Actualité

La participation des communautés au processus de décision : une donnée cruciale pour l’Agenda 2030

19 juillet 2017

L’autonomisation et la participation intelligente des communautés les plus touchées par les questions de développement durable sont indispensables pour atteindre les objectifs en matière de santé mondiale, de développement, de droits et d’égalité des genres d’ici à 2030, y compris pour le sida. Ce message a été mis en avant par les partenaires du développement mondial lors de l’événement intitulé « Leaving No-One Behind in Decision-making: Setting the Example in the Sustainable Development Goal (SDG) Era » (Ne laisser personne pour compte dans la prise de décision : donner l’exemple à l’ère des Objectifs de développement durable (ODD)), organisé le 18 juillet, date de la Journée internationale Nelson Mandela, dans le cadre du Forum politique de haut niveau des Nations Unies à New York.

Organisée par l’ONUSIDA, la délégation des ONG au CCP de l’ONUSIDA, le gouvernement du Botswana et le gouvernement portugais, la manifestation s’est ouverte sur les interventions de Musah Lumumbah, jeune activiste ougandais et délégué des ONG au CCP de l’ONUSIDA, et Jenna Ortega, actrice et militante. Les participants à la table ronde, Slumber Tsogwane, Ministre des Collectivités locales et du Développement rural du Botswana, François Delattre, Ambassadeur de France auprès des Nations Unies à New York, Alessandra Nilo Gestos, déléguée brésilienne des ONG au CCP de l’ONUSIDA, et Michel Sidibé, Directeur exécutif de l’ONUSIDA, se sont engagés dans un débat dynamique, sous la baguette de l’animatrice Ebony Johnson, activiste de l’égalité des genres et de la mobilisation communautaire. Le débat a porté sur les enseignements de la riposte au sida, dans laquelle les partenariats multisectoriels et multipartites, la mobilisation communautaire, le leadership et l’inclusion ont été critiques pour avancer, ainsi que sur les moyens de consolider ces types de partenariats inclusifs pour contribuer à élargir l’impact entre tous les ODD.

Les interventions ont ciblé des exemples de la manière dont une participation intelligente des communautés dans la planification, le développement des programmes, la prise de décision et la mise en œuvre dans le cadre de la riposte au sida permettait non seulement de faire entendre la voix des personnes les plus touchées, mais aussi d’accroître l’efficacité dans l’application de politiques et de programmes appropriés, adaptés aux réalités et aux besoins.

L’exercice a mis en lumière le fait que l’inclusion des représentants communautaires dans les processus de gouvernance, au niveau national, régional et mondial, constitue un mécanisme puissant pour favoriser les solutions qui ont un véritable impact. Le modèle de gouvernance inclusif de l’ONUSIDA, dans lequel la société civile est représentée parmi les membres du Conseil de coordination du Programme, a été cité en tant qu’exemple unique de la façon dont les systèmes de gouvernance des Nations Unies peuvent faire avancer les ODD selon un processus de redevabilité envers les personnes qu’ils servent et d’appropriation par ces personnes, permettant ainsi réellement de ne laisser personne pour compte.

Déclarations

« Le fait d’organiser cette réunion en cette journée internationale Nelson Mandela n’est pas anodin. Il était convaincu qu’il était impossible de l’emporter sans tendre la main, se montrer inclusif, créer un espace démocratique. Le seul moyen efficace d’atteindre les ODD nécessitera une approche multisectorielle, avec une participation pleine et intelligente des communautés, comme nous le faisons pour la riposte au sida. »

Michel Sidibé Directeur exécutif de l’ONUSIDA

« L’autonomisation revêt une importance vitale, car la voix de la jeunesse doit se faire entendre. Les jeunes devraient pouvoir influer sur les politiques et les pratiques qui touchent notre santé. Les jeunes sont créatifs, ils sont une source d’inspiration et d’idées souvent neuves : nous pouvons être la génération qui en finira avec le sida. »

Jenna Ortega Actrice et militante

« Quand les premiers cas de VIH sont apparus au Botswana, nous n’avions pas d’infrastructure en place pour gérer cette épidémie. Nous avons dû travailler avec des partenaires pour lutter contre l’impact de l’épidémie. Nous savons ce qui fonctionne, et aujourd’hui notre riposte au VIH est conforme aux ODD et à la vision nationale de l’avenir du pays. »

Slumber Tsogwane Ministre des Collectivités locales et du Développement rural du Botswana

« En cette heure de bilan sur les ODD, nous devons continuer, en tant que communautés, de lutter contre les lois discriminatoires, la discrimination et la stigmatisation, et de faire avancer les notions de santé positive et de dignité. Nous ne pouvons pas atteindre les cibles des ODD si les communautés sont isolées. L’organe directeur de l’ONUSIDA est le seul au sein du système des Nations Unies qui intègre des membres de la société civile : nous lançons un appel pour étendre cette approche, nous appelons le système des Nations Unies, les États membres et les acteurs concernés à soutenir les communautés à tous les niveaux. »

Musah Lumumbah Jeune activiste ougandais et délégué des ONG au CCP de l’ONUSIDA

« La riposte au VIH a été marquée par la participation des ONG et cet aspect a joué un rôle essentiel pour faire en sorte que les programmes atteignent les bonnes personnes, mobilisent les populations et génèrent des mécanismes de financement. La France va continuer de promouvoir la participation de la société civile à la prise de décision, au développement et aux programmes de lutte contre le VIH. »

François Delattre Ambassadeur de France auprès des Nations Unies à New York