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Une mission conjointe soutient la riposte au VIH dans la région ivoirienne de Gboklè/Nawa/San Pedro
30 avril 2021
30 avril 2021 30 avril 2021La région de Gboklè/Nawa/San Pedro est le deuxième centre économique de la Côte d’Ivoire et l’une des régions les plus touchées par l’épidémie de VIH. Elle attire, d'une part, une main-d’œuvre nombreuse en raison de son dynamisme économique et de son industrie, principalement dans les activités liées au port et à l’agriculture, et d'autre part, des travailleurs et travailleuses du sexe, ainsi que d’autres populations clés.
Du 16 au 20 avril, une mission conjointe du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD)/ONUSIDA est allée sur le terrain faire le point sur la riposte au VIH à l’heure de la COVID-19. La mission a évalué la manière dont cette riposte prend en compte les besoins des personnes les plus vulnérables.
La délégation a d’abord rendu une visite de courtoisie aux autorités administratives et sanitaires de la région, puis s’est rapidement concentrée sur les sites offrant des services aux personnes vivant avec le VIH et aux populations clés. Dans les structures de santé visitées, que ce soit à l’Hôpital régional de San Pedro, ci-dessus, ou au centre de santé de l’organisation non gouvernementale APROSAM (Association pour la Promotion de la Santé de la Femme, de la Mère et de l’Enfant), l’équipe n’a pu que constater l’engagement et la détermination des équipes de santé et administratives. « Nous avons créé une équipe d’assurance qualité au sein de l’hôpital afin de garantir que nos services prennent en compte les besoins de chaque patient et patiente », a déclaré Alexandre Kissiedou, directeur de l’hôpital régional de San Pedro.
La visite de l’APROSAM a été l’un des temps forts de la mission. La délégation a eu de longues discussions avec des représentantes et des représentants d’une dizaine d’associations qui se sont rendues au siège de l’APROSAM pour cette rencontre. Des échanges fructueux ont eu lieu avec des membres d’associations de personnes vivant avec le VIH et de populations clés, ainsi qu’avec des membres d’organisations non gouvernementales travaillant avec des jeunes.
« C’est la première fois que la société civile reçoit la visite de représentantes et représentants nationaux de deux agences des Nations Unies », a déclaré Odette Koffi, directrice exécutive de l’APROSAM, une association impliquée dans la riposte au VIH, à la tuberculose et au paludisme dans la région. Elle a également signalé que la société civile s’engage pleinement dans la riposte au VIH, mais qu’elle manque de moyens pour répondre aux besoins de toutes les personnes.
« Les activités rémunérées ne fonctionnent plus comme avant. Aujourd’hui, nous n’arrivons même pas à manger correctement et nous ne pouvons pas prendre d’antirétroviraux à jeun », a expliqué Maya Rose Nean. C’est ainsi que la directrice de l’association locale CERBAS qui s’adresse aux femmes vivant avec le VIH décrit l’impact de la COVID-19 sur les femmes séropositives dans le pays.
S’exprimant au nom de la délégation, Brigitte Quenum, Directrice pays de l’ONUSIDA en Côte d’Ivoire, a souligné le travail vital des organisations non gouvernementales dans la riposte au VIH et a félicité l’engagement des organisations de la société civile, des personnes vivant avec le VIH et des populations clés. Elle a déclaré que le PNUD et l’ONUSIDA vont discuter pour satisfaire certains des besoins urgents abordés avec la société civile. Les deux organisations ont fait un don de 400 colis de produits alimentaires et d’hygiène destinés aux personnes vulnérables vivant avec le VIH et aux populations clés.
Le dernier jour de la mission, l’accent a été mis sur les droits humains avec une visite au centre d’accueil Élan d’Amour, ci-dessus, qui propose un hébergement temporaire aux personnes séropositives et aux victimes de stigmatisation, discrimination et violence sexiste, y compris à des personnes venant de zones reculées qui viennent obtenir des soins ou leur traitement antirétroviral. La délégation s’est ensuite rendue dans une permanence juridique soutenue par le PNUD. Ces visites ont permis à la délégation d’appréhender la situation des droits humains dans la région, mais aussi de comprendre leur implication dans les vulnérabilités spécifiques liées au VIH. À la suite de ces deux visites, les deux agences se sont mises d’accord sur un projet commun visant à mieux aborder les questions du VIH et des droits humains dans la région.
Pour les deux équipes, cette mission a été un succès. Les différents besoins identifiés feront l’objet d’actions concertées soit entre le PNUD et l’ONUSIDA, soit en travaillant avec d’autres organismes coparrainants capables d’apporter des solutions adaptées.
Brigitte Quenum, Directrice pays de l’ONUSIDA en Côte d’Ivoire, ci-dessus à gauche, a rencontré le préfet du département de San Pedro.
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Les avantages qu’apporte la continuité des services vitaux de lutte contre le VIH dépassent de 100 contre 1 le risque de transmission de la COVID-19
13 avril 2021 13 avril 2021Dans certains pays, les services de lutte contre le VIH ont été perturbés à 75 %. Pour éviter une augmentation des décès liés au sida, ces services doivent persister au cours de la pandémie de COVID-19
GENÈVE, le 13 avril 2021—L’ONUSIDA et l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) ont apporté leur soutien à des modélisations mathématiques visant à déterminer les avantages apportés par la continuité des services de lutte contre le VIH par rapport au danger potentiel d’infections supplémentaires à la COVID-19. Cette analyse montre que le maintien de ces services permettrait d’éviter entre 19 et 146 décès liés au sida pour 10 000 personnes sur 50 ans, alors que le nombre de décès supplémentaires de la COVID-19 suite à une exposition dans le cadre des services anti-VIH ne serait que de 0,002 à 0,15 pour 10 000 personnes. Par ailleurs, elle révèle qu’il est beaucoup plus avantageux de maintenir les services de lutte contre le VIH au cours de la pandémie de COVID-19 par rapport au risque de décès supplémentaires liés au coronavirus.
