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Élargir les services sans stigmatisation pour les femmes en Égypte
11 avril 2019
11 avril 2019 11 avril 2019Lorsque la famille et les voisins de Salma Karim (son nom a été changé) ont appris qu’elle vivait avec le VIH, ils l’ont chassée de sa maison. Sans nulle part où aller, elle a été contrainte de partir en laissant derrière elle ses deux jeunes enfants. Cette histoire n’est pas une exception en Égypte. Une personne vivant avec le VIH sur cinq raconte avoir été contrainte de quitter son foyer à cause de son propriétaire, sa famille ou ses voisins.
Les niveaux élevés de stigmatisation et de discrimination constituent l’un des facteurs clés de l’augmentation des nouvelles infections à VIH dans le pays, qui ont doublé entre 2010 et 2016. Les femmes et les adolescentes sont souvent les plus vulnérables. Les normes sociétales, les inégalités entre les sexes, la dépendance économique, la discrimination couverte par la loi et des pratiques néfastes les touchent de manière disproportionnée, les rendant plus vulnérables au VIH et les exposant à des niveaux de stigmatisation et de discrimination supérieurs en cas d’infection à VIH.
En 2016, l’ONUSIDA a conclu un partenariat avec le Ministère égyptien de la Santé et de la Population dans un effort conjoint pour favoriser une riposte à l’épidémie de VIH qui transforme les aspects relatifs au genre. Un projet pilote baptisé « Améliorer la santé sexuelle et reproductive des femmes vivant avec le VIH et touchées par le virus » a été lancé, grâce à un financement du gouvernement néerlandais. Trois ans plus tard, la phase pilote a atteint le double du nombre de bénéficiaires prévu, avec des services de santé sexuelle et reproductive de qualité, exempts de toute stigmatisation.
« J’ai perdu mon premier enfant car je ne savais pas que j’avais le VIH », explique Nour Tarek (son nom a été changé). C’est sur l’un des sites du projet pilote à Gizeh qu’elle a bénéficié d’un soutien pour faire valoir ses droits reproductifs à l’abri de toute discrimination. « J’ai eu un suivi par le médecin à l’hôpital et je suis retombée enceinte ».
Grâce au traitement antirétroviral qu’elle a reçu pendant sa grossesse, son bébé Mona (le nom a été changé) est né sans le VIH. « Je devrai refaire des tests jusqu’à ce qu’elle ait un certain âge pour être sûre qu’elle va bien », explique Mme Tarek.
Couronné de succès, le projet pilote est aujourd’hui élargi à un tiers des gouvernorats du pays. L’objectif est de proposer des services anti-VIH et de santé sexuelle et reproductive de qualité à 1 300 femmes vivant avec le VIH et à 3 000 femmes davantage exposées au risque de contracter le VIH. Sa focalisation sur le renforcement des capacités des prestataires de santé et des organisations de la société civile sera capitale pour éviter à l’avenir la stigmatisation et la discrimination, dont il est dit qu’elles conduisent une personne sur quatre vivant avec le VIH en Égypte à ne pas divulguer sa séropositivité au VIH lorsqu’elle a besoin de soins.
À l’occasion d’une visite au Caire le 9 avril, le Directeur exécutif de l’ONUSIDA Michel Sidibé et l’Ambassadeur des Pays-Bas en Égypte, Laurens Westhoff, ont signé un accord qui ouvre la voie à l’expansion du projet. Mis en œuvre grâce à une nouvelle subvention triennale des Pays-Bas, les services élargis vont permettre de compléter les efforts nationaux pour atteindre les nouveaux objectifs ambitieux de la Stratégie nationale de lutte contre le sida de l’Égypte 2018-2022 et les Objectifs de développement durable.
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Il y a une vie après le VIH, il y a l’amour
08 mars 2019
08 mars 2019 08 mars 2019Pretoria, 8 mars 2019
Avant de faire son test de dépistage en 2002, Mandisa Dukashe était angoissée. Étudiante infirmière en Afrique du Sud, un pays où plus de 4 millions de personnes vivaient avec le VIH à l’époque, elle savait qu’il était possible qu’elle soit séropositive au virus. « J’étais très stressée », raconte-t-elle. « J’ai repoussé le moment du test pendant presque un mois ».
Mandisa avait étudié le VIH à l’université, et le personnel de la clinique a supposé qu’elle était bien informée et qu’elle n’avait pas besoin de conseils avant le test. « Ils m’ont dit que comme j’étais étudiante infirmière, je devais savoir ce que cela impliquait ».
Le résultat du test était positif. Mandisa a ainsi rejoint les 510 000 autres Sud-Africains nouvellement infectés par le VIH en 2002, soit 20 % de toutes les nouvelles infections dans le monde.
Lorsque Mandisa a été diagnostiquée séropositive au VIH, l’Afrique du Sud commençait tout juste à déployer le traitement et il a fallu cinq ans pour qu’elle puisse y avoir accès. Il était plus difficile à obtenir à l’époque, avec des formules médicamenteuses limitées qui n’étaient prescrites qu’aux personnes malades du sida.
En 2002, l’Afrique du Sud comptait plus de 4 millions de personnes vivant avec le VIH, mais moins de 15 000 bénéficiaient d’un traitement par l’intermédiaire des structures publiques. Cette année-là, le pays a aussi enregistré plus de 190 000 décès dus au sida.
Aujourd’hui, la situation s’est nettement améliorée.
