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Le prestigieux Prix du leadership de l'ONUSIDA décerné à Kofi Annan

L'ancien Secrétaire général des Nations Unies a été récompensé pour ses contributions exceptionnelles et remarquables à la riposte au sida

GENÈVE, 13 juin 2016 — L'ONUSIDA a rendu hommage à l'ancien Secrétaire général des Nations Unies Kofi Annan en lui remettant le Prix du leadership de l'ONUSIDA en reconnaissance de ses contributions exceptionnelles et remarquables à la riposte mondiale au VIH. M. Annan a reçu son prix des mains du Directeur exécutif de l'ONUSIDA, Michel Sidibé, à l'occasion du gala de bienfaisance 2016 de l'ONUSIDA organisé à Bâle, en Suisse.

« Au nom de l'ONUSIDA, je souhaite vous remercier pour tout ce que vous avez fait et continuez de faire pour redonner leur dignité aux personnes dans le monde entier et améliorer leur vie », a déclaré M. Sidibé. « Vous avez contribué à construire un monde plus juste et plus pacifique ».

Lorsque M. Annan prend ses fonctions de Secrétaire général des Nations Unies en 1997, les perspectives ne sont pas réjouissantes pour l'épidémie de sida. À cette époque, environ 23,9 millions [21,7 millions – 26,6 millions] de personnes vivent avec le VIH et on compte 3,5 millions [3,2 millions – 3,8 millions] de nouvelles infections à VIH et 1,1 million [890 000 – 1,3 million] de décès dus au sida ; quant à l'accès au traitement vital, il est réservé à quelques privilégiés.

La riposte qui s'en est suivie a changé le cours de l'histoire. En 2000, sous le leadership de M. Annan, le Conseil de sécurité des Nations Unies adopte la résolution 1308, qui identifie le sida comme une menace pour la sécurité internationale. En 2001, M. Annan organise la première session spéciale de l'Assemblée générale des Nations Unies sur le VIH/sida et appelle à la création d'un fonds mondial et d'un « trésor de guerre » pour riposter au VIH et aux autres maladies infectieuses. Son appel débouche sur la création du Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme, qui aide aujourd'hui 8,6 millions de personnes sur les 17 millions qui ont accès au traitement antirétroviral.

Les efforts de M. Annan pour améliorer la vie des personnes vivant avec le VIH et touchées par le virus ont été essentiels dans la baisse du nombre de nouvelles infections à VIH, qui ont diminué de 40 %, et dans la hausse du nombre de personnes sous traitement de quelques milliers seulement à plus de 17 millions en 2015. Toutefois, moins de la moitié de toutes les personnes qui ont besoin d'un traitement y ont aujourd'hui accès et dans certaines régions du monde les nouvelles infections à VIH augmentent.

« Nous constatons aujourd'hui d'énormes progrès, mais la lutte n'est pas terminée », a déclaré M. Annan. « Nous devons continuer le combat et nous lever chaque matin prêts à lutter encore et encore, jusqu'à la victoire. »

PRIX DU LEADERSHIP DE L'ONUSIDA 2016

Le Prix du leadership de l'ONUSIDA est décerné à une personne ou une organisation ayant apporté une contribution majeure et durable pour redonner leur dignité aux personnes et améliorer leur vie. L'ONUSIDA reconnaît le rôle clé que joue le leadership dans la création d'un environnement propice au changement social positif et dans l'accélération des progrès dans la riposte au sida et au-delà.

Contact

UNAIDS
Sophie Barton-Knott
tel. +41 22 791 1697
bartonknotts@unaids.org

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Les maires de grandes villes, le secteur privé, les gouvernements et la société civile partagent et présentent les innovations technologiques qui transforment la riposte au VIH

07 juin 2016

À la veille de la Réunion de haut niveau de l’Assemblée générale des Nations Unies sur la fin du sida, les maires de grandes villes du monde entier se sont réunis aux côtés de représentants des gouvernements, du secteur privé et d'autres parties prenantes au siège des Nations Unies à New York, aux États-Unis, pour évoquer et présenter les innovations technologiques et de financement pour en finir avec l'épidémie de sida d'ici à 2030.

Les participants ont examiné les principales difficultés que rencontrent les ripostes dans les villes et proposé des exemples innovants dans les technologies de l'information, les applications mobiles et de données, les produits pharmaceutiques, les outils de diagnostic et d'autres avancées scientifiques pour atteindre les personnes « difficiles à atteindre » avec les services de prévention et de traitement du VIH. Plus d'une vingtaine d'innovateurs issus des secteurs public, privé et associatif ont présenté leurs inventions lors d'un marché avec démonstrations pratiques destiné aux maires, aux ministres, aux décideurs politiques et aux responsables de programmes. Parmi les innovations présentées, on a pu voir un nouvel outil de diagnostic pour le cancer du col de l'utérus, des applications pour smartphone, des tableaux de bord basés sur le web et des systèmes de livraison de médicaments par drone.

Quotes

« La riposte au sida peut être décrite en deux mots : innovation et partenariats. Sans innovation ni partenariats, nous n'en serions pas là où nous en sommes aujourd'hui dans la riposte au sida. Les innovations dans le domaine de la santé nous permettent de démocratiser les services et d'atteindre davantage de personnes. »

Michel Sidibé

« Ce que nous faisons généralement, c'est nous tourner vers le secteur privé pour obtenir des ressources, mais cela ne suffit pas. Nous devons identifier les problèmes spécifiques à régler puis contacter les entreprises pour des solutions directes : montrer aux entreprises en quoi elles sont les mieux placées pour résoudre un problème spécifique. Une situation où tout le monde est gagnant ! »

Deborah Dugan

« L'épidémie de VIH a évolué et nous devons changer notre façon de communiquer avec les gens. »

Bernard Jomier

« Dans nos communautés rurales, l'accessibilité est un énorme défi. Les laboratoires sont présents uniquement dans les hôpitaux de district. Ces nouveaux moyens de livraison des médicaments, des résultats de laboratoire et d'autres produits essentiels sont vitaux pour permettre aux personnes vivant avec le VIH de rester en vie et en bonne santé. »

Noel Chalamanda

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Appel lancé en faveur d'un partenariat mondial pour mettre fin au sida chez l'enfant

06 juin 2016

Des ministres de la Santé africains, des personnels encadrants de responsables de programmes de traitement contre le VIH chez l'enfant, des représentants de fondations philanthropiques et de la société civile et des partenaires du secteur privé se sont réunis le 6 juin à New York, aux États-Unis, pour célébrer les succès dans le rattrapage des lacunes de traitement anti-VIH chez les enfants et pour appeler à un partenariat mondial étendu afin de s'appuyer sur cet élan pour mettre fin au sida chez l'enfant.

