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Quand viendra le jour où les hommes comprendront que le corps des femmes ne leur appartient pas ?

09 avril 2020

On assiste depuis le début de la pandémie de COVID-19 à une recrudescence des violences à l’égard des femmes et des filles suite aux restrictions de déplacement, au confinement social et à l’augmentation des pressions socioéconomiques dans le monde entier. Dans une allocution, le Secrétaire général des Nations Unies, António Guterres, a déclaré : « La paix, ce n’est pas seulement l’absence de guerre. De nombreuses femmes confinées à cause de la COVID-19 sont exposées à la violence là où elles devraient en être protégées : dans leurs propres foyers. »

Avant l’épidémie de COVID-19, au moins un tiers des femmes et des filles avait déjà été victime de violence physique et/ou sexuelle. Il s’agit d’une des violations des droits humains les plus répandues dans le monde. Dans les régions à haute prévalence du VIH, il est prouvé que les violences exercées par un partenaire intime augmentent de 50 % le risque de contamination chez les femmes. Mettre un terme à la violence à l’égard des femmes et des filles doit donc être une priorité partout. 

Les Nations Unies demandent aux gouvernements d’attribuer une partie du financement des programmes nationaux de riposte à la COVID-19 à des foyers pour les victimes de violences domestiques, d’augmenter les aides aux lignes d’assistance téléphonique sans oublier les services par SMS afin qu’il soit possible de signaler discrètement des violences, aux conseils juridiques en ligne et aux services de soutien psychosocial destinés aux femmes et aux filles. L’ONUSIDA est bien consciente que ces services sont généralement fournis par des organisations issues de la société civile et des réseaux au sein des communautés qui ont besoin aujourd’hui plus que jamais d’une aide financière. Pour finir, ces foyers doivent être pensés comme des services fondamentaux. Ils doivent par conséquent rester ouverts, à l'image des pharmacies et des magasins d’alimentation.

Alors que des centaines de millions de femmes et de filles continuent d’être la cible d’abus et de violences, elles le payent au prix fort, tout comme leur famille, les communautés, les sociétés et le développement économique.

« Nous devons briser le cercle vicieux de la violence, du harcèlement et des inégalités », a déclaré récemment Winnie Byanyima, la Directrice exécutive de l’ONUSIDA, dans un article d’opinion. Avant d’ajouter qu’il ne doit y avoir aucune impunité, que les survivantes doivent être entendues et que la justice doit être rendue.

 

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Cartographier les innovations afin de renforcer la riposte à la COVID-19

08 avril 2020

La carte Coronavirus Innovation Map a été lancée par StartupBlink en partenariat avec Health Innovation Exchange, une initiative de l’ONUSIDA qui cherche à exploiter le potentiel d’innovations afin d’améliorer la santé de l’humanité, et Moscow Agency of Innovations.

Cette carte répertorie des centaines d’innovations et de solutions venues des quatre coins du monde. Elle permet de soutenir et de renforcer la riposte à la COVID-19, d’aider les personnes à adapter leur style de vie au cours de la pandémie, mais aussi de mettre en lien des créatrices et créateurs afin de favoriser la collaboration sur des solutions.

Cette carte fournit des informations dans cinq catégories : prévention, diagnostic, traitement, information, ainsi qu’adaptation de la vie personnelle et professionnelle (prevention, diagnosis, treatment, information et life and business adaptation). La catégorie Prevention présente par exemple l’appli Track Virus qui suit la propagation du virus en Israël, ainsi qu’un kit de dépistage de la COVID-19 mis au point par E25Bio qui permettra à terme de fournir un résultat en une demi-heure.

Le site liste également différentes manières d’obtenir des médicaments sans sortir de chez soi. Les solutions de télésanté et de livraison de médicaments à domicile seront en effet tout aussi importantes pour riposter à la COVID-19 qu'au sida.

La catégorie Information montre comment obtenir rapidement des informations exactes sur la crise et les innovations, alors que la catégorie Life and business adaptation indique aux personnes comment s’adapter à la situation grâce au numérique. Des écoles et des universités ont ainsi adopté en un rien de temps l’apprentissage en ligne, et le télétravail devient un substitut du bureau.

La carte est pensée pour fournir des informations aux fonctionnaires, aux responsables d'entreprises ou d'investissement en capital-risque, etc. afin de renforcer la riposte à la COVID-19, et d’affronter la pandémie et ses répercussions.

« Nous faisons face à un défi d’une ampleur inédite et nous devons travailler ensemble pour rassembler les meilleures idées afin de battre le virus. Coronavirus Innovation Map vise à fournir une plateforme aux innovatrices et innovateurs, à chacune et chacun d’entre nous, afin d’encourager la collaboration et l’engagement au sein de la riposte », a déclaré le directeur du bureau de l’innovation de l’ONUSIDA, Pradeep Kakkattil.

« La plateforme permet d’échanger des idées ou d’entrer en contact avec des actrices et acteurs de l’innovation. Nous constatons que des solutions et des innovations existantes sont détournées de leur finalité première et fournissent de bons résultats contre la COVID-19. Nous avons la conviction que la plateforme va mettre plus rapidement les nouvelles solutions entre les mains de celles et de ceux qui se trouvent en première ligne de la riposte », a ajouté Eli David, le PDG de StartupBlink.

