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Paiement d’allocations en espèces et sans condition aux ménages marginalisés pendant la pandémie de la COVID-19
29 octobre 2021
29 octobre 2021 29 octobre 2021La COVID-19 a mis en avant la nécessité cruciale d’ajouter aux ripostes à la pandémie des mesures de protection sociale qui atteignent et profitent aux populations marginalisées.
Lorsque la pandémie a touché l’Afrique occidentale et centrale début 2020, la région était déjà confrontée à de graves difficultés socio-économiques et aux crises humanitaires. Les restrictions sociales imposées pour la contenir ont exacerbé ces problèmes. Les populations pauvres et vulnérables, y compris les personnes vivant avec le VIH et les populations clés, ont été durement touchées.
Entre juin et août 2020, avec l’aide de l’ONUSIDA et en partenariat avec le Réseau africain des personnes vivant avec le VIH en Afrique de l’Ouest, des études menées dans 17 pays de la région sur la situation et les besoins des personnes séropositives ont révélé que jusqu’à 80 % des personnes vivant avec le VIH avaient perdu leurs moyens de subsistance et que plus de 50 % d’entre elles avaient besoin d’une aide financière et/ou alimentaire.
En juillet 2020, les résultats de l’étude ont poussé l’ONUSIDA et le Programme alimentaire mondial (PAM) à lancer un projet pilote sur des allocations en espèces et sans condition en vue d’aider les personnes vivant avec le VIH et les populations clés à faire face à l’impact socio-économique du VIH et de la COVID-19 dans quatre pays prioritaires : le Burkina Faso, le Cameroun, la Côte d’Ivoire et le Niger. L’initiative a été conçue pour tirer parti des accords existants du PAM avec les prestataires de services, mais aussi de l’engagement de la communauté de l’ONUSIDA, ainsi que des relations avec les réseaux de la société civile dans les quatre pays prioritaires.
Les allocations en espèces sont de plus en plus reconnues comme une forme efficace de protection sociale ayant un effet social et économique positif. Elles apportent un supplément de revenu, ce qui évite aux ménages la vente des biens essentiels ou la déscolarisation de leurs enfants, avec des effets multiplicateurs sur les économies locales. Elles constituaient 40 % environ des dépenses nettes de sécurité sociale dans le monde en 2018, mais moins de 20 % en Afrique occidentale et centrale.
Alors que la pandémie se propageait dans cette région, seuls quelques pays (dont la Côte d’Ivoire et le Sénégal) ont accordé un soutien supplémentaire aux ménages vulnérables sous la forme d’allocations en espèces ou d’aides sociales.
L’objectif immédiat du projet pilote était de faire bénéficier environ 5 000 foyers d’allocations uniques en espèces et sans condition, allant de 88 USD par bénéficiaire (en Côte d’Ivoire) à 136 USD (au Cameroun).
« Je suis très reconnaissance pour cette aide. Je l’ai utilisée pour payer ma formation en couture et pour acheter une machine à coudre afin de lancer ma propre activité. J’ai également pu aider ma mère qui a perdu son emploi en raison de la pandémie », a déclaré une jeune femme vivant avec le VIH au Cameroun.
Des organisations de la société civile et des prestataires de services financiers ont été engagés lors de la planification du projet pilote. L’éligibilité aux transferts a été décidée sur la base de divers critères de vulnérabilité, et les allocataires ont été identifié-es avec le soutien d’organisations communautaires. Des étapes supplémentaires ont consisté à sensibiliser les bénéficiaires, à distribuer les allocations en espèces, à résoudre les problèmes du processus et à assurer son suivi. Une attention particulière a été portée à la confidentialité et à la réduction de potentielles stigmatisations des bénéficiaires.
Dans les quatre pays, près de 4 000 bénéficiaires ont reçu une allocation et on estime qu’environ 19 000 autres membres du foyer ont également bénéficié des transferts d’argent. Ces allocations ont été en majorité consacrées à l’alimentation, aux soins de santé, à l’éducation et au logement, ou à des activités génératrices de revenus. Les expériences des pays varient en fonction du degré d’implication des partenaires communautaires et de l’engagement des acteurs gouvernementaux.
Le projet pilote a montré qu’il est possible de fournir rapidement des aides en espèces aux personnes marginalisées vivant avec le VIH et aux populations clés dans des circonstances très difficiles et que ce type d’aide représente un soutien d’urgence précieux.
