West and Central Africa


Press Statement
L’ONUSIDA salue la nomination de Michel Sidibé en tant que ministre de la Santé et des Affaires sociales du Mali
08 mai 2019 08 mai 2019L’ONUSIDA adresse ses sincères remerciements au Directeur exécutif pour sa contribution exceptionnelle à la riposte mondiale au VIH.
GENÈVE, 8 mai 2019—L’ONUSIDA salue la nomination de Michel Sidibé en tant que ministre de la Santé et des Affaires sociales du Mali. M. Sidibé a occupé les fonctions de Directeur exécutif de l’ONUSIDA pendant plus de dix ans suite à sa nomination en janvier 2009 comme deuxième Directeur exécutif de l’ONUSIDA et Secrétaire général adjoint des Nations Unies.
Véritable champion d'une démarche centrée sur les personnes en matière de santé et de développement et ardent défenseur de la justice sociale, M. Sidibé a apporté une contribution remarquable à la lutte contre le sida, aidant à sauver et à améliorer la vie de millions de personnes dans le monde.
Depuis que M. Sidibé a pris ses fonctions de Directeur exécutif de l’ONUSIDA, le nombre de personnes ayant accès à un traitement antirétroviral a augmenté de 170%, passant de 8 millions en 2010 à 21.7 millions en 2017. Le nombre de décès liés au sida a, quant à lui, diminué de 45% (passant de 1.7 million en 2008 à 940.000 en 2017) et les nouvelles infections à VIH ont été réduites de 22% (de 2.3 millions en 2008 à 1.8 million en 2017).
“Ce fut un honneur pour moi de servir l’ONUSIDA en tant que Directeur exécutif et de contribuer à la riposte mondiale au sida” a déclaré M. Sidibé. “J’aimerais remercier tous les partenaires de l’ONUSIDA, le personnel, ainsi que les membres de la communauté affectés par le VIH, qui ont rendu nos réussites possibles. Grâce à leur engagement et à leur détermination inébranlables, nous avons été en mesure d’offrir des services pouvant sauver des vies à des millions de personnes. Si le cap est maintenu et si les choses sont faites correctement – en mettant les gens au centre et en leur apportant des résultats concrets - alors nous parviendrons à mettre fin au sida.”
La vision de M. Sidibé de zéro nouvelle infection à VIH, zéro discrimination et zéro décès lié au sida ainsi que son plaidoyer sans relâche pour que tout le monde ait accès aux services de santé ont maintenu le VIH à la première place des priorités mondiales. Ses appels à la solidarité mondiale et à la responsabilité partagée ont vu les ressources consacrées au VIH augmenter de plus d’un tiers, passant de 15.9 milliards de dollars des Etats-Unis à 20.6 milliards de dollars en 2017 dans les pays à revenu faible et intermédiaire. Son plaidoyer en faveur de l’appropriation par les pays a contribué à faire en sorte que 56% des ressources liées au VIH dans les pays à revenu faible et intermédiaire proviennent désormais de sources nationales, afin de garantir des réponses durables et à long terme au VIH.
Son engagement pourl’accès universel à la prévention, au traitement, aux soins et au soutien du VIH a été tel que l’objectif d’atteindre 15 millions de personnes vivant avec le VIH bénéficiant d’un traitement antirétroviral avant 2015 a été atteint avec sept mois d’avance. En mettant l’accent sur les plus vulnérables et les plus marginalisés, il a donné la parole aux personnes sans-voix, y compris les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes, les professionnels du sexe, les personnes transgenres, les consommateurs de drogues et les prisonniers et les personnes déplacées.
Croyant fermement qu’aucun enfant ne devrait naître avec le VIH, son leadership appelant à l’élimination de nouvelles infections à VIH chez les enfants a contribué à une réduction de 60% des nouvelles infections à VIH chez les enfants depuis 2009 dans les 21 pays prioritaires du Plan mondial pour l’élimination de nouvelles infections à VIH chez les enfants d’ici à 2015 et le maintien de leurs mères en vie.
Au cours de son mandat, M. Sidibé a dirigé deux des déclarations politiques sur le VIH les plus réussies de l’Assemblée générale des Nations Unies qui ont désigné les populations clés et qui, pour la première fois, ont fixé des objectifs ambitieux de mise en œuvre accélérée, tant au niveau régional que mondial. Il a plaidé avec succès pour sortir le sida de son isolement, en encourageant une approche holistique fondée sur les droits de l’homme pour inclure le VIH dans la santé sexuelle et reproductive et intégrer les réponses aux maladies liées entre elles, notamment la tuberculose et le cancer du col de l’utérus.
“Je voudrais remercier le Secrétaire général des Nations Unies, António Guterres, pour son soutien de longue date à l’ONUSIDA et d’avoir accepté de me laisser prendre rapidement mes nouvelles fonctions” a déclaré M. Sidibé. “Je suis également reconnaissant envers le système des Nations Unies qui m’a permis un parcours professionnel allant d’un poste de jeune administrateur de courte durée en République démocratique du Congo en 1987 pour l’UNICEF à celui de Secrétaire général adjoint des Nations Unies 20 ans plus tard – je m’en rends compte et je serai éternellement redevable pour les opportunités qui m’ont été offertes.”
Les pays les plus touchés par le VIH se sont ralliés à l’appel de M. Sidibé pour les objectifs 90-90-90, à savoir 90% des personnes vivant avec le VIH connaissent leur statut sérologique, 90% des personnes connaissant leur statut ont accès à un traitement et 90% des personnes sous traitement ont une charge virale durablement supprimée. Près de 75% des personnes vivant avec le VIH connaissent maintenant leur statut et l’attention se porte davantage sur le dépistage du VIH et sur l’augmentation du traitement antirétroviral.
Son appel à des partenaires pour établir une coalition de prévention du VIH a abouti à une nouvelle Feuille de route pour la prévention du VIH 2020 visant à renforcer et à maintenir l’engagement politique en faveur de la prévention primaire du VIH et à établir la nécessité de fournir des services à grande échelle pour lutter contre les nouvelles infections à VIH.
Son engagement visant à améliorer la vie des femmes et des filles a galvanisé l’action en vue de l’adoption de la résolution 1983 du Conseil de sécurité en 2011, axée sur la garantie de l’accès à la prévention et au traitement du VIH pour les femmes et les filles, sur la prévention de la violence sexuelle liée aux conflits et pour y faire face, ainsi que sur la consolidation de la paix après les conflits.
La conviction profonde de M. Sidibé du pouvoir des communautés a ouvert la voie à des réponses communautaires au VIH qui se sont révélées extrêmement efficaces pour accroître le recours aux services relatifs au VIH et créer des réseaux de soutien pour améliorer l’adhésion au traitement et à la qualité de vie des personnes vivant avec le VIH.
Son engagement indéfectible, son dévouement et sa passion sans faille ont permis à M. Sidibé de mobiliser à la foi les chefs d’Etat, les personnes vivant avec le VIH, les donateurs, les premières dames, la société civile et les responsables de programmes de lutte contre le VIH, les réunissant autour de la même table pour renforcer la lutte contre le sida en élaborant des solutions ciblées et durables qui ne laissent personne pour compte.
