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Le traitement pédiatrique du VIH en Afrique occidentale et centrale est en berne

17 février 2020

En 2018, la couverture de la thérapie antirétrovirale chez les enfants vivant avec le VIH en Afrique occidentale et centrale atteignait tout juste 28 %, soit près de la moitié de la moyenne mondiale, elle-même de 54 % seulement.

Cette situation est imputable à plusieurs facteurs. Tout d’abord, trop peu d’enfants sont dépistés dans la région : en 2018, seuls 27 % des nourrissons exposés au VIH ont fait l’objet d’un test du VIH dans les huit semaines suivant leur naissance. Ainsi, il est urgent d’élargir l’accès au diagnostic précoce.

Par ailleurs, de nombreux pays de la région manquent de services de santé accessibles, ce qui se traduit par des enfants séropositifs non identifiés. L’absence de services de soins prénataux signifie également que les femmes enceintes ne font pas de test du VIH, qu’on ne leur propose pas de services de lutte contre la transmission verticale (de la mère à l’enfant) et que leurs bébés ne font pas l’objet d’un test. Et donc, sans diagnostic, pas de traitement du VIH.

Même si une femme consulte un professionnel de la santé, son enfant et elle ne se présentent souvent plus après l’accouchement et le statut sérologique du bébé reste alors inconnu. Le dépistage des enfants exposés au VIH doit avoir lieu dans les deux mois après la naissance, puis régulièrement jusqu’à la fin de l’allaitement. Identifier les enfants séropositifs nécessite de démocratiser le dépistage familial indicateur et de proposer le test du VIH là où les enfants obtiennent d’autres services de santé.

Il est également important que les mères et les enfants suivent leur traitement, dans la mesure où ils en ont commencé un, car dans trop de cas, ils entament une thérapie antirétrovirale, mais l’abandonnent par la suite. De nouveaux traitements pédiatriques améliorés sont aussi une piste pour étendre la couverture de la thérapie.

Les enfants vivant avec le VIH en Afrique occidentale et centrale sont les grands oubliés de la lutte contre le sida, ce qui n’est pas surprenant lorsque l’on sait qu’aucun progrès dans la lutte contre la transmission verticale du VIH n’a été réalisé dans la région au cours des dernières années.

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