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L'aventure de la maternité
11 mai 2015
11 mai 2015 11 mai 2015Cette année, pour célébrer la Fête des Mères, l'UNICEF et le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme (le Fonds mondial) ont publié une nouvelle vidéo et lancé un site web spécial montrant des mères séropositives au VIH.
En 2013 et 2014, l'UNICEF et le Fonds mondial ont demandé à six femmes d'Afrique du Sud et du Malawi de partager leurs réflexions, leurs espoirs et leurs craintes tout au long de leur grossesse et de leur accouchement, puis pendant les mois qui ont suivi la naissance de leur enfant.
A Journey of Motherhood (L'aventure de la maternité) met en avant les défis particuliers auxquels sont confrontées les mères séropositives au VIH pour donner naissance à des enfants séronégatifs au VIH et rester elles-mêmes en bonne santé. Cette initiative souligne également les progrès réalisés dans la fourniture de médicaments anti-VIH pour la prévention des nouvelles infections à VIH chez les enfants dans le monde entier.
Chaque année, environ 1,5 million de femmes vivant avec le VIH donnent la vie. Sans intervention médicale, le risque de transmettre le virus à leur bébé pendant la grossesse, lors de l'accouchement et pendant la période d'allaitement peut s'élever jusqu'à 45 %. Or aujourd'hui, une seule pilule par jour permet de prévenir la transmission du VIH de la mère à l'enfant et réduit ce risque à 5 % et moins.
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L'application de rencontre chinoise destinée aux gays étend la prévention du VIH auprès de ses utilisateurs
06 mai 2015
06 mai 2015 06 mai 2015L'homme connu sous le nom de Geng Le, créateur de Blued, l'application pour smartphone de rencontre entre gays la plus populaire du monde, fut un officier de police respecté en Chine pendant près de 20 ans avant de quitter le service en 2009 après que des collègues eurent refusé de travailler avec lui en raison de son orientation sexuelle.
Aujourd'hui, Geng Le est Président directeur général du réseau gay Danlan, l'organisation à but non lucratif à l'origine de Blued. Lors d'une rencontre le 6 mai avec Michel Sidibé, Directeur exécutif de l'ONUSIDA, à Pékin, en Chine, Geng Le s'est engagé à étendre la diffusion du programme de prévention du VIH de Danlan.
Blued compte près de 15 millions d'utilisateurs, principalement en Chine, mais sa popularité est croissante même en dehors du pays. Un service offert à ses utilisateurs fournit des informations sur les risques des rapports sexuels non protégés et les droits des hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes. Des questions sont posées aux utilisateurs afin d'accroître leurs connaissances sur le traitement du VIH, les outils de prévention et les possibilités de soins. Ils sont également orientés vers les lieux où ils peuvent accéder à des tests de dépistage du VIH et des conseils.
« Nous faisons de notre mieux pour utiliser les sciences et la technologie afin d'améliorer la vie des communautés lesbiennes, gays, bisexuelles et transgenres, en particulier leur santé », a déclaré Geng Le. « Nous pensons que tous les jeunes peuvent vivre dans la dignité, sans stigmatisation ni discrimination, et partager une relation amoureuse peu importe d'où ils viennent, ce qu'ils font, et quels que soient leur orientation sexuelle et leur état sérologique vis-à-vis du VIH ».
Lors de sa visite, M. Sidibé a pu assister à une démonstration de l'application et échanger en ligne avec les utilisateurs.
Danlan gère une antenne de dépistage rapide et gratuit du VIH, qui propose des services aux hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes en partenariat avec les agences de santé publique. « Danlan est un exemple d'organisation à suivre pour l'avenir. Elle protège les droits des personnes que les services classiques n'atteignent pas, partout », a déclaré M. Sidibé.
Danlan a organisé des campagnes de lutte contre la discrimination et offre un appui technique sur les initiatives de prévention et de traitement du VIH basées sur le web. Elle est en train de s'étendre à d'autres pays et met actuellement en place des bureaux aux États-Unis et en Thaïlande.
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La Chine et l'Afrique renforcent leurs partenariats pour la santé et le développement
06 mai 2015
06 mai 2015 06 mai 2015L'ONUSIDA et l'entreprise Hanergy Holding Group, spécialisée dans les énergies propres, ont conclu un accord de coopération sur des initiatives philanthropiques et de responsabilité sociale pour parvenir à l'objectif de zéro nouvelle infection au VIH, zéro discrimination et zéro décès dû au sida en Afrique.
Li Hejun, Président de Hanergy, et Michel Sidibé, Directeur exécutif de l'ONUSIDA, ont signé un protocole d'accord à Pékin, en Chine. Dans le cadre de cet accord, l'ONUSIDA et Hanergy travailleront ensemble sur plusieurs programmes de développement social et s'associeront pour apporter des solutions d'énergie propre au continent. Ils travailleront directement avec les communautés, en ciblant les secteurs de la santé et de l'éducation.
« Nous nous engageons à nous appuyer sur notre travail sur le sida pour étendre nos initiatives aux pays africains », a déclaré Li Hejun. « Ce n'est pas seulement une responsabilité, c'est aussi la bonne chose à faire ».