Plus de 500 innovations ont déjà fait leur entrée sur la plateforme. Health Innovation Exchange prévoit par ailleurs de rédiger un rapport portant sur une sélection d’innovations qui seront mises à disposition de partenaires nationaux dans le cadre de la riposte à la COVID-19. 

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Vivre avec le VIH à l’heure du confinement

07 avril 2020

Pumza Mooi se fait du souci. Cette habitante de Port Elizabeth en Afrique du Sud fait partie des 2,5 millions de compatriotes qui vivent avec le VIH, mais ne suivent pas de thérapie antirétrovirale.

« J’ai décidé qu’il est temps de m’y mettre », explique Mme Mooi. « Peu importe si j’ai un taux élevé de CD4 ou que ma charge virale est basse, un traitement contre le VIH m’apportera le meilleur résultat possible. Je dois le faire pour moi-même, pour mes enfants et pour tous ceux et celles qui ont besoin de moi. J’ai peur de tomber malade », continue-t-elle.

La décision de Mme Mooi s’inscrit dans un contexte d’incertitudes pour les personnes ayant un système immunitaire affaibli, qui craignent de développer une forme grave de l’infection dite COVID-19. Il n’existe à l’heure actuelle aucune preuve que les personnes vivant avec le VIH sont davantage exposées à un risque de contamination à la COVID-19. Toutefois, une infection au coronavirus pourrait provoquer des symptômes plus graves chez les personnes séropositives qui ne prennent pas d’antirétroviraux.

Le gouvernement sud-africain a proclamé trois semaines de confinement en vue de ralentir la propagation de la COVID-19 et le ministre de la Santé, Zweli Mkhize, a invité la population à prendre des précautions pour éviter une infection. Il a souligné l’importance de connaître son statut vis-à-vis du VIH, de faire un dépistage et de commencer sans attendre un traitement si le résultat se révèle positif.

« J’ai peur rien qu’à l’idée d’attraper la COVID-19 », indique Mme Mooi. « C’est suffisamment difficile de savoir que mon corps lutte déjà contre un virus [le VIH]. Je me demande : mon corps est-il suffisamment fort, mon système immunitaire peut-il tenir le coup ? »

Mme Mooi a contracté le VIH il y a plusieurs années, à une époque où l’on conseillait généralement aux personnes séropositives de commencer un traitement uniquement lorsque leur taux de CD4 baissait, autrement dit à partir du moment où elles tombaient malades. Elle surveille l’évolution du VIH depuis qu’elle connaît son statut. En 2016, l’Organisation mondiale de la Santé a publié de nouvelles lignes directrices recommandant une thérapie antirétrovirale à vie pour les enfants, les ados et les adultes, y compris toutes les femmes enceintes et allaitantes vivant avec le VIH, indépendamment de leur taux de CD4. Autrement dit, toute personne séropositive devrait commencer un traitement immédiatement après le diagnostic du VIH.

L’ONUSIDA observe activement l’impact de la COVID-19 et travaille avec des réseaux de personnes vivant avec le VIH, le gouvernement et des partenaires de développement afin d’assurer que les préoccupations des personnes séropositives soient entendues et prises en compte dans la riposte au coronavirus. Il s’agit d’identifier entre autres les difficultés auxquelles sont confrontés les services de santé, d’encourager l’allongement de la durée de prescriptions d’antirétroviraux à plusieurs mois et d’aider les communautés à fournir des solutions. 

Le rôle des réseaux sociaux

Le confinement est particulièrement dur pour les personnes vivant dans des habitats informels. L’ONUSIDA est consciente qu’elles font face à des difficultés pour se protéger elles-mêmes et respecter la distanciation sociale et le confinement. À cela viennent s’ajouter des informations inexactes sur le coronavirus qui attisent les peurs. « On entend beaucoup de choses, mais tout n’est pas vrai », dit Mme Mooi. « Je rappelle aux gens que le gouvernement met à disposition un numéro sur WhatsApp où nous pouvons obtenir des informations exactes et qu’ils ne doivent pas faire attention aux autres informations. Le gouvernement nous communiquera ce qui est vrai. »

Mme Mooi a la chance d'avoir constitué un solide réseau de soutien autour d’elle après avoir partagé son statut sérologique en ligne il y a plusieurs années. « Je sais que l’on s’occupera de moi », explique-t-elle. Elle anime des groupes d’entraide sur Facebook et WhatsApp destinés à des personnes vivant avec le VIH, qui regroupent des dizaines de membres. Le plus jeune a 16 ans et est né avec le VIH, la plus âgée est une femme de 62 ans qui vit depuis longtemps avec le virus.

Ces dernières années, de nombreux membres du groupe partagent leur expérience de vie avec le VIH et avec le traitement contre le virus. Elles et ils évoquent la stigmatisation, la discrimination et la manière de ne pas baisser les bras. Selon Mme Mooi, les membres sont d’accord pour dire que la meilleure option consiste à suivre et à respecter un traitement contre le VIH.

Un nouveau thème est apparu dernièrement dans les groupes. « La COVID-19 suscite beaucoup d'interrogations », explique Mme Mooi. « Je leur dis de ne pas se faire de souci, de rester à la maison et de respecter les règles d’hygiène. » Pour le moment, tout le monde sait qu’il faut s’armer de patience et s’entraider à distance pour surmonter cette phase d’isolation prolongée.