En 2018, Mandisa et sa famille ont posé pour la couverture du Rapport de l’ONUSIDA pour la Journée mondiale de lutte contre le sida, comme preuve vivante qu’un traitement durable contre le VIH peut supprimer la charge virale d’un individu et empêcher la transmission de l’infection à VIH à un partenaire ou à ses enfants. « Tout le monde peut y arriver », déclare-t-elle.
En 2017, l’Afrique du Sud a dénombré plus de 4,3 millions de personnes sous traitement anti-VIH et 110 000 décès dus au sida. Pourtant, il reste encore beaucoup de chemin à parcourir pour en finir avec l’épidémie de sida d’ici à 2030. L’Afrique du Sud continue d’élargir rapidement le traitement contre le VIH et elle est déterminée à faire baisser le nombre annuel de décès dus au sida à 80 000 ou moins d’ici à 2020.
« Au départ, je n’ai pas voulu révéler ma séropositivité au VIH, parce que je savais que ça pouvait poser problème, alors je me suis concentrée sur mes études d’infirmière. J’ai fini par tomber amoureuse d’un garçon et j’ai eu peur qu’il me rejette, mais j’ai dû lui dire, je ne peux pas vivre dans le mensonge. »
Mandisa explique qu’il ne lui a pas fallu longtemps pour se réconcilier avec sa séropositivité au VIH. Elle était décidée à s’approprier cette séropositivité, à prendre soin d’elle et à faire passer le message. Elle voulait mettre en garde les autres jeunes pour qu’ils évitent l’infection à VIH, se fassent dépister et recherchent un soutien en cas de résultat positif. « Après avoir reçu des conseils, j’ai retrouvé le courage et la confiance, et au bout d’une semaine j’étais prête à sortir et à le dire au monde entier, dans le but de sensibiliser les gens, surtout les jeunes femmes et les filles ».
Mais les choses n’ont pas toujours été simples pour elle. Mandisa était mariée quand elle a été diagnostiquée. « Certaines personnes disent que le VIH peut vous rapprocher, mais ça n’a pas été le cas ». Elle a fini par divorcer et il a fallu du temps jusqu’à ce que Mandisa retrouve l’amour. « Au départ, je n’ai pas voulu révéler ma séropositivité au VIH, parce que je savais que ça pouvait poser problème, alors je me suis concentrée sur mes études d’infirmière. J’ai fini par tomber amoureuse d’un garçon et j’ai eu peur qu’il me rejette, mais j’ai dû lui dire, je ne peux pas vivre dans le mensonge. Il m’a fallu trois mois pour lui révéler mon état, mais à ma grande surprise, sa réaction a été bien meilleure que ce que j’espérais. Il est resté séronégatif au VIH et c’est le meilleur mari et le meilleur père pour mes enfants que j’aurais pu espérer. Quand vous bénéficiez d’un tel soutien, vous pouvez vivre en bonne santé et même oublier le VIH ».
Malgré l’amour et le soutien de son mari et de sa famille, le poids de la vie avec le VIH est revenu submerger Mandisa quand, avec son mari, ils ont commencé à parler d’avoir des enfants. « Lorsque le moment est venu pour nous de parler de la prévention de la transmission du VIH à nos enfants, nous avons dû réfléchir soigneusement, planifier les choses et consulter des experts médicaux. Tout ça m’est revenu en pleine figure et je suis tombée dans la dépression pendant un moment ».
Mais elle ajoute qu’elle a reçu de l’aide. « J’ai reçu des conseils et je me suis débarrassée de cette angoisse, le jeu en valait la chandelle. Aujourd’hui, je suis maman de deux merveilleux enfants qui sont nés sans le VIH. C’était ma responsabilité et aussi celle de mon mari. Nous avons eu beaucoup de soutien et de conseils ».
« Pouvoir donner naissance à des enfants séronégatifs au VIH a été une véritable bénédiction, car je crois que si je n’avais pas passé le test, mes enfants auraient pu naître avec le VIH ».
Stopper les nouvelles infections à VIH chez les enfants est une priorité absolue pour l’Afrique du Sud, avec pour objectif une quasi-élimination d’ici à 2020. Pourtant, malgré de nombreuses années d’efforts ciblés, 13 000 enfants ont été infectés par le VIH par l’intermédiaire de leur mère en 2017. « Ça me rend triste de ne pas avoir pu allaiter mes bébés », raconte Mandisa. « Comme je ne voulais surtout pas leur transmettre le VIH, je les ai nourris au lait en poudre, et ça m’a fait de la peine ».
Grâce à des options de traitement améliorées, les femmes vivant avec le VIH sont aujourd’hui encouragées à prendre un traitement anti-VIH pour leur propre santé et pour éviter d’infecter leurs enfants pendant la grossesse, lors de l’accouchement ou pendant l’allaitement. Toutes les femmes vivant avec le VIH qui allaitent en Afrique du Sud et qui sont sous traitement anti-VIH sont incitées à nourrir leurs enfants au sein exclusivement jusqu’à l’âge de six mois au moins.
« Pouvoir donner naissance à des enfants séronégatifs au VIH a été une véritable bénédiction, car je crois que si je n’avais pas passé le test, mes enfants auraient pu naître avec le VIH. »
Aujourd’hui, Mandisa travaille comme chef de projet pour le dépistage du VIH sur le lieu des soins et l’assurance qualité. C’est aussi une intervenante qui sait motiver les gens et créer une demande pour le dépistage et le traitement du VIH, notamment chez les femmes en âge de procréer et leurs partenaires.
