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Assurer un accès à des services de qualité, sans danger et exempts de discriminations pour les populations clés du VIH et les migrant-es dans le contexte de la pandémie de COVID-19

10 juillet 2020

Déclaration du groupe de travail interorganisations sur les populations clés du Programme commun de l’ONU sur le VIH/sida (ONUSIDA) à propos de la nécessité d’assurer un accès à des services de qualité, sans danger et exempts de discriminations pour les populations clés du VIH et les migrant-es dans le contexte de la pandémie de COVID-19

La propagation rapide de la COVID-19 continue de toucher des milliards de vies dans le monde. La lutte contre cette pandémie nécessite des ressources humaines et financières sans précédent. Les entités de l’ONU, les ONG, les communautés de personnes vivant avec le VIH, de professionnel-les du sexe, de gays et autres hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes, de toxicomanes, de personnes transgenres et incarcérées, ainsi que leurs partenaires sexuel-les, mais aussi la société civile, toutes et tous ont un rôle à jouer pour lutter contre la COVID-19, sauver des vies et affronter le vaste impact socio-économique de la pandémie. Des moments critiques comme celui-ci nous rappellent plus que jamais que les inégalités peuvent décider de la vie ou de la mort et que tout le monde naît libre et égal en dignité et en droit, y compris pour ce qui est des normes de santé les plus élevées atteignables.

Les ripostes à la COVID-19 devraient puiser dans les leçons de la riposte mondiale au VIH : le VIH nous a appris qu’il s’agit d’une responsabilité partagée et que nous devons autonomiser les communautés et les impliquer dans la riposte. Les droits humains ne souffrent aucun compromis, et nous devons supprimer toute forme de stigmatisation et de discrimination afin de venir en aide aux groupes vulnérables et marginalisés.

L’ONUSIDA estime que 62 % des nouvelles infections au VIH touchent les populations clés et leurs partenaires sexuel-les. Les populations clés sont victimes de formes spécifiques d’exclusion, de criminalisation, d’inégalités et de discrimination qui augmentent leur vulnérabilité face au VIH, et aujourd’hui aussi à la COVID-19. Les personnes en prison et en milieu fermé pour qui l’éloignement physique n’est pas toujours possible sont extrêmement vulnérables face à la COVID-19. La prévalence de VIH et de tuberculose est également plus élevée parmi les populations incarcérées, ce qui accroît le risque de complications lors d’une infection au SARS-COV 2. Les migrant-es sont dans la même situation et aussi vulnérables au VIH. Les personnes LGBT signalent aussi un risque élevé de violence domestique et familiale, une plus grande isolation sociale et des difficultés à accéder aux services de santé essentiels pour un traitement du VIH et de réassignation sexuelle. Oublier les populations clés à un moment aussi important pourrait avoir des répercussions graves en matière de santé et de vies humaines, voire réduire à néant les avancées réalisées au cours de la riposte mondiale au VIH. 

Nous appelons les gouvernements et les partenaires à se joindre à nous pour :

Mettre à disposition des populations clés et des migrant-es dans le contexte de la pandémie de COVID-19 des services de qualité, exempts de discrimination pour la prévention, le traitement, les soins et l’aide pour le VIH, ainsi que les services de santé en général.

Ces services doivent reposer sur le respect et la protection des droits humains, même en l’existence de lois, règles et pratiques punitives. Ils doivent être exempts de stigmatisation et de discrimination, être étayés par des preuves et la science, ainsi que suivre les lignes directrices internationales les plus récentes. Les services doivent être équitables, confidentiels, sans danger pour les communautés et le personnel de santé et reposer sur un consentement éclairé.

Adapter rapidement la fourniture des services afin de prendre en compte les nouvelles réalités de la pandémie de COVID-19.

Des services adaptés à la nouvelle situation peuvent prendre la forme d’un accès sans danger au dépistage à domicile du VIH et à des conseils à distance. Lorsque possible, des ordonnances pour 3 à 6 mois de traitement antirétroviral, de la tuberculose et de l’hépatite virale doivent être délivrées afin de garantir la continuité du traitement, réduire la transmission du VIH et des co-infections, ainsi que le risque lié à la COVID-19. Les personnes qui consomment des drogues devraient avoir accès à la réduction des risques, y compris, lorsque cela est possible et conseillé par des professionnel-les de santé, obtenir plusieurs doses de traitement de substitution aux opioïdes afin de réduire les visites de contrôle sur place et le risque d’exposition à la COVID-19. Des peines autres que l’emprisonnement, lorsqu’autorisé, pour des délits n’ayant pas impliqué de violences pourraient sauver des vies, en particulier pour des crimes non reconnus par le droit international. Des mesures de libération anticipée devraient être prises à l’encontre de catégories spécifiques de populations à risque face à la COVID-19, comme les personnes âgées et celles souffrant de maladies chroniques ou d’autres problèmes de santé, ainsi que les femmes enceintes ou avec des enfants à charge, les prisonniers et prisonnières en fin de peine ou purgeant une peine de prison pour des délits mineurs, en respectant le droit national et sans mettre en danger la santé et la sécurité publiques. Des mesures de protection sociale d’urgence destinées aux populations clés sont nécessaires, car ces dernières sont souvent exclues des services sociaux, y compris et sans s’y limiter, de l’hébergement et de l’assurance santé, et leur situation professionnelle est souvent précaire. Les services apportés doivent continuer à prendre en compte l’intersectionnalité et la diversité des genres et des âges. Tout le nécessaire, aussi bien en personnel, en financement et en matériel doit être à disposition pour délivrer ces services. Afin que ces services soient efficaces et performants, les populations clés, leurs communautés et leurs organisations doivent être impliquées dans leur conception et leur mise en œuvre.