Les groupes reposent surtout sur les contributions des femmes, mais les hommes les consultent. « Des hommes m’écrivent pour me demander pourquoi nous n’abordons pas les problèmes auxquels ils sont confrontés, mais s’ils n’en parlent pas, ils ne recevront pas toujours l’aide dont ils ont besoin », poursuit-elle. « J’encourage les hommes à partager leur expérience afin que nous puissions nous entraider. »

Penser à demain

Comme la plupart des gens, Mme Mooi attend déjà avec impatience de pouvoir retrouver une certaine liberté de mouvement et de commencer un traitement contre le VIH. Elle fait ce qu’elle peut pour prendre soin d’elle, de sa mère et de sa fille chez elle et pour encourager les personnes vivant avec le VIH dans ses réseaux. « Nous faisons ce que l’on nous dit de faire comme nous laver les mains et garder nos distances, et nous prions tout simplement et espérons des jours meilleurs », conclut-elle.

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Hommage à Gita Ramjee

01 avril 2020

Le 9 mars, je quittais mon hôtel au Brésil. Nous venions tout juste de clore une rencontre passionnante sur l’intégration du VIH dans d’autres programmes de santé et avec d’autres maladies. Nous nous sommes beaucoup salués avec le coude et nous avons souvent eu un sourire embarrassé parce que nous ne pouvions pas échanger d’accolades avec nos collègues du Brésil et du monde entier. Nous savions que la vague approchait immanquablement, mais la plage n’avait rien perdu de sa beauté. Nous avons même accompagné notre dîner d’une bière Corona.

J’étais enchanté et j’ai pris mes billets pour me rendre directement à Boston pour l’édition 2020 de la CROI, la conférence sur les rétrovirus et les infections opportunistes. Outre l’excellente qualité toujours au rendez-vous des travaux scientifiques présentés au CROI, j’ai un faible pour ses couloirs. Les occasions n’ont jamais manqué d’y rencontrer des amis et des collègues, réunis pour beaucoup par 25 ans ou plus de lutte contre la pandémie du VIH. J’y ai vu Gita Ramjee à chaque fois et j’étais impatient de la revoir.

Malheureusement, le sort en a décidé autrement. Un bip sur mon téléphone m’a signalé l’arrivée d’un e-mail annonçant que la conférence n’allait plus avoir lieu à Boston, mais en ligne.

Gita était déjà en transit à Londres entre l’Afrique du Sud et la conférence. Elle a été très contente d’apprendre que la CROI allait être « virtualisée », ce qui lui permettait de rester quelques jours de plus à Londres. Ses séjours londoniens se multipliaient dernièrement, car elle souhaitait passer un moment avec ses fils et son petit-fils qui y vivent. Elle s’est rendue dans la London School of Hygiene and Tropical Medicine dont elle détient un titre de professeure émérite pour ses travaux sur les essais pour la prévention du VIH. Mes collègues là-bas m’ont dit qu’elle était comme d'habitude : attentionnée, coopérative, directe, intègre au possible et débordante de détermination pour faire avancer les choses. Elle est rentrée le week-end suivant en Afrique du Sud d’où elle a donné un cours à distance à la London School le 17 mars. Deux semaines plus tard, elle nous quittait, l’une des premières victimes de la COVID-19 en Afrique du Sud.

Gita est un superbe exemple de résilience et de détermination. Née en Ouganda, elle fuit le régime d’Idi Amin. Elle poursuit sa scolarité en Inde avant d’aller à l’université au Royaume-Uni, où elle rencontre son futur mari, un Sud-Africain également d’origine indienne. Ils déménagent au Transvaal, mais elle abhorre la ségrégation aux antipodes de la société plus ouverte qu’elle avait trouvée au Royaume-Uni. Ils vivent ensuite dans une ville qui leur correspond davantage, Durban, où elle commence à bâtir les deux piliers de sa vie : sa famille et sa carrière.

Elle devient une figure de proue de la recherche sur la prévention du VIH, en particulier chez les femmes, surtout les femmes défavorisées et les travailleuses du sexe. Son travail est reconnu dans le monde entier et a été récompensé par des prix d’excellence scientifique en Afrique du Sud, un Outstanding Female Scientist Award de l’European Development Clinical Trials Partnerships et des titres universitaires honorifiques. Je me souviendrai toujours de son visage amical et d’une personne agréable à rencontrer et avec qui parler, pas uniquement sur des thèmes scientifiques, mais aussi sur nos fils et petits-fils, Londres, Durban et ailleurs.

La vague de COVID-19 est en train de s’abattre sur nous avec une puissance impressionnante. Gita est une victime de la première heure de l’épidémie en Afrique, car elle était une personnalité internationale. Sa mort nous adresse un signal fort. Des millions de pauvres en Afrique australe et orientale, dont beaucoup de personnes séropositives, font maintenant face à un défi dévastateur. La fragilité des systèmes de santé et d’assurance sociale, la dépendance envers le travail à la tâche, les logements surpeuplés, le manque d’eau et d’électricité... tout cela forme le terreau d’une catastrophe annoncée. Le nombre de décès va augmenter en flèche, en partie à cause des infections directes au virus, mais surtout à cause de son impact sur des systèmes de santé débordés et sur la fragile sécurité offerte par la protection sociale. Comment garantir le respect d’une distance physique lorsque des millions de personnes terrorisées se partagent des logements surpeuplés et dépendent de leur paye quotidienne pour acheter leur nourriture ?

