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Press Statement

L’ONUSIDA demande à la République bolivarienne du Venezuela de libérer cinq travailleurs humanitaires incarcérés

GENÈVE, le 29 janvier 2021—L’ONUSIDA se montre extrêmement inquiète et préoccupée par l’incarcération par la police militaire de Johán León Reyes, Yordy Bermúdez, Layners Gutiérrez Díaz, Alejandro Gómez Di Maggio et Luis Ferrebuz. Ces cinq travailleurs humanitaires vénézuéliens de l’organisation non gouvernementale Azul Positivo sont en effet en détention depuis le 12 janvier 2021.

« J’appelle les autorités vénézuéliennes à libérer de garde à vue les cinq travailleurs humanitaires de l’organisation non gouvernementale Azul Positivo et à rendre les équipements nécessaires à leur action saisis lors de leur arrestation », a déclaré la Directrice exécutive de l’ONUSIDA, Winnie Byanyima. « Une société civile forte et autonome est essentielle pour apporter des services indispensables aux personnes les plus vulnérables. Elle est également décisive pour faire des progrès dans la lutte contre la pandémie de VIH et contre d’autres menaces de santé en République bolivarienne du Venezuela. »

Azul Positivo a vu le jour en 2004 et œuvre dans le domaine de la prévention du VIH dans l’état vénézuélien de Zulia. L’ONUSIDA appuie depuis des années le travail de l’organisation et a constaté les retombées positives de son activité au sein de la communauté.

L’ONUSIDA apporte son soutien sans faille à l’autonomisation complète et à l’engagement total des organisations issues de la société civile dans la riposte au sida et le travail humanitaire. Elle souhaite poursuivre son partenariat avec ces organisations et celles issues des communautés au sein de la République bolivarienne du Venezuela, ainsi qu’avec les fonctionnaires du gouvernement, afin d’assurer que toutes les personnes affectées par le VIH aient accès à la prévention et au traitement du VIH ainsi qu’aux services d’assistance sociale, et jouissent de leurs droits humains fondamentaux.

Contact

UNAIDS Geneva
Michael Hollingdale
tel. +41 79 500 2119
hollingdalem@unaids.org

Mettre à jour

Les comportements discriminants envers les personnes vivant avec le VIH reculent dans certains pays, mais se renforcent dans d’autres

25 janvier 2021

Parmi 151 pays produisant un rapport, 92 continuent de criminaliser l’exposition au VIH, sa transmission et sa non-divulgation ; autant de violations graves des droits des personnes séropositives qui entravent les efforts pour contrôler l’épidémie de VIH. Ces lois favorisent la stigmatisation et la discrimination des personnes vivant avec le VIH et des plus exposées au risque de le contracter. Elles piétinent les connaissances scientifiques actuelles sur les risques et les dommages liés au VIH et nuisent à la santé publique.

Les dernières données obtenues au cours d’enquête de population révèlent un recul constant des comportements discriminants envers les personnes vivant avec le VIH dans certaines régions, mais un renforcement dans d’autres. En Afrique orientale et australe, par exemple, les attitudes discriminantes ont atteint des niveaux historiquement bas dans certains pays. Ailleurs, cependant et de façon déconcertante, une grande proportion d’adultes continue d’adopter des attitudes discriminantes vis-à-vis des personnes vivant avec le VIH. Dans 25 pays sur 36 ayant produit des données récentes relatives à un indice combinant deux types d’attitudes discriminantes, plus de 50 % des personnes entre 15 ans et 49 ans ont déclaré adopter une attitude discriminante vis-à-vis des personnes vivant avec le VIH.

Pourcentage de personnes entre 15 ans et 49 ans ayant déclaré adopter une attitude discriminante vis-à-vis des personnes vivant avec le VIH, dans les pays disposant de données, 2014-2019.

Les données ne concernent que les femmes entre 15 et 49 ans.

Source : enquêtes auprès de la population, 2014-2019.

Notre action

Documents

Les vaccins contre la COVID-19 sont sans danger pour les personnes vivant avec le VIH

01 juin 2021

Pour les personnes vivant avec le VIH, les vaccins contre la COVID-19 apportent les mêmes avantages que pour n’importe quelle autre personne ou communauté. Ils protègent d’une maladie grave causée par le SARS-CoV-2 et réduisent potentiellement la transmission de ce virus. Toutefois, jusqu’à ce que le virus retombe à des niveaux très bas dans la population, il est recommandé de continuer à prendre les mesures de prévention contre le virus SARS-CoV-2 (éloignement physique, lavage régulier des mains, port d’un masque), même après la vaccination.

Feature Story

Espoir à Tiraspol

06 janvier 2021

Nadezhda Kilar se bat déjà depuis plusieurs années contre les prestataires de services de santé. « J’étais en désaccord avec la manière dont les services d’obstétrique sont apportés aux femmes vivant avec le VIH », explique Mme Kilar. « Les droits de ces femmes sont violés depuis leur admission [à la maternité] jusqu’à leur départ. »

Mme Kilar vit à Tiraspol dans la République de Moldavie et est séropositive depuis plusieurs années. Sa charge virale est indétectable grâce à la thérapie antirétrovirale, mais elle a néanmoins été isolée au cours de sa grossesse et de l’accouchement. Elle a été gardée à l’écart, elle a accouché dans une salle d’accouchement séparée et elle a été placée après la naissance dans une chambre réservée aux femmes vivant avec le VIH... avec des barreaux à la fenêtre.

« Toutes les autres femmes sortent par la porte principale où leur famille les attend avec fleurs et photographe. Mais on m’a fait sortir par l’arrière où se trouvent les poubelles », se souvient-elle.