Les enseignements tirés du projet incluent la nécessité d’élaborer des approches inclusives et flexibles, de travailler de manière claire et transparente pour les partenaires communautaires et d’impliquer systématiquement les partenaires communautaires tout au long du processus. La définition de critères d’éligibilité clairs et impartiaux, leur application cohérente et la sensibilisation des bénéficiaires et des communautés sont également primordiales.
Le renforcement des capacités et d’autres aides (y compris financières) pour les partenaires communautaires sont tout aussi fondamentaux. Les organisations communautaires, les équipes-conseils reconnues, ainsi que les pairs-éducateur-rices étaient essentiels pour établir la confiance, identifier et atteindre les bénéficiaires visés, minimiser la stigmatisation et évaluer l’impact des transferts d’argent. S’engager avec les structures gouvernementales dès le début du projet permet de créer le potentiel pour des améliorations durables.
Les allocations uniques en espèce de ce type peuvent aider les ménages à résister aux chocs à court terme, mais elles ne suppriment pas la nécessité d’intégrer entièrement les populations vulnérables et marginalisées dans les ripostes aux crises et les systèmes complets de protection sociale. Il est impératif que les pays d’Afrique déploient dans leur population une protection sociale inclusive et polyvalente qui soit accessible et durable. Le processus exige aussi de mettre plus d’accent sur les personnes dans le cadre d’allocations en espèce et de les intégrer dans d’autres formes de prestations sociales et d’assistance qui ne sont pas nécessairement basées sur l’argent en espèces, par exemple la gratuité ou la subvention des soins de santé primaires, l’éducation, l’eau et l’énergie.
À la suite de cette expérience pilote sur l’utilisation des transferts d’argent pour soutenir les personnes les plus vulnérables vivant avec le VIH et les populations clés, l’ONUSIDA et le Civil Society Institute for Health ont renforcé leur collaboration sur la promotion d’une protection sociale inclusive prenant en compte le VIH en Afrique occidentale et centrale. Récemment, ils ont organisé, avec le financement de LUXDEV et en collaboration avec plusieurs coparrainants de l’ONUSIDA, un atelier de renforcement des capacités afin de mobiliser et de renforcer les capacités de la société civile et des communautés. L’atelier visait aussi à promouvoir le dialogue et la collaboration entre les organisations de la société civile, les partenaires et les gouvernements en vue de faire avancer la protection sociale inclusive et prenant en compte le VIH dans la région.
Sur la base des recommandations de l’atelier, un certain nombre d’activités de suivi ont été convenues pour améliorer le rôle et le positionnement des communautés dans l’expansion de la protection sociale sensible au VIH dans leurs pays et leur région.
« Au Niger, les allocations en espèces sont arrivées au bon moment. Elles ont été utilisées par les bénéficiaires pour faire des réserves de nourriture et payer leur loyer, mais surtout pour permettre aux enfants de poursuivre leur scolarité. Cette initiative a démontré la valeur et l’importance de collaborer avec les communautés et nos coparrainants pour atteindre un objectif commun », a déclaré El Hadj Fah, directeur pays de l’ONUSIDA pour le Niger.
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La mobilisation communautaire et les technologies numériques accélèrent la riposte au VIH et à la COVID-19 au Gabon
13 octobre 2021
13 octobre 2021 13 octobre 2021Le Gabon est l’un des pays partenaires impliqués dans l’initiative Partenariat pour accélérer les tests de la COVID-19 (PATC) en Afrique. Le projet, développé dans le cadre d’un partenariat entre l’ONUSIDA et le Centre Africain de Contrôle et de Prévention des Maladies, vise à encourager l’action collective pour lutter contre les pandémies concomitantes de VIH et de COVID-19 par le biais d’un engagement communautaire renforcé. Ces efforts passent notamment par le déploiement de personnel de santé communautaire.
Le Bureau pays de l’ONUSIDA pour le Gabon, en collaboration avec d’autres acteurs, a choisi de commencer par impliquer les parties prenantes communautaires pour venir en aide aux populations les plus vulnérables, en particulier aux personnes séropositives et à la communauté lesbienne, gay, bisexuelle, transgenre et intersexuée (LGBTI), dans le contexte de la COVID-19.
Afin d’améliorer la coordination, d’assurer la réussite de la mise en œuvre et de minimiser les risques, toutes les parties prenantes ont été impliquées dès la phase de conception du projet. Le gouvernement, le ministère de la Santé et le comité de pilotage national du plan de riposte à la pandémie ont été impliqués au plus haut niveau et ont nommé des responsables pour suivre le processus de développement et lancer le projet. Des membres du ministère de la Santé spécialistes des programmes nationaux ont rejoint le projet aux côtés d’un cabinet ministériel, ainsi que de porte-paroles de la société civile et de partenaires de développement.
