus que la simple vérité pour contrer les fausses informations, parce qu’elles relèvent davantage du symptôme que de la maladie. Il faut également une relation de confiance entre les dirigeants, les communautés et les individus. » 

« Nous ne pourrons venir à bout de la COVID-19 qu’en nous appuyant sur les faits, sur la science et sur la solidarité au sein des communautés », a déclaré Winnie Byanyima, la Directrice exécutive de l’ONUSIDA. « Les fausses informations alimentent le rejet social et la discrimination. Elles ne doivent pas entraver la protection des droits humains ni empêcher que les personnes à risque et les personnes marginalisées aient accès aux services de santé et de protection sociale. » 

« Depuis le début de la pandémie, l’UNESCO a mobilisé ses réseaux internationaux de partenaires du monde des médias, de journalistes, de vérificateurs d’informations, de stations de radio communautaires et d’experts, pour donner aux citoyens les moyens de lutter contre les fausses informations et les rumeurs, des phénomènes exacerbés par la pandémie », a déclaré Audrey Azoulay, Directrice générale de l’UNESCO. « Une mobilisation collective est essentielle pour promouvoir une information de qualité et fiable, tout en garantissant le strict respect de la liberté d’expression. Une presse libre, indépendante et pluraliste est plus nécessaire que jamais. »

« La confiance est une pierre angulaire de notre monde numérique », a déclaré Houlin Zhao, Secrétaire général de l’Union internationale des télécommunications. « S’appuyant sur l’initiative BeHe@lthy BeMobile lancée depuis longtemps par l’OMS et l’UIT, cette dernière travaille depuis le début de cette crise avec les ministères nationaux des télécommunications et de la santé et des opérateurs de réseaux mobiles pour envoyer des SMS aux personnes qui peuvent ne pas avoir accès à Internet, en leur fournissant des conseils de santé fondés sur des éléments scientifiques et des données probantes, directement sur leurs téléphones portables. »

L’OMS et ses partenaires ont exhorté les pays à nouer des contacts avec leurs communautés, à les écouter au moment d’élaborer leurs plans d’action nationaux et à leur donner ensuite les moyens de renforcer leur confiance et leur résilience face aux fausses informations.

« Il est essentiel d’évoquer avec les communautés la façon dont elles perçoivent la maladie et la riposte qui y est apportée, de manière à instaurer une relation de confiance et à mettre fin aux flambées », a déclaré Jagan Chapagain, le Secrétaire général de la Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge. « Si notre réponse ne tient pas compte des préoccupations et des perceptions des communautés, les populations touchées ne nous jugeront pas utiles ou dignes de confiance et la riposte à l’épidémie risque d’échouer. Plus que jamais, les intervenants locaux sont à l’avant-garde de cette crise. Nous devons reconnaître le rôle incroyable qu’ils jouent en comprenant les connaissances acquises à l’échelle locale et l’avis des communautés et en agissant en conséquence. »

Les co-organisateurs ont également appelé les médias, les plateformes de réseaux sociaux, les dirigeants de la société civile et les influenceurs à renforcer leurs actions en vue de diffuser des informations exactes et de prévenir la propagation d’informations fausses et trompeuses. L’accès à des informations précises et la liberté d’échanger des idées en ligne et hors ligne sont essentiels pour permettre des réponses efficaces et crédibles en matière de santé publique.

« L’initiative Global Pulse a vu le jour il y a dix ans au sein du système des Nations Unies pour innover en utilisant des informations prédictives en temps réel afin de protéger les communautés vulnérables en temps de crise », a déclaré Robert Kirkpatrick, Directeur de Global Pulse, l’initiative du Secrétaire général des Nations Unies sur le big data et l’intelligence artificielle. « Au cours de cette pandémie, nous avons constaté une augmentation très marquée des demandes d’analyses poussées émanant de l’ensemble du système des Nations Unies et des États Membres. Nous continuerons de travailler avec l’OMS et d’autres partenaires pour aider à identifier et à combattre les informations fausses et trompeuses. »

Note à l’intention des rédactions

L’OMS définit l’infodémie comme une surabondance d’informations, tant en ligne que hors ligne. Cela englobe les informations exactes et celles qui sont fausses ou trompeuses.

En mai 2020, les États membres de l’OMS ont adopté la résolution WHA73.1 sur la riposte à la COVID-19 lors de l’Assemblée mondiale de la Santé. Cette résolution reconnaît que la gestion de l’infodémie est un élément essentiel de la lutte contre la pandémie de COVID-19 : elle appelle les États Membres à fournir un contenu fiable sur la COVID-19, à prendre des mesures pour lutter contre les informations fausses et trompeuses et à tirer parti des technologies numériques pour l’ensemble de la riposte. La résolution appelait également les organisations internationales à lutter contre les informations fausses et trompeuses dans la sphère numérique, à s’efforcer de prévenir les cyberactivités nuisibles qui sapent la riposte sanitaire et à soutenir la mise à disposition du public de données scientifiquement fondées. 

Contact

UNAIDS
Sophie Barton-Knott
tel. +41 79 514 68 96
bartonknotts@unaids.org
WHO
Carla Drysdale
cdrysdale@who.int

Déclaration conjointe

Notre action

Mettre à jour

Évaluation de l’action de l’UNFPA dans la riposte au VIH

04 septembre 2020

Le Fonds des Nations Unies pour la population (UNFPA) est coorganisateur du programme commun de l’ONUSIDA. Les autres membres sont des fonds et programmes des Nations Unies sur la prévention du VIH auprès des ados, des jeunes et des populations clés, ainsi que sur la décentralisation et l’intégration de la santé et des droits sexuels et de la reproduction, ainsi que des services anti-VIH. L’UNFPA endosse également un rôle technique dans la préparation de programmes de prévention et de distribution de préservatifs au sein de la Coalition mondiale de lutte contre le sida.

Le Bureau d’évaluation de l’UNFPA a réalisé un audit des performances du Fonds. Il s’est penché sur la manière dont l’UNFPA intègre son aide à la riposte au VIH dans le contexte plus large de la santé et des droits sexuels et de la reproduction, des dynamiques de population, de l’égalité des sexes et des droits humains pour la période 2016–2019. Ses conclusions ont été publiées récemment.

« Les leçons et les recommandations contenues dans cette évaluation vont renforcer la riposte au VIH de l’organisation, le but étant de fournir de meilleurs résultats au cours de la Décennie d’action pour atteindre les Objectifs de développement durable du Secrétaire général des Nations Unies. Les résultats de cette évaluation sont également d’un grand secours alors que l’UNFPA canalise ses efforts pour que sa programmation apporte une réponse et se relève de la pandémie de COVID-19 », a indiqué Marco Segone, directeur du Bureau d’évaluation de l’UNFPA.

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