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Rompre les silos : donner aux adolescentes et aux jeunes femmes les moyens d’accéder à des services de santé intégrés

NEW YORK/GENÈVE, 9 juin 2016 — À l’occasion de la Réunion de haut niveau de l’Assemblée générale des Nations Unies sur la fin du sida, qui se tient à New York, aux États-Unis, l’Organisation des Premières dames d’Afrique contre le VIH/sida (OPDAS) a appelé à une plus grande intégration des services afin d’améliorer les résultats en matière de santé chez les adolescentes et les jeunes femmes.

Les Premières dames d’Afrique ont été rejointes par la Première dame d’Haïti et celle du Panama dans leur appel à l’émancipation des jeunes femmes et des adolescentes dans la riposte au sida. Les Premières dames ont déclaré que les adolescentes devaient assumer des fonctions de leadership afin d’assurer le développement de programmes et de politiques adaptés à leurs besoins qui respectent pleinement leur santé et leurs droits sexuels et reproductifs. Elles ont encouragé les prestataires de services de soins à mieux intégrer la délivrance de ces services et la conception des programmes pour renforcer la capacité des adolescentes et des jeunes femmes à faire des choix de vie éclairés et à se maintenir en bonne santé, notamment en se protégeant de l’infection à VIH.

Au plan mondial, les maladies liées au sida demeurent la principale cause de décès chez les femmes en âge de procréer. En 2015, il y a eu environ 250 000 [180 000 – 340 000] nouvelles infections à VIH dans le monde chez les adolescents (âgés de 15 à 19 ans), dont 65 % ayant touché des adolescentes. On estime que les maladies liées au sida représentent la principale cause de décès chez les adolescents en Afrique subsaharienne. Les violences sexistes, l’inégalité entre hommes et femmes, des normes de genre négatives, la stigmatisation et la discrimination empêchent souvent les femmes et les filles de connaître leur état sérologique vis-à-vis du VIH et d’accéder à des services appropriés de prévention et de traitement du VIH.

La réunion de l’OPDAS a permis d’exposer des exemples de politiques et de programmes innovants centrés sur les adolescents présentés par des responsables gouvernementaux, des adolescentes et des jeunes femmes, ainsi que des représentants d’organisations internationales, du secteur privé et des donateurs internationaux. Cette manifestation était organisée dans le cadre de la Réunion de haut niveau sur la fin du sida par l’OPDAS en collaboration avec l’ONUSIDA, l’Alliance mondiale pour les vaccins et la vaccination (GAVI) et le Plan présidentiel américain d’aide d'urgence à la lutte contre le sida (PEPFAR).

Citations des intervenants

« L’Organisation des Premières dames d’Afrique contre le VIH/sida est convaincue qu’en progressant vers les objectifs de la stratégie Accélérer, nous devons veiller à ne laisser de côté aucune jeune fille ni aucun jeune garçon. Nous devons répondre aux besoins des jeunes, en particulier les jeunes filles, pour mettre fin aux inégalités et autres facteurs qui augmentent leur vulnérabilité au VIH. » Lordina Mahama, Première dame du Ghana

« Être informé permet aux jeunes de faire des choix, et l’émancipation, c’est la possibilité de choisir. Je vous encourage tous à rester à l’écoute des meilleures pratiques de manière à pouvoir jouer le rôle de catalyseurs et défendre les politiques qui fonctionnent vraiment pour les jeunes femmes. » Lorena Castillo de Varela, Première dame du Panama

« Malgré les progrès accomplis, nous devons redoubler d’efforts. Nous devons proposer de façon simple les informations concernant l’infection à VIH. » Claudine Talon, Première dame du Bénin

« Alors que nous entrons dans une nouvelle phase de la riposte au sida, nous devons accorder une attention particulière aux femmes, aux jeunes filles et aux nourrissons. Nous avons besoin de nouvelles stratégies pour faire cesser les violences à l’égard des femmes et des filles, lutter contre la déscolarisation et mettre un terme aux mariages précoces forcés. » Adjoavi Sika Kabore, Première dame du Burkina Faso

« Nous devons proposer aux communautés un ensemble d’approches intégrées qui incluent la vaccination, la santé et les droits sexuels et reproductifs et l’éducation. » Antoinette Sassou-Nguesso, Première dame du Congo

« Nous devons redoubler d’efforts pour proposer un traitement antirétroviral et protéger l’avenir de nos pays, car nos jeunes représentent cet avenir. Plus particulièrement, nos jeunes femmes doivent bénéficier d’un accès à l’éducation et aux soins de santé conforme aux principes d’égalité et d’équité. » Dominique Ouattara, Première dame de Côte d’Ivoire

« Je souhaite lancer un appel en faveur d’une solidarité internationale effective qui permettra à Haïti de protéger les jeunes femmes et les adolescentes. » Ginette Michaud Privert, Première dame d’Haïti

« La question est de savoir comment prévenir les nouvelles infections à VIH chez les jeunes femmes. Nous avons besoin d’une éducation sexuelle complète dans nos cursus scolaires et nous devons leur parler avec des mots qu’elles comprennent (...). Nous en avons beaucoup fait, mais il reste encore beaucoup à faire. » Monica Geingos, Première dame de Namibie

« Il est extrêmement important de répondre aux besoins des jeunes Africains en matière de santé reproductive pour mettre fin à l’épidémie de VIH dans le cadre des Objectifs de développement durable. » Aissata Issoufou Mahamadou, Première dame du Niger

 « Nous devons défendre la santé et les droits sexuels et reproductifs dans leur intégralité et assurer l’accès à ces droits pour toutes les jeunes femmes et les filles dans toute leur diversité, y compris celles issues des populations clés. Nous ne mendions pas pour nos droits humains, nous les exigeons. » L’Orangelis Thomas Negron, militante de la lutte contre le VIH

« Nous devons faire entendre notre voix pour en finir avec les abus et les violences de toutes sortes. Ça suffit ! » Thandiwe Mudhumo, jeune militante

« Thandiwe Mudhumo est l’incarnation du courage, de la résilience et de l’espoir. Si nous continuons de ne pas répondre aux besoins des adolescentes et des jeunes femmes, nous n’en finirons pas avec l’épidémie de sida. » Michel Sidibé, Directeur exécutif de l’ONUSIDA

« Nous devons valoriser les jeunes filles, résoudre les problèmes découlant du manque d’impact dans la réduction des infections à VIH chez les jeunes filles et favoriser le développement de jeunes femmes déterminées, résilientes, émancipées, protégées du VIH, encadrées, qui vivent en sécurité et sont prêtes à prendre la tête de la prochaine génération de filles. » Deborah Birx, Coordonnatrice pour les États-Unis de la lutte mondiale contre le sida et Représentante spéciale pour la diplomatie en matière de santé mondiale

« La génération des jeunes actuelle est la plus nombreuse de l’histoire. Si nous voulons produire un dividende démographique à partir de cette génération, nous devons investir dans les adolescents dès maintenant. Il incombe à chacun de nous de rompre les silos et d’adopter des solutions innovantes. » Seth Berkley, Président directeur général de l’Alliance mondiale pour les vaccins et la vaccination (GAVI)

 

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Des engagements d’action ambitieux pris lors de la Réunion de haut niveau de l’Assemblée générale des Nations Unies sur la fin du sida

La nouvelle Déclaration politique adoptée par les États membres des Nations Unies trace la voie pour mettre fin au sida comme menace de santé publique d’ici à 2030.

NATIONS UNIES, NEW YORK, 10 juin 2016 Lors de la Réunion de haut niveau de l’Assemblée générale des Nations Unies sur la fin du sida qui a eu lieu du 8 au 10 juin à New York, aux États-Unis, les États membres des Nations Unies se sont engagés à mettre en œuvre un agenda ambitieux pour en finir avec l’épidémie de sida d’ici à 2030. Cette nouvelle Déclaration politique progressiste et réaliste inclut un ensemble d’objectifs spécifiques assortis d’échéances qui doivent être atteints d’ici à 2020 si le monde veut se mettre sur la voie d’accélération pour mettre fin à l’épidémie de sida d’ici à 2030 dans le cadre des Objectifs de développement durable.