Gita a lutté en faveur des droits et du bien-être des travailleuses du sexe, car elle y croyait. En 2007, elle confiait au quotidien The Guardian : « Les histoires qu’elles nous racontaient étaient épouvantables. C’est à ce moment-là que j’ai su que je voulais m’impliquer dans la prévention des infections au VIH chez les femmes. » Gita attend de nous que nous relevions le défi de la COVID-19, pas uniquement en tant que crise de santé publique, mais surtout pour barrer la route à l’injustice, à la pauvreté et au manque de solidarité internationale.

 

Peter Godfrey-Faussett, Conseiller scientifique principal de l’ONUSIDA

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Thaïlande : les hôpitaux délivrent trois à six mois d’antirétroviraux

25 mars 2020

Les hôpitaux en Thaïlande sont tenus de fournir des médicaments correspondant à trois à six mois de thérapie antirétrovirale afin d’éviter que les personnes vivant avec le VIH n’épuisent leurs réserves. Cette démarche vise à moins solliciter le système de santé pendant la pandémie de COVID-19.

Cette nouvelle décision jouit du soutien de la National AIDS Commission présidée par le vice-premier ministre et ministre de la Santé thaïlandais. Elle sera déployée dans tout le royaume afin de réduire le risque d’exposition à la COVID-19 des personnes vivant avec le VIH et de délester si possible le système de santé et le personnel soignant.

Les personnes séropositives suivant une thérapie antirétrovirale fournie par le National Health Security Office (NHSO), ce qui représente 70 % de l’ensemble des personnes vivant avec le VIH sous traitement dans le pays, profitent dès à présent de la mise en place de cette mesure. Les hôpitaux dépendant du NHSO sont ainsi invités à allonger la durée des ordonnances pour une thérapie antirétrovirale destinée aux personnes ayant un état stable, autrement dit celles prenant une thérapie antirétrovirale depuis au moins un an sans interruption, dont la charge virale est indétectable, qui ne souffrent pas d’effets secondaires et qui ne sont pas enceintes.

« Le National Health Security Office a confirmé avoir suffisamment de réserves d’antirétroviraux pour fournir toutes les personnes séropositives qui suivent un traitement dans le pays », a indiqué Rataphon Triamwichanon, secrétaire général adjoint du NHSO.

« Au cours de la pandémie de COVID-19, les bénéficiaires du Plan d’assurance de la sécurité sociale seront en mesure de retirer des médicaments correspondant à au moins trois mois de thérapie antirétrovirale », a déclaré Amphan Thuwawitm, secrétaire permanent adjoint du ministère du Travail.

À partir d’octobre 2020, le NHSO et le Plan d’assurance de la sécurité sociale vont harmoniser les règles régissant la délivrance d’ordonnance conformément au Plan de couverture sanitaire universelle. Cette mesure prévoit d’autoriser la prescription d’une thérapie antirétrovirale pour six mois aux personnes vivant avec le VIH éligibles.

« L’ONUSIDA salue l’exemple de la Thaïlande et les efforts communs de tous les partenaires. Cela se traduit par des décisions prises au bon moment concernant l’autorisation de délivrer des antirétroviraux pour plusieurs mois afin d’aider les personnes vivant avec le VIH », a indiqué Patchara Benjarattanaporn, directrice pays de l’ONUSIDA en Thaïlande. L’ONUSIDA coopère étroitement avec le ministère de la Santé publique, le NHSO, le ministère du Travail et le Thai Network of People Living with HIV en vue d’étendre cette mesure à l’ensemble des types d’assurance maladie, y compris les hôpitaux privés.

« Les informations que nous livrent les membres de notre communauté dans toute la Thaïlande nous permettent de nous assurer que les hôpitaux et le personnel médical mettent en place cette nouvelle mesure et délivrent véritablement des antirétroviraux pour plusieurs mois », explique Apiwat Kwangkeaw, président du Thai Network of People Living with HIV. « Les éducateurs et éducatrices issus de notre communauté, en tant que membres du Continuum of Care Centre, ont également commencé à sensibiliser sur le thème de la COVID-19 chez les personnes vivant avec le VIH et à leur indiquer les précautions à prendre pour éviter une infection au coronavirus », a ajouté M. Apiwat.

Le Thai Red Cross AIDS Research Center (TRCARC), une organisation de la société civile sous l’égide du Comité international de la Croix-Rouge qui jouit du soutien de Son Altesse royale Princesse Soamsawali, l’ambassadrice de bonne volonté de l’ONUSIDA pour la prévention du VIH pour l’Asie et le Pacifique, a également pris des mesures considérables pour continuer à garantir l’accès aux services de prévention du VIH pour les populations vulnérables, et ce, dans des délais raisonnables.