Et les discriminations ne se sont pas arrêtées à elle. « Bien que mon fils soit séronégatif, à la maternité, il a été gardé à l’écart dans une chambre spéciale avec une pancarte « Contact VIH » accrochée au-dessus de lui. Pourquoi cette stigmatisation devrait-elle toucher un enfant ? », continue Mme Kilar

« Je souhaite donner naissance à mon second enfant dans une maternité comme les autres. Et je suis persuadée que j’y arriverai. Il reste fort à faire pour que les choses changent, mais il est essentiel que je défende mes droits », indique-t-elle.

La relation de Mme Kilar avec son mari a commencé à se détériorer aux premiers signes de violence. Pendant longtemps, elle n’a rien entrepris, car elle pensait que cette violence était normale. « Mon père battait souvent ma mère. Moi-même, j’ai fini deux fois à l’hôpital après qu’il m’a rouée de coups. » Ne sachant pas quoi faire, elle s’est enfoncée dans la dépression. « J’avais perdu l’envie de vivre », se souvient-elle.

Mais sa vie a doucement commencé à prendre une nouvelle direction. Lorsque Mme Kilar s’est rendu compte qu’elle n’arriverait pas à surmonter ses problèmes financiers, la violence et sa dépression, elle a suivi les conseils d’une consultante communautaire travaillant dans le centre anti-VIH de Tiraspol où elle se rend et a rejoint le Women’s Mentoring Programme. Elle y a retrouvé 20 autres femmes séropositives issues de différentes communautés de la région. Ce programme de mentorat de femmes est un projet commun de l’ONU Femmes et de l’ONUSIDA financé par le gouvernement suédois. Il repose sur des consultantes et des mentors communautaires qui aident les femmes séropositives à identifier leurs problèmes, à connaître leurs droits et à chercher de l’aide pour lutter contre la violence et la discrimination.

« J’ai compris que rien ne serait plus comme avant. J’ai réalisé que je n’accepterais plus les coups », explique Mme Kilar.

Depuis 2019, Mme Kilar travaille dans la vente et étudie à l’université pour devenir enseignante. « Ce n’est pas facile pour moi. Mes nuits sont courtes, mais aujourd’hui je sais que je peux résoudre moi-même mes problèmes », souligne-t-elle.

Iren Goryachaya, coordonnatrice du programme de mentorat de femmes, explique que cette initiative fournit une large palette de services. « Nous ne nous occupons pas uniquement des formes de discrimination dans le système de santé ou de lutter contre les violences, nous adoptons différents points de vue pour comprendre l’histoire individuelle de chaque femme. Il s’agit tout d’abord d’aider ces femmes à accepter leur statut sérologique et à cesser de s’auto-stigmatiser. C’est essentiel pour que le personnel médical ou les hommes changent d’attitude envers elles. »

« Souvent, les femmes en République de Moldavie n'accèdent pas facilement à des informations fiables sur le VIH. Elles ne sont toujours pas en mesure de défendre leur droit à des rapports sexuels sans risque. Cette situation est aggravée par différentes formes de violences comme les violences sexuelles, les violations généralisées des droits des femmes et le contrôle exercé par les hommes. Tout cela empêche les femmes de défendre leur droit à la santé », explique Svetlana Plamadeala, représentante de l’ONUSIDA pour la République de Moldavie.

Mme Kilar a foi en l’avenir. « Je me considère comme une femme libre. Je fais ce que je veux. Mes enfants grandissent dans un environnement sans danger. Mon statut VIH ne me pose pas de problème. Si je décide d’avoir un autre enfant, j’accoucherai dans un hôpital comme les autres. »

Feature Story

Y+ Global lance un fonds d’aide spécial COVID-19 destiné aux jeunes vivant avec le VIH

05 janvier 2021

Les communautés de personnes séropositives sont en première ligne de la riposte communautaire à la pandémie de COVID-19. À ce titre, le Réseau mondial des jeunes vivant avec le VIH (Y+ Global) a lancé avec le soutien de l’ONUSIDA le Y+ Social Aid Fund destiné aux jeunes vivant avec le VIH.

Ce fonds sera testé au Nigeria et au Malawi avec l’aide de réseaux nationaux de jeunes séropositifs. Dans ces pays, Y+ Global proposera une aide financière aux jeunes vivant avec le VIH qui ont subi les restrictions liées à la COVID-19.

« Les mesures de confinement, l’instabilité sociale et les interruptions de traitement au cours de la COVID-19 ont aggravé une fois encore les inégalités qui existent au sein des populations de jeunes. Des subventions comme celle du Y+ Social Aid Fund permettront à des jeunes vivant avec le VIH de couvrir leurs besoins essentiels ce qui soulage leur charge mentale », explique Igor Kuchin, président du conseil de Y+ Global.

La COVID-19 et les restrictions qui l’accompagnent ont de graves répercussions sur la vie des jeunes vivant avec le VIH. Les adolescentes et les jeunes femmes vivant avec le VIH sont confrontées à différents problèmes allant de difficultés à obtenir des produits d’hygiène menstruelle à un besoin accru de trouver un refuge pour se protéger des violences basées sur le genre lors des confinements. Dans le rapport de la Journée mondiale de lutte contre le sida 2020, L’homme au cœur de la lutte contre les pandémies, 27 pays sur les 28 interrogés ont signalé que les restrictions liées à la COVID-19 ont empêché certaines personnes découvrant leur séropositivité de commencer une thérapie antirétrovirale.

