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Press Release

Bilan de la première année du partenariat Go Further : plus de 500 000 femmes vivant avec le VIH ont procédé à un dépistage du cancer du col de l'utérus

Le programme PEPFAR des États-Unis, le George W. Bush Institute, Merck et l'ONUSIDA se sont fixés pour objectif de mettre fin au sida et au cancer du col de l'utérus en Afrique subsaharienne en une génération seulement grâce à une nouvelle forme de partenariat

NEW YORK, 25 septembre 2019—En marge de l'Assemblée générale 2019 des Nations Unies, l'ancien président George W. Bush et l'ambassadrice Deborah L. Birx ont annoncé que plus de 500 000 femmes séropositives avaient procédé à un dépistage du cancer du col de l'utérus, et que des milliers d'entre elles avaient suivi un traitement contre les lésions cancéreuses préinvasives au cours de la première année du partenariat Go Further. Ce programme dédié à l'éradication du sida et de cette forme de cancer vise à réduire de 95 % le nombre de nouveaux cas de cancer du col de l'utérus parmi les quelque 3,8 millions de femmes porteuses du VIH vivant dans huit pays africains parmi les plus touchés par l'épidémie.

Lors du Bloomberg Global Business Forum, l'ancien président Bush, Mme Laura Bush et l'ambassadrice Mme Birx ont rencontré entre autres Sa Majesté le roi Mswati III d'Eswatini, le Très Honorable Dr Thomas Thabane du Lesotho, Son Excellence le président Peter Mutharika du Malawi, l'Honorable Michael Bloomberg et le PDG de Bank of America, Brian Moynihan.

« Nous sommes persuadés que le monde entier et la sécurité aux États-Unis tireront profit de l'aide apportée à ces leaders pour sauver des vies dans leurs pays », a déclaré l'ancien président Bush. « Nous accueillons aujourd'hui de nombreux chefs de gouvernement dont l'engagement et la prise de responsabilité portent leurs fruits. Il est important que les Américains prennent conscience de ces progrès extraordinaires. »

« Tous vos citoyens, hommes et femmes, doivent prendre soin de leur santé, car le futur de vos pays en dépend », a ajouté Mme Bush.

« Le programme Go Further aide les femmes en Afrique à vivre plus longtemps et en meilleure santé », a expliqué Mme Birx, directrice du PEPFAR, ambassadrice, coordinatrice pour les États-Unis de la lutte mondiale contre le sida, représentante spéciale pour la diplomatie en matière de santé mondiale et titulaire d'un doctorat en médecine. « En capitalisant sur les solides plateformes de soins de santé en Afrique renforcées par les investissements dans le monde entier en faveur du VIH/sida réalisés au cours des années par le gouvernement américain, qui dépassent aujourd'hui les 85 milliards de dollars, nous protégerons de la menace du cancer du col de l'utérus des millions de mères, filles, tantes et grands-mères séropositives qui vivent pleinement grâce à un traitement contre le VIH. »

Lancé en mai 2018, Go Further est un partenariat public-privé révolutionnaire qui réunit le Plan d’urgence du Président des États-Unis pour la lutte contre le sida  (PEPFAR), le George W. Bush Institute (Bush Institute), le Programme commun des Nations Unies sur le VIH/sida (ONUSIDA) et Merck (entreprise connue aussi sous le nom de MSD hors des États-Unis et du Canada). Afin d'atteindre un impact maximum, cette collaboration se concentre sur les femmes séropositives vivant dans les pays où la prévalence du VIH et l'incidence du cancer du col de l'utérus figurent parmi les plus élevées au monde.

« Go Further repose sur les années de travail du Bush Institute pour aider les femmes en Afrique tout en renforçant les efforts pour sauver plus de vies », explique Holly Kuzmich, Directrice exécutive du Bush Institute. « Les femmes doivent être en bonne santé et autonomes afin d'améliorer la santé des familles, des communautés et des pays. Ce partenariat est fier d'investir dans les pays très touchés afin d'offrir aux femmes une meilleure santé et de plus solides perspectives économiques, de réduire les souffrances et d'élargir l'accès aux soins. »

On estime que, chaque année en Afrique subsaharienne, 100 000 femmes sont diagnostiquées avec un cancer du col de l'utérus. En l'absence d'un traitement, le taux de mortalité est de 62 %. Par ailleurs, les femmes porteuses du VIH ont cinq fois plus de risques de souffrir d'une forme invasive de ce cancer. Pour réduire ces risques, Go Further améliore la diffusion du vaccin du virus du papillome humain afin de prévenir l'apparition du cancer du col de l'utérus. Le partenariat élargit également la disponibilité du dépistage et fournit un traitement aux femmes les plus susceptibles de développer cette maladie. Soutenir ces interventions peu coûteuses avec des investissements supplémentaires minimes peut sauver des millions de vie et aider à confirmer les résultats atteints dans le monde entier dans la lutte contre VIH/sida.

« Merck s'engage à répondre aux besoins des femmes pour ce qui est des soins de santé dans les pays en voie de développement et nous sommes fiers de collaborer avec le PEPFAR, le Bush Institute et l'UNAIDS au sein du partenariat Go Further, » a indiqué Carmen Villar, directrice adjointe Social Business Innovation de l'entreprise. « Par le biais de cette collaboration, nous nous concentrons sur le cancer du col de l'utérus chez les femmes séropositives en Afrique subsaharienne, une des populations les plus touchées par cette maladie. Notre action passe non seulement par le dépistage et le traitement, mais aussi par la prévention. » 

« Il est inacceptable de sauver la vie d'une femme en lui donnant accès à un traitement contre le VIH, puis de la laisser mourir d'un cancer du col de l'utérus faute de dépistage approprié », a déclaré Gunilla Carlsson, Directrice exécutive par intérim de l' ONUSIDA. « Le partenariat Go Further est essentiel pour garantir aux femmes et aux filles qui en ont le plus besoin l'intégration et la disponibilité de services liés au VIH et au cancer du col de l'utérus. »

La stratégie Go Further s'appuie sur sept années de collaboration entre le PEPFAR et le Bush Institute. Elle fait passer ce partenariat à la vitesse supérieure pour sauver davantage de vies.