En tant que dirigeant, M. Sidibé a été une source d’inspiration visionnaire pour l’ONUSIDA et pour la riposte mondiale au VIH, et l’ONUSIDA lui adresse ses sincères remerciements pour ses années de service dévoué. M. Sidibé assumera ses nouvelles fonctions de ministre de la Santé et des Affaires sociales du Mali avec effet immédiat et sa remplaçante par intérim est Gunilla Carlsson, Directrice exécutive adjointe de la branche Gestion et gouvernance de l'ONUSIDA.
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Sophie Barton-Knotttel. +41 22 791 1697 / +41 79 514 6896
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Une action urgente nécessaire en République centrafricaine pour lutter contre le VIH dans le Haut Mbomou
15 avril 2019
15 avril 2019 15 avril 2019Situé à la frontière avec le Soudan du Sud et la République démocratique du Congo, le Haut Mbomou est la région de République centrafricaine la plus touchée par le VIH, avec un taux de prévalence du virus culminant à 11,9 %, contre une moyenne nationale de 4 %.
D’abord épargné par le conflit qui a embrasé le pays en 2013 et 2014, depuis 2018, le Haut Mbomou est le théâtre de luttes entre groupes armés rivaux, en proie à une insécurité permanente et des déplacements massifs de populations. Plus de 47 000 personnes ont été déplacées à cause de l’insécurité et de la violence dans la région, s’ajoutant à une population d’environ 3 500 réfugiés venus du Soudan du Sud et de la République démocratique du Congo.
Alertée par les rapports signalant des pénuries persistantes de médicaments, une non-conformité des soins pour les personnes vivant avec le VIH et des problèmes d’accès aux services de santé et anti-VIH en raison de l’insécurité, une mission conjointe menée par le Ministère de la Santé centrafricain, le Comité national de lutte contre le sida, l’Organisation mondiale de la Santé, le Bureau du Haut-Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés et l’ONUSIDA s’est rendue dans le Haut Mbomou du 8 au 12 avril. Située à 1 000 km de la capitale, Bangui, cette région compte parmi les moins bien desservies par les services sanitaires et sociaux. La moitié des services de santé de la région sont fermés, en raison du manque de personnel ou de l’état de délabrement des installations.
Dans les villes d’Obo et de Zemio, la mission a rencontré les autorités locales, des prestataires de soins de santé, des responsables religieux et communautaires, des personnes déplacées à l’intérieur du pays, des réfugiés et des personnes vivant avec le VIH. « Cette mission conjointe combine tout l’éventail de l’expertise nationale et des Nations Unies pour proposer des solutions pratiques aux problèmes du VIH et de la santé dans cette région critique », a déclaré Patrick Eba, Directeur national de l’ONUSIDA pour la République centrafricaine.
La mission a pris note de l’impact de l’insécurité sur la population et sur l’accès aux services de santé et aux autres services. Les principaux itinéraires d’approvisionnement sont fermés et la violence en dehors des centres urbains limite grandement l’accès aux médicaments, à la nourriture et à d’autres produits essentiels.
L’hôpital du district d’Obo, principal établissement de santé de la région, est en manque d’équipements de base pour le dépistage en laboratoire, notamment pour la sécurité transfusionnelle ou le dépistage de la tuberculose. L’accès aux médicaments antirétroviraux est fortement restreint par des pénuries récurrentes. L’absence de mesure du taux de CD4, de dépistage de la charge virale et d’autres tests biologiques pour les personnes sous traitement antirétroviral compromet la qualité des soins pour les populations autochtones et les réfugiés. La mission s’est également inquiétée de l’absence d’actions de prévention et de sensibilisation au VIH, notamment la non-disponibilité des préservatifs.
« Comment vivre dignement en étant constamment confrontés à des pénuries de médicaments antirétroviraux et aux mauvais traitements infligés par le personnel hospitalier ? Beaucoup de personnes sous traitement sont malades, atteintes d’infections opportunistes, mais l’hôpital ne peut rien nous donner », se lamente une frêle femme d’âge moyen vivant avec le VIH à Obo, tout en s’exprimant avec franchise et courage contre la discrimination.
L’accès à la nourriture devient de plus en plus problématique car l’insécurité perturbe les exploitations agricoles, la pêche et la chasse, et empêche les organisations humanitaires d’apporter une aide alimentaire. Pour les personnes vulnérables vivant avec le VIH, notamment les réfugiés et les personnes déplacées, l’accès à la nourriture et à l’aide alimentaire est essentiel pour l’observance du traitement antirétroviral et son efficacité.
À Zemio, la mission s’est entretenue avec des membres de groupes communautaires créés par Médecins sans Frontières dans le cadre d’un programme innovant destiné à faciliter l’accès aux médicaments antirétroviraux. Les responsables de ces groupes collectent et distribuent les médicaments antirétroviraux à leurs membres qui résident loin des hôpitaux. Les membres de ces groupes ont indiqué que les obstacles qui les empêchaient d’accéder aux médicaments étaient le fruit de barrages routiers, de l’insécurité et de faits d’extorsion perpétrés par les groupes armés. La mission a dialogué avec les communautés et les responsables du principal groupe armé à Zemio afin d’insister sur la nécessité de débloquer l’accès aux établissements de santé.
La mission a permis de montrer la nature complexe des problèmes de la riposte au VIH dans un contexte tel que celui de la République centrafricaine, caractérisé par l’insécurité, les déplacements de populations et l’effondrement du système de santé. Ces problèmes nécessitent une attention et une action urgentes de la part du gouvernement, des Nations Unies et d’autres acteurs afin d’apporter une réponse aux problèmes émergents et chroniques en matière de santé et de VIH. « S’attaquer à ces problèmes est essentiel pour montrer à ces populations qu’elles ne sont pas oubliées », a déclaré Wilfrid Sylvain Nambei, Ministre coordonnateur du Comité national de lutte contre le sida. « Après cette mission, une action rapide viendra renforcer la confiance envers le gouvernement et ses partenaires et fera avancer nos efforts pour la paix, la réconciliation et la reconstruction, sans que personne ne soit laissé pour compte ».
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La Côte d’Ivoire fait part d’une nouvelle volonté de s’attaquer au problème des frais pour les usagers des services anti-VIH
16 avril 2019
16 avril 2019 16 avril 2019Le gouvernement ivoirien a fait part de son engagement visant à faire cesser la facturation de l’accès aux services de dépistage et de traitement du VIH pour les usagers, en déclarant qu’il allait appliquer rigoureusement les décisions annoncées précédemment visant à éviter que les personnes vivant avec le VIH ou touchées par le virus soient obligées de payer des frais.
Une note diffusée par le Ministère de la Santé a rappelé à tous les prestataires de services que les frais liés aux services de dépistage et de traitement du VIH ne devaient pas être facturés aux personnes qui accèdent à ces services. Cette directive s’applique à tous les services destinés aux femmes enceintes et allaitantes, à tous les services de dépistage du VIH, aux tests de détection de la charge virale et à la prescription de médicaments antirétroviraux pour les personnes vivant avec le VIH.
Cette directive rappelle également aux prestataires de services que les enfants de moins de 15 ans doivent avoir librement accès aux services de santé et que les jeunes femmes âgées de 15 à 24 ans doivent avoir librement accès aux soins de santé primaires, au dépistage du VIH et aux services de planification familiale.
Dans plusieurs pays, le problème des frais facturés aux usagers a été décrit comme un obstacle majeur au dépistage du VIH, au traitement des personnes vivant avec le VIH et au maintien des personnes dans le parcours de soins et de traitement.
