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Des progrès, mais encore un long chemin à parcourir pour accroître la couverture du traitement et la prévention du VIH en République centrafricaine

03 août 2018

Environ 18 mois après le lancement du plan de rattrapage, le Comité national de lutte contre le sida (CNLS), le Ministère de la Santé et l’ONUSIDA ont organisé ensemble un atelier à Bangui afin de faire le point sur les progrès accomplis et les problèmes rencontrés et d’accélérer l’accès au traitement pour les personnes vivant avec le VIH en République centrafricaine. L’atelier a également été l’occasion de renouveler l’engagement politique en faveur de la riposte au VIH et d’appeler à une action urgente dans le domaine de la prévention.

Simplice Mathieu Sarandji, Premier ministre de République centrafricaine, a ouvert la réunion en présence de 80 parties prenantes, notamment des membres du gouvernement, des organisations de la société civile, des personnes vivant avec le VIH, des membres des populations clés, ainsi que des dirigeants de collectivités locales et des chefs traditionnels et religieux.

Depuis le lancement du plan de rattrapage en janvier 2017, les principaux progrès ont été enregistrés dans le développement de nouvelles politiques de mise en œuvre du dépistage et du traitement, ainsi que dans l’augmentation du nombre de personnes sous traitement anti-VIH, de 25 000 en 2016 à 34 000 en juin 2018. Des groupes de traitement communautaires ont délivré des médicaments anti-VIH aux personnes vivant dans des régions reculées et instables, comme la ville de Zemio à l’est du pays. En outre, un observatoire du traitement communautaire contribue à superviser l’accès aux soins anti-VIH et la qualité de ces soins à Bangui.

Toutefois, il reste encore un long chemin à parcourir. En République centrafricaine, moins de 35 % des personnes vivant avec le VIH ont accès au traitement, soit l’un des taux les plus faibles d’Afrique subsaharienne. Parmi les problèmes rencontrés, un système de surveillance et d’évaluation inadéquat, un manque de supervision efficace des établissements fournissant des services anti-VIH, un engagement communautaire limité dans la mise en œuvre du dépistage et du traitement anti-VIH, ainsi que des engagements financiers restreints pour atteindre les objectifs de traitement. La plupart des participants se sont accordés sur la nécessité d’améliorer la coordination.

En conséquence, les participants ont recensé les priorités pour les six prochains mois afin d’atteindre les objectifs pour 2019 dans le domaine du traitement. Tous ont souligné que les communautés, les personnes vivant avec le VIH et les populations clés devaient être associées à chaque étape du parcours. Par ailleurs, les participants ont insisté sur la nécessité urgente d’une augmentation du financement provenant du budget national et des donateurs.

Cet atelier de deux jours a été préparé par un comité de pilotage et des groupes de travail techniques sur la base des données disponibles et de visites de terrain. Parmi les groupes présents figuraient des représentants du Ministère de la Santé, du CNLS, des organisations communautaires, des personnes vivant avec le VIH, d’ONG internationales telles que Médecins sans Frontières et la Croix Rouge française, ainsi que de l’UNICEF, de l’UNFPA, de l’OMS et de l’ONUSIDA.

Quotes

« Notre pays et notre gouvernement s’engagent pour accélérer le rythme dans l’accès aux médicaments et atteindre l’objectif de zéro nouvelle infection à VIH. Pour y parvenir, nous allons financer le traitement anti-VIH pour 5 000 personnes de plus en 2019. Nous allons également développer rapidement un plan national de prévention du VIH. »

Simplice Mathieu Sarandji Premier ministre de République centrafricaine et Premier Vice-Président du Comité national de Lutte contre le SIDA

« Il est temps d’accélérer le tempo avec notre plan de rattrapage. Nous devons changer nos approches, exploiter les progrès accomplis et nous adapter lorsque c’est nécessaire pour atteindre nos objectifs. Notre but est de cibler les communautés dans lesquelles les personnes sont les plus vulnérables à l’infection à VIH et de leur fournir des services efficaces qui respectent les droits de l’homme. »

Pierre Somse Ministre de la Santé Publique et de la Population, République centrafricaine

« Nous ne pourrons pas mettre davantage de personnes sous traitement et réduire les nouvelles infections à VIH sans notre participation. La stigmatisation et la discrimination demeurent des obstacles majeurs qui entravent nos efforts. C’est la raison pour laquelle les personnes vivant avec le VIH souhaitent jouer un rôle actif en encourageant le dépistage, la prévention et le traitement du VIH pour tous. »

Bienvenu Gazalima Réseau Centrafricain des Personnes Vivant avec le VIH (RECAPEV)

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La dignité des personnes transgenres : un facteur clé pour leur santé et leur bien-être

26 juin 2018

L’Organisation mondiale de la Santé a publié la nouvelle classification internationale des maladies, la CIM-11, le 18 juin dernier.

Cette nouvelle version ne définit plus les problèmes associés à l’identité transgenre comme des troubles mentaux. Elle inclut à la place de nouvelles catégories, l’incongruence de genre chez l’adolescent et l’adulte et l’incongruence de genre chez l’enfant, qui sont classées dans le chapitre consacré à la santé sexuelle.

La CIM offre une vision holistique de chaque aspect de la vie susceptible d’avoir une incidence sur la santé et sert d’aide à la prise de décision pour la programmation des services et l’affectation des dépenses.

« Nous amorçons ainsi la fin d’une histoire honteuse de pathologisation, d’institutionnalisation, de « conversion » et de stérilisation », a déclaré Mauro Cabral Grinspan, Directeur exécutif de GATE, une organisation internationale qui travaille sur les questions d’identité de genre, d’expression de genre et de caractéristiques sexuelles. 

Michel Sidibé, Directeur exécutif de l’ONUSIDA, a salué cette décision. « Il s’agit d’une étape importante dans l’élargissement de l’accès aux services de santé pour les personnes transgenres », a-t-il déclaré.

