Reportage
Partenariats public-privé dans la riposte au sida : une opportunité pour l’innovation et le leadership
07 décembre 2008
07 décembre 200807 décembre 2008Les experts qui se sont exprimés à la séance de l’ICASA vendredi ont affirmé qu’il était vital d’évaluer ce qui fonctionnait réellement dans la riposte au sida et d’en comprendre les raisons dans le contexte actuel de ralentissement financier mondial.
« Le déclin économique actuel nous pousse à redoubler d’efforts et à porter une attention particulière à l’efficacité des programmes, ainsi qu’aux résultats qu’ils obtiennent ou n’obtiennent pas », a souligné Tim Martineau, Directeur de l’appui technique et opérationnel à l’ONUSIDA.
Cet événement, intitulé « Partenariats public-privé contre le VIH : comment peut-on changer ensemble le cours des choses ? », a été organisé par l’ONUSIDA dans le cadre du Programme sur le leadership de la Conférence. M. Louis-Charles Viossat, ambassadeur chargé de la lutte contre le sida, a présidé une discussion avec, entre autres participants, des représentants de la Coalition nigériane des entreprises contre le VIH/sida, de Versteergard Frandsen, de la Coalition camerounaise des entreprises contre le VIH/sida et de la Commission économique des Nations Unies pour l’Afrique.
Cette réunion a permis d’examiner les avantages et les inconvénients des partenariats public-privé dans la riposte mondiale au sida.
On appelle partenariat public-privé (PPP) toute « relation institutionnelle entre l’Etat et le secteur privé, à but lucratif ou non lucratif, dans laquelle les différents acteurs participent conjointement à la définition des objectifs, des méthodes et de la mise en œuvre d’un accord de coopération. » Ce type de partenariat se caractérise par des objectifs, des risques et des bénéfices communs.
Les PPP permettent aux gouvernements d’acquérir de l’expérience dans des domaines où ils en manquent et de disposer d’un soutien logistique contribuant à l’amélioration des services de prévention et de traitement tout en en réduisant les coûts.
Les PPP permettent au secteur privé (à but lucratif et non lucratif) d’élargir ses opportunités commerciales et de renforcer son environnement socio-économique.
Les participants ont convenu qu’il était nécessaire de prêter attention et de veiller à la large participation et représentation de l’ensemble du secteur privé, notamment les syndicats, les fédérations d’employeurs, les petites et moyennes entreprises et le secteur informel. Bien que des avancées aient été constatées, il reste encore beaucoup à faire pour améliorer la participation des petites et moyennes entreprises et du secteur informel qui emploient la plupart de la main-d’œuvre en Afrique.
Le groupe a identifié quatre facteurs essentiels à la création et à la durabilité des PPP :
- La définition claire des rôles et des responsabilités de chaque partenaire
- La transparence et le respect des normes éthiques
- La coordination entre les partenaires
- Les évaluations périodiques du partenariat
D’après M. Louis-Charles Viossat, « les partenariats public-privé ont fait preuve de leur efficacité et de leur rôle dans l’amélioration de la riposte au sida. Nous devons cependant reconnaître qu’ils ne sont pas la panacée. »
« La formation, l’information, l’évaluation périodique du partenariat et l’application des normes éthiques sont des éléments importants », a-t-il ajouté.
Il a aussi été signalé que l’innovation était essentielle à la réussite de tout partenariat public-privé. Navneet Garg, Directeur de l’entreprise danoise Versteergard Frandsen, a déclaré que « l’Objectif du Millénaire pour le développement (OMD) consistant à enrayer la propagation du VIH d’ici à 2015 ne [pouvait] être atteint qu’en ayant recours à des approches novatrices facilitant un élargissement rapide de l’accès à tous. Les partenaires tant publics que privés devraient utiliser leurs atouts respectifs et améliorer leur partenariat en fonction de ceux-ci. Relever pareil défi ne peut se faire que si les partenaires intensifient leurs actions en vue de réaliser les OMD. »