« À l’heure de la pandémie de COVID-19, les communautés de jeunes vivant avec le VIH forment une fois encore le fer de lance des ripostes. Elles fournissent toujours de nouveaux exemples de solidarité, de résilience et d’innovation qui alimentent et accélèrent la riposte au VIH depuis le début de la pandémie de VIH », déclare Suki Beavers, directrice du service de l’ONUSIDA pour l’égalité des sexes, les droits humains et l’engagement communautaire.

Il ne reste plus qu’à espérer que cette nouvelle aide financière à destination des jeunes vivant avec le VIH les plus vulnérables sera élargie au monde entier. L’ONUSIDA encourage d’autres partenaires et financeurs à soutenir l’expansion du Y+ Social Aid Fund afin de garantir que davantage de jeunes vivant avec le VIH accèdent aux soins de santé et à d’autres services au cours de la crise du coronavirus et au-delà. 

Feature Story

Unis pour lutter contre le coût des inégalités

15 décembre 2020

« Mon petit commerce a été touché par le coronavirus. Avant le coronavirus, je vendais au moins 10 plateaux d’œufs par semaine. Au plus fort de la pandémie, je pouvais me considérer heureux si j’arrivais à en vendre deux », se lamente George Richard Mbogo, séropositif, père de deux enfants et gérant d'un négoce de poules, œufs et frites à Temeke, un quartier du sud de Dar es-Salaam en République unie de Tanzanie.

La crise de la COVID-19 a eu un impact négatif sur les moyens de subsistance de personnes vivant avec le VIH en République unie de Tanzanie. Elle a aggravé leurs difficultés, par exemple pour ce qui est des services disponibles liés au VIH, et a renforcé les inégalités sociales et économiques.

« Le coronavirus a rendu la vie très difficile. J’ai eu mon lot de soucis et de stress. En tant que chauffeur de bodaboda (mototaxi), je dois aller dans des endroits animés et être très proche d’autres personnes. J’ai eu du mal à ne pas céder à la peur et à la dépression, à jongler entre obtenir mon traitement du VIH et le travail. Il y a eu des moments où j’ai pensé arrêter mes médicaments, mais j’ai continué », raconte Aziz Lai, un chauffeur de mototaxi vivant aussi à Dar es-Salaam. 

Les pandémies concomitantes du VIH et de la COVID-19 touchent durement les plus pauvres et les plus vulnérables. Toutefois, la mobilisation des ressources nationales a transformé la crise du coronavirus en une chance qui a permis aux partenaires de se mobiliser afin d’aider leurs communautés.

Les efforts conjugués du gouvernement, de partenaires de développement, y compris le Plan d’urgence du Président des États-Unis pour la lutte contre le sida, l’USAID et l’ONUSIDA, le National Council of People Living with HIV (NACOPHA) et de personnes impliquées dans les communautés sont cruciaux pour répondre à la COVID-19. Ensemble, ils ont permis de fournir des informations, des services, une protection sociale et de l’espoir aux personnes vivant avec le VIH au cours de ces temps éprouvants et sans précédent.

Hebu Tuyajenge est une de ces initiatives. Menée par le NACOPHA et financée par l’USAID, son objectif consiste à encourager l’utilisation du dépistage et du traitement du VIH, ainsi que des services de planification familiale chez les adolescent-es et les personnes vivant avec le VIH. Par ailleurs, elle cherche à renforcer le potentiel d’action des organisations et des structures communautaires, ainsi qu’à créer un environnement propice à la riposte au VIH en redonnant de l’autonomie aux personnes séropositives.

Caroline Damiani, séropositive, élève seule ses trois enfants et gagne sa vie en élevant des poules et des canards. « Hebu Tuyajenge nous a donné des équipements de protection individuelle, du désinfectant, du savon et des seaux. Elle nous a informés sur la COVID-19 et sur la manière de nous protéger afin de rester en bonne santé au cours de cette pandémie », explique-t-elle.

Les services apportés par les communautés sont venus s’ajouter à la prise en charge dans les établissements de santé. Au cours de la crise, des membres de communautés ont apporté des services anti-VIH essentiels. Ils ont par exemple renvoyé des personnes séropositives vers un traitement et les ont aidées à respecter leur traitement.

Pour Elizabeth Vicent Sangu, séropositive depuis 26 ans, ses « résultats » parlent d’eux-mêmes.

« Concernant les rendez-vous de suivi dans ma communauté, j’ai renvoyé 80 personnes vers le dispensaire pour le dénombrement de leurs cellules CD4, j’ai inspiré 240 personnes à faire un test, j’ai signalé 15 cas de violence basée sur le genre et j’ai apporté des informations à 33 groupes, y compris des groupes de jeunes et de chrétiens », annonce-t-elle, la fierté se lisant sur son visage.

Le NACOPHA a aidé Mme Sangu à accepter son statut et l’a accompagné à toutes les étapes menant à son autonomie.

« Depuis que je milite en faveur du traitement pour Hebu Tuyajenge, j’ai obtenu de l’aide sur l’entrepreneuriat et des informations sur le VIH. Maintenant, j’éduque les autres. J’ai permis à des personnes d’être fières de vivre avec le VIH et d’aller se faire tester », continue-t-elle.

Le partenariat entre les militant-es communautaires et les centres de soin a porté ses fruits.

« Au début, nos patient-es et nous-mêmes avions peur, mais grâce aux informations et aux formations, les choses se sont améliorées. Le plus important pour nous a été de donner des informations toutes les heures et tous les jours sur le coronavirus et de nous assurer que les gens respectaient une distance physique correcte », raconte Rose Mwamtobe, médecin au Tambukareli Care and Treatment Centre de Temeke.

