Reportage

Un groupe de travail de haut niveau pour lutter contre l'inégalité entre les sexes

08 décembre 2011

Le prof. Shiela Tlou, directrice de l'équipe de l'ONUSIDA d'appui aux régions pour l'Afrique orientale et australe, lors de son intervention pour le lancement du Groupe de travail sur les femmes, les filles, l'égalité des sexes et le VIH en Afrique orientale et australe.
Photo : ONUSIDA/J.Ose

Un nouveau groupe de travail de haut niveau sur les femmes, les filles, l'égalité entre les sexes et le VIH en Afrique orientale et australe a été créé lors de la 16e Conférence internationale sur le sida et les IST en Afrique (ICASA). Ce groupe de travail va s'engager dans une activité de sensibilisation politique de haut niveau en appui aux actions nationales d'intensification et du suivi de la mise en œuvre du projet Déclaration de Windhoek : femmes, jeunes filles, égalité des sexes et VIH.

Le projet Déclaration de Windhoek (avril 2011) recommande d'agir dans sept domaines clés, notamment la santé sexuelle et reproductive, l'adoption d'une approche impliquant plusieurs parties prenantes pour lutter contre les violences faites aux femmes, ainsi que le VIH et le droit et l'égalité des sexes et le VIH. 

Juste après le lancement du groupe de travail, ses membres ont participé à une session spéciale intitulée Accès universel : sommes-nous incapables de répondre aux besoins des femmes et des filles ?, lors de laquelle ils ont fait le point sur les difficultés auxquelles sont confrontées les femmes et les jeunes filles dans toute l'Afrique.

« Nous constatons que les femmes sont les plus touchées en termes d'infection par le VIH, mais qu'en matière de leadership elles sont en bas de l'échelle », a indiqué le Dr Speciosa Wandira, ancienne vice-présidente de l'Ouganda. « Le monde est dangereux parce qu'il est entre les mains d'un seul des deux sexes. Pourtant, c'est à nous de déterminer ce qu'il nous faut ».

Nous devons nous appuyer sur des hommes exemplaires pour montrer qu'aimer et prendre soin des femmes fait bien partie du comportement masculin

Prof. Sheila Tlou, directrice régionale de l'ONUSIDA pour l'Afrique orientale et australe.

Les jeunes femmes sont particulièrement vulnérables au VIH et représentent 64 % des infections chez les jeunes dans le monde. En Afrique subsaharienne, les jeunes femmes représentent environ 70 % des jeunes vivant avec le VIH.

Outre le Dr Speciosa, le groupe se compose du Dr Fatma Mrisho, présidente du groupe de travail et directrice exécutive de la Commission sida de Tanzanie, du Dr Elhadj As Sy, directeur régional de l'UNICEF pour l'Afrique orientale et australe, du prof. Shiela Tlou, directrice de l'équipe de l'ONUSIDA d'appui aux régions pour l'Afrique orientale et australe, de Mme Lois Chingandu, directrice exécutive de SAfAIDS, de Hon. Naomi Shaban, ministre de l'Égalité des sexes du Kenya et de Hon. Thandi Shongwe, sénatrice et membre du Parlement du Swaziland.

Les membres du groupe de travail ont décrit les directions que le groupe va prendre pour donner aux femmes les moyens de s'émanciper et responsabiliser les gouvernements afin d'assurer l'élaboration de politiques positives et la mise en place d'environnements juridiques aptes à protéger les femmes et les jeunes filles.

« De nombreux pays ont mis en place des services d'assistance juridique. Toutefois, leur mise en œuvre est difficile en raison de la pression sociale et de lois culturelles archaïques », a expliqué Mme Shongwe.

Les participants ont défini la nécessité d'engager un leadership politique pour lutter contre les normes et lois culturelles néfastes telles que le mariage précoce et la succession des épouses. L'implication des hommes et des garçons dans le combat pour l'égalité des sexes est également importante. « Nous savons ce que nous voulons », a déclaré Mme Shaban. « Mais nos hommes ne sont pas informés de ce que nous voulons ».

« Nous devons nous appuyer sur des hommes exemplaires pour montrer qu'aimer et prendre soin des femmes fait bien partie du comportement masculin », a ajouté le prof. Tlou.

L'idée de ce groupe de travail a vu le jour lors de la Réunion technique sur les femmes, les jeunes filles, l'égalité des sexes et le VIH, organisée conjointement par la Communauté d'Afrique de l'Est (EAC), le Marché commun de l'Afrique orientale et australe (COMESA), la Communauté de développement d'Afrique australe (SADC) et l'ONUSIDA.

Cette réunion, qui s'est tenue en avril 2011 à Windhoek, en Namibie, a rassemblé des représentants des gouvernements et de la société civile des Comores, d'Éthiopie, du Kenya, du Malawi, du Rwanda, du Swaziland, de Tanzanie, d'Ouganda et de Zambie, ainsi que les directeurs régionaux de l'ONUSIDA, de l'UNICEF, du FNUAP et d'ONU Femmes.