HIV Prevention

Press Release

Le sommet se conclut par un appel à l'action pour réinventer la réponse à la pandémie de VIH et mettre fin au sida en Afrique occidentale et centrale

Le Président du Sénégal, Macky Sall, s'engage à verser 3,5 millions de dollars supplémentaires pour soutenir la réponse au VIH et cet appel à l'action

DAKAR/GENÈVE, 3 novembre 2021—Un sommet régional de trois jours sur le sida, qui s'est tenu à Dakar, au Sénégal, s'est conclu par un appel à l'action qui demande instamment un soutien plus fort aux réponses de santé menées par les communautés, des politiques fondées sur la science et les données, un investissement accru dans la réponse au VIH et la mise du VIH au centre de la préparation et de la réponse aux futures pandémies. Dans son discours de clôture, le Président du Sénégal, Macky Sall, s'est engagé à porter cet appel à l'action auprès de l'Union africaine et a promis des fonds supplémentaires pour le mettre en œuvre au Sénégal et dans toute la région. 

L'Afrique occidentale et centrale compte 4,7 millions de personnes vivant avec le VIH, soit 12 % des personnes vivant avec le VIH dans le monde, mais enregistre 22 % de tous les décès liés au sida dans le monde. En moyenne, les pays de la région ont connu une baisse plus lente des infections à VIH que les autres pays du continent et la prévalence du VIH chez les femmes est nettement plus élevée que chez les hommes. L'accès au dépistage et au traitement du VIH a atteint 73 % des personnes vivant avec le VIH en 2020, contre 38 % en 2015. Bien qu’encourageant, cela reste en deçà de l'objectif de 81 % qui avait été fixé pour 2020. La région compte le plus grand nombre de femmes enceintes séropositives au monde qui attendent encore un traitement, et seuls 24 % des enfants vivant avec le VIH ont une charge virale indétectable.

L'Appel de Dakar pour réinventer la réponse à la pandémie de VIH demande une action urgente dans quatre domaines principaux : 

1. Renforcer les infrastructures des organisations communautaires pour renforcer les systèmes de santé des pays grâce à l’adoption de politiques sanitaires adéquates, et à la mobilisation de financements durables. Trop de personnes dans notre région, parmi les plus vulnérables, n’ont pas accès aux systèmes de santé classiques. Il est prouvé que les organisations et réseaux de la société civile sont essentiels pour répondent à ces défis. Il s'agit notamment d’élargir l’offre de services de traitement et de prévention du VIH par des organisations communautaires en partenariat avec le système de santé publique, de veiller à ce que la société civile organisée et les communautés affectées soient incluses en tant que partenaires essentiels dans les instances de prise de décision, et de construire des structures de responsabilité comme la surveillance dirigée par la communauté.

2. Mettre à jour les politiques de santé pour les aligner sur les données scientifiques les plus récentes pour répondre à la pandémie de VIH. Les pays qui ont aligné un plus grand nombre de leurs politiques relatives au VIH sur les données scientifiques et les preuves, et leurs programmes de mise en œuvre de ces politiques, ont fait de plus grands progrès contre le sida. Les gouvernements sont invités à revoir leurs politiques sanitaires à la lumière des données scientifiques et des preuves d’efficacité les plus récentes et à adapter les programmes. Ceci est une condition essentielle pour améliorer la réponse au VIH, en particulier pour répondre aux besoins spécifiques des personnes les plus vulnérables, et mettre fin au sida.

3. Augmenter de 33% les ressources nationales et internationales consacrées au VIH dans la région d'ici 2025 et supprimer les obstacles financiers à l’accès individuel des personnes vivant avec le VIH aux services de santé. Des études de l’ONUSIDA révèlent que 2,67 milliards de dollars d'ici 2025, soit une augmentation de 33%, garantirait un financement suffisant pour une réponse complète au VIH dans la région. Les progrès insuffisants de la réponse à la pandémie de VIH ne font qu'accroître les coûts à long terme qui pèseront sur des budgets de santé déjà surchargés.

4. Placer la réponse au VIH, et la COVID-19, au centre du dispositif pour préparer et répondre à l’émergence possible de futures pandémies. De nombreuses mesures restent à prendre pour accélérer seront aussi utiles pour prévenir l’émergence de futures pandémies et y faire face le cas échéant. Ces mesures incluent de développer et de protéger le personnel de santé formel et informel, d’informer les décisions par des données scientifiques, de mettre en œuvre des réponses fondées sur les droits et de garantir un accès équitable aux nouvelles technologies médicales.

Ces quatre actions devraient être mises en œuvre au cours des trois prochaines années et permettraient à la région de se rapprocher de l'objectif mondial de 2025, à savoir que 95 % des personnes connaissent leur statut VIH, 95 % des personnes connaissant leur statut VIH commencent un traitement et 95 % des personnes sous traitement soient sous suppression virale. Elles contribueraient à une réduction spectaculaire du nombre de décès liés au sida et de nouvelles infections à VIH dans la région.

L'Afrique occidentale et centrale a été à l'avant-garde de certains des efforts les plus innovants et les plus fructueux de la réponse mondiale au VIH. Mettre fin au sida dans le cadre du programme de développement durable 2030 reste une priorité, même si la région est confrontée à de multiples défis, notamment la réponse à la pandémie de COVID-19, les nombreuses crises économiques et sécuritaires, et le changement climatique. 

