Reportage
Le Sénégal s'engage à limiter sa dépendance pour la lutte contre le sida
16 octobre 2012
16 octobre 201216 octobre 2012Le 15 octobre, lors d'une réunion avec le Premier ministre sénégalais, M. Abdoul Mbaye, le Directeur exécutif de l'ONUSIDA Michel Sidibé a félicité les autorités sénégalaises pour avoir réussi à maintenir la prévalence nationale du VIH à un très faible niveau, à environ 0,7 %.
« Le Sénégal est un modèle pour la région », a déclaré M. Sidibé. « Il a montré que la stabilisation de l'épidémie de VIH et la diminution du nombre de nouvelles infections à VIH sont possibles. Aujourd'hui, la priorité est de pérenniser les acquis obtenus jusqu'à présent », a-t-il ajouté.
Progrès et difficultés
Ces dernières années, le Sénégal a considérablement élargi l'accès au traitement antirétroviral, avec une couverture de 74 % des personnes concernées en 2011. Entre 2006 et 2011, le nombre de sites proposant des conseils et un dépistage du VIH a augmenté, passant d'une centaine environ à plus d'un millier. Lors de sa rencontre avec le Premier ministre, M. Sidibé a encouragé les dirigeants sénégalais à aller progressivement vers le dépistage de routine du VIH grâce à l'utilisation des nouvelles technologies.
Le Sénégal est un modèle pour la région. Il a montré que la stabilisation de l'épidémie de VIH et la diminution du nombre de nouvelles infections à VIH sont possibles. Aujourd'hui, la priorité est de pérenniser les acquis obtenus jusqu'à présent.
Michel Sidibé, Directeur exécutif de l'ONUSIDA
En 2011 au Sénégal, 976 établissements de santé ont proposé des services de prévention de la transmission du VIH de la mère à l'enfant (PTME), contre seulement 648 en 2010. Malgré les avancées, la couverture nationale de la PTME reste faible, à environ 40 % M. Sidibé a salué les progrès accomplis à ce jour, tout en soulignant que des efforts supplémentaires seront nécessaires pour voir naître une génération sans VIH.
Le Premier ministre Mbaye a déclaré que son pays s'était engagé à éliminer les nouvelles infections à VIH chez les enfants d'ici 2015. « Cela va nous permettre de faire le lien avec le dépistage du VIH et de réduire la mortalité maternelle », a-t-il ajouté.
Financer la riposte nationale au VIH
Le Premier ministre a fait remarquer que, même si le Sénégal avait reçu récemment une subvention du Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme, le pays allait devoir rechercher des sources innovantes de financement national pour garantir à sa population séropositive au VIH l'accès au traitement antirétroviral à long terme. Selon lui, le Sénégal pourrait ainsi réduire sa dépendance envers l'aide extérieure pour la riposte nationale au VIH, qui s'élève actuellement à environ 80 %.
M. Sidibé a évoqué la nécessité de produire localement les médicaments antirétroviraux, une suggestion largement approuvée par le Premier ministre : « C'est une très bonne idée que nous allons aider à porter. Mais pour atteindre un seuil de rentabilité, nous devons trouver des sponsors et attirer les investisseurs. Le recours à l'État n'est pas la solution ! », a-t-il indiqué.
Lors de ses deux jours de mission à Dakar, le Directeur exécutif a assisté à une réunion de gestion régionale de l'ONUSIDA et rencontré le Président de l'Assemblée nationale sénégalaise, M. Moustapha Niasse.