Reportage
Placer les familles au cœur de la riposte au sida au Moyen-Orient et en Afrique du Nord
04 novembre 2011
04 novembre 201104 novembre 2011Les familles doivent être habilitées à offrir la première ligne de protection contre la stigmatisation, sensibiliser l'opinion au VIH et réduire les nouvelles infections à VIH au Moyen-Orient et en Afrique du Nord (MOAN) d'après les participants du Symposium du Qatar qui s'est achevé récemment.
L'événement, qui s'est déroulé les 1er et 2 novembre 2011 à Doha, était organisé par le Doha International Institute for Family Studies and development (DIIFSD), l'ONUSIDA et l'UNICEF pour examiner les associations entre la famille, les objectifs du Millénaire pour le développement et le sida au Moyen-Orient.
« Nous devons nous attaquer à l'épidémie du sida avec responsabilité et courage », a déclaré Dr Sima Bahous, secrétaire général adjoint de la Ligue arabe. « Le VIH fait entrave aux progrès sociaux, économiques et de développement de la région et nuit à la santé de la famille. »
Le Symposium du Qatar s'est concentré sur la manière dont les investissements pour les enfants, les jeunes et les femmes peuvent avoir un impact réel sur la réduction de la prévalence du VIH dans la région. La région MOAN fait parties des quelques régions du monde où l'épidémie du sida continue d'augmenter avec une prévalence du VIH qui a doublé ces 10 dernières années et où les décès liés au sida ont triplé.
Les thèmes abordés à la conférence incluaient l'objectif d'éliminer les nouvelles infections du VIH chez les enfants, la nécessité de programmes de prévention du VIH axés sur les enfants et les jeunes les plus à risque de contracter l'infection ainsi que la manière dont la famille influence leur implication dans des comportements potentiellement à risque.
Selon Shahida Azfar, directeur régional de l'UNICEF dans la région MOAN, un nombre considérable de femmes, de jeunes et d'enfants sont touchés par le VIH dans la région, malgré les découvertes des dix dernières années. En 2009, plus de 6 400 enfants âgés de 0 à 14 ans ont contracté l'infection à VIH dans la région MOAN. Le nombre d'enfants vivant avec le VIH (âgés de 0 à 14 ans) est passé à 21 000 et la même année, le nombre de jeunes (âgés de 15 à 24 ans) vivant avec le VIH s'élevait à 94 000.
Les participants se sont accordés à dire que les familles peuvent être très protectrices puisqu'elles offrent un moyen fiable d'éducation sur la prévention du VIH et peuvent influencer les enfants à rester scolarisés, sur la bonne voie et pas à risque. Le soutien de la famille peut améliorer l'observance au traitement anti-VIH, fournir des soins durables et constituer la première ligne de protection contre la stigmatisation et l'isolation.
« Les pays de la région MOAN doivent aider les familles à se mobiliser contre le sida par le biais de l'éducation, la sensibilisation et l'élimination de la stigmatisation associée au sida », a déclaré Dr Faleh Mohammed Hussain Ali, secrétaire général adjoint aux affaires politiques du Conseil suprême pour la santé au Qatar.
Outre le fait de placer la famille au cœur de la riposte au sida, les participants ont également appelé à un engagement politique accru et une plus grande implication de la société civile, y compris des médias.
La directrice régionale pour la région MOAN de l'ONUSIDA, Hind Khatib, a insisté sur le fait que l'atteinte de la vision de l'ONUSIDA : Objectif zéro discrimination, zéro nouvelle infection à VIH et zéro décès lié au sida, exigeait plus que la simple acceptation de la validité des approches politiques, sociales et scientifiques actuelles. « Cela exigera un acte créatif délibéré de promouvoir les liens de la famille et les valeurs culturelles, de confronter les normes sociales et de réexaminer les lois qui ôtent aux personnes leur dignité et le respect. »
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