Pour en savoir plus sur Go Further : www.gofurther.org et suivez le partenariat sur Twitter, Instagram et Facebook.

 

Le Plan d’urgence du Président des États-Unis pour la lutte contre le sida

La riposte du gouvernement des États-Unis à l'épidémie mondiale du VIH/sida est organisée par le PEPFAR. Entre 2003 et aujourd'hui, son engagement financier s'est élevé à plus de 85 milliards de dollars, du jamais vu dans la lutte contre une seule maladie. Grâce à la compassion et à la générosité du peuple américain, le PEPFAR a sauvé 17 millions de vies, empêché des millions de contaminations au VIH et aidé à transformer la riposte internationale au VIH/sida. Pour en savoir plus, veuillez consulter www.pepfar.gov ou vous connecter au PEPFAR sur Twitter, Facebook, Instagram et YouTube.

George W. Bush Institute

Situé au sein du George W. Bush Presidential Center, le George W. Bush Institute est une organisation neutre de réflexion sur les politiques et à caractère pratique. Elle a pour mission de former les leaders, de promouvoir des décisions et de prendre des actions pour résoudre certains des défis actuels les plus impérieux. Veuillez consulter le site suivant pour en savoir plus : www.bushcenter.org

Contact

PEPFAR
David Haroz
tel. +1 202 445 3269
harozd@state.gov
Bush Institute
Miriam Spradling
tel. +1 972 639 6099
mspradling@bushcenter.org
UNAIDS
tel. +41 79 514 6896 / +41 22 791 42 37
communications@unaids.org

Go Further partnership

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Le changement climatique affecte les personnes vivant avec le VIH

20 septembre 2019

Quelques jours avant le Sommet Action Climat des Nations Unies qui aura lieu le 23 septembre à New York aux États-Unis, le constat est sans appel : aucun pays ni continent n’est épargné par le changement climatique. Son impact est toutefois souvent plus marqué dans les régions déjà confrontées à d’autres défis et il touche de plein fouet des groupes vulnérables tels que les personnes vivant avec le VIH.

Lorsque le cyclone Idai a touché la côte du Mozambique près de Beira le 15 mars 2019, les précipitations importantes et les vents violents ont provoqué une montée brutale des eaux, fait des centaines de morts, mais aussi endommagé de nombreuses habitations et infrastructures. Le 19 mars, les autorités estimaient que 100 000 personnes restaient à sauver. À Beira, les communications étaient coupées et les 17 hôpitaux ou cliniques avaient subi d'importantes destructions.

Cette situation aurait été une catastrophe n’importe où dans le monde, mais elle l’était d’autant plus dans la province de Sofala où près d’un adulte sur six vit avec le VIH et où plus d’un a vu les flots emporter son traitement.

Moins de six semaines plus tard, le 25 avril, le cyclone Kenneth dévastait à son tour le nord du Mozambique. Les inondations catastrophiques causées par ces deux tempêtes ont fait 2,2 millions de victimes au Malawi, au Mozambique et au Zimbabwe.

L’augmentation de la température à la surface des océans et la montée du niveau de la mer renforcent l’intensité ainsi que le potentiel de destruction des ouragans et des cyclones tropicaux comme Idai et Kenneth dans de nombreux pays déjà exposés à des épisodes météorologiques extrêmes.

Lorsque l’ouragan Kenneth a atteint le Zimbabwe, la Directrice pays par intérim de l’ONUSIDA, Mumtaz Mia, a tout fait pour que les personnes vivant avec le VIH, comme les femmes enceintes inscrites à des programmes de prévention de la transmission du virus de la mère à l’enfant, accèdent au traitement.    

« Les situations d’urgence ne sont pas une nouveauté au Zimbabwe, mais cette fois-ci les personnes vivant avec le VIH se sont retrouvées livrées à elles-mêmes lorsque les flots ont emporté leurs médicaments. »

Après la catastrophe, Mme Mia et son équipe ont rencontré des représentants du gouvernement, de la société civile, des donneurs et d’autres partenaires pour discuter de la riposte. Tous lui ont rapidement assuré que les besoins spécifiques des personnes vivant avec le VIH avaient été pris en compte dans les opérations de secours. Cela s’est traduit, par exemple, par des coopérations avec des partenaires, dont les coparrainants de l’ONUSIDA, le ministère de la Santé et des Soins aux enfants ainsi que le Conseil national du sida, pour coordonner la distribution d’antirétroviraux et de préservatifs, de colis alimentaires aux personnes vivant avec le VIH et pour permettre aux femmes enceintes d’accoucher sans danger. Ces partenaires ont également évalué les besoins supplémentaires liés à la santé et au VIH suite à la catastrophe.

Au Malawi, le cyclone Idai a touché près d'un million de personnes et a forcé plus de 100 000 personnes à fuir leur foyer. De nombreuses victimes de la tempête au Mozambique ont traversé la frontière à la recherche d'un abri et de nourriture.

Pour les personnes vivant avec le VIH, les soucis concernant leur santé et l’accès à leur traitement sont venus aggraver cette situation déjà difficile. Pour beaucoup d’entre elles, le premier réflexe a été de sauver leurs médicaments.

