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Lent recul des décès liés au sida chez les ados

04 octobre 2021

Les inégalités actuelles dans le dépistage et le traitement du VIH pour les enfants séropositifs et les évolutions historiques dans la couverture des services de prévention de la transmission verticale du VIH (de la mère à l’enfant) ont une influence sur les tendances annuelles en matière de mortalité liée au sida.

La réduction des décès dus au sida chez les enfants et les ados est la plus forte dans la tranche d'âge de 0 à 9 ans (60 % depuis 2010), ce qui reflète à la fois l’amélioration des efforts pour prévenir les nouvelles infections verticales et les efforts pour diagnostiquer et traiter les enfants dans les mois suivant l’accouchement et pendant l’allaitement.

Cependant, chez les ados (10-19 ans), les progrès sont plus lents, les décès dus au sida ne reculant que de 37 % sur la même période.

Le plus grand défi du traitement pédiatrique est d'identifier rapidement les enfants séropositifs qui ne l’ont pas été à la naissance ou pendant l’allaitement et d’assurer leur prise en charge. La démocratisation du dépistage indicateur, familial et domestique, le tout dans le respect des droits, ainsi que l’autodépistage et l’intégration du dépistage du VIH dans d’autres services de santé des enfants, peuvent aider à combler ce fossé.

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On oublie encore des enfants !

27 septembre 2021

Les nouvelles infections au VIH chez les enfants ont reculé de plus de la moitié (54 %) entre 2010 et 2020, principalement grâce à l’augmentation de la couverture de la thérapie antirétrovirale chez les femmes séropositives enceintes et qui allaitent. Toutefois, cette dynamique a considérablement ralenti, laissant des béances en Afrique occidentale et centrale, où se trouve plus de la moitié des femmes enceintes vivant avec le VIH, qui ne sont pas sous traitement.

Des retards dans le dépistage des nourrissons et des enfants exposés au VIH privent de diagnostic plus de deux cinquièmes des enfants vivant avec le VIH. Le nombre d’enfants sous traitement dans le monde recule depuis 2019, privant près de 800 000 enfants (de 0 à 14 ans) vivant avec le VIH de thérapie antirétrovirale, en 2020. Seulement 40 % des enfants vivant avec le VIH ont une charge virale indétectable contre 67 % des adultes. Près de deux tiers des enfants qui ne sont pas sous traitement ont entre 5 et 14 ans. Il s’agit des enfants qui ne peuvent pas être identifiés grâce au dépistage du VIH pendant les visites de soins postnataux. L’une des priorités pour les cinq prochaines années consiste à élargir le dépistage indicateur, familial et domestique tout en respectant les droits et d’optimiser le traitement pédiatrique afin de diagnostiquer ces enfants, de les amener vers un traitement et de les prendre en charge à vie.

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Les inégalités sont au cœur des progrès inégaux de la riposte au sida

20 septembre 2021

Les progrès dans la lutte contre le VIH sont inégaux. Les avancées réalisées grâce à des approches mettant l’accent sur les personnes dans le cadre des programmes de lutte contre le VIH les plus efficaces sont atténuées par une action insuffisante dans d’autres pays.

Le Zimbabwe est en tête du dépistage et du traitement du VIH : sa taxe sida constitue une quantité significative de financements nationaux, les communautés sont fortement engagées dans la prestation de services, par ailleurs le soutien financier et technique international y est important et cohérent. 82 % des adultes vivant avec le VIH dans le pays ont une charge virale indétectable. Le Mozambique voisin, en revanche, accuse toujours un retard par rapport à la moyenne régionale. Dans ce pays, près de la moitié (44 %) des adultes vivant avec le VIH ont une charge virale détectable. Les conflits, le changement climatique, la pauvreté endémique et la faiblesse des infrastructures de santé font partie des nombreux défis auxquels est confronté ce pays d’Afrique australe.

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Le nombre de nouvelles infections au VIH ne baisse plus

13 septembre 2021

Alors que le déploiement du traitement anti-VIH dans le monde a sauvé des millions de vies, les efforts pour prévenir les nouvelles infections au VIH ont été moins fructueux. Dans le monde, le nombre annuel de nouvelles contaminations chez les adultes n’a guère évolué au cours des quatre dernières années et le nombre total de nouvelles infections n’a diminué que de 31 % depuis 2010, bien en deçà de l’objectif de 75 % pour 2020 fixé par l’Assemblée générale des Nations Unies en 2016.

