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Le quotidien de deux cliniques en Jamaïque pendant la COVID-19

03 novembre 2020

Une femme séropositive se rend au Centre for HIV Research and Education Services (CHARES) à Kingston en Jamaïque. D’habitude, elle reçoit des antirétroviraux pour trois mois, mais pas cette fois-ci. La médecin lui explique que, depuis avril, les pharmacies d’État délivrent des médicaments uniquement pour un mois de traitement.

À une vingtaine de minutes de là en voiture, à la Comprehensive Health Clinic, un homme attend que son nom soit appelé. Il n’utilise pas l'un des bancs en bois réservés aux patients venant consulter pour des questions de santé sexuelle. Il s’assoit un peu plus loin sur un siège et écoute attentivement.

Les prestataires de services du VIH en Jamaïque luttent cette année sur deux fronts : répondre aux nouveaux défis apportés par la COVID-19 et gérer les difficultés chroniques pour assurer leur mission. La directrice pays de l’ONUSIDA, Manoela Manova, souhaitait se faire une meilleure idée des problèmes sur le terrain. Elle a décidé de se rendre sur ces deux sites afin de parler avec tout le monde, depuis l'équipe d'observation du traitement jusqu’aux médecins.

Hébergé dans le University Hospital of the West Indies, le CHARES est un établissement modèle pour le traitement du VIH en Jamaïque. L’année dernière, sur l’île, 79 % des personnes suivant un traitement avaient une charge virale indétectable. Au CHARES, la proportion est encore plus élevée avec 9 patient-es sur 10, dont la charge virale indétectable leur permet de vivre en bonne santé sans contaminer personne.

La COVID-19 a toutefois aussi mis des bâtons dans les roues de ce programme bien établi.

Les capacités dans les laboratoires ont été redirigées en faveur du coronavirus, par conséquent la réception des résultats des tests de la charge virale a pris du retard.

Le CHARES délivrait habituellement des ordonnances pour trois mois à ses patient-es stabilisé-es, mais depuis l’arrivée de la COVID-19, les pharmacies gérées par l’État ne fournissent des médicaments que pour un mois. Cela fait partie de la stratégie du gouvernement pour prévenir les ruptures de stock, car la chaîne d’approvisionnement connaît actuellement des difficultés. Toutefois, pour les personnes sous traitement, cela signifie qu’elles doivent sortir plus souvent pour obtenir leurs médicaments. En réponse, le CHARES a commencé à faire des livraisons à domicile, en particulier pour les personnes âgées qui sont moins enclines à sortir de chez elles à cause du risque présenté par le nouveau coronavirus. 

Par ailleurs, les mesures d’endiguement de la COVID-19 ont augmenté les besoins en assistance psychosociale. La perte de revenus, la fermeture des écoles et les couvre-feux sont des fardeaux supplémentaires auxquels sont confrontés des milliers de foyers jamaïcains, y compris des personnes vivant avec le VIH. Néanmoins, même lorsque des patient-es sont renvoyé-es vers une assistance psychiatrique à l’hôpital central, rares sont celles et ceux à y aller par peur de la discrimination. Et ce n’est pas tout. Depuis que l’hôpital hébergeant le CHARES est devenu un centre de traitement de la COVID-19, certaines personnes ont décidé de ne plus venir.

« Nous avons besoin d’observer et d’évaluer de plus près les difficultés liées à la gestion des patient-es à l’heure actuelle en vue de trouver des solutions », déclare la responsable du programme CHARES, Racquel Brown. « Dans l’idéal, nous aimerions employer quelqu’un pour analyser les données des patient-es afin de prendre de meilleures décisions stratégiques concernant la prise en charge et le traitement. »  

Le Comprehensive Health Centre apporte ses services à de nombreuses personnes vivant avec le VIH ou touchées par d’autres infections sexuellement transmissibles. Ici aussi, il n’est plus possible de fournir un traitement pour plusieurs mois depuis l’arrivée de la COVID-19. Nombre de patient-es demandent une aide alimentaire au cours de cette période. Certain-es avaient leurs antirétroviraux, mais pas de nourriture pour les prendre.  

Mais d’autres problèmes existaient déjà avant la COVID-19. Deux patient-es sur cinq ne viennent pas au rendez-vous de suivi. Certain-es fournissent une mauvaise adresse aux prestataires de services. Et le taux de suppression de la charge virale de la clinique stagne à 70 %, en deçà de la moyenne nationale. Certain-es arrêtent leur traitement contre l’avis de leur médecin.

Mme Manova explique que de nombreuses difficultés rencontrées par les deux établissements sont liées à l’autostigmatisation et à la discrimination, les deux grands défis de la riposte au VIH en Jamaïque. Dans tout le pays, 43 % à peine de toutes les personnes vivant avec le VIH suivaient un traitement en 2019 malgré une couverture plutôt bonne du dépistage.

