Reportage
Le Sénégal : la « success story » des investissements et des impacts de la lutte contre le sida
11 octobre 2012
11 octobre 201211 octobre 2012Avec un nouveau leadership et des engagements ambitieux, le Sénégal a réussi à poursuivre sa riposte nationale au sida maintenant la prévalence du virus à un faible niveau et gagnant la reconnaissance des partenaires mondiaux pour ses progrès et ses réalisations.
« Il est temps pour l'Afrique d'intensifier ses efforts et de créer un nouveau pacte international contre le sida, » déclare le Président Macky Sall du Sénégal lors d'un récent événement parallèle de haut niveau pour des solutions durables sur la riposte au sida en Afrique lors de l’Assemblée générale des Nations Unies. « Avec la nouvelle vision d'une responsabilité partagée et d'une solidarité mondiale, la feuille de route de l'Union africaine a permis au Sénégal de donner priorité à la prévention du VIH et de planifier le coup d'arrêt de la transmission du VIH de la mère à l'enfant. » Le Président Sall était l'un des chefs d'État africains clé à rejoindre le Président de l'Union africaine, le Président Boni Yayi et la secrétaire d'État américaine Hilary Clinton, pour s'exprimer lors de cet événement parallèle qui a insisté sur la feuille de route de l'Union africaine sur la responsabilité partagée et la solidarité mondiale pour la riposte au sida, à la tuberculose et au paludisme en Afrique.
Michel Sidibé, Directeur exécutif de l'ONUSIDA, a salué les travaux du Conseil national sur le sida du Sénégal lors d'une récente réunion à Genève avec son Secrétaire exécutif, Ibrahim N’Doye. Au cours des discussions sur la riposte au sida du Sénégal, Dr N’Doye a souligné la contribution apportée par l'engagement politique dans le renforcement des services de lutte contre le sida dans son pays.
Sous la direction du Président Macky Sall, la contribution du gouvernement du Sénégal au combat contre le VIH n'a cessé d'augmenter. Le pays a aussi appelé à une plus grande transparence et a lancé un exercice de suivi des ressources avec l'aide de l'ONUSIDA, dans le but de maximiser les investissements et les impacts de la lutte contre le sida.
Ces efforts ont récemment été soutenus par un audit réalisé par le Bureau de l'inspecteur général (OIG) du Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme. Grâce à l'acceptation de sa demande pour la phase 2 d'une subvention en rapport avec le VIH, le Sénégal recevra 33 millions de dollars supplémentaires pour ces trois prochaines années. Le renouvellement de cette subvention, approuvé par le conseil du Fonds mondial le 24 septembre 2012, contribuera à financer la mise en œuvre du Plan stratégique national sénégalais de lutte contre le VIH.
La prévalence du VIH au sein de la population générale reste stable à 0,7 %, mais sa prévalence parmi les professionnels du sexe a baissé, passant de 19,8 % en 2006 à 18,5 % en 2011, et les nouvelles infections à VIH parmi les jeunes ont diminué
ONUSIDA
Selon le Fonds mondial, le Sénégal a été un véritable modèle pour la riposte au HIV pour la région de l'Afrique occidentale et centrale, grâce à utilisation optimale des subventions accordées, à la mobilisation des partenaires à l'échelle nationale et à la réactivité de sa société civile. Le rapport récent de l'OIG a montré que, dans l'ensemble, les résultats obtenus au Sénégal étaient très encourageants. L'OIG a pu confirmer que des mesures de supervision appropriées avaient permis de garantir que toutes les subventions accordées avaient été utilisées convenablement et produisaient d'excellents résultats.
Le rapport de l'OIG contenait aussi des recommandations concrètes à l'attention des pays partenaires (instance de coordination nationale et principaux destinataires) et du Secrétariat du Fonds mondial, afin d'améliorer la responsabilisation au moyen d'une approche plus holistique et plus intégrée. Ces recommandations incluaient notamment la nécessité de renforcer la capacité de gestion financière des destinataires secondaires et d'améliorer la gestion, la distribution et le stockage des médicaments.
Le pays a fait d'énormes efforts ces cinq dernières années pour consolider l'accès de sa population aux services de prévention, de traitement, de soins et d'appui en matière de VIH, en ciblant principalement les populations les plus exposées au risque. Le Sénégal est l'un des rares pays d'Afrique occidentale et centrale ayant collecté des données solides sur les groupes de population difficiles à atteindre, comme les professionnels du sexe, les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes et les consommateurs de drogues.
Renforcement des services anti-VIH
Le pays a considérablement renforcé l'accès au traitement antirétroviral et ce traitement est désormais largement disponible dans de nombreuses régions du Sénégal. Le nombre de personnes recevant un traitement antirétroviral a augmenté, de 5500 en 2006 à 18 352 en 2011. De 2006 à 2010, le nombre de sites offrant des services de conseil et de dépistage volontaires est également passé de 109 à 687, pour atteindre 1023 en 2011. Les services de prévention de la transmission du VIH de la mère à l'enfant ont été multipliés, de 404 en 2009 à 648 en 2010 et 976 en 2011.
La combinaison de ces efforts est récompensée par des résultats positifs. Selon l'ONUSIDA, la prévalence du VIH au sein de la population générale reste stable à 0,7 %, mais sa prévalence parmi les professionnels du sexe a baissé, passant de 19,8 % en 2006 à 18,5 % en 2011, et les nouvelles infections à VIH parmi les jeunes ont diminué.