Au cours du sommet, les gouvernements, les acteurs de la société civile, les organisations dirigées par les communautés, les scientifiques et d'autres partenaires ont examiné les nouvelles données et les progrès réalisés contre le VIH au cours des cinq dernières années et ont pris note de la nouvelle Stratégie mondiale de lutte contre le sida 2021-2026 de l'ONUSIDA et de la Déclaration politique sur le VIH et le sida de l'Assemblée générale des Nations Unies intitulée « Mettre fin aux inégalités et se mettre sur la voie de l'élimination du sida d'ici à 2030 ».

Le sommet a été co-organisé par l'ONUSIDA et l'Institut de la société civile sur le VIH et la santé en Afrique occidentale et centrale, sous l’égide du Président du Sénégal, Macky Sall. Il s'est tenu avec le soutien du Luxembourg et de la Fondation Bill et Melinda Gates.

Quotes

« Le mot clé aujourd'hui plus que jamais est la mobilisation. Mobilisons-nous pour le financement, pour la recherche et pour la vaccination. Je m'engage à travailler avec vous pour plaider auprès de l'Union africaine et des partenaires pour que le financement de la lutte contre le VIH soit renforcé et que ce renforcement puisse commencer par nos Etats africains eux-mêmes. J'engage 2 milliards de francs CFA (3,5 millions de dollars) supplémentaires dans la lutte contre le VIH, dont un milliard sera donné à la lutte communautaire par la société civile et l'autre milliard ira au Conseil national de lutte contre le sida pour aider les personnes vivant avec le VIH. »

Macky Sall Président du Sénégal

« Les faits montrent que la riposte au sida est plus efficace lorsque les organisations dirigées par la communauté fournissent des services en tant que partie intégrante de la réponse publique, qu'elles sont impliquées en tant que co-planificateurs, qu'elles peuvent mettre en avant leurs expériences et leurs préoccupations et qu'elles jouent leur rôle essentiel pour garantir que chaque partie prenante soit tenue responsable. Cette conférence lance un appel audacieux pour supprimer les obstacles juridiques, politiques et programmatiques qui empêchent la région de mettre fin au sida et pour augmenter les ressources afin de libérer le pouvoir des organisations locales pour nous aider à mettre fin aux décès liés au sida et aux nouvelles infections à VIH. »

Winnie Byanyima Directrice exécutive de l'ONUSIDA

« Il s'agit d'un développement important pour l'Afrique occidentale et centrale, puisque le gouvernement du Sénégal et l'ONUSIDA ont co-organisé ce sommet de haut niveau avec la société civile en tant que partenaires égaux—montrant ce qui est possible lorsque le gouvernement, les parties prenantes internationales et la société civile s'unissent pour répondre à une pandémie. »

Daouda Diouf directeur de l'Institut de la société civile sur le VIH et la santé en Afrique occidentale et centrale

« Si nous voulons atteindre les ODD, nous devons accroître le soutien public au développement. Nous devons renforcer les systèmes qui ont souffert pendant la pandémie de COVID-19 et rendre les systèmes de santé plus résilients. »

H. Franz Fayot ministre luxembourgeois de la Coopération au développement et des Affaires humanitaires

« Nous savons que les pandémies telles que la COVID-19, le VIH et la tuberculose exacerbent les inégalités et s'en nourrissent—le monde doit prendre des mesures pour lutter contre les inégalités et les autres obstacles à la santé afin de mettre fin au sida. »

Peter Sands directeur exécutif du Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme

« Les soins pédiatriques sont faibles dans notre région. Les enfants nés avec le VIH meurent trop souvent de maladies liées au sida. Nous comptons sur votre leadership et votre volonté politique pour que les enfants ne soient plus oubliés. Pour la société civile, l’Appel de Dakar représente un nouveau départ. »

Christine Kafando Association Espoir Pour Demain

Contact

UNAIDS
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Sommet régional sur le VIH

Appel de Dakar à Réinventer la Réponse à la Pandémie de VIH : Un engagement renouvelé pour mettre fin au sida en Afrique de l’Ouest et du Centre

Feature Story

Cinq questions sur la riposte au VIH au Niger

01 novembre 2021

À la veille du Sommet de l’Afrique occidentale et centrale sur le VIH/sida qui se tiendra à Dakar du 31 octobre au 2 novembre 2021, l’ONUSIDA a posé à ses directeurs nationaux de la région cinq questions sur la riposte au sida dans leur pays. Voici les réponses de El Hadj FAH, Directeur national de l’ONUSIDA au Niger

« La rapide mise en place de la dispensation de six mois d’antirétroviraux aux personnes vivant avec le VIH a fait une vraie différence dans l’adhérence au traitement pendant la crise de COVID-19 au Niger. Les acteurs communautaires ont joué un rôle remarquable et leur participation à la riposte devrait être renforcée à l’avenir »

El Hadj FAH Directeur national de l’ONUSIDA au Niger

Si les tendances sont en bonne voie en matière de prévalence, incidence et mortalité liée au sida, la transmission de la mère à l’enfant et la prise en charge pédiatrique sont des domaines à améliorer. Une meilleure gestion logistique, davantage de ressources nationales et la mise en place de la délégation des tâches aux acteurs communautaires sont nécessaires pour véritablement mettre fin à l’épidémie de VIH.

Dans le contexte de COVID-19 cependant, le pays a très vite réagi et mis en place la distribution des médicaments antirétroviraux pour six mois aux patients stables, ce qui a permis de limiter l’interruption des traitements. Au sortir de la crise, il faudra reprioriser la riposte au VIH et investir dans la pleine intégration des acteurs communautaires.