« La honte, la peur et les préjugés sapent nos efforts, aussi bien avant que pendant l’épidémie de COVID-19 », remarque Mme Manova. « Pour apporter une riposte de santé publique efficace, nous devons bien réfléchir et faire preuve de cohérence afin d’instaurer la confiance auprès des communautés et combattre toute forme de stigmatisation et de discrimination qui empêchent des personnes d’accéder aux soins. »

« Passer du temps avec ces prestataires de soin a été une expérience inspirante et qui m’a donné beaucoup à réfléchir », continue Mme Manova. « La Jamaïque considère à juste titre que le personnel communautaire de santé est essentiel. Ce personnel au sein des communautés comprend des intermédiaires, des équipes de travail social, des conseillers et conseillères pour l'observation du traitement et des responsables de dossiers. Il est tout aussi important que les médecins et le personnel infirmier. Leurs efforts sont essentiels à l’heure actuelle pour répondre aux besoins et aux émotions qui pourraient avoir des répercussions sur le suivi du traitement. »

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Livraisons à domicile d’antirétroviraux en Côte d’Ivoire et au Nigeria

14 juillet 2020

Les restrictions de déplacement et les mesures de confinement actuellement en place pour endiguer la propagation du nouveau coronavirus en Côte d’Ivoire et au Nigeria affectent la vie de nombreuses personnes vivant avec le VIH. Afin de limiter leur impact, l’International Community of Women Living with HIV (ICW) West Africa coopère avec des établissements de santé afin d’organiser des livraisons à domicile de traitement entre autres pour le VIH.

Pour fonctionner, ce service recrute des pharmaciennes communautaires qui vont chercher et livrent des antirétroviraux et d’autres médicaments aux personnes, en particulier aux adolescentes et aux jeunes femmes, qui ne peuvent pas obtenir elles-mêmes leur traitement. L’initiative de l’ICW et de son partenaire, Positive Action for Treatment Access (PATA), comptent aujourd’hui 59 femmes séropositives qui travaillent en tant que pharmaciennes communautaires. Ces dernières se rendent dans des zones semi-urbaines et rurales difficiles d’accès et œuvrent pour garantir que personne n’est oublié à cause de la crise de la COVID-19.

Dans le cadre de cette action, l’Institute of Human Virology Nigeria fournit les médicaments, la PATA s’occupe de la logistique avec l’aide de l’Open Society Initiative for West Africa (OSIWA) et l’ICW West Africa est responsable des livraisons à domicile.

« J’ai volontiers accepté ce travail, car, étant moi-même séropositive, je sais d’expérience ce que cela veut dire de ne plus avoir d’antirétroviraux et de voir apparaître des souches multirésistantes dont l’effet sur le long terme pourrait être pire que la COVID-19 », a déclaré Queen Kennedy, une pharmacienne communautaire au Nigeria.

Au Nigeria, les pharmaciennes communautaires apportent leurs services dans trois états très touchés par la COVID-19 (Lagos, le territoire de la capitale fédérale et Oyo) et couvrent 26 établissements de santé. En Côte d’Ivoire, elles travaillent avec neuf établissements de santé dans trois provinces. Outre les livraisons de médicaments, les pharmaciennes communautaires sensibilisent aussi les adolescentes et les femmes vivant avec le VIH aux mesures de prévention de la COVID-19, comme l’éloignement physique, le port du masque et le lavage fréquent des mains.

« Une de nos missions consiste à garantir un accès à des services de santé de qualité pour les adolescentes, les jeunes femmes et les populations clés vivant avec le VIH. La seule différence ici, c’est que nous fournissons ces services dans une situation d’urgence en mettant notre propre santé en jeu », explique Reginald Assumpta Ngozika, directrice régionale de l’ICW West Africa.

Par ailleurs, ce partenariat permet à l’ICW West Africa d’assurer l’accès à des antirétroviraux à deux ressortissantes étrangères vivant avec le VIH qui ne peuvent plus quitter le Nigeria à cause de la fermeture des frontières. À court de médicaments, ces deux femmes reçoivent l’aide des pharmaciennes communautaires de l’ICW qui vont chercher et livrent leur traitement à Lagos et dans l’État des rivières.

« Merci à ICW West Africa de me permettre de suivre mon traitement alors que le Nigeria est confiné à cause de la COVID-19, » a déclaré l'une des bénéficiaires.

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Objectifs 2020 : des avancées disparates. Le rapport de l’ONUSIDA sur l’épidémie mondiale de sida fait état d’un échec accentué par la COVID-19

Depuis 2015, 3,5 millions d’infections au VIH et 820 000 morts supplémentaires liés au sida sont imputables à des objectifs non atteints. Elles auraient été évitées si les objectifs 2020 avaient été réalisés. La riposte pourrait également revenir dix ans en arrière au moins, si la pandémie de COVID-19 interrompt gravement les services de lutte contre le VIH.

GENÈVE, 6 juillet 2020Un nouveau rapport de l’ONUSIDA relate des avancées notables, mais marquées par de grands écarts, en particulier dans le déploiement de l’accès à la thérapie antirétrovirale. La disparité des avancées d’un pays à l’autre et au sein d’un même pays empêchera d’atteindre les objectifs mondiaux de la riposte au VIH fixés pour 2020. Le rapport Agissons maintenant avertit même de la perte d’avancées et de la stagnation du progrès si nous ne faisons rien. Il souligne l’urgence pour les pays de redoubler d’efforts et d’agir sans tarder pour soigner les millions de personnes laissées de côté.

« Nous devrons mener des actions efficaces chaque jour de la décennie à venir pour remettre le monde sur la voie des objectifs 2030 et mettre fin à l’épidémie du sida », a déclaré Winnie Byanyima, directrice exécutive de l’ONUSIDA. « Des millions de vies ont été sauvées, en particulier des vies de femmes en Afrique. Les nombreuses avancées enregistrées doivent être partagées avec toutes les communautés du monde. La stigmatisation et la discrimination ainsi que les inégalités généralisées sont autant d’obstacles à surmonter pour mettre fin à l’épidémie de sida. Les pays doivent écouter les preuves apportées, prendre leurs responsabilités et défendre les droits humains. »

Quatorze pays ont atteint le triple objectif 90-90-90 du traitement contre le VIH (90% des personnes vivant avec le VIH connaissent leur statut sérologique ; 90% des personnes se sachant séropositives suivent un traitement antirétroviral ; 90% des personnes sous traitement antirétroviral présentent une charge virale indétectable). Alors qu’il affiche l’un des taux de prévalence parmi les plus élevés au monde, 27 % en 2019, l’Eswatini fait partie de ces pays et a même déjà dépassé ces objectifs pour atteindre le suivant : 95-95-95.