Selon M. Sidibé, « la fourniture d'énergie propre aux ménages, aux écoles et aux établissements de santé en Afrique est une question essentielle pour garantir que le bien-être total des personnes se trouve au cœur d'une société en bonne santé ».
L'accord a été signé à l'occasion d'une mission conjointe en Chine de M. Sidibé et de Mark Dybul, Directeur exécutif du Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme (Fonds mondial). L'un des objectifs de cette visite était d'encourager de nouveaux partenariats stratégiques entre la Chine et l'Afrique, notamment des investissements dans les infrastructures, l'économie et l'innovation dans le développement sanitaire et humain.
L'Afrique importe 80 % de ses médicaments antirétroviraux. Un grand nombre de substances actives proviennent de Chine. MM. Sidibé et Dybul ont rencontré Chi Jianxin, Président-directeur général du Fonds de développement Chine-Afrique, afin d'encourager les coentreprises entre la Chine et les pays d'Afrique pour la production locale de médicaments et de produits de santé. Ils ont également proposé l'appui technique des deux organisations pour faciliter les partenariats stratégiques.
« Il existe un énorme potentiel de coopération entre la Chine et l'Afrique sur l'innovation et le transfert de technologies dans de nombreux secteurs et nous nous réjouissons de pouvoir l'exploiter davantage », a déclaré M. Dybul.
Le Conseil économique Chine-Afrique va promouvoir la communication et la compréhension entre les jeunes de Chine et d'Afrique dans le cadre de la campagne d'avantages sociaux pour les jeunes intitulée Towards Zero AIDS. M. Sidibé a assisté au lancement de cette campagne à l'Université de Sciences et Technologies de Pékin et encouragé les jeunes Chinois à faire preuve de leadership dans la riposte au sida. La campagne est organisée et gérée par des jeunes issus de 60 universités chinoises.
« Nous appelons à des actions sur les rapports sexuels protégés, nous appelons à l'usage correct du préservatif pour que nous-mêmes et les autres puissions profiter d'une vie en pleine santé », a expliqué Wenxia Li, une étudiante de l'Université de Sylviculture de Pékin.
M. Sidibé a aussi participé à un dialogue sur les politiques pour une meilleure santé en Chine et en Afrique. Étaient également présents Abdallah Abdillahi Miguil, Ambassadeur de Djibouti, Feng Yong, Directeur du Département de coopération internationale en charge de l'Afrique, de la Commission du planning familial du Service de santé national chinois, et Christoph Benn, Directeur des Relations extérieures au Fonds mondial.
« Pour que le continent africain puisse aller plus loin que là où il se trouve aujourd'hui pour ses habitants, nous devons donner à nos peuples les moyens de l'innovation », a déclaré l'Ambassadeur Abdullah Abdillahi Miguil.
Le dialogue visait à définir les domaines de coopération et d'innovation et les types de partenariat stratégique entre la Chine et les pays d'Afrique qui peuvent être galvanisés en faveur d'une meilleure santé.
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Des programmes d'éducation sexuelle conçus pour atteindre des millions de jeunes en Afrique australe et orientale
28 avril 2015
28 avril 2015 28 avril 2015Comme beaucoup de leurs pairs dans le monde entier, les jeunes d'Afrique australe et orientale reçoivent souvent des informations contradictoires et vagues pour tout ce qui concerne le sexe. Dans ces conditions, il leur est difficile de prendre des décisions éclairées sur la manière, le moment et les personnes avec lesquelles ils ont des rapports sexuels et les moyens de se protéger contre le VIH.
Avec l'appui de l'ONUSIDA, de l'UNESCO et du Southern Africa AIDS Dissemination Service, une grande série de programmes de radio et de télévision régionaux a été lancée afin de combler ces lacunes. Elle est conçue pour fournir aux jeunes une éducation complète à la sexualité et leur offrir un forum de discussion sur les questions liées au sexe et à la sexualité dans une région où la prévalence du VIH est élevée. À l'échelle du continent africain, les maladies liées au sida constituent encore la cause principale de décès chez les adolescents et les filles et les jeunes femmes sont particulièrement vulnérables aux nouvelles infections à VIH.
Selon Charity Banda, Coordonnatrice VIH/sida auprès du Ministère de l'Éducation de Zambie, cette action est très importante. « Confrontés à la puberté sans y être préparés, les jeunes sont souvent laissés sans soutien dans une situation de confusion. Cela les rend finalement vulnérables aux comportements à haut risque qui augmentent leurs chances de contracter le VIH. C'est pourquoi cette nouvelle initiative vient à point nommé ».
La série a été lancée en premier lieu en Zambie le 21 février 2015 et doit être diffusée dans cinq autres pays plus tard en courant d'année : Malawi, Mozambique, Namibie, Sud-Soudan et Tanzanie. La série zambienne compte 26 épisodes TV, 13 épisodes radio et un talk-show de 15 minutes en direct chaque samedi intitulé The Sexuality Talk Challenge.
Elle est diffusée sur le plus grand réseau de télévision et de radio du pays, la Zambia National Broadcasting Corporation, qui atteint plus de 4 millions de personnes chaque jour pour les seules émissions télévisées. Les programmes sont traduits en plusieurs langues locales.