Le projet soutiendra le déploiement de plus de 70 personnes afin d’accélérer la riposte à la COVID-19 parmi les populations vulnérables et d’atténuer l’impact du coronavirus sur la riposte au VIH et les services pour d’autres maladies, la santé sexuelle et reproductive et la violence sexiste. Il contribuera notamment à garantir la continuité des services en impliquant davantage les communautés. Le projet couvrira quatre régions du Gabon (Libreville, Lambaréné, Port-Gentil et Franceville) gravement touchées par la COVID-19 et qui enregistrent la prévalence du VIH la plus élevée du pays.
Avant le lancement officiel du projet, l’ONUSIDA a signé un accord avec la Croix-Rouge gabonaise qui, à son tour, a signé des accords avec le personnel de santé communautaire sélectionné, des membres de six associations et réseaux impliqués dans la riposte au VIH et à la violence sexiste et qui travaillent avec la communauté LGBTI et sur le thème de la santé sexuelle et reproductive.
« Le partenariat avec le Centre Africain de Contrôle et de Prévention des Maladies et l’appui apporté par l’ONUSIDA offrent une lueur d’espoir aux communautés du Gabon qui sont souvent livrées à elles-mêmes. Cela montre que les communautés sont en mesure d’innover et de faire la différence même avec un soutien minime. L’implication des communautés devrait toujours être au cœur de la riposte aux pandémies. Nous espérons que ce soutien pourra se pérenniser, car les besoins sont encore énormes », a déclaré la directrice pays de l’ONUSIDA pour le Gabon, Françoise Ndayishimiye.
Le projet a également un aspect innovant dans le suivi des acteurs communautaires. Une application numérique mobile a été développée pour aider le personnel de santé communautaire à collecter des données en temps réel, surveiller et rendre compte de ses activités. L’application facilite le rendu de rapports hebdomadaires sur la sensibilisation et soutient les activités des personnes vivant avec le VIH et avec la tuberculose, y compris pour ce qui est de la santé sexuelle et reproductive, de la prévention des grossesses précoces, du VIH, de la violence sexiste, de la COVID-19 et de la discrimination.
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Un partenariat pour renforcer l’engagement des communautés dans les ripostes au VIH et à la COVID-19 en Namibie
12 octobre 2021
12 octobre 2021 12 octobre 2021Les communautés continuent de faire preuve de résilience, d’agilité et d’innovation au cours de la riposte aux pandémies concomitantes de COVID-19 et de VIH. Afin d’autonomiser, de former et de protéger les communautés, l’ONUSIDA, en collaboration avec le ministère namibien de la Santé et des Services sociaux et les Centres africains de contrôle et de prévention des maladies, aide des organisations de la société civile à mettre en œuvre l’initiative Partnership to Accelerate COVID-19 Testing (PACT) en Namibie. Par ailleurs, des activités de sensibilisation des communautés visant à réduire la propagation de la COVID-19, ainsi que la stigmatisation et la discrimination qui y sont liées, mais aussi à minimiser les effets du virus sur les personnes vivant avec le VIH, sont en train de voir le jour.
En mai 2021, la Namibie a connu une augmentation exponentielle de la transmission des cas de COVID-19 au sein des communautés en raison de l’émergence du variant delta. Cette détérioration de la situation a mis à mal les efforts de confinement du pays et son système de santé. Le pays a toutefois été à la hauteur du défi en faisant preuve d’un volontarisme politique et d’un engagement forts. Des interventions à fort impact reposant sur des données probantes ont entraîné une baisse significative des cas, des pourcentages de cas positifs et des décès.
Dans le cadre de l’initiative PACT, quatre organisations de la société civile ayant de l’expérience dans le travail avec des communautés vulnérables et des réseaux de personnes vivant avec le VIH dans des bidonvilles ont reçu le soutien du ministère de la Santé et des Services sociaux ainsi que de l’ONUSIDA pour mettre en œuvre ce projet. Celui-ci se concentre sur la prévention de la COVID-19 et le suivi des contacts, sur l’atténuation de l’impact de la COVID-19 sur la riposte au VIH et sur l’amélioration de l’accès à des soins de santé de qualité dans les 14 régions du pays. Il prévoit à terme de déployer 270 spécialistes de la santé communautaire.