« L’humanité devrait investir aujourd’hui de manière à ne pas payer les pots cassés à l’avenir », déclare Peter Ghys, directeur du Département Information stratégique et évaluation de l’ONUSIDA. « Nous devons construire des systèmes de santé solides qui prennent pleinement en compte le travail des communautés au sein d’un système résilient, et pas uniquement en marge. »
Cette analyse s’est penchée sur les perturbations de quatre services essentiels : la circoncision masculine médicale volontaire, le dépistage du VIH, la détermination de la charge virale et les programmes de prévention de la transmission du VIH de la mère à l’enfant. Elle a comparé les décès imputables à la COVID-19 en 2020 et 2021 parmi le personnel de santé, les patientes et patients dus à la continuité des services de lutte contre le VIH avec les morts liées au sida aujourd’hui et sur les 50 prochaines années du fait de la continuité des services. Ces modèles ont été appliqués à des pays touchés de différentes manières par les épidémies de VIH et de COVID-19.
La pandémie de coronavirus a perturbé de nombreux services de santé à cause des limitations de mouvement des populations et de la suspension ou de la restriction de services de santé dans de nombreux pays. Cette analyse montre que le risque supplémentaire de contracter la COVID-19 au cours de services de santé liés au VIH doit être mis en regard avec les avantages apportés par ces services, qui, selon cette analyse, entraînent également une baisse de décès imputables au sida. Ces résultats semblent aller de soi, mais il est important de prendre conscience que certains services ont été fermés pour protéger les personnes vivant avec le VIH d’une exposition à la COVID-19 et de ses conséquences potentiellement mortelles. Toutefois, le risque de fermeture de ces services essentiels s’accompagne d’un risque global plus grand encore de décès liés au manque de prévention du VIH, d’accès au diagnostic et à un éventuel traitement. Ce prix à payer est inacceptable.
Alors qu’il demeure quelques risques supplémentaires à court terme de transmission de la COVID-19 dans le cadre de la fourniture de services anti-VIH, le risque de décès supplémentaires du coronavirus est au moins 100 fois inférieur au nombre de décès liés au sida évités en continuant de fournir ces services. Dans certains contextes, il peut être nécessaire de renforcer les efforts pour encourager l’utilisation des services de lutte contre le VIH au cours de la pandémie actuelle de COVID-19.
« Les ministères de la Santé doivent prendre en compte une multitude de facteurs lorsqu’ils décident quand et comment proposer des services de santé essentiels au cours de la pandémie de COVID-19 », explique Meg Doherty, Directrice du Département Programmes mondiaux de lutte contre le VIH, l’hépatite et les infections sexuellement transmissibles de l’OMS. « Ce travail montre que les avantages sur le long terme de la continuité des services de lutte contre le VIH essentiels dépassent de loin les risques d’infections supplémentaires à la COVID-19. Nous devons continuer de fournir des services innovants et sûrs alors que nous sommes en passe de contrôler la pandémie. »
L’analyse complète peut être consultée sur medrxiv : https://doi.org/10.1101/2021.03.01.21252663
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UNAIDS GenevaMichael Hollingdale
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Tuberculose chez les personnes séropositives : baisse générale des décès, mais des disparités inquiétantes persistent
24 mars 2021
24 mars 2021 24 mars 2021Dans le monde, le nombre de personnes séropositives mortes de la tuberculose, une maladie pouvant être évitée et soignée, est passé de près de 600 000 en 2010 à tout juste 200 000 en 2019, soit une baisse de 63 %. En 2016, les Nations Unies ont fixé un objectif mondial consistant à réduire de 75 % le nombre de décès dus à la tuberculose chez les personnes vivant avec le VIH entre 2010 et 2020. Fin 2019, neuf pays (Djibouti, Érythrée, Éthiopie, Inde, Malawi, Afrique du Sud, Soudan, Thaïlande et Togo) avaient atteint, voire dépassé cet objectif avec un an d’avance.
Évolution du pourcentage et du nombre de décès liés à la tuberculose chez les personnes vivant avec le VIH, 2010-2019
Des progrès supplémentaires venant soutenir les objectifs mondiaux ont été accomplis pour élargir la disponibilité du traitement préventif de la tuberculose aux personnes séropositives. Ce dernier réduit considérablement le risque de contracter et de mourir de la tuberculose. En deux ans seulement, en 2018 et 2019, 5,3 millions de personnes vivant avec le VIH ont reçu un traitement préventif qui leur la vie. L’objectif 2022 fixé à 6 millions dans la Déclaration politique des Nations Unies de 2018 sur la tuberculose est ainsi d’ores et déjà atteint à 88 %.
Il est certes bon de saluer les progrès accomplis par certains pays, mais ceux-ci masquent de nombreuses inégalités et disparités persistantes au niveau de la fourniture de la prise en charge intégrée optimale des personnes vivant avec le VIH et la tuberculose. On estime que 208 000 décès dus à la tuberculose en tant que maladie opportuniste sont imputables à ces disparités en 2019, soit un décès sur trois lié au sida.
« La prise en charge des enfants est l'un des talons d’Achille de la riposte mondiale au VIH et à la tuberculose », a déclaré Shannon Hader, directrice exécutive adjointe de l’ONUSIDA responsable des programmes. « Nous disposons aujourd’hui de bien meilleurs outils de prévention, de diagnostic et de traitement de la tuberculose, pharmacorésistante ou non, chez les jeunes enfants, mais ils ne suffisent toujours pas. Trop d’enfants n’ont toujours pas accès à ces nouveaux outils. Parfois, le personnel de santé n’ose pas traiter la tuberculose chez les enfants séropositifs, par un instinct de protection et par peur de faire plus de mal que de bien. Les enfants sont alors « protégés jusqu’à leur mort. » Nous devons instaurer la confiance pour affronter la tuberculose et le VIH chez les jeunes enfants et atteindre des objectifs qui feront la différence.
