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Un long chemin reste à parcourir - combler les écarts, rompre les barrières, réparer les injustices

12 juillet 2018

La riposte mondiale au sida se trouve dans une situation particulièrement préoccupante : les succès, certes remarquables – mais encore limités- que nous avons connus en termes de vies sauvées et d’arrêt de nouvelles infections par le VIH sont en train d’ouvrir dangereusement la voie à une certaine forme de complaisance. À mi-chemin des objectifs à atteindre d’ici 2020, le rythme des progrès est encore loin d’être à la mesure de l’ambition affichée.

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Rapprocher les services anti-VIH des populations à Och, au Kirghizistan

14 juin 2018

Absamov Mannap Kamilovich travaille comme pair-consultant dans un établissement de soins de santé primaires dans la ville d’Och, au Kirghizistan. M. Kamilovich a consommé des drogues injectables pendant plus de 20 ans, mais après une période de traitement dans un cadre communautaire, il a cessé sa consommation et démarré une nouvelle vie.

Après avoir passé un test de dépistage du VIH en 2013, M. Kamilovich a été invité à travailler comme pair-consultant pour une nouvelle équipe pluridisciplinaire anti-VIH.

Les premières équipes pluridisciplinaires anti-VIH ont débuté leurs activités en 2014 dans le sud du Kirghizistan. Elles se composent d’un spécialiste des maladies infectieuses ou d’un médecin de famille, d’une infirmière et d’un pair-consultant. Ces équipes ont pour mission d’améliorer la qualité des services médicaux et sociaux pour les personnes vivant avec le VIH et leurs familles, et sont installées dans les dispensaires locaux.

Les équipes pluridisciplinaires bénéficient d’une subvention de la Fédération de Russie dans le cadre d’un programme de coopération régional mis en œuvre par l’ONUSIDA, en partenariat avec l’organisation non gouvernementale Araket Plus. À l’heure actuelle, dix équipes pluridisciplinaires anti-VIH ont été constituées au Kirghizistan.

M. Kamilovich rencontre jusqu’à sept patients par jour, qui se rendent dans un dispensaire local où ils peuvent accéder à un ensemble complet de services médicaux.

M. Kamilovich explique qu’au départ, beaucoup de gens avaient peur de se rendre dans les dispensaires, par crainte de la stigmatisation et de la discrimination de la part du personnel médical. « J’ai dû les convaincre, leur expliquer qu’il était possible d’obtenir tous les services médicaux dont ils avaient besoin au dispensaire local ».

Ainagul Osmonova, responsable du projet, estime que les personnes vivant avec le VIH ont développé une véritable relation de confiance avec leurs pairs-consultants.

Ces équipes ont contribué à mettre des personnes vivant avec le VIH sous traitement antirétroviral. En 2013, seulement 285 personnes nouvellement diagnostiquées séropositives au VIH avaient débuté un traitement. Grâce à l’appui des équipes pluridisciplinaires anti-VIH, ce nombre était passé à 885 fin 2017.

Les pairs-consultants aident les équipes à recruter des personnes vivant avec le VIH dans le programme, afin de leur ouvrir l’accès, à eux-mêmes et à leur famille, à des services d’aide sociale, notamment un bureau d’aide psychologique pour les familles et les enfants touchés par le VIH. Les pairs-consultants sont en contact étroit avec les membres des familles des personnes vivant avec le VIH et les organisations communautaires.

Les équipes pluridisciplinaires anti-VIH travaillent en étroite collaboration avec le Centre de lutte contre le sida d’Och. En délocalisant de nombreux services destinés aux personnes vivant avec le VIH dans les dispensaires, le rôle de ce centre a changé pour se concentrer davantage sur la coordination, la formation et les séminaires à l’attention des médecins généralistes et du personnel médical des dispensaires.

Selon Meerim Sarybaeva, Directrice nationale de l’ONUSIDA au Kirghizistan, le transfert des services du Centre de lutte contre le sida vers le niveau des soins de santé primaires a permis d’accroître la couverture globale des patients enrôlés dans les programmes de traitement, de soins et d’appui anti-VIH. « Notre expérience montre que nous ne devrions pas craindre le changement. Toutes les personnes vivant avec le VIH et les membres de leurs familles doivent pouvoir accéder à des services là où ils vivent et en bénéficier librement, sans faire l’objet de stigmatisation et de discrimination », explique-t-elle.

M. Kamilovich dit adorer son travail. Grâce à lui, beaucoup de personnes vivant avec le VIH ont cessé de consommer des drogues et débuté un traitement antirétroviral, et elles suivent correctement leur traitement.

 

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Mettre fin au double risque encouru par les femmes vivant avec le VIH

18 mai 2018

Un nouveau partenariat de 30 millions de dollars pour aider à mettre fin au cancer du col de l’utérus, sous la conduite du Plan présidentiel américain d’aide d’urgence à la lutte contre le sida (PEPFAR), de l’Institut George W. Bush et de l’ONUSIDA, intensifiera les efforts visant à sauver des vies dans huit pays africains.