Parmi les invités du talk-show, on retrouve des jeunes, des organisations dirigées par des jeunes, des enseignants, des responsables du gouvernement, des décideurs politiques et des représentants de la société civile. Les sujets évoqués à la radio concernent : l'amour, le sexe et les relations saines ; l'estime et la compréhension de soi-même et de ses droits en tant qu'adolescent ; la pression de groupe et la lutte contre les idées reçues. L'un des épisodes a également été consacré à l'amélioration de la communication entre les jeunes et les adultes qui comptent dans leur vie.
« Des faits probants ont montré que les adolescents qui ont parlé de ces questions avec leurs parents ou leurs tuteurs sont davantage susceptibles de prendre des décisions saines et intelligentes concernant le sexe et la sexualité », explique Patricia Machawira, Conseillère régionale sur le VIH et l'éducation de l'UNESCO pour l'Afrique australe et orientale. « De telles décisions sont par exemple d'attendre plus longtemps avant les premiers rapports sexuels, d'avoir moins de partenaires, d'employer des moyens de contraception et d'avoir le courage de dire non si on leur propose de faire quelque chose qui les met mal à l'aise », ajoute-t-elle.
Les discussions directes et ouvertes de la série suscitent d'ores et déjà des débats. Les partenaires espèrent que d'ici la fin de la diffusion du programme en Zambie fin juin, ces discussions auront permis de lever des barrières dans la communication, avec un accès à des informations claires permettant aux jeunes de faire des choix éclairés pour un avenir meilleur et plus sain.
Comme le résume Medhin Tsehaiu, Directrice nationale de l'ONUSIDA en Zambie, « l'information c'est le pouvoir et les jeunes doivent être bien armés avec les bonnes informations et les bonnes compétences pour prendre les bonnes décisions ».
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Les communautés doivent jouer un rôle bien plus important dans la délivrance du traitement anti-VIH, surtout pour les populations marginalisées
20 avril 2015
20 avril 2015 20 avril 2015Renforcer et étendre les approches à base communautaire pour la délivrance du traitement anti-VIH est capital pour le succès à long terme de la riposte au sida, selon un rapport présenté le 20 avril par Médecins Sans Frontières (MSF) et l'ONUSIDA.
Ce rapport met en avant les approches innovantes de MSF vis-à-vis du défi critique de l'élargissement du traitement afin que les personnes vivant avec le VIH aient accès au traitement antirétroviral par des moyens adaptés à leur vie quotidienne.
Organisé à Londres, à l'occasion de la réunion du Comité directeur du Partenariat pour la santé maternelle et infantile et du Groupe de stratégie et de coordination de l'initiative Every Woman Every Child, le lancement du rapport a offert l'opportunité de démontrer qu'une implication pertinente de la communauté dans les initiatives pour la délivrance, l'observance et le maintien du traitement antirétroviral fonctionne. Il a été souligné que l'élargissement du financement et de la mise en œuvre de la prestation de services à base communautaire sera essentiel pour mettre fin à l'épidémie de sida d'ici 2030.
Lors de cette présentation, Amina Mohammed, Conseillère spéciale du Secrétaire général des Nations Unies sur la planification du développement après 2015, a déclaré : « Je suis heureuse que nous saisissions l'occasion d'un rappel de l'importance de veiller à ce que les services et les produits de base parviennent aux personnes et aux communautés qui en ont le plus besoin ».
Selon Tom Decroo, Coordonnateur de recherches opérationnelles chez MSF, « ce document présente les expériences montrant comment la délivrance du traitement antirétroviral à base communautaire peut améliorer à la fois le niveau d'accès au traitement contre le VIH et la qualité des effets sur la santé des personnes vivant avec le VIH. Il ne s'agit pas de solutions universelles, mais elles illustrent l'efficacité et la performance de la délivrance à base communautaire du traitement antirétroviral, et la manière dont celle-ci répond aux besoins spécifiques des personnes ».
Malgré les progrès accomplis (on comptait 13,6 millions de personnes sous traitement en juin 2014), il reste encore un long chemin à parcourir. Seulement 38 % des adultes vivant avec le VIH et moins d'un quart de tous les enfants vivant avec le VIH ont accès aux médicaments vitaux.
Luiz Loures, Directeur exécutif adjoint de l'ONUSIDA, a noté que l'évolution vers une focalisation accrue sur la participation communautaire pourrait permettre de mieux identifier les personnes ayant besoin d'un traitement, notamment au sein des populations les plus marginalisées et difficiles à atteindre. Il a souligné que la délivrance à base communautaire du traitement antirétroviral est non seulement une bonne chose pour les individus, leur famille et leur communauté, mais qu'elle s'avère également plus rentable, en raison d'une meilleure prise en charge, d'une observance accrue et d'un coût plus réduit dans la fourniture des services.
M. Loures a également admis que le rôle clé que jouent traditionnellement la société civile et les communautés dans la riposte au sida va devoir être davantage soutenu.
