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6 millions de travailleurs touchés par la campagne VCT@WORK de l’OIT

17 octobre 2017

Un nouveau rapport publié par l’Organisation du Travail (OIT), intitulé VCT@WORK : Conseil et dépistage volontaires et confidentiels du VIH pour tous les travailleurs, montre que la campagne VCT@WORK a touché plus de 6 millions de travailleurs avec des messages d’information sur le VIH, fait passer des tests de dépistage à plus de 4 millions de personnes et en a orienté plus de 100 000 vers un traitement anti-VIH. Lancée en 2013, VCT@WORK est une initiative de l’OIT, de l’ONUSIDA et d’autres partenaires visant à élargir le dépistage du VIH, en particulier sur le lieu de travail.

L’initiative VCT@WORK a rencontré un succès notable auprès des hommes, un groupe difficile à atteindre pour les services anti-VIH, puisque les hommes ont représenté plus de 60 % des personnes dépistées et 80 % des personnes orientées vers un traitement par le biais de l’initiative en 2016.

La campagne a couvert 18 pays en 2016 et ciblé des populations davantage exposées au risque d’infection à VIH, notamment les travailleurs des secteurs de l’exploitation minière, des transports, du bâtiment, de la santé et du tourisme. Les travailleurs mobiles et les travailleurs migrants sont régulièrement visés par les programmes de dépistage du VIH VCT@WORK, et dans les zones où l’épidémie est concentrée les programmes ciblent les populations clés.

Des travailleurs kenyans figurent parmi les personnes qui ont bénéficié de la campagne. Grâce à un partenariat entre l’OIT, l’Organisation centrale des syndicats du Kenya et d’autres partenaires, des chauffeurs routiers ont pu accéder à des services de dépistage du VIH et de conseil le long du corridor de transport entre Mombasa et Busia. Les chauffeurs routiers ont du mal à accéder aux services de santé, en raison de leur mobilité et de leurs horaires irréguliers : par conséquent, la possibilité de passer un test de dépistage du VIH pendant les heures de travail permet à un plus grand nombre d’entre eux de connaître leur statut vis-à-vis du VIH et d’entamer le cas échéant un traitement vital ou d’accéder à des services de prévention du VIH pour continuer à se protéger du virus.

Au Kenya, les employés des salons de coiffure et des instituts de beauté et les travailleurs du secteur économique informel comptent également parmi les 74 000 personnes qui ont passé des tests de dépistage du VIH par l’intermédiaire de l’initiative VCT@WORK dans le pays, avec plus de 1 000 personnes orientées vers un traitement après avoir été diagnostiquées séropositives au VIH.

En Inde, Coal India Limited est la plus grande entreprise de charbonnage publique du pays et compte environ 314 000 employés, auxquels s’ajoutent un grand nombre de travailleurs sous contrat. Partenaire de longue date du programme de dépistage du VIH sur le lieu de travail de l’OIT, elle est aujourd’hui l’une des figures de proue de l’initiative VCT@WORK dans le pays. Sa stratégie de lutte contre le VIH, développée dans le cadre de VCT@WORK, comprend la formation d’instructeurs et de pairs-éducateurs, dont la mission est de promouvoir le dépistage volontaire du VIH, la mobilisation des syndicats pour qu’ils incitent les travailleurs à s’informer sur le VIH et à se faire dépister, et l’inclusion des travailleurs sous contrat et leurs familles dans la stratégie. Dans le cadre de l’initiative, ce sont plus de 36 000 employés, personnes à charge et travailleurs contractuels qui peuvent accéder à des services de conseil et de dépistage du VIH.

Ces exemples et d’autres programmes VCT@WORK menés dans le monde entier contribuent au mouvement vers l’accomplissement des objectifs 90–90–90 selon lesquels, d’ici à 2020, 90 % des personnes vivant avec le VIH devront connaître leur état sérologique vis-à-vis du VIH, 90 % de ces personnes devront être sous traitement antirétroviral et 90 % des personnes sous traitement devront présenter une charge virale indétectable.

Déclarations

« L’initiative VCT@WORK est une grande innovation qui permet aux services anti-VIH d’atteindre les personnes sur leur lieu de travail, élargissant ainsi l’accès au dépistage du VIH en un lieu et à des horaires qui conviennent à ces personnes. »

Michel Sidibé DIRECTEUR EXÉCUTIF DE L’ONUSIDA

« Les hommes ne sont pas couverts efficacement par la riposte au sida. VCT@WORK est un moyen important pour y remédier. Dans le cadre de ce programme, près de 70 % d’hommes ont passé un test de dépistage, contre 30 % de femmes. Ces chiffres montrent clairement que le lieu de travail joue un rôle clé dans l’élargissement efficace des services anti-VIH auprès de ceux qui ne sont pas couverts correctement. »

Guy Ryder DIRECTEUR GÉNÉRAL DE L’ORGANISATION INTERNATIONALE DU TRAVAIL