S’assurer que les ripostes à la COVID-19 n’ouvrent pas la voie à une multiplication de lois et de mesures punitives concernant l’application des restrictions ou la criminalisation de la transmission et de l’exposition.

L’impact hautement négatif de ce type de mesures punitives sur des personnes déjà marginalisées ou criminalisées est déjà bien documenté dans la riposte au VIH, y compris par la Commission mondiale sur le VIH et le droit.

Nous n’arrêterons pas la COVID-19 si certaines personnes ne peuvent pas payer un dépistage ou un traitement. Nous devons garantir que les ripostes à la COVID-19 ou à toute autre pandémie ou situation sanitaire d’urgence n’oublient pas les populations clés, les migrant-es et d’autres groupes vulnérables. En tant que groupe de travail interorganisations sur les populations clés, nous sommes à disposition pour coopérer avec l'ensemble des partenaires et assurer un accès sûr et respectueux des droits des populations clés à des services de qualité contre le VIH et la COVID-19.

Le groupe de travail interorganisations sur les populations clés a vu le jour conformément à la Division du travail de l’ONUSIDA. Il est coorganisé par le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), le Fonds des Nations Unies pour la Population (FNUAP), et le Bureau des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC)) en partenariat avec le Réseau mondial pour et des personnes vivant avec le VIH (GNP+), l’International Network of people who Use Drugs (INPUD), le MPact Global Action for Gay Men’s Health and Rights (MPact), le Réseau mondial des projets sur le travail du sexe (NSWP), l’IRGT et le Secrétariat de l’ONUSIDA.

 

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Nouvelle stratégie mondiale de lutte contre le sida : écrire ensemble l’histoire

09 juillet 2020

La directrice exécutive de l’ONUSIDA, Winnie Byanyima, a présenté un programme ambitieux pour remettre la riposte internationale au VIH sur les rails. Elle a pris la parole lors d’une allocution inaugurant une réunion de la Conférence internationale sur le sida 2020 portant sur la nouvelle stratégie mondiale de lutte contre le sida de l’ONUSIDA.

« Plus tôt cette semaine, j’ai alerté que l’humanité n’atteindrait pas les objectifs internationaux de lutte contre le VIH en 2020. La nouvelle stratégie de l’ONUSIDA fournira une feuille de route pour remettre la riposte mondiale sur les rails afin d'en finir avec l’épidémie de sida d’ici 2030 », a déclaré Mme Byanyima. « La prochaine stratégie de l’ONUSIDA devra s’attaquer très clairement aux domaines où nous accusons encore un retard comme la prévention combinée et les droits humains des populations clés, ainsi que la lutte contre les vulnérabilités multiples dont sont victimes les filles et les jeunes femmes en Afrique subsaharienne. »

Cette réunion a donné l’occasion aux participant-es d’échanger avec l’ONUSIDA sur les principes et les problèmes fondamentaux que devrait aborder en priorité la prochaine stratégie mondiale de lutte contre le sida de l’ONUSIDA.

Deborah Birx, coordinatrice pour les États-Unis de la lutte internationale contre le sida et coordinatrice pour la riposte au coronavirus à la Maison Blanche, a souligné le besoin de « réunir les données, les communautés et les gouvernements afin de s’attaquer aux problèmes auxquels est confrontée quotidiennement la population. »

L'assemblée a convenu que la stratégie devra porter sur les vulnérabilités essentielles qui exposent des personnes à des risques, y compris les normes traditionnelles et de genre, les difficultés d’accès à des moyens de subsistance et à l’éducation, ainsi que l’exclusion et la marginalisation des populations clés.

« La santé ne se limite pas à elle-même. La santé a aussi à voir avec la justice sociale. Il ne suffit pas de distribuer des préservatifs aux professionnel-les du sexe si nous ne prenons pas parallèlement en compte tous les facteurs qui les empêchent de les utiliser », a expliqué Rico Gustav, directeur exécutif du Réseau mondial des personnes vivant avec le VIH et président du comité stratégique du Fonds mondial.

Pour réduire les écarts, il est nécessaire d’élaborer des programmes étayés par des preuves afin qu’ils soient adaptés à la multiplicité des épidémies et des contextes. « Nous disposons des outils pour faire la différence, mais nous devons les amener au niveau local. Nous devons personnaliser davantage les solutions », a indiqué Quarraisha Abdool Karim du Centre du programme de recherche sur le sida en Afrique du Sud.

L'assemblée a réclamé sans ambages que les communautés soient placées au centre de la riposte afin d’être les moteurs du changement tout en signalant la nécessité d’investir dans les communautés. Elles doivent en effet pouvoir jouer leur rôle de leader dans la riposte, demander des comptes à quiconque, aider à concevoir et réaliser des ripostes au VIH, à la tuberculose et à la COVID-19 respectant les droits humains et prenant en compte les individus, ainsi qu’atteindre les populations difficiles d’accès.