Le déploiement de la thérapie antirétrovirale a sauvé des millions de vies et évité des millions de nouvelles infections. Pourtant, 690 000 personnes sont mortes de maladies opportunistes liées au sida l’an dernier. 12,6 millions sur les 38 vivant avec le VIH n’avaient pas accès au traitement vital.

« Le sida n'est pas terminé en Côte d'Ivoire. Nous devons accélérer la mise sous traitement des personnes vivant avec le VIH et intensifier la recherche des perdus de vue. », a affirmé Eugène Aka Aouélé, Ministre de la Santé et de l'Hygiène Publique de Côte d'Ivoire.

Le monde a accumulé un grand retard dans la prévention de nouvelles infections au VIH. 1,7 million de personnes a contracté le virus, soit plus du triple de l’objectif mondial. On constate des progrès en Afrique orientale et australe, où les nouvelles infections au VIH ont reculé de 38 %, depuis 2010. Ces chiffres contrastent dramatiquement avec ceux d’Europe de l’Est et d’Asie centrale, où les nouvelles infections au VIH ont explosé de 72 % depuis 2010. Leur nombre a également bondi de 22 % au Moyen-Orient et en Afrique du Nord et de 21 % en Amérique latine.

Le rapport Agissons maintenant fait état d’avancées disparates délaissant trop de personnes vulnérables. 62 % environ des nouvelles infections au VIH concernent les populations clés et leurs partenaires sexuel-les, comme les gays et autres hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes, les professionnel-les du sexe, les consommatrices et consommateurs de drogues et la population incarcérée, alors même qu’elles ne représentent qu’une très faible part de la population globale.

La stigmatisation, la discrimination, les autres inégalités sociales et l’exclusion forment autant d’obstacles stratégiques. Les populations marginalisées qui redoutent le jugement, la violence ou les arrestations rencontrent des difficultés à accéder aux services de santé sexuelle et de la reproduction, notamment en lien avec la contraception et la prévention du VIH. La stigmatisation des personnes vivant avec le VIH demeure monnaie courante. Au moins 82 pays criminalisent une forme de transmission du VIH, l’exposition au virus ou la non-divulgation de son statut sérologique. Le commerce du sexe relève du Code pénal dans au moins 103 pays, et pas moins de 108 pays criminalisent la consommation ou la possession de drogue destinée à une consommation personnelle.

Les femmes et les filles en Afrique subsaharienne continuent de former la majeure partie de la population concernée. Elles représentent 59 % des nouvelles infections dans la région en 2019. 4 500 adolescentes et jeunes femmes entre 15 et 24 ans contractent le VIH chaque semaine. Les jeunes femmes comptent pour 24 % des nouvelles infections au VIH en 2019, alors même qu’elles ne forment que 10 % de la population en Afrique subsaharienne.

Cependant, lorsque des services exhaustifs de lutte contre le VIH sont accessibles, le taux de transmission chute littéralement. Une couverture efficace a réduit les inégalités et le taux d’incidence des nouvelles infections au VIH en Eswatini, au Lesotho et en Afrique du Sud. Elle combine les options de prévention comme le soutien socio-économique des jeunes femmes et une couverture de traitement étendue permettant d’obtenir une charge virale indétectable chez des populations jusque là délaissées.

La pandémie de COVID-19 a lourdement perturbé la riposte au sida et pourrait continuer sur sa lancée. Une interruption totale de six mois du traitement contre le VIH entraînerait plus de 500 000 morts supplémentaires en Afrique subsaharienne l’année prochaine (2020-2021). Ce revers ramènerait le taux de mortalité lié au sida dans la région à celui de 2008. Une interruption, ne serait-ce que de 20 %, provoquerait 110 000 morts supplémentaires.

Jeanne Gapiya, Présidente de l'Association Nationale de Soutien aux Séropositifs et malades du sida au Burundi souligne que « Mettre fin à la pandémie de COVID-19 dès 2020 et à celle de VIH comme enjeux de santé public à l’horizon 2030 ne constituent pas deux combats, mais un seul et même combat : le combat pour mettre fin aux inégalités et œuvrer pour le plein respect des droits humains de toutes et de tous. »  

Pour lutter contre les épidémies conjuguées de VIH et de COVID-19, l’ONUSIDA et ses partenaires mènent une campagne mondiale en faveur d’un vaccin universel contre la COVID-19. L’appel a déjà reçu la signature de 150 responsables et spécialistes du monde entier. Il exige que tous les vaccins, traitements et tests soient libres de brevet, produits en masse et distribués gratuitement et équitablement à l’ensemble de la population.

L’ONUSIDA presse également les pays à augmenter leurs investissements pour combattre ces deux maladies. Les investissements pour riposter au VIH ont chuté de 7 % entre 2017 et 2019 et représentent 18,6 milliards de dollars US. Ce revers signifie qu’il manque 30 % au budget de 26,2 milliards de dollars US nécessaire à une riposte efficace au VIH pour 2020.