Selon le rapport de l’Organisation mondiale de la Santé intitulé Transgender people and HIV (Personnes transgenres et VIH), les personnes transgenres sont 49 fois plus susceptibles de contracter le VIH que l’ensemble des adultes en âge de procréer. Dès le plus jeune âge, elles sont souvent confrontées à la stigmatisation, à la discrimination et au rejet social dans leurs foyers et leurs communautés parce qu’elles expriment leur identité de genre. Discrimination, violence et criminalisation sont autant de raisons qui empêchent les personnes transgenres d’accéder aux services anti-VIH dont elles ont besoin pour rester en bonne santé.

Même si la nouvelle version de la CIM ne sera présentée qu’en mai 2019 pour approbation finale devant l’Assemblée mondiale de la Santé, les activistes transgenres travaillent déjà sur les prochaines étapes, notamment la révision des catégories et des définitions, ainsi que sur la réception au niveau national.

« Nous allons travailler avec nos partenaires pour assurer une mise en application effective au niveau des pays, afin d’améliorer les réglementations tout en favorisant l’accès total à la reconnaissance juridique du genre et à des soins de santé valorisants en termes de genre », a conclu Mauro Cabral Grinspan.

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Sensibilisation aux violences sexistes au Kenya : pourquoi il faut en faire plus

29 mai 2018

Les violences sexistes représentent l’une des violations des droits de l’homme qui persiste le plus dans le monde entier. Selon l’Organisation mondiale de la Santé, environ un tiers des femmes de la planète ont vécu de telles violences. Les violences commises par un partenaire intime augmentent le risque de VIH, jusqu’à 1,5 fois dans certaines régions. Au sein des populations marginalisées, une forte prévalence des violences est associée à des taux supérieurs d’infection à VIH, en particulier chez les femmes transgenres.

Au Kenya, une étude récente a révélé que 32 % des jeunes femmes âgées de 18 à 24 ans et 18 % de leurs homologues masculins déclaraient avoir été touchés par des violences sexistes avant l’âge de 18 ans. Les violences sexistes réduisent la capacité de négocier des rapports sexuels protégés, de suivre un traitement ou de rester scolarisé.

Afin de sensibiliser aux violences sexistes au Kenya et de mobiliser les efforts pour y mettre un terme, le Fonds des Nations Unies pour la Population (UNFPA), en collaboration avec l’Association kenyane des femmes médecins, l’Association kenyane des femmes juges et d’autres partenaires, a lancé la campagne Tuongee (« Parlons-en ») le 25 mai à l’occasion d’un événement organisé par Nicolas Nihon, Ambassadeur de la Belgique au Kenya et auprès de l’UNFPA.

Intervenant lors de ce lancement, Michel Sidibé, Directeur exécutif de l’ONUSIDA, a déclaré : « Les violences sexistes et le VIH sont des épidémies inextricablement liées. Si nous voulons que les choses changent sur un plan comme sur l’autre, nous devons nous attaquer aux barrières structurelles qui les favorisent ». Il a évoqué la nécessité de donner aux jeunes femmes les compétences et les capacités de prendre des décisions éclairées en ce qui concerne leur santé et il a insisté sur l’importance vitale d’impliquer les garçons et les hommes le plus tôt possible pour changer les comportements et contrer les normes qui permettent aux violences sexistes de persister.

Une jeune rescapée de violences sexistes originaire de Kisumu, une ville portuaire des rives du lac Victoria, a livré un témoignage émouvant et puissant, rappelant aux participants l’importance fondamentale de la campagne et la nécessité d’en parler pour aider les survivant(e)s à accepter les choses et à guérir. Elle a aussi lancé un appel aux parents pour qu’ils parlent de la violence à leurs enfants et qu’ils les aident à s’exprimer.

M. Nihon a mis en avant l’engagement du gouvernement belge dans la lutte contre toutes les formes de violences sexistes et salué le travail des partenaires kenyans dans l’appui aux victimes.

« Malheureusement, les violences sexistes qui touchent les femmes et les filles sont un phénomène répandu », a déclaré Ademola Olajide, Représentant de l’UNFPA au Kenya. « Les soins et l’appui aux survivantes et survivants sont essentiels pour éradiquer les violences sexistes et cela nécessite une approche multisectorielle ».

Les participants ont affirmé que l’action au niveau communautaire, associée à une sensibilisation à l’échelle mondiale et à des changements structurels, pouvait conduire à une transformation et qu’il existait un énorme potentiel d’accélération des résultats en s’appuyant sur l’excellent travail déjà accompli.

Atteindre l’égalité entre les sexes, faire avancer l’émancipation des femmes et assurer pleinement les droits et la santé sexuels et reproductifs des femmes et des filles sont au cœur du travail de l’ONUSIDA et représentent des actions essentielles pour atteindre les Objectifs de développement durable et les objectifs fixés dans la Déclaration politique des Nations Unies de 2016 sur la fin du sida.

En collaboration avec un large éventail de partenaires, y compris les femmes vivant avec le VIH et les organisations de femmes, l’ONUSIDA œuvre pour faire en sorte que les femmes et les filles, partout dans le monde, puissent exercer pleinement leurs droits et deviennent autonomes afin de se protéger contre le VIH, et pour que toutes les femmes et les filles vivant avec le VIH aient directement accès au traitement et aux soins.

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Les responsables des agences H6 adoptent un nouveau cadre de résultats

07 mai 2018

Partout dans le monde, beaucoup de femmes, d’enfants et d’adolescents ont encore peu ou pas d’accès à des services de santé et d’éducation de qualité, à de l’air et de l’eau propres, à un assainissement adéquat et à une bonne alimentation. Et un trop grand nombre est confronté à la violence et à la discrimination, à l’inégalité d’accès au pouvoir et aux opportunités, et à de nombreux obstacles qui nuisent à sa santé physique, mentale et émotionnelle ainsi qu’à son bien-être.

