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Un nouveau rapport révèle de fortes disparités dans l’accès aux services de prévention et de traitement du VIH pour les enfants. Les partenaires appellent à agir de toute urgence
21 juillet 2021 21 juillet 2021Dans le monde, en 2020, près de la moitié (46 %) des 1,7 million d’enfants séropositifs n’était pas sous traitement et 150 000 nouvelles infections au VIH ont été enregistrées chez les enfants, soit quatre fois plus que l’objectif de 40 000 nouvelles contaminations pour 2020.
GENÈVE, le 21 juillet 2021—Dans le rapport final de l’initiative Start Free, Stay Free, AIDS Free, l’ONUSIDA et ses partenaires* avertissent que les progrès en direction de l’éradication du sida chez les enfants, les adolescentes et les jeunes femmes sont en retard et qu’aucun des objectifs pour 2020 n’a été atteint.
Le rapport montre que le nombre total d’enfants sous traitement a diminué pour la première fois, malgré le fait que près de 800 000 enfants vivant avec le VIH ne sont pas actuellement sous traitement. Il indique également que des opportunités d’identifier les nourrissons et les jeunes enfants séropositifs à un stade précoce ne sont pas saisies : plus d’un tiers des enfants nés de mères vivant avec le VIH n’ont ainsi pas été dépistés. En l’absence de traitement, environ 50 % des enfants vivant avec le VIH décèdent avant d’avoir deux ans.
« Il y a une vingtaine d’années, les initiatives destinées aux familles et aux enfants visant à empêcher la transmission verticale et à mettre fin à la mortalité infantile due au sida ont vraiment été à l’origine ce qui est devenu notre riposte mondiale au sida. Cela était dû à l’activation sans précédent de tous les partenaires, mais malgré de premiers progrès spectaculaires et en dépit d’un nombre d’outils et de connaissances jamais atteint auparavant, les enfants accusent un fort retard derrière les adultes et par rapport à nos objectifs », a déclaré Shannon Hader, Directrice exécutive adjointe du Programme de l’ONUSIDA. « Les inégalités sont frappantes : les enfants ont près de 40 % moins de chances qu’un adulte de recevoir un traitement vital (54 % des enfants contre 74 % des adultes) et sont surreprésentés dans les chiffres de la mortalité liée au sida (les enfants représentent 5 % seulement des personnes séropositives, mais 15 % des décès liés au sida). Il s’agit ici du droit des enfants à la santé et à une vie saine, de leur valeur au sein de nos sociétés. Il est temps de redoubler d’efforts sur tous les fronts. Nous avons besoin de leadership, de militantisme et d’investissements pour rendre justice aux enfants. »
Start Free, Stay Free, AIDS Free est un plan quinquennal lancé en 2015 à la suite du Plan mondial pour éliminer les nouvelles infections à VIH chez les enfants d’ici 2015 et maintenir leurs mères en vie qui avait été un franc succès. Cette approche demande d’agir extrêmement rapidement pour s’assurer que chaque enfant commence sa vie sans le VIH, et ce, jusqu’à l’adolescence et que chaque enfant et ado vivant avec le VIH ait accès à un traitement antirétroviral. Cette stratégie met l’accent sur 23 pays, dont 21 en Afrique, qui représentaient 83 % des femmes enceintes vivant avec le VIH, 80 % des enfants vivant avec le VIH et 78 % des jeunes femmes âgées de 15 à 24 ans nouvellement infectées par le VIH dans le monde.
« La communauté réunie autour du VIH a une longue histoire de lutte contre des défis sans précédent. Aujourd’hui, nous avons besoin de la même énergie et de la même persévérance pour répondre aux besoins des plus vulnérables : nos enfants. Les responsables de pays africains ont le pouvoir de nous aider à changer le rythme de la prise en charge. Il leur faut agir et montrer la voie jusqu’à ce qu’aucun enfant vivant avec le VIH ne soit plus laissé de côté », a déclaré Ren Minghui, sous-directeur général chargé de la couverture sanitaire universelle/des maladies transmissibles et non transmissibles au sein de l’Organisation mondiale de la Santé.
Bien que les objectifs 2020 n’aient pas été atteints, les 21 pays d’Afrique ciblés ont réalisé des progrès plus importants que les pays non ciblés. Cependant, de fortes disparités ont été observées d'un pays à l'autre et ces pays continuent de supporter le fardeau de l’épidémie : 11 pays représentent près de 70 % des « enfants oubliés », c’est-à-dire les enfants séropositifs hors traitement. Entre 2015 et 2020, les nouvelles infections au VIH chez les enfants ont reculé de 24 % dans les pays prioritaires par rapport à une baisse de 20 % dans le monde. Ces pays ont également atteint une couverture de traitement de 89 % chez les femmes enceintes vivant avec le VIH, contre 85 % dans le monde, mais toujours en deçà de l’objectif de 95 %. De plus, ces chiffres varient énormément d'un pays à l'autre. Le Botswana, par exemple, a atteint une couverture du traitement de 100 % contre 39 % seulement en République démocratique du Congo.
« Bien que nous soyons profondément préoccupés par les retards dans le monde en matière de VIH pédiatrique, savoir que nous disposons largement des outils nécessaires pour changer, nous donne espoir », a déclaré Angeli Achrekar, coordonnatrice de la lutte mondiale contre le sida pour les États-Unis. « Dans ce cas, considérons ce rapport comme un appel à agir pour remettre en question l’autosatisfaction et travailler sans relâche afin de combler ce retard. »
Le rapport souligne trois actions nécessaires pour mettre fin aux nouvelles infections au VIH chez les enfants dans les pays ciblés. Premièrement, faire en sorte que le dépistage et le traitement atteignent les femmes enceintes le plus tôt possible. 66 000 nouvelles infections au VIH ont été recensées chez les enfants, car leurs mères n’avaient pas reçu de traitement pendant la grossesse ou l’allaitement. Deuxièmement, assurer la continuité du traitement et de la suppression de la charge virale pendant la grossesse, l’allaitement et à vie. 38 000 enfants ont été nouvellement infectés par le VIH parce que la prise en charge de leur mère a été interrompue pendant la grossesse et l’allaitement. Troisièmement, prévenir les nouvelles infections au VIH chez les femmes enceintes et allaitantes : 35 000 nouvelles infections chez les enfants sont survenues parce qu’une femme a été contaminée par le VIH pendant la grossesse ou l’allaitement.