Des études montrent que les femmes vivant avec le VIH sont quatre à cinq fois plus susceptibles de développer un cancer invasif du col de l’utérus. Toutefois, cette maladie peut être évitée grâce au dépistage et au traitement précoce des lésions précancéreuses. La détection et le traitement précoces du cancer du col de l’utérus permettent d’augmenter considérablement les chances de survie d’une femme – les femmes présentant des lésions préinvasives ont un taux de survie à cinq ans de près de 100 %.

En raison de la forte prévalence du VIH en Afrique subsaharienne et parce que les femmes qui y vivent ne sont pas dépistées ou traitées aussi tôt ou aussi souvent que les femmes vivant dans d’autres parties du monde, le cancer du col de l’utérus demeure la première cause de mortalité par cancer chez les femmes dans la région.

Pour lutter contre le risque excessif encouru par les femmes vivant avec le VIH de développer un cancer du col de l’utérus et pour répondre à la nécessité d’augmenter les taux de dépistage et de traitement en Afrique subsaharienne, le PEPFAR, l’Institut George W. Bush et l’ONUSIDA ont récemment annoncé un nouveau partenariat – le Partenariat pour mettre fin au sida et au cancer du col de l’utérus – visant à éliminer efficacement les décès dus au cancer du col de l’utérus chez les femmes vivant avec le VIH en Afrique subsaharienne en l’espace d’une génération. Ce partenariat tirera profit des résultats positifs obtenus ces sept dernières années par l’initiative du Ruban rose Ruban rouge et, en attendant l’approbation du Congrès, sera soutenu par un investissement initial de 30 millions de dollars apporté par le PEPFAR.

« Lorsque nous affrontons la souffrance – lorsque nous sauvons des vies – nous insufflons de l’espoir aux populations dévastées, nous renforçons et stabilisons la société et nous rendons notre pays et le monde plus sûrs », a déclaré le président George W. Bush. « Cette semaine, nous annonçons la prochaine phase de notre partenariat avec le Plan présidentiel américain d’aide d’urgence à la lutte contre le sida et l’ONUSIDA : un plan pour éliminer efficacement le cancer du col de l’utérus chez les femmes séropositives en l’espace d’une génération ».

Le partenariat concentrera son travail dans huit pays d’Afrique subsaharienne les plus touchés par le VIH et du cancer du col de l’utérus – le Botswana, le Lesotho, le Malawi, le Mozambique, la Namibie, le Swaziland, la Zambie et le Zimbabwe. Environ 6 millions de femmes vivent avec le VIH dans ces huit pays. Chaque année, le cancer du col de l’utérus est diagnostiqué chez plus de 100 000 femmes en Afrique subsaharienne.

« Ce partenariat nous permettra de dépister et de traiter les lésions précancéreuses chez les femmes vivant avec le VIH comme jamais auparavant », a déclaré Michel Sidibé, Directeur exécutif de l’ONUSIDA. « La nouvelle stratégie du partenariat, qui comprend le dépistage du cancer du col de l’utérus tous les deux ans pour les femmes de plus de 30 ans vivant avec le VIH, vise à réduire l’incidence du cancer du col de 95 % parmi cette population dans huit pays d’Afrique subsaharienne ».

Le partenariat s’engagera avec les gouvernements de chacun des pays pour s’assurer que les femmes et les filles vivant avec le VIH sont une priorité dans les programmes nationaux de prévention et de lutte contre le cancer du col de l’utérus. Il s’appuiera également sur le puissant plaidoyer des premières dames, des ministres, de la société civile, des leaders mondiaux de la santé et des bailleurs de fonds pour améliorer les efforts de mise en œuvre et accélérer les progrès vers l’objectif d’élimination du cancer du col de l’utérus.

« Grâce à la générosité du peuple américain, le Plan présidentiel américain d’aide d’urgence à la lutte contre le sida a sauvé la vie de millions de femmes séropositives dans le monde entier », a déclaré Deborah Birx, Coordonnatrice pour les États-Unis de la lutte mondiale contre le sida et Représentante spéciale pour la diplomatie en matière de santé mondiale. « Nous devons nous assurer que ces mêmes femmes – qui sont des mères, des filles, des tantes et des grands-mères – qui vivent avec le VIH et sont dynamiques ne succombent pas au cancer du col de l’utérus ».

Le nouveau partenariat tire profit des résultats positifs de l’initiative Ruban rose Ruban rouge. Depuis sa création en 2011, Ruban rose Ruban rouge et ses partenaires ont dépisté plus d’un demi-million de femmes pour le cancer du col de l’utérus au Botswana, en Éthiopie, en République Unie de Tanzanie et en Zambie, traité près de 32 000 femmes pour des lésions précancéreuses et vacciné près de 150 000 filles âgées de 9 à 13 ans contre le papillomavirus humain de type 2.

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Le moment de vérité : briser les barrières

27 février 2018

Lorsque Robinah Babirye est partie en pension, son secret est devenu difficile à cacher. Dans le dortoir de filles où elle passait la nuit, chacune savait ce que faisaient les autres, en particulier à l’heure du coucher. « C’était difficile de sortir mes médicaments », explique-t-elle. « Les autres se seraient posé des questions ».