1.  Quels sont les principaux progrès réalisés dans la riposte de votre pays à l’épidémie de VIH au cours des cinq dernières années ?

On salue tout d’abord la réduction du taux de prévalence passant de 0,4% (EDSN-2012) en 2012 à 0,2% en 2020 (estimation SPECTRUM 2020) et la diminution des nouvelles infections et de décès liés au VIH au sein de la population générale et chez les populations clés. Dans le même temps, la couverture de traitement antirétroviral (ARV) a été grandement améliorée, en permettant à près de 70% des personnes vivant avec le VIH d’y avoir accès (GAM 2020).

2. Quels sont les principaux défis à relever ?

Malheureusement, la prévention de la transmission du VIH de la mère à l’enfant reste faible : moins de la moitié des femmes y ont accès, et la transmission a lieu dans plus de 15% des naissances. La prise en charge pédiatrique doit être améliorée, car moins de 40% des enfants vivant avec le VIH ne reçoivent de traitement (GAM 2020). 

Le financement national et domestique de la réponse au VIH demeure faible, et la réponse communautaire devrait être renforcée. La mise en place de l’approche de la délégation des tâches aux acteurs de santé communautaires devrait être favorisée tout en investissant davantage dans la décentralisation des programmes communautaires. Des progrès sont également nécessaires dans le domaine de la gestion de l’approvisionnement et des stocks des intrants—tests, médicaments, et autres—pour éviter des ruptures.

 3. Comment la COVID-19 a-t-elle affecté la riposte au VIH dans votre pays ?

L’épidémie de COVID-19 a apporté son lot de complications, notamment en limitant l’accès aux structures de santé, y compris pour les personnes vivant avec le VIH (PVVIH) et les populations clés.

L’urgence de la situation a entraîné une surcharge de travail pour les personnels de santé y compris les prestataires VIH. La plupart des ressources matérielles et financières allouées au VIH a été réorientée vers à la riposte à la COVID-19.

Dans ce contexte difficile, on peut saluer l’introduction de l’approche de dispensation multi-mois qui a permis de fournir aux PVVIH stables leur traitement pour 6 mois au lieu de 3 mois—une meilleure garantie d’adhérence au traitement, surtout en période de crise. De plus, une assistance financière directe a été donnée aux patients les plus vulnérables, tels que les PVVIH et les populations clés.

4. Qui sont les leaders méconnus de la riposte au sida dans votre pays ?

Les premiers sur ma liste sont les acteurs communautaires qui jouent un rôle essentiel dans la réponse nationale au VIH au Niger : les médiatrices communautaires ; les Assistants Psycho-Sociaux (APS) placés dans les sites prescripteurs, qui accompagnent les PVVIH dans le traitement, l'éducation thérapeutique et la recherche des personnes qui interrompent leur traitement ; et les relais, ces acteurs communautaires qui appuient le ministère de la Santé Publique.

Je souhaite également saluer les leaders d’associations et réseaux de PVVIH et populations clés—tels que les Super Leaders, qui sont des pairs éducateurs au sein des populations clés qui conduisent des sessions de sensibilisation, de mobilisation pour le dépistage et l'orientation au traitement. Ils sont aussi formés pour le dépistage démédicalisé.

Sans oublier le travail des leaders traditionnels tels que les chefs de province et les leaders religieux.

5. Si vous pouviez demander à votre chef d’État de changer une chose pour renforcer la riposte au VIH, quelle serait-elle ?

Allouer plus de ressources pour la réponse nationale et renforcer la participation communautaire.

Sommet régional sur le VIH

Opinion

Comment mettre fin à l'épidémie de sida en Afrique occidentale et centrale

31 octobre 2021

Winnie Byanyima, Directrice Exécutive de l’ONUSIDA

L'épidémie de sida en Afrique occidentale et centrale est une urgence permanente. Les premières avancées obtenues contre le VIH dans cette région ne se sont pas traduites par les progrès durables qui ont pu être réalisés dans d'autres parties de l'Afrique subsaharienne.

L'année dernière, la région a enregistré 150 000 décès liés au sida et 200 000 personnes ont été nouvellement infectées par le VIH. Chaque semaine, plus de 1000 adolescentes et jeunes femmes âgées de 15 à 24 ans sont infectées par le VIH dans la région. En Afrique occidentale et centrale, 1,2 million de personnes attendent toujours de pouvoir commencer leur traitement pour le VIH qui leur sauvera la vie. Seuls 35% des enfants vivant avec le VIH en Afrique occidentale et centrale reçoivent un traitement.

Or la crise de la COVID-19 a entravé les services et exacerbé les inégalités qui alimentent l'épidémie de VIH. Si nous n'agissons pas maintenant, non seulement de nombreuses autres vies seront perdues, mais contenir la pandémie de sida sera d’autant plus difficile et coûteux dans les années à venir.

Mettre fin au sida est possible : il existe un ensemble d'approches qui ont prouvé leur efficacité, y compris dans des contextes difficiles.

Qu’il s’agisse du leadership du Cap Vert en matière d'élimination de la transmission verticale du VIH, ou de la décision du Cameroun, l'année dernière, de supprimer les frais d'utilisation pour tous les services liés au VIH dans les établissements de santé publique et les sites communautaires agréés, de nombreux exemples qui montrent la voie existent déjà. En alignant les politiques publiques sur celles qui ont fait leurs preuves, nous pouvons mettre fin au sida comme nous l'avons promis.