« Je veux encourager tous ceux qui sont dans notre situation : il y a une vie après le VIH, il y a l’amour. Les gens ne devraient pas hésiter à passer un test de dépistage du VIH. C’est la meilleure décision que j’ai prise de toute ma vie, car j’ai appris ce qu’il fallait faire pour rester en bonne santé et ne pas infecter mon conjoint et mes enfants. Hésiter ne changera rien au résultat ».
« En tant que professionnelle de santé, il est important pour moi de montrer que je vis avec le VIH de manière positive et que je le gère très bien. Mon expérience devrait encourager les autres à se protéger et à se faire dépister régulièrement. Si vous êtes diagnostiqué séropositif au VIH, entamez un traitement et demandez des conseils et un soutien pour que vous puissiez rester en bonne santé et protéger les autres. Malheureusement, le VIH est une réalité pour des millions de personnes, mais le traitement fonctionne et nous sommes plus forts que le virus ».
En conclusion, Mandisa a un message à adresser aux jeunes femmes : « Le VIH est invisible. Utilisez systématiquement un préservatif et méfiez-vous des hommes plus âgés. Les relations entre personnes d’âges différents représentent un risque, en particulier pour certaines jeunes filles qui grandissent en recherchant une figure paternelle ou évoluent dans un milieu pauvre. Si vous comptez sur un partenaire plus âgé et que vous essayez de lui faire plaisir, vous ne pourrez pas insister pour utiliser un préservatif », explique-t-elle. « C’est ma propre expérience qui parle, celle de quelqu’un qui a été confronté aux mêmes pressions ».
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Zimbabwe : les personnes vivant avec le VIH en grande difficulté
08 mars 2019
08 mars 2019 08 mars 2019Selon un récent appel d’urgence des Nations Unies, on estime à près de 5,3 millions le nombre de personnes au Zimbabwe qui ont un besoin urgent d’aide humanitaire.
La crise économique actuelle, aggravée par des conditions climatiques instables ces dernières années, a conduit à une insécurité alimentaire accrue et à un manque d’accès aux services essentiels de base, notamment les soins de santé. Cet appel demande au total 234 millions de dollars, dont 37,4 millions pour couvrir des besoins sanitaires urgents, afin d’aider les 2,2 millions de personnes les plus touchées. Il a pour but de compléter les programmes du Zimbabwe actuels et prévus.
La météo capricieuse, en particulier la survenue tardive de la saison des pluies et le déficit pluviométrique, pèse sur les fermiers et les éleveurs d’Afrique australe, notamment au Zimbabwe. Dans cette région, les agriculteurs sont encore en train de se relever d’une grave sécheresse provoquée par El Niño en 2015/2016. Les régimes de précipitations imprévisibles et la rareté des pâturages ont affaibli le bétail et les épidémies de ravageurs de cultures et de maladies animales sont prévalentes dans de nombreux districts.
La situation humanitaire qui se dégrade et l’aggravation des conditions économiques du pays, notamment la volatilité de la monnaie, viennent s’ajouter à des circonstances déjà difficiles pour les 1,3 million de personnes vivant avec le VIH au Zimbabwe.
L’insécurité alimentaire des ménages et un accès limité à l’hygiène, à l’assainissement et à l’eau peuvent avoir un impact disproportionné sur les personnes vivant avec le VIH. Les médicaments contre le VIH ne doivent pas être pris l’estomac vide. Les crises de diarrhée sévère, le choléra ou d’autres infections gastro-intestinales peuvent accélérer la progression de graves maladies liées au sida si elles ne sont pas traitées. En 2018, le Zimbabwe a connu la deuxième plus forte épidémie de choléra de son histoire récente. Le pays doit aussi faire face à des milliers de cas de fièvre typhoïde.
Parallèlement, l’absence d’accès aux devises étrangères a considérablement réduit les stocks de médicaments de base, kits de diagnostic et autres fournitures médicales. Certains fournisseurs pharmaceutiques privés acceptent aujourd’hui uniquement les dollars américains et leurs prix se sont envolés. Dans de telles circonstances, de nombreuses personnes, en particulier les personnes atteintes de maladies telles que le VIH et la tuberculose, ne peuvent plus se payer de médicaments ni de services de santé élémentaires. Et là où les dispensaires ont des disponibilités, de nombreuses personnes n’ont pas les moyens de se payer le transport. La non-observance du traitement met en péril la santé des patients et peut conduire à une résistance aux médicaments.
La situation délicate au Zimbabwe augmente aussi le risque d’infection à VIH, en particulier pour les femmes et les filles, les réfugiés et les personnes déplacées à l’intérieur du pays. Lors des épisodes d’urgence humanitaire, lorsque des populations entières se déplacent, les filles sont particulièrement vulnérables à la séparation des familles, au mariage précoce, aux grossesses adolescentes, aux violences sexistes et aux mécanismes de survie extrêmes tels que le commerce du sexe.
« L’ONUSIDA est très préoccupé par l’aggravation de la situation humanitaire au Zimbabwe, où les personnes vivant avec le VIH sont touchées de manière disproportionnée par l’insécurité alimentaire et les pénuries de médicaments essentiels », a déclaré Michel Sidibé, Directeur exécutif de l’ONUSIDA. « L’ONUSIDA est prêt à travailler avec tous les partenaires nationaux et internationaux afin d’atténuer les effets de la situation actuelle pour que les personnes puissent accéder aux services de base, en particulier les services de traitement et de prévention du VIH ».
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La stigmatisation : une menace pour la vie des personnes vivant avec le VIH
25 février 2019
25 février 2019 25 février 2019« Si mon rôle est d’être un leader, je me devais de dire la vérité », déclare Lloyd Russell-Moyle, député britannique, en revenant sur son action courageuse de révéler sa séropositivité au VIH devant la Chambre des Communes fin novembre 2018, quelques jours avant la Journée mondiale de lutte contre le sida.