Un grand nombre de pays ont franchi d'importantes étapes vers la fin du sida chez l'enfant, mais des difficultés majeures persistent. Même si le nombre d'enfants nouvellement infectés par le VIH continue de baisser, seulement la moitié environ des enfants exposés au VIH sont dépistés dans les deux premiers mois de leur vie et seulement 30 % des enfants vivant avec le VIH sont mis sous traitement anti-VIH dans un délai opportun. Beaucoup trop d'enfants qui vivent avec le VIH commencent le traitement trop tard, et ils sont donc bien plus susceptibles que les adultes vivant avec le VIH de mourir de maladies liées au sida.

Lors d'une grande réunion ministérielle internationale organisée en mai à Abidjan, en Côte d'Ivoire, les ministres de la Santé africains ont adopté une approche conforme à la stratégie Accélérer pour les enfants. Cette approche vise une couverture de traitement antirétroviral à 95 % pour les femmes enceintes et les enfants vivant avec le VIH d'ici à 2018. En atteignant cet objectif, le monde pourrait effectivement mettre fin au sida chez l'enfant d'ici à 2020, soit dix ans avec l'objectif d'élimination de l'épidémie dans sa totalité.

Afin d'atteindre ces ambitieux objectifs, les participants à la réunion de cette semaine à New York ont insisté sur l'importance d'un partenariat mondial renouvelé, étendu et inclusif pour combler les lacunes dans le traitement anti-VIH pédiatrique. Dans le cadre d'une conversation interactive entre les participants, les intervenants ont mis l'accent sur l'importance d'impliquer les familles, les communautés et les organisations de la société civile. Tous sont également tombés d'accord concernant la nécessité d'engager le secteur privé dans les efforts de développement de nouveaux outils de traitement pédiatrique et de financement de programmes pour assurer la continuité des soins pour les enfants. Le Medicines Patent Pool, qui a fait du traitement anti-VIH chez l'enfant une priorité dans ses négociations de licences pour la fabrication générique de médicaments antirétroviraux prioritaires, constitue un exemple de la manière dont des approches innovantes de l'implication du secteur privé peuvent contribuer à améliorer l'accès aux traitements essentiels.

Les participants à la réunion ont mis en avant la nécessité d'une meilleure coordination des nombreux efforts entrepris pour aborder les divers aspects du traitement anti-VIH chez l'enfant. À la réunion d'Abidjan, les ministres de la santé se sont mis d'accord sur des actions pour maximiser la coordination dans le domaine du sida chez l'enfant.

En vue d'atteindre les objectifs de la stratégie Accélérer pour les enfants et de pérenniser ces acquis, il faudra de nouvelles ressources. Plusieurs pays sont en train de prendre des mesures pour augmenter les budgets alloués au traitement anti-VIH pédiatrique. Par exemple, la Namibie couvre 60 % de sa riposte nationale au sida avec des ressources nationales et Félix Kabange Numbi, Ministre de la Santé publique de la République démocratique du Congo, a indiqué que son pays promettait d'augmenter ses ressources nationales consacrées au sida.

Tous sont tombés d'accord pour dire que la philanthropie peut offrir un canal important pour générer de nouvelles ressources de financement du traitement anti-VIH chez l'enfant. ELMA Philanthropies, par exemple, va consacrer 12,5 à 15 millions de dollars par an pendant au moins les trois prochaines années à des programmes de traitement contre le VIH pour les enfants, avec un montant comparable qui devrait être investi dans des programmes d'aide au développement pour l'enfance.

Quotes

« Nous devons poursuivre notre élan pour mettre fin une bonne fois pour toutes à l'épidémie de sida. Les résultats doivent être renforcés tout au long du parcours de soins pour les enfants. »

Marc Angel Président de la Commission des Affaires étrangères et européennes, de la Défense, de la Coopération au développement et de l'Immigration au Parlement du Grand-Duché de Luxembourg, et défenseur de l'ONUSIDA pour l'objectif de traitement 90-90-90

« Nous avons besoin d'une nouvelle solidarité. Nous avons besoin d'un nouveau mouvement qui cible la fin du sida chez l'enfant. Ce nouveau mouvement consiste à mettre fin aux inégalités et à défendre la justice sociale. »

Michel Sidibé Michel Sidibé, Directeur exécutif de l’ONUSIDA

« Une seule personne, un seul pays, une seule entreprise peut changer le monde. Je sais que nous allons atteindre nos objectifs mondiaux en ce qui concerne la fin du sida chez l'enfant. »

Deborah Birx Coordonnatrice pour les États-Unis de la lutte mondiale contre le sida

« Il n'y a aucun mystère sur ce que nous devons faire. Nous avons besoin d'un regain de volonté politique et de trouver des solutions ciblées pour atteindre les mères, les nourrissons, les enfants et les adolescents qui sont laissés de côté. »

Anthony Lake Directeur exécutif du Fonds des Nations Unies pour l'Enfance

« Il est inacceptable de refuser aux enfants le droit d'avoir une chance de vivre. Si nous ne parvenons pas à nous appuyer sur l'élan actuel pour en finir avec le sida chez l'enfant, l'histoire et les enfants du monde nous jugeront sévèrement. »

Thomas McPartland Président directeur général, ELMA Philanthropies

« Il faut davantage de communication cohérente entre les partenaires qui travaillent sur le traitement pédiatrique du VIH et notre sens des responsabilités doit être le même chez tout le monde pour se conformer à l'objectif d'en finir avec le sida chez l'enfant. »

Chip Lyons Président et directeur général de la Elizabeth Glaser Pediatric AIDS Foundation

« Les gouvernements peuvent bien faire dans beaucoup de domaines, mais il y a des choses que nous ne faisons pas toujours bien. Nous pouvons nous tourner vers nos partenaires du secteur privé pour l'introduction des nouvelles technologies et pour de meilleurs moyens de nous responsabiliser. »

Jeffrey Blander Directeur adjoint chargé de l'engagement du secteur privé et des partenariats, Plan présidentiel américain d’aide d’urgence à la lutte contre le sida

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Un message vidéo de l'ONUSIDA diffusé en direct sur un panneau d'affichage de Times Square, avec la collaboration de Xinhua

08 juin 2016

Pendant trois jours, une vidéo de l'ONUSIDA a été diffusée sur un écran géant de Times Square à New York, aux États-Unis.

Mis en place dans le cadre de la Réunion de haut niveau de l'Assemblée générale des Nations Unies sur la fin du sida, qui s'est tenue du 8 au 10 juin à New York, ce panneau était destiné à mettre en avant un message sur le sida pour frapper les esprits des passants de l'un des carrefours les plus fréquentés au monde.

Ce clip de 30 secondes souligne l'importance d'adopter une stratégie d'accélération pour mettre fin à l'épidémie de sida, avec comme slogan « Ensemble nous pouvons parvenir à une génération sans sida ».