« L'ONUSIDA a lancé un appel aux pays pour accélérer les actions visant à mettre fin à l'épidémie de sida d'ici 2030. Si nous voulons atteindre ce but, il faudra que d'ici 2020 le pourcentage de services à base communautaire passe de 5 à 30 %. Je suis fier de partager avec vous aujourd'hui les innovations efficaces et performantes de MSF. L'ONUSIDA continuera à soutenir les nombreuses autres organisations qui œuvrent pour renforcer la délivrance de services à base communautaire pour que toutes les personnes qui en ont besoin puissent accéder au traitement anti-VIH ».
La publication présente plusieurs exemples concrets de systèmes de délivrance de traitement antirétroviral à base communautaire adaptés aux différents contextes. Ces stratégies ont été étudiées dans huit pays : République démocratique du Congo, Guinée, Kenya, Lesotho, Malawi, Mozambique, Afrique du Sud et Zimbabwe. Elles ciblent principalement des patients qui prennent leurs médicaments anti-VIH avec succès depuis un certain temps, qui ne souffrent pas de maladies concomitantes et dont le système immunitaire montre des signes d'amélioration de l'état de santé.
Parmi les exemples de programmes de traitement antirétroviral à base communautaire, on trouve : les clubs d'observance, où des pairs-conseillers délivrent des médicaments et proposent des bilans médicaux de base ; des points de distribution communautaire gratuite de médicaments antirétroviraux plus proches du domicile des patients ; des groupes communautaires auto-constitués de traitement antirétroviral, dont les membres se relayent pour collecter les médicaments à l'hôpital et les distribuer aux autres personnes vivant aux alentours ; des espaces de rendez-vous et de renouvellement rapide des ordonnances où les consultations médicales sont moins fréquentes et les médicaments prescrits pour des périodes plus longues.
Adaptées à toute une variété de situations, la plupart de ces stratégies souvent peu conventionnelles ont démontré qu'elles réduisaient le fardeau pesant sur les patients et les systèmes de santé. Grâce à elles, davantage de personnes restent sous traitement, les coûts pour les prestataires de services diminuent et les personnes vivant avec le VIH peuvent mener une vie plus productive en meilleure santé.
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En Nouvelle-Zélande, les femmes vivant avec le VIH parlent de la stigmatisation
09 mars 2015
09 mars 2015 09 mars 2015À la veille de la Journée internationale de la Femme, Jan Beagle, Directrice exécutive adjointe de l'ONUSIDA, a rendu visite à un groupe de femmes vivant avec le VIH à Auckland, en Nouvelle-Zélande, pour entendre leurs expériences. Cette rencontre s'est faite dans le cadre de l'une des réunions régulières de Positive Women, une organisation de soutien aux femmes vivant avec le VIH et leurs familles. Ce groupe œuvre pour sensibiliser la communauté au VIH à travers des programmes d'éducation et de lutte contre la stigmatisation.
Jane Bruning, Coordonnatrice nationale de Positive Women Inc., estime que « vivre avec le VIH peut être un facteur d'isolement extrême car beaucoup de femmes ne veulent parler à personne de leur état sérologique. Il est donc très important d'avoir un espace sécurisant où ces femmes peuvent se réunir et parler ouvertement sans craindre d'être jugées ».
Mme Beagle, elle-même originaire d'Auckland, s'est dite touchée par les histoires de ces femmes. « J'ai rencontré des femmes vivant avec le VIH dans de nombreux pays, mais c'est particulier d'entendre s'exprimer des femmes vivant avec le VIH dans mon propre pays. Je suis émue par leurs histoires et je m'engage à travailler avec elles pour lutter contre la stigmatisation et la discrimination qui occupent une si grande place dans leur vie quotidienne ».
Les femmes ont parlé à Mme Beagle de leur crainte de dévoiler publiquement leur état. Les raisons en sont très diverses. Certaines ont peur de perdre leur emploi, tandis que d'autres craignent que leurs enfants ne soient rejetés parce que leur mère vit avec le VIH.
Judith Mukakayange, aujourd'hui plus à l'aise avec son état, explique qu'elle a rejoint la Nouvelle-Zélande il y a 15 ans, en tant que réfugiée fuyant la guerre civile au Rwanda. À son arrivée, elle était enchantée de démarrer une nouvelle vie. Toutefois, ce rêve s'est vite écroulé lorsque, dans le cadre de la procédure de demande d'émigration, elle a subi un test de dépistage et appris qu'elle était séropositive au VIH. « Quand vous apprenez que vous avez le VIH, vous vous sentez si seul qu'il est important de créer des liens avec d'autres personnes qui vous comprennent », raconte Mme Mukakayange.
« C'est mon histoire mais je ne la raconte à personne. Même mes amis proches ne savent pas. Il m'est tout simplement impossible de dire que j'ai le sida. C'est embarrassant, tellement embarrassant. Venir ici chez Positive Women est formidable. Je ne peux pas imaginer ma vie sans Positive Women », explique une autre participante.
Dès les premiers temps de l'épidémie de sida, la Nouvelle-Zélande a pris la tête de la riposte. Le pays a mis en œuvre des programmes basés sur des faits probants pour s'assurer que les populations les plus exposées au risque d'infection à VIH bénéficient d'une attention prioritaire. Dès 1987, la Nouvelle-Zélande compte parmi les premiers pays à mettre en place des programmes d'échange d'aiguilles pour les consommateurs de drogues. Le pays est aussi un pionnier de cette région du globe pour la dépénalisation du commerce du sexe et des rapports sexuels entre hommes.