Les pays et les communautés tirent déjà parti de l'expérience et de l'expertise de la réponse au sida pour réduire l'impact de la COVID-19 dans toute la région. De la Côte d'Ivoire à la Guinée en passant par le Sénégal, les autorités de santé publique, les organisations internationales, les acteurs de la société civile et les communautés de personnes vivant avec et affectées par le VIH ont travaillé ensemble pour s'assurer que les personnes vivant avec le VIH continuent de recevoir leurs médicaments. Elles se sont afférées à fournir des services de soins et de prévention de manière sûre et innovante, à livrer de la nourriture aux personnes qui avaient perdu leurs revenus en raison des confinements, à transmettre des messages sur l'importance de l'hygiène et de la distanciation sociale pour rester en bonne santé, et à dissiper les mythes qui alimentent la stigmatisation et la discrimination et affaiblissent les messages de santé publique.

Cet esprit de coopération et de partenariat est essentiel pour renforcer les réponses aux pandémies.

Cette semaine, sous l’égide du Président du Sénégal, Macky Sall, l'ONUSIDA et l'Institut de la société civile pour le VIH et la santé en Afrique occidentale et centrale organisent un sommet à Dakar, sur les manières de combler les lacunes de la riposte au VIH dans la région et renforcer la préparation aux pandémies.

Voici trois des mesures audacieuses que nous devons prendre.

Premièrement, valoriser et soutenir les communautés pour qu’elles soient au centre de la planification et des services.

Les communautés connaissent la situation sur le terrain - il faut leur donner les ressources et l'espace nécessaires pour mener la riposte. Les pays doivent mettre en place un environnement propice à la pleine participation des communautés à la fourniture de services en tant que partie intégrante de la réponse de santé publique. Elles doivent être invitées à la table des discussions en tant que co-planificateurs. Ainsi elles pourront mettre en avant leurs expériences et préoccupations, et jouer leur rôle essentiel dans l’évaluation de la performance des réponses de santé.

Les pays doivent lever les obstacles juridiques, politiques et programmatiques qui freinent cette évolution, et augmenter leur soutien financier pour enfin permettre la contribution incomparable des communautés.

Deuxièmement, augmenter les investissements.

Les pays doivent accroître l’ampleur des prestations en matière de prévention, de dépistage et de traitement, et éliminer tous les obstacles financiers afin de garantir un accès universel aux services.

L'engagement d'Abuja d'investir 15% des budgets gouvernementaux dans la santé publique doit être respecté. Les engagements conjoints pris par les ministres de la santé et des finances lors de la Réunion des Dirigeants Africains d'augmenter les recettes nationales consacrées à la santé doivent être tenus.

Les bailleurs de fonds internationaux doivent eux aussi intensifier leur soutien, alors que nous traversons la pire crise depuis des décennies. Pour créer l'espace budgétaire nécessaire, il faudra annuler la dette afin de soutenir les gouvernements à accroître les investissements pour la santé et à s’attaquer aux déterminants sociaux qui aggravent les risques du VIH et de pandémie.

Une action internationale visant à prévenir une concurrence fiscale nuisible et les flux financiers illicites est également essentielle. Il est difficile d'avancer vers une fiscalité équitable et progressive, et d'augmenter les revenus nationaux, lorsque les grandes entreprises et les particuliers fortunés ont systématiquement la possibilité, au niveau international, d'échapper aux impôts que le citoyen ordinaire doit payer, et qui sont essentiels pour la santé, l'éducation, la protection sociale et l'investissement économique.

Troisièmement, s'attaquer aux inégalités qui alimentent l'épidémie.

La COVID-19 a une fois de plus montré au monde comment les épidémies se nourrissent des inégalités, tant entre les pays qu’au sein même de ceux-ci. La nouvelle stratégie de l'ONUSIDA adoptée plus tôt cette année place la lutte contre les inégalités au centre de sa mission visant à mettre fin au sida.

Les inégalités sont le moteur du VIH. Les groupes de personnes vulnérables représentent 44% des nouvelles infections au VIH en Afrique occidentale et centrale. Leurs partenaires représentent 27% supplémentaires.

La stratégie de la CEDEAO pour le VIH, la tuberculose, les hépatites B et C et la santé et les droits sexuels et reproductifs des populations clés le dit si bien :

« La protection des droits de l'homme pour tous les membres de chaque population clé est cruciale pour le succès. Les lois discriminatoires ou créant des obstacles doivent être réformées, afin de garantir que les populations clés soient exemptes de stigmatisation, de discrimination et de violence et que leur vulnérabilité au VIH soit réduite. »

L’inégalité entre les genres est également un moteur du VIH : parmi les nouvelles infections au VIH chez les jeunes en Afrique du centre et de l’ouest, près des trois quarts concernent des adolescentes et des jeunes femmes. L'enjeu est le pouvoir—ou plutôt l’absence de pouvoir de celles-ci.

Les recherches montrent que le fait de permettre aux filles de terminer leurs études secondaires divise de moitié leur risque de contracter le VIH, et le fait de combiner cela avec un ensemble de services et de droits pour l'autonomisation des filles le réduit encore davantage.

