Reportage
La prévention des nouvelles infections à VIH chez les enfants au cœur d'une réunion des Premières Dames d'Afrique
01 février 2011
01 février 201101 février 2011La prévention de la transmission du VIH de la mère à l'enfant figurait en tête de l'ordre du jour de l'Assemblée générale de l’Organisation des Premières Dames d’Afrique contre le VIH et le sida (OPDAS) qui s'est tenue le 31 janvier à Addis-Abeba en Éthiopie.
S'adressant aux Premières Dames d'Afrique et aux représentants de la société civile et des Nations Unies, Michel Sidibé, le Directeur exécutif de l'ONUSIDA, a déclaré : « Pour chaque dollar que nous dépensons dans la prévention du VIH chez les enfants, nous réalisons des milliers de dollars d'économie en traitement. Nous avons réalisé des progrès considérables pour les mères et les enfants, mais ces avancées restent fragiles. »
L'émancipation des femmes n'est pas un concept abstrait. Cela signifie que les femmes d'Afrique doivent pouvoir obtenir un logement et une alimentation adéquats, être exemptes de maladies, pouvoir accoucher en sécurité et occuper en toute confiance une place identique à celle des hommes dans la société.
S.E. Woizero Azeb Mesfin, Première Dame d'Éthiopie et Présidente de l'OPDAS
Au cours des dernières années, les pays d'Afrique, grâce au travail de partenaires nationaux et internationaux, ont accompli d'énormes progrès dans la réduction du taux de nouvelles infections à VIH parmi les enfants. En 2009, on estimait que 54 % des femmes enceintes vivant avec le VIH en Afrique sub-saharienne avait bénéficié d'un traitement antirétroviral pour prévenir la transmission du VIH de la mère à l'enfant, alors que ce chiffre n'était que de 15 % en 2005. Plusieurs pays montrent la voie à suivre, dont le Botswana, la Namibie, l'Afrique du Sud et le Swaziland où la couverture des antirétroviraux dans le cadre de la PTME est désormais supérieure à 80 %.
Dans 10 pays d'Afrique australe*, le nombre d'enfants de moins de 15 ans nouvellement infectés par le VIH est passé de 190 000 en 2004 à 130 000 en 2009, soit une réduction de 32 %. Les décès liés au sida chez les enfants en Afrique australe ont chuté de 26 % et sont passés d'une estimation de 120 000 en 2004 à 90 000 en 2009.
Ces progrès ne doivent pas faire oublier qu'il reste près de 2,3 millions d'enfants vivant avec le VIH en Afrique sub-saharienne. Dans de nombreux pays à travers le continent, les femmes enceintes positives au VIH ne peuvent accéder aux services dont elles ont besoin en raison de la stigmatisation et de la discrimination.
Oluebuechukwu Sylvia Taylor, une jeune fille de 11 ans dont la mère est séropositive, a lancé l'appel suivant aux participants de la réunion de OPDAS : « Je vous supplie de travailler ensemble pour sauver notre avenir. Aucun enfant ne devrait mourir à cause du VIH. Unissons nos efforts pour éliminer la transmission du VIH de la mère à l'enfant en Afrique. » Oluebuechukwu Sylvia Taylor est née séronégative grâce au traitement antirétroviral suivi par sa mère durant la grossesse.
Dans la quasi-totalité des pays d'Afrique sub-saharienne, la majorité des personnes vivant avec le VIH sont des femmes, et principalement des filles et des femmes âgées de 15 à 24 ans. Les données sur la prévalence les plus récentes montrent que 13 femmes en Afrique sub-saharienne sont infectées par le VIH pour 10 hommes. Résoudre les problèmes d'inégalité de genre et favoriser l'émancipation des femmes et des filles sont deux actions critiques pour l'efficacité de la riposte au VIH dans la région.
Les victoires dans la lutte contre le VIH/sida sont visibles. En tant que partenaire du continent africain, notre défi consiste à maintenir et à renforcer cette dynamique.
Ban Ki-moon, Secrétaire général des Nations Unies
Comme l'a déclaré S.E. Woizero Azeb Mesfin, Première Dame d'Éthiopie et Présidente de l'OPDAS : « L'émancipation des femmes n'est pas un concept abstrait. Cela signifie que les femmes d'Afrique doivent pouvoir obtenir un logement et une alimentation adéquats, être exemptes de maladies, pouvoir accoucher en sécurité et occuper en toute confiance une place identique à celle des hommes dans la société. » Avec l'aide d'un financement de l'ONUSIDA, les Premières Dames ont lancé récemment un campagne visant à renforcer les services de PTME et à éliminer la transmission du VIH de la mère à l'enfant.
Sommet de l'Union africaine
La réunion des Premières Dames se tenait dans le cadre du 16e sommet de l'Union africaine qui réunissait 24 Chefs d'État du continent africain ainsi qu'une multitude d'autres dignitaires et leaders, y compris Ban Ki-moon, le Secrétaire général des Nations Unies.
Lors de son discours d'ouverture du sommet, M. Ban a déclaré : « Les victoires dans la lutte contre le VIH/sida sont visibles. En tant que partenaire du continent africain, notre défi consiste à maintenir et à renforcer cette dynamique.
Lors de discussions menées avec le Directeur exécutif de l'ONUSIDA, Bingu wa Mutharika, Président du Malawi et Président sortant de l'Union africaine, a déclaré que la riposte au VIH est un exemple de réussite de l'action solidaire des peuples. Il a déclaré également « Nous devons poursuivre les efforts en vue d'offrir le traitement antirétroviral aux personnes touchées et nous ne pouvons sous-estimer la lutte contre la stigmatisation. »
* Angola, Botswana, Lesotho, Malawi, Mozambique, Namibie, Afrique du Sud, Swaziland, Zambia et Zimbabwe.