« Nous ne laisserons pas les pays pauvres passer en dernier. La protection contre ces virus mortels ne doit pas dépendre de votre compte en banque ni de la couleur de votre peau », insiste Mme Byanyima. « Nous ne pouvons pas puiser dans les financements d’une maladie pour en soigner une autre. Le VIH et la COVID-19 doivent bénéficier de financements exhaustifs pour éviter la perte massive de vies humaines. »

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Rapport

Fiche d'information

Diapositives clés sur les données épidémiologiques

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Apporter une aide aux foyers touchés par la COVID-19 en Côte d’Ivoire

01 juillet 2020

En Côte d’Ivoire, des miliers de foyers vulnérables d’Abidjan ont bénéficié d’une initiative commune prenant la forme d’un transfert d’argent pour acheter de la nourriture et pour assurer leur sécurité alimentaire, ainsi que d’une distribution de kits d’hygiène au cours de la pandémie de COVID-19. 

Les restrictions de mouvement imposées pour endiguer la propagation du nouveau coronavirus en Côte d’Ivoire fragilisent considérablement la capacité de subsistance de la population, ce qui se traduit par un retour préoccupant du spectre de la faim. Pour les personnes vivant avec le VIH, la malnutrition et l’insécurité alimentaire réduisent l'observance du traitement contre le VIH, affectent leur santé et augmentent la transmission du VIH, car l’arrêt de la thérapie peut se traduire par une hausse de la charge virale d’une personne, ce qui à son tour augmente le risque de transmission. L’insécurité alimentaire peut également favoriser les comportements à risque liés au VIH et potentiellement exposer la population à un risque d’infection plus élevé.

Le partenariat entre le Programme alimentaire mondial, l’ONUSIDA et la Fondation Magic System, une organisation non gouvernementale œuvrant dans le domaine de l’éducation, de la santé, de l’environnement et de la culture, propose des transferts en espèces de 51 000 francs CFA (environ 80 €) par foyer pour couvrir les besoins alimentaires pour deux mois. Elle distribue également des kits d’hygiène et des équipements de protection pour limiter la transmission de la COVID-19 et fournit des conseils de nutrition.

« Le transfert d’argent m’a permis d’acheter des médicaments pour trois mois et de faire des réserves de riz pour ma famille. Cela m’a donné la force de continuer et j’ai retrouvé le sourire », déclare une bénéficiaire.

La priorité est donnée aux ménages dirigés par les femmes de même que les ménages comprenant des femmes enceintes et mères allaitantes, des enfants en bas âge, des personnes âgées, des personnes handicapées ainsi que des personnes vivant avec le VIH.

« L’ONUSIDA et le Réseau ivoirien de personnes vivant avec le VIH travaillent avec nombre de partenaires : des maires, des organisations non gouvernementales, la Croix-Rouge, des mosquées, des églises, des leaders communautaires, des personnalités des quartiers et des chefs traditionnels. Ces coopérations facilitent l’accès en particulier aux personnes vulnérables vivant avec le VIH », explique la Directrice pays de l’ONUSIDA pour la Côte d’Ivoire, Brigitte Quenum.

« La crise sanitaire force certains foyers à adopter des stratégies alimentaires aux conséquences irréversibles, comme vendre leurs biens ou emprunter de l’argent pour couvrir leurs besoins alimentaires. L’aide alimentaire sous forme de transferts d’espèces renforce la résilience des ménages vulnérables et protège leurs moyens de subsistance. Le transfert d’argent offre la possibilité d’avoir une alimentation variée et équilibrée contribuant à une bonne santé, tout en laissant les bénéficiaires la possibilité de choisir », indique Adeyinka Badejao, représentante du Programme alimentaire mondial en Côte d’Ivoire.

L’assistance aux foyers vulnérables, en particulier ceux accueillant des membres des populations clés ou des personnes vivant avec le VIH, devrait bientôt bénéficier d'une nouvelle série d'aides. L’objectif de cette seconde vague consistera à évaluer rapidement les besoins des personnes vivant avec le VIH au cours de la pandémie de COVID-19 à partir d’une enquête réalisée par le Réseau de personnes vivant avec le VIH avec le soutien de l’ONUSIDA, et à tirer des leçons de la première série d’aides.

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Disponibilité et prix des antirétroviraux : impact de la COVID-19 et atténuation des risques

Une étude de l’ONUSIDA montre que l’impact de la COVID-19 sur la production et la logistique pourrait avoir des conséquences considérables sur l’approvisionnement en thérapie antirétrovirale dans le monde entier. Des mesures peuvent néanmoins être prises dès à présent pour en limiter les effets

GENÈVE, le 22 juin 2020— Une nouvelle analyse de l’ONUSIDA met en lumière les répercussions potentielles de la pandémie de COVID-19 sur l’approvisionnement en antirétroviraux génériques utilisés pour soigner le VIH dans les pays à revenu faible et intermédiaire du monde entier.

Cette étude révèle que les mesures de confinement et les fermetures de frontières imposées pour enrayer la COVID-19 affectent aussi bien la production que la distribution de médicaments, ce qui pourrait augmenter leur coût et poser des problèmes d’approvisionnement, voire provoquer des ruptures de stock dans les deux prochains mois.