Cet affichage fait partie d'un partenariat pour la riposte au sida entre l'agence de presse chinoise Xinhua et l'ONUSIDA, signé pour la première fois en septembre 2011.

Pour cette année, l'affichage s'inspire d'une vidéo de l'ONUSIDA diffusée avec le soutien de Xinhua sur un panneau de Times Square lors de la Réunion de haut niveau de 2011 sur le VIH et le sida. Parmi les autres actions menées ces dernières années dans le cadre du protocole d'accord entre Xinhua et l'ONUSIDA figurent des campagnes médiatiques internationales destinées à sensibiliser le public au VIH et des activités de soutien dans le cadre de la Journée mondiale de lutte contre le sida. Par ailleurs, Xinhua va travailler avec l'ONUSIDA en vue de la publication et de la distribution d'un livre pour enfants sur la vie avec le VIH en Chine.

Xinhua est la plus grande agence de presse au monde, avec plus de 170 bureaux installés à l'étranger et 31 bureaux sur le territoire national.

Quotes

« Des centaines de milliers de personnes passent par Times Square chaque jour. Jeunes, vieux, touristes ou New Yorkais pure souche, nous voulons que tout le monde sache qu'en finir avec le sida d'ici à 2030 est possible. Grâce à Xinhua, ce message sera gravé dans l'esprit des gens ».

Michel Sidibé Directeur exécutif

« Mettre fin au sida nécessite une solidarité mondiale. À l'occasion de la Réunion de haut niveau sur la fin du sida, je souhaitais redire qu'en tant qu'organisme de médias responsable, Xinhua s'est engagé à soutenir l'ONUSIDA et d'autres agences des Nations Unies dans leurs efforts pour améliorer le bien-être de l'humanité. »

Cai Mingzhao Président de Xinhua

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L’ONUSIDA nomme Kenneth Cole, Président de l’amfAR et styliste de mode, Ambassadeur itinérant international

GENÈVE/NEW YORK 7 juin 2016 — L’ONUSIDA a nommé Kenneth Cole, Président de l’amfAR et célèbre styliste de mode, Ambassadeur itinérant international de l’ONUSIDA. Cette annonce a été faite lors d’une cérémonie spéciale organisée à la veille de la Réunion de haut niveau de l’Assemblée générale des Nations Unies sur la fin du sida qui aura lieu à New York du 8 au 10 juin.

« Nous entrons dans une phase cruciale de la riposte au VIH et je sais que Kenneth peut apporter une contribution significative et puissante à notre vision partagée de la fin de l’épidémie de sida d’ici 2030 », a déclaré Michel Sidibé, Directeur exécutif de l’ONUSIDA. « Son engagement, sa compassion et sa détermination vont amplifier nos efforts pour l’inclusion de tous dans la progression vers une génération sans sida ».

Dans ses nouvelles fonctions d’ambassadeur pour l’ONUSIDA, M. Cole aura pour mission de rassembler la communauté mondiale en poursuivant son rôle de longue date en tant défenseur d’une riposte inclusive à l’épidémie de sida. Il contribuera à la communication de références et d’objectifs clairs dans la riposte au sida, notamment la mission de l’amfAR de trouver un remède au VIH d’ici 2020, dans le but de concrétiser la vision de l’ONUSIDA de mettre fin au sida comme menace de santé publique d’ici 2030.  

« Je suis certain que si l’individu est placé au cœur de la riposte au sida, nous pouvons réaliser l’un des accomplissements humanitaires les plus marquants de ce siècle, la fin de l’épidémie de sida », a déclaré M. Cole, « et je suis honoré de cette nomination en tant qu’Ambassadeur itinérant international de l’ONUSIDA. J’espère contribuer à l’intensification des efforts pour mettre fin à l’épidémie pour tous, partout ».

M. Cole est une personnalité de premier plan dans la riposte mondiale au sida depuis plus de trente ans et reste un défenseur passionné des personnes vivant avec le VIH. En plus d’assurer la gestion de son entreprise, M. Cole est depuis 2005 Président de l’amfAR, la fondation américaine pour la recherche sur le sida. Il a joué un rôle déterminant dans le lancement par l’amfAR de la campagne Countdown to a Cure, qui soutient l’Institut pour la recherche sur le VIH récemment ouvert par l’amfAR et basé à l’Université de Californie à San Francisco (UCSF). La mission de cet institut est d’accélérer les progrès vers le développement d’un remède contre le VIH.   

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L'ONUSIDA annonce 2 millions de personnes vivant avec le VIH de plus sous traitement en 2015, soit un total de 17 millions

Un nouveau rapport de l'ONUSIDA montre que le nombre de personnes ayant accès aux médicaments antirétroviraux a plus que doublé depuis 2010

GENÈVE / NAIROBI, 31 mai 2016—Fin 2015, on estimait à 17 millions le nombre de personnes ayant accès aux médicaments antirétroviraux vitaux, soit 2 millions de plus sur une période de 12 mois. Cette annonce, qui figure dans un nouveau rapport de l'ONUSIDA intitulé Global AIDS update 2016 (Actualité du sida dans le monde en 2016), est faite alors que les dirigeants mondiaux s'apprêtent à se retrouver pour la Réunion de haut niveau de l'Assemblée générale des Nations Unies sur la fin du sida qui aura lieu à New York, aux États-Unis, du 8 au 10 juin 2016.

L'extraordinaire progression du traitement antirétroviral depuis 2010 dans un grand nombre de pays parmi les plus touchés dans le monde a permis de réduire le nombre de décès dus au sida de 1,5 million en 2010 [1,3 million – 1,7 million] à 1,1 million [940 000 – 1,3 million] en 2015. Alors que davantage de pays adoptent les nouvelles directives de l'Organisation mondiale de la Santé qui incitent à traiter immédiatement toute personne diagnostiquée séropositive au VIH, les bénéfices en termes de santé publique se concrétisent pour les individus et pour la société dans son ensemble.

« Le potentiel du traitement antirétroviral se réalise pleinement », explique Michel Sidibé, Directeur exécutif de l'ONUSIDA. « J'invite instamment tous les pays à se saisir de cette opportunité sans précédent et à mettre les programmes de prévention et de traitement contre le VIH sur la voie de l'accélération pour en finir avec l'épidémie de sida d'ici 2030 ».

La couverture mondiale du traitement antirétroviral atteignait 46 % [43 – 50 %] fin 2015. Les gains ont été les plus importants dans la région la plus touchée du monde, à savoir l'Afrique australe et orientale, où la couverture est passée de 24 % [22 – 25 %] en 2010 à 54 % [50 – 58 %] en 2015, atteignant un total de 10,3 millions de personnes. En Afrique du Sud, 3,4 millions de personnes ont accès au traitement, devant le Kenya avec près de 900 000. Le Botswana, l'Érythrée, le Kenya, le Malawi, le Mozambique, le Rwanda, l'Afrique du Sud, le Swaziland, l'Ouganda, la Tanzanie, la Zambie et le Zimbabwe ont tous augmenté la couverture de traitement de plus de 25 % entre 2010 et 2015.