« Ma maison a été détruite par les flots, mais j’ai réussi à prendre le sac en plastique où je garde mes antirétroviraux. Cela fait partie de ce que j’ai de plus cher », raconte Sophie Naphazi.

Elizabeth Kutendi explique quant à elle que ses médicaments ont survécu à la catastrophe, parce qu’elle les garde sous le toit de sa maison.

Ces deux femmes ont trouvé refuge à Bangula, un camp au sud du Malawi, qui accueille des milliers de personnes ayant fui les villages des environs. La petite clinique sur place apporte des conseils sur le VIH, des dépistages, elle renouvelle les traitements et fournit un soutien psychosocial.

Dans d’autres régions d’Afrique, les populations sont confrontées à un manque de précipitations à l’origine de sécheresses sévères et à d’une interruption de services essentiels, comme les soins de santé. L’Afrique australe, par exemple, n’a connu que deux bonnes récoltes depuis 2012. L’Angola, le Botswana, le Lesotho et la Namibie ont tous déclaré l’état d’urgence à cause de la sécheresse.

La concurrence pour les faibles ressources laissées par la sécheresse dans la Corne de l’Afrique est quant à elle source de conflits, ce qui complique l’accès à des groupes de la population nécessitant une aide d’urgence, dont des soins de santé. Beaucoup n’ont pas d’autre choix que de fuir vers les centres urbains, ce qui augmente la pression sur les prestataires de service locaux. La détérioration de la situation peut déclencher des mouvements migratoires massifs.

« Le changement climatique nous menace tous », a déclaré Gunilla Carlsson, Directrice exécutive par intérim de l’ONUSIDA. « Mais les groupes vulnérables, dont les personnes vivant avec le VIH et concernées, sont particulièrement exposés à la multiplication et à l’intensification des épisodes météorologiques extrêmes touchant des régions du globe où les stratégies d’adaptation sont déjà à bout. Nous devons aujourd’hui considérer le changement climatique comme étant l’un des défis fondamentaux à la santé et au bien-être des populations. »

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Mr Gay England met les stigmatisations liées au VIH sur le devant de la scène

06 septembre 2019

En devenant Mr Gay England 2018, Philip Dzwonkiewicz souhaitait utiliser sa visibilité pour parler du VIH. Après avoir lutté pendant des années pour assumer son statut sérologique, il a décidé de ne plus le cacher.

« Aujourd’hui, j’ai arrêté de vivre plusieurs vies en parallèle », a-t-il déclaré. « Mon statut sérologique n’est plus un secret, ce qui m’a enlevé un poids énorme des épaules. »

L’année suivante, il a également utilisé la compétition Mr Gay Europe 2018, où il a fini troisième, pour continuer d’attirer l’attention sur le VIH. « Je suis toujours surpris lorsque les gens me disent que je n’ai pas l’air d’avoir le VIH. Cela montre bien que les idées fausses ont la peau dure », continue-t-il.

Ce danseur et performeur londonien dans l’âme n’a pas hésité un instant pour être au cœur d’un documentaire. Le film Jus+ Like Me montre comment M. Dzwonkiewicz accepte son statut sérologique, ainsi que les répercussions sur ses relations avec ses partenaires et sa famille. Depuis son lancement, ce documentaire a remporté les European Cinematography Awards ainsi que le Queen Palm International Film Festival. Il a également atteint les demi-finales des London Independent Film Awards et des ARFF Berlin International Awards.

« Je suis sud-africain, donc le sida ne m’est pas inconnu, mais j’ai été surpris par le nombre de personnes qui sont sorties de l’ombre après avoir vu le film et ont raconté leur quotidien avec le VIH », raconte Tom Falck, le producteur exécutif du film. Il a senti que l’histoire de M. Dzwonkiewicz avait beaucoup de potentiel. En effet, l'une de ses relations s’est terminée parce qu’il n’avait pas dit qu’il avait le VIH. Tom Falck respecte cependant la décision prise par certaines personnes de ne pas révéler leur statut sérologique. « L’histoire de Phil est tellement inspirante et authentique. Beaucoup s’y retrouvent », explique-t-il.

Le film a reçu de manière générale un très bon accueil, mais les producteurs sont conscients que les stigmatisations sont toujours monnaie courante.   « Les messages de haine sur les réseaux sociaux confirment totalement que nous avons atteint notre objectif », continue-t-il. « Nous ne pouvons pas nous permettre d’être spectateurs. Il est important de lutter ensemble contre les injustices et les discriminations. »

Dans le film, M. Dzwonkiewicz espère que le documentaire aidera quelqu’un « dans la même situation. » M. Falck et lui ainsi que le metteur en scène Samuel Douek ont lancé la campagne #JUSTLIKEME pour éviter que le sujet ne tombe aux oubliettes. Ils souhaitent ainsi encourager d’autres personnes à sortir de l’ombre pour partager leur histoire.

M. Dzwonkiewicz explique qu’il conseille depuis plusieurs années ses amis à titre privé, mais qu’il a rejoint aujourd’hui l’équipe de Positive East, une organisation non gouvernementale apportant des services d’assistance liés aux VIH, où il aide des gens dans sa situation. « Je veux apporter ma petite contribution et aider comme je peux celles et ceux qui en ont besoin », continue-t-il. Son travail auprès d’autres malades lui ouvre les yeux sur la situation dans d’autres communautés.

« Les personnes que je rencontre ont une autre origine sociale que moi, mais toutes leurs histoires se ressemblent », explique M. Dzwonkiewicz. Il est convaincu que les personnes concernées doivent s’entraider. Il se souvient comment 56 Dean Street, la principale clinique londonienne du National Health Service dédiée à la santé sexuelle, l’a accompagné à toutes les étapes, depuis le dépistage en passant par le traitement jusqu’à comprendre le concept « U = U » (untransmittable = undectectable, non transmissible = indétectable). À l’instar des personnes prenant quotidiennement des antirétroviraux, M. Dzwonkiewicz ne peut plus transmettre le VIH, car le virus est maintenant indétectable dans son sang.