« Il est indispensable que les gouvernements élaborent sans attendre des stratégies pour pallier l’éventualité et les répercussions liées à une augmentation des prix et à une disponibilité limitée des antirétroviraux », a déclaré la Directrice exécutive de l’ONUSIDA, Winnie Byanyima. « J’appelle les gouvernements et les acheteurs de médicaments utilisés dans le traitement du VIH à agir sans attendre afin de garantir que les personnes suivant une thérapie puissent la poursuivre. Cela permettra de sauver des vies et d’empêcher les nouvelles infections au VIH. »

En juin 2019, on recensait 24,5 millions de personnes suivant une thérapie antirétrovirale. Une interruption de leur traitement mettrait en danger des millions de personnes, aussi bien elles-mêmes que des tiers à cause de l’augmentation du risque de transmission du VIH. Une simulation récente portant uniquement sur l’Afrique subsaharienne est arrivée à la conclusion qu’une interruption de six mois de la thérapie antirétrovirale pourrait se traduire par 500 000 décès supplémentaires liés au sida.

La production d’antirétroviraux est affectée à plusieurs titres. D’une part, le ralentissement considérable du transport aérien et maritime freine la distribution de matières premières et d’autres produits, comme les matériaux d’emballage, dont les entreprises pharmaceutiques ont besoin pour fabriquer les médicaments. D’autre part, l’éloignement physique et le confinement restreignent également la disponibilité des ressources humaines sur les sites de production. La pénurie combinée de matières premières et de personnel pourrait provoquer des problèmes d’approvisionnement et une pression sur les prix dans les mois à venir. Une telle situation toucherait en particulier certains régimes de traitement de première instance et ceux pour les enfants.    

Un concours de circonstances aggrave la pression sur les coûts généraux des antirétroviraux finaux. L’augmentation des frais généraux et de transport, la nécessité de trouver de nouvelles sources d’approvisionnement pour les matières premières essentielles et les substances pharmaceutiques actives, ainsi que les fluctuations monétaires engendrées par le choc économique attendu se combinent pour tirer vers le haut le prix de certains traitements antirétroviraux. On estime qu’une augmentation de 10 à 25 % de ces éléments pourrait alourdir de 100 à 225 millions de dollars la facture annuelle des antirétroviraux en provenance d’Inde. Lorsque l’on pense qu’en 2018 le déficit du financement de la lutte contre le VIH dépassait les 7 milliards de dollars, le monde ne peut pas se permettre qu’une charge supplémentaire s’abatte sur les investissements de la riposte au sida.

L’ONUSIDA et ses partenaires œuvrent toutefois pour limiter cet impact. Le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme (Fonds mondial) fournit un financement immédiat pouvant atteindre 1 milliard de dollars afin d’aider les pays à lutter contre la COVID-19. Par ailleurs, il permet aussi aux bénéficiaires n’appartenant pas au Fonds mondial d’utiliser sa plateforme d’approvisionnement. Le Plan d’urgence du président des États-Unis pour la lutte contre le sida, quant à lui, encourage la continuité des soins contre le VIH, la mise en place de nouvelles stratégies comme la télémédecine et une certaine souplesse concernant les exigences de reporting, ainsi que de réallocation du personnel et des financements des programmes. De son côté, l’Organisation mondiale de la Santé compile, échange et analyse les informations sur les services de lutte contre le VIH touchés. Elle coopère aussi avec les fabricants d’antirétroviraux pour ce qui est de l’approvisionnement d’urgence et avec les pays pour les inviter à choisir d’autres produits disponibles de qualité équivalente et à envisager des mesures possibles de limitation de l’impact. Pour finir, l’ONUSIDA coordonne les efforts pour surmonter les difficultés de gestion de l’approvisionnement en thérapie antirétrovirale provoquées par la riposte à la COVID-19.

Le rapport fournit aux gouvernements et aux fournisseurs une liste de recommandations concernant une action coordonnée afin de résoudre ces problèmes et de minimiser leur impact sur les chaînes d’approvisionnement et les prix. Une gestion efficace des stocks actuels et futurs d’antirétroviraux permettrait en effet d’assurer l’approvisionnement de toute personne nécessitant un traitement.

L’analyse de l’ONUSIDA a recueilli des informations auprès des huit fabricants d’antirétroviraux génériques en Inde qui représentent à eux seuls plus de 80 % de la production mondiale d’antirétroviraux. Cette étude a également pris en compte les services gouvernementaux dans sept autres pays producteurs d’antirétroviraux, qui assurent la majorité de la production nationale d’antirétroviraux génériques dans les pays à revenu faible et intermédiaire.

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Limiter l’impact de la COVID-19 auprès des populations clés

04 juin 2020

La pandémie de COVID-19 touche tout le monde, y compris les populations clés exposées à un risque élevé de contamination au VIH. Les perturbations occasionnées par la COVID-19 menacent d’anéantir les progrès réalisés contre d’autres maladies infectieuses, dont le VIH. C’est dans ce contexte que s’inscrit un nouveau rapport publié par FHI 360 en collaboration avec l’ONUSIDA. Ce document fournit des conseils sur la manière de limiter l’impact de la COVID-19 auprès des populations clés.

« Ces lignes directrices mettent l’accent sur les populations clés. Elles viennent ainsi s’ajouter aux efforts en cours pour protéger l’accès aux services et aux produits de prévention du VIH, aux services de santé sexuelle et de planification familiale, à la prévention de la violence basée sur le genre et aux activités de conseil, de dépistage et de traitement du VIH au cours de la pandémie de COVID-19 », a déclaré la coordinatrice de la Global HIV Prevention Coalition auprès de l’ONUSIDA, Paula Munderi. « Il est vital de préserver les services essentiels du VIH à destination des populations clés et de promouvoir la santé et le bien-être du personnel et des membres des communautés au cours de la pandémie de COVID-19 afin de ne pas perdre les progrès chèrement acquis pendant la riposte au sida. »

Le rapport fournit des conseils pratiques sur la manière d’éviter une interruption des services apportés aux personnes séropositives et aux populations clés. Son objectif est ainsi d’aider les acteurs mettant en place les programmes à poursuivre leur travail.