Pour accélérer le changement, les chefs de secrétariat du partenariat H6 se sont réunis en marge du Conseil des chefs de secrétariat des organismes des Nations Unies à Londres (Royaume-Uni) le 2 mai et ont convenu d’un nouveau cadre de résultats, Résultats H6 2020. Résultats H6 2020 vise à faire du partenariat H6 une source fiable et précieuse de soutien technique, de conseils politiques stratégiques et de meilleures pratiques pour la santé et le bien-être des femmes, des enfants et des adolescents.

Développé sous la présidence du Directeur exécutif de l’ONUSIDA, Michel Sidibé, Résultats H6 2020 est étroitement lié à la Stratégie mondiale Every Woman Every Child Every Adolescent et au cadre des partenaires 2020 Every Woman Every Child. Résultats H6 2020 fixe des objectifs ambitieux tout en s’engageant à obtenir un certain nombre de résultats concrets pour 2020.

« Je suis très enthousiaste à l’idée de redynamiser notre partenariat H6. En tant que bras technique du mouvement Every Woman Every Child, nous prévoyons de rationaliser et de simplifier l’architecture de la santé, en coordination avec des partenaires clés pour tirer parti du capital politique, de l’expertise technique et de la sensibilisation en vue d’obtenir des résultats pour les femmes, les enfants et les adolescents du monde entier », a déclaré M. Sidibé.

Faisant suite à la vision approuvée par les chefs de secrétariat en mars 2018, Résultats H6 2020 s’appuie sur les réalisations du H6 à ce jour et renforce les mécanismes existants tout en consolidant les mécanismes des Nations Unies d’aide aux pays. Il décrit comment le H6 harmonisera les efforts des six organisations du H6 et des partenaires clés aux niveaux national, régional et mondial et se concentrera sur les pays les plus touchés par la mortalité et la morbidité maternelles, infantiles et adolescentes pour intensifier les actions qui y sont menées à bien.

« Le partenariat H6 joue un rôle crucial en veillant à ce que les pays se concentrent sur les besoins de santé des femmes d’une manière intersectionnelle, en mettant l’accent sur l’égalité des sexes, les droits de la personne et d’autres facteurs favorables, comme l’éducation », a déclaré Phumzile Mlambo-Ngcuka, Directrice exécutive d’ONU Femmes.

En amplifiant sa valeur ajoutée, le partenariat H6 cherche à servir de laboratoire vivant pour la réforme des Nations Unies – répondant à l’appel du Secrétaire général des Nations Unies en faveur d’un système de développement plus centré sur les pays, mieux coordonné, plus efficace et plus responsable, mieux à même d’aider les pays à mettre en œuvre l’Agenda 2030 pour le développement durable.

« Il est important que les Nations Unies s’unissent pour concentrer leur appui technique sur les priorités essentielles dans les quelques pays les plus touchés, et ce qui doit guider notre action, ce sont les résultats pour la population », a déclaré Tedros Adhanom Ghebreyesus, Directeur général de l’Organisation mondiale de la santé.

Tout en s’engageant à progresser dans toute une série de priorités pour la santé des femmes, des enfants et des adolescents, Résultats H6 2020 insiste clairement sur la nécessité d’atteindre les adolescents. Les adolescents, filles et garçons âgés de 10 à 19 ans, restent une population particulièrement mal servie par les programmes sanitaires et sociaux de nombreux pays. Assurer la santé et le bien-être des adolescents est essentiel à la réalisation du mandat de chacun des partenaires de H6.

« Le partenariat H6 a démontré qu’une collaboration étroite et l’apport d’une expertise et d’une expérience diversifiées autour de la table ne sont pas seulement efficaces pour permettre aux pays de proposer des soins de qualité basés sur les droits aux femmes et aux filles les plus défavorisées, mais aussi pour assurer une appropriation nationale massive », a déclaré Natalia Kanem, Directrice exécutive du Fonds des Nations Unies pour la population.

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Un cri de ralliement unitaire : il est temps de rendre les systèmes de santé plus flexibles et innovants

16 avril 2018

Sept mois après le lancement du plan de rattrapage en Afrique centrale et occidentale, les progrès visant à augmenter le nombre de personnes sous traitement antirétroviral continuent de stagner dans la région. De nombreux pays n’atteindront pas les objectifs ciblés d’ici à 2020 si les systèmes actuels restent inchangés.

« Globalement, nous avons constaté une augmentation de 10 % du nombre de personnes sous traitement, ce qui est insuffisant », a déclaré Michel Sidibé, Directeur exécutif de l’ONUSIDA. « Aujourd’hui, l’urgence est encore plus grande ».

M. Sidibé a tout de même mis en avant la réussite de la République démocratique du Congo, qui a connu une nette hausse du nombre de personnes vivant avec le VIH ayant accès aux médicaments antirétroviraux. Cette tendance positive est imputable notamment à une étroite collaboration entre le leadership politique et la société civile, ainsi qu’au dépistage du VIH à l’échelon communautaire et à la formation de 11 000 agents de santé.

« Plus que jamais, il est indispensable de repenser les systèmes de santé et d’imaginer des alternatives pour l’accès des personnes aux soins », a-t-il ajouté. 

L’appel à déléguer les soins des patients aux communautés a été largement relayé lors de l’AFRAVIH, la Conférence internationale francophone de lutte contre le VIH et les hépatites organisée début avril à Bordeaux, en France. Lors de la cérémonie d’ouverture, M. Sidibé a brièvement partagé la scène avec l’organisation de la société civile Coalition PLUS. Ses représentants ont déclaré que la clé du succès pour en finir avec le sida impliquait d’unir les forces entre les médecins et les agents de santé communautaires et de donner davantage de marge de manœuvre aux communautés pour répondre aux besoins locaux de leurs propres populations.

Avec pour mot d’ordre « Démédicaliser », l’organisation a expliqué que les médecins ne seraient jamais remplacés, mais qu’ils étaient trop peu nombreux et que les personnes vivant avec le VIH n’avaient pas besoin de soins intensifs.