« Ma qualité de vie s’est nettement améliorée depuis que j’apporte ici des conseils, de l’aide et un soutien psychologique », poursuit-il à propos de 56 Dean Street.

« Je ne suis pas mon statut sérologique », déclare-t-il. « Je suis comme tout le monde qui vit à 100 %. »

Jus+ Like Me

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La peur de l’inconnu

12 août 2019

Jokapeci Tuberi Cati a décidé de faire un test du VIH le jour où son mari est rentré après avoir appris qu’il était infecté.

« Avant de faire le test, j’étais habitée par la peur de l’inconnu, de la stigmatisation liée au VIH et d’être rejetée », explique-t-elle.

Après son dépistage à Lami, une ville des îles Fidji, elle a recommencé à respirer et s’est dit que c’était « une bonne chose de faite ».

Elle avait toutefois la désagréable sensation que ses résultats allaient être positifs. Elle s’est alors mise à imaginer comment vivre avec la nouvelle, mais le même scénario passait en boucle dans sa tête et débouchait toujours sur la même question : comment vivre après ?

« En fait, pas grand-chose n’a changé », déclare Mme Cati. Elle se rappelle qu’un médecin expérimenté lui a annoncé son statut sérologique positif avec beaucoup de tact.

Elle est rentrée chez elle et a décidé que son mari et elle allaient affronter le diagnostic ensemble. Personne n’avait besoin de le savoir.

Avec le temps, Mme Cati a appris à vivre avec son nouveau statut et s’est jurée d’accepter sa nouvelle existence. Elle a alors ressenti le besoin d’aider les personnes dans son cas afin qu’elles comprennent mieux ce bouleversement.

Mais cela impliquait de révéler d’abord sa situation.

« Le soutien que j’ai reçu a changé du tout au tout lorsque j’ai décidé d’annoncer mon statut sérologique à ma famille et à mes amis », continue-t-elle. Ce souvenir a plus de vingt ans, mais elle n’a pas oublié leur réaction chaleureuse,

qui l’a confortée à aller de l’avant. Elle s’est mise à partager son histoire à un plus large public dans tout l’archipel. Elle est maintenant responsable de programmes du Fiji Network for People Living with HIV. Malgré la perte de son mari, Mme Cati est heureuse d’avoir découvert son statut, car la thérapie lui a permis de ne pas transmettre le VIH à ses enfants.

« Il vaut mieux savoir que de ne pas savoir. Cela fait une énorme différence », conclut-elle.

Knowledge is power — Know your status, know your viral load

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Avoir le droit de communiquer son statut sérologique

02 août 2019

Francine Nganhale, 17 ans à l’époque, préparait son bac sans se poser de questions lorsqu’elle suit par curiosité des camarades de classe dans un hôpital local de Yaoundé au Cameroun. Ils avaient en effet entendu parler d’un dépistage gratuit proposé dans le cadre d’une campagne de sensibilisation au VIH.

« C’était mon premier test du VIH et je pensais que tout se passerait bien », explique-t-elle.

Lorsque ses résultats arrivent, ils sont peu concluants. Elle refait le test, et la quatrième fois, il est positif. « Les explications que l’on m’a données au cours de la procédure ont piqué ma curiosité, ce qui m’a vraiment donné envie d’en savoir plus », continue-t-elle.

Mme Nganhale se souvient avoir eu peur et ne pas avoir su quoi faire ensuite. Un docteur l’accompagne au cours de la procédure et lui fournit toutes sortes d’informations sur le VIH. Tout à coup, elle se rappelle que son fils de trois ans n’a jamais été dépisté et qu’il est souvent malade. Lui aussi est alors testé positif. Sa mère et lui commencent un traitement.

Le plus dur pour elle est de révéler son statut à sa mère. Elle repousse sans cesse la décision, mais elle se sent de plus en plus isolée. Elle se souvient également des remarques désobligeantes de membres de sa famille élargie envers les personnes vivant avec le VIH. « Je me suis alors mise au défi de vivre longtemps et en bonne santé, sans me laisser décourager par quiconque », poursuit-elle. Lorsque sa mère découvre le statut sérologique de sa fille, elle ne garde pas la nouvelle pour elle, ce qui n’empêche pas Mme Nganhale d’aller de l’avant. Elle ne lui en tient pas rigueur, car sa mère l’a soutenue financièrement, ainsi que son fils, pendant des années.

Aujourd’hui, en tant que travailleuse sociale, Mme Nganhale est surtout en contact avec des personnes vivant avec le VIH. Elle s’investit pour faire connaître les traitements contre le VIH et les distribuer.

Son mari fait le même métier et il supervise 106 associations camerounaises liées au VIH. Il retrouve beaucoup de sa propre expérience dans celle de sa femme. Charles Noussi était footballeur professionnel aux Maldives jusqu’au jour où toute son équipe passe une série de tests au cours d’un contrôle médical de routine. Le lendemain, en arrivant à l’entraînement, le manager lui interdit de rejoindre les autres.

« Je n’avais aucune idée de ce qui se passait », raconte-t-il. « Mais j’avais de plus en plus l’impression que la plupart des gens me cachaient quelque chose. » En cherchant à savoir le fin mot de l’histoire, il demande à rencontrer le responsable de l’équipe médicale qui avait effectué le contrôle. C’est alors qu’on lui a enfin annoncé son statut sérologique.