« Nous ne voulons pas que la COVID-19 se transforme en un facteur empêchant de faire un test du VIH. Parmi les mesures mises en place, nous avons installé une plateforme en évidence devant notre Anonymous Clinic offrant un système de contrôle systématique de la température et des symptômes respiratoires de chaque personne venant se faire dépister. Les membres de l’équipe de conseil et du laboratoire ont désormais quitté le bâtiment pour travailler sur la plateforme. Ils y fournissent un dépistage du VIH et du matériel de prévention comme des préservatifs, la prophylaxie post-exposition et la prophylaxie pré-exposition (PPrE), en cas de besoin. Pour les personnes qui prennent déjà la PPrE, nous organisons des livraisons à domicile lorsqu’elles en font la demande sur Internet », explique Nittaya Phanuphak, responsable de la prévention au TRCARC.

Toutes les mesures prises en Thaïlande aideront à éviter d’éventuelles perturbations de la prévention du VIH, des services de dépistage et de traitement au cours de la pandémie de COVID-19 et à garantir que les personnes vivant avec le VIH et les populations clés ne vont pas être oubliées.

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Révolution, je porte ton nom

24 mars 2020

Quiconque rencontre Birknesh Teferi n’est pas surpris d’apprendre que le prénom de cette femme passionnée et fière d’elle-même respirant la santé et le bien-être signifie « révolution » en amharique, la langue parlée en Éthiopie.

Sa vie jusqu’à présent est une révolution en soi, un exemple de résilience, d’espoir et de transformation. Elle a en effet combattu victorieusement la tuberculose, survécu à un cancer du col de l’utérus et elle mène aujourd’hui une vie épanouie avec le VIH.

Mme Teferi a été diagnostiquée en 2003 avec le VIH et la tuberculose. À cette époque en Éthiopie, les informations sur ces deux infections, ainsi que sur la santé de la reproduction et sexuelle étaient rares et la stigmatisation et la discrimination étaient monnaie courante.

Selon l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), l’Éthiopie figure parmi les 48 pays les plus touchés par la tuberculose. On y a recensé en 2018 165 000 infections qui ont fait 27 000 victimes, dont 2 200 personnes vivant avec le VIH.

Après avoir attendu 15 jours pour obtenir ses résultats parce que la personne responsable du dépistage était en congé, Mme Teferi a appris qu’elle était « positive ».

« J’ai cru que c’était une bonne nouvelle. Soulagée, j’ai serré l’infirmière dans mes bras, seulement pour l’entendre me dire qu’être positive avec le VIH signifie que j’avais le virus », se souvient-elle.

Mme Teferi suit avec succès le traitement contre la tuberculose recommandé par l’OMS (traitement de brève durée sous surveillance directe (DOTS)) qui l’a certes soignée de cette infection, mais ne l’a pas aidée à mieux accepter son statut sérologique.

Après le diagnostic, « s’est ensuivie une période de douleur et de chagrin... D’attente de la mort ».

Elle se souvient avoir « perdu pied. » Elle cache son statut sérologique de peur de la stigmatisation et elle vend son corps pour joindre les deux bouts.

« Si un client avait un préservatif, on l’utilisait. S’il n’en avait pas, alors on faisait sans. J’ai essayé d’en utiliser, mais je n’avais pas d’argent pour en acheter. C’est ainsi que j’ai eu une infection sexuellement transmissible. »

Mme Teferi est diagnostiquée d’un cancer du col de l’utérus au cours du traitement de cette infection et elle est renvoyée d’établissement de santé en établissement de santé souvent situés dans différentes villes de la région.

Elle finit par trouver un médecin « attentionné » et par être opérée pour soigner son cancer. « J’avais tellement mal que je ne pouvais plus m’asseoir. Je me sentais au fond du trou », se souvient-elle.

Mais sa vie a doucement commencé à changer en 2008 avec le début de son traitement contre le VIH. Elle se met à faire plus attention à elle. Elle insiste pour que ses clients utilisent des préservatifs.

Dans la ville éthiopienne d’Hawassa, elle fait la rencontre d’un groupe de femmes vivant avec le VIH appartenant à la Tilla Association of HIV-Positive Women. Cette association fournit aux femmes séropositives des compétences, une formation et de l’aide. Elle gère également un atelier de broderie afin que ces femmes aient une source de revenus. Mme Teferi y travaille désormais.

« J’ai repris pied. Ma vie s’est beaucoup améliorée. Si les gens se rendent compte qu’ils peuvent vivre et travailler, alors leur vie peut changer », explique-t-elle.

Au cours de ses huit premiers mois au centre, la direction lui a attribué l’aide d’une bénévole pour l’aider à se remettre physiquement de l’opération. Pour la première fois, Mme Teferi est soutenue par des femmes qui comprennent sa situation.

Les femmes du centre l’ont invitée à regarder un film portant sur des personnes menant une vie épanouie avec le VIH. « Ce film m’a donné de l’espoir », continue-t-elle. « J’ai commencé à me renseigner sur le VIH auprès de ma directrice. Peu à peu, je me suis sentie de mieux en mieux, avec de meilleurs services médicaux à disposition, et Tilla m’a aidée à gérer ma situation financière et émotionnelle. »

Même si Mme Teferi suit un traitement contre le VIH et a été soignée de la tuberculose, des millions d’autres personnes dans le monde n’ont toujours pas accès à la prévention contre ces deux pathologies et à leur traitement. La tuberculose est la première cause de mortalité au monde chez les personnes vivant avec le VIH.