La Réunion de haut niveau sur la fin du sida était convoquée par le Président de l’Assemblée générale des Nations Unies et co-animée par la Suisse et la Zambie. Lors de son ouverture, Mogens Lykketoft, Président de l’Assemblée générale, a encouragé les États membres à s’engager dans l’action.

« Toutes les parties prenantes doivent maintenant prendre leurs responsabilités. C’est aujourd’hui que nous déclarons collectivement que nous allons mettre fin à l’épidémie de sida d’ici à 2030 », a déclaré M. Lykketoft. « Nous devons accorder davantage d’attention à l’égalité et à l’inclusion, défendre les droits humains et dire non à la stigmatisation et à la discrimination ».

Lors de la séance plénière d’ouverture, le Secrétaire général des Nations Unies Ban Ki-moon a déclaré que la riposte au sida avait été une « source d’innovation et d’inspiration » et le Directeur exécutif de l’ONUSIDA a mis en avant les progrès accomplis ces dernières années, avec 17 millions de personnes ayant accès au traitement antirétroviral et des baisses significatives du nombre de décès dus au sida et du nombre de nouvelles infections à VIH chez les enfants.

« Pour la toute première fois, nous pouvons dire qu’en Afrique on compte plus de personnes qui commencent un traitement anti-VIH que de nouvelles infections », a expliqué le Directeur exécutif de l’ONUSIDA Michel Sidibé. Il a également insisté sur l’importance de l’inclusion, en indiquant que « les portes des Nations Unies devraient être ouvertes à tous ».

Parmi les nombreux représentants de la société civile qui ont participé et se sont exprimés lors de la réunion, Loyce Maturu, une jeune femme vivant avec le VIH au Zimbabwe, a partagé son histoire inspirante pendant la session plénière, en racontant comment elle a grandi en vivant avec le VIH. « Je veux que les jeunes qui vivent avec le VIH puissent réaliser leurs rêves et concrétiser leurs espoirs pour l’avenir », a-t-elle dit.

Ndaba Mandela, l’un des petits-fils de Nelson Mandela, a parlé avec passion de sa propre expérience familiale du VIH et invité toutes les personnes présentes à agir ensemble pour mettre fin au sida d’ici à 2030. « Je suis ici pour vous demander de perpétuer l’héritage de mon grand-père, Nelson Mandela : un héritage d’unité et de leadership ».

Outre les sessions plénières qui ont réuni près de 600 participants, dont 10 chefs d’État et de gouvernement et plus de 60 ministres, des personnes vivant avec le VIH, des représentants de la société civile, des organisations internationales et du secteur privé, des scientifiques et des chercheurs ont participé aux cinq tables rondes officielles et à la trentaine de manifestations parallèles destinées à traduire la nouvelle Déclaration politique en actions et en résultats.  

Ces cinq tables rondes officielles ont porté sur les thèmes suivants :

  • ‎Le sida dans le cadre des Objectifs de développement durable : s’appuyer sur la fin du sida pour la transformation sociale et le développement durable.
  • Financer et soutenir la fin du sida : la fenêtre d’opportunité.
  • Anticiper la crise latente concernant le traitement : un agenda d'action pour atteindre l’objectif 90-90-90.
  • Personne ne doit être laissé pour compte : mettre fin à la stigmatisation et à la discrimination grâce à la justice sociale et à des sociétés inclusives.
  • Enfants, adolescentes et jeunes femmes : prévention des nouvelles infections à VIH.

Les participants ont appelé à ouvrir l’accès à une éducation complète à la sexualité et à des services de réduction des risques, ainsi qu’au renforcement des actions de proximité à destination des femmes, des adolescentes et des populations clés, en particulier les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes, les professionnel(le)s du sexe, les consommateurs de drogues injectables, les personnes transsexuelles, les détenus et les migrants.

Des annonces majeures ont été faites lors de la Réunion de haut niveau sur la fin du sida en vue d’en finir avec l’épidémie d’ici à 2030.

Les États d’Unis d’Amérique ont annoncé la création d’un nouveau fonds d’investissement de 100 millions de dollars pour les populations clés, afin d’élargir l’accès aux services anti-VIH pour les professionnel(le)s du sexe, les hommes gays et les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes, les consommateurs de drogues injectables, les personnes transsexuelles et les détenus. Ce nouveau fonds sera axé sur la réduction de la stigmatisation et de la discrimination, qui va permettre de donner des moyens aux leaders des communautés pour concevoir et proposer des services et augmenter la qualité des données sur les populations clés.

Yusuf K. Hamied, Président du laboratoire pharmaceutique indien CIPLA, a annoncé un programme d’assistance aux pays africains destiné à faciliter la production locale de médicaments sur ce continent.

L’ONUSIDA et le Plan présidentiel américain d’aide d’urgence à la lutte contre le sida (PEPFAR) ont publié un rapport final sur les avancées réalisées depuis le lancement du Plan mondial pour éliminer les nouvelles infections à VIH chez les enfants à l’horizon 2015 et maintenir leurs mères en vie lors de la dernière Réunion de haut niveau de l’Assemblée générale des Nations Unies sur le VIH et le sida en 2011.

Depuis 2009, le nombre de nouvelles infections à VIH chez les enfants a baissé de 60 % dans les 21 pays d’Afrique subsaharienne qui sont le plus touchés par l’épidémie. Afin de profiter des immenses progrès accomplis dans l’arrêt des nouvelles infections à VIH chez les enfants, l’ONUSIDA, le PEPFAR et leurs partenaires ont élaboré un cadre pour en finir avec le sida chez les enfants, les adolescents et les jeunes femmes : Start Free, Stay Free, AIDS-Free. Cette initiative fixe des objectifs ambitieux pour éliminer les nouvelles infections chez les enfants, assurer l’accès au traitement pour tous les enfants vivant avec le VIH et prévenir les nouvelles infections à VIH chez les adolescents et les jeunes femmes, afin de mettre le monde sur la bonne voie pour en finir avec l’épidémie de sida chez les jeunes femmes, les adolescents et les enfants.

L’Arménie, le Belarus et la Thaïlande ont rejoint Cuba dans le groupe des pays bénéficiaires de certificats officiels de validation de l’Organisation mondiale de la Santé pour l’élimination des nouvelles infections à VIH chez les enfants. La Thaïlande est le premier pays présentant une épidémie de VIH importante (450 000 personnes vivant avec le VIH en 2014) à recevoir une telle validation.

D’autres événements ont été organisés, portant sur l’agenda de la santé à plus grande échelle, notamment pour tirer les leçons des ripostes aux épidémies émergentes telles que sida, Ebola et Zika, ainsi que sur les moyens à donner aux adolescentes et aux jeunes femmes pour accéder à des services de soins intégrés, sous l’égide de l’Organisation des Premières dames d’Afrique contre le VIH/sida.

Au cours de la semaine de réunion, plusieurs manifestations parallèles ont eu lieu à travers New York. Le Maire de la ville, Bill de Blasio, et la Maire de Paris, Anne Hidalgo, ont convié une trentaine de maires dans les locaux de la bibliothèque municipale de New York, afin de discuter de leurs actions pour accélérer la riposte au sida dans les grandes villes. Ils ont également échangé sur les innovations urbaines mises en œuvre par les villes intelligentes pour atteindre les Objectifs de développement durable.

En partenariat avec l’agence de presse Xinhua, un panneau d’affichage illustrant la stratégie Accélérer de l’ONUSIDA pour en finir avec le sida a orné le site emblématique de Times Square. Un service interreligieux a également été organisé, de même que plusieurs événements ciblés sur l’importance de l’implication des femmes dans des rôles de leadership dans la riposte au sida.

À la veille de la Réunion de haut niveau sur la fin du sida, Kenneth Cole, Président de l’amfAR et styliste de mode, a été nommé Ambassadeur itinérant international de l’ONUSIDA. Annie Lennox, Ambassadrice itinérante internationale de l’ONUSIDA, a participé aux manifestations tout au long de la semaine.