« En République unie de Tanzanie, mais aussi dans le monde entier, la COVID-19 révèle une fois de plus le coût des inégalités. La santé mondiale, y compris la riposte au sida, est intimement liée aux droits humains, à l’égalité des sexes, à la protection sociale et à la croissance économique », explique Leopold Zekeng, directeur pays de l’ONUSIDA pour la République unie de Tanzanie.

« Pour mettre un terme au sida et à la COVID-19, tous les partenaires doivent s’unir, au niveau national et mondial, afin de garantir de n’oublier personne », poursuit-il.

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ONUSIDA : la riposte au VIH à l’heure de la COVID-19

03 décembre 2020

Dès les premières heures de la pandémie, l’ONUSIDA a aidé les personnes vivant avec le VIH et touchées par le VIH à affronter les répercussions de la COVID-19.

En janvier et février, suite à l’instauration d’un confinement dans la ville chinoise de Wuhan à cause de la COVID-19, le Bureau pays de l’ONUSIDA en Chine a commencé à recevoir des messages de frustration et des appels à l’aide sur les réseaux sociaux de la part de personnes vivant avec le VIH.

En février, une enquête élaborée et lancée en partenariat avec l’ONUSIDA et menée auprès de personnes séropositives en Chine révélait que la pandémie de COVID-19 avec un impact important sur la vie des personnes séropositives dans le pays. Près d’un tiers signalaient avoir peur d’arriver à court de médicaments dans les prochains jours à cause du confinement et des restrictions de déplacement instaurées dans certaines régions.

Les mesures de confinement ont également empêché des personnes séropositives se trouvant hors de leur ville de résidence de retourner chez elles et d’accéder aux services du VIH, y compris à leur traitement, fournis par leur prestataire de santé habituel.

Le Bureau pays de l’ONUSIDA en Chine a travaillé avec l’alliance BaiHuaLin et d’autres partenaires communautaires afin d’établir de toute urgence un lien avec les personnes risquant de manquer de médicaments et de garantir le renouvellement de leur ordonnance. À la fin mars, 6 000 personnes avaient utilisé les points de collecte spéciaux et les livraisons postales d’antirétroviraux mis en place par l’ONUSIDA à Wuhan. Très tôt, l’ONUSIDA a également offert des équipements de protection à des organisations de la société civile aidant les personnes vivant avec le VIH, à des hôpitaux et à d’autres entités.

Mais l’action du Bureau pays de l’ONUSIDA en Chine ne s’est pas limitée au territoire national. La responsable de la mobilisation de la communauté au sein du bureau pays de l’ONUSIDA en Chine, Liu Jie, a ainsi été surprise de recevoir en mars un appel de Pologne. « Un ressortissant chinois s’est présenté en disant qu’il était bloqué en Pologne et qu’il lui restait deux jours avant de finir ses médicaments contre le VIH », explique-t-elle.

Avec les restrictions de déplacement paralysant un nombre croissant de pays, cet homme ne pouvait ni rentrer chez lui ni obtenir de traitement. Ne sachant pas quoi faire, il avait pris contact avec une organisation de la communauté chinoise et, par ce biais, avec l’ONUSIDA à Beijing. Quelques appels plus tard, le National AIDS Center en Pologne prenait le relais. 24 heures plus tard, Mme Liu recevait une photo de cet homme avec une boîte d’antirétroviraux dans la main.

L’ONUSIDA n’a pas seulement aidé cet homme bloqué en Pologne à obtenir son traitement. En mai, l’organisation a permis à des centaines de personnes ne pouvant pas rentrer chez elles d’obtenir des antirétroviraux dans différents pays du monde.

La veille de son retour en Inde, Deepak Sing (nous avons changé son nom) s’est retrouvé coincé à Luanda en Angola à cause de l’arrêt des liaisons internationales. « Je me suis rendu dans plus de 10 pharmacies et je me suis renseigné sur les possibilités de me faire livrer des antirétroviraux d’Inde en Angola, mais en vain », se souvient-il. Le directeur pays de l’ONUSIDA pour l’Angola a renvoyé M. Sing vers l’institut national du sida en Angola qui a ensuite organisé une téléconférence avec un médecin. En effet, l’un des médicaments pris par M. Sing n’était pas encore utilisé dans le pays. Le médecin a proposé une autre référence et, moins de 24 h plus tard, M. Sing a pu obtenir son traitement.

La communauté de lutte contre le VIH s’est très rapidement rendu compte au cours de la pandémie de COVID-19 que la délivrance d’ordonnance pour plusieurs mois de traitement du VIH est une manière de garantir l’accès continu aux médicaments et d’éviter le risque de transmission du nouveau coronavirus chez les personnes séropositives.

La Thaïlande a été l’un des premiers pays à agir en ce sens. Le gouvernement a annoncé fin mars la délivrance de doses pour trois à six mois de thérapie antirétrovirale aux bénéficiaires du régime de la sécurité sociale. Suite à cette décision, l’ONUSIDA a coopéré étroitement avec le ministère de la Santé publique et des partenaires en vue d’étendre cette mesure à l’ensemble des régimes d’assurance maladie.

L’ONUSIDA a aidé des pays du monde entier à garantir que les personnes vivant avec le VIH ont accès à des réserves pour plusieurs mois de leur traitement du VIH. Par exemple, au Sénégal en mai, tout le monde n’a pas pu obtenir ses médicaments. En cause : des dysfonctionnements de la chaîne logistique dus notamment à une mauvaise évaluation de l’approvisionnement nécessaire en thérapie antirétrovirale par certains établissements et un approvisionnement centralisé irrégulier. L’ONUSIDA a apporté son soutien au gouvernement pour ce qui est du suivi des commandes d’antirétroviraux et du renforcement de la chaîne logistique.