« Comment pouvons-nous nous assurer l’engagement d’autrui si les financements manquent », a souligné Lucy Wanjiku de l’association Kenya Positive Young Women Voices.

« Les communautés doivent être placées au cœur de la riposte. Autrement dit, elles doivent obtenir des financements, être impliquées dans la prise de décisions et ouvrir des espaces civiques pour nous mettre toutes et tous face à nos responsabilités », a ajouté Ludo Bok, responsable du groupe Santé et Développement du Programme des Nations Unies pour le développement.

Les intervenant-es ont demandé de réfléchir sérieusement aux changements nécessaires et à un engagement collectif pour modifier la façon dont nous luttons contre le VIH. L'assemblée a convenu du besoin de centrer le discours sur la santé en tant que droit fondamental et en tant que construction sociale. Un traitement et une prévention du VIH ne peuvent pas être fournis s’il existe toujours des inégalités d’accès aux informations, à l’éducation, aux soins de santé, à la réduction des risques, à la santé sexuelle et de la reproduction, à des moyens de subsistance stables, à des opportunités économiques, ainsi qu’à la protection contre la violence et à l’accès à la justice.

« J’ai l’impression d’une nouvelle prise de conscience de l’urgence. Nous ne pouvons pas continuer de faire comme avant tout en espérant que les résultats changent, » a conclu Mme Byanyima. « Les gens attendent de cette stratégie qu'elle donne le nouveau cap tant attendu à la riposte mondiale au sida, au Programme commun de l’ONUSIDA, ainsi qu’à l’éradication du sida dans chaque pays et dans chaque communauté. »

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Apporter une aide aux foyers touchés par la COVID-19 en Côte d’Ivoire

01 juillet 2020

En Côte d’Ivoire, des miliers de foyers vulnérables d’Abidjan ont bénéficié d’une initiative commune prenant la forme d’un transfert d’argent pour acheter de la nourriture et pour assurer leur sécurité alimentaire, ainsi que d’une distribution de kits d’hygiène au cours de la pandémie de COVID-19. 

Les restrictions de mouvement imposées pour endiguer la propagation du nouveau coronavirus en Côte d’Ivoire fragilisent considérablement la capacité de subsistance de la population, ce qui se traduit par un retour préoccupant du spectre de la faim. Pour les personnes vivant avec le VIH, la malnutrition et l’insécurité alimentaire réduisent l'observance du traitement contre le VIH, affectent leur santé et augmentent la transmission du VIH, car l’arrêt de la thérapie peut se traduire par une hausse de la charge virale d’une personne, ce qui à son tour augmente le risque de transmission. L’insécurité alimentaire peut également favoriser les comportements à risque liés au VIH et potentiellement exposer la population à un risque d’infection plus élevé.

Le partenariat entre le Programme alimentaire mondial, l’ONUSIDA et la Fondation Magic System, une organisation non gouvernementale œuvrant dans le domaine de l’éducation, de la santé, de l’environnement et de la culture, propose des transferts en espèces de 51 000 francs CFA (environ 80 €) par foyer pour couvrir les besoins alimentaires pour deux mois. Elle distribue également des kits d’hygiène et des équipements de protection pour limiter la transmission de la COVID-19 et fournit des conseils de nutrition.

« Le transfert d’argent m’a permis d’acheter des médicaments pour trois mois et de faire des réserves de riz pour ma famille. Cela m’a donné la force de continuer et j’ai retrouvé le sourire », déclare une bénéficiaire.

La priorité est donnée aux ménages dirigés par les femmes de même que les ménages comprenant des femmes enceintes et mères allaitantes, des enfants en bas âge, des personnes âgées, des personnes handicapées ainsi que des personnes vivant avec le VIH.

« L’ONUSIDA et le Réseau ivoirien de personnes vivant avec le VIH travaillent avec nombre de partenaires : des maires, des organisations non gouvernementales, la Croix-Rouge, des mosquées, des églises, des leaders communautaires, des personnalités des quartiers et des chefs traditionnels. Ces coopérations facilitent l’accès en particulier aux personnes vulnérables vivant avec le VIH », explique la Directrice pays de l’ONUSIDA pour la Côte d’Ivoire, Brigitte Quenum.

« La crise sanitaire force certains foyers à adopter des stratégies alimentaires aux conséquences irréversibles, comme vendre leurs biens ou emprunter de l’argent pour couvrir leurs besoins alimentaires. L’aide alimentaire sous forme de transferts d’espèces renforce la résilience des ménages vulnérables et protège leurs moyens de subsistance. Le transfert d’argent offre la possibilité d’avoir une alimentation variée et équilibrée contribuant à une bonne santé, tout en laissant les bénéficiaires la possibilité de choisir », indique Adeyinka Badejao, représentante du Programme alimentaire mondial en Côte d’Ivoire.

L’assistance aux foyers vulnérables, en particulier ceux accueillant des membres des populations clés ou des personnes vivant avec le VIH, devrait bientôt bénéficier d'une nouvelle série d'aides. L’objectif de cette seconde vague consistera à évaluer rapidement les besoins des personnes vivant avec le VIH au cours de la pandémie de COVID-19 à partir d’une enquête réalisée par le Réseau de personnes vivant avec le VIH avec le soutien de l’ONUSIDA, et à tirer des leçons de la première série d’aides.

