Reportage
Des programmes d'éducation sexuelle conçus pour atteindre des millions de jeunes en Afrique australe et orientale
28 avril 2015
28 avril 201528 avril 2015Comme beaucoup de leurs pairs dans le monde entier, les jeunes d'Afrique australe et orientale re
Comme beaucoup de leurs pairs dans le monde entier, les jeunes d'Afrique australe et orientale reçoivent souvent des informations contradictoires et vagues pour tout ce qui concerne le sexe. Dans ces conditions, il leur est difficile de prendre des décisions éclairées sur la manière, le moment et les personnes avec lesquelles ils ont des rapports sexuels et les moyens de se protéger contre le VIH.
Avec l'appui de l'ONUSIDA, de l'UNESCO et du Southern Africa AIDS Dissemination Service, une grande série de programmes de radio et de télévision régionaux a été lancée afin de combler ces lacunes. Elle est conçue pour fournir aux jeunes une éducation complète à la sexualité et leur offrir un forum de discussion sur les questions liées au sexe et à la sexualité dans une région où la prévalence du VIH est élevée. À l'échelle du continent africain, les maladies liées au sida constituent encore la cause principale de décès chez les adolescents et les filles et les jeunes femmes sont particulièrement vulnérables aux nouvelles infections à VIH.
Selon Charity Banda, Coordonnatrice VIH/sida auprès du Ministère de l'Éducation de Zambie, cette action est très importante. « Confrontés à la puberté sans y être préparés, les jeunes sont souvent laissés sans soutien dans une situation de confusion. Cela les rend finalement vulnérables aux comportements à haut risque qui augmentent leurs chances de contracter le VIH. C'est pourquoi cette nouvelle initiative vient à point nommé ».
La série a été lancée en premier lieu en Zambie le 21 février 2015 et doit être diffusée dans cinq autres pays plus tard en courant d'année : Malawi, Mozambique, Namibie, Sud-Soudan et Tanzanie. La série zambienne compte 26 épisodes TV, 13 épisodes radio et un talk-show de 15 minutes en direct chaque samedi intitulé The Sexuality Talk Challenge.
Elle est diffusée sur le plus grand réseau de télévision et de radio du pays, la Zambia National Broadcasting Corporation, qui atteint plus de 4 millions de personnes chaque jour pour les seules émissions télévisées. Les programmes sont traduits en plusieurs langues locales.
Parmi les invités du talk-show, on retrouve des jeunes, des organisations dirigées par des jeunes, des enseignants, des responsables du gouvernement, des décideurs politiques et des représentants de la société civile. Les sujets évoqués à la radio concernent : l'amour, le sexe et les relations saines ; l'estime et la compréhension de soi-même et de ses droits en tant qu'adolescent ; la pression de groupe et la lutte contre les idées reçues. L'un des épisodes a également été consacré à l'amélioration de la communication entre les jeunes et les adultes qui comptent dans leur vie.
« Des faits probants ont montré que les adolescents qui ont parlé de ces questions avec leurs parents ou leurs tuteurs sont davantage susceptibles de prendre des décisions saines et intelligentes concernant le sexe et la sexualité », explique Patricia Machawira, Conseillère régionale sur le VIH et l'éducation de l'UNESCO pour l'Afrique australe et orientale. « De telles décisions sont par exemple d'attendre plus longtemps avant les premiers rapports sexuels, d'avoir moins de partenaires, d'employer des moyens de contraception et d'avoir le courage de dire non si on leur propose de faire quelque chose qui les met mal à l'aise », ajoute-t-elle.
Les discussions directes et ouvertes de la série suscitent d'ores et déjà des débats. Les partenaires espèrent que d'ici la fin de la diffusion du programme en Zambie fin juin, ces discussions auront permis de lever des barrières dans la communication, avec un accès à des informations claires permettant aux jeunes de faire des choix éclairés pour un avenir meilleur et plus sain.
Comme le résume Medhin Tsehaiu, Directrice nationale de l'ONUSIDA en Zambie, « l'information c'est le pouvoir et les jeunes doivent être bien armés avec les bonnes informations et les bonnes compétences pour prendre les bonnes décisions ».