Le recul de l'épidémie dans le pays est largement imputable à ces initiatives. La Nouvelle-Zélande présente une très faible prévalence du VIH, le Ministère de la Santé faisant état d'environ 0,1 % des adultes âgés de 15 à 49 ans vivant avec le VIH. En 2013, environ 180 personnes ont été nouvellement diagnostiquées séropositives au virus.
Néanmoins, malgré ces progrès, les personnes vivant avec le VIH sont encore victimes de stigmatisation et de discrimination. Une étude récente menée par des organisations locales de lutte contre le sida a révélé que 50 % des personnes interrogées seraient gênées de voir leur repas préparé par quelqu'un vivant avec le VIH.
Parlant de Positive Women, Mme Bruning déclare : « Nous sommes peut-être une petite organisation mais nous sommes très influents. Je suis fière de ce que nous faisons ».
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Regard sur la Fondation Elizabeth Taylor contre le sida
26 janvier 2015
26 janvier 2015 26 janvier 2015Lors de la 36e réunion du Conseil de coordination du Programme de l'ONUSIDA en décembre 2014 à Genève, en Suisse, unaids.org s'est entretenu avec Joel Goldman, Directeur général de l'Elizabeth Taylor AIDS Foundation (ETAF), sur la manière dont les programmes de lutte contre le VIH financés par des fondations privées contribuent à mettre fin à l'épidémie de sida, sur le travail réalisé par l'ETAF et sur l'avenir de la riposte au sida.
Quel est l'objectif de la Fondation Elizabeth Taylor contre le sida ?
L'ETAF est une organisation à but non lucratif créée par Elizabeth Taylor en 1991 pour sensibiliser le public et récolter des fonds pour lutter contre le sida et apporter une aide aux personnes vivant avec le VIH. Aujourd'hui, nous soutenons les organisations de lutte contre le sida aux États-Unis et dans le monde entier (33 pays à ce jour) qui proposent des soins et des services directs aux personnes et/ou fournissent une éducation à la prévention du VIH. Jusqu'à présent, l'ETAF a fait don de plus de 15 millions de dollars de fonds.
Qu'est-ce qui rend unique la Fondation Elizabeth Taylor ?
Avant sa mort, Elizabeth Taylor a pris des dispositions sur son patrimoine afin de couvrir tous les frais de fonctionnement de l'ETAF. Cela signifie que lorsque des personnes font des dons à notre organisation, 100 % de chaque dollar sont directement consacrés à l'aide aux personnes vivant avec le VIH et au financement de programmes de prévention du VIH. En outre, Mme Taylor avait estimé que 25 % de tous les droits relatifs à son nom et son image provenant de son patrimoine devaient aller à l'ETAF. Ainsi, lorsque quelqu'un achète un parfum Elizabeth Taylor comme White Diamonds ou un bijou de la collection Elizabeth Taylor sur la chaîne de téléachat QVC, il fait aussi une bonne action et contribue à la riposte au sida.
Comment la fondation a-t-elle évolué depuis sa création ? Et comment voyez-vous son avenir ?
En 1985, Elizabeth Taylor avait participé à la création de l'amfAR à destination des chercheurs pour la découverte de traitements et, au final, d'un moyen de guérir le sida. À mesure que les personnes séropositives au VIH se sont mises à vivre plus longtemps, elle a également voulu trouver des moyens directs de soigner et d'aider les personnes vivant avec le VIH. Ayant elle-même été confrontée à de nombreux problèmes médicaux personnels tout au long de sa vie, elle connaissait l'importance de l'accès aux soins médicaux, au logement et à une nourriture saine et l'importance d'un soutien dans le combat contre la maladie. C'est pour cela qu'elle a créé l'ETAF en 1991.
À travers l'ETAF, elle a financé des programmes de prévention du VIH sur l'éducation sexuelle, l'échange d'aiguilles, l'accès aux préservatifs, etc. Même si le sujet était peu populaire auprès du public, elle n'a pas cessé d'en parler. Mme Taylor était l'une des militantes les plus acharnées sur ces sujets et sur bien d'autres, comme les droits humains des personnes vivant avec le VIH, aussi bien à Washington que sur la scène politique mondiale. Elle est restée aux commandes de l'ETAF jusqu'à son décès en 2011.
L'heure est désormais à la poursuite de son œuvre et l'ETAF reste consacrée à la vision des soins, de l'éducation et de la prévention qui était celle de Mme Taylor. En novembre 2014, nos administrateurs et les membres du conseil consultatif ont réaffirmé la mission initiale de notre fondatrice et décidé de concentrer le financement actuel en ayant trois priorités en ligne de mire : les populations marginalisées, les actions de sensibilisation et l'innovation.
Pour vous, quels sont les plus grands défis actuels à relever pour une riposte efficace au sida ? Et sur quels points l'ETAF peut-elle avoir l'impact le plus important ?