L'initiative Education Plus, coorganisée par l’UNICEF, l’UNESCO, le FNUAP, l’ONU Femmes et l’ONUSIDA, avec des gouvernements, la société civile et des partenaires internationaux, contribue à accélérer les actions et les investissements nécessaires pour que chaque fille africaine soit scolarisée, en sécurité et forte.

Ce que nous devons faire pour mettre fin au sida est aussi ce que nous devons faire pour permettre le plein essor de l'Afrique.

Les gouvernements, les organisations internationales, les scientifiques, les chercheurs, les organisations dirigées par les communautés et les acteurs de la société civile ne peuvent pas réussir seuls ; mais ensemble, ils peuvent créer un partenariat imbattable et une force imparable pour mettre fin au sida en tant que menace pour la santé publique d'ici 2030.

Sommet régional sur le VIH

Documents

La réponse au VIH en Afrique occidentale et centrale

29 octobre 2021

La réponse au VIH en Afrique occidentale et centrale s'améliore, mais pas assez rapidement pour mettre fin au sida en tant que menace pour la santé publique d'ici 2030. Au cours de l'année écoulée, la pandémie de COVID-19 a perturbé les services de lutte contre le VIH et d'autres services de santé, et elle a mis en évidence la vulnérabilité des populations de la région aux chocs de santé publique, climatiques, socio-économiques et sécuritaires, ainsi que le besoin urgent de systèmes de protection sociale inclusifs.

Feature Story

Cinq questions sur la riposte au VIH en République Centrafricaine

28 octobre 2021

À la veille du Sommet de l’Afrique occidentale et centrale sur le VIH/sida qui se tiendra à Dakar du 31 octobre au 2 novembre 2021, l’ONUSIDA a posé à ses directeurs nationaux de la région cinq questions sur la riposte au sida dans leur pays. Voici les réponses de Marie Engel, a. i. Directrice de l’ONUSIDA en Centrafrique.

« L’épidémie de COVID-19 a bousculé le système de santé en RCA, déjà mis à mal par les multiples conflits militaro-politiques. Dans un contexte où les personnels de santé sont épuisés et les patients atteints de COVID-19 sont stigmatisés, les personnes vivant avec le VIH sont d’autant plus vulnérables. Plus que jamais, les capacités des acteurs communautaires doivent être renforcées. »

Marie Engel a. i. Directrice de l’ONUSIDA en Centrafrique

La riposte au VIH se situait encore très haute dans les priorités nationales en RCA ces dernières années. L’engagement du gouvernement accompagné de l’augmentation des financements internationaux ont permis d’investir dans des programmes à haut impact et ont porté leurs fruits : les nouvelles infections à VIH et les décès liés au sida sont en baisse, la couverture des traitements est en hausse.

Outre les défis existants d’une stigmatisation extrême des personnes vivant avec le VIH (PVVIH) et les violences fondées sur le genre, l’épidémie de COVID-19 a apporté son lot de complications intenses, en fragilisant encore davantage les services de dépistage, de prévention et en mettant en danger le suivi des patients sous antirétroviraux (ARV). Lorsque les systèmes de santé sont à ce point ébranlés, les acteurs communautaires font de leur mieux pour compenser tous les manques, mais peinent à y parvenir, faute de soutien et de moyens suffisants. Lors de la reconstruction des systèmes, nous devons nous attaquer à ce lourd fardeau systémique que sont les profondes inégalités sociales, économiques et entre les sexes qui nourrissent les vulnérabilités des personnes vivant avec le VIH.

1.  Quels sont les principaux progrès réalisés dans la riposte de votre pays à l’épidémie de VIH au cours des cinq dernières années ?

Malgré les défis liés au contexte social, politique et humanitaire ces dernières années, la lutte contre le VIH et le sida demeure une priorité de santé publique pour le gouvernement. Les instances nationales se sont engagées à mettre à échelle des stratégies efficientes pour l’élimination des nouvelles infections et la promotion de l’accès universel aux soins et traitements des personnes qui en ont besoin. En particulier, une coopération nationale et internationale renforcées des acteurs logistiques et de santé a été mise en place pour délivrer des services dans le contexte d’insécurité et d’urgence. De telles ambitions ont été saluées par le Fonds mondial, qui a triplé son financement.

D’après les estimations Spectrum (2020), les nouvelles infections sont passées de près de 6 500 en 2015 à moins de 5 000 en 2019, le nombre de décès de 5 500 en 2015 à moins de 4 000 en 2019. La couverture en traitement est passée de moins de 25% des adultes vivant avec le VIH en 2015, à près de 45% en 2019. Nous saluons la mise en œuvre du plan d’accélération de la prise en charge des enfants et adolescents VIH+ et les efforts pour accélérer la prise en charge pédiatrique du VIH.  

2. Quels sont les principaux défis à relever ?

Seulement 70% des personnes vivant avec le VIH connaissent leur statut et moins de la moitié sont sous traitement antirétroviral. De plus, la rétention sous antirétroviraux (ART) est entravée par l'insécurité, le déplacement et la mobilité des populations et les ruptures de stock récurrentes des ART.

Le VIH est toujours fortement stigmatisé, et de nombreuses populations clés déclarent éviter les services de dépistage et de traitement du VIH. Les statistiques sont frappantes : d’après les estimations du Stigma Index, près de la moitié des PVVIH ont déjà connu une forme de stigmatisation en raison de leur statut VIH (2018). La violence fondée sur le genre est extrêmement élevée et exacerbée par l'insécurité permanente.