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La réduction des risques pour les toxicomanes continue en Côte d’Ivoire au cours de la COVID-19

26 juin 2020

Il est 10h du matin à Abidjan en Côte d’Ivoire.

Comme chaque jour, Arouna Bakari (nous avons changé son nom), masque sur le visage, se lave les mains avant d’entrer dans ce que les toxicomanes appellent un fumoir, un de ces lieux de consommation ouverte de drogues à Abidjan. Il vérifie que le lavabo placé en face du fumoir fonctionne correctement. Après, il commence à travailler et à distribuer des équipements de prévention contre la COVID-19 aux personnes présentes.

M. Bakari travaille pour Parole Autour de la Santé (PAS), une organisation communautaire composée d'(ex)toxicomanes, de leurs proches et de spécialistes des sciences sociales. La PAS gère la première « communauté thérapeutique » d’Afrique de l’Ouest, un programme d’hébergement mixte destiné aux consommateurs et consommatrices de drogues.

Depuis sa création en Côte d’Ivoire en 2016, la PAS s’occupe de la santé des toxicomanes par le biais de la réduction des risques et des services liés à la lutte contre le VIH, la tuberculose, les infections sexuellement transmissibles et l’hépatite. Depuis octobre 2019, grâce à un financement de l’OSIWA (l’Open Society for West Africa), la PAS a consolidé ses activités en mettant l’accent sur le respect des droits humains des toxicomanes qui forment une communauté encore extrêmement stigmatisée et discriminée, ainsi que sur leur accès aux services de santé. C’est ce qui explique pourquoi M. Bakari organise aussi des formations pour le personnel de santé et de sécurité, ainsi que pour les journalistes en plus de travailler dans les fumoirs.

Des programmes de réduction des risques existent déjà depuis plusieurs années en Côte d’Ivoire. Des organisations communautaires ont vu le jour et collaborent avec le programme national contre le sida, les institutions nationales responsables de la législation sur les drogues et l’organisation non gouvernementale internationale Médecins du Monde.

La pandémie de COVID-19 et les restrictions de déplacement imposées pour la juguler ont tout d’abord paralysé l’action de la PAS, mais l’organisation a très vite retrouvé ses marques pour continuer à fournir ses services.

« Les toxicomanes ont remarqué l’absence sur le terrain d’associations ou d’organisations non gouvernementales malgré le fait que la consommation de drogues se concentre à certains endroits et que les toxicomanes continuent de partager leur matériel (pipes à crack, joints, cigarettes, seringues, aiguilles) avec le risque d’infection au VIH, à l’hépatite et à la tuberculose qui s’ensuit. Avec l’arrivée de la COVID-19, les usagers et usagères de drogues ont aussi perdu tout accès aux informations et à un équipement de prévention fiables pour lutter contre ce nouveau défi sanitaire, » explique Jérôme Evanno, l'un des membres fondateurs de la PAS.

Ainsi, la PAS a décidé d’aller chercher et de distribuer du matériel de prévention à la COVID-19 et de poursuivre son travail de réduction des risques. Le personnel de l’association a suivi une formation sur la prévention de la COVID-19. De plus,  la PAS a produit un vidéoclip en nouchi sur l’importance de bien se laver les mains. Le nouchi est l’argot ivoirien utilisé comme langue vernaculaire dans les fumoirs.

Une étude au sein de la communauté a été menée afin de connaître le point de vue des toxicomanes à l’heure de la COVID-19 et de comprendre leurs peurs et besoins spécifiques face au nouveau coronavirus. Les conclusions et les recommandations tirées de l’enquête ont été communiquées aux partenaires pour militer et adapter leurs programmes en prenant en compte les attentes et les besoins des consommateurs et consommatrices de drogues.

Afin de réduire le risque d’épidémie de COVID-19 en prison, la PAS demande également la libération de personnes incarcérées et la distribution de matériaux de prévention du coronavirus aux personnes détenues dans l’infirmerie de la prison d’Abidjan.

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Épidémie de COVID-19 : l’ONUSIDA soutient la lutte contre l’insécurité alimentaire en Angola

19 juin 2020

« L’histoire de l’Angola est marquée par les épidémies », explique le directeur pays de l’ONUSIDA pour l’Angola, Michel Kouakou. « Entre le choléra, le paludisme, la polio et la fièvre jaune, le pays est bien préparé et peut compter sur du personnel compétent, dont du personnel médical, pour lutter contre les épidémies », indique-t-il.

Ainsi, dès l’arrivée de la COVID-19, le président de l’Angola, João Lourenço, a pris des mesures immédiates en annonçant l’application du confinement à tout le territoire national, la fermeture des frontières et l’interruption des vols internationaux.

Ces mesures ont permis de limiter les nouveaux cas de COVID-19, mais beaucoup de personnes, surtout celles travaillant dans le secteur informel, l’ont payé en perdant leur moyen de subsistance.