Mme Babirye et sa sœur jumelle cachaient leur séropositivité au VIH. Avant l’internat, les filles et leur mère avaient pris l’habitude de prendre leurs médicaments tous les jours à 22 heures, et c’était tout.

Mais lorsque la jeune fille a intégré l’université en 2013 à Kampala, en Ouganda, se cacher est devenu plus difficile. Ses camarades se sont mises à avoir des soupçons et à répandre des rumeurs. Née avec le VIH, elle ne pouvait pas s’empêcher de penser que la vie était injuste.

« À l’époque, je n’avais pas encore accepté que je vivais avec le VIH et que je devrais vivre avec pour le restant de mes jours », raconte Mme Babirye. Elle décrit des années et des années passées à éviter de parler à qui que ce soit de ses visites régulières à l’hôpital ou de son traitement. Puis sa mère est décédée d’un cancer et elle s’est retrouvée totalement démunie.

Regardant par-dessus ses lunettes, elle ajoute : « en voyant ma mère lutter, cela m’a donné de la force, mais quand elle est morte, j’étais terrorisée ».

Mme Babirye a plus ou moins baissé les bras. Elle a cessé de prendre ses médicaments et elle est partie à la dérive.

Asia Mbajja, Fondatrice et Directrice de la People in Need Agency (PINA), une organisation non gouvernementale qui vient en aide aux jeunes vivant avec le VIH en détresse, parle des appels qu’elle reçoit de la part d’adolescents désespérés. Elle a apporté son aide à bon nombre d’entre eux lorsqu’elle travaillait comme coordonnatrice de traitement à l’hôpital pour enfants du Centre conjoint de recherche clinique.

« Je n’arrêtais pas de leur promettre que leur vie allait changer et s’améliorer, mais en grandissant, ce sont leurs besoins qui ont changé », explique-t-elle. « Il fallait que je fasse quelque chose qui ferait une différence ».

En 2012, Mme Mbajja quitte son travail pour créer la PINA. Parmi ses premiers clients se trouve Robinah Babirye, qu’elle connaît depuis l’âge de 10 ans. Elle ne cesse d’insister sur l’importance de prendre sa dose quotidienne de médicaments antirétroviraux.

« Le problème, c’est que l’encouragement enthousiaste d’Asia Mbajja disparaissait dès qu’elle n’était plus dans les parages », raconte Mme Babirye. La jeune femme se sentait définie par le VIH.

« Quand on m’a dit que j’allais devoir prendre des médicaments pour le restant de ma vie, le tout en devant affronter les rumeurs et la stigmatisation, j’ai eu peur d’être coincée pour toujours », explique-t-elle. « Même si je vis avec le VIH, je reste une femme, avec des sentiments ».

En s’engageant auprès de la PINA, en 2014, Mme Babirye est amenée à se rendre à la Conférence internationale sur le sida à Melbourne, en Australie. La jeune femme est alors ravie de découvrir un monde où son statut ne semble pas être un problème, mais à son retour, elle ne peut s’empêcher de penser qu’il existe une ligne qu’elle est incapable de franchir.

Elle se sent lasse. Elle hésite alors entre mettre fin à ses jours et changer de vie pour de bon.

Un jour, elle enfile un t-shirt « Je suis séropositive au VIH » et poste une photo d’elle sur Facebook. « Mon cœur s’est mis à battre si vite, j’étais paralysée à l’idée de voir les commentaires », raconte-t-elle. Elle s’arrête pour reprendre son souffle et ajoute : « Je m’attendais à beaucoup de réflexions négatives, mais les commentaires étaient largement positifs ».

Sa sœur jumelle, Eva Nakato, a du mal à croire ce qu’elle a fait. Après réflexion, elle décide qu’elle ne peut pas laisser sa sœur lutter toute seule, et dévoile elle aussi son statut.

« Quand les gens ont dit qu’il fallait plus de personnes comme elle, cela nous a motivées », explique Mme Nakato.

L’une des premières personnes à féliciter les jumelles, c’est Mme Mbajja. Depuis, le duo est en première ligne dans les actions de la PINA, avec ses témoignages, ses conseils et ses chansons. Mme Nakato explique qu’à l’hôpital pour enfants, elles avaient l’habitude de chanter en groupe ; à la PINA, elles portent la chanson à un tout autre niveau.

« Nous nous sommes mises à utiliser la musique pour faire passer des messages de sensibilisation au VIH », déclare-t-elle. Leurs chansons portent des titres comme Never Give Up (N’abandonne jamais), Yamba (Appel à l’aide) et ARV. Parmi leurs derniers projets en date figurent le lancement d’une série télévisée sur le VIH et les relations sociales, et un documentaire sur les violences sexistes.

« Nous avons rencontré des victimes d’abus sexuels et cela m’a poussée à faire un film », explique Mme Nakato, en ajoutant que les vidéos et la musique peuvent contribuer à faire passer des messages.

Mme Babirye, quant à elle, a terminé ses études universitaires l’an dernier et rêve d’indépendance. 

Sur le long terme, elle dit que sa vision est celle d’une génération sans sida et sans stigmatisation. « Pour parvenir à un monde sans sida, chaque individu porte la responsabilité d’agir pour briser les barrières culturelles et sociétales », conclut-elle.