Des progrès ont été réalisés dans la prévention de l’infection au VIH chez les adolescentes et les jeunes femmes. Dans les pays ciblés, le nombre d’adolescentes et de jeunes femmes qui contractent le VIH a diminué de 27 % entre 2015 et 2020. Cependant, le nombre d’adolescentes et de jeunes femmes infectées par le VIH dans les 21 pays ciblés atteignait 200 000, soit deux fois l’objectif mondial pour 2020 (100 000). En outre, la COVID-19 et la fermeture des écoles perturbent de nombreux services éducatifs et de santé sexuelle et reproductive pour les adolescentes et les jeunes femmes. Cela montre bien qu’il est urgent de redoubler d’efforts de prévention du VIH à destination des jeunes femmes et des adolescentes.
« La vie des filles et des jeunes femmes les plus vulnérables est en jeu, elles sont enfermées dans des cycles de vulnérabilité et de négligence profondément enracinés qui doivent être brisés de toute urgence. Avec l’approbation des États membres des Nations Unies, la nouvelle stratégie mondiale de lutte contre le sida nous réengage toutes et tous à lutter contre ces vulnérabilités qui s'additionnent pour stopper et inverser les effets du VIH d’ici 2030. Nous savons que des progrès rapides peuvent être réalisés pour les filles et les jeunes femmes. Nous avons besoin de courage pour appliquer les solutions et de discipline pour les mettre en œuvre avec rigueur et à grande échelle », a déclaré Chewe Luo, chef du Fonds des Nations Unies pour l’enfance et directrice associée des programmes de santé.
L’ONUSIDA et ses partenaires continueront à travailler ensemble pour développer de nouveaux cadres destinés à satisfaire les objectifs non atteints. De nouveaux objectifs pour 2025 ont été officiellement adoptés en juin de cette année par les États membres des Nations Unies dans la Déclaration politique de 2021 sur le VIH et le sida : mettre fin aux inégalités et agir pour vaincre le sida d’ici à 2030. Ce document fournit une feuille de route pour les cinq prochaines années.
« Il est clair que mettre fin à la transmission de la mère à l’enfant nécessite des approches innovantes qui soutiennent les femmes tout au long de leur vie, y compris par le biais d’efforts renforcés de prévention primaire, tels que la prophylaxie pré-exposition (PPrE), l’accès à une prise en charge reproductive complète et en accordant davantage d'attention aux adolescentes et aux jeunes femmes. Le rapport Start Free, Stay Free, AIDS Free inclut de nouveaux objectifs pour 2025 qui, s’ils sont atteints, ouvriront une nouvelle page de la prévention et du traitement du VIH pour les femmes, les enfants et les familles. Ce n’est pas le moment de se reposer sur nos lauriers, mais plutôt de redoubler les investissements pour réduire et éliminer la transmission de la mère à l’enfant », a déclaré Chip Lyons, président et directeur général de l'Elizabeth Glaser Pediatric AIDS Foundation.
*Le Plan d’urgence du Président des États-Unis pour la lutte contre le sida, l’ONUSIDA, le Fonds des Nations Unies pour l’enfance et l’Organisation mondiale de la Santé, avec le soutien de l’Elizabeth Glaser Pediatric AIDS Foundation.
PEPFAR
Le PEPFAR illustre l’engagement le plus important jamais pris par un pays pour combattre une seule maladie. Géré et surveillé par le Secrétariat d’État des États-Unis et jouissant de la compassion et de la générosité du peuple américain, le PEPFAR a sauvé 20 millions de vies, empêché des millions de contaminations au VIH et aidé à transformer la riposte internationale au sida.
UNICEF
L’UNICEF travaille dans certains des endroits les plus difficiles pour atteindre les enfants les plus défavorisés du monde. Dans plus de 190 pays et territoires, nous travaillons pour chaque enfant, partout, afin de construire un monde meilleur pour toutes et tous. Suivez l’UNICEF sur Twitter, Facebook, Instagram et YouTube
OMS
Dédiée au bien-être universel et guidée par la science, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) dirige et défend les efforts mondiaux pour donner à toutes et à tous, partout, une chance égale de mener une vie sûre et saine. Nous sommes l’agence des Nations Unies pour la santé. Nous effectuons le lien entre les nations, les partenaires et les personnes en première ligne à plus de 150 endroits. Nous menons la riposte mondiale aux urgences sanitaires, la prévention des maladies, la résolution des problèmes de santé et l’élargissement de l’accès aux médicaments et aux soins de santé. Notre mission est de promouvoir la santé, de préserver la sécurité de l’humanité et de servir les personnes vulnérables. www.who.int
Elizabeth Glaser Pediatric AIDS Foundation (EGPAF)
L’EGPAF est un leader reconnu dans la lutte pour une génération sans sida. Les services de prévention de la transmission du VIH aux bébés qu’elle propose ont déjà atteint plus de 31 millions de femmes. Fondée en 1988, l’EGPAF soutient plus de 15 000 sites et travaille actuellement dans 17 pays pour offrir des services de conseil, de prévention, de diagnostic et de traitement de lutte contre le VIH ainsi que des soins de santé de qualité aux familles. Chaque étape de la vie, de la petite enfance à l’âge adulte, pose de nouveaux défis différents, et l’EGPAF a pour mission de créer un monde où aucune mère, aucun enfant ou aucune famille n'est dévasté par le VIH/SIDA. Consulter le site www.pedaids.org pour en savoir plus.
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Le PNUD et l’ONUSIDA soutiennent plus de 300 femmes séropositives enceintes et allaitantes à Abidjan
08 juillet 2021
08 juillet 2021 08 juillet 2021Comme le reste du monde, la COVID-19 frappe durement la Côte d’Ivoire. En réponse, le gouvernement a élaboré un plan de riposte nationale dès que les premiers cas de COVID-19 ont été confirmés en mars 2020. Malheureusement, les mesures restrictives de protection de la population ont eu un impact sur l’utilisation des services de santé, y compris ceux liés au VIH, menaçant le fragile suivi des soins par les personnes vivant avec le VIH. Les femmes enceintes et allaitantes vivant avec le VIH et leurs enfants, l’un des groupes les plus vulnérables, ont été particulièrement touchées, et une priorité a été de préserver leur accès aux services et aux soins afin d’éviter de voir des années d’efforts réduits à néant.