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Michael Hollingdale
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L’ONUSIDA et le PEPFAR annoncent une baisse spectaculaire des nouvelles infections à VIH chez les enfants dans les 21 pays les plus touchés par le VIH en Afrique

Les efforts concertés à l’échelle mondiale ont permis une baisse de 60 % des nouvelles infections chez les enfants, ce qui a permis d’éviter 1,2 million de nouvelles infections à VIH chez les enfants dans 21 pays prioritaires depuis 2009.

NEW YORK/GENÈVE, 8 juin 2016 — L’ONUSIDA et le Plan présidentiel américain d’aide d’urgence à la lutte contre le sida (PEPFAR) ont annoncé aujourd’hui la baisse de 60 % du nombre de nouvelles infections à VIH chez les enfants depuis 2009 dans les 21 pays d’Afrique subsaharienne qui sont le plus touchés par l’épidémie.

Les nouvelles infections à VIH chez les enfants dans ces 21 pays sont passées de 270 000 [230 000 – 330 000] en 2009 à 110 000 [78 000 – 150 000] en 2015. Des progrès tout aussi impressionnants ont été réalisés pour combler les lacunes de traitement chez les enfants. En 2005, moins d’un enfant sur dix avait accès au traitement antirétroviral ; cet écart est aujourd’hui passé à un sur deux. Au cours des seules cinq dernières années, l’accès au traitement pour les enfants a été multiplié par deux. En conséquence, les décès liés au sida chez les enfants ont été réduits de 44 %.

« Ces résultats extraordinaires montrent que le monde est en voie d’accélération pour éliminer les nouvelles infections à VIH chez les enfants et veiller à ce que leurs mères restent en vie et en bonne santé », a déclaré Michel Sidibé, Directeur exécutif de l’ONUSIDA. « C’est magnifique de penser que nous pourrions bientôt avoir une nouvelle génération sans VIH ».

Ces résultats ont fait l’objet d’un nouveau rapport intitulé On the Fast-Track to an AIDS-free generation (Accélérer vers une génération sans sida), présenté lors d’un événement organisé par l’ONUSIDA et le PEPFAR le jour de l’ouverture de la Réunion de haut niveau de l’Assemblée générale des Nations Unies sur la fin du sida, qui se tient à New York, aux États-Unis, du 8 au 10 juin.

« Cela montre ce qui est possible grâce au pouvoir combiné de la science, des communautés et d’une action ciblée », a expliqué Deborah Birx, Coordonnatrice pour les États-Unis de la lutte mondiale contre le sida et Représentante spéciale pour la diplomatie en matière de santé mondiale. « Le PEPFAR s’appuie sur ce succès, en travaillant plus dur et plus intelligemment pour prévenir les infections à VIH et en finir avec le sida chez les enfants, les adolescents et les jeunes femmes par l’intermédiaire de notre partenariat DREAMS, pour l’accélération de l’initiative de traitement du VIH/sida chez les enfants et d’autres efforts ».

À cette occasion, l’ONUSIDA a également publié des données mondiales concernant les enfants qui montrent que les nouvelles infections à VIH chez les enfants ont globalement baissé de 50 % depuis 2010, passant de 290 000 en 2010 à 150 000 en 2015. Ces données indiquent par ailleurs que 49 % des enfants vivant avec le VIH dans le monde ont désormais accès à un traitement qui leur sauve la vie. À la veille de cet événement, l’ONUSIDA et ses partenaires ont annoncé que l’Arménie, le Belarus et la Thaïlande avaient rejoint Cuba dans le groupe des pays bénéficiaires de certificats officiels de validation de l’Organisation mondiale de la Santé pour l’élimination des nouvelles infections à VIH chez les enfants. La Thaïlande est le premier pays présentant une épidémie de VIH importante (450 000 personnes vivant avec le VIH en 2014) à recevoir une telle validation.

C’est en 2011, lors de la Réunion de haut niveau sur le VIH et le sida, que l’ONUSIDA et le PEPFAR se sont associés à des partenaires pour lancer le Plan mondial pour éliminer les nouvelles infections à VIH chez les enfants à l’horizon 2015 et maintenir leurs mères en vie (le Plan mondial). L’objectif numéro un du Plan mondial était d’accroître les efforts de prévention des nouvelles infections à VIH dans tous les pays, mais plus particulièrement dans les 22 pays qui, en 2009, représentaient 90 % des femmes enceintes vivant avec le VIH.

Le nouveau rapport publié aujourd’hui montre les progrès accomplis depuis le lancement du Plan mondial. Il indique que sept pays ont réduit les nouvelles infections à VIH chez les enfants de plus de 70 % depuis 2009 (année de référence du Plan mondial), à savoir : l’Ouganda de 86 % ; l’Afrique du Sud et le Burundi de 84 % ; le Swaziland de 80 % ; la Namibie de 79 % ; le Mozambique de 75 % et le Malawi de 71 %. En revanche, au Nigéria, la baisse a été bien moindre, à seulement 21 %. En Inde, seul pays du Plan mondial situé hors de l’Afrique subsaharienne, les nouvelles infections à VIH chez les enfants ont chuté de 44 % et la couverture des services aux femmes enceintes est passée de moins de 4 % en 2010 à 31 % en 2015. 

Le nouveau rapport montre que la couverture de traitement ou de prophylaxie (exception faite de la névirapine monodose moins efficace) pour les femmes enceintes vivant avec le VIH dans les pays les plus touchés par l’épidémie s’est accrue de manière spectaculaire depuis 2009. En 2015, plus de 80 % des femmes enceintes vivant avec le VIH dans les 21 pays d’Afrique subsaharienne ont eu accès aux médicaments permettant de prévenir la transmission du virus à leur enfant, contre seulement 36 % en 2009 (exception faite de la névirapine monodose moins efficace).

L’Organisation mondiale de la Santé recommande que toutes les femmes enceintes vivant avec le VIH se voient proposer un traitement contre le VIH à vie, avec une extension au-delà de l’Option B+ afin d’inclure toutes les femmes diagnostiquées séropositives au VIH, qu’elles soient enceintes ou non. En 2015, tous les pays du Plan mondial, à l’exception du Nigéria, ont proposé systématiquement un traitement anti-VIH à vie à toutes les femmes enceintes vivant avec le VIH. L’élargissement massif de l’accès au traitement a permis de réduire le nombre de décès dus au sida chez les femmes en âge de procréer, qui a baissé de 43 % entre 2009 et 2015.  

Un parcours incroyable

Six pays (Botswana, Mozambique, Namibie, Afrique du Sud, Swaziland et Ouganda) ont atteint l’objectif du Plan mondial d’assurer à au moins 90 % des femmes enceintes vivant avec le VIH un accès aux médicaments antirétroviraux qui leur sauvent la vie. Six autres pays ont fourni des médicaments antirétroviraux à plus de 80 % des femmes enceintes vivant avec le VIH : Burundi, Cameroun, Malawi, Tanzanie, Zambie et Zimbabwe.

Des réussites majeures ont également été constatées dans l’élargissement de l’accès au traitement pour les enfants vivant avec le VIH dans les 21 pays : l’accès a plus que triplé depuis 2009, passant de 15 % en 2009 à 51 % en 2015. Toutefois, cela ne représente toujours que la moitié des enfants ayant besoin d’un traitement. Des efforts importants sont nécessaires pour veiller à ce que tous les enfants nés de mères séropositives au VIH bénéficient d’un dépistage du VIH au cours des deux premiers mois de leur vie. Sans accès immédiat au traitement, environ 30 % des enfants vivant avec le VIH mourront avant leur premier anniversaire et plus de 50 % avant leur cinquième anniversaire.