Il explique que pendant des années, il a félicité des personnes pour leur travail remarquable sur le VIH et pourtant, il n’a jamais été franc et honnête avec elles sur sa propre vie avec le VIH.
« Moins les gens en parlent, plus c’est difficile pour tout le monde. En tant que parlementaire, mon travail c’est de parler franchement, d’être un porte-voix et d’accompagner les gens dans leur parcours », indique M. Russell-Moyle.
Dans son discours devant la Chambre des Communes, il a décrit la peur qu’il a ressentie quand il a appris qu’il vivait avec le VIH, une dizaine d’années auparavant. Selon lui, il existe une stigmatisation interne, qui l’empêchait d’être sincère quant à son statut, par crainte de « propager » ce qui était autrefois une maladie mortelle et par peur d’être rejeté par les gens s’ils apprenaient qu’il vivait avec le VIH.
« Toute cette stigmatisation fait d’une maladie qui peut être traitée une menace mortelle, en raison de son impact sur la santé mentale des individus et l’accès aux médicaments », a-t-il déclaré dans son émouvant discours du 28 novembre. Dans un entretien téléphonique avec l’ONUSIDA, il précise : « Nous ne devons en aucun cas « glorifier » le VIH, mais il faut dire qu’on peut vivre avec et le gérer ». Il affirme en outre que le VIH ne doit empêcher personne d’avancer, sous quelque forme et par quelque moyen que ce soit.
Il veut à tout prix que les gens comprennent mieux le VIH. « Je veux en arriver en stade où je n’aurai plus à expliquer que si l’on prend un comprimé par jour, [la charge virale devient] indétectable et qu’alors on ne peut plus transmettre le virus à qui que ce soit », ajoute-t-il.
C’est la raison pour laquelle, aux côtés de la principale association britannique représentant les professionnels des soins anti-VIH, BHIVA, M. Russell-Moyle souhaite réformer certaines lois. Par exemple, une loi de l’Union européenne interdit aux personnes vivant avec le VIH d’obtenir une licence de pilote complète.
« Elle est obsolète, puisque le traitement anti-VIH consiste aujourd’hui à prendre un comprimé par jour, sans effets secondaires », explique-t-il.
On l’a aussi beaucoup entendu s’exprimer sur les coupes budgétaires du gouvernement britannique dans le domaine de la santé publique. « Après tant de progrès, nous sommes à la croisée des chemins aujourd’hui », indique M. Russell-Moyle. « Le risque, c’est de lever le pied de l’accélérateur alors que nous sommes si proches de la ligne d’arrivée ».
Ne pas financer les recherches sur un vaccin et réduire le dépistage et la prévention en matière de santé sexuelle aura un coût pour le gouvernement à long terme et gâchera des vies, prédit-il. « C’est une course contre la maladie, et si nous ralentissons l’allure à ce stade, nous sommes certains de la voir regagner du terrain ».
Selon Public Health England, 12 % des personnes vivant avec le VIH en Angleterre ne sont pas au courant de leur état. Une fondation basée à Brighton a lancé une campagne intitulée Pour que le VIH appartienne au passé, destinée à améliorer les connaissances et à encourager les gens à se faire dépister. M. Russell-Moyle fait remarquer que les animations vidéo Stigmasaurus représentent un outil remarquable pour corriger les stéréotypes.
« Nous avons les médicaments et les outils pour permettre à tout le monde de vivre heureux, alors pour ceux qui ne connaissent pas leur statut : allez vous faire dépister, suivez un traitement et ça ira bien ». Et de conclure : « Ça va bien ».
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L’Éthiopie montre que les communautés sont à la hauteur
15 février 2019
15 février 2019 15 février 2019Le projet Community, Health Education and Knowledge Building (CHECK – Communauté, éducation à la santé et développement des connaissances) mené en Éthiopie est un projet collaboratif commun de l’Agence italienne pour la coopération et le développement (IACS) et de l’ONUSIDA. Ce projet a pour but de soutenir la sensibilisation sur la prévention du VIH et d’accroître la demande et le recours aux services de santé anti-VIH et autres, y compris sur les maladies non transmissibles.
Le projet est géré par l’intermédiaire de quatre partenaires d’exécution à Awasa, dans la Région des nations, nationalités et peuples du Sud, en Éthiopie. Il cible les femmes, les jeunes et les personnes vivant avec le VIH, y compris les personnes âgées, les professionnelles du sexe, les détenus et les employés de grands projets du secteur privé.
Le 7 février, Michel Sidibé, Directeur exécutif de l’ONUSIDA, Tibero Chiari, Directeur de l’IACS, et Seharla Abdulahi, Ministre de la Santé éthiopienne, ont visité trois sites de mise en œuvre du projet CHECK afin d’évaluer les progrès et de rencontrer les bénéficiaires du projet.
« Le VIH crée des déchirures dans le tissu social qui nous relie tous ensemble. Mais en Éthiopie, les liens communautaires intègrent des anticorps qui permettent de contrer le VIH. Quand la communauté dispose des bonnes connaissances, elle est capable de rompre le cercle du VIH et de créer des liens plus forts entre les gens », a déclaré M. Chiari.