Le récent rapport de Coalition Plus affirme que les gouvernements et les médecins devaient déléguer davantage de tâches aux infirmières et aux agents de santé communautaires. En plus de permettre une prévention plus ciblée et un accès plus rapide au traitement, la délégation des actes non médicaux soulagerait des systèmes de santé déjà surchargés. L’Afrique centrale et occidentale représente 17 % de la population totale de personnes vivant avec le VIH, mais 30 % des décès sont dus à des maladies liées au sida dans la région. Selon l’ONUSIDA et ses partenaires, cette région pourrait tirer un vrai bénéfice des modèles de soins communautaires.

Ce qui inquiète Médecins Sans Frontières (MSF), c’est le risque de voir une baisse significative des ressources allouées au traitement nuire aux récentes améliorations en Afrique centrale et occidentale. Cette inquiétude provient du fait que le Fonds mondial estime à 30 % la baisse des dotations de fonds à la région pour 2018-2020, par rapport aux subventions accordées pour la riposte au VIH lors de la période précédente. En 2016, MSF a été parmi les premiers à tirer la sonnette d’alarme concernant le nombre élevé de décès dus au VIH dans la région, et le fait que jusqu’à 80 % des enfants n’ont pas la possibilité d’accéder au traitement antirétroviral. Nathalie Cartier, Conseillère sur la politique concernant le VIH et chargée de la sensibilisation chez MSF, a déclaré que son organisation soutenait le plan de rattrapage pour l’Afrique centrale et occidentale, mais qu’il fallait le mettre en œuvre dans son intégralité. « La volonté politique était prometteuse, mais il est temps maintenant d’en faire une réalité sur le terrain, pour que les personnes vivant avec le VIH puissent en récolter les bénéfices », a-t-elle expliqué.

Le Fond mondial soutient le plan de rattrapage en Afrique de l'Ouest et du Centre et collabore étroitement avec les pays pour maximiser l'impact des ses investissements. Selon eux, la mobilisation de ressources domestiques additionnelles est essentielle pour renforcer les systèmes de santé à long terme et favoriser leur appropriation par les pays.

Une raison de plus pour décentraliser les systèmes de santé et tirer profit des innovations pour maintenir les frais de santé à un faible niveau.  L’auto-dépistage du VIH, les nouveaux médicaments et les stratégies à fort impact impliquant les communautés sont des aspects fondamentaux pour améliorer l’efficacité.  « Avec le dépistage sur le lieu des soins au sein des communautés et des ménages, le délai est réduit au minimum entre le diagnostic et la mise sous traitement », a expliqué Cheick Tidiane Tall, Directeur du Réseau EVA, un réseau de pédiatres spécialisés dans les soins liés au VIH. « Sur le long terme, cela représente beaucoup de vies sauvées et de ressources économisées », a-t-il ajouté.

Le Professeur Serge Eholié, spécialiste ivoirien des maladies infectieuses et tropicales, ne pouvait pas être plus d’accord avec lui.  « Des systèmes de santé flexibles profitant des diverses innovations sont une question de bon sens », a-t-il déclaré. S’adressant au Ministre de la Santé de République centrafricaine, Pierre Somse, il lui a demandé : « Que répondez-vous à cela ? »

M. Somse, lui aussi médecin de formation, lui a fait cette réponse : « Nous autres médecins restons des médecins, mais il est nécessaire que nous nous appuyions sur les communautés, et inversement ».  « Les patients sont au cœur de cette question ; ils sont et devraient toujours demeurer notre priorité », a-t-il ajouté.

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Le H6 s’engage pour accélérer les résultats dans le domaine de la santé

26 mars 2018

Le partenariat H6 réunit les forces de six organisations internationales pour aider les pays à mettre en application la stratégie Every Woman Every Child du Secrétaire général des Nations Unies. Ce partenariat mobilise l’engagement politique et les ressources pour transformer les sociétés, de manière à ce que les femmes, les enfants et les adolescents puissent faire valoir leur droit à jouir du niveau de santé et de bien-être le plus élevé que l’on peut atteindre.

Des représentants de haut niveau des six organisations se sont retrouvés à New York, aux États-Unis, afin de façonner la vision commune du H6. Lors de cette rencontre, qui a eu lieu le 21 mars, les leaders de la santé se sont engagés à favoriser ensemble des résultats plus nombreux et plus rapides dans les pays.

Le Président du H6, Michel Sidibé, a présenté sa vision du partenariat, notamment la manière dont il peut évoluer pour répondre aux exigences des Objectifs de développement durable, en particulier dans le contexte humanitaire, et faire office de plate-forme pour permettre à la réforme des Nations Unies d’avancer.

« En tant que plate-forme encourageant la transformation, je considère le H6 comme une opportunité de faire rapidement voir le jour à la réforme des Nations Unies et de produire des résultats pour chaque femme, enfant et adolescent sur le terrain », a déclaré Michel Sidibé, Directeur exécutif de l’ONUSIDA.

Les participants ont été unanimes dans leur ambition de faire du H6 un « guichet unique » pour les pays en matière de conseil politique stratégique, d’assistance technique et d’information stratégique. La santé des adolescents, en particulier pour les 10-18 ans, a été l’un des principaux sujets de discussion.

« Je considère qu’un partenariat H6 efficace est un moyen important pour stimuler l’impact sur la santé au niveau des pays pour tous les enfants, y compris en traitant mieux les lacunes des services pour la tranche d’âge entre 10 et 18 ans, et en semant les graines du développement dans les situations de crise humanitaire », a déclaré Henrietta Fore, Directrice générale du Fonds des Nations Unies pour l’Enfance.

Les participants se sont également engagés à assurer l’élaboration de politiques dans lesquelles les communautés peuvent faire entendre leur voix et ont décidé de bâtir des partenariats innovants avec des acteurs extérieurs aux Nations Unies.