« Les populations clés sont particulièrement vulnérables aux interruptions de services du VIH et à d’autres dangers au cours de la pandémie de COVID-19. Nous demandons instamment des solutions reposant sur les droits qui préservent ou améliorent l’accès des populations clés aux services de lutte contre le VIH tout en minimisant l’exposition potentielle à la COVID-19 et en promouvant la sécurité des personnes. Ces solutions doivent encourager l’éloignement physique et la décongestion des établissements de santé, tout en prenant en compte la situation réelle des populations clés », a indiqué Rose Wilcher du FHI 360.

Ce rapport propose des solutions pratiques dans trois grands domaines.

Le premier concerne la protection des prestataires et des membres des communautés face à la COVID-19. Les services du VIH ne pourront continuer d’être assurés au cours de la pandémie de COVID-19 que si des mesures sont prises pour empêcher toute contamination au coronavirus du personnel, des prestataires et des bénéficiaires des programmes. Ces services peuvent comprendre un renvoi vers un dépistage et des soins pour la COVID-19, ainsi que vers des solutions de protection de la santé mentale des prestataires et des bénéficiaires.

Le second domaine consiste à assurer un accès sans danger et pérenne aux services et aux produits liés au VIH. Les programmes du VIH peuvent ainsi intégrer des mesures d’éloignement physique, proposer des consultations en ligne et fournir des ordonnances pour plusieurs mois de traitement. Quant au travail de proximité auprès des communautés, il devrait continuer en personne lorsque c’est possible.

Le troisième et dernier domaine abordé par ce rapport porte sur le suivi de la continuité des services et sur l’amélioration des résultats. Des perturbations étant inévitables, les programmes du VIH devront ajuster leurs systèmes de suivi et d’évaluation afin de permettre des analyses régulières de la continuité des services du VIH et de l’impact de la COVID-19 sur les programmes du VIH et sur leurs bénéficiaires. Pourquoi ne pas établir des systèmes d’information stratégique conformes aux mesures d’éloignement physique, par exemple en virtualisant la collecte de données et les outils de reporting.

« La pandémie de COVID-19 ne devrait pas être utilisée comme excuse pour ralentir les efforts de la riposte mondiale au VIH auprès des populations clés. Au contraire ! Cette pandémie est le moment de tirer des leçons de notre action pour mettre fin au sida. C’est aussi l’occasion de délester les systèmes de santé mis à rude épreuve par la COVID-19 en apportant un financement complet aux organisations communautaires dirigées par des hommes gays et bisexuels, des toxicomanes, des professionnel-les du sexe et des personnes transgenres en vue de garantir un meilleur accès aux services du VIH pour les populations clés », a indiqué le directeur de MPact, George Ayala.

Le rapport a été rédigé par FHI 360 dans le cadre du projet Meeting Targets and Maintaining Epidemic Control (EpiC) qui jouit du soutien de l’USAID et du Plan d’urgence du président des États-Unis pour la lutte contre le sida. L’ONUSIDA et ses partenaires ont fourni des informations et des conseils.

RESSOURCES ANNEXES

 

Strategic Considerations for Mitigating the Impact of COVID-19 on Key-Population-Focused HIV Programs (Analyse stratégique en vue de limiter l’impact de la COVID-19 sur les programmes du VIH destinés aux populations clés, en anglais)

 

FHI 360: Five strategies for preserving key population-focused HIV programmes in the era of COVID-19 (FHI 360 : cinq stratégies pour préserver les programmes du VIH destinés aux populations clés à l’heure de la COVID-19, en anglais)

 

Global HIV Prevention Coalition

 

Les droits humains aux temps du COVID-19 — Les leçons du VIH pour une réponse efficace, et dirigée par la communauté

 

Lessons from HIV prevention for preventing COVID-19 in low- and middle-income countries (Enseignements tirés de la prévention du VIH permettant d’empêcher la propagation de la COVID-19 dans les pays à revenu faible et intermédiaire)

 

Condoms and lubricants in the time of COVID-19 (Préservatifs et lubrifiants à l’heure de la COVID-19, en anglais)

 

Maintaining and prioritizing HIV prevention services in the time of COVID-19 (Maintenir les services de prévention du VIH et leur donner la priorité à l’heure de la COVID-19, en anglais)

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Leçons tirées du VIH applicables à la COVID-19 au Sénégal

03 juin 2020

Quatre décennies de riposte à l’épidémie de VIH ont fourni une expérience considérable venant étayer l’importance d’une approche basée sur les droits de l’homme à chaque épidémie. L’ONUSIDA s’est entretenue avec Abdoulaye Ka, responsable des questions relatives aux droits humains au sein du Conseil national de lutte contre le sida (aussi connu sous l’acronyme CNLS au Sénégal), au sujet des leçons que le CNLS a tirées de la riposte au VIH et qui peuvent s’appliquer à la lutte contre la COVID-19.

Comment le Sénégal lutte-t-il contre la stigmatisation et la discrimination au cours de la pandémie de COVID-19 ?

L’expérience de lutte contre la stigmatisation et la discrimination liées aux services du VIH a permis au CNLS d’attirer l’attention du comité national de gestion de la COVID-19 et de l’opinion publique sur l’importance de mettre en place des supports de communication adaptés aux différentes communautés. Impliquer les communautés touchées dans la définition, la mise en place et le suivi des programmes de la COVID-19 contribue à réduire la stigmatisation gravitant autour de la maladie.