Le plus grand défi de la riposte au sida, c'est la désinvolture qui existe aujourd'hui autour de ce problème, en particulier chez les jeunes. En témoigne la hausse de 50 % du taux de mortalité par maladie liée au sida chez les adolescents au cours des dix dernières années.
Bien qu'elle ne soit plus là, la réputation et l'image de marque d'Elizabeth Taylor continuent de favoriser des partenariats avec les personnalités les plus en vue, les organisations et les fondations les plus efficaces, les meilleures corporations et les plus importants leaders stratégiques du monde, comme l'ONUSIDA. De futurs campagnes et programmes de promotion sont également en cours d'étude pour raviver les conversations et accroître la sensibilisation en faveur de l'éducation et de la prévention du VIH auprès des personnes les plus vulnérables.
Y a-t-il un projet particulier financé par la fondation qui vous a touché personnellement ou dont vous êtes le plus fier ?
Je suis très fier des dispensaires mobiles Global AIDS Interfaith Alliance (GAIA - Alliance interreligieuse mondiale contre le sida) / Elizabeth Taylor au Malawi. Mme Taylor savait que le manque chronique d'accès aux soins constitue le plus grand obstacle dans la lutte contre le VIH en Afrique. « Si les gens ne peuvent pas accéder aux soins, pourquoi ne pourrions-nous pas amener les soins auprès des gens ? », disait-elle. En 2008, l'ETAF s'est associée à GAIA pour créer des dispensaires mobiles proposant des tests de dépistage du VIH et des programmes de prévention dans les régions les plus touchées du Malawi. Chaque jour de la semaine, nos sept dispensaires se rendent dans un autre endroit à tour de rôle. L'an dernier, 1 000 patients ont été traités chaque jour en moyenne, dont 40 % étaient des enfants de moins de 5 ans.
Pour 2015, nous sommes fiers d'annoncer une étape importante dans le programme de dispensaires mobiles d'Elizabeth Taylor : chacun des 900 000 résidents des districts de Phalombe et Mulanje au Malawi vit désormais à moins d'une heure de marche de services de santé vitaux. C'est un accomplissement de grande ampleur, en particulier lorsque l'on connaît l'état des infrastructures routières du pays.
En ce qui me concerne, j'ai été diagnostiqué séropositif au VIH il y a 23 ans à une époque où il existait peu de programmes de prévention du VIH. C'est pourquoi les projets qui me touchent le plus sont ceux qui favorisent la prévention du VIH auprès des jeunes. Lorsque l'ETAF finance des initiatives comme la Sex Squad de l'Université de Californie à Los Angeles pour qu'elle étende son programme éducatif aux établissements d'enseignement secondaire et supérieur dans les régions du sud des États-Unis, ou comme Grassroot Soccer pour compléter nos dispensaires mobiles au Malawi, je ressens personnellement beaucoup d'excitation au vu de ces approches bien pensées, innovantes et efficaces qui s'adressent aux jeunes.
Selon vous, quel est le rôle des fondations dans le paysage sanitaire mondial actuel ?
Les fondations peuvent combler les vides là où les agences gouvernementales ne peuvent pas intervenir. Nombreuses sont les fondations privées et familiales qui ont la capacité d'être flexibles et de financer des innovations beaucoup plus rapidement. J'ai été touché par la déclaration ambitieuse du Conseil de coordination du Programme de l'ONUSIDA sur la fin du sida en 2030. Cependant, de nombreux intervenants ont souligné que le monde devrait faire les choses différemment pour atteindre cet objectif. C'est là que les fondations peuvent jouer un rôle. Si nous nous serrons les coudes pour soutenir le message de l'ONUSIDA sur tous les fronts, tout en consacrant nos efforts de collaboration au développement et au financement de projets qui nous rapprochent de cet objectif, nos bras collectifs pourront nous propulser vers l'avant.
Elizabeth Taylor a sorti le sida de l'ombre et l'a exposé au grand jour sur la scène nationale et mondiale. C'est à nous qu'il incombe désormais de reprendre le flambeau, de rester dans l'élan que j'ai pu observer à Genève et d'éliminer cette maladie. C'est le bon moment, alors que la fin de l'épidémie de sida est quasiment à notre portée.
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La Première dame de Côte d’Ivoire nommée Ambassadrice spéciale de l'ONUSIDA
19 décembre 2014
19 décembre 2014 19 décembre 2014Le 18 décembre, l'ONUSIDA a nommé la Première dame de Côte d'Ivoire, Dominique Ouattara, Ambassadrice spéciale pour accélérer l'accès au traitement pédiatrique pour les enfants vivant avec le VIH, à l'occasion d'une cérémonie organisée à Abidjan, en Côte d'Ivoire, à laquelle ont également participé le Président Alassane Ouattara et d'autres membres du gouvernement du pays. Lors de cette cérémonie, Mme Ouattara a été distinguée par le Directeur exécutif de l'ONUSIDA Michel Sidibé pour son travail à la fois en Côte d'Ivoire et sur le continent en général.
« L'engagement personnel de Mme Ouattara est un signe évident de son engagement en faveur des plus démunis et de son intérêt pour la santé des mères et de leurs enfants, non seulement en Côte d'Ivoire, mais dans toute l'Afrique », a déclaré M. Sidibé.