Le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) et l’ONUSIDA ont uni leurs forces pour aider à retenir 333 femmes séropositives enceintes et en cours de lactation dans les services prénataux, de maternité et pédiatriques à Abidjan. Le projet fournira, sur neuf mois, 1 000 colis alimentaires et 1 000 colis d’hygiène pour apporter aux bénéficiaires une assistance alimentaire et les aider à se protéger contre la COVID-19. Chaque colis alimentaire contient 20 kg de riz, six litres d’huile, 10 pains de savon et quatre boîtes de farine infantile ; un kit d’hygiène contient deux bouteilles de gel hydroalcoolique, deux bouteilles de savon liquide et 50 masques chirurgicaux. Le projet vise également à garantir que les femmes aient accès à l’offre complète de services développés dans le cadre du programme de prévention de la transmission du VIH de la mère à l’enfant (transmission verticale) en Côte d’Ivoire, afin de s’assurer que tous les enfants des bénéficiaires du projet exposés à un risque d’infection fassent l’objet d’un dépistage précoce et aient accès aux soins appropriés, mais aussi de veiller à la documentation et au partage des bonnes pratiques.
L’une des bénéficiaires, Ouattara Maimouna, qui vit avec le VIH depuis cinq ans et est une mère allaitante de trois enfants, a déclaré : « Docteur, ce cadeau était incroyablement important pour nous. Cela nous a beaucoup aidées ! Ce stock de nourriture me permet de nourrir ma famille. Je ne peux pas vous en remercier suffisamment, car j’ai épuisé toutes les possibilités pour préserver le petit commerce qui faisait vivre ma famille. »
« Environ 700 colis d’hygiène et 700 colis alimentaires ont été distribués depuis le début du projet en décembre 2020. Les partenaires opérationnels du Plan d’urgence du président des États-Unis pour la lutte contre le sida (PEPFAR) sont unanimes pour dire que les kits ont contribué à garantir que les femmes enceintes et allaitantes respectent la prévention de la transmission verticale du VIH et continuent d’utiliser les services de soins pédiatriques, ainsi que les groupes d’entraide », a déclaré la directrice nationale de l’ONUSIDA pour la Côte d’Ivoire, Brigitte Quenum.
À ce stade de la mise en œuvre, des leçons peuvent d’ores et déjà être tirées. Le projet a été très bien accueilli par les bénéficiaires en raison de leur vulnérabilité qui a été aggravée par la crise du COVID-19. L’aide a permis d’améliorer le respect des rendez-vous lors des différentes consultations prénatales, d’améliorer la continuité du traitement et du dépistage de la charge virale pour les femmes enceintes et allaitantes et de renforcer le lien entre les femmes vivant avec le VIH et le personnel assurant une prise en charge clinique et communautaire. Le projet souligne également l’importance de prendre en compte la composante sociale dans les soins aux femmes dans la prévention de la transmission verticale des services de lutte contre le VIH.
La distribution des colis alimentaires et d’hygiène se poursuivra jusqu’à la fin de l'année 2021. La vulnérabilité des femmes enceintes et allaitantes vivant avec le VIH a augmenté au cours de la riposte à la COVID-19 et il est nécessaire d’élaborer des stratégies d’assistance qui répondent à leurs besoins spécifiques. « La mobilisation du PNUD, de l’ONUSIDA, du PEPFAR et d’organisations non gouvernementales partenaires a assuré une coalition de soutien en faveur de la sensibilisation et de l’élargissement des efforts en direction des populations vulnérables », a ajouté Mme Quenum. « Bien que cette initiative unique soit utile, des efforts doivent être faits pour intégrer d’autres activités, telles que la promotion de la nutrition et l’intégration d’une composante sociale dans les soins aux femmes vivant avec le VIH dans les services de transmission verticale et d’autres situations de prise en charge. »
Une étude portant sur la protection sociale inclusive et prenant en compte le VIH débutera dans les mois à venir en collaboration avec les principaux ministères impliqués. Il sera par ailleurs nécessaire de mobiliser des fonds pour les aspects sociaux liés aux femmes vivant avec le VIH et de militer en faveur d’aides durables.
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L’ONUSIDA appelle les gouvernements à prendre des actions à l’échelle mondiale et propose des objectifs ambitieux pour le VIH en 2025
26 novembre 2020 26 novembre 2020Alors que la COVID-19 aggrave le retard pris par la riposte au sida et que les objectifs 2020 ne seront pas atteints, l’ONUSIDA invite de toute urgence les pays à tirer les leçons du financement insuffisant de la santé et à prendre des actions à l’échelle mondiale pour mettre un terme au sida et aux autres pandémies.
GENÈVE, le 26 novembre 2020—Dans un nouveau rapport, L’homme au coeur de la lutte contre les pandémies, l’ONUSIDA appelle les gouvernements à renforcer considérablement leurs investissements en faveur des ripostes aux pandémies et à adopter une série d’objectifs courageux, ambitieux, mais réalisables concernant le VIH. Atteindre ces objectifs, nous permettra de revenir sur le chemin menant à l’éradication du sida en tant que menace pour la santé publique à l’horizon 2030.
La riposte mondiale au sida accusait déjà un retard avant l’arrivée de la pandémie de COVID-19, mais la propagation rapide du coronavirus a encore ralenti les progrès. Les modélisations à long terme des répercussions de la pandémie sur la riposte au VIH indiquent que le nombre de nouvelles infections au VIH et le nombre de décès liés au sida entre 2020 et 2022 augmenteront entre 123 000 et 293 000 cas pour le premier, et entre 69 000 et 148 000 cas pour le second.
