Reportage
Le Myanmar confirme la hausse du financement national de la lutte contre le VIH de 5 millions de dollars
17 octobre 2014
17 octobre 201417 octobre 2014Than Aung, Ministre de la Santé du Myanmar, a confirmé que le financement national du traitement
Than Aung, Ministre de la Santé du Myanmar, a confirmé que le financement national du traitement anti-VIH serait augmenté de 5 millions de dollars, à l'occasion d'un entretien avec J.V.R. Prasada Rao, Envoyé spécial du Secrétaire général des Nations Unies pour le sida dans la région Asie-Pacifique. M. Rao est arrivé au Myanmar le 17 octobre pour une visite de cinq jours, durant laquelle il s'est penché sur l'appui aux efforts du pays pour élargir rapidement et efficacement son programme de lutte contre le sida.
En 2013, on a comptabilisé au Myanmar 190 000 personnes vivant avec le VIH et 6 700 nouvelles infections à VIH. Plus de 65 000 personnes ont reçu un traitement anti-VIH en 2013 et le Ministère de la Santé estime que le nouveau financement permettra à 40 000 personnes de plus vivant avec le VIH d'accéder aux médicaments antirétroviraux, augmentant ainsi la couverture nationale du traitement anti-VIH à 85 %. Le Ministre de la Santé a demandé à ses services de travailler avec l'ONUSIDA afin de déterminer le coût nécessaire pour atteindre une couverture de 100 %.
M. Rao a salué l'engagement du Myanmar dans la riposte au VIH et déclaré : « Le gouvernement fait preuve d'un leadership remarquable dans sa riposte nationale au sida et je demande aux dirigeants du pays de déployer un soutien fort en faveur de l'objectif de mettre fin au sida d'ici 2030. Cet objectif doit faire partie des objectifs de développement durable en matière de santé, que les pays adopteront en 2015 ».
Le Ministre de la Santé a également promis 1 million de dollars supplémentaire pour élargir le traitement substitutif aux opiacés à 10 000 personnes de plus d'ici fin 2016. Les études montrent que les programmes de réduction des risques tels que les programmes d'échange d'aiguilles et de traitement substitutif aux opiacés sont efficaces pour limiter la propagation du VIH.
Au Myanmar, les populations les plus vulnérables, notamment les consommateurs de drogues injectables, les professionnel(le)s du sexe, les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes et les personnes transsexuelles, sont plus exposées au risque d'infection à VIH. M. Rao a invité le gouvernement à modifier les politiques qui violent les droits humains de ces populations et félicité le pays pour son projet de loi sur la propriété intellectuelle qui va permettre de préserver l'accès à des médicaments abordables.
Lors de son séjour, M. Rao a rencontré d'autres dirigeants de haut rang, notamment le Procureur général Tun Shin, le Vice-ministre de l'Intérieur Kyaw Kyaw Htun et le Vice-ministre des Affaires étrangères Thant Kyaw. Il a également rencontré Aung San Suu Kyi, Présidente de la Ligue nationale pour la démocratie et membre du Parlement, qui a fait part de son soutien aux efforts de réforme des lois et des politiques.
M. Rao s'est aussi entretenu avec des représentants de la société civile issus des populations les plus touchées dans le cadre d'une participation à une table ronde sur les objectifs de développement durable et le VIH.