L’ONUSIDA décrit les cinq éléments d’action principaux qui s’appuient sur les recommandations d’un Groupe d’experts indépendants
GENÈVE, 7 décembre 2018 — L’ONUSIDA est en train de mettre en place un agenda du changement pour transformer l’ONUSIDA en un environnement de travail exemplaire pour l’ensemble du personnel, garantissant la sécurité et l’inclusivité, et favorisant le respect des normes les plus strictes en matière de responsabilité et d’intégrité. Cet agenda insiste sur le fait que le harcèlement, y compris le harcèlement sexuel, les brimades et les abus de pouvoir à tous les niveaux seront soumis à une tolérance zéro et que leurs auteurs devront rendre des comptes sur leurs actes.
Cet agenda s’appuie sur une approche centrée sur les victimes de harcèlement et permettra de faire en sorte que tous les membres du personnel soient formés, équipés et soutenus pour dénoncer les incivilités, le sexisme et l’intolérance, ainsi que d’autres comportements indésirables et intolérables. Il va permettre de renforcer les systèmes d’encadrement pour s’adapter aux exigences d’une organisation décentralisée et veiller à ce que la prise de décision se fasse au bon niveau, en toute transparence et avec les contrôles internes de conformité aux politiques et aux normes.
Cet agenda se fonde sur un ensemble de travaux solide déjà en cours pour créer un environnement de travail exemplaire, et s’inspire des recommandations émises par un Groupe d’experts indépendants. Ce Groupe a été convoqué par le Directeur exécutif de l’ONUSIDA en février 2018 afin de formuler des recommandations sur les moyens de renforcer davantage la mise en œuvre de la politique de tolérance zéro de l’ONUSIDA sur le harcèlement sexuel.
Les recommandations du Groupe et la réponse de la direction du Secrétariat de l’ONUSIDA ainsi que l’agenda du changement seront présentés au Conseil de Coordination du Programme de l’ONUSIDA le premier jour de sa 43e réunion, qui aura lieu du 11 au 13 décembre 2018.
« Sous l’effet de la crise du sida, l’ONUSIDA est devenu un modèle en termes d’efforts harmonisés à l’échelle d’un système au sein des Nations Unies. Aujourd’hui, inspirés par le mouvement #MeToo, nous avons pour objectif de devenir un lieu de travail exemplaire, pour le système des Nations Unies et au-delà », a déclaré Michel Sidibé, Directeur exécutif de l’ONUSIDA. « Nos membres du personnel sont notre principale ressource et ils doivent pouvoir exercer leurs fonctions dans un environnement sûr, favorable et enrichissant. Cette transformation nous permettra d’attirer les plus grands talents et de donner des moyens supplémentaires à notre personnel pour être à la hauteur de notre mandat crucial ».
L’agenda du changement cible cinq domaines d’action clés : approche centrée sur le personnel, conformité et normes, leadership et gouvernance, management et capacités. Chaque domaine couvre une série d’actions que le Secrétariat de l’ONUSIDA va entreprendre.
Dans le sens de cette approche centrée sur le personnel, l’agenda du changement inclura une formation témoin pour faire en sorte que chacun au sein de l’ONUSIDA se sente équipé et soutenu pour dénoncer les incivilités, le sexisme et l’intolérance, ainsi que d’autres comportements indésirables et intolérables. Il permettra aussi d’établir des mécanismes pour s’adresser de manière confidentielle à un service de conseil orienté sur les victimes, d’étendre les cadres des conseillers Dignité au travail et de proposer un renforcement des compétences à tous les membres du personnel sur la prévention et la lutte contre le harcèlement, sur l’éthique et l’intégrité, sur la connaissance de ses droits sur le lieu de travail, sur la diversité et sur l’inclusion.
L’un des éléments clés concerne la recommandation du Groupe d’établir un système externe et indépendant d’enquête, de sanction disciplinaire et de réparation, et l’ONUSIDA travaillera avec les différentes parties prenantes, y compris les victimes et des experts des droits des femmes, afin d’examiner les options qui permettront d’avancer sur ce point.
L’ONUSIDA va renforcer les capacités de sa direction en mettant en œuvre une nouvelle procédure de sélection des postes de directeurs nationaux de l’ONUSIDA, qui aura pour objectif de s’étendre à toutes les autres nominations au niveau de directeur. Cela permettra de faire en sorte que les responsables de l’ONUSIDA disposent de la bonne dose de compétences et d’expérience pour gérer le personnel, en plus des compétences et de l’expérience dans les domaines techniques.
En outre, l’ONUSIDA va mettre en place un mécanisme de feedback à 360 degrés dans les évaluations de la direction pour les personnels de niveau directeur, afin d’apprécier les compétences en matière de gestion des personnes et des ressources et de détecter les indices de mauvaise gestion et de comportements inacceptables.