« Nous payons au prix fort l’échec collectif de mise en œuvre d'une riposte au VIH exhaustive, respectueuse des droits et centrée sur les personnes, et de son financement adéquat », a déclaré la Directrice exécutive de l’ONUSIDA, Winnie Byanyima. « Réserver la mise en place de programmes uniquement à celles et ceux qu'aura choisis la classe politique ne permettra pas d’inverser le cours de la COVID-19 ou d’éradiquer le sida. Pour que la riposte mondiale tienne ses promesses, nous devons accorder la priorité aux personnes et lutter contre les inégalités qui forment le terreau des épidémies. »
De nouveaux objectifs pour respecter les engagements
Même si certains pays d’Afrique subsaharienne comme le Botswana et l’Eswatini ont accompli des progrès remarquables et atteint, voire dépassé les objectifs fixés pour 2020, nombreux sont encore ceux à accuser un retard. Les pays qui réussissent très bien montrent l’exemple. L’ONUSIDA coopère avec ses partenaires pour intégrer ces leçons dans une série de propositions d’objectifs pour 2025 qui mettent l’accent sur les personnes.
Ces objectifs accordent la priorité à une excellente couverture des services de santé sexuelle et reproductive, ainsi que du VIH, à la suppression des lois et réglementations punitives, et à la lutte contre la stigmatisation et la discrimination. Ils pensent aux personnes, en particulier aux groupes plus exposés et marginalisés : jeunes femmes et filles, ados, professionnel-les du sexe, personnes transgenres, consommateurs et consommatrices de drogues injectables, gays et autres hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes.
Les nouveaux objectifs pour la fourniture de services liés au VIH visent une couverture à 95 % de chaque sous-population de personnes vivant avec le VIH et exposées à un risque élevé. Les gouvernements arriveront à mieux contrôler l’épidémie au sein de leurs frontières en mettant l’accent sur les personnes et en se concentrant sur les zones sensibles.
Les objectifs 2025 nécessitent par ailleurs de créer un environnement propice à une riposte efficace au VIH et incluent des objectifs ambitieux contre la discrimination : moins de 10 % de pays disposant de lois et réglementations punitives, moins de 10 % de personnes séropositives et touchées par le VIH victimes de la stigmatisation et de la discrimination, ainsi que moins de 10 % de personnes victimes d’inégalités et de violences basées sur le genre.
Vaincre les pandémies
La COVID-19 s’est engouffrée dans la brèche causée par le manque d’investissements et d’actions contre le VIH et d’autres pandémies. De fait, la propagation de la COVID-19 aurait pu ralentir davantage et nous aurions pu surmonter son impact si les systèmes de santé et de protection sociale avaient été plus résistants. Le coronavirus nous montre qu’investir dans la santé sauve des vies, mais aussi fournit une base solide à l’économie. Par conséquent, les programmes de santé et du VIH doivent être pleinement financés, aussi bien en période de prospérité que de crise économique.
« Aucun pays ne peut vaincre seul ces pandémies », a ajouté Mme Byanyima. « Un défi d’une telle ampleur ne peut être surmonté qu’en instaurant une solidarité mondiale, en acceptant notre responsabilité partagée et en mobilisant une riposte qui n’oublie personne. Nous pouvons y parvenir en partageant ce fardeau et en travaillant ensemble. »
Il y a toutefois des lueurs d’espoir : la lutte contre la COVID-19 est en train de tirer profit du leadership, des infrastructures et des leçons de la riposte au VIH. Cette dernière a aidé à préserver la continuité des services face à ces difficultés extraordinaires. La riposte des communautés contre la COVID-19 révèle le potentiel inhérent aux coopérations.
Par ailleurs, le monde doit apprendre des erreurs faites au cours de la riposte au VIH lorsque des millions de personnes dans les pays en voie de développement sont mortes en attendant un traitement. Aujourd’hui encore, plus de 12 millions de personnes n’ont toujours pas accès à un traitement contre le VIH et 1,7 million d’infections imputables à l’absence d’accès aux services essentiels ont été enregistrées en 2019.
Tout le monde a droit à la santé. Voici pourquoi l’ONUSIDA milite ardemment en faveur d’un vaccin universel contre la COVID-19. Des vaccins prometteurs contre le coronavirus font leur apparition, mais nous devons faire attention à ce qu’ils ne deviennent pas l’apanage des riches. À cette fin, l’ONUSIDA et ses partenaires appellent les entreprises pharmaceutiques à partager librement leur technologie et leur savoir-faire, ainsi qu’à renoncer à leurs droits sur la propriété intellectuelle afin que le monde puisse produire à très grande échelle et à la vitesse nécessaire les vaccins efficaces pour protéger tout l monde.
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Le Sri Lanka élimine la transmission verticale du VIH et de la syphilis
13 décembre 2019 13 décembre 2019GENÈVE/BANGKOK, 13 décembre 2019—L’ONUSIDA félicite le Sri Lanka pour avoir éliminé la transmission verticale du VIH et de la syphilis congénitale. « Le Sri Lanka a réalisé un exploit remarquable. Cela me donne espoir et montre que le changement est possible. Il est évident que lorsqu’un pays garantit l’accès sans stigmatisation à des services aux femmes, notamment celles vivant avec le VIH ou affectées par le virus, les répercussions sont alors positives sur leur santé, sur celle de leurs enfants et sur la société dans son ensemble », a déclaré Winnie Byanyima, Directrice exécutive de l’ONUSIDA.
Selon le ministère de la Santé publique du Sri Lanka, en 2018, toutes les femmes enceintes diagnostiquées avec le VIH ont commencé une thérapie antirétrovirale et 97 % des femmes enceintes diagnostiquées avec la syphilis ont reçu un traitement. Le pays n’a signalé aucun cas de transmission de la mère à l’enfant du VIH depuis 2017 et le taux de syphilis congénitale a été ramené à moins de 50 cas sur 100 000 naissances vivantes en 2017 et 2018.
« L’élimination de la transmission de la mère à l’enfant du VIH résulte d’un engagement politique profond, d’une approche intégrée multisectorielle fructueuse reposant sur les fondements du système de santé publique et une expertise technique », a expliqué Anil Jasinghe, directeur général des services de santé du Sri Lanka.
L’élimination de la transmission verticale du VIH et de la syphilis congénitale a été validée pour le Sri Lanka. Il devient ainsi le quatrième pays d’Asie-Pacifique dans cette situation avec la Thaïlande, la Malaisie et les Maldives.