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Traduire les actions communautaires en résultats

15 décembre 2017

Aisha Abdallah ne manque jamais ses rendez-vous médicaux réguliers auprès du centre de soins et de traitement du VIH géré par l’Association pour l’éducation des jeunes, l’environnement et l’aide au développement de Zanzibar (ZAYEDESA), situé dans les faubourgs de Stone Town, à Zanzibar.

Elle a été diagnostiquée séropositive au VIH en 2006. « Je suis allée passer un test de dépistage avec un groupe d’amis. J’avais envie de connaître mon statut à cause de mon style de vie. Et j’ai été diagnostiquée séropositive au VIH », explique-t-elle. 

Mme Abdallah est une professionnelle du sexe. « J’étais engagée dans une relation stable avec le père de ma fille », raconte-t-elle. « Mais quand il a commencé à me maltraiter, j’ai dû fuir le continent en Tanzanie pour rejoindre Zanzibar et trouver un moyen de vivre seule ». Elle avoue pleurer souvent à l’idée d’avoir abandonné sa fille.

La ZAYEDESA gère le seul dispensaire anti-VIH à base communautaire de Zanzibar. Mme Abdallah a appris l’existence de ce nouveau dispensaire en 2014 par une travailleuse communautaire de proximité, elle-même ancienne professionnelle du sexe. « Dans le premier centre de soins et de traitement où j’avais l’habitude d’aller, j’étais traitée comme une enfant et je ne recevais pas les services dont j’avais besoin. À la ZAYEDESA, les agents de santé s’adressent à moi de façon amicale et comprennent mes inquiétudes », explique-t-elle. Au centre, elle a également bénéficié d’un dépistage et d’un traitement de la tuberculose, ainsi que de services de planning familial, notamment de préservatifs. « J’ai confiance en ce dispensaire. Je sais que si je tombe malade, je serai bien reçue ici ».

La ZAYEDESA a créé quatre centres de santé pour les jeunes sur les deux îles de Zanzibar, Unguja et Pemba, ainsi qu’une ligne d’assistance anonyme et gratuite sur le sida et un service de messagerie pour l’envoi de SMS contenant des informations sur le VIH et la santé sexuelle et reproductive. L’association se trouve au cœur de la riposte communautaire au sida à Zanzibar et joue un rôle essentiel dans l’apport de services sans stigmatisation ni discrimination aux populations clés et vulnérables.

La stigmatisation demeure l’un des principaux obstacles à l’accès aux services de prévention, de traitement et de soins à Zanzibar. Mme Abdallah aimerait faire passer le message suivant : « Je veux que les gens comprennent que le VIH peut toucher n’importe qui, n’importe où ».

Mme Abdallah, qui préfère ne pas donner son vrai nom, suit un traitement anti-VIH qui lui sauve la vie. « Je sais à quel point il est important de bien suivre mon traitement antirétroviral. Ma mère m’aide beaucoup, elle m’appelle tous les jours pour voir comment je vais et me rappeler de prendre mes médicaments ».

L’ONUSIDA a soutenu la rénovation des centres pour les jeunes gérés par la ZAYEDESA. Actuellement, l’ONUSIDA aide la ZAYEDESA à assurer sa participation pertinente au développement, à la mise en œuvre et à la révision du Programme commun des Nations Unies contre le VIH à Zanzibar et à pérenniser ses efforts de mobilisation des ressources.

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Le CCP de l’ONUSIDA évoque la discrimination dans le secteur de la santé

15 décembre 2017

La discrimination dans le secteur de la santé représente l’un des obstacles majeurs à la fin de l’épidémie de sida comme menace de santé publique d’ici à 2030. Les données probantes montrent que la discrimination dans le secteur de la santé est largement répandue dans le monde, qu’elle nuit gravement à la qualité de vie des personnes qui en sont victimes et qu’elle entrave le recours aux services de santé, empêchant ainsi les personnes d’exercer leur droit à la santé.

Afin d’accélérer les actions visant à mettre fin à la discrimination dans le secteur de la santé, le Conseil de coordination du Programme de l’ONUSIDA, à l’occasion de sa 41e réunion qui s’est tenue à Genève, en Suisse, du 12 au 14 décembre, a passé en revue les données probantes disponibles concernant les effets de la discrimination dans le secteur de la santé sur les efforts destinés à atteindre les objectifs mondiaux en matière de prévention et de traitement du VIH, puis recensé les actions programmatiques à mener pour en finir avec cette discrimination.

La discrimination dans les structures de soins est souvent une conséquence de la stigmatisation et peut se manifester lorsqu’un individu ou un groupe se voir refuser l’accès à des services de santé qui sont disponibles pour les autres, ou lorsque les soins, les traitements et/ou les procédures médicales sont refusés ou différés pour des motifs discriminatoires.

Les preuves présentées lors de la réunion montrent que la discrimination dans les structures de soins mène à l’exclusion des personnes ou les dissuade de recourir aux services médicaux par crainte de la stigmatisation, du jugement ou de l’absence de confidentialité. Elle représente un obstacle à l’accomplissement des objectifs 90-90-90 et elle a des répercussions négatives sur la continuité du parcours de soins, qui englobe la prévention, le dépistage et le traitement du VIH, ainsi que la suppression durable de la charge virale.