Le rapport a été présenté à Nairobi, au Kenya, l'un des pays qui enregistre la progression la plus remarquable dans l'expansion de l'accès aux médicaments antirétroviraux et la réduction du nombre de nouvelles infections à VIH.

« En partenariat avec l'ONUSIDA et d'autres partenaires de développement, le gouvernement kenyan s'est engagé dans la stratégie d'accélération pour mettre fin au sida comme menace de santé publique d'ici 2030 », explique Cleopa Mailu, Secrétaire de cabinet chargée de la Santé au Kenya. « Si nous voulons réussir, nous devons catalyser les investissements entre les différents secteurs, en ciblant des programmes rentables et socialement inclusifs ».      

La stratégie d'accélération de l'ONUSIDA concernant le traitement fonctionne effectivement dans les pays qui l'adoptent. Le mouvement doit se poursuivre pour atteindre d'ici 2020 l'objectif de traitement 90-90-90, à savoir 90 % des personnes vivant avec le VIH qui connaissent leur état sérologique vis-à-vis du VIH, 90 % de ces personnes sous traitement antirétroviral et 90 % des personnes sous traitement avec une charge virale indétectable. Atteindre l'objectif de traitement pour 2020 mettra le monde sur la bonne voie pour en finir avec l'épidémie de sida d'ici 2030 dans le cadre des Objectifs de développement durable.

Relancer la prévention du VIH

Prévenir les nouvelles infections à VIH en luttant contre la stigmatisation et la discrimination et en veillant à ce que 90 % des personnes aient accès à des services de prévention combinés contre le VIH sera également crucial pour mettre fin à l'épidémie de sida.

Le rapport de l'ONUSIDA montre que les baisses du nombre de nouvelles infections à VIH chez les adultes ont ralenti de manière alarmante ces dernières années, avec un nombre annuel estimé de nouvelles infections chez les adultes quasi stagnant à environ 1,9 million [1,7 million – 2,2 millions]. Ce chiffre mondial recouvre des disparités régionales très marquées qui doivent être abordées pour parvenir aux baisses requises en vue de mettre fin à l'épidémie de sida d'ici 2030.

La plus forte diminution des nouvelles infections chez les adultes s'est produite en Afrique orientale et australe. En 2015, on a dénombré environ 40 000 infections à VIH de moins qu'en 2010 chez les adultes dans la région, soit une baisse de 4 %. Des baisses plus progressives ont été enregistrées dans la région Asie-Pacifique, ainsi qu'en Afrique centrale et occidentale. Les taux de nouvelles infections à VIH chez les adultes sont relativement stables en Amérique latine et aux Caraïbes, en Europe occidentale et centrale, en Amérique du Nord, au Moyen-Orient et en Afrique du Nord. En revanche, le nombre annuel de nouvelles infections à VIH a augmenté de 57 % en Europe de l'Est et en Asie centrale.   

Des personnes laissées pour compte

Dans son rapport, l'ONUSIDA encourage les pays à poursuivre l'intensification des actions de prévention du VIH tout en continuant de déployer la couverture de traitement, car de nombreuses personnes ne sont toujours pas prises en charge. Les jeunes et les adolescents, en particulier les jeunes femmes et les filles, sont laissés de côté dans la riposte au sida. Les adolescentes et les jeunes femmes âgées de 15 à 24 ans sont particulièrement exposées au risque d'infection à VIH dans le monde : en 2015, elles ont représenté 20 % de toutes les nouvelles infections à VIH chez les adultes dans le monde, alors qu'elles ne représentent que 11 % de la population adulte. En Afrique subsaharienne, les adolescentes et les jeunes femmes représentent 25 % des nouvelles infections à VIH chez les adultes. Des normes de genre négatives et les inégalités, les obstacles à l'éducation et aux services de santé sexuelle et reproductive, la pauvreté, l'insécurité alimentaire et la violence sont les principaux moteurs de cette vulnérabilité accrue.

Le rapport indique également que plus de 90 % des nouvelles infections à VIH en Asie centrale, en Europe, en Amérique du Nord, au Moyen-Orient et en Afrique du Nord en 2014 ont concerné des personnes issues des populations clés et leurs partenaires sexuels, notamment les hommes gays et les autres hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes, les professionnel(le)s du sexe et les consommateurs de drogues injectables. En Afrique subsaharienne, les populations clés représentent plus de 20 % des nouvelles infections à VIH. Ces groupes de personnes restent encore à l'écart des services de prévention et de traitement du VIH alors qu'ils présentent les plus forts taux de prévalence du VIH.

Le rapport appelle les pays à travailler en collaboration étroite avec les partenaires, en particulier la société civile, les communautés et les personnes vivant avec le VIH, afin qu'ils sachent où se concentrent leurs épidémies et proposent les bons services aux bons endroits. 

« Il nous faut une riposte à l'épidémie de sida qui soit centrée sur les individus et élimine tous les obstacles auxquels les personnes se heurtent dans leur accès aux services de prévention et de traitement du VIH », déclare M. Sidibé. « Ces services doivent être entièrement financés et adaptés aux besoins des personnes pour que nous puissions mettre fin à l'épidémie de sida pour tout le monde ».  

Le rapport souligne que la science, les données probantes et les politiques ont ouvert une opportunité unique d'en finir avec l'épidémie de sida d'ici 2030 dans le cadre des Objectifs de développement durable. La communauté mondiale doit s'unir autour de cet objectif commun pour réaliser pleinement le potentiel de cette opportunité, sous peine de risquer une prolongation indéfinie de l'épidémie.

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69e Assemblée mondiale de la Santé : les orateurs d'un événement parallèle de haut niveau appellent à accélérer la riposte pour mettre fin à l'épidémie de sida chez les femmes et les adolescentes

Selon Lorena Castillo de Varela, Première dame du Panama, il est capital d'accélérer la riposte et d'autonomiser les femmes et les filles pour mettre fin à l'épidémie de sida

GENÈVE, le 23 mai 2016 — Lors d'un événement de haut niveau qui s'est tenu en marge de la 69e session de l'Assemblée mondiale de la Santé en cours à Genève (Suisse), des délégués ont exhorté les pays à mettre fin aux inégalités entre les sexes dans la riposte au VIH, en veillant à ce que les femmes et les adolescentes bénéficient de l'initiative d'accélération pour mettre fin à l'épidémie de sida. Cet événement était organisé par Mme Lorena Castillo de Varela, Première dame du Panama et Ambassadrice spéciale de l'ONUSIDA en Amérique latine. Mme Castillo de Varela a souligné qu'il était important que les femmes jouent un rôle moteur pour veiller à ce que les programmes et les politiques soient élaborés en fonction de leurs besoins.