L’ONUSIDA s’associe à trois des quatre organisations de la société civile qui œuvrent dans les trois régions les plus touchées par le VIH et la COVID-19 : Oshana, Erongo et Khomas. Ces dernières regroupent à elles seules 36 % des personnes séropositives, 52 % des cas de COVID-19 et 42 % des décès liés à la COVID-19 dans le pays. Ces organisations de la société civile fournissent un travail remarquable pour répondre aux besoins des populations clés, des adolescentes et des jeunes femmes, ainsi que des personnes séropositives en utilisant les infrastructures et les systèmes existants de la lutte contre le VIH.
« L’éradication des deux pandémies nécessite une plus grande implication des communautés, des partenariats, l’intégration des services liés à la COVID-19 et au VIH, mais aussi d’atteindre les communautés défavorisées et vulnérables. C’est l’approche que l’initiative PACT a adoptée en Namibie pour endiguer la propagation de la COVID-19 », a déclaré la directrice pays de l’ONUSIDA pour la Namibie, Alti Zwandor.
Pour adapter, harmoniser et soutenir la formation des professionnelles et professionnels communautaires de santé, l’ONUSIDA travaille avec le National Health Training Centre, qui a adapté le programme de formation des Centres africains de contrôle et de prévention des maladies sur la COVID-19 afin d’inclure des informations sur les vaccins, le VIH, ainsi que la santé et les droits sexuels et reproductifs. Quarante formatrices et formateurs émérites du Training Center ont reçu une formation pour dispenser différentes formations dans tout le pays. 250 spécialistes de la santé communautaire supplémentaires et 25 responsables d'équipe ont ensuite reçu une formation avant de se déployer pour mettre en œuvre des activités communautaires de proximité . Outre les visites à domicile et les activités de sensibilisation des communautés, l’une des organisations non gouvernementales, le réseau Tonata de personnes vivant avec le VIH, a également intégré une vaste campagne d’information par SMS sur la COVID-19 dans les langues locales pour aider les groupes de personnes séropositives. Ce faisant, elle a fait connaître l’initiative PACT à un public beaucoup plus large.
« Ces spécialistes de la santé communautaire sur le terrain affrontent des situations où les membres des communautés font preuve d’agressivité en recevant les informations sur la COVID-19. Dans certains foyers de contagion, la population s’est également plainte d’avoir faim et a indiqué qu’elle n’écouterait les spécialistes de la santé communautaire qu’après avoir reçu une aide alimentaire afin de pouvoir se concentrer », a déclaré Agatha Kuthedze, directrice de la Namibia Planned Parenthood Association (NAPPA). Elle a ajouté que l’organisation avait renvoyé des personnes ayant besoin d’aide sociale vers les autorités pour obtenir une assistance.
L’initiative continuera d'exploiter ses réussites et d’intégrer les programmes essentiels sur le VIH, la santé et droits sexuels et reproductifs, tout en cherchant sans cesse des innovations pour une riposte au VIH pérenne et complète. Les organisations non gouvernementales partenaires impliquées sont Tonata, le Walvis Bay Corridor Group, NAPPA et Project Hope.
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Les personnes vivant avec le VIH présentent un risque plus élevé de contracter la COVID-19, mais ont un accès plus faible aux vaccins
11 octobre 2021
11 octobre 2021 11 octobre 2021Un nombre croissant de données probantes indique que les personnes vivant avec le VIH qui contractent une infection au SARS-CoV-2 ont davantage de risques d’être hospitalisées et que le traitement soit moins efficace.
Les données des États-Unis d’Amérique montrent que les personnes vivant avec le VIH et ayant contracté une infection au SARS-CoV-2 sont beaucoup plus susceptibles d’être hospitalisées. Elles sont aussi plus exposées aux risques de développer une forme grave que les personnes séronégatives. Enfin, des études menées en Angleterre et en Afrique du Sud révèlent que les personnes séropositives ont deux fois plus de risques de mourir de la COVID-19 que le reste de la population. Une forme avancée du VIH ou la présence de comorbidités chroniques, fréquentes chez les personnes vivant avec le VIH, semblent fortement corrélées à une moindre efficacité des traitements contre la COVID-19.
Cependant, l’accès aux vaccins contre la COVID-19 dans le monde reste extrêmement inégal et injuste. Début octobre 2021, les niveaux d’accès aux vaccins étaient encore faibles dans les pays à faible revenu et à revenu intermédiaire inférieur qui abritent plus de la moitié (55 %) des personnes vivant avec le VIH dans le monde.
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Quarante ans de lutte en faveur de l’égalité d’accès aux médicaments vitaux
17 septembre 2021
17 septembre 2021 17 septembre 2021Les débuts de la lutte contre le sida présentent des similarités frappantes avec la riposte mondiale à la COVID-19.