Lorsque les personnes ne peuvent ou ne veulent pas s’adresser aux services de santé, elles sont moins susceptibles de se faire dépister, et encore moins de bénéficier d’un dépistage du VIH en temps opportun qui leur assure une mise sous traitement précoce. De la même façon, lorsque les personnes vivant avec le VIH entament effectivement un traitement, la discrimination peut nuire au suivi des soins et à l’observance du traitement.

Par ailleurs, les professionnels de santé sont aussi sensibles aux mêmes facteurs de discrimination que les autres, notamment en adoptant des attitudes négatives vis-à-vis des personnes vivant avec le VIH, des populations clés, des femmes et des filles. En Thaïlande, des enquêtes menées auprès de prestataires de santé révèlent que les attitudes au regard du VIH au sein des personnels des établissements de santé sont susceptibles de les empêcher de soigner correctement les personnes vivant avec le VIH ou touchées par le virus. Ces attitudes incluent l’idée que le VIH est une punition à cause d’un comportement immoral, que la plupart des personnes vivant avec le VIH ne se soucient guère d’infecter d’autres personnes et qu’il peut être approprié de stériliser une femme vivant avec le VIH, même sans son consentement. Dans certains cas, les agents de santé déclarent ouvertement qu’ils préfèreraient ne pas s’occuper des membres des populations clés.

Pour résoudre ces problèmes et éliminer la discrimination dans le secteur de la santé, il faut mettre en œuvre et intensifier des actions multisectorielles ciblées, coordonnées, assorties de délais et éclairées par des données probantes.

Les participants à la réunion se sont mis d’accord sur un ensemble d’approches programmatiques visant à réduire la discrimination dans le secteur de la santé, à savoir :

  • Les programmes et autres mesures visant à éliminer la discrimination dans les structures de soins doivent être fondés sur les données probantes. La discrimination doit donc être contrôlée, mesurée et pistée. Plus précisément, il est important d’évaluer aussi bien les expériences des usagers de ces services que les attitudes et les pratiques des prestataires, ainsi que d’assurer l’existence et la mise en œuvre de politiques non discriminatoires à l’échelon national, local et des établissements.
  • Dans le cadre d’une stratégie complète d’élimination de la discrimination dans les structures de soins, les pays devraient assurer la formation des agents du secteur de la santé avant et pendant leur temps de service. Cela permettra à ces travailleurs de développer des compétences en matière de droits de l’homme et d’égalité des sexes et de renforcer la compréhension de l’éthique médicale et des droits, du rôle et des responsabilités de ces travailleurs par rapport à la discrimination dans les structures de soins.
  • Les pays devraient revoir et renforcer les lois qui interdisent la discrimination dans la prestation et la distribution de services médicaux et prévoient des recours pour les individus dont les droits ont été violés, ainsi que des sanctions pour les auteurs de ces violations. Éliminer la discrimination formelle ancrée dans les lois et les politiques représente une partie de la solution. Cependant, les États doivent aussi mettre en place des mesures qui protègent les personnes vivant avec le VIH et les membres des populations clés à l’intérieur et à l’extérieur des structures de soins.

Les participants ont convenu que la lutte contre la stigmatisation et la discrimination, en particulier dans le secteur de la santé, est une nécessité fondamentale pour atteindre les objectifs de la stratégie d’accélération fixés pour 2020 et respecter la promesse de ne laisser personne pour compte, inscrite dans l’Agenda 2030 pour le développement durable.

Quotes

« Les professionnels de santé doivent devenir des défenseurs des droits de l’homme. L’ONUSIDA est favorable à un pacte mondial pour en finir avec la stigmatisation et la discrimination et appelle à la désagrégation des données, à des interventions dans les structures de soins, notamment des formations, et une action rapide pour lutter contre toutes les formes de criminalisation du VIH et éliminer les autres obstacles juridiques et politiques à l’accès aux services. »

Luiz Loures Directeur exécutif adjoint de l’ONUSIDA

« Donner aux professionnels de santé des moyens, des connaissances et des compétences en matière de droits de l’homme va leur permettre de fournir de meilleurs services. »

Lilian Kyomuhagi Mworeko Coordonnatrice régionale, Communauté internationale des femmes vivant avec le VIH, Afrique orientale

« Les populations clés doivent se sentir en sécurité lorsqu’elles s’adressent aux services de santé. Dans notre clinique, nous apportons la confiance aux communautés, en assurant des services de soins de qualité, un espace de confidentialité et un accueil chaleureux. »

Camille Anoma Directeur de la Clinique de Confiance, Abidjan, Côte d’Ivoire

« En Inde, les personnes transgenres sont reconnues par la loi depuis 2003, mais le gouvernement met beaucoup trop de temps à voter une loi qui tienne compte des besoins sanitaires de la communauté et propose des services de santé sûrs et sécurisés aux personnes transgenres. »

Abhina Aher Directrice associée, Sexualité, Genre et Droits, Alliance indienne contre le VIH/sida