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L’ONUSIDA appelle les pays à accélérer leurs efforts et à combler les besoins en services pour mettre fin à l’épidémie du sida parmi les enfants, adolescentes et adolescents
22 juillet 2019 22 juillet 2019Alors que les objectifs mondiaux 2018 n’ont pas été atteints, le rapport Start Free, Stay Free, AIDS Free souligne la nécessité de concentrer les actions sur les pays en retard
GENÈVE/MEXICO, le 22 juillet 2019—Un nouveau rapport publié aujourd’hui lors de la 10e conférence de l’IAS de recherche sur le VIH organisée dans la capitale mexicaine révèle que l’humanité peine à satisfaire ses engagements pour en finir avec l’épidémie du sida chez les enfants, les adolescentes et les adolescents. Le rapport, Start Free, Stay Free, AIDS free, pointe le net ralentissement de la réduction des nouvelles infections au VIH parmi les enfants et de la généralisation de l’accès au traitement pour les enfants, les jeunes et les femmes enceintes vivant avec le VIH. Malgré des avancées significatives dans certains pays, les objectifs mondiaux fixés pour 2018 n’ont pas été atteints.
L’an dernier, près de 160 000 enfants entre 0 et 14 ans ont été contaminés par le VIH dans le monde. Il s’agit d’une baisse importante par rapport aux 240 000 nouveaux cas en 2010. Cependant, l’objectif ambitieux et fondamental était de ramener ce chiffre sous la barre des 40 000 en 2018.
« Cette situation est décevante et frustrante. Nous n’avons pas réussi à atteindre les objectifs 2018 de réduction des nouvelles contaminations au VIH parmi les enfants et les jeunes, ni à étendre l’accès au traitement pouvant sauver des vies », déclare Gunilla Carlsson, Directrice exécutive de l’ONUSIDA par intérim. « Nous devons agir rapidement pour inverser la tendance et respecter notre engagement de mettre fin à l’épidémie du sida chez la prochaine génération. »
Près de 82 % des femmes enceintes vivant avec le VIH ont désormais accès aux thérapies antirétrovirales. Des progrès considérables ont été enregistrés dans les pays d’Afrique australe et orientale. En effet, plus de 90 % des femmes enceintes ont accès à des médicaments antirétroviraux en Éthiopie, au Kenya, en Ouganda, dans la République-Unie de Tanzanie et au Zimbabwe, voire plus de 95 % au Botswana, au Malawi, au Mozambique, en Namibie et en Zambie. Le résultat : 41 % de nouvelles infections en moins parmi les enfants, avec une baisse significative au Botswana (85 %), au Rwanda (83 %), au Malawi (76 %), en Namibie (71 %), au Zimbabwe (69 %) et en Ouganda (65 %) depuis 2010. Ces progrès sont l’aboutissement d’une solide volonté politique, de l’adoption rapide de lois et d’efforts concertés de tous les acteurs.
Le rapport met en lumière les lacunes à combler afin d’éviter de nouvelles infections chez les enfants. Par exemple, en Afrique orientale, 10 000 nouvelles contaminations sur les 26 000 cas touchant des enfants en 2018 sont imputables à des femmes ayant arrêté leur traitement au cours de leur grossesse ou de l’allaitement. En Afrique australe, 17 000 enfants nouvellement infectés sur 53 000 l’ont été suite à la contamination de leur mère au cours de la grossesse ou de l’allaitement. Au total, 16 000 nouvelles infections auraient pu être évitées dans cette région si les mères avaient continué leur traitement pendant la grossesse et l’allaitement. En Afrique occidentale et centrale, près de 27 000 nouveaux cas sur 44 000 auraient pu être évités si les mères avaient eu accès à des antirétroviraux.
« Les dernières données illustrent le contraste entre les avancées significatives de certains pays et les retards importants dans les autres pour atteindre les objectifs 2020 », explique Deborah Birx, Coordonnatrice pour les États-Unis de la lutte mondiale contre le sida et Représentante spéciale pour la diplomatie en matière de santé mondiale. « Ces disparités criantes soulignent le rôle décisif du volontarisme politique, de la mise en place rapide de politiques et d’investissements reposant sur des données en vue d’accélérer l’impact. »
L’analyse par pays des formes de transmission du VIH de la mère à l’enfant constitue un indicateur précieux pour élaborer la riposte à l’échelon national.
« L’éradication du sida et la mise en place d’une couverture universelle de santé doivent prendre tout le monde en compte. Cependant, trop d’enfants et de jeunes contaminés ne peuvent malheureusement pas grandir en bonne santé en raison de l’absence d’accès au traitement », explique Ren Minghui, Sous-Directeur général chargé de la couverture santé universelle/des maladies transmissibles et non transmissibles auprès de l’Organisation mondiale de la Santé. « Nous devons intensifier nos efforts et tenir nos promesses envers ces enfants. »
Les enfants vivant avec le VIH sont aussi les grands oubliés de la généralisation du traitement contre le virus. Ils sont diagnostiqués et traités trop tardivement. On estime que 940 000 enfants de 0 à 14 ans avaient accès à un traitement en 2018, soit le double de 2010, mais toujours loin de l’objectif fixé à 1,6 million pour l’année dernière.
Un enfant vivant avec le VIH a moins de chance qu’un adulte d’accéder à un traitement. Cet écart se creuse dans certains pays, en particulier en Afrique occidentale et centrale. Par conséquent, l’épidémie de sida sévit toujours particulièrement de 0 à 14 ans. En 2018, dans 23 pays analysés, les enfants de cette tranche d’âge représentaient 5 % des personnes vivant avec le VIH, mais 15 % des décès dus à une maladie liée au sida.
« Nous savons empêcher les contaminations par le VIH chez les enfants, ainsi que les signes avant-coureurs du sida après leur infection. Ils ont besoin de toute urgence d’un dépistage et d’informations sur les soins et le traitement, mais nous ne saisissons pas ces opportunités », déplore Henrietta Fore, Directrice exécutive de l’UNICEF. « Nous savons ce qu’il faut faire, mais cela ne suffit pas. Nous devons nous unir et redoubler nos efforts en faveur des enfants et des jeunes vivant avec le VIH afin de leur permettre de survivre et de s’épanouir. »
L’accès rapide de cette population au traitement demeure la condition sine qua non du succès. Toutefois, en 2018, dans les 23 pays les plus touchés par l’épidémie, seuls 63 % des 1,1 million d’enfants exposés au VIH avaient été dépistés à l’âge de deux mois.