L’engagement renouvelé de la Côte d’Ivoire dans la résolution du problème de ces frais est le résultat de discussions entre le Président de la Côte d’Ivoire, Alassane Ouattara, et l’ancien Président du Botswana, Festus Mogae, qui a visité le pays au mois de mars en sa qualité de Président des Champions for an AIDS-free generation en Afrique.
Suite à ces entretiens, le gouvernement a aussi annoncé son intention d’augmenter les financements nationaux consacrés à la riposte au sida de 10 millions de dollars dans le cadre du prochain budget.
Lors de sa rencontre avec le Président, M. Mogae a félicité M. Ouattara et la Première dame, Dominique Ouattara, pour leur engagement personnel de mettre fin à l’épidémie de sida comme menace de santé publique d’ici 2030. Mme Ouattara est Ambassadrice spéciale de l’ONUSIDA pour l’élimination de la transmission de la mère à l’enfant et la promotion du traitement pédiatrique contre le VIH.
En conclusion de sa mission, M. Mogae a souligné l’importance d’accélérer la riposte à l’épidémie. « Nous ne pouvons pas nous permettre de nous reposer sur nos lauriers et laisser se perdre les immenses progrès accomplis jusqu’ici. Si nous nous arrêtons maintenant, nous perdrons tout ce que nous avons déjà investi et obtenu. La nation toute entière doit être mobilisée pour faire en sorte de ne laisser personne pour compte », a-t-il déclaré.
En 2017, on dénombrait 500 000 personnes vivant avec le VIH en Côte d’Ivoire, dont environ 46 % ayant accès au traitement anti-VIH.
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Le plan de rattrapage du Liberia prend forme
27 mars 2019
27 mars 2019 27 mars 2019L’épidémie de VIH continue d’avoir des répercussions profondes sur le plan humanitaire et de la santé publique en Afrique occidentale et centrale, une région qui risque d’être laissée à la traîne de la riposte mondiale pour en finir avec l’épidémie de sida. En juillet 2017, l’Union africaine a adopté un plan de rattrapage régional pour l’Afrique centrale et occidentale, dans le but d’accélérer rapidement l’accès au traitement anti-VIH et de combler le fossé entre les régions africaines. Des plans de rattrapage nationaux ont été développés dans 18 pays d’Afrique occidentale et centrale, notamment au Liberia.
On estime qu’en 2017, 40 000 personnes vivaient avec le VIH au Liberia, dont environ 3 000 enfants âgés de 0 à 14 ans. Moins d’un tiers des adultes âgés de 15 à 49 ans vivant avec le VIH a accès aux médicaments qui permettent de rester en bonne santé et d’éviter la transmission du virus à d’autres personnes. Pour les enfants, la situation est encore plus compliquée, avec seulement 18 % qui sont sous traitement.
On observe toutefois des signes encourageants montrant que le Liberia est en train d’intensifier sa riposte à l’épidémie de VIH et d’adopter des programmes et des politiques de meilleures pratiques pour assurer la prestation de services de dépistage, de traitement et de prévention du VIH, ainsi que le recours à ces services. Sous le leadership du Ministère de la Santé et de la Commission nationale du Liberia pour la lutte contre le sida, un plan d’accélération pour 2019-2020 a été élaboré, recensant les programmes à fort impact destinés à accélérer la riposte et décrivant les besoins urgents en termes d’ajustement des programmes existants et d’obstacles à lever pour assurer une meilleure prestation des services. Il reconnaît également que les mesures de prévention doivent être renforcées et qu’il est nécessaire de réduire la stigmatisation et la discrimination associées au virus.
Le plan de rattrapage du Liberia a pour ambition de tripler les chiffres du pays en matière de dépistage et de traitement, en renvoyant directement les personnes testées séropositives au VIH vers un traitement. Le plan de rattrapage s’appuie sur une approche localisation géographique – population, avec une insistance particulière sur la prestation de services dans les trois comtés où l’on recense les besoins non satisfaits les plus importants en termes de dépistage, de traitement et de soins anti-VIH, dans les zones urbaines et dans quelques autres endroits. Les services ciblent les adultes âgés de 15 à 49 ans, en particulier les femmes enceintes et les groupes davantage exposés au risque, notamment les hommes gays et les autres hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes, les professionnel(le)s du sexe, les consommateurs de drogues injectables, les détenus et les personnes qui travaillent dans les mines. Les nourrissons exposés au virus pendant la grossesse et l’allaitement sont également prioritaires.
Le plan vise aussi à remédier au faible recours aux services observé chez les hommes.
« Nous sommes en train de concevoir des interventions qui encourageront davantage d’hommes à se faire dépister et à connaître leur statut. Sur toutes les personnes dépistées jusqu’ici, 80 % sont des femmes », a déclaré la Présidente de la Commission nationale du Liberia pour la lutte contre le sida, Theodosia Kolle. « La stigmatisation reste un problème majeur au Liberia ».
L’ONUSIDA a joué un rôle considérable en contribuant à la rédaction du plan de rattrapage, en mobilisant les parties prenantes et en veillant à ce que les personnes vivant avec le VIH, la société civile et les personnes issues des populations clés soient impliquées dans sa conception. Environ 70 personnes ont participé à un atelier spécial de deux jours au mois de mars afin d’imaginer les mesures politiques et programmatiques nécessaires pour améliorer la prestation des services, renforcer la mobilisation communautaire, augmenter les financements et permettre une utilisation plus efficace des ressources existantes, ainsi qu’un meilleur système de suivi et d’évaluation.
Cet atelier a aussi été l’occasion de valider le Rapport mondial d’avancement sur la lutte contre le sida (GAM) 2019 pour le Liberia. Le GAM représente la collecte de données la plus étendue au monde sur l’épidémiologie du VIH, la portée des programmes et les financements, et publie les informations les plus fiables et actuelles sur l’épidémie de VIH, indispensables pour une riposte efficace au sida.
« Grâce au travail d’équipe, nous pouvons atteindre les objectifs d’accélération pour 2020 en donnant la priorité aux programmes à fort impact et en les mettant en œuvre », a déclaré Miriam Chipimo, Directrice nationale de l’ONUSIDA au Liberia.
Les objectifs 90-90-90 figurant dans la stratégie d’accélération visent, d’ici à 2020, à ce que 90 % de toutes les personnes vivant avec le VIH connaissent leur état sérologique vis-à-vis du VIH, 90 % de toutes les personnes vivant avec le VIH ait accès à un traitement antirétroviral, et 90 % des personnes sous traitement antirétroviral voient leur charge virale disparaître.
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Étude NAIIS : le rôle de l’ONUSIDA pour une meilleure compréhension de l’épidémie de VIH au Nigeria
22 mars 2019
22 mars 2019 22 mars 2019Au bout de six mois de collecte de données et de trois mois d’analyse, le Président du Nigeria, Muhammadu Buhari, a annoncé les résultats de l’étude NAIIS (Nigeria National HIV/AIDS Indicator and Impact Survey – Étude nationale d’impact et indicateurs sur le VIH/sida pour le Nigeria) en mars 2019. D’un budget de 100 millions de dollars environ et portant sur plus de 200 000 personnes, l’étude NAIIS a été réalisée par 185 équipes d’enquête chargées de recueillir les données, soit la plus grande étude spécifique au VIH de l’histoire de la riposte mondiale à l’épidémie.