« Je me suis soudain rendu compte que j’étais la dernière personne à l’apprendre », explique-t-il. Et les mauvaises nouvelles n’allaient pas s’arrêter là : on lui donne 48 heures pour faire ses bagages et quitter le pays. « Vous ne pouvez pas vous imaginer ce que cela fait d’abandonner une carrière que j’aimais et de perdre mon bon salaire tout ça à cause de mon statut sérologique », continue-t-il. « Ça m’a brisé le cœur et m’a brisé tout court. »

Un sponsor l’aide à fuir vers la Thaïlande où il accède à des services de santé. « J’ai reçu beaucoup de soutien et de réconfort », se souvient M. Noussi. Il rejoint très vite un groupe militant sur le thème du VIH. « Un an plus tard, je me suis dit qu’il serait peut-être bon d’utiliser dans mon pays ce que j’avais appris », explique-t-il. Mais à nouveau, les mentalités camerounaises sont différentes. Il fait l’objet de discriminations et même s’il est en bonne santé et ne cache pas son statut sérologique, beaucoup de ses amis et connaissances l’abandonnent.

« Heureusement que ma mère m’a énormément aidé, pas uniquement pour mon alimentation, mais aussi au niveau social et psychologique », se souvient-il.

Vingt ans plus tard, il pense que les stigmatisations liées au VIH ont reculé au Cameroun. Le traitement pour la maladie est gratuit, contrairement à l’époque où il devait tout payer de sa poche. Pour lui, il est essentiel de connaître son statut.

Sa femme abonde en son sens. « Cela ne sert à rien de dire à quelqu’un de ne pas s’en faire. C’est normal de se faire du souci », explique-t-elle. « L’important, c’est de faire comprendre à la personne qu’elle garde le contrôle de sa vie. »

Savoir, c’est pouvoir — Connaître son statut sérologique, connaître sa charge virale

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Je suis juste une adolescente normale vivant avec le VIH

29 juillet 2019

Aziwe, 19 ans, vit avec sa mère, Phatiswa, dans le bidonville d’Umlazi situé en périphérie de Durban en Afrique du Sud. Les deux femmes vivent avec le VIH, ce qui ne les empêche pas de déborder d’énergie, d’amour, d’espoir et d’optimisme.

Aziwe n’a découvert sa séropositivité qu’à 14 ans alors qu’elle suivait déjà un traitement depuis cinq ans. Sa mère avait décidé de lui cacher son statut sérologique tout en lui faisant prendre quotidiennement des médicaments pour qu’elle reste en bonne santé.

Lorsque le docteur lui a demandé si elle souhaitait connaître la raison de sa thérapie, elle n’a pas hésité un instant, car en grandissant elle se posait de plus en plus de questions. Quand il lui a annoncé sa séropositivité, elle s’est effondrée. Sa mère aussi.  

Aujourd’hui, cinq ans plus tard, Aziwe est une adolescente heureuse et épanouie qui raconte de manière éloquente le destin de sa famille à Gunilla Carlsson, Directrice exécutive par intérim de l’ONUSIDA, à la veille de la publication du rapport mondial de l’ONUSIDA présentant un état des lieux de l’épidémie de sida.

Phatiswa vivait dans la province du Cap-Oriental jusqu’en 1999. À l’instar de nombreuses femmes, elle est partie pour trouver du travail en tant que domestique à Durban. Elle est employée depuis 19 ans par la même famille, car elle donne satisfaction.

Dans un premier temps, elle avait laissé ses enfants au Cap-Oriental. Cependant, Aziwe est venue vivre avec elle quelques années plus tard, car c’était une enfant maladive. En 2009, son état de santé s’est aggravé. Elle a été envoyée de toute urgence à l’hôpital où elle a séjourné 2 semaines. Son dépistage du VIH remonte à cette époque, tout comme celui de sa mère.

Aujourd’hui, les deux femmes prennent leur traitement. Elles participent à des groupes de soutien au sein de leur communauté où elles encouragent d’autres personnes infectées à en faire autant pour rester en forme. Aziwe s’élève également contre la stigmatisation et la discrimination engendrées par le VIH. Elle a ainsi évoqué son quotidien avec le virus devant un groupe paroissial. Elle déplore parfois le manque criant d’informations sur la maladie. Néanmoins, Phatiswa et elle continuent de s’entraider.

« Il y a des jours où j’ai seulement envie de pleurer, mais elle s’adresse à moi en tant que mère. J’ai une bonne famille et de bons amis qui sont toujours là pour moi. »        

Aziwe explique qu’après avoir perdu des êtres chers à cause du sida, elle apprécie chaque instant de la vie.

« Je veux vivre, car je veux réussir tant de choses. Pour ma mère, mais aussi pour moi. »

Comme beaucoup de jeunes, elle aimerait voyager et animer plus tard un talk-show à la télévision. Elle souhaite en outre fonder sa propre famille.

« Je suis juste une adolescente normale vivant avec le VIH, » explique-t-elle.

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À Djibouti, permettre aux femmes infectées avec le VIH de vivre dignement passe par leur autonomisation

25 juillet 2019

Zarah Ali (nous avons changé son nom) se rappelle comment sa situation a changé du tout au tout. « En 2014, j’ai obtenu un prêt de 40 000 francs Djibouti (250 $US) que j’ai utilisé pour développer et améliorer mon magasin de vêtements. J’ai aussi reçu des formations commerciales, notamment sur le marketing et la satisfaction clientèle. J’importe des vêtements de Dubaï et du Somaliland. Je gagne aujourd’hui suffisamment d’argent pour m’occuper de mon fils de 25 ans, de ma fille de 16 ans qui va au lycée et de mon fils adoptif de 3 ans. J’arrive à payer mon loyer, l’électricité et l’eau ainsi qu’à manger correctement. »

Le crédit de Mme Ali a été accordé par un programme de création de revenus mis en place par le Programme alimentaire mondial en collaboration avec le Programme des Nations Unies pour le développement, l’ONUSIDA et le réseau national des personnes vivant avec le VIH à Djibouti (RNDP+). Cette initiative favorise l’autonomisation à long terme des femmes vivant avec le VIH dans la capitale en leur garantissant des revenus réguliers. Elle leur permet d’avoir une situation financière stable, d'acheter de la nourriture et d’améliorer leur accès aux services de santé. Les activités de création de revenus comme celles encouragées par le programme recèlent un potentiel important pour aider les personnes vivant avec le VIH à suivre leur traitement antirétroviral afin d’être en meilleure santé. 