Une transparence et une responsabilité renforcées du H6, tout en limitant la fragmentation et les doublons au sein du système des Nations Unies, ainsi qu’entre les Nations Unies et la Banque mondiale, seront essentielles à la réussite des opérations, tout comme une focalisation maximale sur un bilan conjoint des résultats obtenus. Le H6 travaillera par ailleurs en étroite collaboration avec le Mécanisme de financement mondial et le Partenariat pour la santé de la mère, du nouveau-né et de l’enfant.

« Le Fonds des Nations Unies pour la population est fermement engagé auprès du partenariat H6, qui a démontré qu’une collaboration étroite et l’apport d’une expertise et d’une expérience diversifiées autour de la table ne sont pas seulement efficaces pour permettre aux pays de proposer des soins de qualité aux femmes et aux filles les plus défavorisées, mais aussi pour assurer une appropriation nationale massive », a déclaré Natalia Kanem, Directrice exécutive du Fonds des Nations Unies pour la population.

Les leaders du H6 vont maintenant élaborer un cadre de résultats et se retrouveront au mois de mai pour faire le point et le valider. Ils ont pour objectif d’adopter une feuille de route afin de déployer de nouvelles méthodes de travail d’ici le milieu de l’année.

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Afrique, terre d’accueil : histoires de réfugiés en Ouganda, entre espoir et résilience

29 mars 2018

« Ce que je veux maintenant, c’est juste aller dans un pays en paix », explique un jeune étudiant qui a fui le conflit dans son pays natal, la République démocratique du Congo. Son nouveau foyer, c’est désormais le camp de réfugiés de Kyangwali, dans le district de Hoima, en Ouganda : un endroit qui va lui donner la chance d’accomplir son rêve d’une vie en paix.

Le camp de réfugiés de Kyangwali se situe sur les rives du Lac Albert, à la frontière entre l’est de la République démocratique du Congo et le nord de l’Ouganda. La plupart des réfugiés de Kyangwali ont fui le conflit interethnique qui frappe l’est de la République démocratique du Congo en se risquant à effectuer la périlleuse traversée du Lac Albert à bord de bateaux de pêche pour rejoindre l’Ouganda. Depuis janvier 2018, près de 59 000 personnes ont fait ce trajet. En une journée normale, on dénombre 500 réfugiés à l’arrivée ; les jours d’affluence, ce chiffre peut monter jusqu’à 2 000.

Des familles arrivent avec tous les effets personnels qu’elles ont pu emporter, allant des matelas aux ustensiles de cuisine, en passant par des objets de valeur, comme des panneaux solaires, empilés entre les passagers sur les bateaux. La traversée peut prendre seulement six heures lorsque le bateau est équipé d’un moteur, mais il faut compter au moins 12 heures en canoë. « Parfois, les bateaux tombent en panne sèche au milieu du lac et la police maritime ougandaise doit venir à leur secours », explique Bornwell Kantande, Représentant du Bureau du Haut-Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés en Ouganda. « D’autres bateaux chavirent parce qu’ils sont surchargés ; au plus fort de l’afflux de réfugiés, on a compté jusqu’à 200 personnes entassées à bord d’un seul canoë ».

À leur arrivée au centre d’accueil de Kyangwali, les réfugiés sont enregistrés par des travailleurs humanitaires et se voient remettre un bracelet d’identification. On leur donne des biscuits protéinés et de l’eau et ceux qui en ont besoin reçoivent des soins d’urgence. Les réfugiés restent au centre d’accueil pendant une journée ou deux, avant d’être transportés au camp où ils reçoivent une petite parcelle de terrain, du matériel et des équipements pour construire un abri temporaire, le temps qu’ils s’installent correctement.

Lors d’une récente visite au centre d’accueil, le Directeur exécutif de l’ONUSIDA Michel Sidibé a pu se rendre compte par lui-même des services de santé proposés aux nouveaux arrivants dans le petit dispensaire de fortune. Ici, les réfugiés ont accès à des soins de santé d’urgence et reçoivent des informations sur l’ensemble de services de base minimum pour la santé reproductive, répartis tout au long des différentes phases de leur arrivée : passage de la frontière, court séjour au centre d’accueil, avant le transport au camp et pendant le séjour au camp. Ces services incluent un dépistage du VIH et de la tuberculose, des services de prévention de la transmission du VIH de la mère à l’enfant, la fourniture de médicaments contre le VIH et la tuberculose pour les personnes déjà sous traitement et d’autres services de santé sexuelle et reproductive.

Lors de sa visite, M. Sidibé a écouté les histoires de nombreux réfugiés, qui lui ont raconté non seulement l’impact que le déplacement a eu sur leur santé et leur vie, mais aussi leurs aspirations et leurs rêves de vie meilleure pour eux-mêmes et leur famille. « J’ai entendu des histoires tristes, mais aussi pleines d’espoir et de résilience », déclare M. Sidibé.

L’Ouganda accueille la plus forte population de réfugiés de toute l’Afrique, avec près de 1,4 million de réfugiés répartis sur 13 camps dans tout le pays. La majorité de ces réfugiés est originaire du Soudan du Sud et de République démocratique du Congo, ce dernier pays comptant près de cinq millions de personnes déplacées, soit presque autant qu’en Syrie.

« C’est plus qu’admirable d’offrir généreusement un abri à des centaines de milliers de femmes, d’enfants et d’hommes qui ont besoin d’une protection internationale », note M. Sidibé. « La politique d’accueil des réfugiés en Ouganda fait partie des plus avancées au monde et c’est un exemple à suivre pour d’autres pays ».

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Diagnostic précoce du VIH chez le nourrisson : changer la vie des mères et de leurs bébés

07 décembre 2017

La première fille de Mahabad Asanova a été diagnostiquée séropositive au VIH après avoir été emmenée d’urgence à l’hôpital suite à une forte poussée de fièvre. Lors de la sa deuxième grossesse, Mme Asanova a dû attendre 18 mois avant que son fils soit déclaré séronégatif au VIH.