Le Secrétaire exécutif du CNLS s’est exprimé plusieurs fois pour expliquer combien nous devons simplifier les messages destinés aux communautés, y compris en les aidant à proposer leur propre riposte.

L’unité de soin psychosocial de Dakar jouit également du soutien du CNLS pour tirer des leçons des expériences liées au VIH, ainsi qu’à la stigmatisation et à la discrimination dans son travail contre la COVID-19.

Quelles mesures sont prises pour lutter contre les conséquences socioéconomiques de la COVID-19 au Sénégal ?

Dans sa volonté de contrer l’impact socioéconomique de la COVID-19 pour les personnes et les foyers, le Sénégal a mis en place un programme de résilience économique et social et a réservé un budget de 1 000 milliards de francs CFA (env. 1,5 milliard d’euros) afin de venir en aide aux secteurs économiques les plus touchés par la crise et d'apporter une aide alimentaire aux plus vulnérables. Au total, 59 milliards de francs CFA (env. 90 millions d’euros) ont été assignés à l’achat de vivres pour un million de foyers éligibles.

Le CNLS coopère en particulier avec l’ONU Femmes en vue d’augmenter la résilience des femmes vivant avec le VIH en leur distribuant de la nourriture et des kits d’hygiène.

De quelle manière la riposte à la COVID-19 du Sénégal répond-elle aux besoins spécifiques des personnes vivant avec le VIH ?

Le pays est en train de passer à la délivrance d’ordonnances correspondant à plusieurs mois de thérapie antirétrovirale, conformément à la ligne directrice de l’Organisation mondiale de la Santé, afin de répondre aux besoins identifiés par le réseau national de personnes vivant avec le VIH. Nous collaborons avec des prestataires de services et des communautés pour évaluer les besoins et éviter les ruptures de stock.  

Par ailleurs, le CNLS a mis en place un numéro vert pour les personnes vivant avec le VIH au Centre de traitement ambulatoire de Dakar. Il anime aussi un réseau sur WhatsApp regroupant l'ensemble des responsables de centres de soin de thérapie antirétrovirale et leur apporte des recommandations sur la manière d’adapter la fourniture de soins aux personnes vivant avec le VIH, y compris pour ce qui est de la délivrance de médicaments pour au moins trois mois de traitement contre le VIH.

Quel est le rôle des organisations communautaires ?

Les organisations et les réseaux communautaires sont depuis longtemps un pivot de la riposte au sida. Ils sont essentiels pour sensibiliser, informer, balayer les idées reçues et lutter contre les fausses informations, mais aussi pour fournir des services aux populations marginalisées et vulnérables.

Aujourd’hui plus que jamais, il faut soutenir les acteurs communautaires dans leurs efforts pour innover et pour être reconnus en tant que prestataires de services essentiels pour le VIH comme pour la COVID-19.

Les prestataires communautaires ont innové rapidement dans le contexte de la COVID-19 au Sénégal en adoptant un système de prise de rendez-vous qui limite le nombre de personnes présentes en même temps dans un établissement et en proposant des sessions de formation en ligne.

Le CNLS apporte à l’heure actuelle un soutien logistique aux personnes vivant avec le VIH pour la distribution d’antirétroviraux assurée par les communautés.

Le droit à l’information est inscrit dans la constitution du Sénégal. Quel est son rôle dans la prévention et la protection des épidémies ?

Le CNLS a rédigé et diffusé très rapidement des messages, des communiqués de presse et des bannières sur les réseaux sociaux afin d’attirer l’attention sur les mesures préventives à prendre contre la COVID-19, en particulier pour les personnes vivant avec le VIH. Nous avons également informé en temps réel les personnes séropositives concernant les nouvelles connaissances sur le VIH et la COVID-19.

Les informations ont été énoncées dans des termes simples et servent aussi à lutter contre les fausses informations/la désinformation qui peuvent entraver l’accès aux services de santé, y compris de vaccination, qui sont utiles pour préserver la santé des personnes, notamment des enfants vivant avec le VIH.

Press Statement

L’ONUSIDA rend hommage à la vie et à l’œuvre de Larry Kramer, un militant de la première heure de la cause du sida

L’ONUSIDA est triste d’annoncer la disparition à l’âge de 84 ans de Larry Kramer, le fondateur de Gay Men’s Health Crisis et d’ACT UP et dramaturge à l’œuvre plusieurs fois récompensée

GENEVE, le 28 mai 2020La grande famille de la cause du sida a perdu l'une de ses figures emblématiques de la première heure, Larry Kramer, qui s’est éteint le 27 mai 2020 à New York. M. Kramer a été l’un des premiers à tirer la sonnette d’alarme aux États-Unis d’Amérique concernant la progression de l’épidémie de sida. Toute sa vie, il a mobilisé activement pour accélérer la recherche sur un traitement et pour aider les personnes vivant avec le VIH.

« Larry Kramer était une figure de proue et un militant remarquable dont les actions ont permis de sauver la vie de millions de personnes vivant avec le VIH à travers le monde », a déclaré la Directrice exécutive de l’ONUSIDA, Winnie Byanyima. « Il était engagé et osait donner des coups de pied dans la fourmilière pour faire bouger les choses. Il n’avait pas peur de provoquer et de choquer les leaders et les personnalités afin de provoquer une réaction. Attirer l’attention des médias et l’action politique sur la situation sur le terrain était nécessaire à l’époque et l’est encore souvent aujourd’hui. »

En 1982, furieux de voir ses amis mourir de la maladie, M. Kramer cofonde Gay Men’s Health Crisis (GMHC) afin d’accélérer l’action de la communauté scientifique et du gouvernement. La GMHC est alors la première organisation à apporter un soutien aux personnes vivant avec le VIH et touchées par le virus. Sa ligne info-sida reçoit dès son premier jour plus de 100 appels de personnes cherchant des conseils et de l’aide. Depuis son siège à New York, la GMHC continue aujourd’hui de lutter pour mettre un terme à l’épidémie de sida et améliorer la vie de toutes les personnes touchées.