« Un accès limité aux soins de santé et à l'éducation, couplé à des systèmes et à des politiques qui ne tiennent pas compte des besoins des jeunes, sont des obstacles qui empêchent les adolescentes et les jeunes femmes de se protéger du VIH, en particulier lors du passage à l'âge adulte », a déclaré Mme Castillo de Varela. « Faire reculer les infections à VIH et la mortalité liée au sida suppose de faire progresser l'égalité des sexes ainsi que la responsabilisation et l'autonomie des femmes, de sorte que les filles et les jeunes femmes puissent prendre des décisions concernant leur santé en toute indépendance et vivre à l'abri de toute forme de violence. »

L'événement parallèle de haut niveau était axé sur trois thèmes, à savoir l'élimination des nouvelles infections à VIH chez les enfants, la prévention du VIH chez les adolescentes et les jeunes femmes et l'accès au traitement du VIH pour tous.

L'engagement et l'autonomisation des femmes en tant que dirigeantes, décideuses, maîtres d'œuvre et soutiens de leurs pairs, combinés à un accès accru à des services de prévention et de traitement du VIH efficaces, ont contribué de façon essentielle au succès des efforts mondiaux en vue d'éliminer les nouvelles infections à VIH chez les enfants, qui ont diminué de plus de moitié en rythme annuel, passant de 520 000 en 2000 à 220 000 en 2014. Cette approche complète et inclusive doit maintenant être élargie à l'ensemble des personnes vivant avec le VIH, y compris aux jeunes femmes et aux filles.

« Nous avons besoin d'une approche et d'interventions holistiques et combinées qui soutiennent les adolescentes et les femmes », a indiqué Angelina Namiba, militante de la lutte contre le VIH du Salamander Trust. « Il est crucial que les femmes vivant avec le VIH participent concrètement à chaque étape de ces interventions, de leur conception jusqu'à leur mise en œuvre. »

À l'échelle du globe, le sida reste la première cause de mortalité des femmes en âge de procréer. En 2014, on avait enregistré quelque 220 000 nouvelles infections à VIH chez les adolescents de 15 à 19 ans, dont 62 % étaient des filles. En 2014, le sida était la principale cause de décès des adolescents en Afrique subsaharienne.

La violence sexiste, l'inégalité entre les sexes, des normes sexistes néfastes, la stigmatisation et la discrimination empêchent souvent les femmes et les filles de connaître leur statut VIH et d'accéder à des services de prévention et de traitement du VIH adaptés. Alors que 670 000 adolescentes de 15 à 19 ans vivent avec le VIH, selon les estimations, une sur cinq seulement sait qu'elle est séropositive.

L'approche d'accélération de l'ONUSIDA vise à faire en sorte que d'ici 2020, 90 % au moins des adolescents et des jeunes (et des membres d'autres groupes exposés au risque d'infection à VIH) aient accès à des services de prévention combinée du VIH et à des services relatifs à la santé et aux droits sexuels et reproductifs, et qu'ils possèdent des compétences, des connaissances et des capacités suffisantes pour se protéger du VIH.

Outre l'intensification de la prévention du VIH, le déploiement de l'accès au traitement du VIH est primordial. La stratégie mondiale du secteur de la santé sur le VIH 2016–2021 de l'Organisation mondiale de la Santé actuellement débattue dans le cadre de l'Assemblée mondiale de la Santé qui se tient cette semaine confirme la cible de traitement 90–90–90 de l'ONUSIDA. Il s'agira de faire le nécessaire pour que 90 % des personnes vivant avec le VIH connaissent leur statut sérologique vis-à-vis du VIH, 90 % des personnes diagnostiquées séropositives au VIH aient accès à un traitement antirétroviral et 90 % des personnes sous traitement présentent une charge virale indétectable. Pour atteindre cette cible, il faudra mettre en œuvre des modèles de fourniture de services innovants garantissant que les adolescents et les jeunes sont diagnostiqués précocement et orientés rapidement vers des services de traitement, qu'ils bénéficient d'une aide à l'observance du traitement et d'une prise en charge pour rester en bonne santé. Ces services doivent être accessibles, financièrement abordables et adaptés aux besoins des femmes et des filles. Parmi les autres cibles de l'approche d'accélération figurent la réduction des nouvelles infections à VIH, pour ramener leur nombre à moins de 500 000 par an d'ici 2020, et l'élimination de la discrimination.

La Suisse et la Zambie faisaient partie des parrains de l'événement à Genève mais sont aussi les co-animateurs de la Réunion de haut niveau sur la fin du sida organisée dans le cadre de l'Assemblée générale des Nations Unies et, en tant que tels, veilleront à ce que la synthèse des conclusions de cet événement parallèle à l'Assemblée mondiale de la Santé alimente les discussions de la Réunion de haut niveau qui se tiendra à New York (États-Unis d'Amérique) du 8 au 10 juin 2016.

Quotes

« Un accès limité aux soins de santé et à l'éducation, couplé à des systèmes et à des politiques qui ne tiennent pas compte des besoins des jeunes, sont des obstacles qui empêchent les adolescentes et les jeunes femmes de se protéger du VIH, en particulier lors du passage à l'âge adulte. Faire reculer les infections à VIH et la mortalité liée au sida suppose de faire progresser l'égalité des sexes ainsi que la responsabilisation et l'autonomie des femmes, de sorte que les filles et les jeunes femmes puissent prendre des décisions concernant leur santé en toute indépendance et vivre à l'abri de toute forme de violence. »

Lorena Castillo de Varela, Première dame du Panama

« Nous avons besoin d'une approche et d'interventions holistiques et combinées qui soutiennent les femmes au-delà de la grossesse. Il est crucial que les femmes vivant avec le VIH participent concrètement à chaque étape de ces interventions, de leur conception jusqu'à leur mise en œuvre. »

Angelina Namiba, Salamander Trust

« De nombreuses femmes brésiliennes fréquentent les services de santé pour bénéficier de soins mais aussi pour faire soigner leurs enfants ou d'autres membres de leur famille. Il y a à cet égard une corrélation entre le fait de s'occuper de soi et celui de s'occuper des autres, les femmes exerçant un rôle de soignant non professionnel pour leur famille et leur communauté. »

Ricardo Barros, Ministre de la Santé, Brésil

« Tant que les hommes ne s'engagent pas, tant qu'ils refusent de participer au processus aux côtés des femmes, nous n'atteindrons pas nos objectifs d'élimination des nouvelles infections à VIH. Nous sommes déterminés à en finir avec le VIH/sida et c'est pourquoi, lors de notre dernière réunion annuelle consacrée au sida, le Président lui-même a décidé d'augmenter de façon très substantielle les financements en faveur de la riposte au VIH. »