Des photos inédites de militants et militantes du sida au début des années 1990, qui manifestent pour des médicaments vitaux montrent que leurs préoccupations étaient les mêmes que celles des militantes et militants d’aujourd’hui, qui exigent l’égalité d’accès aux vaccins contre la COVID-19.Les slogans tels que « Dead from drug profiteers » (Les profiteurs pharmaceutiques m'ont tué) et « AIDS $ now » (De l’argent maintenant pour le sida) confortent ce parallèle.
Cependant, les photos soulignent également comment, 40 ans après la découverte des premiers cas de sida, le monde répète les mêmes erreurs dans sa riposte à la COVID-19, car les inégalités continuent d’alimenter les infections et les décès.
Ces clichés, pris par la photographe française Élisabeth Carecchio, montrent des personnes manifestant pour un traitement anti-VIH en mai 1990 devant le National Institutes of Health à Washington aux États-Unis d’Amérique. Ils rappellent le rôle central joué par les activistes au fil des ans, y compris aujourd’hui, en continuant de plaider pour un accès plus juste aux traitements et aux vaccins. Les activistes se mobilisent pour que l’humanité place les gens avant les bénéfices, un élément essentiel de la campagne pour le vaccin universel contre la COVID-19 dont l’ONUSIDA est fière de faire partie.
Photos : Elizabeth Carecchio
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Le PNUD et l’ONUSIDA soutiennent plus de 300 femmes séropositives enceintes et allaitantes à Abidjan
08 juillet 2021
08 juillet 2021 08 juillet 2021Comme le reste du monde, la COVID-19 frappe durement la Côte d’Ivoire. En réponse, le gouvernement a élaboré un plan de riposte nationale dès que les premiers cas de COVID-19 ont été confirmés en mars 2020. Malheureusement, les mesures restrictives de protection de la population ont eu un impact sur l’utilisation des services de santé, y compris ceux liés au VIH, menaçant le fragile suivi des soins par les personnes vivant avec le VIH. Les femmes enceintes et allaitantes vivant avec le VIH et leurs enfants, l’un des groupes les plus vulnérables, ont été particulièrement touchées, et une priorité a été de préserver leur accès aux services et aux soins afin d’éviter de voir des années d’efforts réduits à néant.
Le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) et l’ONUSIDA ont uni leurs forces pour aider à retenir 333 femmes séropositives enceintes et en cours de lactation dans les services prénataux, de maternité et pédiatriques à Abidjan. Le projet fournira, sur neuf mois, 1 000 colis alimentaires et 1 000 colis d’hygiène pour apporter aux bénéficiaires une assistance alimentaire et les aider à se protéger contre la COVID-19. Chaque colis alimentaire contient 20 kg de riz, six litres d’huile, 10 pains de savon et quatre boîtes de farine infantile ; un kit d’hygiène contient deux bouteilles de gel hydroalcoolique, deux bouteilles de savon liquide et 50 masques chirurgicaux. Le projet vise également à garantir que les femmes aient accès à l’offre complète de services développés dans le cadre du programme de prévention de la transmission du VIH de la mère à l’enfant (transmission verticale) en Côte d’Ivoire, afin de s’assurer que tous les enfants des bénéficiaires du projet exposés à un risque d’infection fassent l’objet d’un dépistage précoce et aient accès aux soins appropriés, mais aussi de veiller à la documentation et au partage des bonnes pratiques.
L’une des bénéficiaires, Ouattara Maimouna, qui vit avec le VIH depuis cinq ans et est une mère allaitante de trois enfants, a déclaré : « Docteur, ce cadeau était incroyablement important pour nous. Cela nous a beaucoup aidées ! Ce stock de nourriture me permet de nourrir ma famille. Je ne peux pas vous en remercier suffisamment, car j’ai épuisé toutes les possibilités pour préserver le petit commerce qui faisait vivre ma famille. »
« Environ 700 colis d’hygiène et 700 colis alimentaires ont été distribués depuis le début du projet en décembre 2020. Les partenaires opérationnels du Plan d’urgence du président des États-Unis pour la lutte contre le sida (PEPFAR) sont unanimes pour dire que les kits ont contribué à garantir que les femmes enceintes et allaitantes respectent la prévention de la transmission verticale du VIH et continuent d’utiliser les services de soins pédiatriques, ainsi que les groupes d’entraide », a déclaré la directrice nationale de l’ONUSIDA pour la Côte d’Ivoire, Brigitte Quenum.