Le Plan mondial aspirait également à réduire les nouvelles infections à VIH chez les femmes en âge de procréer de 50 %. La baisse réelle a été de seulement 5 %, bien en dessous de l’objectif fixé. Cela signifie que les femmes, y compris les jeunes femmes, restent des laissées-pour-compte de la riposte et que les services de prévention du VIH ne les atteignent pas. Entre 2009 et 2015, environ 4,5 millions [3,8 millions – 5,4 millions] de femmes ont été nouvellement infectées par le VIH dans les 21 pays prioritaires d’Afrique subsaharienne et les maladies liées au sida demeurent la cause principale de décès chez les adolescents sur le continent.

À l’occasion de la présentation du rapport, l’ONUSIDA, le PEPFAR et leurs partenaires ont également lancé un super cadre d’accélération pour en finir avec le sida chez les enfants, les adolescents et les jeunes femmes : Start Free, Stay Free, AIDS-Free. Cette initiative va s’appuyer sur les progrès déjà accomplis dans le cadre de la stratégie Accélérer pour mettre fin à l’épidémie de sida et fixe des objectifs ambitieux pour éliminer les nouvelles infections chez les enfants, trouver et assurer l’accès au traitement pour tous les enfants vivant avec le VIH et prévenir les nouvelles infections à VIH chez les adolescents et les jeunes femmes. Ensemble, ces actions mettront le monde sur la bonne voie pour en finir avec le sida chez les enfants.

 

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UNAIDS
Sophie Barton-Knott
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PEPFAR
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tel. +1 202 445 3269
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L’OMS valide l’élimination de la transmission mère-enfant du VIH et de la syphilis en Arménie, au Bélarus et en République de Moldova

Copenhague, Genève et Istanbul, 7 juin 2016

Les organismes des Nations Unies félicitent le Bélarus pour avoir éliminé la transmission mère-enfant du VIH et de la syphilis, et l'Arménie et la République de Moldova pour avoir éliminé la transmission mère-enfant du VIH et de la syphilis, respectivement. Au cours d'une cérémonie qui s'est déroulée à New York, des certificats validant l'élimination ont été présentés aux ministres de la Santé de ces trois pays européens, qui assistaient à la réunion de haut niveau sur la fin du sida de l'Assemblée générale des Nations Unies.

« Veiller à ce que les enfants naissent en bonne santé, c'est leur donner le meilleur départ possible dans la vie. Il est extrêmement encourageant de voir que des pays réussissent à éliminer la transmission mère-enfant de ces deux maladies », déclare le docteur Margaret Chan, directeur général de l'OMS. « Il s'agit d'une éclatante réussite, signalant clairement aux autres pays qu'une élimination est possible et que le monde verra bientôt l'avènement d'une génération libérée du sida. » Mettre fin à l'épidémie de sida pour 2030 est une cible clé de l'objectif de développement durable relatif à la santé et au bien-être.

« Chaque enfant qui, grâce aux médicaments antirétroviraux, grandit à l'abri du VIH témoigne de la progression de la planète sur la voie de l'élimination de la transmission mère-enfant du VIH », se félicite Michel Sidibé, directeur exécutif de l'ONUSIDA. « Rassemblés à New York pour la réunion de haut niveau sur la fin du sida, afin de planifier la prochaine phase – cruciale – de la riposte au VIH, nous brandirons les succès enregistrés par ces pays pour souligner les accomplissements extraordinaires qui sont à notre portée grâce à l'élargissement rapide de l'accès à une thérapie salvatrice. »

Des succès en Arménie, au Bélarus et en République de Moldova

Depuis 2010, avec le Programme commun des Nations Unies sur le VIH/sida (ONUSIDA), le Fonds des Nations Unies pour l'enfance (UNICEF) et le Fonds des Nations Unies pour la population (UNFPA), l'Organisation mondiale de la santé (OMS) œuvre à l'élimination de la transmission mère-enfant du VIH et de la syphilis en Arménie, au Bélarus et en République de Moldova.

« C'est une réussite pour ces pays et une fête pour les enfants et leur famille. Nous pensons que ces succès pousseront beaucoup d'autres pays d'Europe à tenter d'obtenir la validation de l'élimination de la transmission mère-enfant du VIH et de la syphilis », ajoute le docteur Zsuzsanna Jakab, directrice régionale de l'OMS pour l'Europe. « C'est seulement en assurant un accès véritablement universel à la prévention, au traitement et aux soins contre le VIH et la syphilis, tout en respectant les droits de chacun, que les épidémies de VIH et de syphilis seront éliminées. »

« Après 20 ans d'efforts intensifs dans la Région, nous avons désormais la preuve validée qu'il est possible de concrétiser le droit de tout nouveau-né à échapper à la contamination par le VIH. Tandis que nous progressons, il est important que les enfants aient un accès équitable aux services qui peuvent les aider à s'épanouir et à grandir dans un environnement familial favorable où leur mère, en vie, veille à leur bien-être », explique Marie-Pierre Poirier, directrice régionale de l'UNICEF pour l'Europe et l'Asie centrale.

En fonction des résultats obtenus au niveau national, les pays peuvent choisir de faire valider l'élimination de la transmission mère-enfant du VIH, de la syphilis ou de ces deux maladies. L'Arménie, le Bélarus et la République de Moldova ont travaillé pour assurer un accès universel précoce à des services gratuits de soins prénatals, un dépistage du VIH et de la syphilis pour les femmes enceintes et leurs partenaires, un traitement pour les femmes séropositives, un diagnostic précoce et des préparations gratuites pour les nourrissons, et une participation des communautés locales. Ces services sont dispensés dans le cadre d'un système de santé équitable, accessible et universel, dans lequel les programmes pour la santé de la mère et de l'enfant sont intégrés aux programmes contre les infections à VIH et les infections sexuellement transmissibles.

Selon le docteur Babatunde Osotimehin, directeur exécutif de l'UNFPA, « les succès remarquables obtenus par ces pays concernant l'élimination de la transmission du VIH et de la syphilis aux nouveau-nés soulignent l'importance de services performants pour la santé maternelle. Ce n'est qu'en proposant aux femmes enceintes des soins intégrés contre le VIH et la syphilis dans le cadre d'un ensemble complet de services de santé sexuelle et reproductive fondés sur des droits, y compris une planification familiale, que nous pourrons véritablement maintenir sain et sauf le couple mère-enfant. » Le processus de validation pour les trois pays a été géré par l'OMS, en collaboration avec l'ONUSIDA, l'UNICEF et l'UNFPA.

Progrès réalisés par l'Europe pour limiter la transmission du VIH et de la syphilis de la mère à l'enfant

La réduction du nombre de nouveaux cas d'infections par le VIH ou par une syphilis congénitale chez les enfants est l'un des succès enregistrés ces dernières années par l'Europe dans sa réaction contre les infections à VIH et les infections sexuellement transmissibles. En 2014, la transmission mère-enfant représentait un tout petit peu plus de 1 % des nouveaux cas d'infections à VIH signalés dans la Région européenne de l'OMS.

En garantissant aux femmes enceintes vivant avec le VIH et à leurs enfants un accès à la thérapie antirétrovirale, on ramène à 1 % le risque de transmission mère-enfant du VIH, qui peut atteindre jusqu'à 45 %. En Europe, jusqu'à 95 % des femmes enceintes infectées par le VIH bénéficient d'une thérapie antirétrovirale – soit le pourcentage le plus élevé au monde ; plus de 70 % des nourrissons nés de femmes séropositives subissent un dépistage dans les deux mois suivant leur naissance.

Le dépistage et le traitement durant la grossesse sont essentiels pour prévenir la transmission mère-enfant de la syphilis, qui peut provoquer jusqu'à 80 % des cas de fausse couche, de mortinaissance ou de décès du nouveau-né. Plus de 60 % des pays européens proposent un dépistage de la syphilis aux femmes enceintes, et tous les pays de la Région proposent un traitement gratuit aux femmes enceintes infectées par cette maladie.

Le soutien de l'OMS aux pays européens

L'OMS aide les pays d'Europe à éliminer la transmission mère-enfant en prodiguant des conseils sur l'usage de médicaments antirétroviraux et sur les critères et processus de validation de l'élimination de la transmission mère-enfant du VIH et de la syphilis.