L’Association Tilla de femmes séropositives gère un centre de broderie qui soutient les femmes vivant avec le VIH à Awasa à travers des activités génératrices de revenus. Dans ce centre, les femmes vivant avec le VIH fabriquent toutes sortes d’articles brodés et tricotés, par exemple des maillots scolaires et des uniformes pour le secteur de la sécurité. Non seulement le centre apporte une aide financière aux femmes qui travaillent ici, mais il leur offre aussi un espace sûr et un appui émotionnel.
« Tilla, c’est un peu comme la maison de maman », explique Aster Kebede, une femme vivant avec le VIH qui travaille au centre. « C’est ma maison, mon école, mon lieu de travail… c’est tout pour moi ».
À quelques pas de Tilla se trouve l’Association Medhin de personnes âgées vivant avec le VIH, qui a le même impact sur ses membres. Beaucoup d’entre eux évoquent les conséquences que la stigmatisation et la discrimination ont eues sur leur vie, en particulier par rapport à leur statut de personnes âgées vivant avec le VIH, ainsi que la perte d’un mari, d’une épouse, d’un foyer ou d’un revenu à cause de la stigmatisation. L’association propose également de petites bourses à un grand nombre de ses membres, qui utilisent ce financement catalyseur pour générer des revenus, créer de petites entreprises et améliorer leur vie.
« Medhin m’a redonné confiance en moi », raconte Bizunesh Kensa, une femme vivant avec le VIH âgée de 64 ans. « Je ne me sens plus vulnérable et je ne m’inquiète plus ».
Le Parc industriel d’Awasa est un mégaprojet qui emploie 28 000 personnes, dont 92 % de jeunes femmes qui, pour un grand nombre d’entre elles, sont originaires des zones rurales de la région. Par l’intermédiaire du projet CHECK, le Bureau régional de la santé d’Awasa a produit et diffusé des supports documentaires sur la prévention du VIH et la santé sexuelle et reproductive pour les employés de ce mégaprojet.
« Ces projets montrent que ce qui compte le plus, c’est la vie des individus. Ils sont la preuve du pouvoir des projets à base communautaire pour rétablir la dignité des personnes vivant avec le VIH et leur redonner espoir en l’avenir », a déclaré M. Sidibé.
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Le traitement du sida dans le désert californien
12 février 2019
12 février 2019 12 février 2019Palm Springs, dans le désert du sud de la Californie, aux États-Unis, est une ville réputée pour ses sources thermales, ses hôtels sophistiqués et ses parcours de golf. Depuis les années 1920, les célébrités n’ont cessé d’affluer vers ce terrain de jeu de la jet-set.
Palm Springs abrite aussi une communauté relativement importante de personnes vivant avec le VIH, notamment des hommes gays, dont beaucoup ont plus de 50 ans et présentent des besoins très spécifiques en termes sociaux et de santé.
L’endroit vers lequel bon nombre d’entre eux se tournent pour obtenir un soutien est le Desert AIDS Project, un centre de soins de santé primaires qui propose des services de santé spécialisés pour les personnes vivant avec le VIH et touchées par le virus. Créé par un groupe de bénévoles communautaires en 1984, le Desert AIDS Project représente depuis 35 ans la principale ressource sans but lucratif de la vallée de Coachella en matière de santé et de bien-être pour les personnes de la communauté touchée par le VIH.
« Ma vision, c’est un centre complet de soins de santé primaires et de soins anti-VIH avec des services inclusifs pour tout le monde, quels que soient ses moyens financiers. Nous estimons que le fait de répondre aux besoins humanitaires élémentaires pose les fondements de notre approche holistique des soins », explique David Morris, Directeur médical en chef du Desert AIDS Projet.
À l’heure actuelle, plus de 400 volontaires travaillent sur le projet, qui compte aujourd’hui près de 4 000 patients qui y suivent un traitement, dont la moitié sont touchés par le VIH. En moyenne, 30 à 40 nouveaux patients sont inscrits chaque mois. En plus des soins anti-VIH, le personnel et les bénévoles proposent des soins dentaires, des thérapies comportementales et des services sociaux. Ils proposent également un dépistage du VIH gratuit et confidentiel sept jours sur sept dans différents endroits de la région.
« L’association entre le Desert AIDS Project et l’ONUSIDA, entre niveau local et niveau mondial, nous permet d’échanger sur les stratégies, les expériences et les résultats et montre également que les programmes et les services innovants et complets sur le VIH dans la vallée de Coachella peuvent servir de modèles partout ailleurs », indique Bertil Lindblad, membre du Conseil d’administration du Desert AIDS Project.
Le Desert AIDS Project est devenu renommé et respecté pour sa politique de prestation de services ouverts à tous à Palm Springs, y compris les plus marginalisés. Il propose de nombreux services de santé gratuits ou à faible coût et gère un foyer abordable de 80 places pour les personnes en détresse. Une longue liste d’attente pour obtenir un logement a récemment conduit à des travaux d’extension destinés à créer des places supplémentaires.
« Alors que beaucoup évoquent la fin de l’épidémie de sida, le Desert AIDS Project innove, collabore et travaille chaque jour pour y parvenir », a déclaré Marsha Martin, Déléguée nord-américaine 2017 et 2018 auprès du Conseil de Coordination du Programme de l’ONUSIDA.
Le 8 février, Gunilla Carlsson, Directrice exécutive adjointe de l’ONUSIDA, Gestion et gouvernance, a été invitée à visiter le Desert AIDS Project afin de voir sur le terrain comment le centre répond aux besoins de santé de la communauté touchée par le VIH et des personnes exposées au risque de VIH.
