Reportage

Incapacité et VIH en Jamaïque

08 septembre 2008

080905_jamaica_sign_200.jpg
Le programme veille à ce que les informations de santé publique diffusées à la télévision comportent la langue des signes pour la communauté des sourds et malentendants.

Pour aborder la question de l’inclusion des personnes atteintes d’incapacités dans l’enseignement public lié au VIH, le programme « Education et responsabilisation économique pour les personnes atteintes d’incapacités : Agir contre le VIH » est en train d’être mis en œuvre par le Conseil jamaïcain des personnes atteintes d’incapacités (JCPD) au Ministère de l’Emploi et des Services sociaux, avec l’appui financier et technique de l’ONUSIDA Jamaïque.

« Les personnes atteintes d’incapacités sont souvent les oubliés de la prévention du VIH et des activités de proximité relatives au sida, » a déclaré Miriam Maluwa, Coordonnatrice de l’ONUSIDA pour la Jamaïque, les Bahamas et le Belize. « Pour assurer leur inclusion dans l’éducation publique liée au VIH, ce programme innovant d’information et de responsabilisation économique est en cours de mise en œuvre dans le cadre de la riposte nationale au VIH. »

080905_jamaica_braille_200.jpg
Le programme inclut des informations en Braille, support nécessaire aux non-voyants et aux personnes à visibilité réduite.

A l’aide d’une approche créative, le programme s’adresse directement à la communauté des personnes atteintes d’incapacités au sujet du VIH, créant des messages et une information qui leur sont spécialement destinés, et qu’il leur fait parvenir dans des formats accessibles correspondant à leur incapacité particulière, par exemple en donnant des informations en Braille aux non-voyants et aux personnes à visibilité réduite ; en envoyant des messages texto de prévention du VIH et en veillant à ce que les informations de santé publique diffusées à la télévision comportent la langue des signes nécessaire pour la communauté des sourds et malentendants.

Le programme comporte un élément de génération de revenu pour aider les gens à acquérir des compétences commerciales et de petites subventions qui leur permettront de lancer leur propre entreprise, ce qui réduit ainsi leur vulnérabilité au VIH.

Responsabiliser les femmes et les filles atteintes de surdité

080905_jamaica_HE_200.jpg
A l’occasion du lancement du programme d’éducation publique liée au VIH pour les personnes atteintes d’incapacités, le ministre du travail et des affaires sociale Andrew Galimore (deuxième depuis la gauche) salue l’Ambassadeur de Chine en Jamaïque Chen Junghua. La coordinatrice de l’ONUSIDA en Jamaïque, les Bahamas et Belize, Miriam Maluwa et l’Ambassadeur de Panama en Jamaïque sont également présents.

Le programme représente l’élargissement d’un projet couronné de succès mené en 2006 à l’échelle de l’île tout entière, qui a offert une éducation aux femmes et filles atteintes de surdité, ainsi qu’à leurs fournisseurs de services, au sujet du VIH et de la question plus large des relations entre les sexes.

Le projet a vu le jour à la suite d’une enquête sur l’évaluation des besoins qui a montré que les femmes atteintes de surdité sont confrontées à la violence sexospécifique de manière disproportionnée, en particulier la violence de nature sexuelle comme le viol, les coups, l’inceste et les abus sexuels. Ces rapports sexuels non sollicités exposent les femmes atteintes de surdité à un risque accru de contracter le VIH et d’autres maladies sexuellement transmissibles.

Le projet a permis d’inculquer aux femmes des principes d’auto-défense et de leur donner des compétences alternatives pour renforcer leur indépendance économique.

Les programmes ci-dessus viennent s’ajouter aux efforts de l’UNICEF et de l’UNFPA Jamaïque qui s’occupent spécifiquement de la question des enfants atteints d’incapacités et vivant avec le VIH et des droits en matière de sexualité et de santé reproductive des personnes atteintes d’incapacités, respectivement.

Contexte

La communauté des personnes atteintes d’incapacités constitue l’un des groupes les plus vulnérables en Jamaïque. Les statistiques montrent que sur les quelque 200 000 personnes vivant avec une incapacité dans le pays, moins de 1% d’entre elles ont un emploi rémunéré.

080905_jamaica_participants.jpg
Participants lors de la session de lancement du programme.

Du fait de ses répercussions en chaîne, le programme de responsabilisation économique et d’éducation destiné aux personnes atteintes d’incapacités devrait avoir des effets positifs sur la vie d’un grand nombre d’individus, prévenant ainsi le VIH en diminuant leur vulnérabilité par le biais de l’acquisition de connaissances ainsi que sur le plan économique, et leur donnera les moyens de générer leur propre revenu.