« Les professionnels de santé sont aussi confrontés à la discrimination. Ils doivent être soutenus non seulement pour assumer leur rôle et leurs responsabilités, mais aussi pour faire valoir leurs droits. Les professionnels de santé doivent être des champions du droit à la santé. »

James Campbell Directeur du Département de l’OMS Ressources humaines pour la santé

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Adolescents vivant avec le VIH : une voix pour s’exprimer sans crainte

13 décembre 2017

Suhaila Msham Mwarimwana a 19 ans et elle vit à Zanzibar. Elle est née avec le VIH et elle a perdu ses deux parents à l’âge de 9 ans. Pourtant, malgré les difficultés qu’elle traverse, elle est une source d’inspiration pour les autres adolescents et enfants vivant avec le VIH. 

« Vers l’âge de 12 ans, j’ai entendu des voisins dire que j’étais séropositive au VIH. J’ai donc interrogé ma sœur aînée et elle m’a dit que j’avais une maladie des os », raconte-t-elle. « Mais j’ai senti que ce n’était pas vrai, alors au bout de quelque temps j’ai insisté pour qu’elle m’emmène auprès de l’Association des personnes vivant avec le VIH/sida de Zanzibar, où j’ai appris que j’étais séropositive au VIH ».

Suhaila Msham Mwarimwana explique que sa première pensée a été pour son plus jeune frère, lui aussi diagnostiqué séropositif au VIH. Elle s’est sentie déprimée et désespérée. « Je pensais que le VIH était une condamnation à mort », déclare-t-elle.

Au club des enfants de l’Association des personnes vivant avec le VIH/sida de Zanzibar (ZAPHA+), Suhaila Msham Mwarimwana a reçu des informations et des conseils pour bien vivre avec le VIH. Elle a alors entamé un traitement anti-VIH et depuis, elle s’en tient au protocole imposé, malgré une nutrition inadéquate, qui rend l’observance du traitement difficile, selon elle.

Après avoir terminé ses études secondaires, elle devient bénévole auprès de la ZAPHA+. Elle anime des clubs pour les enfants et les adolescents. « Nous échangeons des idées, nous partageons nos problèmes et nous nous conseillons les uns les autres », explique-t-elle. Son seul souhait serait que le club dispose de plus de place et puisse proposer des rafraîchissements, en particulier pour les plus jeunes enfants. « Nous restons ici et nous parlons pendant de longues heures ! » s’exclame-t-elle.

Elle est aussi membre du Réseau des jeunes reporters, un consortium national de projets radiophoniques d’enfants à base communautaire, qui atteint des millions d’auditeurs. Avec d’autres jeunes reporters, elle produit toutes les deux semaines une émission de 30 minutes qui s’appuie sur des journaux de bord audio, des commentaires et des entrevues pour échanger des expériences.

Suhaila Msham Mwarimwana a de grandes ambitions et prévoit d’étudier le journalisme. Elle est fière de sa contribution à la riposte au sida dans son pays. « Mon rôle dans l’accomplissement de l’objectif zéro (zéro nouvelle infection à VIH, zéro discrimination et zéro décès dû au sida) est de faire connaître mon histoire pour lutter contre la stigmatisation et la discrimination et pour attirer l’attention sur les questions communautaires qui touchent les enfants et les jeunes », explique-t-elle.

Rétrospectivement, Suhaila Msham Mwarimwana se dit qu’elle aurait aimé que ses parents lui révèlent qu’elle était séropositive au VIH. Selon elle, il est très important que les enfants connaissent leur état sérologique vis-à-vis du VIH. « J’aurais pu commencer le traitement encore plus tôt », dit-elle. « Les parents d’enfants séropositifs au VIH doivent informer la société pour qu’elle sache que le VIH peut toucher n’importe qui et qu’il n’y a pas de honte à avoir ».

Elle est convaincue que les maladies liées au sida sont une cause majeure de décès chez les adolescents en Afrique orientale et australe parce que de nombreux adolescents ignorent qu’ils sont séropositifs au VIH et ne savent pas qu’il existe des traitements qui peuvent leur sauver la vie et des structures de soutien qui sont là pour eux. « ZAPHA+ est ma seconde maison », explique-t-elle. « Je leur suis très reconnaissante du soutien que j’ai reçu ici ».

Le message qu’elle veut faire passer à ses pairs est simple. « Acceptez votre séropositivité au VIH, parlez en ouvertement, ayez confiance et croyez en vous-même ». 

L’ONUSIDA soutient ZAPHA+ depuis sa création par l’intermédiaire de ressources financières et techniques. L’ONUSIDA soutient le secrétariat de ZAPHA+ dans la coordination de ses activités dans les 10 groupes de quartier afin d’assurer une participation intelligente de ZAPHA+ au développement, à la mise en œuvre et à la révision du Programme commun des Nations Unies sur le VIH à Zanzibar. L’ONUSIDA soutient également ses actions de mobilisation des ressources. D’autres agences des Nations Unies sont également impliquées de près, en particulier le Fonds des Nations Unies pour l’Enfance.