À ce stade de la mise en œuvre, des leçons peuvent d’ores et déjà être tirées. Le projet a été très bien accueilli par les bénéficiaires en raison de leur vulnérabilité qui a été aggravée par la crise du COVID-19. L’aide a permis d’améliorer le respect des rendez-vous lors des différentes consultations prénatales, d’améliorer la continuité du traitement et du dépistage de la charge virale pour les femmes enceintes et allaitantes et de renforcer le lien entre les femmes vivant avec le VIH et le personnel assurant une prise en charge clinique et communautaire. Le projet souligne également l’importance de prendre en compte la composante sociale dans les soins aux femmes dans la prévention de la transmission verticale des services de lutte contre le VIH.
La distribution des colis alimentaires et d’hygiène se poursuivra jusqu’à la fin de l'année 2021. La vulnérabilité des femmes enceintes et allaitantes vivant avec le VIH a augmenté au cours de la riposte à la COVID-19 et il est nécessaire d’élaborer des stratégies d’assistance qui répondent à leurs besoins spécifiques. « La mobilisation du PNUD, de l’ONUSIDA, du PEPFAR et d’organisations non gouvernementales partenaires a assuré une coalition de soutien en faveur de la sensibilisation et de l’élargissement des efforts en direction des populations vulnérables », a ajouté Mme Quenum. « Bien que cette initiative unique soit utile, des efforts doivent être faits pour intégrer d’autres activités, telles que la promotion de la nutrition et l’intégration d’une composante sociale dans les soins aux femmes vivant avec le VIH dans les services de transmission verticale et d’autres situations de prise en charge. »
Une étude portant sur la protection sociale inclusive et prenant en compte le VIH débutera dans les mois à venir en collaboration avec les principaux ministères impliqués. Il sera par ailleurs nécessaire de mobiliser des fonds pour les aspects sociaux liés aux femmes vivant avec le VIH et de militer en faveur d’aides durables.
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Un rapport révèle que la COVID-19 a causé d’importantes perturbations des services de prévention du VIH, mais souligne que les services de lutte contre le VIH peuvent innover et s’adapter
01 juillet 2021
01 juillet 2021 01 juillet 2021La pandémie de COVID-19 menace des décennies d’avancées et d’améliorations durement acquises pour la santé publique. L’ONUSIDA s’engage à jouer un rôle clé en veillant à ce que les personnes vivant avec le VIH et touchées par le virus disposent des informations et du soutien dont elles ont besoin pendant la pandémie de COVID-19. L’organisation promeut et soutient par ailleurs l’élaboration de mesures nécessaires pour garantir la continuité de l’accès aux services de prévention et de traitement du VIH.
Lancée en 2017, la Global HIV Prevention Coalition vise à redonner dynamisme et clairvoyance aux programmes de prévention du VIH. Elle concentre son action sur les 28 pays du monde les plus sévèrement touchés par l’épidémie de VIH. Cette organisation vient de publier un nouveau rapport, Prévenir les infections à VIH en temps de nouvelle pandémie : Rapport de synthèse sur les perturbations et les adaptations du programme pendant la pandémie de COVID-19 en 2020, qui livre un état des lieux des programmes de prévention du VIH au cours de la pandémie de COVID-19, identifie les vulnérabilités critiques, les risques et les perturbations majeures des services et documente les réponses apportées dans divers contextes. Le rapport met l’accent sur la collecte d’informations sur les innovations au sein des programmes communautaires.
« La pandémie de COVID-19 risque d’inverser les avancées chèrement acquises en matière de prévention du VIH, y compris la réduction de 23 % des nouvelles infections depuis 2010. Et elle arrive à un moment où il reste encore fort à faire pour réduire considérablement les nouvelles infections à VIH. Les lacunes et les menaces pesant sur les progrès révèlent de profondes inégalités. Les services de prévention du VIH et les obstacles sociétaux concernant les personnes les plus défavorisées, comme les populations clés, les adolescentes et les jeunes femmes, ont été sévèrement touchées par la COVID-19 », a déclaré Shannon Hader, Directrice exécutive adjointe des programmes de l’ONUSIDA.
On a pu inévitablement observer des perturbations significatives au niveau des services de prévention du VIH, ainsi qu’un allongement des chaînes d’approvisionnement pour les produits essentiels à la prévention du VIH, y compris les préservatifs, les lubrifiants, les antirétroviraux et autres médicaments. Le rapport souligne que le nombre de personnes accueillies chaque mois par les programmes de prévention du VIH essentiels a reculé très tôt, par exemple avec la baisse considérable des circoncisions masculines médicales volontaires par rapport aux mois correspondants précédents.