« Le Desert AIDS Project est un exemple de la façon dont une approche sanitaire holistique et l’action communautaire se traduisent en résultats. Il est passé du statut de groupe de bénévoles proposant des services anti-VIH à celui de prestataire de santé. Sa réussite montre ce qu’on peut faire quand on agit ensemble », a-t-elle déclaré.
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Press Statement
L’ONUSIDA salue la nomination de Rico Gustav en tant que Directeur exécutif de GNP+
11 janvier 2019 11 janvier 2019GENÈVE, 11 janvier 2019 — L’ONUSIDA se félicite de la nomination de Rico Gustav au poste de Directeur exécutif du Réseau mondial des personnes vivant avec le VIH (GNP+). GNP+ œuvre depuis plus de 30 ans pour faire en sorte que les personnes les plus touchées par le VIH soient entendues et écoutées pour faire partie intégrante de la riposte au VIH. GNP+ est un partenaire très précieux pour l’ONUSIDA et son travail est essentiel pour en finir avec le sida.
« Rico Gustav est un défenseur remarquable des personnes vivant avec le VIH et touchées par le virus et une voix puissante pour toutes les populations marginalisées », a déclaré Michel Sidibé, Directeur exécutif de l’ONUSIDA. « C’est un négociateur honnête, un leader talentueux et une personne pleine de compassion ».
M. Gustav est un activiste de longue date dans le domaine de la santé et du développement et l’un des principaux porte-parole de la riposte communautaire au VIH. C’est aussi un ancien membre du personnel de l’ONUSIDA, qui a travaillé pour le Bureau national de l’ONUSIDA en Indonésie et pour l’équipe de l’ONUSIDA d’appui aux régions pour l’Asie et le Pacifique à Bangkok, en Thaïlande, créant et renforçant les liens entre les réseaux communautaires et les acteurs régionaux.
L’ONUSIDA se réjouit de collaborer avec M. Gustav et GNP+ dans la sensibilisation et le soutien en faveur d’un accès juste et équitable aux services de prévention, de traitement, de soins et d’appui en matière de VIH pour les personnes vivant avec le VIH et touchées par le virus.
Ressources
Documents
(Synthèse) Savoir, c’est pouvoir — Connaître son statut sérologique, connaître sa charge virale
22 novembre 2018
S’agissant de personnes susceptibles d’avoir été exposées au VIH, la connaissance s’avère essentielle pour prendre des décisions éclairées concernant l’avenir. Le dépistage du VIH est un événement important. Quel que soit le résultat, le dépistage en soi fournit des informations vitales. Un résultat négatif est l’occasion de prendre des mesures intentionnelles pour éviter de contracter le VIH ultérieurement en recourant à des méthodes de prévention adaptées aux risques encourus par l’individu concerné. Un résultat positif du dépistage et un diagnostic de confirmation ne constituent jamais une bonne nouvelle, mais il s’agit d’un premier pas essentiel vers une vie longue et en bonne santé lorsque l’on vit avec le VIH.
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Empowering youth to lead Togo’s HIV response

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UNAIDS calls for global solidarity to strengthen Madagascar’s HIV response to end AIDS as a public health threat
21 octobre 2024




Press Release
L'ONUSIDA alerte que les progrès ralentissent et que le temps est compté pour atteindre les objectifs de 2020 en matière de VIH
18 juillet 2018 18 juillet 2018Les nouvelles infections à VIH augmentent dans environ 50 pays; les décès liés au sida ne diminuent pas assez vite; la stagnation des moyens risque d’enrayer les résultats. La moitié de toutes les nouvelles infections à VIH dans le monde sont parmi les populations clés et leurs partenaires, qui n’ont pas accès aux services dont elles ont besoin
PARIS/GENÈVE, le 18 juillet 2018 — L'ONUSIDA envoie aux pays du monde entier une alerte solennelle. Dans un nouveau rapport lancé aujourd’hui à Paris, France, à un événement co-organisé avec Coalition PLUS, ONUSIDA tire le signal d’alarme : la riposte mondiale au VIH se trouve dans une situation préoccupante. L’ONUSIDA envoie aux pays un sérieux avertissement. Dans un nouveau rapport présenté aujourd’hui à Paris, l’ONUSIDA lance l’alerte face à la situation fragile dans laquelle se trouve la lutte mondiale contre le VIH. À mi-parcours des objectifs 2020, le rapport Miles to go – Closing gaps; breaking barriers; righting injustices (Un long chemin reste à parcourir - combler les écarts, rompre les barrières, réparer les injustices) nous met en garde face au fait que le rythme des progrès n’est pas à la hauteur de l’ambition mondiale. Le rapport appelle à prendre des mesures immédiates visant à mettre le monde sur la bonne voie pour atteindre les objectifs primordiaux de 2020.
« Nous tirons la sonnette d’alarme », affirme Michel Sidibé, Directeur exécutif de l’ONUSIDA. « Des régions entières prennent du retard, les grands progrès que nous avons réalisés concernant les enfants ne sont pas pérennes, les femmes restent les plus touchées, les ressources ne sont toujours pas à la hauteur des engagements politiques et les populations clés continuent d’être laissées pour compte. Tous ces éléments freinent les progrès et il est urgent d’y faire face. »
Crise de la prévention des infections liés au VIH
Les nouvelles infections liés au VIH sont en augmentation dans une cinquantaine de pays, et, à l’échelle mondiale, n’ont diminué que de 18 % au cours des sept dernières années, passant de 2,2 millions en 2010 à 1,8 million en 2017. Bien que ce chiffre représente presque la moitié du nombre de nouvelles infections par rapport à 1996, lorsque ce nombre était au plus haut (3,4 millions), la baisse n’est pas assez rapide pour atteindre l’objectif de moins de 500 000 nouvelles infections à VIH d’ici 2020.