La tuberculose est particulièrement difficile à diagnostiquer chez les nouveau-nés et les jeunes enfants vivant avec le VIH, surtout lorsqu’ils ont moins de deux ans. Les formes les plus graves de la tuberculose (tuberculose miliaire et méningite tuberculeuse) sont répandues au sein de cette tranche d’âge et peuvent être mortelles en l’absence d’un diagnostic et d’un traitement rapides. Des progrès importants ont toutefois été réalisés pour améliorer le diagnostic de la tuberculose chez les enfants. La Stop TB Partnership Global Drug Facility met à disposition à un prix abordable des médicaments spécialement conçus pour soigner et protéger ce groupe. La difficulté consiste à démocratiser ces innovations et la qualité nécessaire pour atteindre tous les enfants séropositifs qui en ont besoin.
Un élément de l’initiative confessionnelle du Plan d’urgence du Président des États-Unis pour la lutte contre le sida et le Plan d’action de Rome sur le VIH et la tuberculose pédiatriques de l'ONUSIDA, œuvrent pour réduire les écarts chez les enfants vivant avec le VIH. Il s’agit d’un partenariat multipartite unique en son genre qui encourage une collaboration sans précédent parmi la communauté confessionnelle, le secteur privé, les législateurs, les donateurs et d’autres acteurs. Son ambition consiste à accélérer le développement et la mise en œuvre de meilleurs tests, mesures de prévention et traitements pour le VIH et la tuberculose chez les enfants séropositifs.
En 2019, on estime que moins de la moitié (49 %) des 815 000 personnes vivant avec le VIH et la tuberculose ont été recensées comme recevant un traitement pour les deux maladies. Cela montre bien qu’il reste encore fort à faire pour combler les lacunes entre le dépistage, le test et le traitement pour le VIH et la tuberculose. Afin d’améliorer cette situation, les programmes nationaux doivent transcender les infrastructures de santé traditionnelles en vue d’identifier les millions de patients et patientes qui ont toujours besoin d’un traitement pour le VIH, la tuberculose ou les deux. Une approche intégrée, reposant sur les communautés et centrée sur les personnes est ainsi nécessaire. Le dépistage de plusieurs maladies au sein des familles et des communautés (tuberculose, VIH, COVID-19, hypertension artérielle, diabète et autres affections répandues) permet de lutter contre la stigmatisation et de réduire les coûts pour les programmes et les personnes. Il est primordial d’inviter les personnes venant de recevoir un diagnostic positif au VIH, à la tuberculose ou à la COVID-19, à autoriser le dépistage confidentiel de leur famille, des membres de leur foyer et de leurs contacts au sein de leur communauté, y compris des enfants et des ados.
Le compte à rebours est déjà lancé si nous souhaitons atteindre les nouveaux objectifs ambitieux de la tuberculose et du VIH pour 2025 tels qu’énoncés dans la nouvelle stratégie mondiale de lutte contre le sida pour 2021–2026. Atteindre ces objectifs permettrait à l’humanité de combler son retard pour mettre fin à ces deux maladies d’ici 2030. Cela requiert une riposte collaborative et intégrée pour les pandémies de tuberculose, du VIH et de la COVID-19. Elle doit s'enraciner dans les communautés affectées et prendre en compte les besoins des personnes les plus durement touchées. Lutter contre les inégalités qui favorisent la tuberculose et le VIH permettra de résorber la « fracture mortelle » entre les engagements internationaux et la réalité vécue par les communautés touchées par la tuberculose et le VIH. En mettant fin aux inégalités, nous pouvons faire en sorte que les adultes, les jeunes et les enfants vivant avec le VIH ne succombent plus à la tuberculose.
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Disparités criantes de la prise en charge de la tuberculose chez les personnes séropositives
24 mars 2021
24 mars 2021 24 mars 2021Toutes les personnes séropositives sans exception ayant commencé récemment une thérapie antirétrovirale doivent recevoir soit un traitement préventif (barre bleue) soit un traitement de la tuberculose (barre orange). Ensemble, ces deux traitements forment une « prise en charge optimale de la tuberculose ». La barre verte montre le pourcentage de personnes venant de commencer une thérapie antirétrovirale, mais qui ne reçoivent pas une prise en charge optimale de la tuberculose et risquent de contracter ou de mourir de cette maladie.
Écarts entre la prévention et la détection de la tuberculose chez les personnes vivant avec le VIH qui viennent de commencer une thérapie antirétrovirale (ART) dans certains pays fortement touchés par la tuberculose ou la tuberculose et le VIH, en 2019
Toutes les personnes séropositives ayant commencé récemment une thérapie antirétrovirale doivent recevoir une « prise en charge optimale de la tuberculose », sous la forme soit d’un traitement préventif soit d’un traitement de la tuberculose. Depuis 2012, l’Organisation mondiale de la Santé recommande de dépister la tuberculose auprès de toutes les personnes venant d’apprendre leur séropositivité. Si elles ne présentent aucun symptôme de la tuberculose (toux avec ou sans présence de sang, fièvre, sueurs nocturnes, perte de poids, douleurs dans la poitrine, souffle court ou fatigue), elles doivent obtenir un traitement préventif adapté. Si elles présentent un ou plusieurs symptômes, elles doivent subir un diagnostic complet de la tuberculose. Si la tuberculose est diagnostiquée, elles doivent commencer immédiatement un traitement adapté. Si la tuberculose n’est pas avérée, elles doivent commencer un traitement préventif.
La tuberculose est la première cause d’hospitalisation et de décès chez les personnes vivant avec le VIH. En 2019, elle était responsable de 208 000 décès liés au sida, soit 30 % d’entre aux. La tuberculose peut toutefois être soignée et il est possible d’empêcher les contaminations. Le traitement préventif de la tuberculose réduit le risque de contracter la maladie et peut baisser de près de 40 % la mortalité chez les personnes vivant avec le VIH. En l’absence de traitement, une personne vivant avec le VIH et la tuberculose risque fort de mourir.