En 2015, les progrès réalisés ont été examinés au cours de deux consultations régionales. On y a évoqué les problèmes persistants et recommandé des mesures visant à accélérer les efforts consentis pour éliminer la transmission mère-enfant du VIH et de la syphilis, ainsi que pour valider leur élimination.

Grâce à un nouveau plan d'action sur la riposte au VIH, l'OMS continuera à soutenir les pays de la Région européenne de l'OMS dans leurs efforts d'élimination de la transmission mère-enfant du VIH et de la syphilis pour 2030.

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L’ONUSIDA nomme Kenneth Cole, Président de l’amfAR et styliste de mode, Ambassadeur itinérant international

GENÈVE/NEW YORK 7 juin 2016 — L’ONUSIDA a nommé Kenneth Cole, Président de l’amfAR et célèbre styliste de mode, Ambassadeur itinérant international de l’ONUSIDA. Cette annonce a été faite lors d’une cérémonie spéciale organisée à la veille de la Réunion de haut niveau de l’Assemblée générale des Nations Unies sur la fin du sida qui aura lieu à New York du 8 au 10 juin.

« Nous entrons dans une phase cruciale de la riposte au VIH et je sais que Kenneth peut apporter une contribution significative et puissante à notre vision partagée de la fin de l’épidémie de sida d’ici 2030 », a déclaré Michel Sidibé, Directeur exécutif de l’ONUSIDA. « Son engagement, sa compassion et sa détermination vont amplifier nos efforts pour l’inclusion de tous dans la progression vers une génération sans sida ».

Dans ses nouvelles fonctions d’ambassadeur pour l’ONUSIDA, M. Cole aura pour mission de rassembler la communauté mondiale en poursuivant son rôle de longue date en tant défenseur d’une riposte inclusive à l’épidémie de sida. Il contribuera à la communication de références et d’objectifs clairs dans la riposte au sida, notamment la mission de l’amfAR de trouver un remède au VIH d’ici 2020, dans le but de concrétiser la vision de l’ONUSIDA de mettre fin au sida comme menace de santé publique d’ici 2030.  

« Je suis certain que si l’individu est placé au cœur de la riposte au sida, nous pouvons réaliser l’un des accomplissements humanitaires les plus marquants de ce siècle, la fin de l’épidémie de sida », a déclaré M. Cole, « et je suis honoré de cette nomination en tant qu’Ambassadeur itinérant international de l’ONUSIDA. J’espère contribuer à l’intensification des efforts pour mettre fin à l’épidémie pour tous, partout ».

M. Cole est une personnalité de premier plan dans la riposte mondiale au sida depuis plus de trente ans et reste un défenseur passionné des personnes vivant avec le VIH. En plus d’assurer la gestion de son entreprise, M. Cole est depuis 2005 Président de l’amfAR, la fondation américaine pour la recherche sur le sida. Il a joué un rôle déterminant dans le lancement par l’amfAR de la campagne Countdown to a Cure, qui soutient l’Institut pour la recherche sur le VIH récemment ouvert par l’amfAR et basé à l’Université de Californie à San Francisco (UCSF). La mission de cet institut est d’accélérer les progrès vers le développement d’un remède contre le VIH.   

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L'ONUSIDA annonce 2 millions de personnes vivant avec le VIH de plus sous traitement en 2015, soit un total de 17 millions

Un nouveau rapport de l'ONUSIDA montre que le nombre de personnes ayant accès aux médicaments antirétroviraux a plus que doublé depuis 2010

GENÈVE / NAIROBI, 31 mai 2016—Fin 2015, on estimait à 17 millions le nombre de personnes ayant accès aux médicaments antirétroviraux vitaux, soit 2 millions de plus sur une période de 12 mois. Cette annonce, qui figure dans un nouveau rapport de l'ONUSIDA intitulé Global AIDS update 2016 (Actualité du sida dans le monde en 2016), est faite alors que les dirigeants mondiaux s'apprêtent à se retrouver pour la Réunion de haut niveau de l'Assemblée générale des Nations Unies sur la fin du sida qui aura lieu à New York, aux États-Unis, du 8 au 10 juin 2016.

L'extraordinaire progression du traitement antirétroviral depuis 2010 dans un grand nombre de pays parmi les plus touchés dans le monde a permis de réduire le nombre de décès dus au sida de 1,5 million en 2010 [1,3 million – 1,7 million] à 1,1 million [940 000 – 1,3 million] en 2015. Alors que davantage de pays adoptent les nouvelles directives de l'Organisation mondiale de la Santé qui incitent à traiter immédiatement toute personne diagnostiquée séropositive au VIH, les bénéfices en termes de santé publique se concrétisent pour les individus et pour la société dans son ensemble.

« Le potentiel du traitement antirétroviral se réalise pleinement », explique Michel Sidibé, Directeur exécutif de l'ONUSIDA. « J'invite instamment tous les pays à se saisir de cette opportunité sans précédent et à mettre les programmes de prévention et de traitement contre le VIH sur la voie de l'accélération pour en finir avec l'épidémie de sida d'ici 2030 ».

La couverture mondiale du traitement antirétroviral atteignait 46 % [43 – 50 %] fin 2015. Les gains ont été les plus importants dans la région la plus touchée du monde, à savoir l'Afrique australe et orientale, où la couverture est passée de 24 % [22 – 25 %] en 2010 à 54 % [50 – 58 %] en 2015, atteignant un total de 10,3 millions de personnes. En Afrique du Sud, 3,4 millions de personnes ont accès au traitement, devant le Kenya avec près de 900 000. Le Botswana, l'Érythrée, le Kenya, le Malawi, le Mozambique, le Rwanda, l'Afrique du Sud, le Swaziland, l'Ouganda, la Tanzanie, la Zambie et le Zimbabwe ont tous augmenté la couverture de traitement de plus de 25 % entre 2010 et 2015.

Le rapport a été présenté à Nairobi, au Kenya, l'un des pays qui enregistre la progression la plus remarquable dans l'expansion de l'accès aux médicaments antirétroviraux et la réduction du nombre de nouvelles infections à VIH.

« En partenariat avec l'ONUSIDA et d'autres partenaires de développement, le gouvernement kenyan s'est engagé dans la stratégie d'accélération pour mettre fin au sida comme menace de santé publique d'ici 2030 », explique Cleopa Mailu, Secrétaire de cabinet chargée de la Santé au Kenya. « Si nous voulons réussir, nous devons catalyser les investissements entre les différents secteurs, en ciblant des programmes rentables et socialement inclusifs ».      

La stratégie d'accélération de l'ONUSIDA concernant le traitement fonctionne effectivement dans les pays qui l'adoptent. Le mouvement doit se poursuivre pour atteindre d'ici 2020 l'objectif de traitement 90-90-90, à savoir 90 % des personnes vivant avec le VIH qui connaissent leur état sérologique vis-à-vis du VIH, 90 % de ces personnes sous traitement antirétroviral et 90 % des personnes sous traitement avec une charge virale indétectable. Atteindre l'objectif de traitement pour 2020 mettra le monde sur la bonne voie pour en finir avec l'épidémie de sida d'ici 2030 dans le cadre des Objectifs de développement durable.

Relancer la prévention du VIH

Prévenir les nouvelles infections à VIH en luttant contre la stigmatisation et la discrimination et en veillant à ce que 90 % des personnes aient accès à des services de prévention combinés contre le VIH sera également crucial pour mettre fin à l'épidémie de sida.

Le rapport de l'ONUSIDA montre que les baisses du nombre de nouvelles infections à VIH chez les adultes ont ralenti de manière alarmante ces dernières années, avec un nombre annuel estimé de nouvelles infections chez les adultes quasi stagnant à environ 1,9 million [1,7 million – 2,2 millions]. Ce chiffre mondial recouvre des disparités régionales très marquées qui doivent être abordées pour parvenir aux baisses requises en vue de mettre fin à l'épidémie de sida d'ici 2030.