Au Nigeria, trois types d’enquête ont été menés par le Département VIH/sida du Ministère fédéral de la Santé, afin de déterminer la prévalence du VIH et de suivre les tendances de l’épidémie de VIH dans le pays :
- l’enquête de vigilance du VIH (HSS – HIV Sentinel Survey), généralement effectuée tous les deux à trois ans auprès des femmes dans les services prénataux, et qui détermine la prévalence du VIH chez les femmes enceintes ;
- l’enquête nationale sur la santé reproductive (NARHS – National Reproductive Health Survey), menée tous les cinq ans au sein de la population générale ; et
- l’enquête de surveillance biologique et comportementale intégrée (IBBSS – Integrated Biological and Behavioural Surveillance Survey), majoritairement utilisée pour surveiller la prévalence du virus et les tendances comportementales au sein des populations clés.
Les dernières HSS et IBBSS ont eu lieu en 2014, tandis que la dernière NARHS s’est tenue en 2012. Ces sources de données ont été les principales sources pour les études relatives à la riposte au sida dans le pays.
Entre 2012 et 2014, des progrès considérables ont été accomplis dans la riposte au sida au Nigeria. Le nombre de sites fournissant un traitement antirétroviral a doublé, le nombre de sites proposant des services de prévention de la transmission du VIH de la mère à l’enfant a été multiplié par huit, et le nombre de sites de dépistage et de conseil pour le VIH a été multiplié par quatre. Selon les chiffres du gouvernement, 6,7 millions d’adultes ont bénéficié de conseils et de dépistages du VIH en 2014, soit une augmentation de 65 % par rapport à l’année précédente. Le dépistage du VIH chez les femmes enceintes a également doublé en 2014 par rapport à 2013. De même, le nombre de personnes vivant avec le VIH sous traitement antirétroviral a connu une forte hausse.
Toutefois, malgré ces progrès, on n’observe aucune évolution correspondante dans les statistiques concernant la couverture du traitement antirétroviral chez les personnes vivant avec le VIH. Les accomplissements nationaux dans la riposte au sida ont été faibles par rapport aux objectifs, et les responsables de la mise en œuvre des programmes ont signalé des difficultés dans le recensement des personnes vivant avec le VIH ayant besoin de services. Une conclusion possible serait donc que le fardeau du VIH n’était pas aussi élevé que les estimations le laissaient penser sur la base des données disponibles en matière de prévalence du VIH.
Le Dr Bilali Camara, ancien Directeur national de l’ONUSIDA, a longtemps plaidé pour une expansion de la surveillance de l’épidémie dans le pays.
« Lorsque j’occupais le poste de Directeur national de l’ONUSIDA au Nigeria, je me suis vite rendu compte que nous n’avions pas un tableau complet de l’épidémie de sida dans le pays », explique le Dr Camara. « J’ai longtemps fait pression pour que la surveillance soit étendue, et je suis très content qu’avec cette nouvelle étude, nous ayons désormais une meilleure compréhension de l’épidémie de sida au Nigeria, ce qui nous permettra de mieux réagir dans les endroits et auprès des personnes où les besoins sont les plus importants ».
En effet, la persévérance du Dr Camara a porté ses fruits.
En juillet 2015, l’Agence nationale pour le contrôle du sida (NACA), sous le leadership de son Directeur général de l’époque, le Professeur John Idoko, décide qu’il est impératif de mieux comprendre l’épidémie de VIH au Nigeria. La NACA met alors en place un comité national des parties prenantes, composé du chef du Programme national de contrôle du sida et des IST, du Directeur national de l’ONUSIDA, du représentant de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), du Coordonnateur du Plan présidentiel américain d’aide d’urgence à la lutte contre le sida (PEPFAR), de la société civile et d’autres participants, qui décide de procéder à une triangulation de données issues de sources diverses.
« La nécessité d’une étude est d’abord une initiative menée sous mon leadership, mais nous avons reçu un immense soutien de la part du Dr Camara. À l’époque, le siège de l’ONUSIDA était même prêt à envoyer son Directeur chargé de l’information stratégique au Nigeria », raconte le Professeur Idoko.
De nombreux pays sont passés à une approche localisation géographique – population, qui permet de faire en sorte que les services anti-VIH atteignent les personnes et les lieux où les besoins sont les plus élevés. Ce type d’approche nécessite des données de niveau granulaire, qui n’étaient généralement pas disponibles au Nigeria. En 2016, l’équipe d’information stratégique de l’ONUSIDA pour le Nigeria, dirigée par le Dr Gatien Ekanmian, est chargée d’élaborer une méthode étayée par des données probantes servant à estimer le fardeau du VIH au niveau local. Durant ce processus, une analyse plus approfondie des résultats des différentes études met en lumière une série de problèmes concernant les enquêtes HSS :
- le nombre de sites sentinelles est trop limité pour assurer une couverture géographique représentative sur le plan national, au regard de la démographie du pays ;
- les sites urbains sont surreprésentés ;
- les sites ruraux sont généralement sous-représentés ;
- il y a souvent plus de sites urbains que de sites ruraux dans de nombreux États, de telle sorte que les résultats des HSS reflètent davantage l’épidémie de VIH en ville que l’épidémie en zone rurale chez les femmes enceintes.
L’analyse épidémiologique de l’ONUSIDA pour le Nigeria conclut alors que les enquêtes HSS et NARHS ne donnent plus d’informations épidémiologiques suffisamment précises. Il est recommandé de procéder à une refonte complète des enquêtes sur le VIH menées au Nigeria, afin de remédier aux défauts des approches et méthodes d’enquête existantes.
Le bureau national de l’ONUSIDA rencontre alors diverses parties prenantes, notamment le Groupe des partenaires de développement sur le VIH, et présente ces observations et recommandations en se servant efficacement dudit groupe pour mobiliser le soutien du PEPFAR et du Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme (le Fonds mondial), entre autres.
En juin 2016, le Directeur général de la NACA conteste les dernières estimations du nombre de Nigérians vivant avec le VIH, jugeant que le chiffre de 3,5 millions est une surestimation. Il a l’occasion d’évoquer ses doutes avec des directeurs nationaux de l’ONUSIDA, le Dr Erasmus Morah et le Dr Alti Zwandor, lors de la Conférence internationale sur le sida organisée à Durban, en Afrique du Sud, en 2016. En juillet 2016, après avoir entendu le plaidoyer du bureau national de l’ONUSIDA, le nouveau Ministre de la Santé, le Professeur Isaac Adewole, et le nouveau Directeur général de la NACA, le Dr Sani Aliyu, conviennent de la nécessité d’une étude sur le VIH auprès de la population qui soit solide sur le plan épidémiologique au Nigeria. Ils approuvent les recommandations relatives à une enquête en population et s’engagent à mobiliser les ressources requises.
« Quand j’ai pris mes fonctions de Directeur général de l’Agence nationale pour le contrôle du sida, l’une des questions récurrentes posée à chaque réunion préparatoire avec les partenaires concernait la difficulté de trouver de nouveaux cas. Il était évident qu’il y avait un problème avec l’identification des cas. Était-ce parce que nous ne cherchions pas au bon endroit ? J’avais des doutes sur la qualité des données dont nous disposions… et il est impossible de contrôler une épidémie si on ne sait même pas où on en est. C’est ainsi que la priorité numéro un de mon administration a vu le jour : déterminer la véritable prévalence du VIH au Nigeria en utilisant les meilleures outils d’enquête scientifiques et techniques disponibles sur la plus courte période possible », explique le Dr Aliyu.