La réduction du nombre des nouvelles infections par le VIH a été la plus forte dans la région la plus touchée par le virus, l’Afrique orientale et australe, où les nouvelles infections ont diminué de 30 % depuis 2010. Toutefois, en Europe de l’Est et en Asie centrale, le nombre annuel de nouvelles infections à VIH a doublé et a augmenté de plus d’un quart ces 20 dernières années au Moyen-Orient et en Afrique du Nord.
L’expansion des traitements n’est toujours pas un acquis
Conséquence du déploiement de la thérapie antirétrovirale, le nombre de décès liés au SIDA (940 000) est le plus bas jamais atteint au cours de ce siècle, après avoir chuté en dessous du million pour la première fois en 2016. Cependant, la régression n’est pas suffisamment rapide pour atteindre l’objectif de moins de 500 000 décès liés au SIDA d’ici 2020.
En un an seulement, 2,3 millions de personnes supplémentaires ont eu accès au traitement. Il s’agit de la plus forte augmentation annuelle à ce jour, portant le nombre total de personnes sous traitement à 21,7 millions. Près de 60 % des 36,9 millions de personnes séropositives étaient sous traitement en 2017, ce qui est un succès considérable, mais pour atteindre l’objectif de 30 millions de personnes sous traitement, 2,8 millions de nouvelles personnes séropositives doivent être mises sous traitement chaque année, or tout indique que le taux d’expansion ralentit.
L’Afrique de l’Ouest et l’Afrique centrale à la traîne
En 2017, seulement 26 % des enfants et 41 % des adultes ont eu accès au traitement en Afrique de l’Ouest et en Afrique centrale, contre 59 % des enfants et 66 % des adultes en Afrique de l’Est et en Afrique australe. Depuis 2010, le nombre de décès liés au sida a diminué de 24 % en Afrique de l’Ouest et en Afrique centrale, contre 42 % en Afrique de l’Est et australe.
Le Nigeria concentre plus de la moitié (51 %) de la charge de morbidité du VIH dans la région et peu de progrès ont été réalisés en matière de réduction des nouvelles infections à VIH ces dernières années. Les nouvelles infections à VIH n’ont diminué que de 5 % (9000) en sept ans (passant de 179 000 à 170 000). Seule une personne vivant avec le VIH sur trois est sous traitement (33 %), même si la couverture du traitement contre le VIH a augmenté par rapport à seulement 24 % il y a deux ans.
Les progrès concernant les enfants ralentissent
Le rapport montre que les progrès réalisés en faveur des enfants ne sont pas pérennes. Les nouvelles infections par le VIH chez les enfants n’ont diminué que de 8 % au cours des deux dernières années, seulement la moitié (52 %) des enfants vivant avec le VIH reçoivent un traitement et 110 000 enfants sont morts de maladies liées au sida en 2017. Bien qu’en 2017, 80 % des femmes enceintes séropositives aient eu accès à une thérapie antirétrovirale pour prévenir la transmission du virus à leur enfant, 180 000 enfants ont contracté le VIH pendant l’accouchement ou l’allaitement, ce qui est bien loin de l’objectif de moins de 40 000 transmissions mère-enfant d’ici fin 2018.
« Un enfant nouvellement contaminé par le VIH, ou un enfant qui meurt du SIDA, c’est encore trop », affirme M. Sidibé. « Rien n’est acquis d’avance dans la lutte contre l’épidémie de SIDA. Le monde doit tenir compte de ce signal d’alarme et lancer un plan d’accélération afin d’atteindre ses objectifs. »
Les populations clés concentrent près de la moitié des nouvelles infections à VIH dans le monde
Le rapport montre également que les populations clés ne sont pas suffisamment prises en compte dans l’élaboration des programmes pour le VIH. Les personnes comptant parmi les populations clés ainsi que leurs partenaires sexuels représentent 47 % des nouvelles infections à VIH dans le monde et 97 % des nouvelles infections à VIH en Europe de l’Est et en Asie centrale, où un tiers des nouvelles infections à VIH concernent les utilisateurs de drogues injectables.
« Le droit de chacun à la santé n’est pas négociable », affirme M. Sidibé. « Les travailleurs du sexe, les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes, les prisonniers, les migrants, les réfugiés, les personnes transgenres sont plus touchés par le VIH, mais sont encore exclus des programmes de lutte contre le VIH. Davantage d’investissements sont nécessaires pour atteindre ces populations clés. »
La moitié des travailleurs du sexe au eSwatini, au Lesotho, au Malawi, en Afrique du Sud et au Zimbabwe sont séropositifs. Le risque de contracter le VIH est 13 fois plus élevé chez les travailleuses du sexe, 27 fois plus élevé chez les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes, 23 fois plus élevé chez les utilisateurs de drogues injectables et 12 fois plus élevé chez les femmes transgenres.
« Les communautés font écho à l’alerte lancée par l’ONUSIDA » indique Vincent Pelletier, leader séropositif et Directeur-Général de Coalition PLUS. « Il nous faut un accès universel à des services de prévention adaptés à nos besoins, ainsi qu’une véritable protection contre la discrimination. Nous appelons les dirigeants mondiaux à mettre les moyens en adéquation avec les engagements, à la fois dans les pays donateurs et les pays en développement ».