En 2018, on estime que sur 1,2 million de décès liés à la tuberculose, 251 000 concernaient des personnes vivant avec le VIH, soit 60 % en moins par rapport aux 620 000 en 2000. On estime qu’entre 2000 et 2018 le traitement de la tuberculose a évité à lui seul 48 millions de décès chez les personnes séronégatives et 10 millions de décès supplémentaires lorsqu’il est couplé à une thérapie antirétrovirale. Toutefois, les progrès sont lents et doivent prendre de la vitesse afin de mettre un terme à la tuberculose d’ici 2030 comme stipulé dans les Objectifs de développement durable.

« La tuberculose peut être soignée et évitée », a déclaré Aeneas Chuma, Directeur par intérim de l’équipe de l’ONUSIDA d’appui aux régions pour l’Afrique orientale et australe. « Nous devons en cette période historique, à l’heure de la pandémie de COVID-19, garantir que les personnes vivant avec le VIH et diagnostiquées avec la tuberculose aient un accès continu au traitement de ces deux infections. L’ONUSIDA coopère avec des gouvernements et des partenaires communautaires afin de garantir que nous nous adaptons à une situation sanitaire qui connaît une évolution rapide en faisant preuve de bonté, de compassion et d’humanité. »

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Mortalité de la tuberculose : des approches innovantes qui autonomisent les malades

25 mars 2020

Dans le cadre de la lutte contre la tuberculose, l’urgence consiste à rapprocher des communautés : la prévention, le traitement et les soins efficaces et de qualité. Ces efforts devraient encourager les communautés à utiliser en leur sein des services innovants dont l’impact important et le faible coût ont été démontrés.

La mobilisation mondiale pour aider les pays à mettre fin à cette épidémie n’a jamais été aussi forte. Grâce à ses efforts, 7 millions de personnes supplémentaires ont eu accès à un traitement de la tuberculose en 2018 et la mortalité liée à cette infection a reculé de 52 % depuis 2010 chez les personnes vivant avec le VIH.

Des progrès importants ont été réalisés pour parvenir à l’objectif pris lors de la réunion de haut niveau des Nations Unies sur la tuberculose prévoyant que 6 millions de personnes séropositives aient accès aux services de prévention de la tuberculose d’ici 2022. En 2018, 1,8 million de personnes vivant avec le VIH avaient commencé un traitement préventif qui réduit le risque de contracter une forme active de la tuberculose.

Toutefois, il reste des aspects préoccupants. En 2018, 1,5 million de vies ont été perdues des suites de la tuberculose, dont 251 000 parmi les personnes vivant avec le VIH, soit un tiers des 770 000 décès liés au sida pour cette seule année. Près de 10 millions de personnes ont contracté la tuberculose, dont 9 % co-infectées par le VIH. Il reste encore beaucoup à faire pour atteindre l’objectif mondial de réduire de 75 % d’ici fin 2020 la mortalité liée à la tuberculose chez les personnes vivant avec le VIH. Alors que le nombre de nouveaux cas de tuberculose chez les personnes séropositives était estimé à 862 000 en 2018, seulement 56 % connaissaient leur statut tuberculeux. Moins de la moitié des personnes séropositives qui avait commencé une thérapie antirétrovirale en 2018 a indiqué en avoir fait de même avec une thérapie préventive pour la tuberculose.

Il faut renforcer les stratégies qui mettent davantage en avant les communautés et les personnes et qui rapprochent les services des personnes qui en ont besoin, car ces initiatives sont de véritables facteurs de changement. Plusieurs programmes, par exemple, expérimentent des technologies numériques d’adhésion au traitement pour remplacer la thérapie sur six mois qui prévaut dans certains pays. Cette dernière nécessite de se rendre tous les jours dans une clinique pour que le personnel de santé réalise le suivi (thérapie dite sous surveillance directe (DOT)).

La stratégie de médication impose de placer les médicaments dans une boite et consiste à surveiller la boîte, qui adresse un signal à la clinique à chaque ouverture. La méthode DOT par vidéo implique que les patientes et patients se filment tous les jours en train de prendre leur traitement et envoient cet enregistrement à leur clinique.

Ces technologies sont conviviales et réduisent la durée d'interruption des activités habituelles, ainsi que les frais de transport pour se rendre à la clinique. Elles autonomisent et émancipent les personnes en leur permettant de gérer leur traitement et leur santé de chez elles tout en étant suivies pour l’observance du traitement. Elles améliorent également l’accès des groupes vulnérables et réduisent la stigmatisation.

Le test urinaire de lipoarabinomannane à flux latéral (lateral flow urine TB mycobacterial lipoarabinomannan, LF-LAM) est un test simple et rapide à effectuer sur le lieu des soins. L’Organisation mondiale de la Santé recommande cette solution révolutionnaire, composante de l’algorithme de diagnostic pour les personnes vivant avec le VIH. Il permet de tester des adultes et des enfants dans des établissements de santé et au sein des communautés. À l’heure actuelle, toutefois, seuls sept pays sur les 30 pays les plus touchés mettent en place les tests LF-LAM.