Pour continuer de faire preuve d’une transparence accrue, l’ONUSIDA publiera des rapports sur les mesures disciplinaires et de responsabilisation entreprises et signalera de manière proactive les cas suspectés de harcèlement sexuel, de harcèlement, de brimades et d’abus de pouvoir.
L’ONUSIDA va également poursuivre la promotion de la mise en œuvre du Plan d’action à l’échelle du système des Nations Unies pour l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes, ainsi que du Plan d’action pour l’égalité des genres actualisé, afin de s’appuyer sur les réalisations significatives effectuées ces dernières années et sur les avancées vers les nouveaux objectifs ambitieux fixés par l’ONUSIDA.
Dans ses conclusions, le Groupe formule des observations concernant le leadership de l’ONUSIDA et lance un appel au changement. « J’ai bien pris note des critiques émises par le Groupe », a déclaré M. Sidibé. « En proposant cet agenda, je suis certain que nous pouvons nous concentrer sur l’avenir. Je passerai les 12 prochains mois à mettre en œuvre cet agenda du changement et à faire de l’ONUSIDA un lieu de travail où chacune et chacun se sentira en sécurité et intégré(e) ».
Le rapport souligne également que la riposte mondiale au sida a connu des réussites majeures sous le leadership de M. Sidibé. Son appel à l’élimination des nouvelles infections à VIH chez les enfants a galvanisé les actions et des baisses significatives de ces nouvelles infections ont été enregistrées dans toutes les régions du monde. Onze pays ont d’ores et déjà éliminé les nouvelles infections à VIH chez les enfants.
De même, durant cette période, les objectifs 90-90-90 de l’ONUSIDA ont suscité un mouvement considérable en faveur de l’accès au traitement anti-VIH. Aujourd’hui, plus de 21,7 millions de personnes ont accès à un traitement antirétroviral qui leur sauve la vie, contre seulement un peu plus de 5 millions fin 2008.
L’ONUSIDA a soutenu activement l’engagement de la société civile, défendu les droits de l’homme, et plaidé pour les droits d’accès aux services anti-VIH des professionnel(le)s du sexe, des hommes gays et des autres hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes, des consommateurs de drogues injectables, des personnes transgenres, des détenus et des migrants. Le Directeur exécutif a fait des droits des femmes et des filles une priorité, notamment l’accès aux services de santé sexuelle et reproductive, l’élimination des violences sexistes et la suppression des normes néfastes liées au genre.
Aujourd’hui, les personnes vivant avec le VIH jouissent d’une plus grande liberté de mouvement, car l’ONUSIDA a travaillé avec les pays afin de lever les restrictions de déplacement. Les questions liées au VIH et à la santé ont été maintenues au premier plan des agendas politiques. L’ONUSIDA a fait figure de pionnier dans le concept de solidarité mondiale et de responsabilité partagée, et aujourd’hui plus de la moitié de toutes les ressources investies dans les pays à revenu faible et intermédiaire provient de sources nationales. L’agenda du changement de l’ONUSIDA jouera un rôle essentiel pour faire en sorte que le personnel de l’ONUSIDA puisse continuer de contribuer à ces résultats exceptionnels.
L’ONUSIDA est déterminé dans son engagement à montrer l’exemple dans l’élimination de toutes les formes de harcèlement, de brimades et d’abus de pouvoir au sein de l’ONUSIDA, en créant un environnement respectueux, transparent et responsable qui permette à tous les membres du personnel d’apporter tout leur potentiel pour répondre aux besoins des personnes qu’ils servent.
Rapport du Groupe d’experts indépendants sur la prévention et la riposte au harcèlement, y compris le harcèlement sexuel, les brimades et les abus de pouvoir, au sein du Secrétariat de l’ONUSIDA :
http://www.unaids.org/en/resources/documents/2018/report-iep
Transformer l’ONUSIDA, un agenda pour l’élimination de toutes les formes de harcèlement et pour la défense de la dignité, de la responsabilité et du bien-être sur le lieu de travail. Réponse de la direction de l’ONUSIDA au rapport du Groupe d’experts indépendants
http://www.unaids.org/en/resources/documents/2018/management-response-to-iep-report
ONUSIDA
Le Programme commun des Nations Unies sur le VIH/sida (ONUSIDA) guide et mobilise la communauté internationale en vue de concrétiser sa vision commune : « Zéro nouvelle infection à VIH. Zéro discrimination. Zéro décès lié au sida. » L’ONUSIDA conjugue les efforts de 11 institutions des Nations Unies – le HCR, l’UNICEF, le PAM, le PNUD, l’UNFPA, l’UNODC, ONU Femmes, l’OIT, l’UNESCO, l’OMS et la Banque mondiale. Il collabore étroitement avec des partenaires mondiaux et nationaux pour mettre un terme à l’épidémie de sida à l’horizon 2030 dans le cadre des Objectifs de développement durable. Pour en savoir plus, consultez le site unaids.org, et suivez-nous sur Facebook, Twitter, Instagram et YouTube.