Trop de pays n’ont pas mis en place la combinaison d’approches structurelles, comportementales et biomédicales de la prévention du VIH axées sur les personnes les plus exposées au risque qui, d’expérience, est la plus efficace. L’utilisation cohérente du préservatif, bien que possible, s’est révélée difficile à atteindre parmi toutes les populations : les femmes de nombreux pays, par exemple, ont besoin de davantage d'autonomie et d’un soutien plus important pour négocier une utilisation continue du préservatif. En 2020, la couverture de la prophylaxie pré-exposition et de la circoncision masculine médicale volontaire était également nettement inférieure aux objectifs fixés cinq ans plus tôt. 

La réduction des nouvelles infections a été la plus forte en Afrique subsaharienne et dans les Caraïbes, mais aucune région n’a atteint les 75 % de baisse convenus par l’Assemblée générale des Nations Unies en 2016. Les épidémies dans une grande partie de l’Europe de l’Est et de l’Asie centrale se sont aggravées à cause d'obstacles juridiques et politiques graves, ainsi qu'à cause d'une attention insuffisante accordée aux besoins des consommateurs et consommatrices de drogues injectables, des gays et autres hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes. Le nombre annuel de nouvelles infections au VIH a également augmenté au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, et l’Amérique latine n’a enregistré aucun recul des infections au cours des dix dernières années. 

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Nouvelles infections au VIH, monde, 2000-2025, objectifs 2020 et 2025

 

Évolution des nouvelles infections au VIH et des décès liés au sida, par région et dans le monde, 2010-2020

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Le déploiement dans le monde entier du traitement de lutte contre le VIH a sauvé des millions de vies

06 septembre 2021

Les objectifs 90–90–90, convenus par l’Assemblée générale des Nations Unies en 2016, exigeaient que la grande majorité des personnes vivant avec le VIH fassent l’objet d’un dépistage, commencent un traitement et que le taux de VIH dans leur corps soit réduit à des niveaux indétectables avant 2020. Atteindre ces objectifs signifiait qu’au moins 73 % des personnes vivant avec le VIH présentent une charge virale indétectable, ce qui les aide à rester en bonne santé et empêche la propagation du virus.

Fin 2020, 84 % des personnes séropositives connaissaient leur état sérologique, 73 % avaient accès à un traitement antirétroviral et 66 % présentaient une charge virale indétectable. Parmi les 37,7 millions de personnes vivant avec le VIH dans le monde en 2020, environ 27,5 millions suivaient un traitement. Ce chiffre a plus que triplé depuis 2010, mais reste toujours en deçà de l’objectif de 30 millions initialement fixé pour 2020.

Le déploiement dans le monde entier du traitement de lutte contre le VIH a sauvé des millions de vies : on estime que 16,5 millions de décès dus au sida ont été évités depuis 2001. En 2020, 680 000 personnes sont mortes de causes liées au sida, soit une baisse de 58 % depuis 2001. Au moins 40 pays sont en bonne voie pour parvenir à une réduction de 90 % de la mortalité liée au sida d’ici 2030, y compris neuf pays d’Afrique orientale et australe.

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Allocution d’ouverture de la Directrice exécutive de l’ONUSIDA, Winnie Byanyima, lors de la Réunion de haut niveau sur le VIH/sida

08 juin 2021

Excellences, éminents délégués, chers collègues et  amis.

Merci à vous, M. le Président de l’Assemblée générale Volkan Bozkir, Mme la Secrétaire générale adjointe Amina Mohammed, MM. les co-facilitateurs Gertze, Ambassadeur de Namibie, et Fifield, Ambassadeur d’Australie, et tous les États membres. Ensemble, vous avez rédigé, négocié et rendu cette Déclaration politique. Ce texte sera à la base de notre travail pour mettre fin à cette pandémie qui ravage des communautés depuis 40 ans.