En novembre 2016, un examen et une triangulation des données sur le VIH au Nigeria sont commandés par la NACA, en collaboration avec l’ONUSIDA, dont les conclusions viennent une nouvelle fois soutenir l’idée d’une étude nationale afin d’élaborer des estimations plus précises de la prévalence du VIH. Un appui solide en faveur de l’étude est apporté par le gouvernement des États-Unis (Centres pour le contrôle et la prévention des maladies, PEPFAR, USAID et Département de la Défense) et par le Fonds mondial, qui s’engagent à financer l’étude NAIIS.
« Il était aisé de voir que le fait de corriger l’état des données au Nigeria était non seulement la bonne chose à faire, mais aussi le rêve d’un grand nombre de personnes. Heureusement, le Nigeria a pu compter sur de bons partenaires pour faire de ce rêve une réalité. La programmation et la comptabilisation des résultats sur le VIH dans le pays ne seront plus jamais pareilles », déclare le Dr Morah, actuel Directeur national de l’ONUSIDA pour le Nigeria.
Les contributions du système des Nations Unies au comité technique de l’étude NAIIS ont été portées par l’ONUSIDA, l’OMS et le Fonds des Nations Unies pour l’Enfance. Avant l’annonce des résultats de l’étude, Peter Ghys, Directeur du Département Information stratégique de l’ONUSIDA, a conduit une mission technique multi-groupes au Nigeria. Cette équipe a prodigué des conseils sur l’utilisation des résultats de l’étude, sur les tendances et sur les localisations géographiques de l’épidémie, tant au niveau national que sous-national. Ils ont également fourni des recommandations techniques aux partenaires nationaux sur la gestion et la gouvernance des données, notamment en ce qui concerne la stratégie d’appropriation et de leadership par les pays quant aux résultats de l’étude, ainsi qu’une aide sur les moyens de communication à propos des changements du profil épidémiologique du VIH dans le pays.
« La genèse de l’étude NAIIS est une histoire passionnante à raconter, car elle relate en fait l’histoire de la riposte au VIH au Nigeria », conclut le Professeur Adewole.
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Venir en aide à une génération oubliée
25 mars 2019
25 mars 2019 25 mars 2019Face à de nombreux jeunes gens, Christine Kafando multiplie les questions.
« Ressentez-vous une pression de la part des autres garçons et filles ? » « Vous sentez-vous abandonnés à cause de la pauvreté ? » « Avez-vous toutes les informations dont vous avez besoin concernant votre santé et le VIH ? Sinon, demandez-moi, demandez à vos partenaires, demandez ! OK ? »
Parmi la quarantaine de garçons et de filles certains acquiescent et d'autres haussent les épaules. Tous sont là pour un atelier organisé par l’Association Espoir pour Demain (AED) à Bobo-Dioulasso, au Burkina Faso, qui vise à créer un espace réservé aux jeunes pour qu’ils puissent en apprendre davantage sur leur santé sexuelle et pour en former quelques-uns afin qu’ils deviennent pairs-éducateurs.
« Après avoir vu plusieurs jeunes étudiantes venir vers nous enceintes, nous avons senti qu’il était nécessaire de lancer ces ateliers », explique Mme Kafando, la fondatrice d’AED.
Pour Issa Diarra l’atelier a permis d’entamer le dialogue. « Dans notre société, nous ne parlons pas vraiment beaucoup de sexe, ni même de santé, mais ici nous avons réellement la chance de parler de tout ça », explique-t-il. Un point de vue partagé par Roland Sanou: « Aujourd’hui, le sexe reste tabou pour les jeunes, mais je ne veux pas que ça reste comme ça ».
Beaucoup d’entre eux estiment que l'époque a evolué, et que la façon dont ils pensent est différente de celle de leurs parents. « Aujourd'hui, notre géneration est consciente de ce qu'elle veut et nous savons que le fait de tomber malade peut nous empêcher de réaliser nos rêves, et c’est pour ça que nous nous mobilisons », raconte Baba Coulibaly.
Au départ, AED avait pour objectif de faciliter l'accès des femmes vivant avec le VIH au traitement. Ensuite, l'association s’est mise à aider les mères et leurs bébés nés avec le VIH. Quinze ans plus tard, bon nombre de ces enfants devenus des adolescents viennent encore de temps en temps. En faisant le bilan de ses vingt années d’activisme sur le VIH, Mme Kafando considère que: « Depuis de nombreuses années, les femmes sont le visage du VIH, mais qu'il est crucial d’impliquer les hommes et les garçons pour les sensibiliser davantage ».
Pour Jacinta Kienou, infirmière membre de l’association depuis sa création, deux grands problèmes se posent: un certain nombre de jeunes vivant avec le VIH ne prennent plus leur traitement régulièrement et de nombreux jeunes ne savent pas très bien comment gérer leurs relations sentimentales.
« Comme ils vivent avec le VIH et qu’ils sont jeunes, beaucoup de problèmes apparaissent au moment de leurs rapports amoureux, et se pose la question de l’acceptation par les autres à propos de leur séropositivité», explique-t-elle. «Nous donnons des conseils aux jeunes et à leurs parents en même temps », ajoute-t-elle.
Au Burkina Faso, les jeunes représentent plus de 60 % de la population et les données indiquent que beaucoup d’entre eux ignorent leur état sérologique. André Kaboré, Responsable de l’information stratégique à l’ONUSIDA, décrit deux problèmes concernant les jeunes. « Malgré un traitement de haute qualité facilement disponible, il y a encore des enfants ici qui ne savent pas qu’ils vivent avec le VIH. Pire encore, bon nombre de ceux qui savent qu’ils vivent avec le VIH n’ont pas accès au traitement », déclare-t-il.
Dans ce pays, 94 000 personnes vivent avec le virus, dont 9 400 sont des enfants de moins de 15 ans. Alors que 65 % des adultes vivant avec le VIH prennent un traitement antirétroviral qui leur sauve la vie, les enfants ne sont que 28 %. Seulemtent 3 500 sont sous traitement. Mme Kafando les a baptisés la génération oubliée. « Ils sont passés à travers les mailles du filet parce que jusqu’à présent, ils n’ont jamais été malades ou n’ont jamais eu besoin de soins, et donc ils n’ont jamais été dépistés », explique-t-elle.
La responsable du Conseil national de lutte contre le sida pour Bobo-Dioulasso et la région des Hauts-Bassins, Suzanne Sidibé, ajoute : « Nous avons perdu de vue les enfants nés avec le VIH. Notre objectif, avec l’aide de l’Association Espoir pour Demain (AED), est d'aller à l'encontre des familles avec l’aide des médiatrices de santé ».
Hoho Kambiré, qui vit avec le VIH, a quatre enfants, dont deux sont séropositifs. Elle fait partie de ces médiatrices et rend visite aux familles, accompagne les femmes dans les dispensaires et leur apporte son soutien.
« Il est nécessaire de faire dépister tous les enfants pour savoir lesquels sont malades et lesquels ne le sont pas et pouvoir les suivre afin qu’ils restent en bonne santé », explique-t-elle. AED dispose aujourd’hui de plus de 50 médiateurs de santé, la plupart étant des femmes comme Mme Kambiré, venue initialement à l’association pour solliciter son aide.