De nouvelles thérapies plus brèves pour le traitement préventif, comme des prises hebdomadaires de rifapentine et d’isoniazide pendant trois mois, se démocratisent grâce aux baisses récentes des prix et aux changements de législation. Elles présentent moins d’effets secondaires que les thérapies plus longues et sont davantage suivies jusqu’à leur terme. Les communautés jouent quant à elle un rôle essentiel pour aider les personnes vivant avec le VIH à commencer et respecter jusqu’au bout un traitement préventif de la tuberculose, à faire attention aux effets secondaires et à chercher à se faire soigner dès les premiers signes ou symptômes de la tuberculose.

« En particulier à l’heure de la COVID-19, nous avons absolument besoin de passer à des modèles innovants permettant aux patientes et patients de poursuivre leur traitement depuis leur domicile. Il faut ainsi mettre en place la qualité et les moyens accessibles virtuellement, par téléphone et au sein de la communauté. Cela implique des modèles de délivrance qui reconnaissent le fardeau quotidien du traitement sur la vie des gens, qui y apportent une solution et qui livrent l’outil pour réussir directement aux patientes et patients. Donnons aux gens la possibilité de se connecter, de se soigner et d’avoir accès à des moyens supplémentaires, y compris les structures, lorsqu’ils comptent le plus », a déclaré Shannon Hader, Directrice exécutive adjointe de la branche Programme de l’ONUSIDA. 

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Apparition de chaînes de solidarité et de bonté au cours de l’épidémie de COVID-19

20 mars 2020

La responsable de la mobilisation de la communauté au sein du bureau de pays de l’ONUSIDA en Chine, Liu Jie, est habituée à recevoir des appels à toute heure du jour et de la nuit. À cause de l’épidémie de COVID-19 en Chine, toute l’équipe s’active pour aider les personnes vivant avec le VIH à continuer d’obtenir leur traitement, en particulier dans la province du Hubei où la pandémie s’est déclarée. Mme Liu a toutefois été surprise de recevoir récemment un appel de Pologne.

« Un ressortissant chinois s’est présenté en disant qu’il était bloqué en Pologne et qu’il lui restait deux jours avant de finir ses médicaments contre le VIH », explique Mme Liu.

Avec les restrictions de déplacements paralysant de plus en plus de pays, cet homme ne pouvait ni rentrer chez lui ni obtenir de médicaments. Mme Liu indique que, ne sachant pas quoi faire, il avait pris contact avec une organisation de la communauté chinoise, la Birch Forest National Alliance, puis, par ce biais, avec l’ONUSIDA à Beijing.

Cet homme, comme tant d'autres personnes à l’étranger, s'est trouvé pris au piège des conséquences de l’épidémie de COVID-19. Quelques jours plus tôt, le bureau de pays de l’ONUSIDA en Chine avait aidé une autre personne séropositive chinoise à obtenir des médicaments alors qu’elle était bloquée en Angola. Dans ces deux cas, des collègues à Beijing ont pris contact avec les bureaux de l’ONUSIDA dans les pays et avec l’équipe de mobilisation de la communauté située à Genève en Suisse. Le directeur pays de l’ONUSIDA en Angola s’est tourné vers l’Angolan Network of AIDS Service Organisations et la personne a obtenu des médicaments en un rien de temps.

Pour le cas en Pologne, Jacek Tyszko, membre polonais de l’équipe de mobilisation de la communauté de l’ONUSIDA, a su exactement quoi faire. « Comme nous avions déjà eu des contacts avec des réseaux régionaux de personnes vivant avec le VIH en Europe centrale et de l’Est, il m’a suffi de passer un appel », raconte M. Tyszko.

Anna Marzec-Boguslawska, directrice du National AIDS Center en Pologne, a accepté rapidement de prendre le relai. Elle a toujours été très réactive ce qui nous permet d’agir sans attendre sur le terrain. Vingt-quatre heures plus tard, Mme Liu recevait la photo d’un homme tenant une boîte de médicaments devant un bâtiment gris. Quelques minutes plus tard, son téléphone sonnait.

« C’était à nouveau cet homme qui appelait de Pologne », se souvient-elle. « Il pleurait de joie en me disant qu’il avait ses médicaments et que c’était lui sur la photo que je venais de recevoir. »

Et d’ajouter : « il répétait sans cesse qu’il n’arrivait pas à croire que nous avions réussi à faire l’impossible. »

Le directeur de la Birch Forest National Alliance, Bai Hua, a également remercié l’ONUSIDA. « Cette histoire montre combien l’ONUSIDA est implantée efficacement au sein des communautés », conclut-il.

Ressources

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En Norvège, des organisations communautaires œuvrent en faveur de la santé, de la dignité et des droits

17 mars 2020

Aujourd’hui n’est pas un matin pas comme les autres pour Winnie Byanyima. La Directrice exécutive de l’ONUSIDA monte en effet dans le camping-car de l’hépatite à Oslo, en Norvège, afin d’en savoir plus sur le travail de ProLAR. Cette organisation d’aide aux toxicomanes fournit différents services, notamment un traitement de substitution aux opiacés, ainsi qu’un dépistage du VIH et de l’hépatite C. Elle milite également en faveur du changement de la législation sur les drogues, afin qu’elle soit étayée par des données probantes et implique les communautés touchées.

