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Perspectives, avancées et partenariats pour atteindre les populations clés en Afrique

23 décembre 2015

La Deuxième Conférence africaine sur les populations clés dans l'épidémie de VIH, consacrée aux principales perspectives, avancées et partenariats, a eu lieu à Dar es Salaam, en Tanzanie, du 16 au 18 décembre.

La conférence a réuni plus de 200 chercheurs, décideurs politiques, acteurs communautaires, prestataires de services de santé et représentants gouvernementaux de toute l'Afrique pour discuter des expériences, des leçons acquises et des conclusions des recherches concernant le VIH et les populations les plus exposées. Ces populations clés incluent les professionnel(le)s du sexe, les personnes transsexuelles, les hommes gays et les autres hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes, les consommateurs de drogues injectables et d'autres personnes particulièrement exposées.

Ces populations sont vulnérables à l'infection à VIH et ont été laissées de côté par la riposte au sida. Lois répressives, stigmatisation et discrimination constituent des obstacles importants sur tout le continent pour toutes les populations clés ; par ailleurs, l'inégalité entre les sexes aggrave les problèmes rencontrés par les professionnelles du sexe. La migration de ces populations à l'intérieur et entre les pays constitue un autre facteur à relier à leur vulnérabilité au VIH.

Les participants à la conférence ont reconnu que les approches qui s'appuient sur les interventions de pairs et les communautés sont celles qui fonctionnent le mieux et doivent être élargies. Des interventions efficaces devraient également être développées en étroite collaboration avec les populations clés. Ils ont également souligné que les données ont leur importance dans le dialogue politique et la facilitation de l'engagement communautaire.

La conférence s'est conclue par un appel à l'action pour s'assurer que les services dédiés aux populations clés correspondent à leurs besoins et leur vécu, et que ces populations soient associées de manière judicieuse à tous les domaines qui concernent leur santé et leur bien-être. Les participants ont également appelé les gouvernements à éliminer les obstacles juridiques répressifs, faciliter l'accès au système judiciaire et allouer davantage de ressources au service des populations clés dans la riposte au sida.

Déclarations

« La prochaine phase de la riposte devra s'attacher à ne laisser personne de côté, de manière à pouvoir mettre fin à l'épidémie de sida d'ici 2030. Pour cela, il faudra s'attaquer à un ensemble de problèmes d'ordre social, politique, juridique et programmatique qui touchent les populations clés dans nos pays. »

Pierre Somse, Directeur régional adjoint de l'ONUSIDA pour l'Afrique australe et orientale

« Nous n'atteindrons pas l'objectif de zéro nouvelle infection à VIH, zéro décès dû au sida et zéro discrimination sans les populations clés et vulnérables. »

Melkizedeck T. Leshabari, Professeur à la Faculté de Santé publique et Sciences sociales, Muhimbili University of Health and Allied Sciences

« Les actions de terrain contre le VIH représentent la meilleure façon d'avancer pour la riposte mondiale. Le savoir est utile uniquement lorsqu'il est partagé. »

Kåre Moen, Professeur associé, Institut d'études sanitaires et sociales, Université d'Oslo