Le même mois, un groupe de modélisation réuni par l’Organisation mondiale de la Santé et l’ONUSIDA a estimé que, faute d’efforts pour maintenir la continuité des services de santé et éviter les ruptures de stock au cours de la pandémie de COVID-19, une interruption de six mois de la thérapie antirétrovirale provoquerait plus de 500 000 décès supplémentaires imputables à des maladies opportunistes. Cette interruption annihilerait les progrès accomplis au niveau de la transmission du VIH de la mère à l’enfant et entraînerait une augmentation des nouvelles infections au VIH chez les enfants pouvant atteindre 162 %.

L’éloignement physique et les règles d’hygiène pour contrer le nouveau coronavirus sont particulièrement difficiles à respecter au sein de certaines communautés. En avril, l’équipe de l’ONUSIDA en appui régional pour l’Afrique orientale et australe et Reckitt Benckiser ont uni leurs efforts pour distribuer plus de 195 000 colis d’hygiène à des personnes séropositives vivant dans la région. Chaque paquet contenait des réserves pour trois mois de savon Dettol et de nettoyant pour surface Jik. Les Bureaux pays de l’ONUSIDA et des réseaux de personnes vivant avec le VIH ont distribué ces colis dans 19 pays. Cette distribution s'inscrit dans les mesures visant à réduire l’exposition aux effets de la COVID-19 parmi les personnes vivant avec le VIH.

Le Kirghizistan a proclamé l’état d’urgence dans certaines régions en mars ce qui a provoqué une baisse des revenus pour de nombreuses personnes. Le bureau pays de l’ONUSIDA au Kirghizistan avec le soutien d’un programme russe d’appui technique a organisé la livraison de colis alimentaires à destination des familles de personnes vivant avec le VIH, ainsi que de cahiers de coloriage, de feutres et de palettes d'aquarelle pour leurs enfants afin de les aider à traverser la période de confinement. « Nous espérons que cette aide modeste permettra d’une manière ou d’une autre aux personnes séropositives de poursuivre leur traitement », a déclaré à l’époque la responsable pays de l’ONUSIDA pour le Kirghizistan.

Le Bureau pays de l’ONUSIDA pour l’Angola a utilisé ses partenariats pour distribuer des rations alimentaires à des milliers de personnes vivant à Luanda. En République unie de Tanzanie, l’ONUSIDA et des partenaires ont aidé des consommatrices de drogues injectables vivant dans des camps et des bidonvilles de Dar es-Salaam. En Côte d’Ivoire, à Abidjan, un partenariat similaire a transféré des fonds à des foyers vulnérables pour assurer leur sécurité alimentaire et nutritionnelle et l'achat de kits sanitaires de base.

Les membres des populations clés et les personnes vivant avec le VIH ont été durement touchées par la riposte à la COVID-19. Tout au long de la pandémie, l’ONUSIDA a défendu les droits des hommes gays et autres hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes, des personnes transgenres, des professionnel-les du sexe, des consommateurs et consommatrices de drogues injectables et des personnes incarcérées.

En avril, le Réseau mondial des projets sur le travail du sexe et l’ONUSIDA ont appelé les pays à prendre immédiatement des actions nécessaires en vue de protéger la santé et les droits des professionnel-les du sexe pendant la pandémie de COVID-19. L’ONUSIDA s’est lancée dans un projet avec la Caribbean Sex Work Coalition afin d’aider les réseaux nationaux à satisfaire les besoins en informations, en prévention du VIH et en assistance sociale des professionnel-les du sexe au cours de la pandémie. « Les régimes de protection sociale doivent inclure les professionel-les du sexe. Beaucoup ont besoin d’une aide financière d’urgence », a déclaré le directeur du bureau sous-régional de l’ONUSIDA dans les Caraïbes.

L’ONUSIDA en Jamaïque a apporté une aide financière pour assurer que l’association Transwave militant pour les droits des personnes transgenres dispose d’équipements de protection personnelle et pour compléter les stocks en colis de ravitaillement. Par ailleurs, l’organisation a veillé à ce que les difficultés rencontrées par la communauté transgenre soient prises en compte dans la riposte à la COVID-19 coordonnée par la société civile engagée dans la lutte contre le VIH dans le pays. « La COVID-19 a révélé au grand jour à quel point les personnes sont vulnérables lorsqu’elles n’ont pas un accès équitable aux opportunités, à la justice et aux soins de santé », a déclaré le conseiller de l’ONUSIDA pour la mobilisation communautaire en Jamaïque. « Le fait que Transwave a continué son action tout au long de cette période est important et une source d’inspiration.

Depuis le début de la pandémie de COVID-19, l’ONUSIDA ne cesse de demander aux gouvernements de respecter les droits humains, de prévenir la violence basée sur le genre et de lutter contre. Au mois de juin, l’ONUSIDA a publié un rapport mettant en avant six actions essentielles en vue de placer l’égalité des sexes au centre de la riposte à la COVID-19 et montrant aux gouvernements comment lutter contre les effets des discriminations et liés au genre de la COVID-19.

« La pandémie de COVID-19 lève le voile sur les discriminations contre lesquelles les femmes et les filles luttent tous les jours de leur vie, de la même manière que le VIH a révélé avant elle des inégalités et des injustices », a déclaré la Directrice exécutive de l’ONUSIDA, Winnie Byanyima, le jour du lancement du rapport.

En août, l’ONUSIDA a enjoint aux gouvernements de protéger les plus vulnérables, en particulier les populations clés exposées à un risque élevé de contamination au VIH, dans un rapport visant à aider les pays à prendre des mesures positives pour lutter contre les violations des droits humains dans le contexte en constante évolution de la COVID-19.