Les prêts sont compris entre 141 $US à 438 $US par personne. Ils sont destinés à la création ou au développement d’activités de vente de détail. Les bénéficiaires sont sélectionnées parmi deux réseaux de personnes vivant avec le VIH et affiliées au RNDP+ (ARREY et Oui à la Vie). Elles reçoivent également une formation sur la gestion d’entreprise. Le gouvernement apporte son soutien sous la forme de réglementations et de lois favorables, ce qui explique grandement le succès du programme. 

Dekah Mohammed (nous avons changé son nom) mène maintenant une vie épanouie après avoir obtenu l’aide du programme de création de revenus. Son mari est mort du sida et elle a six enfants à charge. Après avoir perdu son travail dans le secteur de l’hôtellerie à cause d’une détérioration de son état de santé ainsi que des suites de stigmatisations et de discriminations, elle a lancé son propre magasin de vêtements et a reçu un prêt de 50 000 francs Djibouti (313 $US) afin d’étendre son activité. 10 mois plus tard, elle remboursait son emprunt. Son magasin offre maintenant également des meubles et de l’électronique et elle a engagé quelqu’un. « Je ne suis plus une femme brisée. Je gagne suffisamment pour subvenir aux besoins de ma famille et des personnes à ma charge », déclare-t-elle. 

Le programme améliore la qualité de vie de nombreuses femmes du Djibouti. Il leur permet de retrouver leur dignité et de garantir leur sécurité financière. Il invite les femmes et les filles à se protéger elles-mêmes contre le VIH, à décider de leur santé, à ne pas être victimes de violences et à être indépendantes financièrement. 

Ce programme repose sur l’idée que l’autonomisation et l’indépendance financière des femmes vivant avec le VIH et de leur foyer renforcent le suivi du traitement tout en leur permettant de mener une vie épanouie et d’être respectées. Il s’inscrit dans la perspective plus large du Programme alimentaire mondial visant à mettre fin au sida en tant que risque pour la santé publique d’ici 2030.

Achievements and contributions by UNAIDS Cosponsors and Secretariat

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Impossible de mettre fin au sida sans respecter les droits de l'homme

28 juin 2019

« Les professionnel(le)s du sexe du monde entier ont 13 fois plus de risques de contracter le VIH que le reste de la population. En Australie où le commerce du sexe est dépénalisé, cette différence n'existe pas, ce qui montre bien l'importance que joue le cadre légal », déclare Jules Kim, directrice de Scarlet Alliance, l'association australienne des professionnel(le)s du sexe.

Il y a 29 ans, en 1990, le Conseil des droits de l'homme se penchait pour la première fois sur la question du VIH et des droits de l'homme. Depuis, sa position n'a pas changé : impossible de réaliser des avancées en matière de riposte à l'épidémie de sida sans en faire de même sur la question des droits de l'homme. Aujourd'hui, à l'heure où ses membres débattent sur de nouvelles recommandations concernant les droits humains et le VIH, le travail du Conseil n'a jamais été aussi indispensable.

48 pays et territoires au total continuent de restreindre la libre circulation des personnes vivant avec le VIH. Une personne vivant avec le VIH sur cinq indique s'être vue refuser des soins de santé en raison de son statut sérologique, et, dans de nombreuses régions du monde, les consommateurs et consommatrices de drogues et les professionnel(le)s du sexe vivent dans la peur d'être arrêtés en possession de seringues propres ou de préservatifs.

Les adolescentes et les jeunes femmes comptent aussi parmi les populations les plus touchées, car leurs droits sont bafoués. En 2017, les femmes représentaient 79 % des nouvelles infections parmi les jeunes de 10 à 19 ans en Afrique orientale et australe. Les inégalités et les barrières institutionnelles augmentent aussi la vulnérabilité de certains groupes et réduisent l'accès aux services. Dans 45 pays, les jeunes n'ont pas accès aux services de la santé de la reproduction et sexuelle ou aux services de dépistage du VIH sans autorisation parentale.

Lors d'une réunion organisée conjointement par le Brésil, la Colombie, le Mozambique, le Portugal et la Thaïlande en marge de la 41e session du Conseil des droits de l'homme, Shannon Hader, Directrice exécutive adjointe de l'ONUSIDA, a enjoint les gouvernements à abroger ces difficultés d'accès aux services de base. « Quatre ans ont passé depuis que le monde s'est engagé à mettre fin à l'épidémie du sida d'ici 2030 et trois ans depuis que l'Assemblée générale des Nations Unies a adopté la Déclaration politique de haut-niveau pour mettre fin au sida, déclaration qui comprend un engagement pour éliminer les obstacles aux droits de l'homme d'ici 2020. Il nous reste moins de deux ans pour tenir cette promesse. »

Cette rencontre a été marquée par la présentation, le 1er juillet, d'un rapport et de recommandations sur le VIH et les droits de l'homme par Michelle Bachelet devant le Conseil des droits de l'homme. Ce document repose sur des consultations menées en février auprès de la société civile, d'experts, de gouvernements et de titulaires de mandats à l'ONU. Il fournit des exemples de bonnes pratiques, notamment pour former du personnel de santé, mettre fin à la stigmatisation et à la discrimination, dépénaliser la consommation de drogue et les pratiques sexuelles entre personnes du même sexe, légiférer sur le VIH, former les juges et les avocats, responsabiliser la société civile et créer des opportunités de financement international, en particulier en faveur des programmes touchant aux droits de l'homme.