Le pays reste fortement dépendant de l'aide internationale – d’après des estimations nationales, le financement des donateurs représentant plus de 90 % des dépenses liées au VIH. Le Fonds mondial contribue à lui seul à environ 80 % de l'ensemble des financements liés au VIH. Et les fonds disponibles sont très inférieurs aux montants nécessaires pour financer le plan stratégique national VIH.

3. Comment la COVID-19 a-t-elle affecté la riposte au VIH dans votre pays ?

L’épidémie de COVID-19 a eu des impacts négatifs sur le système de santé globale en RCA, déjà mis à mal par les multiples conflits militaro-politiques. Malgré une reprogrammation des ressources vers la riposte à la COVID-19, les personnels de santé ont travaillé en sous-capacité car un grand nombre souffraient de COVID-19 ou bien craignaient de l’attraper. Les prestations de services ont tourné au ralenti et les laboratoires ont été surchargés. Les médicaments et autres intrants de santé ont été souvent en rupture de stock.

Une évaluation rapide de l’impact de la COVID-19 sur la réponse à la tuberculose, VIH et paludisme en RCA a montré que la pandémie de la COVID-19 a notamment limité l’accès au dépistage et perturbé le continuum de soins. La pandémie a causé une détérioration des principaux indicateurs de qualité de prise en charge et une augmentation des cas de perdus de vue. Il a été noté la crainte des patients de se rendre dans les FOSA de peur de contracter la COVID-19 et d'être stigmatisés comme un patient atteint de la maladie à COVID-19. Enfin, les confinements à répétition ont entrainé la paupérisation des personnes vivant avec le VIH.

4. Qui sont les leaders méconnus de la riposte au sida dans votre pays ?

Nous souhaitons saluer le travail remarquable des acteurs communautaires qui manquent grandement de financement.

5. Si vous pouviez demander à votre chef d’État de changer une chose pour renforcer la riposte au VIH, quelle serait-elle ?

Lutter contre les inégalités croisées, sociales, économiques et entre les sexes, qui accroissent la vulnérabilité au VIH des personnes et rendent les personnes vivant avec le VIH plus susceptibles de mourir de maladies liées au sida.

Sommet régional sur le VIH

Feature Story

Cinq questions sur la riposte au VIH en Côte d’Ivoire

27 octobre 2021

À la veille du Sommet de l’Afrique occidentale et centrale sur le VIH/sida qui se tiendra à Dakar du 31 octobre au 2 novembre 2021, l’ONUSIDA a posé à ses directeurs nationaux de la région cinq questions sur la riposte au sida dans leur pays. Voici les réponses de Dr Brigitte QUENUM, Directrice Pays de l’ONUSIDA en Côte d’Ivoire.

« Ces 5 dernières années en Côte d’Ivoire ont été marquées par une remarquable trajectoire de progression et d’amélioration dans la vie des personnes vivant avec le VIH. Bien sûr, l’épidémie de COVID-19 a mis un frein à l’accès des services de dépistage et de prévention. Mais si le gouvernement investit davantage dans les programmes communautaires, nous pouvons renverser cette tendance. »

Dr Brigitte QUENUM Directrice Pays de l’ONUSIDA en Côte d’Ivoire

Les personnes vivant avec le VIH (PVVIH) en Côte d’Ivoire ont vu récemment des résultats plus qu’encourageants : diminution des nouvelles infections, des décès liés au sida et une meilleure prise en charge par les programmes de prévention et de traitement. Malheureusement, ces tendances ont été interrompues par la COVID-19 et les restrictions qui ont diminué l’accès aux services de santé essentiels.

Ce contexte représente aussi une opportunité de réformer la riposte au VIH et faire encore mieux : notamment, en ciblant davantage les populations les plus à risques telles que les adolescentes et les jeunes filles, et en investissant davantage dans les programmes pédiatriques. Enfin, et surtout, le gouvernement doit remédier à l’hyper-dépendance de la riposte aux fonds extérieurs en augmentant les ressources nationales dédiées au VIH.

1. Quels sont les principaux progrès réalisés dans la riposte de votre pays à l’épidémie de VIH au cours des cinq dernières années ?

La Côte d’Ivoire a fait des progrès considérables et a amorcé sa transition épidémique. Selon les estimations de Spectrum (2021), les nouvelles infections ont diminué de 50% entre 2010 et 2020, et les décès liés au sida ont baissé de plus de moitié. Ces résultats sont entre autres liés à une amélioration de la couverture des traitements et de la qualité des programmes spécialisés. Les chiffres parlent d’eux-mêmes : 77% des PVVIH connaissent leur statut sérologique, 74% des PVVIH sont sous traitement ARV et 61% des PVVIH ont une charge virale supprimée.

Le dynamisme des organisations de la société civile ainsi que le soutien important du PEPFAR, du Fonds mondial mais aussi des agences du système des Nations unies ont permis de renforcer les efforts en faveur du respect des droits de l’homme et à mieux orienter la riposte vers les populations qui en ont le plus besoin.

2. Quels sont les principaux défis à relever ?

D’après les estimations de PEPFAR, près de 80% du financement de la riposte au VIH en Côte d’Ivoire provient de ressources extérieures, et notamment de PEPFAR et du Fonds mondial. Cette immense dépendance expose le pays à un manque de prévisibilité et de stabilité de financement. De plus, des défis au niveau programmatique persistent, notamment un meilleur ciblage des populations clé est nécessaire -- surtout des adolescentes et jeunes femmes, touchées par l’épidémie de façon disproportionnée comparativement aux hommes du même âge. Le dépistage et la prise en charge pédiatriques du VIH ainsi que le développement de stratégies efficaces pour cibler les hommes de plus de 25 ans infectés par le VIH font également partie des défis programmatiques à relever.