« À bien des égards, les soins prodigués par notre communauté à cette population sont d’un niveau de qualité inférieure », regrette Chip Lyons, Président et Directeur général de l’Elizabeth Glaser Pediatric AIDS Foundation. « Il n’est pas acceptable que, systématiquement, le standard minimal prévalant pour les adultes ne s’applique pas aux enfants. Surtout lorsque ce laisser-faire aboutit à un taux élevé, disproportionné et inacceptable de décès par le VIH chez les enfants et les jeunes contaminés. »
Le rapport révèle également qu’il sera très difficile, voire impossible, d’atteindre l’objectif 2020 de ramener à moins de 100 000 nouvelles infections par an parmi les jeunes femmes et les adolescentes âgées entre 15 et 24 ans. Les nouvelles contaminations au VIH parmi cette population dans le monde ont toutefois baissé de 25 % entre 2010 et 2018 pour atteindre 310 000. Alors qu’elles ont baissé chez les adolescentes et les jeunes femmes âgées de 15 à 24 ans de plus de 40 % au Botswana, au Burundi, au Lesotho et en Afrique du Sud, cette incapacité à tenir l’objectif mondial se traduit par 6 000 nouveaux cas par semaine dans cette tranche de la population.
Les facteurs de leur vulnérabilité au VIH sont d’ordre social, structurel et comportemental. Ils doivent faire l’objet d’actions ciblées afin d’atteindre des résultats durables en matière de prévention. L'aggravation de leur vulnérabilité au VIH résulte de la discrimination fondée sur le sexe, de la violence basée sur le genre, de l’inégalité des chances et de l’absence de services adaptés. Une riposte efficace allie un accès aux services de santé sexuelle et de la reproduction, aux services de lutte contre le VIH et à des programmes sociaux, structurels et comportementaux.
« Il est inacceptable d’observer une telle disparité des taux de suppression de la charge virale entre les jeunes contaminés par le VIH et les adultes. Il incombe à la communauté internationale de plaider pour des régimes efficaces de thérapie antirétrovirale destinés aux jeunes, ainsi que pour renforcement rapide de la prévention des nouvelles infections au sein de ce groupe extrêmement vulnérable », déclare Fatima Tsiouris, Directrice adjointe de la Clinical and Training Unit and Prevention of Mother-to-Child Transmission Lead at ICAP, Columbia University.
Le nombre de circoncisions médicales volontaires réalisées entre 2015 et 2018 dépassait les 11 millions d’hommes dans toutes les classes d’âge, ce qui signifie que 13 millions d’interventions au minimum doivent être effectuées d’ici 2020 pour atteindre l’objectif de 25 millions d’hommes et d’enfants circoncis volontairement entre 2015 et 2020.
L’ONUSIDA et le Plan d’urgence du Président des États-Unis pour la lutte contre le sida ont lancé le cadre Start Free, Stay Free, AIDS Free en 2016 afin de capitaliser sur les résultats du Plan mondial pour éliminer les nouvelles infections au VIH chez les enfants à l’horizon 2015 et maintenir leurs mères en vie qui a pris fin en 2014.
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Mettre à jour
La moitié seulement des bébés exposés au VIH bénéficient d’un dépistage
25 mars 2019
25 mars 2019 25 mars 2019Plus le diagnostic et le lancement du traitement sont précoces chez un bébé né avec le VIH, meilleurs sont les résultats.
Chez les enfants de moins de 18 mois, le diagnostic nécessite un dépistage virologique, qui détecte le virus ou ses composantes. Le dépistage sérologique, qui détecte les antigènes et/ou les anticorps anti-VIH générés en réponse immunitaire à l’infection, est utilisé pour les enfants de plus de 18 mois et les adultes. Le dépistage sérologique ne peut pas être utilisé chez les nourrissons, car il ne permet pas de faire la différence entre les anticorps anti-VIH produits par la mère et transmis à son bébé pendant la grossesse, le bébé restant ainsi protégé de l’infection, et les anticorps anti-VIH produits par un bébé infecté par le VIH.
Le dépistage virologique n’est pas disponible en permanence dans la plupart des pays à revenu faible et intermédiaire ; néanmoins, lorsqu’il est accessible, il est souvent cher et prend beaucoup de temps, avec plusieurs visites à l’hôpital pour les mères et les nourrissons, le transport des échantillons vers des laboratoires centralisés et les retards possibles dans le retour des résultats.
À l’échelle mondiale, seulement la moitié des nourrissons exposés au VIH pendant la grossesse sont dépistés avant l’âge de huit semaines. Étant donné que la mortalité chez les nourrissons non traités est maximale au cours des trois premiers mois de la vie, un diagnostic et une mise sous traitement rapides sont indispensables.
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Press Release
L'ONUSIDA alerte que les progrès ralentissent et que le temps est compté pour atteindre les objectifs de 2020 en matière de VIH
18 juillet 2018 18 juillet 2018Les nouvelles infections à VIH augmentent dans environ 50 pays; les décès liés au sida ne diminuent pas assez vite; la stagnation des moyens risque d’enrayer les résultats. La moitié de toutes les nouvelles infections à VIH dans le monde sont parmi les populations clés et leurs partenaires, qui n’ont pas accès aux services dont elles ont besoin
PARIS/GENÈVE, le 18 juillet 2018 — L'ONUSIDA envoie aux pays du monde entier une alerte solennelle. Dans un nouveau rapport lancé aujourd’hui à Paris, France, à un événement co-organisé avec Coalition PLUS, ONUSIDA tire le signal d’alarme : la riposte mondiale au VIH se trouve dans une situation préoccupante. L’ONUSIDA envoie aux pays un sérieux avertissement. Dans un nouveau rapport présenté aujourd’hui à Paris, l’ONUSIDA lance l’alerte face à la situation fragile dans laquelle se trouve la lutte mondiale contre le VIH. À mi-parcours des objectifs 2020, le rapport Miles to go – Closing gaps; breaking barriers; righting injustices (Un long chemin reste à parcourir - combler les écarts, rompre les barrières, réparer les injustices) nous met en garde face au fait que le rythme des progrès n’est pas à la hauteur de l’ambition mondiale. Le rapport appelle à prendre des mesures immédiates visant à mettre le monde sur la bonne voie pour atteindre les objectifs primordiaux de 2020.