La stigmatisation et la discrimination perdurent
La discrimination exercée par le personnel de santé, les forces de l’ordre, les enseignants, les employeurs, les parents, les chefs religieux et les membres de la communauté empêche les jeunes, les personnes séropositives et les populations clés d’accéder à la prévention, au traitement et à d’autres services de santé sexuelle et reproductive.
Dans 19 pays, une personne séropositive sur cinq ayant répondu aux enquêtes a déclaré s’être vu refuser des soins de santé et une personne séropositive sur cinq a déclaré éviter de se rendre dans un établissement de santé par crainte de la stigmatisation ou de la discrimination liée à son statut sérologique. Dans cinq des 13 pays pour lesquels des données sont disponibles, plus de 40 % des personnes interrogées estiment que les enfants séropositifs ne devraient pas pouvoir aller à l’école avec des enfants séronégatifs.
Une nouvelle approche est nécessaire pour mettre fin à la violence contre les femmes
En 2017, environ 58 % des nouvelles infections à VIH chez les adultes âgés de plus de 15 ans touchaient des femmes, et chaque semaine, 6600 jeunes femmes âgées de 15 à 24 ans ont été contaminées par le VIH. La violence accroît la vulnérabilité au VIH. Plus d’une femme sur trois dans le monde a subi des violences physiques ou sexuelles, souvent du fait de leur partenaire intime.
« Les inégalités, le manque d’autonomie et les violences faites aux femmes sont des violations des droits humains qui contribuent encore à l’augmentation du nombre de nouvelles contaminations à VIH », affirme M. Sidibé. « Nous ne devons pas relâcher nos efforts visant à éliminer le harcèlement, les abus et la violence, que ce soit à la maison, dans la société ou au travail. »
Les cibles 90-90-90 peuvent et doivent être atteintes
Des progrès ont été accomplis dans le cadre des cibles 90-90-90. Les trois quarts (75 %) de toutes les personnes vivant avec le VIH connaissent maintenant leur statut sérologique ; en 2017, parmi celles connaissant leur statut, 79 % avaient accès à un traitement, et chez 81 % des personnes sous traitement, la charge virale était supprimée.
Six pays, le Botswana, le Cambodge, le Danemark, le eSwatini, la Namibie et les Pays-Bas, ont atteint les cibles 90-90-90 et sept autres pays sont en bonne voie de les atteindre. Le fossé le plus large est celui du premier 90 : en Afrique de l’Ouest et en Afrique centrale, par exemple, seulement 48 % des séropositifs connaissent leur statut sérologique.
Une année charnière pour la riposte à la tuberculose
Des progrès ont été accomplis dans le traitement et le dépistage du VIH chez les personnes atteintes de tuberculose — environ neuf personnes atteintes de tuberculose sur dix chez qui le VIH a été diagnostiqué sont mises sous traitement. Cependant, la tuberculose reste la principale cause de décès des personnes séropositives, et pour trois personnes sur cinq qui commencent un traitement pour le VIH, la tuberculose ne fait pas l’objet de diagnostic ni de traitement. La première réunion de haut niveau des Nations Unies sur la tuberculose en septembre 2018 sera l'occasion de donner un nouvel élan à la lutte contre la tuberculose et le VIH.
Le coût de l’inaction
Environ 20,6 milliards de dollars étaient disponibles en 2017 — en augmentation de 8 % par rapport à 2016 — ce qui représente 80 % de l’objectif fixé par l’Assemblée générale des Nations Unies pour 2020. Toutefois, aucun nouvel engagement important n’a été pris et, par conséquent, il est peu probable que l’augmentation des ressources de cette année se poursuive dans la durée. Les objectifs 2020 ne pourront être atteints que si les investissements augmentent, à la fois au niveau national et de la part des pays donateur.
Les pistes pour aller de l’avant
Depuis les townships d’Afrique du Sud aux villages reculés d’Amazonie en passant par les mégapoles d’Asie, les dizaines d’innovations présentées dans les pages du rapport montrent que la collaboration entre les systèmes de santé et les communautés peut réduire la stigmatisation et la discrimination tout en fournissant des services à la grande majorité de ceux qui en ont le plus besoin.
Ces approches novatrices continuent d’inspirer les solutions nécessaires pour atteindre les objectifs de 2020. Lorsque la prévention combinée du VIH — notamment les préservatifs et la circoncision médicale volontaire — est poursuivie à grande échelle, le nombre de nouvelles infections à VIH diminue. La prophylaxie orale pré-exposition (PrEP) a un impact, en particulier pour les populations clés. Le fait de proposer de dépister et de conseiller les membres de la famille et les partenaires sexuels des personnes séropositives a considérablement amélioré l’accès au dépistage.
L’Afrique de l’est et australe a vu d'importants investissements nationaux et internationaux s'accompagner d'un fort engagement politique et d'une forte participation communautaire. Cette région a sensiblement progressé vers les objectifs 2020.
« Chaque problème a sa solution », a déclaré M. Sidibé. « Il incombe aux dirigeants politiques, aux gouvernements nationaux et à la communauté internationale de faire les investissements financiers nécessaires et de créer les environnements juridiques et politiques permettant de déployer l’innovation à l’échelle mondiale. Cela permettra l’accélération dont nous avons besoin pour tenir les objectifs 2020 ».
En 2017, environ :
36,9 millions [31,1 millions - 43,9 millions] de personnes dans le monde vivaient avec le VIH.
21,7 millions [19,1 millions – 22,6 millions] de personnes ont accès au traitement
1,8 million [1,4 million – 2,4 millions] de personnes ont contracté le VIH
940 000 [670 000 – 1,3 million] de personnes sont décédées de maladies liées au SIDA