Le sida n’est pas encore éradiqué. Il s’agit d’une des pandémies les plus mortelles des temps modernes. 77,5 millions de personnes ont été infectées par le VIH depuis le début de l’épidémie. Nous avons perdu près de 35 millions de personnes du sida. Chaque minute, une personne meurt du sida. L’urgence est là ! Les chiffres du VIH ne suivent pas la trajectoire que nous avions promise ensemble. En effet, alors que nous affrontons les conséquences de la crise de la COVID, nous pourrions même assister à une résurgence de la pandémie.

Mais notre destin n’est pas de voir la pandémie de VIH sévir éternellement. Malgré tous les revers, nous sommes en mesure de mettre fin au sida comme menace de santé publique d’ici l’horizon 2030, tel que nous l’avons promis, si nous agissons de concert.

Mais si nous continuons comme avant, alors notre échec est programmé. Les efforts qui ont permis d’accomplir d’énormes progrès ne nous permettront pas d’arriver à destination, car la route que nous empruntons est bloquée. Les preuves et les analyses ne laissent aucun doute possible. Les inégalités de pouvoir, de statut, de droits et de représentation alimentent la pandémie de VIH. Les inégalités tuent. Comme l’indique la stratégie mondiale de lutte contre le sida : pour mettre fin au sida, nous devons mettre fin aux inégalités qui le perpétuent.

Cette approche présente un autre avantage considérable. Les mêmes lois, politiques et services de santé centrés sur les personnes nécessaires pour mettre fin au sida aideront également le monde à tourner la page de la COVID-19, à être prêt à lutter contre les futures pandémies et à encourager une croissance économique inclusive et les droits humains universels. Nous en profiterons toutes et tous.

Voici trois changements audacieux que nous devons prendre ensemble :

  1. Nous devons mettre fin aux inégalités dans l’accès aux technologies de la santé en encourageant le meilleur de la science et en en faisant bénéficier tout le monde.
    La COVID-19 a montré que la science évolue à la vitesse de la volonté politique. Nous devons accélérer la science du sida en investissant dans des innovations pour le traitement, la prévention, les soins et les vaccins, en tant que biens communs universels.
    Et nous devons utiliser la science comme levier pour réduire les inégalités, non pour les renforcer.
    Par exemple, mettons en premier à disposition du Sud, et pas des années après les personnes vivant dans les pays riches, les nouveaux médicaments antirétroviraux à action prolongée qui faciliteront le traitement et la prévention du VIH chez les femmes dans toute leur diversité et chez les populations clés.
    Assurons-nous que tous les médicaments capables d’empêcher le décès de personnes vivant avec le VIH sont fabriqués par plusieurs laboratoires à un prix abordable, en particulier dans le Sud où la maladie se concentre.
    Nous avons besoin de financements, mais nous devons également réformer les règles inadaptées en matière de propriété intellectuelle et soutenir une production décentralisée à l’échelle mondiale, de sorte que l’accès aux sciences vitales ne dépende plus de votre passeport.
  2. Nous devons mettre fin aux inégalités d’accès aux services essentiels, en assurant la santé et l’éducation de chacune et chacun. Pour de nombreuses communautés, les nouvelles infections au VIH sont devenues rares et mener une longue vie épanouie avec le VIH est la norme. Mais au sein de certains pays et entre les pays, le fossé se creuse entre les personnes qui ont accès à des services de prévention, de traitement et de soins et dont les droits sont respectés, et toutes les autres qui en sont exclues.
    Aujourd’hui, nous fixons des objectifs audacieux et ambitieux pour apporter le traitement et la prévention du VIH à 95 % des personnes qui en ont besoin. Pour y parvenir, nous devons réinventer les services de lutte contre le VIH : accès facilité et conception orientée sur la vie des personnes.
    Nous devons nous assurer que toutes les filles finissent leur éducation secondaire, qu’elles disposent de tous les services et jouissent de tous leurs droits.
    Nous devons mettre fin aux redevances pour les services essentiels et fournir ces services par le biais de systèmes publics financés par les impôts et les taxes. Nous devons intégrer les services fournis par les communautés. Nous devons lutter contre l’évasion fiscale qui érode les ressources nationales allouées à la santé et à l’éducation.
    La plupart des pays en voie de développement sont confrontés à une grave crise fiscale, avec une perte de revenus supérieure à 20 % en 2020 et des budgets de santé menacés, l’Afrique étant tout particulièrement sous pression.
    C’est le moment d’augmenter les revenus, ce qui nécessite de mettre fin à l’évasion et à la concurrence fiscales qui vident les coffres du trésor public.
    Nous avons également besoin de restructurer la dette pour surmonter le choc de la COVID 19 et de mettre en place un mécanisme de résolution équitable de la crise de la dette. Nous devons intensifier l’engagement d’aider à hauteur de 0,7 % du revenu national brut de tous les pays développés, et non revenir dessus. Nous devons également veiller à ce qu’une plus grande part de l’allocation des 650 milliards de dollars américains de droits de tirage spéciaux du FMI aille en direction des pays à revenu faible et intermédiaire.
  3. Nous devons mettre fin aux inégalités dans la réalisation des droits, en particulier pour les personnes vivant avec le VIH et les personnes vulnérables ou touchées par le VIH.
    Je salue l’engagement des États membres en faveur de réformes de la législation et de la protection des droits. Les données probantes montrent que lorsque les lois sont renforcées pour soutenir l’égalité des sexes et les droits des populations clés et lutter contre la stigmatisation, alors les pays enregistrent de meilleurs résultats dans les programmes de traitement et de prévention, au bénéfice de toutes et tous. Ils font fléchir le VIH.
    Nous devons continuer à avancer sur notre voie commune, en nous débarrassant des lois nuisibles, punitives, obsolètes et souvent coloniales et de toutes les formes de discrimination.