Le mois suivant, l’ONUSIDA publiait un rapport révélant comment des pays aux prises avec la COVID-19 utilisent l’expérience et les infrastructures de la riposte au sida pour garantir une riposte plus solide aux deux pandémies.

En octobre, l’ONUSIDA a émis des recommandations en vue de réduire la stigmatisation et la discrimination au cours des ripostes à la COVID-19 Puisant dans les 40 ans d’expérience de la riposte au sida, ces recommandations reposent sur des informations récentes portant sur des méthodes qui réduisent efficacement la stigmatisation et la discrimination liées au VIH, et les appliquent à la COVID-19. À l’instar de l’épidémie de VIH, la stigmatisation et la discrimination peuvent entraver considérablement les ripostes à la COVID-19. Les personnes qui ont intériorisé ou qui anticipent des comportements stigmatisants auront davantage tendance à éviter les services de santé, à ne pas se faire dépister ou à fermer les yeux sur les symptômes, devenant ainsi des fantômes de la pandémie.

En préparation de l’avenir, l’ONUSIDA a rejoint l’appel lancé en faveur d’un vaccin universel de la COVID-19, un vaccin abordable mis à disposition de toutes et tous.

Notre action

Six concrete measures to support women and girls in all their diversity in the context of the COVID-19 pandemic

Droits en cas de pandémie — Confinements, droits et leçons du VIH dans la réponse précoce à la COVID-19

COVID-19 and HIV: 1 moment, 2 epidemics, 3 opportunities—how to seize the moment to learn, leverage and build a new way forward for everyone’s health and rights

Lutter contre la stigmatisation et la discrimination : Appliquer ce qui fonctionne et a fait ses preuves dans six contextes de la lutte contre la stigmatisation et la discrimination liées au VIH à la réponse à la COVID-19

Feature Story

Fédération de Russie : effets de la COVID-19 sur l’accès aux soins contre le VIH

27 novembre 2020

Une nouvelle étude révèle les répercussions négatives de la pandémie de COVID-19 sur l’accès aux soins contre le VIH dans la Fédération de Russie. Ce document montre par ailleurs une plus grande vulnérabilité au coronavirus et une plus faible propension à faire un test ou à se faire soigner chez les personnes vivant avec le VIH.

Plus d’un tiers des personnes séropositives ayant participé à cette étude ont signalé un impact plus ou moins important sur les services liés au VIH. 4 % d’entre elles ont indiqué avoir connu une interruption de leur thérapie antirétrovirale, car elles n’avaient pas pu accéder à leur traitement et près de 9 % ont déclaré n’avoir pas pu suivre en continu leur traitement de prévention contre la tuberculose. Toutefois, la majorité des personnes interrogées (environ 70 % séropositives) n’ont pas eu de difficultés à obtenir leur thérapie antirétrovirale et 22 % environ ont indiqué s’être fait livrer leurs antirétroviraux à domicile. Plus de 900 personnes, séropositives ou non, vivant dans 68 régions de la Fédération de Russie ont été interrogées pour cette enquête.

« Cette étude apporte des réponses à certaines des questions fondamentales concernant l’impact de la COVID-19 sur les personnes vivant avec le VIH dans notre pays », a déclaré Natalya Ladnaya, responsable et chercheuse principale auprès de l’Institut central de recherche en épidémiologie du service fédéral de surveillance de la protection des droits des consommateurs et du bien-être des personnes (Rospotrebnadzor).

Selon Mme Ladnaya, l’étude confirme qu’il est essentiel que les personnes vivant avec le VIH se protègent contre le nouveau coronavirus. L’équipe de rédaction de l’étude souligne également le besoin de garantir la continuité du traitement du VIH au cours de la pandémie de COVID-19.

« Des résultats encourageants ont permis de limiter les conséquences de la pandémie sur l’accès au traitement du VIH. Beaucoup d’institutions spécialisées ont en effet réussi à s’adapter à cette nouvelle réalité », a expliqué Alexey Mikhailov, directeur de l’observatoire de la Treatment Preparedness Coalition qui a participé à l’étude.

D’après cette enquête, le nombre de personnes présentant les marqueurs de la COVID-19 était quatre fois supérieur chez les personnes interrogées séropositives par rapport aux séronégatives. En revanche, la propension à faire un dépistage du coronavirus était moitié moindre chez les personnes séropositives par rapport aux séronégatives et également plus faible pour ce qui est de se tourner vers une aide médicale, même en cas de symptômes.

La majorité des personnes interrogées vivant avec le VIH et souffrant de la COVID-19 étaient davantage exposées à une contamination au coronavirus à cause de nombreux cas de COVID-19 dans leur environnement, du faible recours aux mesures de protection personnelle et d’une mauvaise appréciation de leur risque personnel face au coronavirus.

Même si plus des deux tiers des personnes interrogées étaient des femmes, la majorité des personnes vivant avec le VIH et souffrant de la COVID-19 étaient des hommes séropositifs depuis plus de 10 ans.

L’équipe de recherche à l'origine de cette étude pointe du doigt la nécessité d’étudier davantage les causes de cette incidence plus forte de la COVID-19 et de la plus faible demande en soins médicaux pour traiter les symptômes du coronavirus chez les personnes vivant avec le VIH.

« La pandémie de COVID-19 continue de toucher tous les aspects de nos vies. Nous devons surveiller étroitement les pandémies concomitantes de COVID-19 et de VIH, mais aussi apporter notre soutien afin de ne pas perdre du terrain au niveau de la riposte au VIH », a déclaré Alexander Goliusov, directeur par intérim de l’équipe de l’ONUSIDA d’appui régional à l’Europe de l’Est et l’Asie centrale.