Afin de répondre à l’insécurité alimentaire en résultant et dont souffrent en particulier les personnes séropositives, le bureau pays de l’ONUSIDA pour l’Angola a utilisé ses partenariats pour distribuer des rations alimentaires à des milliers de personnes de la capitale, Luanda.

Dans le cadre de la campagne Naître libre pour briller qui a pour objectif d’éliminer la transmission du VIH de la mère à l’enfant en Angola, la Première Dame, Ana Afonso Dias Lourenço, en partenariat avec la Saham Angola Insurance Company, l’Association of HIV-Positive People et l’ONUSIDA, a distribué 1 000 colis de nourriture à des personnes vivant avec le VIH, dont la moitié à des femmes séropositives enceintes.

Alors que le confinement se prolongeait, Yola Semedo, une vedette angolaise de la chanson et Ambassadrice nationale de bonne volonté de l’ONUSIDA, a organisé un concert virtuel qui a été retransmis à la télévision nationale. Elle a rassemblé des dons permettant de fournir 14 000 colis alimentaires supplémentaires qu’elle a ensuite distribués dans les provinces de Luanda et de Benguela. 500 personnes vivant avec le VIH dans la capitale ont profité de cette action.

« Nos concitoyen-nes sont dans une situation de vulnérabilité à cause de la COVID-19 et, en ce moment, je suis très heureuse d’être une enfant de ce pays. Nous nous rendons compte maintenant que nous pouvons compter sur un soutien réciproque », déclare Mme Semedo.

L’Angola Network of AIDS Service Organizations, un partenaire de longue date de l’ONUSIDA issu de la société civile qui vient en aide aux personnes et aux familles vivant avec le VIH, a quant à lui distribué 1 500 rations alimentaires. Ce chiffre augmente quotidiennement.

L’Association des policières d’Angola s’est également jointe au mouvement en donnant 120 colis de nourriture à l’organisation confessionnelle Associação de Solidariedade Cristã e Ajuda Mútua afin que cette dernière les distribue à des professionnelles du sexe qui ont perdu leur source de revenus à cause de la pandémie de COVID-19.

« Alors que de nombreux pays de la région se servent du confinement pour criminaliser davantage les populations clés, y compris les professionnel-les du sexe, cette action est la preuve que la solidarité est essentielle dans la situation actuelle », conclut M. Kouakou. 

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L’action des organisations communautaires sénégalaises s’appuie sur les compétences et les connaissances locales

18 juin 2020

Masques, désinfectant, savon. Rations alimentaires, argent pour le loyer. Informations sur la manière de se protéger et de protéger les siens du virus... La liste ne s’arrête pas là.

Il est parfois difficile d’obtenir le nécessaire vital pendant cette pandémie de COVID-19, mais les communautés s’organisent et fournissent des services et des produits essentiels aux personnes qui en ont le plus besoin. Et celles ayant déjà participé à la riposte à une autre épidémie valorisent cette expérience pour lutter contre la COVID-19. 

« Les organisations dirigées par des personnes vivant avec le VIH et des populations clés ou à destination de ces groupes dirigent aujourd’hui les programmes nécessaires de toute urgence pour affronter la COVID-19 et garantir la santé et le bien-être de leurs communautés », explique Demba Kone, directeur pays de l’ONUSIDA pour le Sénégal.

Le Sénégal, à l’image de nombreux autres pays du monde, fait face à une pénurie de masques et d’autres équipements de protection individuelle. Toutefois, l’organisation non gouvernementale Enda Santé a trouvé une solution rapide et efficace. Elle s’est tournée vers les talents de la couture et de la confection exerçant sur place en grand nombre, qui disposaient de stocks de tissu. En réponse à l’appel « Viens travailler avec nous », ces professionnel-les ont confectionné des milliers de masques d’excellente qualité en un temps record et à un prix défiant toute concurrence. Cette production locale signifie aussi que l’argent reste dans l’économie nationale déjà malmenée par la pandémie.

Enda Santé a également commencé à négocier avec des donateurs qui financent les programmes pour le VIH. Les fonds destinés à des activités liées au VIH, mais que la situation actuelle empêche, ont été octroyés au travail de lutte contre la COVID-19 au sein des communautés les plus touchées.

Concentrer les bonnes ressources au bon endroit est crucial lorsqu’il s’agit d’apporter une réponse à des épidémies qui se propagent rapidement au sein des communautés. Enda Santé a ainsi axé son action sur l’identification des communautés les plus vulnérables et démunies.

En utilisant des statistiques gouvernementales ainsi que ses propres connaissances sur la démographie, la disponibilité et l’accessibilité des services de santé, Enda Santé s’est penchée sur le niveau de pauvreté au sein des communautés, sur les quartiers les plus surpeuplés et sur les zones où les gens rencontraient des difficultés pour accéder aux soins de santé. Une évidence s’est imposée : les personnes les plus exposées au VIH sont également aujourd’hui très vulnérables à la COVID-19.

Enda Santé a alors concentré son action sur ces communautés. Elle a distribué du matériel de prévention, a mobilisé des personnalités influentes parmi les jeunes et les femmes de ces communautés, leur a donné une formation au porte-à-porte pour expliquer à la population comment se protéger, identifier les infections et orienter les gens vers les infrastructures de soin.

