Reportage
Le Président kenyan engage davantage de ressources pour la riposte au sida
15 août 2012
15 août 201215 août 2012Sous l'égide du Président Mwai Kibaki, le gouvernement kenyan a alloué des fonds supplémentaires à sa riposte nationale au sida. L'annonce a été faite vendredi dernier lors d'une réunion de sensibilisation de haut niveau à Nairobi, en présence de quatre membres de l'organisation à but non lucratif Champions for an HIV-Free Generation : Festus Mogae du Botswana, le Dr Kenneth Kaunda de Zambie, Benjamin Mkapa de Tanzanie (tous d'anciens présidents africains) et le Prof. Miriam Were du Kenya, ancienne Présidente du Conseil national kenyan pour le contrôle du sida.
Lors de cette réunion, le Président Kibaki a insisté sur le fait que malgré la rareté des ressources disponibles au Kenya, le gouvernement ne renoncerait pas à son engagement dans la riposte nationale au sida. « Nous nous sommes engagés à garantir la poursuite sans interruption de la lutte contre le VIH et le sida », a déclaré le Président kenyan. Plus de 85 % des ressources allouées à la riposte au VIH au Kenya proviennent de partenaires de développement.
Nous nous sommes engagés à garantir la poursuite sans interruption de la lutte contre le VIH et le sida
Mwai Kibaki, Président du Kenya
Les Champions ont félicité le Kenya pour les progrès accomplis dans ses programmes de lutte contre le VIH. Ils ont salué plus particulièrement les efforts du gouvernement en faveur de la prévention de la transmission du VIH de la mère à l'enfant (PTME), de la mise en place étendue de services pour la circoncision masculine médicalisée volontaire, et de l'essor rapide des services de conseil et de dépistage du VIH. Les Champions ont également félicité les dirigeants kenyans pour leur approche multisectorielle très marquée dans la riposte à l'épidémie.
Selon une étude kenyane sur la population et la santé (KDHS 2008/9), la prévalence nationale du VIH a chuté de 7,1 % en 2007 à 6,3 % en 2010. L'accès au traitement vital a également progressé de manière considérable : en décembre 2011, plus de 500 000 personnes vivant avec le VIH au Kenya avaient été placées sous traitement antirétroviral (soit une couverture de 72 %), contre seulement 3 000 personnes en 2001.
Lors de leur visite de sensibilisation, les Champions se sont entretenus avec la Sous-commission gouvernementale sur le VIH, placée sous l'autorité du Premier ministre kenyan, Raila Odinga, ainsi qu'avec la Commission parlementaire de la Santé. Ils ont défendu l'élimination des nouvelles infections à VIH chez les enfants et fait pression pour une augmentation des ressources nationales allouées à la riposte au sida.
Les Champions ont eu l'occasion d'échanger avec des représentants de réseaux de personnes vivant avec le VIH, d'organisations confessionnelles, des hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes, des professionnels du sexe et du secteur privé. Ils ont également participé à une visite de terrain d'un programme communautaire à Kibera, le plus grand camp temporaire d'Afrique de l'Est, où le rôle de la société civile dans la promotion et la demande croissante en faveur de services anti-VIH a été mis en avant.
À l'issue de cette visite de trois jours, les Champions ont félicité le pays pour son initiative Rapid Response, une approche nationale innovante utilisée pour accroître le niveau de conseil et de dépistage du VIH, les taux de circoncision médicalisée chez les hommes et la multiplication des services de PTME. Ils ont considéré que cette initiative relevait d'une « bonne pratique » qui devrait être reproduite dans d'autres pays d'Afrique subsaharienne.
Fustigeant l'auto-satisfaction en matière de riposte au sida, les Champions ont appelé les dirigeants kenyans à intensifier leurs efforts de lutte contre l'épidémie afin qu'elle ne puisse pas miner la croissance économique du pays.
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