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In Your Hands : dans les Caraïbes, les partenaires encouragent l’autodépistage du VIH au cours de la COVID-19
22 mars 2021
22 mars 2021 22 mars 2021Dans les Caraïbes, les acteurs de la riposte au VIH ont lancé la campagne « In Your Hands » (Dans tes mains) en faveur de l’autodépistage du VIH. Elle vise à encourager l’élaboration et la mise en œuvre de politiques adaptées dans le cadre d’une stratégie complète afin de garantir que la pandémie de COVID-19 ne soit pas à l’origine d’un recul du diagnostic du VIH.
Toutefois, même avant l’arrivée du coronavirus, la région était en retard pour atteindre l’objectif 2020 de 90 % de dépistage. De fait, en 2019, 77 % des personnes vivant avec le VIH connaissaient leur statut sérologique. Une enquête menée par le Pan Caribbean Partnership against HIV and AIDS (PANCAP) et la Pan American Health Organization (PAHO) a révélé qu’en 2020 les services de dépistage du VIH dans les établissements de santé et au sein des communautés ont reculé dans 69 % des pays à cause de la COVID-19.
« Cette évolution signifie que les personnes ignorant leur séropositivité n'accèdent pas à un traitement antirétroviral vital. Par ailleurs, comme elles continuent de ne pas connaître leur statut sérologique, elles risquent ainsi de transmettre le virus », a expliqué Sandra Jones, conseillère technique pour le VIH/IST, la tuberculose et l’hépatite virale aux Caraïbes pour la PAHO.
« La pandémie de COVID-19 est l’occasion pour nous de chercher de nouvelles approches innovantes et efficaces », a ajouté le directeur du PANCAP, Rosmond Adams.
Selon James Guwani, le directeur du sous-bureau régional de l’ONUSIDA dans les Caraïbes, la priorité consiste à augmenter l’adoption du dépistage parmi la population masculine qui tend à être diagnostiquée plus tardivement. En 2019, 85 % des femmes vivant avec le VIH aux Caraïbes connaissaient leur statut sérologique, contre tout juste 72 % chez les hommes. Il est également nécessaire d’étendre la couverture du dépistage auprès des membres des populations clés qui peinent à accéder aux services anti-VIH à cause de la stigmatisation et de la discrimination.
L’Organisation mondiale de la Santé recommande de proposer l’autodépistage du VIH en tant que mesure complémentaire aux services fournis par des établissements de santé et des communautés. La précision et innocuité de l’autodépistage ont été prouvées et cette solution permet d’améliorer le taux de dépistage parmi les populations qui ne se feraient sinon pas tester.
Avec cette campagne, les partenaires militent pour que les politiques nationales pensent aussi à la communication en intégrant des informations permettant de renvoyer les utilisateurs et utilisatrices vers des services de prévention et de traitement du VIH, mais aussi luttent en faveur de normes minimums concernant l’approvisionnement et la distribution de kits d’autodépistage du VIH dans le secteur privé et public.
« Nous avons la conviction que l’autodépistage du VIH permettra de combler le retard pour atteindre le premier 90. Il peut cibler des personnes qui passent à travers les mailles du filet des services existants de dépistage du VIH, en particulier les populations où la couverture est faible et où le risque de contamination élevé. Il ne vient pas remplacer tous les services de dépistage, mais il devrait être intégré aux outils à disposition », a indiqué Victoria Nibarger, coordonnatrice du programme régional pour les Caraïbes du Plan d’urgence du Président des États-Unis pour la lutte contre le sida (PEPFAR).
Sous l’égide d’un projet régional du Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme, une analyse de vérification et de faisabilité est en cours concernant l’introduction de l’autodépistage du VIH dans ces pays. Le Guyana a dès à présent annoncé des programmes pour mettre en place l’autodépistage cette année, et plusieurs autres pays se sont engagés à instaurer une politique adaptée ou ont déjà entamé la procédure.
L’ONUSIDA soutient la coordination de la campagne aux Caraïbes en mettant l’accent sur une stratégie de gestion des connaissances garantissant à tous les acteurs d’avoir les informations, les messages et les outils nécessaires pour effectuer des mesures efficaces de lobbying au niveau national. Une priorité essentielle consiste à garantir l’implication de la société civile et de répondre aux inquiétudes des communautés concernant la mise en œuvre des politiques d’autodépistage.
Des responsables de communautés de personnes vivant avec le VIH et de populations clés relaient actuellement l’appel en faveur de l’autodépistage. Tous et toutes recommandent d’augmenter les investissements dédiés aux activités de conseil consécutives au test et concernant le suivi du traitement tout au long de la riposte au VIH.
Deneen Moore, représentante aux Caraïbes de l’International Community of Positive Women, a déclaré : « Nous avons besoin de mieux aiguiller nos pairs afin que les personnes découvrant leur séropositivité aient quelqu’un vers qui se tourner. Nous avons également besoin de davantage de contrats sociaux afin que les organisations de la société civile puissent faciliter la prise de contact avec les personnes ayant un résultat positif. Notre implication dans le processus est primordiale. »
L’ONUSIDA, la PAHO, le PANCAP, le PEPFAR et la Caribbean Med Labs Foundation défendent ensemble cette action de sensibilisation.
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Message de l’ONUSIDA pour la Journée internationale de défense des doits des femmes 2021
08 mars 2021 08 mars 20218 mars 2021
Winnie Byanyima
Directrice exécutive de l’ONUSIDA
Secrétaire générale adjointe des Nations Unies
Partout dans le monde, des femmes d'exception ouvrent la voie de la riposte à la crise de la COVID-19. Cheffes de gouvernement ou coordinatrices d’organisations sociales citoyennes, elles rappellent à l’humanité à quel point il est important que les femmes occupent des postes à responsabilité en nombre suffisant et dans toute leur diversité .
Mais la crise de la COVID-19 a également été un revers pour les acquis en matière d’égalité entre les femmes et les hommes. Elle a renforcé ces disparités pour ce qui est de la santé, des revenus, de l’accès aux services, de la charge du travail non rémunéré, du statut et du pouvoir.
