Reportage

Quand l'art rencontre la politique

22 avril 2013

Photo : ONUSIDA

Si l'artiste Keith Haring vivait encore, il aurait sûrement participé aux manifestations anti-homophobie qui ont eu lieu à Paris lors du week-end d'ouverture d'une nouvelle rétrospective de son œuvre.

Plus de 20 ans après son décès, une nouvelle exposition frappe à nouveau très fort politiquement. Intitulée « The Political Line » (La ligne politique), l'exposition s'est ouverte au Musée d’Art moderne de la Ville de Paris et au centre culturel du Cent Quatre le 19 avril 2013.

Comptant parmi les artistes les plus influents de son époque, Haring était réputé pour ses messages politiques. Son œuvre est axée sur la communication de questions sensibles comme la justice sociale et la liberté individuelle.

Le titre à lui seul, « The Political Line / La ligne politique », joue sur les mots en rendant hommage à la fois à son message politique et à son usage intensif du trait dans ses dessins. L'exposition est aussi un plaidoyer politique, puisqu'elle est répartie entre deux quartiers parisiens très différents.

Le fait qu'une grande partie de son œuvre ait été peinte et exposée dans des espaces publics signifie que les gens doivent échanger sur des questions comme la violence, le sida et l'homophobie. Ses œuvres restent aussi pertinentes aujourd'hui qu'elles ne l'étaient au moment où il les a peintes, et il continue d'influencer une nouvelle génération d'activisme à travers l'art

Annemarie Hou, Chef de la Communication à l'ONUSIDA

« Le premier est un musée du 16e arrondissement, un quartier très huppé, et le second se trouve ici dans le 19e arrondissement, au Cent Quatre », explique Bettina Bauerfeind, guide du centre culturel du Cent Quatre, situé au cœur d'une zone de rénovation urbaine. « Il s'agit d'une exposition exceptionnelle, car elle rassemble les gens ; sa volonté était que tout le monde puisse profiter de ses oeuvres ».

« Le fait qu'une grande partie de son œuvre ait été peinte et exposée dans des espaces publics signifie que les gens doivent échanger sur des questions comme la violence, le sida et l'homophobie », explique Annemarie Hou, Chef de la Communication à l'ONUSIDA. « Ses œuvres restent aussi pertinentes aujourd'hui qu'elles ne l'étaient au moment où il les a peintes, et il continue d'influencer une nouvelle génération d'activisme à travers l'art ».

Diagnostiqué séropositif au VIH en 1998, l'artiste a créé une fondation consacrée au sida et aux problèmes des enfants. À l'occasion de la Journée mondiale de lutte contre le sida en 2008, la fondation avait prêté à l'ONUSIDA deux sculptures de Keith Haring pour la collection « Art for AIDS » de l'ONUSIDA.

La rétrospective parisienne suit le déroulement chronologique des messages politiques de Haring et présente plus de 250 œuvres de l'artiste. Elle sera visible jusqu'au 18 août 2013.