« Nous ne pouvons pas respecter les droits de l'homme dans la lutte contre le VIH sans impliquer la société civile. Elle joue en effet un rôle crucial », a déclaré Rui Macieira, ambassadeur du Portugal auprès des Nations Unies à Genève.

« L'Agenda 2030 pour le développement durable est une feuille de route importante pour la population, la planète, la prospérité, la paix et les partenariats. Et afin de n'oublier personne, les États doivent intensifier leurs efforts pour atteindre aussi les personnes les plus en marge de la société, » a déclaré Peggy Hicks, Directrice de la Division des activités thématiques, des procédures spéciales et du droit au développement du Bureau du Haut-Commissariat aux droits de l'homme.

Les États membres vont examiner ces recommandations qui mettent l'accent sur la nécessité de réformer les lois pénales afin de faire des progrès dans l'élimination du VIH. Sont concernées les lois criminalisant l'expression du genre ou le sexe consensuel entre adultes, notamment le commerce du sexe et les relations homosexuelles, ainsi que la consommation de drogue. Ces recommandations incluent un appel à une coopération régionale, sous-régionale et mondiale plus étroite afin de soutenir des programmes et des services qui assurent la promotion du droit à la santé et des droits des personnes vivant avec le VIH, ainsi que leur financement. Cela est particulièrement important à l'heure où le financement de la lutte contre le VIH et des programmes de santé réduit comme une peau de chagrin, y compris dans les nouveaux pays à revenu intermédiaire.

« Je vis avec le VIH et je viens d'une communauté minuscule dans un bidonville au Kenya. Si les recommandations de ce rapport sont mises en place dans une structure où je peux me rendre tous les jours à pied, comme un dispensaire ou un poste de police, alors cela marchera. Nous aurons à disposition les services dont nous avons besoin et que nous sommes en droit d'avoir au titre des droits de l'homme fondamentaux », termine Lucy Wanjiku, une jeune femme vivant avec le VIH.

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L’ONUSIDA et le PNUD enjoignent à 48* pays et territoires d’éliminer toutes les restrictions de déplacement liées au VIH

De nouvelles données indiquent qu’en 2019, environ 48* pays et territoires appliquent encore des restrictions, incluant le dépistage obligatoire du VIH et sa divulgation, comme conditions aux visas d’entrée, de séjour, de travail et/ou d’études

GENÈVE, le 27 juin 2019—L’ONUDISA et le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) enjoignent aux pays de tenir les promesses faites dans la Déclaration politique des Nations Unies 2016 sur la fin du sida, à savoir d’éliminer toutes les formes de restrictions de déplacement liées au VIH. Les restrictions de déplacements fondées sur le statut sérologique réel ou perçu sont discriminatoires, empêchent les personnes d’accéder aux services de lutte contre le VIH et propagent la stigmatisation et la discrimination. Depuis 2015, quatre pays ont pris des mesures pour lever leurs restrictions de déplacement liées aux VIH : le Bélarus, la Lituanie, la Corée et l’Ouzbékistan.

« Les restrictions de déplacement fondées sur le statut sérologique violent les droits humains et entravent les objectifs de santé publique dans la lutte contre la transmission du VIH », a déclaré Gunilla Carlsson, Directrice exécutive adjointe de l’ONUSIDA. « L’ONUSIDA enjoint à tous les pays qui appliquent encore des restrictions de déplacement liées au VIH de les lever. »

« Les restrictions de déplacement liées au VIH entretiennent l’exclusion et l’intolérance en encourageant l’idée fausse et dangereuse que les personnes en déplacement propagent la maladie », a déclaré Mandeep Dhaliwal, Directrice du groupe VIH, santé et développement du PNUD. « Les conclusions du Supplément de la Commission mondiale sur le VIH et le droit de 2018 sont très claires : ces politiques sont contreproductives et entravent la riposte au sida. »

Sur les 48 pays et territoires qui appliquent encore des restrictions, au moins 30 imposent toujours l’interdiction d’entrée ou de séjour et résidence en fonction du statut sérologique et 19 déportent les non nationaux au motif de leur statut sérologique. D’autres pays et territoires imposent un dépistage du VIH ou un diagnostic comme condition à un visa d’études, de travail ou d’entrée. La majorité des pays appliquant encore des restrictions de déplacement se situent au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, mais de nombreux pays en Asie-Pacifique, en Europe de l’Est et en Asie centrale imposent aussi des restrictions.

« Les restrictions de déplacement liées au VIH violent les droits humains et encouragent la stigmatisation et la discrimination. Elles ne réduisent pas la transmission du VIH et se fondent sur des notions morales relatives aux personnes vivant avec le VIH et aux populations clés. Il est totalement incompréhensible que des restrictions d’entrée et de résidence liées au VIH soient encore appliquées », a déclaré Rico Gustav, Directeur exécutif du Réseau mondial des personnes vivant avec le VIH.

Réuni cette semaine à Genève en Suisse pour sa 41e session, le Conseil des droits de l’homme a toujours attiré l’attention de la communauté internationale et sensibilisé à l’importance de la promotion des droits humains dans la riposte au VIH, sa dernière déclaration étant actée dans sa résolution du 5 juillet 2018 sur les droits humains dans le contexte du VIH.