Plus de 20 millions supplémentaires de filles en âge d'être scolarisées à l’école secondaire pourraient être déscolarisées après la crise. Beaucoup d’entre elles risquent de ne pas retrouver le chemin de l’école ou de ne pas avoir accès aux compétences et aux opportunités économiques, d’être davantage exposées à la violence, à des problèmes de santé ou encore à la pauvreté.
2,5 millions de filles supplémentaires sont maintenant exposées au mariage précoce au cours des cinq prochaines années. Nous avons également constaté une augmentation alarmante de la violence à l’égard des femmes.
Les pandémies comme la COVID-19 et le VIH amplifient les failles qui traversent nos sociétés et exacerbent les vulnérabilités. Le cumul des formes d’inégalité et les violences basées sur le genre sont un frein à l’épanouissement des femmes et des filles dans le monde entier.
La pandémie de COVID-19 a révélé comme jamais que, même avant son arrivée, environ 34 millions de filles âgées de 12 et 14 ans n’allaient pas à l’école, qu’une femme sur trois dans le monde indiquait avoir été victime de violence physique ou sexuelle, et que les femmes dans tous les pays travaillent plus longtemps pour un salaire inférieur ou nul.
Les femmes déjà victimes de stigmatisation appartiennent aux populations pour lesquelles l’impact de la pandémie se fait le plus sentir. La perte soudaine des moyens de subsistance des travailleuses du sexe et l’impossibilité d’accéder aux soins de santé et à la protection sociale ont aggravé leur vulnérabilité, en particulier lorsqu’elles vivent avec le VIH. La pandémie a eu de graves répercussions pour de nombreuses migrantes et travailleuses précaires qui sont exclues des plans de protection et d’aide des gouvernements, ainsi que des services de santé. La stigmatisation, la discrimination et la criminalisation exposent les femmes transgenres et les consommatrices de drogues à un risque plus élevé de contamination au VIH et à d’autres infections sexuellement transmissibles, tout en étant des obstacles à l’accès aux services de prévention, de traitement et de prise en charge du VIH.
Les stratégies de reprise ne peuvent pas ignorer ou ne pas prendre en compte les réalités liées au genre. Elles doivent déraciner les inégalités qui empêchent les femmes de s’épanouir.
Ensemble, l’ONUSIDA, l’ONU Femmes, le Fonds des Nations Unies pour l’enfance, l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture, ainsi que le Fonds des Nations Unies pour la population coordonnent Education Plus. Ce mouvement d’envergure coopère avec les gouvernements pour mettre en place des transformations profondes qui permettront à toutes les adolescentes en Afrique d’aller à l’école, de se sentir en sécurité et de s'émanciper. Il s’adresse aussi bien à toutes les filles qui ont dû quitter l’école au cours de la crise de la COVID-19, qu’à celles qui n’avaient déjà pas accès à l’éducation avant son arrivée.
Pour surmonter la pandémie du coronavirus et mettre fin aux infections au VIH et à la mortalité liée au sida, nous devons réduire les inégalités qui nourrissent ces vulnérabilités. La nouvelle stratégie mondiale de lutte contre le sida 2021–2026 met l’accent de la riposte sur les droits et les besoins multiples et variés des femmes et des filles tout au long de leur vie : prévention de la transmission verticale, promotion de l’accès à une éducation de qualité dans des environnements sûrs et favorables, accès à une éducation sexuelle complète, ainsi qu’à des services exhaustifs de santé sexuelle et reproductive.
Les inégalités entre les sexes sont non seulement injustes. Elles sont également dangereuses. Elles nous fragilisent toutes et tous. Un monde plus juste permettra de mieux riposter aux pandémies et à d’autres chocs, mais aussi d’améliorer la santé, la sécurité et la prospérité de toutes et tous.
Les avancées en faveur de l’égalité des sexes n’ont jamais été automatiques. Aucun progrès n’a été offert sur un plateau, il a fallu lutter à chaque fois.
Les mouvements de femmes en première ligne pour l’égalité sont une source d’inspiration pour nous. Les Nations Unies sont à vos côtés pour instaurer un monde où les femmes et les filles dans toute leur diversité pourront s’épanouir et jouer le rôle qui leur revient de plein droit en tant qu’égales.
En cette Journée internationale de défense des droits des femmes, apportons notre soutien et rendons hommage aux femmes qui ouvrent la voie.
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Congo : 64 millions de dollars dédiés à la riposte du VIH, de la tuberculose et du paludisme
01 mars 2021
01 mars 2021 01 mars 2021Le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme, le gouvernement du Congo et des partenaires de santé ont annoncé l’octroi de deux subventions pour plus de 64 millions de dollars. L’objectif est de renforcer les services de prévention et de soin pour lutter contre le VIH, la tuberculose et le paludisme, ainsi que de construire des systèmes de santé résilients et pérennes au Congo.
Ces deux subventions représentent une augmentation de 97 % par rapport à la subvention précédente destinée à ces trois maladies. Elles seront utilisées entre 2021 et 2023.
« L’ONUSIDA est impatiente de poursuivre la collaboration étroite avec l'ensemble des partenaires en vue d’accélérer l’élimination de la transmission verticale du VIH et du sida pédiatrique au Congo et d’améliorer l’accès aux programmes de lutte contre le VIH et la tuberculose, aux services juridiques et de santé sexuelle et reproductive pour les jeunes femmes et les adolescentes, ainsi que pour tous les groupes exposés à un risque élevé de contracter le VIH », a déclaré Winnie Byanyima, Directrice exécutive de l’ONUSIDA.
La subvention pour le VIH va permettre à beaucoup plus de personnes vivant avec le VIH de connaître leur statut sérologique et de sauver des vies en élargissant l’accès à la thérapie antirétrovirale, en particulier parmi les femmes enceintes. De fait, en 2019, au Congo, seuls 51 % des personnes vivant avec le VIH connaissaient leur statut sérologique et 25 % des personnes séropositives avaient accès à une thérapie antirétrovirale. Par ailleurs, seuls 10 % des femmes enceintes vivant avec le VIH au Congo avaient accès à des antirétroviraux afin d’empêcher la transmission du virus à leur bébé.