La plus forte diminution des nouvelles infections chez les adultes s'est produite en Afrique orientale et australe. En 2015, on a dénombré environ 40 000 infections à VIH de moins qu'en 2010 chez les adultes dans la région, soit une baisse de 4 %. Des baisses plus progressives ont été enregistrées dans la région Asie-Pacifique, ainsi qu'en Afrique centrale et occidentale. Les taux de nouvelles infections à VIH chez les adultes sont relativement stables en Amérique latine et aux Caraïbes, en Europe occidentale et centrale, en Amérique du Nord, au Moyen-Orient et en Afrique du Nord. En revanche, le nombre annuel de nouvelles infections à VIH a augmenté de 57 % en Europe de l'Est et en Asie centrale.   

Des personnes laissées pour compte

Dans son rapport, l'ONUSIDA encourage les pays à poursuivre l'intensification des actions de prévention du VIH tout en continuant de déployer la couverture de traitement, car de nombreuses personnes ne sont toujours pas prises en charge. Les jeunes et les adolescents, en particulier les jeunes femmes et les filles, sont laissés de côté dans la riposte au sida. Les adolescentes et les jeunes femmes âgées de 15 à 24 ans sont particulièrement exposées au risque d'infection à VIH dans le monde : en 2015, elles ont représenté 20 % de toutes les nouvelles infections à VIH chez les adultes dans le monde, alors qu'elles ne représentent que 11 % de la population adulte. En Afrique subsaharienne, les adolescentes et les jeunes femmes représentent 25 % des nouvelles infections à VIH chez les adultes. Des normes de genre négatives et les inégalités, les obstacles à l'éducation et aux services de santé sexuelle et reproductive, la pauvreté, l'insécurité alimentaire et la violence sont les principaux moteurs de cette vulnérabilité accrue.

Le rapport indique également que plus de 90 % des nouvelles infections à VIH en Asie centrale, en Europe, en Amérique du Nord, au Moyen-Orient et en Afrique du Nord en 2014 ont concerné des personnes issues des populations clés et leurs partenaires sexuels, notamment les hommes gays et les autres hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes, les professionnel(le)s du sexe et les consommateurs de drogues injectables. En Afrique subsaharienne, les populations clés représentent plus de 20 % des nouvelles infections à VIH. Ces groupes de personnes restent encore à l'écart des services de prévention et de traitement du VIH alors qu'ils présentent les plus forts taux de prévalence du VIH.

Le rapport appelle les pays à travailler en collaboration étroite avec les partenaires, en particulier la société civile, les communautés et les personnes vivant avec le VIH, afin qu'ils sachent où se concentrent leurs épidémies et proposent les bons services aux bons endroits. 

« Il nous faut une riposte à l'épidémie de sida qui soit centrée sur les individus et élimine tous les obstacles auxquels les personnes se heurtent dans leur accès aux services de prévention et de traitement du VIH », déclare M. Sidibé. « Ces services doivent être entièrement financés et adaptés aux besoins des personnes pour que nous puissions mettre fin à l'épidémie de sida pour tout le monde ».  

Le rapport souligne que la science, les données probantes et les politiques ont ouvert une opportunité unique d'en finir avec l'épidémie de sida d'ici 2030 dans le cadre des Objectifs de développement durable. La communauté mondiale doit s'unir autour de cet objectif commun pour réaliser pleinement le potentiel de cette opportunité, sous peine de risquer une prolongation indéfinie de l'épidémie.

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69e Assemblée mondiale de la Santé : les orateurs d'un événement parallèle de haut niveau appellent à accélérer la riposte pour mettre fin à l'épidémie de sida chez les femmes et les adolescentes

Selon Lorena Castillo de Varela, Première dame du Panama, il est capital d'accélérer la riposte et d'autonomiser les femmes et les filles pour mettre fin à l'épidémie de sida

GENÈVE, le 23 mai 2016 — Lors d'un événement de haut niveau qui s'est tenu en marge de la 69e session de l'Assemblée mondiale de la Santé en cours à Genève (Suisse), des délégués ont exhorté les pays à mettre fin aux inégalités entre les sexes dans la riposte au VIH, en veillant à ce que les femmes et les adolescentes bénéficient de l'initiative d'accélération pour mettre fin à l'épidémie de sida. Cet événement était organisé par Mme Lorena Castillo de Varela, Première dame du Panama et Ambassadrice spéciale de l'ONUSIDA en Amérique latine. Mme Castillo de Varela a souligné qu'il était important que les femmes jouent un rôle moteur pour veiller à ce que les programmes et les politiques soient élaborés en fonction de leurs besoins.

« Un accès limité aux soins de santé et à l'éducation, couplé à des systèmes et à des politiques qui ne tiennent pas compte des besoins des jeunes, sont des obstacles qui empêchent les adolescentes et les jeunes femmes de se protéger du VIH, en particulier lors du passage à l'âge adulte », a déclaré Mme Castillo de Varela. « Faire reculer les infections à VIH et la mortalité liée au sida suppose de faire progresser l'égalité des sexes ainsi que la responsabilisation et l'autonomie des femmes, de sorte que les filles et les jeunes femmes puissent prendre des décisions concernant leur santé en toute indépendance et vivre à l'abri de toute forme de violence. »

L'événement parallèle de haut niveau était axé sur trois thèmes, à savoir l'élimination des nouvelles infections à VIH chez les enfants, la prévention du VIH chez les adolescentes et les jeunes femmes et l'accès au traitement du VIH pour tous.

L'engagement et l'autonomisation des femmes en tant que dirigeantes, décideuses, maîtres d'œuvre et soutiens de leurs pairs, combinés à un accès accru à des services de prévention et de traitement du VIH efficaces, ont contribué de façon essentielle au succès des efforts mondiaux en vue d'éliminer les nouvelles infections à VIH chez les enfants, qui ont diminué de plus de moitié en rythme annuel, passant de 520 000 en 2000 à 220 000 en 2014. Cette approche complète et inclusive doit maintenant être élargie à l'ensemble des personnes vivant avec le VIH, y compris aux jeunes femmes et aux filles.

« Nous avons besoin d'une approche et d'interventions holistiques et combinées qui soutiennent les adolescentes et les femmes », a indiqué Angelina Namiba, militante de la lutte contre le VIH du Salamander Trust. « Il est crucial que les femmes vivant avec le VIH participent concrètement à chaque étape de ces interventions, de leur conception jusqu'à leur mise en œuvre. »

À l'échelle du globe, le sida reste la première cause de mortalité des femmes en âge de procréer. En 2014, on avait enregistré quelque 220 000 nouvelles infections à VIH chez les adolescents de 15 à 19 ans, dont 62 % étaient des filles. En 2014, le sida était la principale cause de décès des adolescents en Afrique subsaharienne.

La violence sexiste, l'inégalité entre les sexes, des normes sexistes néfastes, la stigmatisation et la discrimination empêchent souvent les femmes et les filles de connaître leur statut VIH et d'accéder à des services de prévention et de traitement du VIH adaptés. Alors que 670 000 adolescentes de 15 à 19 ans vivent avec le VIH, selon les estimations, une sur cinq seulement sait qu'elle est séropositive.

L'approche d'accélération de l'ONUSIDA vise à faire en sorte que d'ici 2020, 90 % au moins des adolescents et des jeunes (et des membres d'autres groupes exposés au risque d'infection à VIH) aient accès à des services de prévention combinée du VIH et à des services relatifs à la santé et aux droits sexuels et reproductifs, et qu'ils possèdent des compétences, des connaissances et des capacités suffisantes pour se protéger du VIH.