L’heure nous invite à la collaboration entre les secteurs et entre les pays. Les fausses promesses du populisme ne font pas le poids face à la biologie : comme le rappelle la COVID, nous ne sommes pas seulement en interconnexion, nous sommes inséparables.

Nous ne pouvons pas mettre fin au sida dans un pays ou sur un continent seulement, nous ne pouvons mettre fin au sida que partout à la fois.

Je rends hommage aux groupes de la société civile du monde entier, dont la lutte contre les inégalités est le moteur de l’action. Vous, les communautés, les groupes de femmes et les mouvements populaires, nous empêchez de faire du sur place ; parfois, la pression exercée n’est pas agréable, mais je vous dis une chose : continuez de nous obliger à aller de l’avant. Continuez la lutte ! La pression exercée par les personnes est essentielle pour mettre fin aux inégalités et au sida.

Martin Luther King a déclaré que l’arc de l’univers moral est long, mais qu’il tend vers la justice. Il ne dit pas que ce processus est automatique. Comme il l’a indiqué, « le progrès social n’arrive jamais sur les roues de l’inévitabilité ; il est porté par les efforts incessants des gens. » La trajectoire des nouvelles infections au VIH et des décès dus au sida n’infléchira pas en continuant à faire comme avant, mais nous pouvons la tirer vers le bas.

Nous ne pouvons pas adopter une attitude neutre face aux inégalités. Pour nous remettre sur la bonne voie pour en finir avec le sida, nous devons les affronter délibérément. La seule alternative est un cercle vicieux marqué par l’injustice, la maladie et les crises. La chose la plus irréaliste que nous puissions faire aujourd’hui est d’imaginer pouvoir surmonter nos crises par des ajustements mineurs ou en bricolant une solution.

Il ne tient qu’à nous que l’Histoire se souvienne de nous comme des personnes ayant tenu leurs promesses ou les ayant bafouées, qui ont échoué ou réussi, comme les personnes qui ont mis fin au sida ou uniquement comme celles qui auraient pu mettre fin au sida.

Les épidémies amplifient ce que nous avons de pire : les inégalités, les injustices et la peur, mais aussi ce que nous avons de meilleur : l’ingéniosité, la résilience et le courage.

Je suis persuadée que nous réussirons ensemble. Merci.

Réunion de haut niveau

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Les comportements discriminants envers les personnes vivant avec le VIH reculent dans certains pays, mais se renforcent dans d’autres

25 janvier 2021

Parmi 151 pays produisant un rapport, 92 continuent de criminaliser l’exposition au VIH, sa transmission et sa non-divulgation ; autant de violations graves des droits des personnes séropositives qui entravent les efforts pour contrôler l’épidémie de VIH. Ces lois favorisent la stigmatisation et la discrimination des personnes vivant avec le VIH et des plus exposées au risque de le contracter. Elles piétinent les connaissances scientifiques actuelles sur les risques et les dommages liés au VIH et nuisent à la santé publique.