Parallèlement, alors qu’elle a fortement exposé et creusé les inégalités, notamment en matière de santé, la COVID-19 a également montré comment rendre les systèmes de santé et les autres institutions publiques plus justes, plus inclusifs et mieux à même de relever les défis liés à l’éradication de l’épidémie de sida. Les prestataires de services de santé et les organisations communautaires ont réagi à la crise en changeant la façon d’apporter les services de prévention du VIH et en réduisant les interruptions des services essentiels.
Le rapport cite des innovations et des modifications des services de lutte contre le VIH venues atténuer l’impact de la COVID-19, y compris la délivrance de préservatifs, de lubrifiants, d’aiguilles, de seringues et de prophylaxie pré-exposition (PPrE) pour plusieurs mois, les approches différenciées de prestation de services et d’auto-dépistage, les points d’accès alternatifs pour les produits de prévention tels que les préservatifs et la PPrE, les doses à prendre à domicile de traitement substitutif aux opiacés pour les consommateurs et consommatrices de drogues injectables, la poursuite en toute sécurité des services de proximité pour les populations clés et les adolescentes et les jeunes femmes, ainsi que les plateformes virtuelles pour les interventions de prévention. Le document appelle par ailleurs à les développer, même après la pandémie de COVID-19. Le rapport met aussi en avant la manière dont les spécialistes et les communautés du VIH ont été un moteur de la riposte à la pandémie de COVID-19 et ont pris très tôt des mesures décisives pour lutter contre les vulnérabilités critiques, maintenir la continuité des services de santé et établir des synergies entre les pandémies simultanées.
« En plus de 30 ans de développement d’approches de prévention efficaces, nous avons acquis des connaissances et une expérience considérables que les décideurs et décideuses, ainsi que les responsables de programmes de santé peuvent utiliser dans les pays à revenu faible et intermédiaire pour faire les meilleurs choix possibles dans la prévention du SRAS-CoV-2 », a déclaré la docteure Hader. « Les communautés nous disent avoir besoin en priorité de protéger leur existence : comment les gens mangent-ils, vivent-ils, prennent-ils soin d’eux-mêmes et survivent-ils à l’heure de la COVID-19. L’ONUSIDA peut aider à négocier les services aux personnes », a-t-elle ajouté.
Le rapport aidera toutes les parties prenantes dans la préparation des applications du Mécanisme de riposte à la COVID-19 du Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme, en s’assurant que les équipes de rédaction des propositions identifient les innovations et les adaptations clés en matière de prévention du VIH qui pourraient être encouragées et démocratisées afin de redynamiser la prévention du VIH dans le monde et réduire l’impact de la pandémie de COVID-19 sur les services de lutte contre le VIH.
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« Science, VIH et COVID-19 : des perspectives »
08 juin 2021
08 juin 2021 08 juin 2021Un événement organisé en marge de la Réunion de haut niveau des Nations Unies sur le VIH/sida qui se tient à New York et en ligne du 8 au 10 juin s’est penché sur les ressources scientifiques pertinentes pour la nouvelle stratégie et les nouveaux objectifs mondiaux de l’ONUSIDA, ainsi que sur les changements au sein de l’environnement scientifique qui accompagneront le monde jusqu’en 2030, l’année à laquelle devra être atteint l’Objectif de développement durable pour mettre fin au sida.
Lors de cette rencontre intitulée « Science, HIV and COVID-19—Where are we Headed? », Jon Cohen, journaliste scientifique renommé, a animé une table ronde qui a rassemblé Anthony Fauci, Conseiller médical en chef du président des États-Unis d’Amérique, Loyce Maturu, militante travaillant pour Zvandiri au Zimbabwe, Soumya Swaminathan, responsable scientifique de l’Organisation mondiale de la Santé, et d’autres grands noms de la recherche sur le VIH.
Face à la complexité et à la nature protéiforme de la riposte mondiale au sida, la science demeure une force indéfectible qui modèle et adapte la réponse mondiale. La science joue par ailleurs un rôle similaire dans l’autre pandémie actuelle : la COVID-19. L’événement a été l’occasion d’échanger sur le rôle de la science et de passer en revue les thèmes scientifiques majeurs et émergents qui influenceront la trajectoire de la pandémie de VIH à l’approche de 2030.