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Ouverture de l’ICASA à Abidjan

04 décembre 2017

Quelques jours seulement après la Journée mondiale de lutte contre le sida, la 19e Conférence internationale sur le sida et les IST en Afrique (ICASA) s’est ouverte à Abidjan, en Côte d’Ivoire.

Lors de la cérémonie d’ouverture, le Directeur exécutif de l’ONUSIDA Michel Sidibé a supplié les participants de ne pas laisser les troubles politiques et sociaux actuels menacer les nombreuses réussites de la riposte au sida. Dans son discours, il a exposé les priorités les plus fondamentales, notamment une meilleure protection contre le VIH pour les femmes et les adolescents, et demandé à ce que la société civile se voit accorder plus d’espace, en raison de son énorme impact dans la riposte au sida.

Organisée tous les deux ans, l’ICASA se tient cette année du 4 au 9 décembre et rassemble des personnes qui travaillent dans le domaine du VIH, aux côtés de dirigeants, de personnes vivant avec le VIH, d’activistes et de représentants de la société civile. En outre, des chercheurs du monde entier vont échanger sur les dernières avancées scientifiques afin de développer des stratégies pour de nouvelles possibilités de prévention et de traitement du VIH. Plus de 4000 délégués venus de plus de 125 pays sont réunis pour cet événement. 

Pendant la conférence, l’ONUSIDA organise plusieurs sessions sur le thème du plan de rattrapage sur le VIH pour l’Afrique occidentale et centrale. Parmi les autres événements organisés par l’ONUSIDA dans le cadre de l’ICASA, il y aura également des sessions concernant la revitalisation de la prévention du VIH suite à l’initiative de la Coalition pour la prévention, les partenariats innovants pour stimuler l’implication des hommes, la fin de l’épidémie de sida chez les enfants et les jeunes femmes dans le cadre du programme Start Free, Stay Free, AIDS Free, ainsi que l’accomplissement des objectifs de la stratégie Accélérer dans les villes.

C’est la deuxième fois qu’Abidjan accueille l’ICASA. Lors de l’édition 1997 de l’ICASA, le Président français Jacques Chirac avait dénoncé les injustices qui frappaient les personnes vivant avec le VIH en Afrique.

Quotes

« La ville d’Abidjan est ravie d’accueillir pour la deuxième fois cette importante conférence sur le sida, qui réunit des dirigeants politiques, des scientifiques et des personnes travaillant dans le domaine du VIH. N’oublions pas le rôle important que peut jouer la recherche. Nous devons accroître nos investissements globaux, en particulier dans la recherche, afin d’améliorer la qualité de vie des personnes vivant avec le VIH. »

Alassane Ouattara Président de Côte d’Ivoire

« Les nombreux changements qui ont lieu actuellement dans le monde ne doivent pas mettre en péril la pérennité des immenses progrès accomplis dans la riposte au sida. Nous ne pouvons pas nous permettre de perdre ces acquis. Si nous voulons en finir avec cette épidémie, nous devons agir maintenant et agir autrement. »

Michel Sidibé Directeur exécutif de l’ONUSIDA

« La santé est un droit, en finir avec le sida est notre devoir. »

Raymonde Goudou Coffie Ministre de la Santé et de l’Hygiène publique de Côte d’Ivoire

« J’ai 20 ans et je suis née avec le VIH. Je suis ici devant vous, jeune et en bonne santé grâce aux médicaments, alors n’abandonnez pas. Et pour ceux d’entre vous qui n’ont pas le VIH, faites tout ce que vous pouvez pour vous protéger. »

Asseta Yabyouré Asao une personne vivant avec le VIH

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Les parlementaires du Québec et la société civile, acteurs essentiels de la riposte au sida

29 novembre 2017

À l’occasion d’une visite au Canada le 28 novembre, le Directeur exécutif de l’ONUSIDA Michel Sidibé a rencontré des membres du gouvernement du Québec, des parlementaires et des représentants de la société civile dans les locaux de l’Assemblée nationale du Québec.

Dans ses entretiens avec le Ministre québécois de la Santé, Gaétan Barrette, et le Sous-Ministre des Relations internationales et de la Francophonie, Jean-Stéphane Bernard, M. Sidibé a souligné qu’il était important d’harmoniser le travail de l’ONUSIDA avec celui du gouvernement du Québec, et il a insisté sur la nécessité d’adapter la riposte au VIH en fonction des besoins du pays ou de la région concerné(e). Il a également évoqué l’urgence de rendre la prévention du VIH plus efficace, ainsi que l’importance d’investir dans la prévention du VIH et la réduction du nombre de nouvelles infections à VIH.

M. Sidibé a également discuté de la riposte au sida au Québec et visité Point de Repères, une organisation communautaire qui défend la réduction des risques liés à la consommation de drogues. Il a rencontré les dirigeants de MIELS-Québec, un organisme communautaire qui œuvre depuis plus de 30 ans au service des personnes vivant avec le VIH, et de Ruban en route, un organisme sans but lucratif qui propose des programmes d’éducation à la prévention conçus pour réduire les comportements sexuels à risque.