Les dernières données obtenues au cours d’enquête de population révèlent un recul constant des comportements discriminants envers les personnes vivant avec le VIH dans certaines régions, mais un renforcement dans d’autres. En Afrique orientale et australe, par exemple, les attitudes discriminantes ont atteint des niveaux historiquement bas dans certains pays. Ailleurs, cependant et de façon déconcertante, une grande proportion d’adultes continue d’adopter des attitudes discriminantes vis-à-vis des personnes vivant avec le VIH. Dans 25 pays sur 36 ayant produit des données récentes relatives à un indice combinant deux types d’attitudes discriminantes, plus de 50 % des personnes entre 15 ans et 49 ans ont déclaré adopter une attitude discriminante vis-à-vis des personnes vivant avec le VIH.

Pourcentage de personnes entre 15 ans et 49 ans ayant déclaré adopter une attitude discriminante vis-à-vis des personnes vivant avec le VIH, dans les pays disposant de données, 2014-2019.

Les données ne concernent que les femmes entre 15 et 49 ans.

Source : enquêtes auprès de la population, 2014-2019.

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440 000 morts liées au sida pourraient être évitées en atteignant les objectifs proposés par l’ONUSIDA concernant les obstacles sociétaux et juridiques

11 janvier 2021

L’ONUSIDA appelle les gouvernements à renforcer considérablement leurs investissements en faveur des ripostes à la pandémie de VIH dans le monde et à adopter une série d’objectifs courageux, ambitieux, mais réalisables pour 2025.

Une analyse des études disponibles a mesuré quantitativement l’impact négatif de la stigmatisation et de la discrimination, ainsi que de la criminalisation du travail du sexe, de l’usage de drogues et des relations sexuelles entre personnes du même sexe sur les efforts de prévention, de dépistage et de traitement du VIH

Cette analyse indique que l’absence de progrès concernant la stigmatisation et la discrimination liées au VIH entraverait les efforts pour atteindre les objectifs de dépistage et de traitement du VIH, ainsi que de suppression de la charge virale, ce qui se solderait par 440 000 décès supplémentaires liés au sida entre 2020 et 2030. Une telle absence de progrès concernant les leviers sociétaux saperait les efforts pour parvenir aux objectifs de prévention du VIH ce qui se traduirait par 2,6 millions de nouvelles infections supplémentaires au VIH au cours de la même période.

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Déclaration commune appelant à une intensification urgente de l’accès des nourrissons et des enfants vivant avec le VIH au traitement optimal du VIH à l’échelle nationale

22 décembre 2020

Les partenaires mondiaux qui se sont engagés à mettre fin au sida pédiatrique se sont réunis afin d’appeler les pays à élargir rapidement l’accès à un traitement pédiatrique optimal du VIH pour les nourrissons et les enfants. Les partenaires incluent le Fonds des Nations Unies pour l’enfance, l’Organisation mondiale de la santé (OMS), l’ONUSIDA, le Plan d’urgence du Président des États-Unis pour la lutte contre le sida, le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme, Unitaid, la Elizabeth Glaser Pediatric AIDS Foundation et la Clinton Health Access Initiative (CHAI).

Les enfants vivant avec le VIH continuent d’être laissés pour compte par la riposte mondiale au sida. En 2019, seuls 53 % (950 000) des 1,8 million d’enfants vivant avec le VIH (âgés de 0 à 14 ans) dans le monde étaient diagnostiqués et sous traitement, contre 68 % des adultes. [1] Les 850 000 autres enfants vivant avec le VIH n’ont pas été diagnostiqués et ne reçoivent pas de traitement vital contre le VIH. Les deux tiers des enfants manquants sont âgés de 5 à 14 ans et ne fréquentent pas systématiquement les établissements de santé traditionnels. Il est nécessaire de mobiliser les communautés et les familles des personnes vivant avec le VIH, la tuberculose et d’autres maladies connexes et d’offrir des services familiaux afin d’identifier ces enfants manquants et de commencer leur traitement.