L’étude a été réalisée par l’Institut central de recherche en épidémiologie Rospotrebnadzor en collaboration avec la Treatment Preparedness Coalition et le soutien de l’ONUSIDA et du Rospotrebnadzor.

Notre action

Nouvelle étude

Feature Story

Stephen Watiti : un cheminement personnel, un exemple pour d’autres

27 novembre 2020

Après quatre décennies ou presque de riposte au VIH, l’accès au traitement du VIH s’est amélioré dans le monde. Aujourd’hui, 26 millions de personnes séropositives suivent un traitement et peuvent ainsi vivre longtemps et en bonne santé. Mais à quoi ressemblent les soins de santé pour une population vieillissante de personnes vivant avec le VIH ?

Séropositif depuis plus de 30 ans, l’Ougandais Stephen Watiti, 66 ans, se pose cette question. 

« Mes besoins vont changer... et, à l’avenir, la plupart des personnes séropositives auront 50 ans ou plus », explique ce médecin renommé du Mildmay Uganda Hospital de Kampala.  

En Afrique orientale et australe, sur les 20,7 millions de personnes vivant avec le VIH, 3,6 millions d’entre elles ont plus de 50 ans.

Le nouveau rapport de l’ONUSIDA pour la Journée mondiale de lutte contre le sida, Prevailing against pandemics by putting people at the centre, appelle à adopter une riposte différenciée au VIH qui permettent d’atteindre plus efficacement les personnes encore oubliées aujourd’hui. Il s’agit entre autres d’étendre l’accès équitable au traitement en proposant des services de santé intégrés centrés sur les individus et adaptés à leur âge. 

Les personnes vivant avec le VIH devraient être accompagnées pour vivre longtemps et en bonne santé et celles de plus de 50 ans doivent bénéficier d’un accès identique à la protection sociale, à l’emploi et à l’intégration sociale.

M. Watiti explique que ce phénomène manque de reconnaissance. « Nous avons beaucoup fait pour le VIH chez les enfants. Par compte, personne n’est formé pour se préparer au VIH chez les personnes âgées », souligne-t-il. 

En 1999, M. Watiti a développé plusieurs maladies opportunistes alors que l’Afrique orientale et australe manquait totalement de traitements, d’un bagage de connaissances et de personnel formé pour lutter contre le VIH. Il a vu la mort de près, une expérience « terrifiante », lorsque son taux de CD4 s’est effondré. Son organisme fragilisé a dû combattre la tuberculose, la méningite cryptococcale et le sarcome de Kaposi... en même temps. 

M. Watiti a commencé un traitement contre le VIH en 2000. Toutefois, à cause de difficultés pour payer et obtenir les antirétroviraux prescrits à cette époque, il n’a pas pu le suivre correctement et est tombé malade suite à cet échec thérapeutique.

En 2003, grâce à un nouveau traitement antirétroviral et au soutien indéfectible d’un membre de l’équipe de conseil de l’AIDS Support Organization en Ouganda, M. Watiti s’est rendu compte qu’il « n’allait plus mourir ».

C’est à ce moment qu’il a ressenti le besoin d’informer et d’inspirer ses patients et patientes vivant avec le VIH. Ni une, ni deux, il s’est remis à travailler.

M. Watiti revient de loin. Malgré les incertitudes liées à son appartenance à une génération vieillissante vivant avec le VIH, M. Watiti entend bien vivre pleinement et continuer à exercer en tant que médecin après ses 70 ans.

« Je vais devoir continuer à prendre ces médicaments, sauf si un remède est trouvé d’ici là », déclare-t-il.

Toutefois, M. Watiti veut savoir ce qui peut être fait pour garantir une bonne qualité de vie aux personnes séropositives sous traitement, ce qui comprend un accès à des services de santé mentale.

Il a abordé ce problème au cours d’un entretien avec la Directrice exécutive de l’ONUSIDA, Winnie Byanyima, à l’occasion du lancement du rapport de l’ONUSIDA pour la Journée mondiale de lutte contre le sida.

Mme Byanyima est d’accord avec lui. « Savoir que l’on devra prendre des médicaments pour le restant de ses jours et que des personnes vivent parfois dans la pauvreté ou cachent leur secret par peur de la stigmatisation peut peser beaucoup sur le bien-être psychologique et émotionnel d’une personne », a-t-elle indiqué. « Les personnes vivant avec le VIH ont besoin d’une offre complète plus large de services qui couvre également la santé mentale. Il serait faux de limiter la riposte au sida uniquement aux médicaments. »

M. Watiti a apporté de l’espoir aux personnes séropositives à un moment où les chances de survie du sida étaient faibles. Il est un exemple de résilience pour les personnes vivant aujourd’hui avec le VIH. 

M. Watiti raconte qu’il a l’impression de s’adresser à lui-même lorsqu’il conseille à ses patientes et patients de dépasser la stigmatisation du VIH et qu’il leur explique l’importance de suivre scrupuleusement leur traitement : « Pour ne rien vous cacher, s'il y a bien une personne que j’ai aidée, c’est moi. »

Press Release

L’ONUSIDA appelle les gouvernements à prendre des actions à l’échelle mondiale et propose des objectifs ambitieux pour le VIH en 2025

Alors que la COVID-19 aggrave le retard pris par la riposte au sida et que les objectifs 2020 ne seront pas atteints, l’ONUSIDA invite de toute urgence les pays à tirer les leçons du financement insuffisant de la santé et à prendre des actions à l’échelle mondiale pour mettre un terme au sida et aux autres pandémies.