La composante de la subvention destinée à la tuberculose sera utilisée pour accélérer la riposte nationale, augmenter le signalement de nouveaux cas de cette maladie et atteindre un taux de réussite du traitement de 90 % d’ici 2023, l’objectif étant de respecter la stratégie de l’Organisation mondiale de la Santé pour mettre fin à la tuberculose. Cette subvention aidera également le pays à améliorer le taux de réussite du traitement pour les personnes souffrant d’une tuberculose multirésistante. La subvention pour le paludisme permettra au Congo d’atteindre son objectif de distribuer 3,5 millions de moustiquaires d’ici 2023 et d’étendre l’accès à des diagnostics et à des outils de traitement de qualité.
« Dans le contexte de la crise financière du pays, exacerbée par la pandémie de COVID-19, les subventions allouées au Congo sont une bouffée d’air frais. Elles donnent un nouvel élan à l’action du gouvernement en faveur des populations touchées par le VIH, la tuberculose et le paludisme, » a déclaré le Premier ministre du Congo, Clément Mouamba.
Le Programme des Nations Unies pour le développement mettra en place la subvention pour le VIH et la tuberculose, et les Catholic Relief Services celle pour le paludisme.
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L’ONUSIDA salue la décision des États-Unis d’Amérique en faveur de la santé, de la sécurité et des droits des femmes
03 février 2021 03 février 2021GENÈVE, le 3 février 2021—L’ONUSIDA se réjouit de l’annonce du président des États-Unis d’Amérique, Joe Biden, concernant l’annulation de la Protecting Life in Global Health Assistance Policy (PLGHA, anciennement connue sous le nom de Mexico City Policy). Cette réglementation fixait comme condition aux organisations non gouvernementales étrangères désirant recevoir des financements du gouvernement des États-Unis de ne pas utiliser de fonds, quelle que soit leur origine (y compris des fonds non étatsuniens), pour réaliser des avortements ou pour promouvoir activement cette pratique.
« En annulant la PLGHA, la nouvelle administration des États-Unis lance un message clair encourageant les femmes à jouir de leurs droits et accéder aux informations et aux services de santé sexuelle et reproductive, ainsi qu’aux droits afférents », a déclaré Winnie Byanyima, Directrice exécutive de l’ONUSIDA. « Nous nous réjouissons de collaborer étroitement avec la nouvelle administration des États-Unis afin de garantir que toutes les femmes et les filles puissent exercer leurs droits humains et obtenir les informations et les services de santé sexuelle et reproductive, ainsi que sur les droits afférents, qu’elles souhaitent et dont elles ont besoin. »
L’administration précédente des États-Unis avait renforcé les restrictions déjà imposées par la Mexico City Policy en appliquant cette réglementation à l’assistance sanitaire mondiale fournie par les ministères et organismes publics, quels qu'ils soient. Conséquence : un accès extrêmement limité aux services de santé sexuelle et reproductive essentiels, et le bâillonnement des efforts de sensibilisation dans ce domaine, entraînant à son tour une violation des droits humains en général et des droits et à la santé sexuelle et reproductive en particulier dans le monde.
L’ONUSIDA salue l’appel de la Maison-Blanche concernant la suppression des conditions liées à la PLGHA dans toutes les subventions actuelles avec effet immédiat, la notification dans les plus brefs délais des bénéficiaires actuels pour ce qui est de l’annulation de ces conditions et l’arrêt de l’application de ces conditions dans l’attribution future d’aides.
« La sécurité, la santé et le bien-être en général des femmes et des filles dépendent étroitement de leur accès à leurs droits et à la santé sexuelle et reproductive. Nous espérons que cela sera pris en compte dans l’adoption du Global Health, Empowerment and Rights Act, la loi prévue pour remplacer définitivement la PLGHA », a ajouté Mme Byanyima.
L’ONUSIDA accueille aussi très positivement l’annonce du Président indiquant que les États-Unis apporteront à nouveau leur contribution financière au Fonds des Nations Unies pour la population (UNFPA). Cet organisme coparrainant indispensable de l’ONUSIDA intervient dans le monde entier pour fournir des prestations de santé de la reproduction aux femmes et aux jeunes. L’ONUSIDA apprécie la promesse faite par le Secrétaire d’État des États-Unis, Anthony Blinken, de financer cette année l’UNFPA à hauteur de 32,5 millions de dollars.
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Publication d’un nouveau document d’orientation sur l’éthique des essais de prévention du VIH
27 janvier 2021
27 janvier 2021 27 janvier 2021L’ONUSIDA et l’Organisation mondiale de la Santé ont publié une mise à jour du document d’orientation sur les considérations éthiques relatives aux essais de prévention du VIH. Cette actualisation publiée 21 ans après la première édition est le fruit d’années de travail et a impliqué la consultation de plus de 80 spécialistes et membres de la société publique.
« L’ONUSIDA s’engage à travailler avec les personnes et les populations touchées par le VIH, ainsi qu’à promouvoir et protéger leurs droits », a déclaré Peter Godfrey-Faussett, conseiller scientifique auprès de l’ONUSIDA. « Ce document explique comment mener des essais éthiques relatifs à la prévention du VIH tout en protégeant les droits des participants et participantes au cours des recherches scientifiques et en encourageant le développement de nouveaux outils de prévention du VIH. »
En 2019, 1,7 million de personnes ont été contaminées par le VIH. Ce chiffre montre qu’il est toujours urgent de développer de nouvelles formes de prévention du VIH et de les mettre à disposition afin que l’humanité puisse se protéger du virus. Alors que de nouvelles méthodes de prévention du VIH ont vu le jour au cours des dernières années comme la prophylaxie pré-exposition (prise orale, anneau de dapivirine ou injections de cabotegravir à action prolongée), la demande en outils de prévention efficaces et faciles à utiliser reste inassouvie.