M. Fauci a souligné l’importance de l’engagement et de l’investissement à long terme dans la surveillance et les sciences fondamentales afin de mieux nous préparer aux futures pandémies. Il a indiqué que notre priorité doit être de donner confiance en la science et a expliqué comment les connaissances évoluent grâce à l’accumulation de données fiables qui peuvent avoir des répercussions sur les recommandations cliniques et de santé publique. Il a déclaré que la pandémie de COVID-19 a été riche d’enseignements en matière d’efficacité et d’accélération de la transformation de la science fondamentale en des interventions concrètes. Cependant, nous devons relever les défis de l’accès, des prix d’intervention et des préjugés sociaux qui limitent notre impact mondial. Il a conclu que la pandémie du VIH et de la COVID-19 ont toutes deux le pouvoir de renforcer la communauté mondiale, et il a promis que les États-Unis allaient être un leader mondial et un partenaire de confiance dans ce domaine.
Greg Millett a salué le recul fantastique des nouvelles infections au VIH dans plusieurs endroits, comme Londres, le Danemark et l’Australie, où la prophylaxie pré-exposition (PPrE) et un dépistage et un traitement efficaces fonctionnent vraiment pour les gays et autres hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes. Il a souligné l’importance des récents progrès scientifiques qui ont débouché sur l’apparition de nouvelles technologies, comme les autotests du VIH et les nouvelles modalités de PPrE.
L’égalité a été un autre grand thème abordé. Pour la COVID-19 et le VIH, les personnes présentes ont noté que nous devons nous assurer que tout le monde, quel que soit le pays, profite des avancées scientifiques. Des membres de l’auditoire ont rappelé son importance cruciale alors qu’énormément de personnes dans beaucoup de pays ont participé de manière altruiste aux recherches qui ont conduit aux nouveaux outils efficaces de prévention du VIH et de vaccins contre la COVID-19. Et M. Millet de rappeler que nous sommes toutes et tous en lien et en connexion. Il est illusoire de croire que les infections au VIH et à d’autres maladies s’arrêtent aux frontières nationales.
Loyce Maturu a rappelé à tout le monde que les jeunes sont au cœur de la riposte au VIH. Nous négligeons souvent les jeunes ou nous les considérons comme des utilisatrices et utilisateurs finaux de services qui ne sont pas spécialement adaptés à leur style de vie. Elle a indiqué que c’est grâce à la science qu’elle pouvait être avec nous, en bonne santé, belle et émancipée après avoir souffert enfant de maladies liées au VIH et avoir été témoin de la mort de sa mère et de son frère du VIH. Les jeunes doivent être au cœur de la science et participer aux discussions visant à fixer les priorités de la recherche.
Quarraisha Abdool Karim et d’autres voix ont exhorté les responsables politiques à ne pas relâcher leurs efforts concernant le VIH. Nous devons accomplir notre mission et ne pas laisser les énormes défis qui l’accompagnent nous faire dévier de notre trajectoire.
Toutes les personnes présentes ont plaidé pour que les programmes de lutte contre le VIH reposent fermement sur des données scientifiques, et Wafaa El Sadr a noté que les données proviennent non seulement des laboratoires biomédicaux et des grands essais cliniques, mais aussi de la mise en œuvre et des sciences sociales. Adeeba Kamarulzaman et Hendrik Streeck qui coprésident la prochaine Conférence scientifique de la Société internationale du sida organisée en juillet 2021 ont déclaré espérer que la réunion de haut niveau stimulera un engagement plus fort envers la science. Les inscriptions à la conférence sont toujours aussi nombreuses que d’habitude malgré les restrictions liées à la COVID-19. M. Streeck a appelé à un engagement massif pour réunir des milliers de scientifiques spécialistes des vaccins contre le VIH afin de fournir un effort énorme, similaire à la collaboration autour du Grand collisionneur de hadrons ou même du Projet Manhattan.
Mme Swaminathan a conclu sur une note optimiste en espérant que le succès de la collaboration scientifique qui a produit si rapidement plusieurs vaccins contre la COVID-19 stimulera l’enthousiasme et les investissements dans les collaborations pour mettre fin non seulement au sida, mais aussi à d’autres défis de santé publique majeurs, tels que la tuberculose, le paludisme et les maladies non transmissibles.
Quotes
« Nous devons faire attention à atteindre tous les membres de nos communautés locales et mondiales, en particulier les personnes qui sont sceptiques, défavorisées ou historiquement exploitées. »
« Assurez-vous que les jeunes, les adolescentes et adolescents sont considérés comme des décisionnaires et pas uniquement comme des utilisatrices et utilisateurs finaux. Nous avons besoin d’une approche qui parte de la base pour nous assurer que la recherche et la science sont guidées par les communautés pour répondre aux besoins de tout le monde. »