« Nous accueillons les toxicomanes au chaud dans un espace où ils et elles n’ont rien à craindre. Nous pouvons ainsi parler, mieux nous connaître, avant d’effectuer les tests nécessaires », explique Ronny Bjørnestad, directeur exécutif de ProLAR.

D’après l’Observatoire européen des drogues et des toxicomanies, en 2019, la Norvège comptait près de 9 000 personnes consommant des drogues injectables, en particulier dans les deux plus grandes villes du pays, Oslo et Bergen. En 2015, le gouvernement norvégien avait dévoilé un plan d’action sur la toxicomanie et les addictions qui mettait l’accent sur la prévention, les interventions précoces, le traitement et la réinsertion des personnes consommant des drogues. En 2018, le Centre européen de contrôle des maladies a indiqué que seules six nouvelles infections au VIH avaient été identifiées parmi les personnes s’injectant des drogues en Norvège.

Dans la capitale norvégienne, Mme Byanyima a également visité Sjekkpunkt (Checkpoint) qui offre gratuitement et de manière anonyme aux gays et autres hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes un service de dépistage du VIH et d’autres infections sexuellement transmissibles. Rolf Martin Angeltvedt, le directeur de l'organisation Helseutvalget qui chapeaute Sjekkpunkt, explique que « Sjekkpunkt ne refuse personne qui vient discuter et faire un test. Nous proposons un dépistage gratuit, anonyme et rapide. »

Au cours des dernières années, la tendance est fortement à la baisse pour ce qui est des nouvelles infections chez les gays et autres hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes en Norvège. Dans ce pays, le mode de transmission du VIH le plus signalé en 2018 était la transmission hétérosexuelle.

Après avoir quitté Sjekkpunkt, Mme Byanyima a rencontré des représentants d’organisations de la société civile qui se consacrent aux problématiques des personnes vivant avec le VIH et touchées par le virus. Les discussions ont tourné autour du travail du sexe, du chemsex, du vieillissement des populations, des migrations, des jeunes et des personnes lesbiennes, gays, bisexuelles, transgenres et intersexuées.  En Norvège, les groupes issus de la société civile jouent un rôle essentiel dans la lutte contre l’épidémie de sida, car ils viennent renforcer les efforts de prévention, de traitement et de soins.

« Les réseaux et les organisations de personnes vivant avec ou touchées par le VIH qui aident celles dans la même situation ont une importance capitale. Plus que jamais, la société civile occupe une place primordiale pour lever les barrières de l'accès à la santé, à la dignité et à la jouissance des droits humains. Je vous encourage à construire des ponts avec des organisations de la société civile actives dans d’autres régions du monde. Nous devons travailler ensemble pour inverser la tendance actuelle inquiétante marquée par le recul des libertés et le manque de financement de la société civile, sinon nous n’atteindrons pas l’objectif de mettre un terme à l’épidémie de sida d’ici 2030 », conclut Mme Byanyima.

Region/country

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L’ONUSIDA est l'une des organisations championnes de l’égalité des sexes

13 mars 2020

Une fois encore, l’ONUSIDA enregistre un « très bon score » dans un rapport portant sur les progrès réalisés au cours des 12 derniers mois par les organisations du secteur de la santé. Cette étude se concentre sur la mise en place de mesures de promotion de l’égalité des sexes, de la non-discrimination et de l’inclusion sur le lieu du travail.

Sur les 200 principaux acteurs de la santé dans le monde (financeurs, organisations non gouvernementales et du secteur privé ou autres, présents dans trois pays au moins), notre organisation et 12 autres seulement ont obtenu ce score exceptionnel. 27 autres entités ont reçu un « bon score ».

« Je suis heureuse que l’ONUSIDA soit considérée comme une organisation inclusive qui tient compte de la question du genre », a déclaré Winnie Byanyima, la Directrice exécutive de l’ONUSIDA. « Mais nous ne devons pas nous reposer sur nos lauriers, car il nous reste encore fort à faire. »

L'étude évalue le sexe et l’origine géographique des leaders de la santé dans le monde, ainsi que l’existence de règlements liés au genre et à la diversité sur le lieu de travail. Le rapport évalue également si les organisations prennent en compte le rôle crucial du genre dans leurs programmes d’investissement de santé et leurs priorités dans ce domaine.

Le rapport indique que les 200 organisations évaluées ont fait quelques progrès en faveur de l’égalité des sexes, mais que ce changement est trop lent. À ce rythme, il faudra attendre plus de 50 ans pour parvenir à la parité au niveau de la haute direction des organisations internationales de santé.

« Les mesures en faveur de l’égalité des sexes adoptées par nombre des 200 organisations sous revue ne sont pas à la hauteur de la position affichée. Les hommes occupent plus de 70 % des postes de direction générale et de présidence du conseil d’administration, alors que seulement 5 % de ces positions sont occupés par des femmes venant de pays à revenu intermédiaire et faible», explique Sarah Hawkes, cofondatrice de Global Health 50/50 et professeure de santé publique mondiale au University College de Londres.

Power, privilege and priorities est le troisième rapport publié par Global Health 50/50. Les deux éditions précédentes ont aussi révélé que l’ONUSIDA est aux premières lignes de l’égalité des sexes : en 2018, notre organisation figurait parmi les 9 premières sur 140 et, en 2019, parmi les 14 premières sur près de 200 organisations évaluées dans le classement.

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