« Nous tirons la sonnette d’alarme », affirme Michel Sidibé, Directeur exécutif de l’ONUSIDA. « Des régions entières prennent du retard, les grands progrès que nous avons réalisés concernant les enfants ne sont pas pérennes, les femmes restent les plus touchées, les ressources ne sont toujours pas à la hauteur des engagements politiques et les populations clés continuent d’être laissées pour compte. Tous ces éléments freinent les progrès et il est urgent d’y faire face. »
Crise de la prévention des infections liés au VIH
Les nouvelles infections liés au VIH sont en augmentation dans une cinquantaine de pays, et, à l’échelle mondiale, n’ont diminué que de 18 % au cours des sept dernières années, passant de 2,2 millions en 2010 à 1,8 million en 2017. Bien que ce chiffre représente presque la moitié du nombre de nouvelles infections par rapport à 1996, lorsque ce nombre était au plus haut (3,4 millions), la baisse n’est pas assez rapide pour atteindre l’objectif de moins de 500 000 nouvelles infections à VIH d’ici 2020.
La réduction du nombre des nouvelles infections par le VIH a été la plus forte dans la région la plus touchée par le virus, l’Afrique orientale et australe, où les nouvelles infections ont diminué de 30 % depuis 2010. Toutefois, en Europe de l’Est et en Asie centrale, le nombre annuel de nouvelles infections à VIH a doublé et a augmenté de plus d’un quart ces 20 dernières années au Moyen-Orient et en Afrique du Nord.
L’expansion des traitements n’est toujours pas un acquis
Conséquence du déploiement de la thérapie antirétrovirale, le nombre de décès liés au SIDA (940 000) est le plus bas jamais atteint au cours de ce siècle, après avoir chuté en dessous du million pour la première fois en 2016. Cependant, la régression n’est pas suffisamment rapide pour atteindre l’objectif de moins de 500 000 décès liés au SIDA d’ici 2020.
En un an seulement, 2,3 millions de personnes supplémentaires ont eu accès au traitement. Il s’agit de la plus forte augmentation annuelle à ce jour, portant le nombre total de personnes sous traitement à 21,7 millions. Près de 60 % des 36,9 millions de personnes séropositives étaient sous traitement en 2017, ce qui est un succès considérable, mais pour atteindre l’objectif de 30 millions de personnes sous traitement, 2,8 millions de nouvelles personnes séropositives doivent être mises sous traitement chaque année, or tout indique que le taux d’expansion ralentit.
L’Afrique de l’Ouest et l’Afrique centrale à la traîne
En 2017, seulement 26 % des enfants et 41 % des adultes ont eu accès au traitement en Afrique de l’Ouest et en Afrique centrale, contre 59 % des enfants et 66 % des adultes en Afrique de l’Est et en Afrique australe. Depuis 2010, le nombre de décès liés au sida a diminué de 24 % en Afrique de l’Ouest et en Afrique centrale, contre 42 % en Afrique de l’Est et australe.
Le Nigeria concentre plus de la moitié (51 %) de la charge de morbidité du VIH dans la région et peu de progrès ont été réalisés en matière de réduction des nouvelles infections à VIH ces dernières années. Les nouvelles infections à VIH n’ont diminué que de 5 % (9000) en sept ans (passant de 179 000 à 170 000). Seule une personne vivant avec le VIH sur trois est sous traitement (33 %), même si la couverture du traitement contre le VIH a augmenté par rapport à seulement 24 % il y a deux ans.
Les progrès concernant les enfants ralentissent
Le rapport montre que les progrès réalisés en faveur des enfants ne sont pas pérennes. Les nouvelles infections par le VIH chez les enfants n’ont diminué que de 8 % au cours des deux dernières années, seulement la moitié (52 %) des enfants vivant avec le VIH reçoivent un traitement et 110 000 enfants sont morts de maladies liées au sida en 2017. Bien qu’en 2017, 80 % des femmes enceintes séropositives aient eu accès à une thérapie antirétrovirale pour prévenir la transmission du virus à leur enfant, 180 000 enfants ont contracté le VIH pendant l’accouchement ou l’allaitement, ce qui est bien loin de l’objectif de moins de 40 000 transmissions mère-enfant d’ici fin 2018.
« Un enfant nouvellement contaminé par le VIH, ou un enfant qui meurt du SIDA, c’est encore trop », affirme M. Sidibé. « Rien n’est acquis d’avance dans la lutte contre l’épidémie de SIDA. Le monde doit tenir compte de ce signal d’alarme et lancer un plan d’accélération afin d’atteindre ses objectifs. »
Les populations clés concentrent près de la moitié des nouvelles infections à VIH dans le monde
Le rapport montre également que les populations clés ne sont pas suffisamment prises en compte dans l’élaboration des programmes pour le VIH. Les personnes comptant parmi les populations clés ainsi que leurs partenaires sexuels représentent 47 % des nouvelles infections à VIH dans le monde et 97 % des nouvelles infections à VIH en Europe de l’Est et en Asie centrale, où un tiers des nouvelles infections à VIH concernent les utilisateurs de drogues injectables.
« Le droit de chacun à la santé n’est pas négociable », affirme M. Sidibé. « Les travailleurs du sexe, les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes, les prisonniers, les migrants, les réfugiés, les personnes transgenres sont plus touchés par le VIH, mais sont encore exclus des programmes de lutte contre le VIH. Davantage d’investissements sont nécessaires pour atteindre ces populations clés. »
La moitié des travailleurs du sexe au eSwatini, au Lesotho, au Malawi, en Afrique du Sud et au Zimbabwe sont séropositifs. Le risque de contracter le VIH est 13 fois plus élevé chez les travailleuses du sexe, 27 fois plus élevé chez les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes, 23 fois plus élevé chez les utilisateurs de drogues injectables et 12 fois plus élevé chez les femmes transgenres.
« Les communautés font écho à l’alerte lancée par l’ONUSIDA » indique Vincent Pelletier, leader séropositif et Directeur-Général de Coalition PLUS. « Il nous faut un accès universel à des services de prévention adaptés à nos besoins, ainsi qu’une véritable protection contre la discrimination. Nous appelons les dirigeants mondiaux à mettre les moyens en adéquation avec les engagements, à la fois dans les pays donateurs et les pays en développement ».