Outre l'intensification de la prévention du VIH, le déploiement de l'accès au traitement du VIH est primordial. La stratégie mondiale du secteur de la santé sur le VIH 2016–2021 de l'Organisation mondiale de la Santé actuellement débattue dans le cadre de l'Assemblée mondiale de la Santé qui se tient cette semaine confirme la cible de traitement 90–90–90 de l'ONUSIDA. Il s'agira de faire le nécessaire pour que 90 % des personnes vivant avec le VIH connaissent leur statut sérologique vis-à-vis du VIH, 90 % des personnes diagnostiquées séropositives au VIH aient accès à un traitement antirétroviral et 90 % des personnes sous traitement présentent une charge virale indétectable. Pour atteindre cette cible, il faudra mettre en œuvre des modèles de fourniture de services innovants garantissant que les adolescents et les jeunes sont diagnostiqués précocement et orientés rapidement vers des services de traitement, qu'ils bénéficient d'une aide à l'observance du traitement et d'une prise en charge pour rester en bonne santé. Ces services doivent être accessibles, financièrement abordables et adaptés aux besoins des femmes et des filles. Parmi les autres cibles de l'approche d'accélération figurent la réduction des nouvelles infections à VIH, pour ramener leur nombre à moins de 500 000 par an d'ici 2020, et l'élimination de la discrimination.

La Suisse et la Zambie faisaient partie des parrains de l'événement à Genève mais sont aussi les co-animateurs de la Réunion de haut niveau sur la fin du sida organisée dans le cadre de l'Assemblée générale des Nations Unies et, en tant que tels, veilleront à ce que la synthèse des conclusions de cet événement parallèle à l'Assemblée mondiale de la Santé alimente les discussions de la Réunion de haut niveau qui se tiendra à New York (États-Unis d'Amérique) du 8 au 10 juin 2016.

Quotes

« Un accès limité aux soins de santé et à l'éducation, couplé à des systèmes et à des politiques qui ne tiennent pas compte des besoins des jeunes, sont des obstacles qui empêchent les adolescentes et les jeunes femmes de se protéger du VIH, en particulier lors du passage à l'âge adulte. Faire reculer les infections à VIH et la mortalité liée au sida suppose de faire progresser l'égalité des sexes ainsi que la responsabilisation et l'autonomie des femmes, de sorte que les filles et les jeunes femmes puissent prendre des décisions concernant leur santé en toute indépendance et vivre à l'abri de toute forme de violence. »

Lorena Castillo de Varela, Première dame du Panama

« Nous avons besoin d'une approche et d'interventions holistiques et combinées qui soutiennent les femmes au-delà de la grossesse. Il est crucial que les femmes vivant avec le VIH participent concrètement à chaque étape de ces interventions, de leur conception jusqu'à leur mise en œuvre. »

Angelina Namiba, Salamander Trust

« De nombreuses femmes brésiliennes fréquentent les services de santé pour bénéficier de soins mais aussi pour faire soigner leurs enfants ou d'autres membres de leur famille. Il y a à cet égard une corrélation entre le fait de s'occuper de soi et celui de s'occuper des autres, les femmes exerçant un rôle de soignant non professionnel pour leur famille et leur communauté. »

Ricardo Barros, Ministre de la Santé, Brésil

« Tant que les hommes ne s'engagent pas, tant qu'ils refusent de participer au processus aux côtés des femmes, nous n'atteindrons pas nos objectifs d'élimination des nouvelles infections à VIH. Nous sommes déterminés à en finir avec le VIH/sida et c'est pourquoi, lors de notre dernière réunion annuelle consacrée au sida, le Président lui-même a décidé d'augmenter de façon très substantielle les financements en faveur de la riposte au VIH. »

Raymonde Goudou Coffie, Ministre de la Santé, Côte d'Ivoire

« Nous ne devons pas subir une réalité mais façonner notre avenir. »

Margarita Guevara, Ministre de la Santé, Équateur

« Nous avons réduit le nombre de cas de VIH et la mortalité, élargi la couverture du traitement antirétroviral gratuit et fait reculer la transmission du VIH de la mère à l'enfant, dans le cadre d'une stratégie combinant ressources publiques et ripostes communautaires. »

Elvia Violeta Menjívar, Ministre de la Santé, El Salvador

« Depuis le début, le Panama assure une supervision épidémiologique du VIH. Sous l'impulsion de la Première dame, il a donné un nouvel élan à sa lutte contre le virus. »

Francisco Javier Terrientes, Ministre de la Santé, Panama

« Nous devons introduire des changements pour garantir un accès à toutes les formes de prévention, de diagnostic, de prise en charge et de traitement pour tous, en particulier pour les jeunes femmes et les populations les plus vulnérables. »

Adalberto Campos Fernandes, Ministre de la Santé, Portugal

« Avant la mise en œuvre du programme de prévention de la transmission de la mère à l'enfant, 70 000 nourrissons étaient contaminés. On en compte aujourd'hui moins de 7 000. Malgré ce recul, le travail n'est pas terminé ; nous devons nous rapprocher le plus possible de l'objectif « zéro infection » et nous ne ménageons pas nos efforts en ce sens. »

Aaron Motsoaledi, Ministre de la Santé, Afrique du Sud

« Nous formulons l'espoir que 2016 marque une évolution historique de la riposte au sida : cette année doit être un tournant majeur qui débouchera sur la fin de l'épidémie. »

Pascal Strupler, Directeur de l'Office fédéral de la santé publique, Suisse

« Je suis certaine que vous conviendrez tous avec moi que l'adolescence est une période délicate de la vie d'une fille. Les transformations physiques, émotionnelles et sociales considérables que connaissent alors les filles façonnent leur avenir. Mais l'adolescence est aussi un moment idéal pour faire fructifier les efforts en matière de développement et de diplomatie, rompre les cycles de la pauvreté et de la violence, permettre aux filles de poursuivre leur scolarité, investir dans leur avenir. J'ai la conviction que nous pouvons faire en sorte que les femmes et les filles bénéficient de l'initiative d'accélération pour mettre fin à l'épidémie de sida dans un avenir très proche. »

Ambassadrice Pamela Hamamoto, États-Unis d'Amérique

« il est injuste que les femmes et les filles ne puissent accéder à l'information et aux services qui pourraient les protéger du VIH et leur donner accès à un traitement. Si nous voulons mettre fin à l'épidémie de sida à l'horizon 2030 dans le cadre des Objectifs de développement durable, la communauté internationale doit adopter une approche axée sur l'humain qui consacre le droit des femmes et des filles à prendre des décisions avisées concernant leur santé et leur bien-être, y compris leur santé et leurs droits sexuels. »

Michel Sidibé, Directeur exécutif, ONUSIDA

« Cet événement parallèle est extrêmement important. Il s'agit de mettre fin à l'épidémie de sida et d'œuvrer en faveur d'un groupe essentiel, celui des adolescents. Si nous négligeons cette tranche d'âge, nous ne parviendrons pas à mettre fin à l'épidémie de sida à l'horizon 2030. Je vous félicite pour le travail que vous accomplissez dans ce domaine et en faveur de l'élimination de la transmission du VIH de la mère à l'enfant. Cela contribuera de manière décisive à la fin du sida. »

Margaret Chan, Directrice générale, Organisation mondiale de la Santé

« Le VIH et la tuberculose sont des maladies quelque peu uniques. Ce ne sont pas seulement des maladies infectieuses mais aussi des maladies qui frappent la société. Nous devons en avoir conscience. Nous devons exploiter les données mais aussi faire appel au bon sens. Les interventions médicales ne suffisent pas. Elles n'auront pas d'effet sur les aspects fondamentaux de l'inégalité. Les données nous enseignent que la santé et l'éducation sont essentielles. Assurer une scolarisation durable des filles est vital. Il ne faut pas considérer les adolescentes et les jeunes femmes comme un problème à régler mais comme un investissement indispensable. »

Mark Dybul, Directeur exécutif, Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme

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Un nouveau rapport montre qu'il est urgent d'agir afin de mettre fin à l'épidémie de SIDA d'ici 2030

Un nouveau rapport du Secrétaire Général des Nations Unies alerte sur la perte de bénéfices majeurs si aucune action n'est mise en œuvre dans les cinq prochaines années et exhorte les pays à réagir en augmentant les investissements et en renforçant leur action

NEW YORK, 6 mai 2016 — Un nouveau rapport publié par le Secrétaire Général des Nations Unies, Ban Ki-Moon, alerte sur la possible prolongation de l'épidémie de SIDA si aucune action n'est mise en œuvre dans les cinq prochaines années. Le rapport, « Accélérer la riposte pour mettre fin à l’épidémie de sida », révèle que l'extraordinaire avancée du progrès réalisée ces 15 dernières années pourrait être perdue et encourage tous les partenaires à concentrer leur énergie et à accroitre les investissements afin de mettre fin à l'épidémie de sida en tant que menace pour la santé publique d'ici 2030.