3. Comment la COVID-19 a-t-elle affecté la riposte au VIH dans votre pays ?

Selon le Rapport sur les résultats 2021 du Fonds mondial, la Côte d’Ivoire fait partie des pays où la COVID-19 a entraîné en 2020 une baisse de l’accès aux services de dépistage et de prévention du VIH. Ce constat a également été fait la même année dans une étude réalisée par le Programme National de Lutte contre le Sida (PNLS) réalisée en 2021. La COVID-19 a accentué les inégalités pour les populations les plus vulnérables déjà confrontées à des difficultés d’accès aux services VIH.

4. Qui sont les leaders méconnus de la riposte au sida dans votre pays ?

Les leaders méconnus sont ces hommes et femmes qui travaillent chaque jour pour garantir des services de qualité aux PVVIH, aux populations vulnérables et autres populations. Leur engagement continu est crucial pour consolider les résultats de la riposte et espérer un jour tendre vers la fin du sida.

5. Si vous pouviez demander à votre chef d’État de changer une chose pour renforcer la riposte au VIH, quelle serait-elle ?

Investir davantage de ressources domestiques pour mettre fin à l’épidémie du VIH en Côte d’Ivoire.

Sommet régional sur le VIH

Feature Story

Cinq questions sur la riposte au VIH en Guinée

27 octobre 2021

À la veille du Sommet de l’Afrique occidentale et centrale sur le VIH/sida qui se tiendra à Dakar du 31 octobre au 2 novembre 2021, l’ONUSIDA a posé à ses directeurs nationaux de la région cinq questions sur la riposte au sida dans leur pays. Voici les réponses du Dr Job Sagbohan, Directeur Pays de l’ONUSIDA en Guinée.

“La COVID-19 a eu un impact désastreux sur les personnes vivant avec le sida en Guinée. Il est grand temps qu’on se ressaisisse pour apporter les soins, les tests et les ressources nécessaires pour une réponse appropriée -- et surtout que l’on unisse les efforts des partenaires gouvernementaux, communautaires et privés pour sauver des vies.”

Dr Job Sagbohan Directeur Pays de l’ONUSIDA en Guinée

Alors que les dernières années montraient des résultats encourageants, l’épidémie de COVID-19 en Guinée est venue renverser les tendances de façon inquiétante -- un taux de dépistage et de rétention des personnes recevant des traitements antirétroviraux en baisse, une hausse des décès parmi les patients coinfectés par la tuberculose et le VIH, et une reprogrammation du financement pour le VIH au profit de la COVID-19. Il faut saisir ce sursaut d’intérêt politique dans les problématiques de santé publique pour travailler ensemble et investir nos efforts à bon escient.

En priorité, nous devons donner sa juste place aux communautés, à la société civile et au secteur privé pour accélérer les progrès vers une population en meilleure santé. Le gouvernement et tous les partenaires engagés doivent repenser leur financement des réponses au sida et à la COVID-19 comme des investissements complémentaires et non pas mutuellement exclusifs au risque d’échouer sur les deux tableaux. Enfin, un cadre législatif robuste et juste doit être mis en place pour que ces acteurs soient tenus responsables de leurs actions et travaillent main dans la main avec le gouvernement dans l’intérêt de la société.

1.  Quels sont les principaux progrès réalisés dans la riposte de votre pays à l’épidémie de VIH au cours des cinq dernières années ? 

Tout d’abord, de nets progrès en termes de traitement : d’après les estimations de l’ONUSIDA, le nombre de personnes vivant avec le VIH (PVVIH) recevant des antirétroviraux (ARV) est passé d’environ 35 000 en 2015 à plus de 61 000 en 2020. Ceci représente un bond du taux de couverture ARV d’environ 30% des PVVIH à près de la moitié. Bien qu’encore trop élevé, le taux de transmission du VIH de la mère à l’enfant est passé de 22% en 2015 à 16% en 2020. Malheureusement, il faut noter que le nombre de nouvelles infections à VIH a quasi doublé sur la même période (de près de 3000 en 2015 à environ 5300 en 2020).

2. Quels sont les principaux défis à relever ?

Nous constatons encore énormément de discrimination et de stigmatisation des personnes vivant avec le VIH, ce qui constitue un frein systémique aux progrès de la riposte. Le gouvernement doit replacer la lutte contre le VIH plus haut dans ses priorités, et s’engager à augmenter la part du budget national au financement de la riposte au VIH, actuellement trop faible.  Enfin, nous devons dédier plus d’efforts à renforcer les capacités de nos partenaires clés -- la société civile et les associations communautaires -- et travailler de façon et cohérente avec le secteur privé.

3. Comment la COVID-19 a-t-elle affecté la riposte au VIH dans votre pays ?

L’impact de la COVID-19 sur la réponse au VIH se manifeste surtout par de nombreuses restrictions sanitaires et par la diminution de la fréquentation des structures sanitaires. On note l’insuffisance de ciblage des populations clés, le ralentissement des actions communautaires et la rupture des intrants de lutte contre le sida (tels que ARV, tests, et autres médicaments). En dehors du temps de travail des acteurs consacré à la lutte contre la COVID-19, on observe une reprogrammation des ressources de lutte contre le VIH en faveur de la réponse à la COVID-19.