Le Fonds des Nations Unies pour l’Enfance (UNICEF) et l’ONUSIDA soutiennent AED financièrement. Mireille Cissé, spécialiste du VIH à l’UNICEF, explique qu’au Burkina Faso, les Nations Unies ont identifié les principales priorités de la riposte au sida dans le pays. Le travail avec la société civile est l'une des pierres angulaires.
« Nous avons convenu qu’un lien devait être établi avec les communautés, car elles représentent notre point d’entrée dans les familles », indique-t-elle. L’UNICEF qui apporte un soutien financier à ses médiatrices œuvre main dans la main avec le bureau régional du Ministère de la Santé.
« Une véritable victoire pour nous a été de voir les médiateurs de santé être intégrés dans les équipes sanitaires des districts », se réjouit Mme Cissé. « Cette reconnaissance a réellement facilité le rôle des médiatrices ».
L’ONUSIDA a renforcé les capacités des médiateurs de santé afin d’élargir leur champ d’intervention, qui va du conseil psychosocial à la formation sur l’observance du traitement. « Maintenir nos progrès dans la riposte au VIH et en finir avec le sida dépend beaucoup de la société civile, comme avec l’Association Espoir pour Demain », déclare Job Sagbohan, Directeur national de l’ONUSIDA. « Nous espérons vraiment avoir un impact maximum ».
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Le Nigeria adopte une stratégie pour en finir avec l’épidémie de sida
20 mars 2019
20 mars 2019 20 mars 2019Le Nigeria a adopté son Cadre stratégique national révisé pour le VIH et le sida 2019-2021 afin d’orienter la future riposte au VIH du pays. Il est le fruit des résultats d’une nouvelle étude montrant que la prévalence du VIH dans le pays est de 1,4 %. Les estimations précédentes indiquaient une prévalence du VIH de 2,8 % au Nigeria.
Les résultats de l’étude Nigeria National HIV/AIDS Indicator and Impact Survey (NAISS) (Étude nationale d’impact et indicateurs sur le VIH/sida pour le Nigeria) ont été dévoilés lors d’un événement spécial organisé le 14 mars à Abuja, au Nigeria, auquel ont assisté le Président du Nigeria Muhammadu Buhari et le Directeur exécutif de l’ONUSIDA Michel Sidibé. Dans son discours, M. Sidibé a salué le leadership du Président dans le pilotage de la riposte nationale à l’épidémie de VIH. Le Nigeria a triplé le nombre de personnes sous traitement anti-VIH depuis 2010 et adopté une politique de dépistage et de traitement en 2016.
Une meilleure compréhension de l’épidémie dans le pays fondée sur les résultats de l’étude va permettre des investissements plus utiles dans la riposte au VIH et une planification plus efficace pour la prestation des services de prévention, de soins et de traitement anti-VIH. Elle permettra également l’adoption d’une approche population – localisation géographique pour apporter les services auprès des personnes dans les endroits où ils sont le plus indispensables.
Lors de sa visite de trois jours au Nigeria, M. Sidibé a rencontré le Ministre de la Santé, Isaac F. Adewole, afin d’évoquer les progrès, les lacunes et les problèmes de la riposte au sida, et il a assuré le Nigeria du soutien de l’ONUSIDA dans la mise en œuvre du nouveau cadre. Cet engagement a été souligné encore plus concrètement avec la signature d’un nouvel accord de coopération entre le Ministre nigérian des Affaires étrangères, Geoffrey Onyeama, et M. Sidibé, qui vient renforcer la relation entre l’ONUSIDA et le Nigeria.
M. Sidibé a également rendu visite à Mme Aisha Buhari, épouse du Président nigérian, afin d’officialiser et de prolonger sa nomination en tant qu’Ambassadrice spéciale de l’ONUSIDA pour l’élimination de la transmission du VIH de la mère à l’enfant et la promotion du traitement des enfants vivant avec le VIH au Nigeria.
Mme Buhari a remercié l’ONUSIDA pour ce prolongement de son mandat et réitéré son engagement de parvenir à une génération d’enfants sans sida.
« Cela va me permettre de contribuer encore davantage à faire en sorte que plus aucun enfant ne naisse avec le VIH au Nigeria », a déclaré Mme Buhari.
M. Sidibé a également rencontré des représentants du Réseau des personnes vivant avec le VIH/sida au Nigeria, qui lui ont fait part de leurs inquiétudes quant aux lacunes et aux problèmes de la riposte du pays au sida.
Abdulkadir Ibrahim, coordonnateur national du réseau, a expliqué que trop souvent, les services étaient trop éloignés des personnes les plus défavorisées. Il a sollicité l’aide de l’ONUSIDA pour renforcer les ripostes communautaires à l’épidémie de VIH et faire en sorte que les personnes vivant avec le VIH, en particulier les jeunes, soient impliquées dans l’élaboration des politiques et des programmes qui touchent leur santé et leur bien-être.
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De nouveaux résultats d’étude indiquent que le Nigeria présente une prévalence du VIH de 1,4 %
14 mars 2019 14 mars 2019
Une collecte et une analyse de données étendues ont permis de mieux comprendre l’épidémie de VIH au Nigeria
ABUJA/GENÈVE, 14 mars 2019 — Des résultats publiés ce jour par le gouvernement du Nigeria indiquent une prévalence nationale du VIH de 1,4 % chez les adultes âgés de 15 à 49 ans dans ce pays. Les estimations précédentes indiquaient une prévalence nationale du VIH de 2,8 %. L’ONUSIDA et l’Agence nationale pour le contrôle du sida estiment le nombre de personnes vivant avec le VIH au Nigeria à 1,9 million.
S’exprimant depuis Abuja, au Nigeria, le Président nigérian Muhammadu Buhari s’est félicité de cette nouvelle d’une baisse du nombre de personnes vivant avec le VIH dans le pays par rapport aux précédentes estimations, et il a présenté le Cadre stratégique national révisé pour le VIH et le sida 2019-2021, qui guidera la future riposte du pays à l’épidémie. Le Nigeria a réalisé d’importants progrès dans l’élargissement des services de prévention et de traitement du VIH ces dernières années.
« Pour la première fois, la fin du sida comme menace de santé publique d’ici à 2030 est en train de devenir une réalité pour notre pays », a déclaré Son Excellence Muhammadu Buhari, Président du Nigeria. « Je demande à tout le monde de pas relâcher l’effort, mais au contraire de renforcer cette dynamique. Travaillons collectivement pour franchir la dernière ligne droite ».
Les données de l’étude NAIIS (Nigeria National HIV/AIDS Indicator and Impact Survey – Étude nationale d’impact et indicateurs sur le VIH/sida pour le Nigeria) s’appuient sur une méthode révisée et améliorée. L’étude offre une compréhension plus claire de l’épidémie de VIH au Nigeria et met en lumière les progrès et les problèmes et lacunes restants.
Michel Sidibé, Directeur exécutif de l’ONUSIDA, a salué ces nouvelles estimations et déclaré que cette meilleure compréhension de l’épidémie de VIH nationale permettra au Nigeria de mieux atteindre les personnes vivant avec le VIH et les personnes davantage exposées au risque d’infection à VIH.
« Je félicite le gouvernement nigérian et ses partenaires d’avoir mené cette étude ambitieuse, qui nous offre une bien meilleure compréhension de l’épidémie de VIH dans ce pays », a déclaré M. Sidibé. « Nous nous réjouissons de la baisse plus importante que prévue du nombre de personnes vivant avec le VIH au Nigeria, mais nous ne devons pas baisser la garde. Utilisons les résultats de cette étude pour mieux cibler notre action sur les services de prévention, de traitement et de soins anti-VIH pour les personnes qui en ont le plus besoin et faire en sorte que le Nigeria soit sur la bonne voie pour en finir avec l’épidémie de sida d’ici à 2030 ».