Toutefois, leur développement doit prendre en compte l’impératif de protéger les participants et participantes aux études scientifiques portant sur la sécurité et à l’efficacité de ces outils.
Les recherches sur des personnes sont régies par des normes éthiques bien établies. Le nouveau rapport définit les normes éthiques relatives aux recherches sur la prévention du VIH à l’aide de 14 éléments d’orientation. Il confirme et explique les principes universels de l’éthique dans la recherche impliquant des personnes, et ce, d’une manière pertinente pour les participants et participantes et pour les travaux de recherche dans ce domaine.
« L’Organisation mondiale de la Santé doit garantir que les décisionnaires et les personnes mettant en place des mesures de santé placent l’éthique au cœur de leurs décisions. La collaboration avec l’ONUSIDA a permis de réunir un vaste panel de parties prenantes afin de contrôler les solutions. Elle fait figure d’exemple pour élaborer à l’avenir de nouveaux éléments d’orientation relatifs à l’éthique », a déclaré Soumya Swaminathan, responsable scientifique auprès de l’Organisation mondiale de la Santé.
Les considérations éthiques entourant la recherche sur la prévention du VIH sont complexes. Les recherches doivent être menées auprès des populations qui profiteront potentiellement le plus de ces outils. Il s’agit par exemple des populations clés, des adolescentes et des jeunes femmes vivant dans des zones à forte incidence du VIH. Toutefois, les membres de ces groupes vivent souvent dans des contextes qui les exposent à la discrimination, à l’incarcération ou à d’autres formes d’abus, ce qui peut les empêcher de participer à la recherche et complique la réalisation de recherches éthiques. Les éléments d’observation mis à jour cherchent à définir la manière d’intégrer éthiquement les besoins des personnes pouvant bénéficier le plus de la recherche dans la prévention du VIH.
Cette nouvelle édition comprend plusieurs changements importants par rapport à la version précédente. Ainsi, elle souligne l’importance d’impliquer des membres des communautés à toutes les étapes des projets de recherche et de créer un partenariat mettant sur un pied d’égalité les équipes de recherche, les sponsors de l’essai, les populations clés, les participants et participantes potentiel-les ainsi que les communautés vivant sur le lieu de l’essai.
L’accent est mis sur la question de l’équité qui passe par un choix inclusif de populations étudiées sans exclusion arbitraire sur la base de critères comme l’âge, une grossesse, l’identité de genre ou la consommation de drogues. Le document souligne également les contextes de vulnérabilité : les personnes et les groupes ne devraient pas être estampillés comme vulnérables. L’accent devrait au contraire être mis sur les contextes sociaux ou politiques de leur environnement qui peuvent les mettre en situation de vulnérabilité.
Selon la version actualisée, les équipes de recherche et les sponsors des essais devraient, au minimum, garantir à chaque participant et participante d’accéder à l’offre de méthodes de prévention du VIH recommandée par l’Organisation mondiale de la Santé tout au long de l’essai et dans la phase de suivi. En outre, elle indique qu’il est nécessaire de donner accès aux participants et participantes aux produits dont l’efficacité est prouvée à l’issue de l’essai.
« L’actualisation des éléments d’orientation aidera toutes les parties prenantes à concevoir et à mener des essais éthiques et irréprochables sur le plan scientifique dans le domaine de la prévention du VIH. Elle permettra à la riposte au sida d’approcher de son objectif de zéro nouvelle infection au VIH », a ajouté M. Godfrey-Faussett.
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Bangladesh et Myanmar : dresser un état des lieux des vulnérabilités pour aider les travailleuses du sexe
12 janvier 2021
12 janvier 2021 12 janvier 2021Lily est accueillie par de grands sourires à sa première étape de la journée : une des 11 maisons closes éparpillées aux quatre coins du pays que la présidente du Bangladesh Sex Worker Network visite tous les trimestres afin de faire le point avec les femmes et d’entendre leurs besoins. Même si ses visites ont été limitées ces derniers mois à cause des restrictions de mouvement en place pour lutter contre la propagation de la COVID-19, Lily sait très bien que ses consœurs font contre mauvaise fortune bon cœur et que ces sourires masquent des situations difficiles.
« Pour moi, les travailleuses du sexe sont comme des sœurs. Je partage leurs joies et leurs peines, et je fais tout ce qui est en mon pouvoir pour trouver une solution à leurs problèmes », explique Lily. Au cours de la pandémie de COVID-19, Lily et 29 organisations communautaires œuvrant pour les travailleuses du sexe dans le pays ont lutté pour répondre aux appels à l’aide toujours plus nombreux. En mars, le gouvernement a proclamé la restriction de déplacement sur tout le territoire. Les travailleuses du sexe se sont alors trouvées sans client ni revenus et dans l’incapacité de subvenir à leurs besoins ou à ceux de leur famille.
« Les enfants des travailleuses du sexe ont souffert de la crise du COVID, car leurs mères n’arrivaient plus à les nourrir. En apprenant cela, nous [le Bangladesh Sex Worker Network] avons demandé de l’aide à de nombreuses organisations et au secteur privé », se souvient Lily. Les fonds récoltés suite à cet appel ont permis au réseau d’aider 2 100 travailleuses du sexe dans tout le pays. L’assistance apportée par la communauté au Bangladesh n’est pas restée inaperçue à l’étranger. Fin novembre, la BBC a salué les efforts d’une ancienne travailleuse du sexe, Rina Akter, et de son équipe de volontaires qui ont servi 400 repas par semaine à des travailleuses du sexe dans le besoin.
