Actualité

Portugal : mettre l’individu au cœur de la riposte au sida

30 mai 2017

L’accès élargi à la prophylaxie préexposition (PPrE) et au dépistage du VIH, associé à l’élimination de la discrimination, sont indispensables pour réduire le nombre de nouvelles infections à VIH au Portugal : c’est ce qu’ont affirmé des représentants de la société civile au Directeur exécutif adjoint de l’ONUSIDA Luiz Loures à Lisbonne, au Portugal.

Le 29 mai, M. Loures a visité CheckpointLX, un centre communautaire de Lisbonne ouvert aux hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes qui propose un dépistage rapide, anonyme et gratuit du VIH et d’autres infections sexuellement transmissibles, ainsi que des conseils et une orientation vers les professionnels de santé. Lors de cette visite, il a évoqué les problèmes rencontrés par les organisations de la société civile dans la riposte au VIH dans le pays.

Les représentants de la société civile ont mis en avant les politiques de santé progressistes que le Portugal a mis en place concernant la consommation de drogues, qui sont considérées comme les meilleures pratiques du monde pour la réduction des nouvelles infections à VIH chez les consommateurs de drogues injectables. Ils ont également souligné l’importance de la législation favorable actuelle qui, par exemple, prévoit l’accès aux services de santé, y compris pour le VIH, aux populations migrantes quel que soit leur statut juridique, ce qui place le Portugal au premier plan de la riposte au sida en Europe.

D’autre part, l’engagement politique du gouvernement en faveur de la fin du sida qui place les individus au cœur de la riposte s’est traduit par une annonce du Ministère de la Santé le 29 mai, concernant la fourniture de la PPrE via le système de santé national pour les populations clés davantage exposées au risque d’infection à VIH, notamment les hommes gays et les autres hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes et les consommateurs de drogues injectables, ainsi que pour les couples sérodifférents.

Il reste cependant des problèmes à résoudre. Malgré la législation favorable du Portugal, les représentants de la société civile ont insisté sur la nécessité de faciliter l’accès à la prévention, au diagnostic et au traitement du VIH pour les populations migrantes, compte tenu de la prévalence du VIH en hausse chez les migrants. La nécessité d’adopter une approche holistique dans la fourniture de services, y compris le dépistage des hépatites, de la tuberculose et des infections sexuellement transmissibles, a également été soulignée. Les représentants ont par ailleurs fait remarquer que l’élimination de toutes les formes de discrimination sera capitale pour élargir l’accès aux services et en finir avec l’épidémie de sida comme menace de santé publique d’ici à 2030.

L’ONUSIDA travaille aux côtés des pays pour concrétiser l’engagement pris dans la Déclaration politique des Nations Unies de 2016 sur la fin du sida, qui inclut la garantie de l’accès à des options de prévention combinée, notamment avec la prophylaxie préexposition, la circoncision masculine médicale volontaire, la réduction des risques et l’accès aux préservatifs pour au moins 90 % des personnes d’ici à 2020.

Déclarations

« La législation sur le VIH au Portugal fait figure de pionnière pour une protection plus large des droits de l’homme. La fourniture de services anti-VIH aux migrants du pays contribue à une société plus inclusive et plus sûre. »

Luiz Loures Directeur exécutif adjoint de l’ONUSIDA

« En tant que personne vivant avec le VIH depuis 22 ans, je suis absolument convaincu que nous disposons de tous les éléments requis pour en finir avec le sida au Portugal d’ici à 2030 et obtenir des résultats impressionnants dès 2020. »

Luís Mendão Président, Grupo de Ativistas em Tratamentos

Région/pays