Dans le cadre de sa rencontre avec les parlementaires québécois, notamment Jacques Chagnon, Président de l’Assemblée nationale et Président de l’Assemblée parlementaire de la Francophonie, M. Sidibé a mis l’accent sur l’importance du rôle des parlementaires dans la riposte mondiale au VIH. Il a affirmé que les parlementaires jouaient un rôle critique dans la progression de la vision d’une fin du sida d’ici 2030 à travers leur leadership, leur fonction de sensibilisation et leur capacité à autoriser et à superviser les dépenses en faveur de la lutte contre le sida. 

Quotes

« L’Assemblée nationale du Québec est un allié essentiel pour la justice sociale et pour garantir le droit à la santé pour tous. Ensemble, nous pouvons en finir avec l’épidémie de sida d’ici à 2030. »

Michel Sidibé Directeur exécutif de l’ONUSIDA

« À travers le Réseau parlementaire de lutte contre le VIH/SIDA, créé par l’Assemblée parlementaire de la Francophonie, en partenariat avec ONUSIDA, l’Assemblée nationale du Québec est heureuse de contribuer, à la mesure de ses moyens, à l’échange d’informations et d’expériences sur les pratiques exemplaires dans la lutte contre le VIH/SIDA »

Jacques Chagnon Président de l’Assemblée nationale du Québec et Président de l’Assemblée parlementaire de la Francophonie, Canada

« Dans le cadre des cibles 90-90-90 proposées par l’organisme ONUSIDA, le Québec s’est mobilisé et a déployé de nombreux efforts. Bien que les derniers pourcentages soient les plus difficiles à atteindre, nous sommes sur la bonne voie. Nous pouvons compter sur de précieux partenaires à cet égard, notamment du côté des organismes communautaires, comme en témoigne notre collaboration récente lors de l’implantation des sites d’injection supervisée à Montréal. »

Gaétan Barrette Ministre de la Santé et des Services sociaux du Québec, Canada

Region/country

Feature Story

La série originale de l’ONUSIDA et de Globo sur les jeunes couples sérodifférents nominée pour les Emmy Kids 2017

07 novembre 2017

Quand Camila tombe amoureuse de son camarade de lycée Henrique, elle ne sait pas encore qu’il est né avec le VIH. C’est seulement après un incident survenu en cours que sa séropositivité au VIH est finalement révélée à tout le monde. Elle prend alors la décision éclairée de rester à ses côtés et ils vivent leur histoire d’amour en affrontant ensemble les problèmes de stigmatisation et de discrimination parmi leurs amis et leur famille.

Leur histoire fait partie de la principale intrigue de la saison 2015-2016 de la série pour adolescents Malhação – Seu Lugar No Mundo (Malhação – Ta place dans le monde), dont l’auteur est Emanuel Jacobina. Le couple sérodifférent interprété par les acteurs Thales Cavalcanti (Henrique) et Manuela Llerena (Camila) fait partie des personnages les plus appréciés de la saison, qui s’est appuyée sur le soutien avisé de l’ONUSIDA pour les scènes concernant la discrimination zéro et le VIH.

Le succès auprès des fans a été tel que le couple #Camique a fait l’objet d’une web-série dérivée sur la plate-forme de divertissement en ligne de Globo, Gshow, intitulée Eu Só Quero Amar (Jeunes cœurs – Je veux juste aimer). La web-série en cinq épisodes devient très vite extrêmement populaire : entre avril et juin 2016, elle sera la troisième série originale la plus regardée sur la plate-forme, avec près d’un million de vues. Le 16 octobre 2017, elle a été nominée aux Emmy Kids 2017 dans la catégorie numérique.

Ce projet est le résultat d’une action visant à remettre le VIH à l’ordre du jour chez les jeunes au Brésil. Dans ce but, l’ONUSIDA s’est associé à la branche Responsabilité sociale de la chaîne Globo et a travaillé avec M. Jacobina et les scénaristes Filipe Lisboa et Giovana Moraes pour adapter les messages sur le VIH et la discrimination zéro à un jeune public. Dans la production dérivée, le couple sérodifférent de la fiction est invité à participer à un documentaire web, aux côtés de véritables couples sérodifférents, qui évoquent leurs relations, leur sexualité et l’impact du VIH sur leur vie quotidienne.

« Le message et la description de l’épidémie actuelle de VIH doivent être adaptés aux jeunes », explique Georgiana Braga-Orillard, Directrice nationale de l’ONUSIDA au Brésil. « La web-série a réussi à capter la quintessence de cette communication ».

« L’idée de la web-série est née de toutes les discussions que j’ai eues avec l’ONUSIDA sur la situation du VIH au Brésil au XXIe siècle. Nous avons compris que tout ce qu’il fallait dire serait mieux adapté et plus clair dans une série spécifique sur ce sujet », raconte M. Jacobina. « Je crois qu’il s’agit d’un travail important qui a permis au Brésil de relancer le débat sur le VIH, en expliquant la question de la prévention. Je me sens honoré et fier de cette nomination ».

Malhação est la série de Globo qui enregistre la plus grande longévité ; diffusée depuis plus de vingt ans, elle réunit chaque jour une audience estimée à 20 millions de personnes au Brésil.

 

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