Il est devenu clair que de nombreuses personnes affectées par le VIH avec lesquelles Enda Santé travaillait étroitement (personnes vivant avec le VIH, professionnel-les du sexe, consommateurs et consommatrices de drogues injectables, adolescentes et jeunes femmes) avaient perdu leur source de revenus à cause du confinement et étaient maintenant confrontées à l’impact conjugué du VIH, de la COVID-19 et de la pauvreté. En réponse, Enda Santé a organisé la livraison de nourriture et des transferts d’espèces.

En réfléchissant à cette dynamique, Daouda Diouf, directeur exécutif d’Enda Santé, a déclaré : « Nous avions déjà appris comment faire tout cela dans le contexte du VIH, donc nous avons tout simplement transféré les compétences acquises au cours de 25 ans de riposte au VIH et nous les appliquons désormais à la COVID-19. La rapidité de l’action, l’engagement des membres des communautés en leur laissant jouer un rôle central, la stratégie de porte-à-porte, l’anticipation du risque de transmission, la fourniture de kits de prévention, etc. Nous avons été en mesure de réagir très rapidement. »

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Hommage au militant des droits humains Yves Yomb

17 juin 2020

Le militant camerounais des droits humains, Yves Yomb, est décédé le 15 juin 2020.

Son parcours de militant commence en 2006 dans son pays d’origine pendant une campagne médiatique virulente, qui prend pour cible les gays et autres hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes. M. Yomb décide alors de fonder avec d’autres personnes Alternative Cameroun, une des premières organisations défendant les droits humains en Afrique occidentale et centrale et plaidant pour la tolérance et l’inclusion sociale. « Nous nous sommes dit que si nous n’agissions pas, personne ne le ferait », a-t-il déclaré un jour.

Pendant plus de dix ans, M. Yomb est en première ligne de la lutte pour les droits des minorités sexuelles et des droits humains en Afrique et partout où son action le mène. En 2018, il s’exprime calmement et avec détermination lors de la présentation du rapport mondial de l’ONUSIDA en amont de la Conférence internationale sur le sida organisée en France à Paris. Il rappelle à cette occasion que la riposte au VIH est une lutte en faveur des droits humains et de la solidarité internationale qui ne souffre aucun compromis.

M. Yomb était le porte-parole d’Africagay contre le sida, le premier réseau destiné aux personnes lesbiennes, gays, bisexuelles et transgenres en Afrique francophone qui œuvre pour faciliter leur accès à leurs droits et à de l’aide. Ce réseau est devenu en 2019 l’Alliance globale des communautés pour la santé et les droits (AGCS PLUS), un membre de Coalition Plus. Toujours en première ligne de la lutte, M. Yomb demande à l’ONUSIDA de renouveler son engagement envers la société civile, une initiative qui débouchera sur la création du Civil Society Institute for West and Central Africa. 

« Sans droits, les personnes les plus touchées par l’épidémie de sida ne peuvent pas avoir accès aux services de santé : c’est ce qui nourrit l’épidémie cachée contre laquelle nous nous battons. C’est ce qui alimente l’épidémie cachée contre laquelle nous nous battons », a-t-il déclaré.

« Yves Yomb était une figure emblématique. Il savait trouver des arguments qui ne laissaient personne dans l'indifférence. Je me souviens de son intervention en 2018 dans la salle Kofi A. Annan au siège suisse de l’ONUSIDA à Genève face à un parterre composé entre autres de membres de la direction et de représentant-es du coparrainage de l’ONUSIDA. Il avait plaidé pour le respect des droits humains en faisant preuve de la même ténacité que chez lui au Cameroun. Il avançait argument sur argument pour augmenter l’aide apportée à la société civile. Repose en paix, mon frère. Nous poursuivons la lutte qui nous unissait », a dit Hélène Badini, conseillère senior de soutien aux communautés régionales de l'ONUSIDA.

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République islamique d’Iran : des jeux en ligne pour lutter contre la stigmatisation et la discrimination liées au VIH

16 juin 2020

Depuis 2013, le bureau pays de l’ONUSIDA pour la République islamique d’Iran et la branche locale de l’International Federation of Medical Students’ Associations travaillent ensemble sur des solutions innovantes pouvant avoir un impact sur la riposte nationale au sida.

Par le passé, leurs collaborations ont pris la forme de campagnes de sensibilisation du public, d’ateliers pédagogiques, de visites sur le terrain et de cours d’été d’une semaine destinés aux jeunes qui se forment aux métiers de la santé.

« Les cours d’été nous ont beaucoup inspirés pour identifier avec précision notre nouvelle problématique : la lutte contre la stigmatisation et la discrimination liées au VIH », explique Aidin Parnia, l'un des fondateurs des cours d’été et d’Avecene Consultancy.

Fondée par d'ex-stagiaires des cours d’été, Avecene Consultancy a vu le jour avec pour objectif de mobiliser les connaissances et les expériences accumulées pendant les universités d’été et de les combiner avec des moyens pédagogiques modernes et innovants. La plateforme éducative en ligne REDXIR est le fruit de ce travail. Elle utilise des jeux pour changer l’attitude et le comportement des jeunes qui se forment aux métiers de la santé afin de voir émerger une génération de personnel de santé qui ne discrimine personne.