On estime que 95 000 enfants sont morts de maladies liées au sida en 2019, en partie en raison de l’absence de diagnostic précoce du VIH chez les nourrissons et les enfants et d’un lien immédiat avec des régimes de traitement du VIH optimaux. Sans traitement, 50 % des nourrissons infectés par le VIH pendant ou autour de la naissance mourront avant l’âge de deux ans. [1]

La Food and Drug Administration des États-Unis a récemment approuvé provisoirement la première formulation générique de comprimés dispersibles de 10 mg de dolutégravir (DTG). [2] Cette approbation est le résultat d’un partenariat innovant entre Unitaid, CHAI et ViiV Healthcare et des fournisseurs de médicaments génériques, qui a permis d’accélérer le calendrier de développement de plusieurs années. L’approbation a été rapidement suivie de l’annonce, à l’occasion de la Journée mondiale du sida, d’un accord novateur négocié par Unitaid et CHAI qui réduit le coût du traitement du VIH de 75 % pour les enfants dans les pays à revenu faible ou intermédiaire, où les comprimés dispersibles de 10 mg de DTG seront disponibles au coût de 4,50 $ US pour un flacon de 90 comprimés. [3]

Cela signifie que le traitement antirétroviral de première intention à base de DTG recommandé par l’OMS est maintenant disponible dans de meilleures formulations génériques pédiatriques, également plus abordables, pour les jeunes enfants et les nourrissons dès l’âge de quatre semaines et pesant plus de 3 kg. [4] La transition rapide vers ce traitement, combinée à un meilleur diagnostic du VIH chez les enfants et à d’autres mesures de soutien, contribuera à réduire d’urgence les 95 000 décès évitables liés au sida chez les enfants.

Le traitement du VIH à base de DTG conduit à de meilleurs résultats pour les enfants. Le DTG est moins susceptible d’être affecté par la résistance aux médicaments et atteint la suppression de la charge virale plus tôt ; les comprimés dispersibles adaptés aux enfants améliorent l’adhérence en raison d’un moindre nombre de comprimés, qui sont également plus faciles à administrer. Ces facteurs aident les enfants à atteindre et à maintenir la suppression de la charge virale, qui est la référence par excellence pour mesurer l’efficacité du traitement du VIH. Le traitement à base de DTG est la norme de soins pour les adultes. Le fait de commencer ce traitement dès la petite enfance permet de réduire la nécessité de changements de traitement à mesure que les enfants grandissent, pendant l’enfance, à l’adolescence et à l’âge adulte. Un nombre réduit de protocoles et de changements de protocoles simplifie la gestion des soins de santé, améliore la gestion des stocks et réduit le gaspillage.

L’OMS recommande un traitement anti-VIH à base de DTG pour tous les nourrissons et enfants depuis 2018 [4] et a fourni des recommandations posologiques pour les nourrissons et les enfants de plus de quatre semaines et de plus de 3 kg en juillet 2020. [5]

Les fournisseurs ont indiqué leur capacité à répondre aux ambitions mondiales d’expansion. Des prévisions précises de la demande sont essentielles pour éclairer la planification de la production et les délais de livraison. Il est donc essentiel que les programmes nationaux commencent à inclure des comprimés dispersibles de 10 mg de DTG dans leurs nouveaux plans d’achat, examinent les stocks et les commandes de traitements pédiatriques existants sans DTG, partagent leurs prévisions avec les partenaires et les fournisseurs d’approvisionnement en traitement du VIH et passent des commandes le plus tôt possible.

Les partenaires sont déterminés à aider les gouvernements nationaux à élaborer des plans de transition rapide afin de passer du traitement du VIH sous-optimal existant au traitement à base de DTG pour les nourrissons et les enfants, notamment au moyen d’un plaidoyer en faveur d’un engagement politique, de la mobilisation de ressources internationales et nationales, de nouvelles politiques et directives, de la gestion de l’approvisionnement, de la distribution et du stock de médicaments, de la formation des travailleurs de la santé et de la sensibilisation et de l’engagement des communautés touchées pour assurer la demande et veiller à ce que les enfants vivant avec le VIH et leurs soignants comprennent le traitement afin de garantir l’adoption rapide de ces nouvelles formulations.