« Au-delà des résultats obtenus, la lutte contre le sida nous a apporté la motivation et les moyens concrets nécessaires pour mettre fin à l’épidémie d’ici à 2030. » a déclaré M.Ban dans son rapport. « Mais si nous acceptons le statu quo et en restons là, l’épidémie reprendra de plus belle dans plusieurs pays à revenu faible ou intermédiaire. Les investissements considérables que nous avons engagés et le plus grand mouvement que l’humanité ait connu pour défendre le droit à la santé auront été vains. »

L'analyse des progrès réalisés présente les résultats positifs obtenus, particulièrement depuis la Déclaration politique des Nations Unies sur le VIH et le sida de 2011, qui a accéléré la mise en œuvre des actions à mener en réunissant les pays du monde autour d'une série d'objectifs ambitieux pour 2015. « Les progrès réalisés sont particulièrement encourageants », a déclaré M. Ban dans son rapport. « Le fait d'avoir atteint l'objectif d'assurer l'accès au traitement antirétroviral à 15 millions de personnes vivant avec le VIH neuf mois avant la date butoir de décembre 2015 représente une victoire majeure à l'échelle mondiale. » Le rapport souligne qu'un traitement rapide à grande échelle a constitué un élément décisif dans le déclin de 42% des décès liés au SIDA depuis son apogée en 2004 et note que cela a entrainé une hausse significative de l'espérance de vie dans les pays les plus touchés par le VIH ces dernières années.

Le rapport met également en lumière le rôle civique fondamental joué par la société en garantissant de nombreux bénéfices ainsi que le leadership émanant des personnes vivant avec le VIH. Les efforts de la communauté ont constitué un élément clé dans la suppression de nombreuses barrières en apportant une réponse à grande échelle au virus du SIDA, en sensibilisant les populations exposées en collaboration avec les services VIH, en assistant les personnes dans l'accès aux traitements et en renforçant d'autres services de santé essentiels.

Un autre domaine de réussite concerne la réduction des nouvelles infections à VIH chez les enfants. En 2011, l'ONUSIDA et ses partenaires ont lancé le programme Plan mondial pour éliminer les nouvelles infestions à VIH chez les enfants à l'horizon 2015 et maintenir leurs mères en vie lors de l'Assemblée générale des Nations Unies consacrée au SIDA et en seulement cinq ans, entre 2009 et 2014, le nombre de nouvelles infections a été diminué de moitié dans les pays comptant 90% de femmes enceintes vivant avec le VIH. Environ 85 pays sont désormais destinés à éliminer virtuellement de nouvelles infections à VIH chez les enfants.

M. Ban pointe néanmoins dans son rapport l'insuffisance de la mise en œuvre de la Déclaration politique sur le VIH et le sida de 2011, révélant que bien que de nouveaux outils de prévention et de nouvelles approches aient vu le jour, les programmes de prévention du VIH ont été affaiblis ces dernières années en raison d'un manque de leadership, d'une faible responsabilité et de financements déclinants. Il note également que les infections du VIH ont diminué de seulement 8% entre 2010 et 2014.

Le rapport attire l'attention sur les régions où de nouvelles infections à VIH continuent de s'amplifier, notamment en Europe de l'est et en Asie centrale, où elles ont augmenté de 30% entre 2000 et 2014, touchant principalement les personnes qui s'injectent des drogues, le Moyen-Orient, l'Afrique du Nord ainsi que la région Asie Pacifique.

Le rapport note que les normes sexuelles perpétuant l'inégalité continuent de prévaloir au sein de nombreuses sociétés et que les filles et les jeunes femmes demeurent particulièrement affectées par le VIH. Sur les 2,8 millions de jeunes dans la tranche d'age 15-24 ans vivant avec le VIH en Afrique Sub-saharienne, 63% étaient des femmes.

Le rapport indique que, malgré les progrès réalisés en termes d'élargissement de l'accès à la thérapie antirétrovirale, environ 22 millions de personnes n'ont toujours pas accès au traitement. Le rapport impute la faute à un obstacle de taille, la diffusion du traitement contre le VIH à grande échelle à un stade tardif du diagnostic. Il indique qu'aujourd'hui, la moitié des personnes vivant avec le VIH n'ont pas connaissance de leur séropositivité. Ceci souligne l'urgence de la mise en place d'un accès au test du VIH, particulièrement pour les personnes les plus exposées au risque d'infection.

Malgré les défis, le rapport laisse entrevoir un espoir substantiel pour le futur en déclarant que si le monde peut changer le status quo, il est possible de mettre fin à l'épidémie du SIDA en tant que menace pour la santé publique d'ici 2030. Pour ce faire, il est nécessaire de mettre en place une riposte globale, accessible, fondée sur les droits de l'homme et concentrée sur des services à grande échelle pour les personnes et les régions les plus touchées. Le rapport souligne également le besoin d'abroger les lois punitives ainsi que les politiques répressives qui pénalisent les relations sexuelles entre personnes de même sexe, les consommateurs de drogue et les professionnels du sexe, car celles-ci entravent l'accès aux services. 

« Nous devons renforcer les démarches axées sur les droits fondamentaux, notamment celles qui promeuvent l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes », indique M.Ban dans son rapport. « Nous devons garantir l’accès aux services pour les personnes les plus touchées, les plus marginalisées et qui sont les premières victimes de discrimination, notamment les personnes vivant avec le VIH, les jeunes femmes et leurs partenaires sexuels en Afrique subsaharienne,  les enfants et les adolescents du monde entier, les homosexuels et les hommes ayant des relations sexuelles avec les hommes, les travailleurs du sexe et leurs clients, les usagers de drogues injectables, les personnes transgenres, les prisonniers, les personnes handicapées, les migrants et les réfugiés. »  

Le rapport insiste sur les liens entre la riposte apportée contre le VIH et l'atteinte des objectifs de développement durable (ODD), soulignant les fortes connexions entre l'ODD 3 (garantir des vies saines et promouvoir le bien-être pour tous), l'ODD 5 (parvenir à l'égalité des sexes et l'autonomisation des femmes et des filles), l'ODD 10 (diminuer les inégalités en matière d'accès aux services et aux produits), l'ODD 16 (promouvoir des sociétés justes, pacifiques et solidaires) et l'ODD 17 (revitaliser le partenariat pour le développement durable).  

Le rapport note que l'augmentation des ressources ces dernières années est à l'origine du progrès réalisé en terme de riposte face au VIH. On estime qu'en 2014, 19,2 milliards de dollars ont été débloqués dans les pays à revenus faibles et moyens afin de riposter contre le VIH, et que d'ici 2020, les ressources devront atteindre environ 26,2 milliards de dollars afin de mettre fin à l'épidémie de SIDA d'ici 2030.

Le rapport exhorte les pays à adopter la procédure accélérée de l'ONUSIDA afin de mettre fin à l'épidémie de SIDA. Celle-ci nécessitera l'atteinte d'objectifs ambitieux d'ici 2020, avec parmi eux la réduction du nombre de personnes nouvellement atteintes par le VIH et de personnes décédant des suites du SIDA à moins de 500 000 personnes par an, ainsi que la fin de la discrimination liée au VIH. Ces objectifs comprennent l'atteinte de l'objectif de traitement 90–90–90 pour 2020, ce qui nécessite que 90% des personnes vivant avec le VIH connaissent leur statut sérologique, 90% des personnes aient connaissance de leur séropositivité et aient accès au traitement et enfin 90% des personnes reçoivent un traitement afin de supprimer la charge virale.

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