REDXIR est un univers imaginaire où les joueurs et les joueuses forment un groupe de lutte contre un mystérieux ennemi, qui symbolise la stigmatisation et la discrimination liées au VIH. L’objectif du jeu est de se battre contre la stigmatisation et la discrimination afin d’y mettre fin.

Les 10 niveaux du jeu sont conçus pour tester les connaissances des jeunes sur le VIH, ainsi que leur attitude et leur comportement envers les personnes vivant avec le virus. Par exemple, dans le niveau de la Pression sanguine, les jeunes doivent prendre la tension d’une personne séropositive afin de prouver leur capacité à le faire sans discriminer. Dans les niveaux supérieurs du jeu, les joueurs et les joueuses doivent être capables de faire un test de glycémie et une prise de sang pour un test de routine en laboratoire.

Certains niveaux ont lieu uniquement dans cet univers virtuel, alors que d’autres nécessitent d’agir dans le monde réel. Par exemple, dans le niveau Ne pas se taire, les jeunes doivent identifier des publications discriminatoires sur les réseaux sociaux, poster #Zerodiscrimination sous au moins une des contributions vues et commenter en expliquant pourquoi ce contenu est discriminant. Dans le niveau Campagne, les jeunes deviennent formateurs et formatrices dans une campagne de sensibilisation au VIH.

« Les nouvelles générations ont besoin de nouvelles plateformes. L’approche conviviale de REDXIR permet aux jeunes d’être en contact direct avec les populations cibles. Cela s’est révélé être une solution efficace pour réduire la stigmatisation et la discrimination liées au VIH dans les situations de santé », explique Parvin Kazerouni, directrice du Service de contrôle du VIH au sein du Centre de contrôle des maladies transmissibles du ministère iranien de la Santé et de l’Éducation médicale et responsable nationale pour le sida.

« REDXIR montre bien que des approches créatives et innovantes peuvent intégrer et soutenir les idées nouvelles des jeunes afin de lutter contre des problèmes comme la stigmatisation et la discrimination », conclut Fardad Doroudi, directeur pays de l’ONUSIDA pour la République islamique d’Iran.

Le bureau pays de l’ONUSIDA a fourni une aide technique et financière au projet REDXIR. 

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L’ONUSIDA met en avant six actions essentielles en vue de placer l’égalité des sexes au centre de la riposte à la COVID-19

15 juin 2020

Si le monde a bien appris une chose de la riposte au sida, c’est que lutter contre une maladie ne se fait pas sans protéger les droits humains et promouvoir l’égalité des sexes. Et la COVID-19 renforce ce constat.

Depuis le début de la pandémie de COVID-19, l’ONUSIDA ne cesse de demander aux gouvernements de respecter les droits humains, de prévenir la violence basée sur le genre et de lutter contre elle. Ce problème est d’autant plus crucial aujourd’hui, que les mesures de confinement exposent les femmes et les filles à un risque encore plus élevé de violences sexuelles et exercées par un partenaire intime. Par ailleurs, l’ONUSIDA adopte une position sans ambiguïté concernant les services de santé de la reproduction et sexuelle : il s’agit de services essentiels qui doivent être reconnus en tant que tels. 

Un nouveau rapport de l’ONUSIDA montre comment les gouvernements peuvent lutter contre les répercussions négatives, discriminantes et sexistes, de la COVID-19 et vise à intégrer ce thème dans les tables rondes de décision et les priorités de la riposte. Il présente six domaines nécessitant impérativement des actions pour satisfaire les besoins et protéger les droits des femmes et des filles au cours de la pandémie. Le rapport met en avant les besoins des femmes et des filles dans toute leur diversité, en particulier les plus marginalisées, et l’importance de leur fournir un accès aux services de santé essentiels. Il aborde par ailleurs les thèmes suivants : invisibilisation de la vague de violences basées sur le genre, recours abusif au droit pénal et à des mesures punitives, importance de l’éducation, de la santé et du bien-être, valorisation du travail des femmes et nécessité de faire que les activités non rémunérées de soins aux personnes soient l’affaire de tout le monde.

« La pandémie de COVID-19 lève le voile sur les discriminations contre lesquelles les femmes et les filles luttent tous les jours de leur vie, de la même manière que le VIH a révélé avant lui des inégalités et des injustices », a déclaré la Directrice exécutive de l’ONUSIDA, Winnie Byanyima. « Nous retrouvons de nombreux facteurs d’inégalité connus de l’épidémie de VIH dans les sources d’inégalité et d’injustice de la pandémie de COVID-19. La seule manière de lutter efficacement contre ces deux épidémies consiste à mettre l’égalité des sexes au cœur de la riposte. » 

Le rapport souligne que les droits et la santé de la reproduction et sexuelle sont souvent les premières victimes d’une épidémie et qu’il est nécessaire de protéger les avancées réalisées au cours des dix dernières années. Il indique aussi clairement que les rares ressources doivent être investies en priorité au profit des femmes et des filles les plus marginalisées, y compris les professionnelles du sexe, les femmes incarcérées et migrantes, ainsi que toutes celles dépourvues de justificatif d’emploi ou de résidence.

Le rapport présente une série de mesures pratiques que l’ONUSIDA prend actuellement avec des partenaires dans des pays afin de préserver les services de santé essentiels, de mobiliser une protection légale d’urgence et d’aider les populations victimes de violation de leurs droits fondamentaux au cours de l’épidémie de COVID-19.