Mais au moment de sa troisième grossesse, les choses ont radicalement changé. Un mois à peine après l’accouchement, Mme Asanova a su que sa fille était séronégative au VIH. La mise en place d’une méthode révolutionnaire de dépistage du VIH chez les nourrissons, qui utilise des prélèvements de sang desséché, a permis de réduire considérablement le délai de diagnostic.

« Attendre 18 mois pour connaître le statut de mon enfant vis-à-vis du VIH a été terrible », raconte Mme Asanova. « Je suis tellement soulagée, le dépistage avec le sang desséché a complètement changé ma vie ». Avant cette méthode de dépistage, il fallait attendre au moins un an pour tester les enfants.

Le dépistage par prélèvement de sang desséché est simple : il ne nécessite ni équipement sophistiqué, ni moyens invasifs. Une piqûre est pratiquée au niveau du talon du nouveau-né pour prélever une goutte de sang sur un papier filtre, qui est ensuite séchée. L’échantillon est envoyé dans un laboratoire pour analyse et les résultats sont connus avant que le nourrisson ait atteint l’âge d’un mois, ce qui permet d’entamer immédiatement un traitement avec des médicaments antirétroviraux vitaux chez les nourrissons vivant avec le VIH.

« Avant la mise en place du dépistage par prélèvement de sang desséché au Kirghizistan en 2013, seuls 15 % environ des nourrissons bénéficiaient d’un diagnostic précoce », explique Edil Tilekov, Responsable du programme VIH auprès du Fonds des Nations Unies pour l’Enfance (UNICEF). « En 2017, ce chiffre a atteint près de 90 % ».

Aujourd’hui, les connaissances scientifiques sur le VIH et les méthodes de diagnostic sont de plus en plus avancées. L’UNICEF encourage les méthodes de diagnostic du VIH sur le lieu des soins pour les nourrissons, qui permettront d’établir un diagnostic deux heures seulement après le prélèvement de sang.

La mise en place de la méthode par prélèvement de sang desséché et une meilleure formation des médecins ont permis de mettre un frein à la stigmatisation à l’encontre des personnes vivant avec le VIH.

« La stigmatisation au sein du personnel médical a commencé à reculer avec l’intégration des médicaments antirétroviraux dans le système des soins de santé primaires », explique Elmira Narmatova, Directrice du Centre de lutte contre le sida Och Oblast. « C’est un peu devenu comme une maladie chronique, et la mortalité a baissé ».

Les enfants qui sont traités de façon précoce s’en sortent mieux et plus les médicaments fonctionnent, plus les parents sont confiants. Aujourd’hui, grâce au dépistage par prélèvement de sang desséché, plus de 95 % des enfants vivant avec le VIH à Och, au Kirghizistan, ont accès au traitement antirétroviral.

Malgré tout, il reste encore des poches de résistance. En dépit du diagnostic précoce, tous les nourrissons ne reçoivent pas les médicaments dont ils ont besoin. « Nous interrogeons les parents et le personnel médical pour savoir pourquoi certains parents ne veulent toujours pas donner des médicaments antirétroviraux à leurs bébés », indique M. Tilekov.

Des indices se font jour au détour de conversations informelles : cette résistance serait due à des motifs religieux, au scepticisme à propos de l’immunisation, voire à des légendes urbaines.

« Bien que de nombreuses actions aient été entreprises pour informer les parents et le personnel médical, nous manquons toujours de ressources et de personnel formé, de sorte que certains parents passent à travers les mailles du filet et ne sont pas forcément bien éclairés sur les effets secondaires », explique M. Tilekov. « Ainsi, lorsque leurs bébés perdent du poids ou ne mangent pas correctement après le démarrage du traitement antirétroviral, les parents mettent en cause les médicaments ».

À Och, lorsqu’un nourrisson ou une mère subit un test de dépistage du VIH, le laboratoire envoie les résultats au Centre de lutte contre le sida de la ville, une belle bâtisse entourée d’arbres située dans un quartier périphérique verdoyant, dont les portes ouvertes accueillent chaleureusement les visiteurs. Les couloirs sont décorés avec des tableaux du conte populaire Vitaminka, en une sorte de bande dessinée qui aide les agents de santé et les parents à expliquer aux enfants l’importance de prendre régulièrement ses médicaments antirétroviraux.

En proposant des espaces accueillants pour les enfants et un soutien psychosocial en plus du traitement médical, le centre met à l’aise les parents et les encourage à venir régulièrement pour récupérer les médicaments prescrits et se faire dépister.

Rénové par le Ministère de la Santé en partenariat avec l’UNICEF et l’ONUSIDA et avec l’appui du gouvernement russe, le centre traite aujourd’hui plus de 200 enfants et un psychologue assure le soutien psychosocial des enfants vivant avec le VIH.

Loin des pressions sociales, dans une ambiance amicale, les parents peuvent échanger sur leurs espoirs pour l’avenir et trouvent un soutien indispensable au sein du centre.

Mme Asanova a l’air détendue en caressant son ventre du bout des doigts, sa robe vert olive contrastant avec son hijab couleur crème. Mahabad Asanova n’est pas son vrai nom, car elle s’inquiète tout de même de la stigmatisation et de la discrimination hors des murs du centre. Mais alors qu’elle attend un autre enfant, elle n’a plus peur. Quoi qu’il arrive, grâce au dépistage par prélèvement de sang desséché, elle n’aura plus à subir de longs mois d’angoisse en attendant le diagnostic.

Press Release

L'Afrique de l'Ouest et du Centre en retard sur la riposte mondiale au VIH

Un nouveau rapport souligne le besoin urgent d'une meilleure réponse au VIH pour les enfants et les adolescents

ABIDJAN / DAKAR / NEW YORK / GENÈVE, 5 décembre 2017 - Plus de quatre décennies après le début de l'épidémie de VIH, quatre enfants sur cinq vivant avec le VIH en Afrique de l'Ouest et du Centre ne reçoivent toujours pas de traitement antirétroviral et les décès liés au sida chez les adolescents âgés de 15 à 19 ans sont en hausse, selon un nouveau rapport publié aujourd’hui.