Raymonde Goudou Coffie, Ministre de la Santé, Côte d'Ivoire

« Nous ne devons pas subir une réalité mais façonner notre avenir. »

Margarita Guevara, Ministre de la Santé, Équateur

« Nous avons réduit le nombre de cas de VIH et la mortalité, élargi la couverture du traitement antirétroviral gratuit et fait reculer la transmission du VIH de la mère à l'enfant, dans le cadre d'une stratégie combinant ressources publiques et ripostes communautaires. »

Elvia Violeta Menjívar, Ministre de la Santé, El Salvador

« Depuis le début, le Panama assure une supervision épidémiologique du VIH. Sous l'impulsion de la Première dame, il a donné un nouvel élan à sa lutte contre le virus. »

Francisco Javier Terrientes, Ministre de la Santé, Panama

« Nous devons introduire des changements pour garantir un accès à toutes les formes de prévention, de diagnostic, de prise en charge et de traitement pour tous, en particulier pour les jeunes femmes et les populations les plus vulnérables. »

Adalberto Campos Fernandes, Ministre de la Santé, Portugal

« Avant la mise en œuvre du programme de prévention de la transmission de la mère à l'enfant, 70 000 nourrissons étaient contaminés. On en compte aujourd'hui moins de 7 000. Malgré ce recul, le travail n'est pas terminé ; nous devons nous rapprocher le plus possible de l'objectif « zéro infection » et nous ne ménageons pas nos efforts en ce sens. »

Aaron Motsoaledi, Ministre de la Santé, Afrique du Sud

« Nous formulons l'espoir que 2016 marque une évolution historique de la riposte au sida : cette année doit être un tournant majeur qui débouchera sur la fin de l'épidémie. »

Pascal Strupler, Directeur de l'Office fédéral de la santé publique, Suisse

« Je suis certaine que vous conviendrez tous avec moi que l'adolescence est une période délicate de la vie d'une fille. Les transformations physiques, émotionnelles et sociales considérables que connaissent alors les filles façonnent leur avenir. Mais l'adolescence est aussi un moment idéal pour faire fructifier les efforts en matière de développement et de diplomatie, rompre les cycles de la pauvreté et de la violence, permettre aux filles de poursuivre leur scolarité, investir dans leur avenir. J'ai la conviction que nous pouvons faire en sorte que les femmes et les filles bénéficient de l'initiative d'accélération pour mettre fin à l'épidémie de sida dans un avenir très proche. »

Ambassadrice Pamela Hamamoto, États-Unis d'Amérique

« il est injuste que les femmes et les filles ne puissent accéder à l'information et aux services qui pourraient les protéger du VIH et leur donner accès à un traitement. Si nous voulons mettre fin à l'épidémie de sida à l'horizon 2030 dans le cadre des Objectifs de développement durable, la communauté internationale doit adopter une approche axée sur l'humain qui consacre le droit des femmes et des filles à prendre des décisions avisées concernant leur santé et leur bien-être, y compris leur santé et leurs droits sexuels. »

Michel Sidibé, Directeur exécutif, ONUSIDA

« Cet événement parallèle est extrêmement important. Il s'agit de mettre fin à l'épidémie de sida et d'œuvrer en faveur d'un groupe essentiel, celui des adolescents. Si nous négligeons cette tranche d'âge, nous ne parviendrons pas à mettre fin à l'épidémie de sida à l'horizon 2030. Je vous félicite pour le travail que vous accomplissez dans ce domaine et en faveur de l'élimination de la transmission du VIH de la mère à l'enfant. Cela contribuera de manière décisive à la fin du sida. »

Margaret Chan, Directrice générale, Organisation mondiale de la Santé

« Le VIH et la tuberculose sont des maladies quelque peu uniques. Ce ne sont pas seulement des maladies infectieuses mais aussi des maladies qui frappent la société. Nous devons en avoir conscience. Nous devons exploiter les données mais aussi faire appel au bon sens. Les interventions médicales ne suffisent pas. Elles n'auront pas d'effet sur les aspects fondamentaux de l'inégalité. Les données nous enseignent que la santé et l'éducation sont essentielles. Assurer une scolarisation durable des filles est vital. Il ne faut pas considérer les adolescentes et les jeunes femmes comme un problème à régler mais comme un investissement indispensable. »

Mark Dybul, Directeur exécutif, Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme

Press centre

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Les ministres africains appellent à un effort mondial pour mettre fin au sida chez l'enfant

10 mai 2016

Les ministres africains chargés de la santé ont appelé la communauté internationale à faire de la fin de l'épidémie de sida chez les enfants une priorité politique mondiale. Réunis le 10 mai à Abidjan, en Côte d'Ivoire, ces dignitaires ont lancé un appel pour que la Déclaration politique sur la fin du sida, qui doit être adoptée lors de la prochaine Réunion de haut niveau de l'Assemblée générale des Nations Unies sur la fin du sida, intègre des objectifs d'élargissement des services de prévention de la transmission du VIH de la mère à l'enfant et des services pédiatriques de dépistage et de traitement du VIH.

Parmi les participants figuraient 11 ministres nationaux, ainsi que des vices-ministres et de hauts responsables des programmes de lutte contre le VIH venus de toute l'Afrique, le continent qui compte près de 90 % de tous les enfants vivant avec le VIH.

En 2014, 2,6 millions d'enfants vivaient avec le VIH et 32 % ont eu accès à un traitement antirétroviral. Sans traitement, la moitié de tous les enfants vivant avec le VIH meurent avant leur deuxième anniversaire.

« Mettre fin au sida chez les enfants nécessite d'agir à deux niveaux », a déclaré la Première dame de Côte d'Ivoire, Dominique Ouattara, qui est aussi Ambassadrice spéciale de l'ONUSIDA pour l'élimination de la transmission du VIH de la mère à l'enfant et la promotion du traitement pédiatrique contre le VIH. « D'un côté, nous devons prévenir les nouvelles infections à VIH chez les enfants et, de l'autre, nous devons fournir des traitements et des soins à tous les enfants qui vivent avec le VIH ».

Les progrès sont constants dans la prévention des nouvelles infections à VIH chez les enfants, en veillant à ce que toutes les femmes enceintes dépistées positives au VIH et les femmes vivant avec le VIH reçoivent un traitement. Ces avancées ont permis de bâtir une base solide pour mettre fin au sida chez les enfants. Mais pour parler du sida au passé, de bien meilleurs résultats sont nécessaires dans l'ensemble du processus de traitement contre le VIH chez l'enfant.

L'ONUSIDA estime qu'il est possible de mettre fin à l'épidémie de sida chez l'enfant d'ici 2020 si les objectifs de prévention et de traitement sont atteints d'ici 2018. Ces objectifs impliquent notamment de parvenir à 95 % de couverture de traitement pour les femmes enceintes et les enfants vivant avec le VIH.