« Les politiques imposant le dépistage obligatoire du VIH pour restreindre le déplacement ne reposent sur aucune preuve scientifique, entravent la jouissance des droits humains et perpétuent la discrimination et la stigmatisation », a déclaré Dainius Pūras, Rapporteur spécial sur le droit qu'a toute personne de jouir du meilleur état de santé physique et mentale possible. « Elles constituent un obstacle direct à l’accès aux soins de santé, et sont donc inefficaces sur la santé publique. J’enjoins aux États d’abolir les politiques discriminatoires qui exigent un dépistage obligatoire et imposent des restrictions de déplacement liées au statut sérologique. »

Les nouvelles données compilées par l’ONUSIDA incluent pour la première fois une analyse des types de restrictions de déplacement imposées par certains pays et territoires ainsi que des cas dans lesquels les personnes sont forcées de subir un test pour renouveler leur permis de résidence. Ces données ont été validées par les États membres via leur mission permanente aux Nations Unies.

L’ONUSIDA et le PNUD, en qualité de coordonnateurs de la Commission programmatique mixte Droits de l’homme, stigmatisation et discrimination, poursuivent leur collaboration avec les partenaires, les gouvernements et les organisations de la société civile pour modifier toutes les lois restreignant le déplacement en fonction du statut sérologique, dans le cadre du Partenariat mondial pour l’élimination de toutes les formes de stigmatisation et de discrimination liées au VIH. Ce partenariat entre les États membres des Nations Unies, les organes des Nations Unies, la société civile et les secteurs privés et universitaires crée une synergie des efforts dans les pays pour mettre en œuvre et déployer les programmes et améliorer le partage des responsabilités et le devoir de reddition des comptes afin de mettre fin à la stigmatisation et à la discrimination liées au VIH.

*Les 48 pays et territoires appliquant toujours une forme de restriction de déplacement liée au VIH sont : Angola, Aruba, Australie, Azerbaïdjan, Bahreïn, Belize, Bosnie-Herzégovine, Brunéi Darussalam, Îles Caïmanes, Îles Cook, Cuba, République Dominicaine, Égypte, Indonésie, Iraq, Israël, Jordanie, Kazakhstan, Koweït, Kirghizistan, Liban, Malaisie, Maldives, Îles Marshall, Maurice, Nouvelle-Zélande Oman, Palaos, Papouasie-Nouvelle-Guinée, Paraguay, Qatar, Fédération de Russie, Saint-Kitts-et-Nevis, Samoa, Arabie Saoudite, Saint-Vincent-et-les-Grenadines, Singapour, Îles Salomon, Soudan, République arabe syrienne, Tonga, Tunisie, Turkménistan, Îles Turques et Caïques, Tuvalu, Ukraine, Émirats arabes unis et Yémen.

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Un lien indestructible et sans VIH

06 juin 2019

« Je n’aurais jamais cru pouvoir être à nouveau heureuse », confie Mei Zi, une Chinoise atteinte du VIH et maman d’un petit garçon débordant d’énergie. Elle appelle son fils « ange calme », car il ne parle pas beaucoup. Pour elle, il est un cadeau de Dieu.

Mei Zi a rencontré son mari deux ans après avoir découvert avoir le VIH. Après leur mariage, elle a suivi son époux à Beijing où il travaillait. Elle se souvient qu’il lui a offert une veste rouge matelassée à sa descente du train dans la capitale chinoise. Même des années plus tard, elle en parle avec le même enthousiasme. 

Peu après son mariage, Mei Zi s’est trouvée enceinte. Bien que son médecin l’ait informée qu’elle pouvait prendre des médicaments pour que son bébé ne naisse pas avec le VIH, elle a pris la douloureuse décision d’interrompre sa grossesse. Son mari et elle étaient tous les deux atteints du VIH et elle avait également contracté l’hépatite C.

Mei Zi n’a plus pensé vouloir d’enfants jusqu’à ce que cinq ans plus tard un test de grossesse se révèle positif.

L’hôpital s’est occupé de Mei Zi exactement comme avec toutes les autres femmes enceintes. Elle a décidé de suivre un traitement pour ne pas infecter son bébé avec le VIH, mais aussi de soigner sa propre hépatite après la naissance du bébé.

Du fait de l’hépatite, Mei Zi a subi une césarienne à la 34e semaine de grossesse. Elle redoutait l’opération, mais avait hâte de voir son bébé.

« En passant la porte du bloc opératoire, j’ai commencé à pleurer », explique Mei Zi. « J’ai eu l’impression que cette porte séparait la vie de la mort. » Lorsque le médecin lui a présenté son nouveau-né, elle ne parvenait pas à croire qu’elle avait véritablement accouché d’un petit garçon en bonne santé non infecté par le VIH.

Le réseau des femmes luttant contre le sida en Chine (WNAC) s’engage à informer davantage de femmes vivant avec le VIH et l’hépatite C de la possibilité de donner naissance à des enfants en bonne santé et de bénéficier d’un soutien en ce sens.

Le réseau WNAC a été créé en 2009 avec l’aide de l’ONUSIDA et regroupe 27 organisations communautaires de femmes réparties dans 12 provinces chinoises. Cette plateforme rassemble et défend les femmes vivant avec le VIH. Elle s’assure qu’elles obtiennent l’aide et le soutien nécessaires pour accéder aux soins de santé appropriés et accoucher de bébés n’ayant pas contracté le virus.

Mei Zi a réalisé son rêve d’avoir un bébé en bonne santé, mais ce n’est pas dû au hasard. Cela a été possible grâce au soutien qu’elle a reçu de son soignant, du réseau WNAC, des organisations du réseau et de nombreux autres groupes communautaires.

« Ange calme » a maintenant quatre ans et demi. C’est un petit garçon énergique et curieux de découvrir le monde.

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