D’autres directives à l’intention des programmes nationaux et des partenaires sont disponibles auprès de l’OMS. [5] La boîte à outils d’introduction de nouveaux produits CHAI HIV dispose de ressources consacrées à aider les pays dans leur transition vers le DTG pédiatrique. [6]

Citations de partenaires

« Les gouvernements nationaux, les partenaires sur le terrain et les communautés touchées doivent travailler ensemble pour identifier et traiter les enfants et les nourrissons dont la vie peut être sauvée par ces nouveaux médicaments », déclare Shannon Hader, directrice exécutive adjointe de l’ONUSIDA pour le Programme. « Les nouveaux médicaments sont moins chers, plus efficaces et mieux adaptés aux enfants que les traitements actuels pour les nourrissons et les jeunes enfants. Nous devons en approvisionner les cliniques pour sauver des vies dès maintenant. »

« Le Plan d’urgence du Président des États-Unis pour la lutte contre le sida (PEPFAR), travaille sans relâche pour assurer à tous les patients un accès aux meilleurs traitements disponibles pour le VIH, y compris les plus avancés pour les enfants vivants avec le VIH  », déclare Deborah L. Birx, Coordonnatrice pour les États-Unis de la lutte mondiale contre le sida et Représentante spéciale pour la diplomatie en matière de santé mondiale. « Une introduction et une diffusion accélérée de la DTG pédiatrique pourraient permettre de sauver la vie de milliers d’enfants dans le monde. Le PEPFAR continuera à collaborer avec les partenaires locaux et mondiaux pour permettre aux jeunes enfants que nous servons d’avoir accès le plus rapidement au DTG pédiatrique ».

« La provision de médicaments antirétroviraux aux personnes vivant avec le VIH est au cœur de notre soutien aux programmes nationaux de lutte contre le VIH », déclare Peter Sands, directeur exécutif du Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme. « Ce nouveau traitement du VIH abordable et adapté aux enfants est un énorme pas en avant qui améliorera et sauvera la vie d’un groupe figurant parmi les plus vulnérables de la société : les jeunes enfants infectés par le VIH. Nous sommes déterminés à aider les pays à faire une transition rapide vers ces nouveaux médicaments. »

« Dans les pays à faible revenu et à revenu intermédiaire, les enfants attendent souvent des années pour avoir accès aux mêmes médicaments que les adultes, ce qui nuit à leur qualité de vie et entraîne même des décès évitables. Nous sommes fiers d’avoir travaillé avec des partenaires sur cet accord novateur qui apportera aux enfants un DTG dispersible de qualité garantie à un rythme record », déclare Philippe Duneton, directeur exécutif d’Unitaid. « L’accès à ce traitement va transformer la vie des enfants vivant avec le VIH, les aider à rester sous traitement et sauver des milliers de vies. »

« Pour la première fois, les enfants vivant avec le VIH dans les pays à revenu faible ou intermédiaire auront accès en même temps aux mêmes médicaments antirétroviraux de première ligne que ceux des pays à revenu élevé », déclare Iain Barton, président-directeur général de la Clinton Health Action Initiative. « Le partenariat devrait servir de modèle pour éliminer les obstacles qui entravent le développement de formulations pédiatriques permettant d’administrer des médicaments de première ligne rapidement et à un coût abordable. »

« L’écart qui subsiste entre les traitements des adultes et ceux des enfants nous empêche d’atteindre une génération sans sida », déclare Chip Lyons, président-directeur général de la fondation Elizabeth Glaser pour le sida pédiatrique. « Les enfants vivant avec le VIH dans le monde entier ont un besoin urgent de formulations adaptées à leur âge, efficaces et accessibles. L’approbation du DTG dispersible est un pas en avant important, mais ne vaut rien si cette nouvelle formulation n’atteint pas rapidement les bébés et les jeunes enfants qui en ont désespérément le plus besoin. La fondation Elizabeth Glaser Pediatric AIDS Foundation s’est engagée à soutenir le déploiement, l’adoption et la livraison accélérés de nouveaux médicaments antirétroviraux pédiatriques optimaux en partenariat avec des dirigeants mondiaux, régionaux et locaux. »