Dans son nouveau rôle, Mme Ouattara contribuera à sensibiliser le public aux programmes visant à prévenir les nouvelles infections à VIH chez les enfants et défendra l'accès au traitement antirétroviral pour les femmes et les enfants vivant avec le VIH.
« Cette distinction sera un catalyseur de mon engagement pour l'élimination du sida. À partir de maintenant, toutes les actions engagées contre la transmission mère-enfant du VIH en Côte d'Ivoire, en Afrique ou dans le monde trouveront auprès de moi un écho favorable. C'est un combat dans lequel je me suis engagée et je m'y tiendrai jusqu'à ce que nous parvenions à une génération sans sida », a déclaré Mme Ouattara.
Mme Ouattara est impliquée dans les affaires humanitaires depuis de nombreuses années. En 1998, elle a créé la fondation Children of Africa, qui a soutenu plusieurs projets en Côte d'Ivoire, notamment la construction d'une école et d'un centre pour les enfants isolés, ainsi que la promotion de campagnes de vaccination des enfants.
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Les consommateurs de drogues injectables ne doivent pas être laissés de côté
16 décembre 2014
16 décembre 2014 16 décembre 2014Des appels à renouveler les efforts pour la réduction de la transmission du VIH et de l'hépatite C chez les consommateurs de drogues injectables ont été lancés à l'occasion de la partie thématique de la 35e réunion du Conseil de coordination du Programme (CCP) de l'ONUSIDA, qui s'est tenue à Genève, en Suisse, le 11 décembre.
Parmi les intervenants de cette partie thématique, Ruth Dreifuss, ancienne Présidente de la Confédération helvétique, un membre de la Commission mondiale sur la Politique des drogues, Efi Kokkini, Présidente de l'Union grecque des usagers de drogues et de produits de substitution, ainsi que des représentants des États membres des Nations Unies et d'organisations telles que l'Office des Nations Unies contre la drogue et le crime, l'Organisation mondiale de la Santé et la Banque mondiale.
Les principaux problèmes associés au VIH et à la consommation de drogues injectables ont été soulevés, en particulier les opportunités et les obstacles à la mise en œuvre de stratégies de réduction des risques. Des exemples présentés par plusieurs pays ont mis en avant des partenariats entre les gouvernements et la société civile qui ont donné des résultats positifs dans la réduction de la transmission du VIH chez les consommateurs de drogues injectables.
« Nous devons examiner ce qui a échoué et ce qui peut être fait différemment », a déclaré le Directeur exécutif de l'ONUSIDA Michel Sidibé. « Parvenir à l'objectif 90-90-90 ne sera pas possible sans réduire les nouvelles infections à VIH chez les consommateurs de drogues injectables ».
M. Sidibé a expliqué qu'il avait été témoin de nombreux programmes efficaces de réduction des risques dans le monde, en soulignant que ce sont ceux qui permettent aux consommateurs de drogues injectables de faire partie de la solution qui ont le plus d'impact. Il a indiqué que la session extraordinaire de l'Assemblée générale des Nations Unies sur le problème mondial de la drogue qui aura lieu en 2016 est considérée par une majorité comme un événement capital qui offre une opportunité essentielle de réorienter et réformer les politiques mondiales et nationales afin de réduire l'impact négatif des drogues sur la santé publique.
Dans le cadre de sa contribution au débat, Mme Dreifuss a estimé que la politique internationale de lutte contre la drogue sur plusieurs décennies avait échoué. Elle a déclaré qu'il fallait repenser de façon radicale les politiques et bâtir des solutions pratiques qui respectent les droits humains et donnent des moyens aux personnes les plus touchées.
Les participants au CCP ont pu entendre une intervention passionnée de Mme Kokkini, qui a constaté que les consommateurs de drogues injectables sont souvent exclus des services de prévention et de traitement du VIH. Elle a également indiqué que la classe politique continue même de nier la consommation de drogues injectables chez les personnes incarcérées.
Le milieu carcéral est particulièrement significatif dans le problème du VIH et de la consommation de drogues. Dans certains pays, la prévalence du VIH chez les détenus peut être 50 fois supérieure à celle au sein de la population générale, et la consommation de drogues injectables reste un problème constant dans les établissements pénitentiaires. Pendant les débats, les participants au CCP ont appris que les traitements substitutifs aux opiacés à base communautaire, là où ils sont mis en œuvre, étaient six fois plus efficaces et douze fois moins onéreux que les programmes organisés par l'administration pénitentiaire.
Le Major Gairat Rakhmanov, officier supérieur de police au Kirghizistan impliqué dans les traitements à base communautaire destinés aux détenus libérés, a expliqué que la participation des services de police et pénitentiaires était essentielle pour aider les consommateurs de drogues injectables à rester en vie. Des intervenants du Département de la Santé et du Programme aiguilles-seringues piloté par des pairs de l'État de New York ont expliqué comment New York a réussi à stopper et contrer l'épidémie de VIH entre 1992 et 2002.
D'autres participants venus d'Iran, de Malaisie et de Tanzanie ont présenté des partenariats avec différentes autorités, mais chacun a insisté sur la nécessité d'impliquer les consommateurs de drogues injectables à tous les stades de la planification, de la conception et de la prestation des services qui leur sont destinés.