Les tendances actuelles vont dans le sens de la faisabilité de ces objectifs. Des avancées majeures ont été accomplies dans la fourniture de médicaments antirétroviraux aux femmes enceintes vivant avec le VIH pour prévenir la transmission du virus à leurs bébés. Entre 2010 et 2014, les nouvelles infections à VIH chez les enfants ont chuté de 58 %. Durant la même période, la couverture du traitement anti-VIH chez les enfants vivant avec le VIH a plus que doublé.

Toutefois, il faut en faire davantage pour veiller à ce qu'aucun enfant ne soit laissé à l'écart. « Aujourd'hui, nous avons des protocoles de traitement efficaces, mais combien d'enfants meurent encore à l'ère du traitement antirétroviral ? », a demandé Jeanne Gapiya Niyonzima, Présidente de l'Association Nationale de Soutien aux Séropositifs et aux Malades du SIDA du Burundi et mère d'un enfant décédé de causes liées au sida à l'âge de 18 mois.

« Il s'agit d'une question de justice sociale, d'une question d'égalité », a affirmé Michel Sidibé, Directeur exécutif de l'ONUSIDA. « Nous avons l'opportunité d'adopter une Déclaration politique sur la fin du sida avec la Réunion de haut niveau de l'Assemblée générale des Nations Unies sur la fin du sida pour nous aider à fixer des objectifs concrets, de manière à ce que le traitement devienne universel pour tout le monde, absolument partout ».

Les ministres africains qui ont assisté à la réunion d'Abidjan ont lancé un appel pour que la Déclaration politique sur la fin du sida intègre des objectifs clairs visant l'élargissement des services de prévention et de traitement afin d'en finir avec le sida chez les enfants. Pour y parvenir, les ministres ont validé le principe d'une mobilisation immédiate anticipée des ressources consacrées au traitement du VIH chez l'enfant et à l'élimination de la transmission du VIH de la mère à l'enfant.

Les évolutions scientifiques peuvent améliorer les résultats des traitements chez les enfants de manière spectaculaire. Les ministres ont souligné l'importance d'exploiter et d'étendre pleinement les outils innovants, notamment les technologies utilisées sur le lieu des soins pour un diagnostic précoce chez le nourrisson, les protocoles de traitement pédiatriques recommandés par l'Organisation mondiale de la Santé et les approches de prestations de services centrées sur la famille, qui améliorent le suivi des soins et l'observance des traitements.

Les ministres ont appelé l'ONUSIDA à coordonner les initiatives sur le traitement pédiatrique du VIH entre tous les secteurs. « Nous devons renforcer la coopération entre les acteurs pour obtenir de meilleurs résultats pour les enfants », a expliqué Juliet Kavetuna, Vice-Ministre de la Santé et des Affaires sociales de Namibie. « Si nous travaillons en silo, nous n'atteindrons jamais notre objectif ».

La réunion s'est achevée sur une note extrêmement optimiste au regard du potentiel d'accomplissement des objectifs de 2018 pour les enfants. « Nous savons ce que nous avons à faire », a déclaré David Parirenyatwa, Ministre de la Santé et de l'Enfance du Zimbabwe. « L'aspect essentiel consiste à le faire de manière systématique et à veiller à ce que les financements suivent correctement ».

Selon Sarah Opendi, Ministre d'État de l'Ouganda chargée des soins primaires, « en travaillant ensemble, nous pouvons mettre fin à l'épidémie de sida chez les enfants, mais aussi chez les adultes ».

Avant le discours de clôture de la Première dame de Côte d'Ivoire, M. Sidibé a été nommé Grand Officier de l'Ordre National de la République de Côte d'Ivoire, en reconnaissance de son leadership mondial au nom des enfants touchés par le VIH. En recevant sa distinction, M. Sidibé a encouragé tous les participants à œuvrer en faveur de l'objectif de mettre fin au sida chez l'enfant.

Des donateurs de premier rang, des responsables de programmes et des représentants de la société civile impliqués dans le traitement du VIH chez l'enfant, ainsi que des représentants du secteur privé, ont également assisté à la réunion ministérielle. L'événement était organisé par l'ONUSIDA, le gouvernement de Côte d'Ivoire, ELMA Philanthropies, Funders Concerned About AIDS, The Children’s Investment Fund Foundation, Johnson & Johnson et le Luxembourg. Plus de 150 personnes venues de 34 pays y ont participé.

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Les marathoniens réunis pour la Veillée aux chandelles internationale contre le sida à Kazan, en Russie

16 mai 2016

Le marathon de Kazan, organisé autour de la Veillée aux chandelles internationale contre le sida, a eu lieu le 15 mai au Tatarstan, en Russie. Avec pour mot d'ordre « Faites-vous dépister ! », plus de 9 000 personnes ont eu la possibilité de tester leur endurance et de connaître leur état sérologique vis-à-vis du VIH.

Avec le soutien du gouvernement du Tatarstan, du Centre républicain de lutte contre le sida et de l'organisation non gouvernementale New Century, les coureurs ont pu accéder à leur guise à un dépistage rapide du VIH sur le site du marathon.

Pour la première fois en Russie, un événement sportif de grande envergure était ainsi consacré au VIH. Le Président du Tatarstan, Rustam Minnikhanov, s'est également soumis à un dépistage du VIH en appelant tous les participants au marathon à suivre son exemple. Guennady Onishchenko, Conseiller du Premier ministre russe, Anna Popova, Chef de l'Agence de santé publique russe Rospotrebnadzor, Sergueï Kraevoi, Vice-ministre de la Santé, et Sergueï Pospelov, Chef de l'Agence pour la jeunesse Rosmolodezh, sont venus spécialement de Moscou à Kazan pour soutenir l'événement.

Vera Brezhneva, Ambassadrice itinérante de l'ONUSIDA, a couru 3 kilomètres du parcours en compagnie d'autres participants, dont plus d'une cinquantaine de personnes vivant avec le VIH.