GENÈVE, le 26 novembre 2020—Dans un nouveau rapport, L’homme au coeur de la lutte contre les pandémies, l’ONUSIDA appelle les gouvernements à renforcer considérablement leurs investissements en faveur des ripostes aux pandémies et à adopter une série d’objectifs courageux, ambitieux, mais réalisables concernant le VIH. Atteindre ces objectifs, nous permettra de revenir sur le chemin menant à l’éradication du sida en tant que menace pour la santé publique à l’horizon 2030.

La riposte mondiale au sida accusait déjà un retard avant l’arrivée de la pandémie de COVID-19, mais la propagation rapide du coronavirus a encore ralenti les progrès. Les modélisations à long terme des répercussions de la pandémie sur la riposte au VIH indiquent que le nombre de nouvelles infections au VIH et le nombre de décès liés au sida entre 2020 et 2022 augmenteront entre 123 000 et 293 000 cas pour le premier, et entre 69 000 et 148 000 cas pour le second.

« Nous payons au prix fort l’échec collectif de mise en œuvre d'une riposte au VIH exhaustive, respectueuse des droits et centrée sur les personnes, et de son financement adéquat », a déclaré la Directrice exécutive de l’ONUSIDA, Winnie Byanyima. « Réserver la mise en place de programmes uniquement à celles et ceux qu'aura choisis la classe politique ne permettra pas d’inverser le cours de la COVID-19 ou d’éradiquer le sida. Pour que la riposte mondiale tienne ses promesses, nous devons accorder la priorité aux personnes et lutter contre les inégalités qui forment le terreau des épidémies. »

De nouveaux objectifs pour respecter les engagements

Même si certains pays d’Afrique subsaharienne comme le Botswana et l’Eswatini ont accompli des progrès remarquables et atteint, voire dépassé les objectifs fixés pour 2020, nombreux sont encore ceux à accuser un retard. Les pays qui réussissent très bien montrent l’exemple. L’ONUSIDA coopère avec ses partenaires pour intégrer ces leçons dans une série de propositions d’objectifs pour 2025 qui mettent l’accent sur les personnes.

Ces objectifs accordent la priorité à une excellente couverture des services de santé sexuelle et reproductive, ainsi que du VIH, à la suppression des lois et réglementations punitives, et à la lutte contre la stigmatisation et la discrimination. Ils pensent aux personnes, en particulier aux groupes plus exposés et marginalisés : jeunes femmes et filles, ados, professionnel-les du sexe, personnes transgenres, consommateurs et consommatrices de drogues injectables, gays et autres hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes.

Les nouveaux objectifs pour la fourniture de services liés au VIH visent une couverture à 95 % de chaque sous-population de personnes vivant avec le VIH et exposées à un risque élevé. Les gouvernements arriveront à mieux contrôler l’épidémie au sein de leurs frontières en mettant l’accent sur les personnes et en se concentrant sur les zones sensibles.

Les objectifs 2025 nécessitent par ailleurs de créer un environnement propice à une riposte efficace au VIH et incluent des objectifs ambitieux contre la discrimination : moins de 10 % de pays disposant de lois et réglementations punitives, moins de 10 % de personnes séropositives et touchées par le VIH victimes de la stigmatisation et de la discrimination, ainsi que moins de 10 % de personnes victimes d’inégalités et de violences basées sur le genre.

Vaincre les pandémies

La COVID-19 s’est engouffrée dans la brèche causée par le manque d’investissements et d’actions contre le VIH et d’autres pandémies. De fait, la propagation de la COVID-19 aurait pu ralentir davantage et nous aurions pu surmonter son impact si les systèmes de santé et de protection sociale avaient été plus résistants. Le coronavirus nous montre qu’investir dans la santé sauve des vies, mais aussi fournit une base solide à l’économie. Par conséquent, les programmes de santé et du VIH doivent être pleinement financés, aussi bien en période de prospérité que de crise économique.

« Aucun pays ne peut vaincre seul ces pandémies », a ajouté Mme Byanyima. « Un défi d’une telle ampleur ne peut être surmonté qu’en instaurant une solidarité mondiale, en acceptant notre responsabilité partagée et en mobilisant une riposte qui n’oublie personne. Nous pouvons y parvenir en partageant ce fardeau et en travaillant ensemble. »

Il y a toutefois des lueurs d’espoir : la lutte contre la COVID-19 est en train de tirer profit du leadership, des infrastructures et des leçons de la riposte au VIH. Cette dernière a aidé à préserver la continuité des services face à ces difficultés extraordinaires. La riposte des communautés contre la COVID-19 révèle le potentiel inhérent aux coopérations.

Par ailleurs, le monde doit apprendre des erreurs faites au cours de la riposte au VIH lorsque des millions de personnes dans les pays en voie de développement sont mortes en attendant un traitement. Aujourd’hui encore, plus de 12 millions de personnes n’ont toujours pas accès à un traitement contre le VIH et 1,7 million d’infections imputables à l’absence d’accès aux services essentiels ont été enregistrées en 2019.

Tout le monde a droit à la santé. Voici pourquoi l’ONUSIDA milite ardemment en faveur d’un vaccin universel contre la COVID-19. Des vaccins prometteurs contre le coronavirus font leur apparition, mais nous devons faire attention à ce qu’ils ne deviennent pas l’apanage des riches. À cette fin, l’ONUSIDA et ses partenaires appellent les entreprises pharmaceutiques à partager librement leur technologie et leur savoir-faire, ainsi qu’à renoncer à leurs droits sur la propriété intellectuelle afin que le monde puisse produire à très grande échelle et à la vitesse nécessaire les vaccins efficaces pour protéger tout l monde.

Contact

UNAIDS Geneva
Sophie Barton-Knott
tel. +41 79 514 68 96
bartonknotts@unaids.org
UNAIDS Media
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communications@unaids.org

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