Reportage
Le Brésil, pionnier du traitement pour tous
18 octobre 2013
18 octobre 201318 octobre 2013Près de 100 000 personnes vivant avec le VIH au Brésil vont recevoir un traitement antirétroviral vital dans le cadre d'une grande initiative qui permettra de proposer un traitement précoce à tous les adultes séropositifs au VIH. On estime entre 430 000 et 520 000 le nombre de personnes vivant avec le VIH au Brésil, et seulement un peu plus de 300 000 d'entre elles ont actuellement accès au traitement.
Cette initiative permettra non seulement à davantage de personnes vivant avec le VIH de rester en vie et en forme, mais s'inscrit également dans les efforts du gouvernement visant à profiter de l'impact préventif du traitement antirétroviral pour mettre fin aux nouvelles infections à VIH. Le traitement antirétroviral est un moyen de prévention puissant contre le VIH, car des études ont montré qu'il peut réduire le risque de transmettre le virus à un partenaire sexuel jusqu'à 96 %.
Selon le Ministre de la Santé Alexandre Padilha, la proposition figurant dans le document intitulé Protocole clinique et directives thérapeutiques pour la gestion de l'infection à VIH chez l'adulte consolide le leadership du Brésil dans la riposte mondiale au sida. « Nous reprenons un rôle de leader dans la riposte à l'épidémie de sida dans le monde. À l'heure actuelle, seulement deux pays, les États-Unis et la France, recommandent l'emploi d'un traitement précoce », affirme-t-il. Fábio Mesquita, Directeur du Département en charge des MST, du sida et des hépatites virales, ajoute : « Le Brésil sera le premier pays en développement à adopter la politique du traitement comme moyen de prévention ».
Les populations les plus exposées au cœur du protocole
Tous espèrent que cette nouvelle initiative va permettre d'endiguer la propagation du virus, en particulier chez les personnes les plus touchées par le VIH comme les jeunes hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes, les professionnel(le)s du sexe, la communauté transsexuelle et les consommateurs de drogues injectables. Par exemple, chez les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes, la prévalence du VIH est estimée à plus de 10 %, soit 20 fois plus que dans la population générale.
Atteindre toutes les personnes avec des services vitaux est une priorité pour M. Padilha. « Nous devons nous servir de toutes les mesures disponibles pour limiter la transmission et les propositions du nouveau protocole devraient générer un impact positif sur la réduction de la transmission du VIH au sein de ces populations », indique-t-il.
Nous reprenons un rôle de leader dans la riposte à l'épidémie de sida dans le monde. À l'heure actuelle, seulement deux pays, les États-Unis et la France, recommandent l'emploi d'un traitement précoce
Alexandre Padilha, Ministre de la Santé du Brésil
Le Protocole clinique présente également des moyens de définir clairement et de simplifier les schémas thérapeutiques, tout en renforçant l'observance du traitement et l'efficacité à long terme des antirétroviraux. Des plans prévoient d'instaurer une dose combinée fixe, un médicament 3 en 1, comme traitement de première intention privilégié. Ce traitement devrait être disponible en 2014.
« Une fois encore, le Brésil fait preuve d'un leadership courageux dans la riposte au sida, et ce d'une manière ouverte et inclusive, à travers une consultation publique », a déclaré Georgiana Braga-Orillard, Coordonnatrice de l'ONUSIDA dans le pays. « Cette initiative va améliorer les vies des personnes vivant avec le VIH et réduire le nombre de décès dus au sida dans le pays ».
Le rapport est actuellement en phase de consultation publique jusqu'au 5 novembre et sera finalisé avant la fin de l'année.
Le texte complet du nouveau protocole proposé est disponible à l'adresse : www.saude.gov.br/consultapublica
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