La stigmatisation et la discrimination perdurent
La discrimination exercée par le personnel de santé, les forces de l’ordre, les enseignants, les employeurs, les parents, les chefs religieux et les membres de la communauté empêche les jeunes, les personnes séropositives et les populations clés d’accéder à la prévention, au traitement et à d’autres services de santé sexuelle et reproductive.
Dans 19 pays, une personne séropositive sur cinq ayant répondu aux enquêtes a déclaré s’être vu refuser des soins de santé et une personne séropositive sur cinq a déclaré éviter de se rendre dans un établissement de santé par crainte de la stigmatisation ou de la discrimination liée à son statut sérologique. Dans cinq des 13 pays pour lesquels des données sont disponibles, plus de 40 % des personnes interrogées estiment que les enfants séropositifs ne devraient pas pouvoir aller à l’école avec des enfants séronégatifs.
Une nouvelle approche est nécessaire pour mettre fin à la violence contre les femmes
En 2017, environ 58 % des nouvelles infections à VIH chez les adultes âgés de plus de 15 ans touchaient des femmes, et chaque semaine, 6600 jeunes femmes âgées de 15 à 24 ans ont été contaminées par le VIH. La violence accroît la vulnérabilité au VIH. Plus d’une femme sur trois dans le monde a subi des violences physiques ou sexuelles, souvent du fait de leur partenaire intime.
« Les inégalités, le manque d’autonomie et les violences faites aux femmes sont des violations des droits humains qui contribuent encore à l’augmentation du nombre de nouvelles contaminations à VIH », affirme M. Sidibé. « Nous ne devons pas relâcher nos efforts visant à éliminer le harcèlement, les abus et la violence, que ce soit à la maison, dans la société ou au travail. »
Les cibles 90-90-90 peuvent et doivent être atteintes
Des progrès ont été accomplis dans le cadre des cibles 90-90-90. Les trois quarts (75 %) de toutes les personnes vivant avec le VIH connaissent maintenant leur statut sérologique ; en 2017, parmi celles connaissant leur statut, 79 % avaient accès à un traitement, et chez 81 % des personnes sous traitement, la charge virale était supprimée.
Six pays, le Botswana, le Cambodge, le Danemark, le eSwatini, la Namibie et les Pays-Bas, ont atteint les cibles 90-90-90 et sept autres pays sont en bonne voie de les atteindre. Le fossé le plus large est celui du premier 90 : en Afrique de l’Ouest et en Afrique centrale, par exemple, seulement 48 % des séropositifs connaissent leur statut sérologique.
Une année charnière pour la riposte à la tuberculose
Des progrès ont été accomplis dans le traitement et le dépistage du VIH chez les personnes atteintes de tuberculose — environ neuf personnes atteintes de tuberculose sur dix chez qui le VIH a été diagnostiqué sont mises sous traitement. Cependant, la tuberculose reste la principale cause de décès des personnes séropositives, et pour trois personnes sur cinq qui commencent un traitement pour le VIH, la tuberculose ne fait pas l’objet de diagnostic ni de traitement. La première réunion de haut niveau des Nations Unies sur la tuberculose en septembre 2018 sera l'occasion de donner un nouvel élan à la lutte contre la tuberculose et le VIH.
Le coût de l’inaction
Environ 20,6 milliards de dollars étaient disponibles en 2017 — en augmentation de 8 % par rapport à 2016 — ce qui représente 80 % de l’objectif fixé par l’Assemblée générale des Nations Unies pour 2020. Toutefois, aucun nouvel engagement important n’a été pris et, par conséquent, il est peu probable que l’augmentation des ressources de cette année se poursuive dans la durée. Les objectifs 2020 ne pourront être atteints que si les investissements augmentent, à la fois au niveau national et de la part des pays donateur.
Les pistes pour aller de l’avant
Depuis les townships d’Afrique du Sud aux villages reculés d’Amazonie en passant par les mégapoles d’Asie, les dizaines d’innovations présentées dans les pages du rapport montrent que la collaboration entre les systèmes de santé et les communautés peut réduire la stigmatisation et la discrimination tout en fournissant des services à la grande majorité de ceux qui en ont le plus besoin.
Ces approches novatrices continuent d’inspirer les solutions nécessaires pour atteindre les objectifs de 2020. Lorsque la prévention combinée du VIH — notamment les préservatifs et la circoncision médicale volontaire — est poursuivie à grande échelle, le nombre de nouvelles infections à VIH diminue. La prophylaxie orale pré-exposition (PrEP) a un impact, en particulier pour les populations clés. Le fait de proposer de dépister et de conseiller les membres de la famille et les partenaires sexuels des personnes séropositives a considérablement amélioré l’accès au dépistage.
L’Afrique de l’est et australe a vu d'importants investissements nationaux et internationaux s'accompagner d'un fort engagement politique et d'une forte participation communautaire. Cette région a sensiblement progressé vers les objectifs 2020.
« Chaque problème a sa solution », a déclaré M. Sidibé. « Il incombe aux dirigeants politiques, aux gouvernements nationaux et à la communauté internationale de faire les investissements financiers nécessaires et de créer les environnements juridiques et politiques permettant de déployer l’innovation à l’échelle mondiale. Cela permettra l’accélération dont nous avons besoin pour tenir les objectifs 2020 ».
En 2017, environ :
36,9 millions [31,1 millions - 43,9 millions] de personnes dans le monde vivaient avec le VIH.
21,7 millions [19,1 millions – 22,6 millions] de personnes ont accès au traitement
1,8 million [1,4 million – 2,4 millions] de personnes ont contracté le VIH
940 000 [670 000 – 1,3 million] de personnes sont décédées de maladies liées au SIDA
Documents
Un long chemin reste à parcourir - combler les écarts, rompre les barrières, réparer les injustices
12 juillet 2018
La riposte mondiale au sida se trouve dans une situation particulièrement préoccupante : les succès, certes remarquables – mais encore limités- que nous avons connus en termes de vies sauvées et d’arrêt de nouvelles infections par le VIH sont en train d’ouvrir dangereusement la voie à une certaine forme de complaisance. À mi-chemin des objectifs à atteindre d’ici 2020, le rythme des progrès est encore loin d’être à la mesure de l’ambition affichée.
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