Ces éléments se traduisent par la diminution du nombre de personnes séropositives dépistées de 18% (de près de 24 000 en 2019 à près de 19 500 en 2020), et la diminution de 16% du nombre total de personnes mises sous antirétroviraux (de près de 20 500 en 2019 à moins de 17 500 en 2020) d’après les estimations de l’ONUSIDA. De plus, la rétention des patients sous ARV au cours du 1er trimestre de 2020 est en baisse comparativement au dernier trimestre de 2019. Le dépistage est également affecté (baisse de 11%). Enfin, les décès chez les patients coinfectés par la tuberculose et le VIH est à nouveau en légère hausse.

Ces tendances dramatiques nous éloignent de plus en plus des objectifs fixés par le pays.

4. Qui sont les leaders méconnus de la riposte au sida dans votre pays ?

Nous souhaitons reconnaitre le travail dévoué de la plupart des membres du gouvernement, des parlementaires, et des partenaires du secteur privé.

5. Si vous pouviez demander à votre chef d’État de changer une chose pour renforcer la riposte au VIH, quelle serait-elle ?

L’augmentation du budget national pour la lutte contre le VIH et son leadership pour la mise en œuvre de la stratégie nationale pour la mobilisation du secteur privé pour le financement de la lutte. 

Sommet régional sur le VIH

Documents

Test et connexion universels: brèves considérations

24 septembre 2021

« Universal Test & Connect » (UTC, ou dépistage et connexion universels) est une stratégie communautaire intensive visant à accélérer la transition de l’épidémie de VIH afin de réduire rapidement les nouvelles infections à VIH et les décès dus au sida dans une communauté spécifique. Il s’agit d’une stratégie complémentaire supplémentaire visant des communautés ou des régions infranationales spécifiques dans le but d’avoir un impact rapide. L’UTC s’appuie sur diverses approches communautaires axées sur l’être humain pour atteindre les personnes à l’extérieur des établissements de soins de santé, les mettre en relation avec des services relatifs au VIH respectueux, de qualité et non stigmatisants, et transformer l’acceptation et l’engagement de la communauté à l’égard du VIH et de la santé.

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Les inégalités sont au cœur des progrès inégaux de la riposte au sida

20 septembre 2021

Les progrès dans la lutte contre le VIH sont inégaux. Les avancées réalisées grâce à des approches mettant l’accent sur les personnes dans le cadre des programmes de lutte contre le VIH les plus efficaces sont atténuées par une action insuffisante dans d’autres pays.

Le Zimbabwe est en tête du dépistage et du traitement du VIH : sa taxe sida constitue une quantité significative de financements nationaux, les communautés sont fortement engagées dans la prestation de services, par ailleurs le soutien financier et technique international y est important et cohérent. 82 % des adultes vivant avec le VIH dans le pays ont une charge virale indétectable. Le Mozambique voisin, en revanche, accuse toujours un retard par rapport à la moyenne régionale. Dans ce pays, près de la moitié (44 %) des adultes vivant avec le VIH ont une charge virale détectable. Les conflits, le changement climatique, la pauvreté endémique et la faiblesse des infrastructures de santé font partie des nombreux défis auxquels est confronté ce pays d’Afrique australe.

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Le nombre de nouvelles infections au VIH ne baisse plus

13 septembre 2021

Alors que le déploiement du traitement anti-VIH dans le monde a sauvé des millions de vies, les efforts pour prévenir les nouvelles infections au VIH ont été moins fructueux. Dans le monde, le nombre annuel de nouvelles contaminations chez les adultes n’a guère évolué au cours des quatre dernières années et le nombre total de nouvelles infections n’a diminué que de 31 % depuis 2010, bien en deçà de l’objectif de 75 % pour 2020 fixé par l’Assemblée générale des Nations Unies en 2016.

Trop de pays n’ont pas mis en place la combinaison d’approches structurelles, comportementales et biomédicales de la prévention du VIH axées sur les personnes les plus exposées au risque qui, d’expérience, est la plus efficace. L’utilisation cohérente du préservatif, bien que possible, s’est révélée difficile à atteindre parmi toutes les populations : les femmes de nombreux pays, par exemple, ont besoin de davantage d'autonomie et d’un soutien plus important pour négocier une utilisation continue du préservatif. En 2020, la couverture de la prophylaxie pré-exposition et de la circoncision masculine médicale volontaire était également nettement inférieure aux objectifs fixés cinq ans plus tôt. 

La réduction des nouvelles infections a été la plus forte en Afrique subsaharienne et dans les Caraïbes, mais aucune région n’a atteint les 75 % de baisse convenus par l’Assemblée générale des Nations Unies en 2016. Les épidémies dans une grande partie de l’Europe de l’Est et de l’Asie centrale se sont aggravées à cause d'obstacles juridiques et politiques graves, ainsi qu'à cause d'une attention insuffisante accordée aux besoins des consommateurs et consommatrices de drogues injectables, des gays et autres hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes. Le nombre annuel de nouvelles infections au VIH a également augmenté au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, et l’Amérique latine n’a enregistré aucun recul des infections au cours des dix dernières années. 

Notre action

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Nouvelles infections au VIH, monde, 2000-2025, objectifs 2020 et 2025

 

Évolution des nouvelles infections au VIH et des décès liés au sida, par région et dans le monde, 2010-2020

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