Quotes

« Aujourd'hui, nous nous souvenons de ceux qui nous ont quittés à cause de maladies liées au sida. À ce jour, plus d'un million de personnes en Russie ont été diagnostiquées séropositives au VIH. Ensemble, nous devons veiller à ce qu'elles puissent vivre une vie normale. »

Guennady Onishchenko, Conseiller du Premier ministre russe

« Je remercie le Président du Tatarstan pour son soutien qui a permis de faire du marathon de Kazan un événement annuel. Comme pour un marathon, nous ne pourrons pas en finir avec le sida en une seule étape : nous avons une longue route à parcourir, mais nous y arriverons en courant ensemble. »

Anna Popova, Chef de l'Agence de santé publique russe Rospotrebnadzor

« Le VIH n'est plus une sentence de mort. De nos jours, les personnes vivant avec le VIH peuvent vivre une vie épanouie en bonne santé si le VIH est dépisté de manière précoce. Mais la première étape consiste à se faire dépister et à connaître son statut vis-à-vis du VIH. »

Sergueï Kraevoi, Vice-ministre de la Santé

« Le marathon de Kazan est la preuve vivante que si les personnes vivant avec le VIH connaissent leur statut, accèdent à un traitement anti-VIH de qualité et prennent soin de leur santé, elles peuvent franchir toutes les étapes dans la vie comme dans le sport. »

Vera Brezhneva, Ambassadrice itinérante de l'ONUSIDA

« Le marathon de Kazan est l'exemple parfait du pouvoir du partenariat entre le gouvernement, les entreprises, les organisations non gouvernementales, la communauté sportive et les personnes vivant avec le VIH au Tatarstan. »

Andreï Zlobin, l'un des organisateurs du marathon

« Le Tatarstan a toujours été en pointe parmi les régions russes et se trouve en première ligne dans la riposte au VIH. Le marathon va servir à amorcer l'accélération de la riposte pour mettre fin au sida dans la ville de Kazan. »

Vinay Saldanha, Directeur régional de l'ONUSIDA pour l'Europe de l'Est et l'Asie centrale

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Accélération et innovation dans la riposte au sida en Chine

13 mai 2016

Une délégation du Conseil de coordination du Programme (CCP) de l'ONUSIDA s'est rendue en Chine du 9 au 12 mai afin d'avoir un aperçu de la manière dont le pays accélère sa riposte nationale au sida pour mettre fin à l'épidémie comme menace de santé publique d'ici 2030.

La délégation du CCP a rencontré des représentants du gouvernement, de la société civile et du secteur privé. Parmi les éléments critiques identifiés pour l'accélération de la riposte nationale au sida en Chine figurent les stratégies innovantes et ciblées, l'engagement d'acteurs non traditionnels, l'intensification des efforts et l'importance du leadership politique et de la sensibilisation au sida.

Tout en confirmant l'engagement de la Chine envers l'Objectif de Développement durable visant à mettre fin au sida d'ici 2030, le Vice-ministre de la Santé, Wang Guoqiang, a mis en avant le soutien de la Chine en faveur d'une déclaration politique forte sur la fin du sida lors de la Réunion de haut niveau de l'Assemblée générale des Nations Unies sur la fin du sida qui doit avoir lieu en juin. Elle servira de moteur pour accélérer encore davantage la riposte au sida à l'échelle mondiale comme en Chine.

En Chine, l'épidémie se concentre au sein des populations clés plus exposées au risque d'infection à VIH. Les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes sont particulièrement vulnérables à l'infection à VIH, surtout dans les grandes villes. Le VIH est une priorité aux plus hauts niveaux de gouvernement et fait l'objet d'actions intersectorielles. La riposte est quasi intégralement financée à partir de ressources nationales.

« Le leadership de la Chine sur le VIH est un exemple de responsabilité partagée dans l'action, avec des approches multisectorielles qui impliquent à la fois le gouvernement, la société civile et le secteur privé, sur la base de données nationales complètes », a déclaré Jan Beagle, Directrice exécutive adjointe de l'ONUSIDA, qui chapeautait la visite. « Il est possible d'en tirer d'importantes leçons pour tous les continents, pour la collaboration Sud-Sud et surtout en matière de durabilité », a-t-elle ajouté.

Associer science, technologie et action communautaire pour obtenir des résultats

Plusieurs approches innovantes ont été présentées lors de cette visite, notamment la riposte au VIH de la ville de Pékin. En effet, la ville s'appuie sur les organisations communautaires pour améliorer la prestation de service. Elle a également adopté un modèle de guichet unique pour le dépistage du VIH, accéléré la stratégie de dépistage et de traitement chez les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes, piloté des programmes d'auto-dépistage du VIH, et elle utilise les nouvelles technologies pour appuyer les initiatives de prévention et de traitement du VIH.

La délégation du CCP a visité les locaux de Danlan, une organisation non gouvernementale qui défend les droits des personnes lesbiennes, gays, bisexuelles et transsexuelles. Danlan a associé un programme de prévention du VIH piloté par la communauté avec un système d'entreprise sociale par l'intermédiaire des réseaux sociaux : son application de rencontre Blued, qui compte près de 15 millions d'utilisateurs, inclut des liens vers des services de prévention et de traitement du VIH. Le créateur de Danlan, Geng Le, a mis en avant l'exemple apporté par Blued, qui montre qu'en combinant science et technologie, il est possible d'intégrer la riposte au VIH dans la vie des personnes loin des cliniques et des hôpitaux.

En discutant avec la délégation du CCP, les membres du Comité de planning familial et de santé de Pékin ont souligné que leurs données montraient que les organisations à assise communautaire telles que Danlan avaient été particulièrement efficaces dans la réalisation de campagnes de dépistage rapide capables d'atteindre les communautés plus exposées au risque d'infection. Malgré leur petite échelle, ces campagnes ont permis de détecter près de 30 % de tous les nouveaux cas de VIH dans la ville.

Le rôle du secteur privé

La visite a également porté sur l'engagement et l'action du secteur privé contre le sida dans le cadre de la riposte nationale chinoise.

La délégation a rencontré la Fondation Ruban Rouge, une organisation caritative nationale regroupant une cinquantaine d'entreprises qui lèvent des fonds, fournissent du matériel et coopèrent avec le gouvernement pour accélérer les efforts contre le sida.

Les discussions avec la Chambre de commerce chinoise chargée de l'import/export de médicaments et de produits de santé se sont concentrées sur le soutien de la Chine en faveur de la production locale de médicaments et de produits de santé en Afrique. Avec la participation active de l'ONUSIDA, la Chambre est engagée dans un transfert de technologies entre l'Afrique et la Chine.

La délégation du CCP était composée de représentants du Burundi, de l'Équateur, du Salvador, du Ghana, de la Norvège et de la Suisse, ainsi que des organisations non gouvernementales représentées au CCP et des organismes coparrainants de l'ONUSIDA. Au cours de la visite, la délégation a rencontré toute une série de partenaires nationaux, en particulier des représentants du gouvernement national et des instances municipales, le Conseil national sur le sida, des représentants de la société civile et des organisations communautaires, des chefs d'entreprise, des agents de santé, des partenaires de développement, des représentants des médias et l'équipe nationale des Nations Unies. La délégation a visité plusieurs sites à Pékin, ce qui lui a permis de voir à quel point la ville a élargi l'accès aux services de prévention, de dépistage et de traitement du VIH, y compris la prévention de la transmission du VIH de la mère à l'enfant et les ripostes à assise communautaire.

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