Par exemple, au Nigeria et en Côte d’Ivoire, l’ONUSIDA et l’International Community of Women Living with HIV s’allient pour aider les femmes vivant avec le VIH à travailler en tant que pharmaciennes au sein de leurs communautés. Ces dernières collectent et effectuent des livraisons à domicile de thérapie antirétrovirale et d’autres médicaments aux personnes que les restrictions imposées à cause de la COVID-19 empêcheraient d’accéder à leur traitement.

En Amérique latine, le Fonds des Nations Unies pour la population et l’ONUSIDA proposent des moyens de contraception et un dépistage du VIH, ainsi que des kits de produits d’hygiène et des informations sur la violence basée sur le genre et le VIH aux femmes qui se trouvent en quarantaine obligatoire après avoir fui la République bolivarienne du Venezuela à cause de la COVID-19. 

Au Maroc, l’ONUSIDA en partenariat avec le ministère de la Santé, le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme et la société civile est en train de mobiliser des groupes d’entraide, des services d’assistance médicale et psychosociale, ainsi que des services de médiation familiale à destination des populations les plus exposées au risque d’infection au VIH. Les collaborations entre le gouvernement et la société civile permettent de garantir un accès ininterrompu à la thérapie antirétrovirale, au traitement de substitution aux opiacés et à une aide alimentaire au cours de la pandémie. 

Mais le message qu’envoie avant tout ce rapport, c’est que la santé, la sécurité, la dignité et les droits, en particulier pour les femmes et les filles dans toute leur diversité, ne doivent pas être mis en danger et que les femmes doivent mener les revendications en faveur du changement. 

« Sortez de chez vous et battez-vous, faites entendre vos revendications et agissez pour vos communautés », a ajouté Mme Byanyima.

Six concrete measures to support women and girls in all their diversity in the context of the COVID-19 pandemic

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Un nouveau groupe issu de la communauté du VIH lutte contre la COVID-19 en Guinée

12 juin 2020

Les communautés continuent de jouer un rôle important pour lutter contre les épidémies en Afrique. Dans le cadre de la riposte au VIH, leur engagement suit un principe fondamental : ne faites rien pour nous sans nous impliquer. Depuis le début de la riposte au sida, la société civile a été en première ligne en exigeant l’accès au traitement et le respect des droits humains, ainsi qu’en apportant son soutien aux services liés au VIH fournis par des communautés.

En Guinée, l’engagement des communautés se traduit par une amélioration continue des programmes du VIH et par des progrès considérables en matière de dépistage, de prévention, d’adhésion au traitement et d’assistance psychosociale. La promotion et la défense des droits humains sont également des thèmes essentiels pour les communautés. Leur implication permet de s’attaquer à la stigmatisation et à la discrimination, ainsi que de contrôler la qualité des services et d’affronter les défis.

Les leçons tirées de l’épidémie d’Ebola qui a touché le pays de 2013 à 2016 indiquent clairement que les communautés et le public doivent participer pleinement à la riposte à la COVID-19. Ce constat a motivé la création de la National Platform of Civil Society Organizations on HIV and TB (PNOSC-HIV/TB). Cette plateforme regroupant 28 associations a vu le jour avec le soutien technique et financier de l’ONUSIDA. Elle joue un rôle central dans l’élaboration du plan d’accès d’urgence du ministère de la Santé qui vise à réduire l’impact de la COVID-19 sur les services de santé, en particulier ceux liés au VIH.

La PNOSC-HIV/TB concentre son action sur les populations y compris les personnes incarcérées, vivant dans des camps de réfugiés ou des villes solidaires (des lieux où vivent des personnes ayant un handicap). Elle appuie activement la prévention contre la COVID-19 en sensibilisant sur le thème de l’éloignement physique que ce soit par le biais de médiateurs et de médiatrices issus des communautés, d’artistes locaux, des médias et d’activités de porte-à-porte.

Une ligne téléphonique gérée par deux réseaux de personnes vivant avec le VIH, dont un spécialisé dans les populations clés, apporte par ailleurs une assistance psychosociale. La PNOSC-HIV/TB promeut également la délivrance de plusieurs mois de thérapie antirétrovirale et son élargissement à tout le pays.

« La PNOSC-HIV/TB nous permettra de parler d’une voix, de nous affirmer encore plus, d’organiser et de renforcer notre contribution pour vaincre la COVID-19 et éliminer le sida en Guinée d’ici 2030 », a déclaré Mahawa Diallo Sylla, présidente de la PNOSC-HIV/TB.

La PNOSC-HIV/TB participe également à l’Observatoire des traitements communautaires qui surveille le respect des droits humains à l’heure de la COVID-19 et qui signale les violations au gouvernement et à l’Institution nationale des droits de l’homme.

« Je suis impressionnée par la volonté affichée par la PNOSC-HIV/TB pour combler le retard par le biais de sa participation à la riposte nationale au VIH. Je suis persuadée que le dynamisme et l’énergie générés depuis sa création marqueront durablement les ripostes du VIH et de la COVID-19 en Guinée », a souligné Dado Sy Kagnassy, directrice pays de l’ONUSIDA pour la Guinée.

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