Si la prévalence nationale du VIH est de 1,4 % chez les adultes âgés de 15 à 49 ans au Nigeria, les femmes de cette tranche d’âge sont deux fois plus susceptibles de vivre avec le VIH que les hommes (1,9 % contre 0,9 %). Cette différence dans la prévalence du VIH entre les femmes et les hommes est encore plus élevée chez les jeunes adultes, les jeunes femmes âgées de 20 à 24 ans étant trois fois plus susceptibles de vivre avec le VIH que les jeunes hommes de la même tranche d’âge. Selon les nouvelles données, la prévalence du VIH est de 0,2 % chez les enfants âgés de 0 à 14 ans. Des efforts importants ont été réalisés ces dernières années pour stopper les nouvelles infections à VIH chez les enfants.
Au niveau national, la suppression de la charge virale chez les personnes vivant avec le VIH âgées de 15 à 49 ans se situe à 42,3 % (45,3 % chez les femmes et 34,5 % chez les hommes). Lorsque la charge virale est supprimée chez les personnes vivant avec le VIH, celles-ci restent en bonne santé et la transmission du virus est empêchée.
Cette meilleure compréhension de l’épidémie de VIH dans le pays va permettre des investissements plus utiles dans la riposte au virus et une planification plus efficace pour la prestation des services de prévention, de soins et de traitement anti-VIH, notamment en ciblant les populations clés, comme les professionnelles du sexe. Elle permettra également l’adoption d’une approche population – localisation géographique pour apporter les services auprès des personnes et dans les endroits où ils sont le plus indispensables.
Les nouvelles données distinguent la prévalence du VIH par État, montrant que l’épidémie a une incidence plus importante dans certaines régions du pays. La zone Sud-Sud du pays présente la prévalence la plus élevée, à 3,1 % des adultes âgés de 15 à 49 ans. La prévalence du VIH est également élevée dans la zone Nord-Centre (2,0 %) et dans la zone Sud-Est (1,9 %). Elle est plus faible dans les zones Sud-Ouest (1,1 %), Nord-Est (1,1 %) et Nord-Ouest (0,6 %).
« Les conclusions de l’étude Nigeria National HIV/AIDS Indicator and Impact Survey (NAIIS) donnent une mesure précise de la prévalence du VIH de 1,4 % au niveau national. La NAIIS a également montré que nous sommes capables de fournir efficacement un traitement antirétroviral », a déclaré Isaac F. Adewole, Ministre de la Santé du Nigeria. « Toute personne infectée par le VIH doit accéder à un traitement pour pouvoir parvenir à une suppression de sa charge virale, en particulier les femmes enceintes. Nous devons faire en sorte que les femmes enceintes aient accès aux services prénataux et soient dépistées lors de chaque grossesse. Nous savons que nous pouvons aider les mères séropositives au VIH afin de garantir une prochaine génération sans VIH ».
Le Nigeria n’a pas cessé de faire des progrès sur l’élargissement de l’accès au traitement pour les personnes vivant avec le VIH, avec l’adoption d’une politique de dépistage et de traitement en 2016. Cette mesure a permis une accélération de la réorientation des personnes testées séropositives au virus vers les structures de traitement. Entre 2010 et 2017, le pays a quasiment triplé le nombre de personnes vivant avec le VIH ayant accès au traitement antirétroviral, en passant de 360 000 personnes en 2010 à plus d’un million en 2018. Néanmoins, les nouvelles estimations publiées aujourd’hui indiquent que plus de la moitié des personnes vivant avec le VIH n’ont toujours pas de charge virale indétectable.
Les nouvelles données sont plus précises, car elles s’appuient sur un système de surveillance élargi et une méthode revue et améliorée. Ces dernières années, le pays a considérablement étendu sa riposte au VIH. Le nombre de sites fournissant un traitement a plus que triplé, le nombre de sites proposant des services de prévention de la transmission du VIH de la mère à l’enfant a été multiplié par huit, et le nombre de sites de dépistage et de conseil pour le VIH a été multiplié par quatre. Au total, 11,3 millions d’adultes ont bénéficié de conseils et de dépistages du VIH en 2016, soit quatre fois plus qu’en 2012.
« Il est essentiel que toutes les personnes vivant avec le VIH obtiennent un traitement et parviennent à la suppression de leur charge virale. Pour stopper l’épidémie, nous devons agir maintenant », a déclaré Sani Aliyu, Directeur général de l’Agence nationale pour le contrôle du sida au Nigeria. « Le gouvernement travaille avec ses partenaires et nous avons ce qu’il faut pour aider les personnes séropositives au VIH, leur fournir un traitement, protéger leur famille et permettre aux gens de vivre une vie longue et en bonne santé ».
L’étude NAIIS a été pilotée par le gouvernement nigérian par l’intermédiaire du Ministère fédéral de la Santé et de l’Agence nationale pour le contrôle du sida. L’ONUSIDA, le Plan présidentiel américain d’aide d’urgence à la lutte contre le sida et le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme ont apporté leur soutien aux travaux relatifs à cette étude, supervisés par les Centres pour le contrôle et la prévention des maladies des États-Unis et mis en œuvre par l’Université du Maryland à Baltimore, avec un champ d’application étendu à l’ensemble des 36 États du Nigeria et au Territoire de la capitale fédérale du pays. L’étude a porté sur près de 220 000 personnes au sein de 100 000 ménages environ. Le travail de terrain a été réalisé entre juillet et décembre 2018.
Contact
UNAIDSMichael Hollingdale
tel. +41 22 791 5534 / +41 79 500 21 19
hollingdalem@unaids.org
UNAIDS Media
tel. +41 22 791 42 37
communications@unaids.org
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Le Burkina Faso à la tête d’un projet pilote sur la PrEP
08 avril 2019
08 avril 2019 08 avril 2019Depuis quatre mois, Benjamin Sana se rend régulièrement à la Clinique de l’Oasis à Ouagadougou, au Burkina Faso, pour y consulter un médecin qui lui fait un bilan complet.
Le médecin vérifie également si M. Sana a des questions concernant son traitement de prophylaxie pré-exposition (PrEP) et des pairs-éducateurs, spécialement formés, sont à sa disposition pour assurer un accompagnement psycho-social plus personnel. La PrEP est destinée aux personnes séronégatives au VIH, mais exposées à un fort risque d’infection, et ce traitement s’est révélé très efficace pour protéger les personnes contre le VIH.
« Deux plus un, plus un », répond M. Sana, interrogé sur le moment où il doit prendre ses comprimés : deux comprimés avant un rapport sexuel, puis un le lendemain et à nouveau un le jour suivant, ou un par jour jusqu’à son dernier rapport sexuel. Une fois son bilan médical achevé, cet homme gay de 34 ans déclare : « La PrEP me protège et je me sens rassuré ». Il utilise toujours des préservatifs et du lubrifiant, mais quand il ne le fait pas, il dit se sentir plus en sécurité.
M. Sana est l’un des 100 hommes qui participent au projet pilote de PrEP auprès de la Clinique de l’Oasis, gérée par l’Association African Solidarité (AAS). Des établissements de santé communautaire de Côte d’Ivoire (Espace Confiance), du Mali (Arcad-Sida) et du Togo (Espoir de Vie) participent également à ce projet pilote, en cours depuis 2017.
