Reportage

L'Afrique du Sud lance son nouveau Plan stratégique national sur le VIH, les IST et la TB, 2012–2016

20 décembre 2011

Photo : ONUSIDA

Le 1er décembre 2011, à l'occasion de la Journée mondiale de lutte contre le sida, Jacob Zuma, président de la République d'Afrique du Sud, a officiellement lancé le nouveau Plan stratégique national (PSN) sur le VIH, les IST et la TB, 2012–2016.

En guise de cadre pour son PSN, le gouvernement sud-africain a adopté la vision de l'ONUSIDA « zéro nouvelle infection à VIH, zéro discrimination et zéro décès dû au sida ». Toutefois, l'Afrique du Sud a rajouté un quatrième « zéro » dans son plan : « zéro nouvelle infection due à une transmission mère-enfant ».

« L'ajout du quatrième zéro est la démonstration de l'engagement de l'Afrique du Sud pour l'élimination des nouvelles infections à VIH chez les enfants », a déclaré le Dr Catherine Sozi, coordonnatrice de l'ONUSIDA en Afrique du Sud. « L'Afrique du Sud a déjà enregistré une baisse de 50 % des transmissions mère-enfant du VIH entre 2008 et 2010. En faisant de la prévention des nouvelles infections par le VIH chez les enfants une priorité du nouveau PSN, nous avons la certitude d'être sur le point de voir naître une nouvelle génération sans VIH », a-t-elle ajouté.

Le PSN est le fruit d'un long processus de consultation mené par le Conseil national sud-africain sur le sida (SANAC) avec les ministères gouvernementaux concernés, les organisations de la société civile et le secteur privé. Ainsi que l'a fait remarquer le président Zuma dans son discours lors de la Journée mondiale de lutte contre le sida, le PSN « appartient à tous les Sud-Africains et à tous les secteurs ».

Le plan tient également compte des objectifs ambitieux fixés lors de la réunion de haut niveau sur le sida qui a eu lieu en juin 2011 à New York. Le nouveau plan dénote les efforts sérieux du pays pour honorer les engagements pris avec l'adoption de la « Déclaration politique sur le VIH/sida : Intensifier nos efforts pour éliminer le VIH/sida » lors de la réunion de haut niveau.

L'ajout du quatrième zéro est la démonstration de l'engagement de l'Afrique du Sud pour l'élimination des nouvelles infections à VIH chez les enfants

Dr Catherine Sozi, coordonnatrice de l'ONUSIDA en Afrique du Sud

Au total, le PSN compte cinq objectifs principaux : réduire de moitié le nombre de nouvelles infections par le VIH ; s'assurer qu'au moins 80 % des personnes remplissant les conditions pour un traitement contre le VIH bénéficient de ce traitement (au moins 70 % de ces personnes doivent être en vie et toujours sous traitement au bout de cinq ans) ; réduire de moitié le nombre de nouvelles infections par la tuberculose et de décès dus à la tuberculose ; veiller à ce que les droits des personnes vivant avec le VIH soient protégés ; et faire baisser de moitié la stigmatisation liée au VIH et à la tuberculose.

C'est la première fois que le plan national inclut la tuberculose (TB) dans ses objectifs stratégiques. C'est la conséquence du taux élevé de co-infection VIH-tuberculose dans le pays, estimé à environ 70 % des personnes vivant avec le VIH et/ou la TB. L'Afrique du Sud se classe au troisième rang mondial en termes d'incidence de la tuberculose, juste derrière la Chine et l'Inde.

Les parties prenantes au niveau national ont admis que pour atteindre les objectifs ambitieux décrits dans le plan, il était nécessaire d'augmenter les ressources, même en ces temps de crise économique mondiale. Avec les ressources de financement requises, le plan a été considéré comme l'élément clé d'une riposte effective au VIH. En 2010, l'Afrique du Sud a financé près des deux tiers de sa propre riposte et elle y a consacré plus d'un milliard de dollars. Pour le plan actuel, d'autres sources de financement possibles sont étudiées, notamment la mise en place d'une taxe sur les transactions financières.