« Seule une minorité des travailleuses du sexe avaient de l’argent de côté, mais la plupart n’avaient rien pour survivre », explique Rahat Ara Nur, fonctionnaire technique pour le Fonds des Nations Unies pour la population au Bangladesh. « Par le biais du Fonds des Nations Unies pour la population, nous avons fourni du matériel de prévention contre la COVID-19, comme des masques et des produits pour se laver les mains, à des travailleuses du sexe. Par ailleurs, nous avons produit des messages du service public diffusés sur une radio communautaire afin de garantir que les mesures de précaution atteignent ses membres. »
Avec la fermeture des lieux de loisirs, la catégorie d’établissements à laquelle appartiennent aussi les maisons closes, certaines travailleuses du sexe ont commencé à exercer leur profession dans la rue ce qui les expose à la violence, aux rapports sexuels non protégés et aux clients ne payant pas ou peu.
Bangladesh, octobre 2019. Photo : FNUAP Bangladesh/Naymuzzaman Prince
Les travailleuses du sexe indiquent également être plus vulnérables à la violence basée sur le genre. En outre, l’absence de revenus est source de conflits et des réseaux de travailleuses du sexe signalent que des membres ont été victimes d’abus de la part de leur époux, partenaire et propriétaire de l’établissement où elles travaillent.
Certaines travailleuses du sexe se sont retrouvées sans abri suite à la fermeture des maisons closes ou ont été jetées à la rue, car elles ne pouvaient plus payer leur loyer. Les travailleuses du sexe sont nombreuses à dire qu’elles ne peuvent pas trouver d’autre emploi à cause de la stigmatisation et la discrimination. Les programmes de santé de proximité qui apportaient des services de santé sexuelle et reproductive dans les maisons closes, y compris le dépistage et la prévention du VIH, ont été à l’arrêt à cause des restrictions de déplacement.
Toutefois, cette situation n’est pas propre au Bangladesh. Dans toute la région Asie-Pacifique, des réseaux nationaux et régionaux de travailleurs et travailleuses du sexe signalent que l’épidémie de COVID-19 renforce les inégalités rencontrées par leurs membres souvent inéligibles aux services de protection sociale ou non bénéficiaires.
« Aucune aide gouvernementale n’est fournie spécifiquement aux travailleurs et travailleuses du sexe. Des aides existent pour la population générale, en particulier pour les personnes à faible revenu, mais les travailleuses du sexe ne sont pas éligibles à ces programmes de protection sociale, car cette population évolue dans l’économie informelle », explique Hnin Hnin Yu, présidente de Sex Workers in Myanmar (SWiM), un groupe non gouvernemental militant pour les droits des travailleuses du sexe.
À cela vient s’ajouter que de nombreuses travailleuses du sexe sont issues de migrations (internationales ou internes) et n’ont pas les justificatifs nécessaires ou une résidence officielle pour bénéficier des aides gouvernementales. Les critères d’éligibilité aux aides sociales (justification des revenus, justificatif de résidence, pièce d’identité nationale, cotisation à des programmes de protection sociale en place et déclaration d’impôts) sont autant de raisons pour exclure les travailleuses du sexe de l’aide gouvernementale. Une enquête en ligne menée auprès de travailleuses du sexe dans tout le pays et organisée par l’ONUSIDA et SWiM a révélé qu’aucune d’entre elles n’a reçu d’aide sociale, mis à part des fonds limités fournis par des organisations humanitaires.
« Lorsque l’aide spéciale COVID-19 du Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme a été débloquée, les fonds destinés aux personnes vivant avec le VIH ont pris en compte une aide alimentaire en faveur des travailleurs et travailleuses du sexe les plus vulnérables », indique M. Myo, conseiller de soutien aux communautés pour l’ONUSIDA au Myanmar. « Nous avons toutefois conscience que cette solution ponctuelle n’a bénéficié qu’à une portion infime de la population vulnérable et que nous avons besoin d’un système plus pérenne, comme une protection sociale, à destination des travailleurs et travailleuses du sexe. »
Dans ce contexte, réfléchir aux aides qui leur seraient destinées est devenu une priorité. Consciente du manque d’informations concernant la protection sociale des travailleurs et travailleuses du sexe, l’ONUSIDA en collaboration avec le Fonds des Nations Unies pour la population et le Programme alimentaire mondial envisage de mener une évaluation des besoins et de dresser un état des lieux de leurs vulnérabilités pendant la pandémie de COVID-19. Les informations livrées par cette campagne permettront d’apporter une base à l’élaboration de programmes d’aide à la subsistance, de sécurité alimentaire, d’amélioration de l’accès à la thérapie antirétrovirale, de services de santé sexuelle et reproductive, ainsi que de prévention et de riposte à la violence basée sur le genre.
Apprenant que les agences des Nations Unies allaient combiner leurs efforts pour coordonner l’élaboration d’un état des lieux des vulnérabilités et collaborer avec les réseaux de travailleurs et travailleuses du sexe, Mme Nur s’est montrée enchantée par le potentiel que pourrait receler cet outil. Il permettrait non seulement d’identifier les difficultés rencontrées par les travailleuses du sexe au cours de la pandémie de COVID-19, mais aussi d’optimiser le travail de mobilisation des ressources en faveur de programmes et de lutter contre des injustices existant avant la pandémie de COVID-19.
Hnin Hnin Yu cite ici la discrimination et les abus de la police au titre de violations endémiques des droits des travailleuses du sexe. Au cours de l’épidémie de COVID-19, les communautés ont signalé une recrudescence de la surveillance, d’abus, y compris de cas de violence physique et de racket de la part de la police. Face à cette situation, le SWiM et des membres de la communauté fournissent une assistance juridique aux travailleuses du sexe qui ont été arrêtées afin de les informer de leurs droits.
Malgré les nombreuses difficultés rencontrées par les réseaux de travailleuses du sexe et leurs membres, toutes et tous ont fait de leur mieux pour s’entraider, ce qui est une source d’inspiration pour quiconque collabore étroitement avec ces organisations. Il reste à espérer que les données recueillies au cours de l’état des lieux apporteront non seulement les preuves nécessaires pour militer en faveur d’un élargissement de la couverture des services de protection sociale et d’aide humanitaire aux travailleurs et travailleuses du sexe, mais permettront également de renforcer les programmes communautaires.