Camille Rajaonarivelo, médecin de l’AAS, explique que la PrEP fait partie d’une approche de prévention combinée qui inclut aussi la paire éducation. Selon elle, le projet va servir à mesurer l’observance du traitement et à vérifier si les participants prennent correctement la PrEP.
« Le but final de ce projet pilote est d’élargir et de déployer la PrEP à l’échelle nationale une fois que les autorités auront donné le feu vert », indique-t-elle.
L’étude vise à évaluer l'acceptabilité de la PrEP par les HSH et son accessibilité dans un contexte ouest-africain. Financé par l’Agence publique française de recherches sur le sida (ANRS) et l'Initiative 5% d'Expertise France, le projet est coordonné par trois instituts de recherche (IRD, l'INSERM, et l'Institut de Médecine Tropicale d'Anvers) en partenariat avec Coalition PLUS. Cette étude permettra d’obtenir des données et de vérifier si le traitement fait reculer le nombre de nouvelles infections à VIH chez les hommes gays et les autres hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes.
Le Burkina Faso ne pénalise pas l’homosexualité, mais la stigmatisation à son encontre est élevée. En conséquence, les hommes gays et les autres hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes cachent souvent leur sexualité et ont tendance à éviter les services de santé. Au Burkina Faso, la prévalence du VIH est de 1,9 % chez les hommes gays et les autres hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes, soit plus du double du taux au sein de la population générale.
Les premiers résultats définitifs du projet pilote sur la PrEP à Ouagadougou devraient être disponibles en 2020. M. Sana raconte que beaucoup de ses amis ont montré un intérêt pour la PrEP. « Comme le nombre de participants au projet pilote est limité, beaucoup de gens ont été refusés », explique-t-il.
Il pense que la PrEP va sauver des vies, en particulier chez les hommes jeunes. « De nos jours, les jeunes hommes prennent beaucoup de risques et ils ne se protègent pas », ajoute M. Sana. Mme Rajaonarivelo approuve et ajoute que cela s’applique aussi bien aux jeunes hommes qu’aux jeunes femmes. « Je suis stupéfaite du nombre de nouveaux cas de VIH que j’observe chaque semaine », déclare-t-elle. « Il faut renforcer à nouveau la prévention et la sensibilisation au VIH ».
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Santé et sécurité : quand les professionnelles du sexe s’entraident
26 février 2019
26 février 2019 26 février 2019Quittant la réunion de REVS PLUS, une association de lutte contre le sida au Burkina Faso, les femmes se saluent en se disant « À demain soir ! ». Rassemblées dans un centre d’accueil qui sert également de point de rencontre pour divers réseaux anti-VIH de Bobo-Dioulasso, la deuxième ville du pays, elles discutaient du planning des activités prévus pour le lendemain soir : diverses opérations de dépistage VIH 'hors les murs.'
« Nous échangeons nos expériences et nous jouons le rôle de confidentes », explique Camille Traoré (son nom a été changé), professionnelle du sexe et pair-éducatrice. Sa collègue, Julienne Diabré (son nom a été changé), vêtue d’une longue robe fluide, intervient : « Dans notre métier, c’est dur de se confier à quelqu’un, alors la confidentialité est très importante ».
Charles Somé, responsable plaidoyer à REVS PLUS/Coalition PLUS, décrit ce groupe de femmes comme un maillon indispensable de la chaîne pour atteindre les professionnelles du sexe.
« À cause de la stigmatisation et de la discrimination, beaucoup de professionnelles du sexe se cachent et se déplacent. Les services de santé ne peuvent pas les atteindre et elles sont davantage susceptibles d’être infectées par le VIH », explique-t-il. Au Burkina Faso, la prévalence du VIH chez les professionnel(le)s du sexe est de 5,4 %, alors qu’elle n’est que de 0,8 % dans l’ensemble de la population adulte du pays.
Avec le recrutement de pairs-éducatrices qui connaissent les réalités du travail et peuvent entrer en contact avec d’autres femmes, la sensibilisation au VIH s’est accrue au sein de la communauté, selon M. Somé.
« Nous avons aussi innové en organisant des dépistages du VIH le soir dans les lieux où les professionnelles du sexe se rassemblent », ajoute-t-il. La prostitution n’est pas illégale au Burkina Faso, mais le code pénal interdit le racolage.
Le lendemain soir, le long d’une rue plongée dans le noir, REVS PLUS installe des tables pliantes avec deux chaises à chaque table. Des petites lampes de camping à énergie solaire permettent aux pairs-éducatrices de voir dans l’obscurité et de prendre des notes. Munies de gants en plastique, les pairs-éducatrices formées s’assoient avec les femmes, leur font une piqûre au doigt et, en cinq minutes, leur donnent le résultat de leur test de dépistage du VIH.
M. Somé explique qu’au fil des années, les actions de proximité de REVS PLUS ont permis de gagner la confiance des professionnelles du sexe.
Il raconte que les pairs-éducatrices l’appellent régulièrement pour se plaindre des violences policières. « Cela va des arrestations arbitraires au vol de leur argent, en passant par des viols », explique M. Somé.
Mme Diabré décrit ses rapports avec la police. « Le jour, ils vous pointent du doigt et se montrent discriminants, tandis que la nuit ils deviennent tout mielleux pour obtenir des faveurs et si on n’obéit pas, ça tourne au vinaigre », raconte-t-elle.
Au bout d’une année de documentation sur les abus de la police avec l’aide de propriétaires de bars et des témoignages de professionnelles du sexe, REVS PLUS a pu rencontrer des responsables du gouvernement, puis de la police.
« Notre approche a attiré leur attention et nous avons lancé des sessions de formation et de sensibilisation auprès des agents de police sur la base de notions élémentaires de droit et du commerce du sexe », déclare M. Somé.
Progressivement, REVS PLUS a gagné des alliés dans chaque commissariat, afin de faciliter le dialogue en cas d’incident. En outre, toutes les professionnelles du sexe doivent maintenant avoir sur elles une carte de santé indiquant qu’elles font des bilans de santé réguliers.
Une femme nigériane portant du rouge à lèvres violet, Charlotte Francis (son nom a été changé), ajoute : « Nous avons encore des problèmes et nous les évitons, mais ça va mieux ». Elle brandit sa carte de santé bleue, que les propriétaires de bars lui demandent régulièrement de présenter, d’après elle.
En faisant visiter son bar et une série de chambres individuelles dans une cour extérieure, Lamine Diallo explique que la police ne fait plus de descentes dans son établissement. « Avant, la police embarquait toutes les femmes, et même mes clients », raconte-t-il.
Avec des fonds octroyés par le Luxembourg, l’ONUSIDA est en train de conclure un partenariat avec REVS PLUS pour élargir la formation et la sensibilisation de la police à tout le pays. Des formations ont été organisées à Ouagadougou, la capitale, et à Bobo-Dioulasso.
Aboubakar Barbari, Responsable de la mobilisation communautaire au Burkina Faso pour l’ONUSIDA, estime que ce programme joue sur deux plans. « Nous soutenons les sessions de sensibilisation pour la police et les forces de l’ordre non seulement parce que cela permet de réduire la stigmatisation, mais aussi parce que cela permet de mettre en lumière des droits humains élémentaires ».