Tout en reconnaissant les progrès accomplis dans plusieurs domaines, le rapport intitulé « Accélérer la Cadence : Vers une génération sans sida en Afrique de l'Ouest et Centrale », publié conjointement par l'UNICEF et l'ONUSIDA, montre que l'Afrique de l’Ouest et du Centre est à la traîne sur la majorité des indicateurs en matière de prévention du VIH et des programmes de traitement et de soins pour les enfants et les adolescents. En 2016, environ 60 000 enfants ont été nouvellement infectés par le VIH en Afrique de l'Ouest et du Centre.

« Il est tragique que tant d'enfants et d'adolescents ne reçoivent pas les traitements dont ils ont besoin, simplement parce qu'ils n'ont pas été testés », a déclaré Marie-Pierre Poirier, directrice régionale de l'UNICEF pour l'Afrique de l'Ouest et du Centre. « Nous devons mieux utiliser les innovations pour accroître le diagnostic précoce et améliorer l'accès au traitement du VIH et aux soins pour les enfants. Par exemple, la technologie de diagnostic au point de service rapproche les tests de l'endroit où les enfants fréquentent les services de santé et l'autotest peut être une bonne option pour les adolescents qui peuvent être plus à l'aise avec cela ».

La couverture en matière de thérapies antirétrovirales vitales chez les enfants vivant avec le VIH dans la région est la plus faible au monde car de nombreux pays ont une capacité limitée à effectuer les tests nécessaires au diagnostic précoce du VIH chez les nourrissons. Sans connaître le statut VIH d'un enfant, sa famille est moins susceptible de rechercher le traitement qui pourrait prévenir la tragédie de la mort d'un enfant de maladies liées au sida.

La situation est pire chez les adolescents. Le nombre annuel de nouvelles infections par le VIH chez les 15-19 ans dans la région dépasse maintenant celui des enfants âgés de 0 à 14 ans. Ces nouvelles infections surviennent principalement par contact sexuel non protégé et chez les adolescentes. Tout aussi préoccupant, selon le rapport, est que l'Afrique de l'Ouest et du Centre a enregistré une augmentation de 35 pour cent du nombre annuel de décès liés au sida parmi les adolescents âgés de 15 à 19 ans - le seul groupe d'âge pour lequel les décès liés au sida ont augmenté entre 2010 et 2016.

Alors que la population des jeunes de la région devrait augmenter considérablement au cours des prochaines décennies, en particulier dans des pays comme la République démocratique du Congo et le Nigéria, il est probable que le nombre d'enfants et d'adolescents infectés par le VIH et mourant de causes liées au sida va rester élevé, à moins que la réponse au VIH - à la fois la prévention et le traitement – ne s’améliore considérablement.

Le rapport souligne que les 24 pays qui composent la région Afrique de l'Ouest et du Centre abritent 25 pour cent des enfants âgés de 0 à 14 ans vivant avec le VIH dans le monde.

« Les dirigeants de la région ont approuvé un plan de rattrapage visant à tripler le nombre de personnes sous traitement dans la région - y compris les enfants - d'ici la fin 2018, le problème clé est maintenant d'accélérer sa mise en œuvre », a déclaré Luiz Loures, Directeur exécutif adjoint de l'ONUSIDA. « Les pays devraient d'urgence mettre en place des stratégies plus efficaces pour le diagnostic précoce du VIH chez les nourrissons, et commencer à réduire les inégalités dans l'accès des enfants au traitement. »

Le rapport propose des stratégies clés qui permettront aux pays d'accélérer les progrès dans la lutte contre la propagation de la maladie. Celles-ci incluent :

1. Une réponse différenciée au VIH axée sur des contextes épidémiologiques et locaux uniques dans chaque pays et communauté.

2. L'intégration des services liés au VIH dans les principaux services sociaux, y compris la santé, l'éducation et la protection.

3. L'appropriation communautaire et la gouvernance locale de la riposte au VIH, y compris le travail avec les familles, mieux placées pour aider à réduire la stigmatisation, accéder à la prévention et au traitement.

4. Investir dans les innovations pour éliminer les obstacles à la mise à l'échelle, y compris les nouvelles approches diagnostiques et biomédicales telles que le diagnostic au point de service, l'autotest VIH et la prophylaxie pré-exposition.

L'UNICEF a annoncé la semaine dernière que, au rythme actuel des progrès, les objectifs d’accélération accrue pour en finir avec le sida chez les enfants ne seraient pas atteints.

***

Les faits clés du rapport :

  • La prévention de la transmission du VIH de la mère à l'enfant a été multipliée par 2,5 entre 2010 et 2016 (de 21 à 49 pour cent), certains pays comme le Bénin, le Burkina Faso et le Cap Vert fournissant maintenant ces services à plus de 80 pour cent des femmes enceintes vivant avec le VIH.
  • L'Afrique de l'Ouest et du Centre a la couverture de traitement antirétroviral pédiatrique la plus faible au monde, avec seulement 21 pour cent des 540 000 enfants (0-14 ans) vivant avec le VIH sous traitement antirétroviral en 2016 - contre 43 pour cent dans le monde.
  • Aujourd'hui, l'Afrique de l'Ouest et du Centre représente 37 pour cent des décès liés au sida chez les enfants dans le monde : environ 43 000 décès liés au sida sont survenus chez les enfants en Afrique de l’Ouest et du Centre en 2016, soit 31 pour cent de moins qu'en 2010.
  • Il y avait 62 000 adolescents (15-19 ans) nouvellement infectés par le VIH en 2016, un nombre inchangé par rapport à 2010.
  • Les adolescentes et les jeunes femmes continuent d'être les plus touchées, les femmes représentant près de trois adolescents sur cinq âgés de 10 à 19 ans vivant avec le VIH en Afrique de l'Ouest et du Centre.