On estime actuellement le nombre de consommateurs de drogues injectables à près de 12,7 millions dans le monde, dont environ 1,7 million vivraient avec le VIH.
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Un long chemin vers une génération sans VIH
15 décembre 2014
15 décembre 2014 15 décembre 2014Lorsqu'Angelina Twoki Terso arrive à la clinique prénatale de l'Hôpital universitaire de Juba en 2004, enceinte d'un mois de son troisième enfant, elle rencontre un conseiller VIH mais ne pense pas qu'il lui faut passer un test de dépistage du VIH. Mme Twoki pense alors que seules les personnes qui fument, boivent et font des choses qu'elle juge immorales peuvent contracter le VIH.
Son premier mari était mort quelques années auparavant et elle n'a jamais su quelle était la cause de son décès. Elle se souvient du conseiller lui expliquant que n'importe qui peut contracter le VIH et qu'elle devrait envisager de se faire dépister, juste pour être sûre. Lorsque les résultats reviennent quelques heures plus tard et qu'elle apprend qu'elle est séropositive au VIH, Mme Twoki est sous le choc.
« J'étais prête à me suicider », raconte Mme Twoki. « Je voulais courir au bord du Nil et me jeter dedans ». Mais le conseiller lui explique alors qu'elle peut obtenir un traitement à l'hôpital pour rester en bonne santé et empêcher la transmission du virus à son enfant.
Elle s'inscrit au programme de prévention de la transmission du VIH de la mère à l'enfant (PTME) et se rend tous les mois à l'hôpital pour faire un bilan et pour recevoir ses médicaments. Elle accouchera de son enfant dans cet hôpital et sa fille Grace, aujourd'hui âgée de neuf ans, sera confirmée séronégative au VIH.
Depuis la naissance de Grace, Mme Twoki consacre sa vie à aider les autres femmes à accéder et adhérer aux services de PTME. Elle se rend dans huit cliniques prénatales différentes de la capitale du Sud-Soudan, Juba. « Chaque jour, je raconte mon histoire. La plupart des femmes acceptent le dépistage du VIH car elles veulent connaître leur état. Elles veulent rester en forme pour leur famille et mettre au monde un bébé en bonne santé. C'est très important », explique Mme Twoki.
Selon elle, le principal problème est qu'il n'existe pas assez d'établissements qui proposent des services de PTME au Sud-Soudan. Elle conseille des femmes qui doivent marcher pendant 12 heures pour atteindre Juba et accéder aux services et aux médicaments. Malgré tous ses efforts pour les convaincre d'aller jusqu'au bout du programme, elle raconte que des douzaines d'entre elles abandonnent à cause de la trop grande distance. « Elles se plaignent. Elles disent qu'elles sont fatiguées de venir jusqu'ici. L'endroit est très éloigné et elles n'ont pas de moyen de transport », explique Mme Twoki.
Seulement 75 établissements disséminés dans tout le Sud-Soudan proposent des services intégrés de PTME. On estime qu'en 2013, 2 600 enfants ont été infectés par le VIH par transmission de la mère à l'enfant, et que seulement 2 % des enfants vivant avec le VIH ont accès à un traitement qui leur sauve la vie.
Martha Cayad-an, spécialiste de la santé à l'UNICEF, met en avant la nécessité d'élargir l'accès à des services de PTME de qualité au Sud-Soudan, en particulier dans les zones rurales où vivent plus de 75 % des femmes, et d'inclure ces services dans une palette plus large de services de santé.
« Au lieu de demander aux femmes de se rendre à un endroit pour passer le test de dépistage du VIH et à un autre pour les vaccinations, les centres de soins doivent proposer des services intégrés », indique le Dr Cayad-an. « Lorsqu'un seul endroit permet d'accéder à tous les services, les établissements deviennent plus conviviaux pour les femmes et les enfants et attirent donc plus de patients ».
Toutefois, l'élargissement des services anti-VIH nécessitera des améliorations considérables du secteur de la santé dans le pays, qui souffre du faible nombre de sites, du manque d'effectifs dans les professions de santé et d'une pénurie générale de ressources, conséquence de décennies de guerre.
Emmanuel Lino, Directeur adjoint des Services de lutte contre le VIH/sida auprès du Ministère de la Santé du Sud-Soudan, indique que le gouvernement s'engage à étendre les services intégrés de soins maternels et infantiles.
« Seulement 22 sites de PTME dans le pays fournissent un traitement antirétroviral, mais nous espérons que lorsque les ressources seront disponibles, ces services de PTME isolés seront finalement intégrés dans les services de prévention et de traitement du VIH à long terme, ainsi que dans les services de lutte contre la tuberculose et le paludisme », explique le Dr Lino.
Le Dr Lino reconnaît qu'il faudra du temps, certainement plus que pour répondre aux besoins des femmes vivant avec le VIH et des militantes comme Mme Twoki. Néanmoins, il indique que le pays tente de poser les bases d'un système qui ne se contentera pas de faire baisser les futures infections chez les enfants, mais proposera des services complets pour que la population nationale reste en bonne santé.