En 1987, M. Kramer aide ACT UP, l’AIDS Coalition to Unleash Power, à voir le jour. Ce groupe adopte une approche radicale dans la lutte contre le sida. Il organise des manifestations, des marches de protestation et des « die-ins » (s’allonger par terre) dans des laboratoires pharmaceutiques, des églises, à Wall Street et sur Broadway et dans des institutions gouvernementales. Les campagnes d’ACT UP permettent d’accélérer les avancées de la recherche de médicaments expérimentaux pour le traitement du VIH et de les rendre disponibles plus rapidement et de manière plus équitable, ainsi qu’à un prix abordable. Aujourd’hui, ACT UP est un groupe politique citoyen international qui œuvre pour mettre un terme au sida et pour améliorer la vie des personnes vivant avec le VIH et touchées par le virus que ce soit en agissant directement, par le biais de la recherche médicale, du traitement et du militantisme, mais aussi en luttant pour changer la législation et les politiques publiques.

M. Kramer était également un dramaturge et un écrivain, ainsi qu’une grande figure de la lutte pour les droits des gays. Il a été récompensé à plusieurs reprises pour ses scénarios et ses pièces de théâtre. Il a ainsi reçu un Tony Award pour sa pièce autobiographique, « The Normal Heart » qui raconte l’histoire de la crise du sida dans le New York du début des années 1980.

L’ONUSIDA exprime sa grande tristesse et apporte ses condoléances à son époux et à tous ceux et celles qui l’ont connu et aimé. Larry Kramer laisse un grand vide derrière lui.

Contact

UNAIDS Media
tel. tel. +41 22 791 4237
communications@unaids.org

Press centre

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Feature Story

Hommage à Charles Domingo Noubissi

01 mai 2020

« Le baobab est tombé. » Voilà le message écrit sur un fond noir qu’a publié Francine Nganhale sur sa page Facebook le 30 avril 2020.

Son mari, Charles Domingo Noubissi, venait de s’éteindre.

La nouvelle en a surpris plus d’un, car M. Noubissi était habité d’un tel esprit combattif. Il avait des problèmes de santé, mais il manquait rarement une réunion pour militer en faveur de la riposte au VIH.

En tant que président du conseil d’administration du réseau camerounais des associations de personnes vivant avec le VIH, il était un pilier de la riposte au sida dans son pays et dans la région.  

Il nous manquera beaucoup et nous le remercions pour toutes ces années de leadership et d’engagement et pour avoir été un champion de la riposte dirigée par les communautés.

L’ONUSIDA a eu le plaisir d’interviewer Charles Noubissi et sa femme en 2019. Cet entretien a révélé deux personnes vivant avec le VIH qui gardaient la tête haute. Vous trouvez ici cet article :

Avoir le droit de communiquer son statut sérologique

Avoir le droit de communiquer son statut sérologique

Mettre à jour

Les ripostes au VIH oublient souvent les personnes avec un handicap

12 mai 2020

Le handicap touche 1 milliard de personnes dans le monde. La majorité d’entre elles vit dans des pays à revenu faible et intermédiaire et fait face à de nombreuses difficultés, ce qui se traduit par des inégalités. Elles sont surreprésentées chez les personnes vivant dans la pauvreté et parmi les populations clés touchées par le VIH. Elles sont moins impliquées dans la vie sociale, économique et publique, et réussissent moins bien aux niveaux économique, de la santé et de l’éducation. Les personnes avec un handicap sont également souvent oubliées dans les ripostes au VIH.

Entre 2016 et 2018, des études bio-sociales menées auprès de personnes vivant avec un handicap ont été réalisées au Burkina Faso, au Cap Vert, en Guinée-Bissau et au Niger, et le Sénégal a accueilli une étude bio-sociale de plus grande ampleur. Elles ont révélé que la prévalence du VIH est en moyenne trois fois supérieure chez les personnes ayant un handicap qu’au sein du reste de la population. Au Burkina Faso, en Guinée-Bissau et au Sénégal, les femmes ayant un handicap avaient beaucoup plus de chances de vivre avec le VIH que leurs homologues masculins.

Prévalence plus élevée du VIH chez les personnes ayant un handicap

Prévalence du VIH chez les personnes ayant un handicap par rapport à la population générale, sélection de pays, Afrique occidentale et centrale, 2016-2018. Le handicap comprend les troubles physiques, visuels, auditifs et cognitifs, ainsi que les difficultés à se prendre en charge.

Orange : Population générale ; vert : Personnes ayant un handicap ; bleu : Femmes ayant un handicap ; jaune : Hommes ayant un handicap

Source : Pierre de Beaudrap. Disability & HIV/AIDS in West Africa: A combined analysis of 4 studies in Burkina Faso, Niger, Guinea-Bissau and Cape Verde. (Handicap et VIH/sida en Afrique de l’Ouest : une analyse combinée de 4 études menées au Burkina Faso, au Niger, en Guinée-Bissau et au Cap Vert) Lyon : Humanité & inclusion

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