Note aux éditeurs :

Le rapport est disponible sur : https://www.unicef.org/publications/index_101480.html

Plus d'informations sont disponibles sur : www.childrenandaids.org

À propos de l’UNICEF

L’UNICEF travaille dans certains des endroits les plus inhospitaliers du monde pour atteindre les enfants les plus défavorisés. Dans 190 pays et territoires, nous travaillons pour chaque enfant, chaque jour, afin de construire un monde meilleur pour tous. Pour plus d'informations sur l'UNICEF et son travail pour les enfants, visitez www.unicef.org

À propos de l'ONUSIDA

Le Programme commun des Nations Unies sur le VIH/sida (ONUSIDA) guide et mobilise la communauté internationale en vue de concrétiser sa vision commune : « Zéro nouvelle infection à VIH. Zéro discrimination. Zéro décès lié au sida. » L’ONUSIDA conjugue les efforts de 11 institutions des Nations Unies – le HCR, l’UNICEF, le PAM, le PNUD, l’UNFPA, l’UNODC, ONU Femmes, l’OIT, l’UNESCO, l’OMS et la Banque mondiale. Il collabore étroitement avec des partenaires mondiaux et nationaux pour mettre un terme à l’épidémie de sida à l’horizon 2030 dans le cadre des Objectifs de développement durable. Pour en savoir plus, consultez le site unaids.org, et suivez-nous sur Facebook, Twitter, Instagram et YouTube. Pour plus d'informations sur l'ONUSIDA et son travail, visitez www.unaids.org

Contact

UNICEF Afrique de l’Ouest et du Centre (à ICASA)
Anne-Isabelle Leclercq Balde
tel. +221 77 740 69 14
aleclercqbalde@unicef.org
Gbolayemi Lufadeju
UNICEF New York
tel. +1 917 213 4034
glufadeju@unicef.org
Aminata Ouattara
ONUSIDA (à ICASA)
tel. +221 77 498 1753
ouattaraa@unaids.org
Charlotte Sector
ONUSIDA (à ICASA)
tel. +41 79 500 8617
sectorc@unaids.org

Press centre

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Feature Story

Ils vivent avec le VIH mais meurent de la tuberculose

03 novembre 2017

Les progrès pour en finir avec la tuberculose ne sont pas assez rapides pour atteindre les objectifs mondiaux sur la tuberculose et le VIH

La tuberculose (TB) conserve son triste statut de principale cause de décès par maladie infectieuse dans le monde. Selon le dernier Rapport 2017 de l’OMS sur la lutte contre la tuberculose dans le monde présenté cette semaine, les progrès à l’échelle mondiale pour faire reculer les nouveaux cas de tuberculose et les décès sont insuffisants pour atteindre les objectifs mondiaux sur la TB et le VIH, alors que la plupart des décès seraient évitables à condition d’avoir un diagnostic précoce et un traitement approprié de la tuberculose et du VIH.

Dans le cadre des efforts mondiaux pour faire avancer les choses, la riposte à la TB doit maintenant être ramenée au plus haut dans l’agenda de développement international, avec la participation de centaines de dirigeants du monde entier à la première Conférence ministérielle mondiale de l’OMS pour mettre fin à la tuberculose, qui se tiendra à Moscou du 14 au 17 novembre, ainsi qu’une Réunion de haut niveau de l’Assemblée générale des Nations Unies consacrée spécialement à la TB en 2018.

« Nous disposons d’une opportunité sans précédent de mettre en lumière à l’échelle politique les inégalités qui favorisent les épidémies de TB et de VIH », a déclaré Michel Sidibé, Directeur exécutif de l’ONUSIDA. « Le retour sur investissement en matière de TB et de VIH, ce ne sont pas que des dollars, ce sont aussi des voix entendues, des droits protégés et des vies sauvées ».

En 2016, le risque pour les 37 millions de personnes vivant avec le VIH de développer une TB était près de 21 fois supérieur au risque pour le reste de la population mondiale. On a dénombré plus d’un million de cas de TB chez les personnes vivant avec le VIH, soit 10 % de l’ensemble des cas de TB dans le monde en 2016. Les personnes vivant avec le VIH sont bien plus susceptibles de mourir d’une TB que les personnes séronégatives au VIH, et un décès dû à la TB sur cinq (22 %) concerne une personne vivant avec le VIH. En 2016, on a compté 374 000 décès dus à une TB chez les personnes vivant avec le VIH, ce qui représente près de 40 % des décès liés au sida.

La TB et les décès dus à cette maladie peuvent être évités grâce à un traitement préventif de la TB, mais la plupart des personnes vivant avec le VIH qui pourraient en bénéficier n’y ont pas accès. En 2016, moins d’un million de personnes ayant entamé un traitement contre le VIH ont pu démarrer un traitement préventif contre la TB. L’Afrique du Sud représente la plus grande part sur l’ensemble (41 %), devant le Mozambique, le Zimbabwe et le Malawi.

Le fardeau mondial de la tuberculose résistante aux médicaments continue de croître, avec un nombre estimé à 600 000 cas nécessitant un traitement, mais seulement une personne sur cinq ayant accédé à ce traitement en 2016.

La prévalence mondiale de la TB ne décline que d’environ 2 % par an et la maladie est fatale dans 16 % des cas ; d’ici à 2020, ces chiffres devront être améliorés pour atteindre 4 à 5 % par an et 10 % respectivement, afin de parvenir à la première des étapes (2020) de la stratégie de l’OMS pour en finir avec la tuberculose. Les principales lacunes résident dans le financement mondial de la prévention et du traitement de la TB (2,3 milliards de dollars) et de la recherche sur de nouveaux médicaments, vaccins et diagnostics pour la TB (1,2 milliard de dollars) pour 2017.

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