« L’écart de traitement qui subsiste entre les mères et les enfants est inacceptable si l’on considère les nouvelles avancées scientifiques qui sont à notre portée pour changer cette trajectoire », déclare Chewe Luo, directeur associé et chef du VIH, Fonds des Nations Unies pour l’enfance. « Le Fonds des Nations Unies pour l’enfance se félicite des engagements pris à l’échelle mondiale et des progrès accomplis dans la mise au point de meilleures approches diagnostiques et de régimes optimaux aboutissant sur de meilleurs résultats pour les enfants. »

« Cela pourrait changer la donne pour les enfants vivant avec le VIH », déclare Meg Doherty, directrice des programmes mondiaux sur le VIH, l’hépatite et les IST pour l’OMS. « Nous devons faire tout ce qui est en notre pouvoir pour aider les pays à offrir ce nouveau DTG pédiatrique de 10 mg à tous les enfants qui en ont besoin. »

 

Références

[1] UNAIDS. Start Free Stay Free AIDS Free - 2020 report. 07 July 2020. Communiqué de presse : https://www.unaids.org/fr/resources/presscentre/pressreleaseandstatementarchive/2020/july/20200707_start-free-stay-free-aids-free

[2] https://www.accessdata.fda.gov/drugsatfda_docs/pepfar/214521PI.pdf

[3] UNITAID : Un accord innovant réduit de 75% le coût du traitement du VIH pour les enfants des pays à revenu faible et intermédiaire. https://unitaid.org/news-blog/groundbreaking-agreement-reduces-by-75-the-cost-of-hiv-treatment-for-children-in-low-and-middle-income-countries/#fr

[4] Organisation mondiale de la santé : mise à jour des recommandations sur les traitements antirétroviraux de première et de deuxième intention et la prophylaxie post-exposition et des recommandations sur le diagnostic précoce du VIH chez les nourrissons. Orientations provisoires. 1er décembre 2018, https://www.who.int/publications/i/item/WHO-CDS-HIV-18.51.

[5] Organisation mondiale de la Santé. Considérations relatives à l’introduction de nouvelles formulations de médicaments antirétroviraux pour les enfants. Politique générale. 1er juillet 2020, https://www.who.int/publications/i/item/9789240007888.

[6] Clinton Health Access Initiative. HIV new product introduction toolkit. Pediatric 10 mg dispersible, scored resources, https://www.newhivdrugs.org/.

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Une nouvelle modélisation montre que la COVID-19 ne devrait pas être une raison de repousser l’échéance de 2030 pour mettre un terme au sida en tant que menace de santé publique

14 décembre 2020

Des données fournies à l’ONUSIDA par des pays ont été utilisées pour créer des projections de l’impact potentiel de la pandémie de COVID-19 sur la riposte mondiale au VIH pour les cinq prochaines années. Plusieurs scénarios ont été modélisés en prenant en compte des perturbations plus ou moins longues de trois mois à deux ans.

Ces perturbations incluaient : (a) une augmentation du traitement du VIH moitié moins rapide qu’avant la COVID-19, (b) pas de circoncision masculine médicale volontaire, (c) arrêt complet de 20 % des services de prévention de la transmission verticale et (d) aucune expansion de la couverture de la prophylaxie pré-exposition.  Tous les scénarios sont partis du postulat que la recherche actuelle va réussir à fournir un ou plusieurs vaccins de la COVID-19 inoffensifs et efficaces et que l’humanité réussira à fournir ces vaccins dans le monde entier.

Les résultats de cette modélisation ont montré que les perturbations imputables à la COVID-19 devraient se traduire dans le monde par 123 000 à 293 000 infections supplémentaires au VIH et par 69 000 à 148 000 décès supplémentaires liés au sida. Toutefois, ces projections montrent que les répercussions de la pandémie de COVID-19 sur la riposte au VIH ne devraient pas durer longtemps, ce qui est une bonne nouvelle. À l’aide de ces projections, l’ONUSIDA et ses partenaires ont conclu que la pandémie de COVID-19 ne devrait pas être une raison de repousser l’échéance de 2030 pour mettre un terme au sida en tant que menace de santé publique.

Modélisation de projections du nombre de nouvelles infections au VIH et de décès liés au sida, pour trois scénarios de perturbations liées à la pandémie de COVID-19, monde, 2019-2025

 

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