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Côte d’Ivoire : imams et chefs religieux s’engagent dans la sensibilisation au VIH

19 décembre 2017

Malgré la chaleur caniculaire régnant sur Abidjan, la mosquée Salam du Plateau est restée bien fraîche lorsque les imams, les pasteurs, les curés et d’autres membres de différents groupes religieux, ainsi que des femmes, ont accueilli la délégation de l’ONUSIDA.

L’imam Djiguiba Cissé a présenté sa mosquée et déclaré que lui-même et tous les chefs religieux réunis souhaitaient se joindre à l’ONUSIDA pour promouvoir la sensibilisation au VIH.

Quarante années de recherches scientifiques et de traitement ont permis de grands progrès dans la riposte au sida, mais il est temps désormais de s’attaquer à la stigmatisation et à la discrimination, a expliqué le Directeur exécutif adjoint de l’ONUSIDA, Luiz Loures. M. Loures a rappelé qu’il avait besoin de l’aide des chefs religieux pour veiller à ce que les violences à l’encontre des femmes ne soient plus tolérées et que les hommes soient mieux informés sur le VIH.

L’imam a indiqué que la compassion était l’un des principes fondamentaux de toutes les religions et qu’il devait s’appliquer aux chefs religieux lorsqu’ils s’occupent de personnes vivant avec le VIH ou interagissent avec elles. Il a également déclaré que l’un de leurs objectifs était de promouvoir les femmes. Ce sont elles qui supportent le plus lourd fardeau vis-à-vis du VIH dans le monde et les inégalités entre les sexes en sont largement responsables. M. Cissé a souligné qu’il était indispensable de mettre un terme aux violences à l’égard des femmes et aux mutilations génitales féminines.  Les pratiques de mutilations génitales féminines sont prévalentes dans les régions du nord, du nord-est et de l’ouest de l’Afrique. Non seulement elles ne présentent aucun bénéfice sanitaire, mais elles sont douloureuses et traumatisantes et peuvent avoir des conséquences immédiates et à long terme sur la santé des filles et des femmes. L’imam a conclu son intervention devant l’assemblée sur l’implication des hommes dans la résolution de certains de ces problèmes et le fait de donner une chance aux jeunes hommes. Il a expliqué que plus de 60 % de la population de Côte d’Ivoire a moins de 25 ans et que davantage de garçons se tournent vers l’émigration ou le terrorisme parce qu’ils se sentent exclus.

En janvier 2018, sous la houlette de M. Cissé et avec l’appui de l’ONUSIDA, les chefs religieux suivront une formation de sensibilisation au VIH englobant les questions de la stigmatisation, du statut et de l’autonomisation. 

Déclarations

« Nous pouvons être des décideurs parce qu’en tant que chefs religieux, nous pouvons favoriser le changement. »

Imam Djiguiba Cissé Mosquée Salam du Plateau

« J’ai besoin de vous. Vous avez pour vous la proximité et le savoir-faire au sein de vos communautés, ce qui permettra de réduire la stigmatisation et la discrimination dans la riposte au sida. »

Luiz Loures Directeur exécutif adjoint de l’ONUSIDA