Health and development

Accord sur les pandémies : l’ONUSIDA fournit des enseignements tirés de la pandémie de sida pour le texte rédigé par le Bureau

24 juillet 2023

L’ONUSIDA propose des enseignements tirés de la pandémie de SIDA pour le texte de l’accord sur les pandémies rédigé par le bureau de l’organe intergouvernemental de négociation

GENÈVE, le 24 juillet 2023—Le Programme commun des Nations Unies sur le VIH/sida (ONUSIDA) propose des enseignements tirés de la pandémie de sida afin de renforcer et de préciser le texte de l’Accord sur les pandémies. L’objectif est de garantir l’efficacité réelle des ripostes aux pandémies actuelles et d'anticiper et de riposter aux pandémies du futur.

Au cours des quarante dernières années, l’ONUSIDA et la riposte mondiale au sida ont acquis une expérience et des connaissances uniques en matière de riposte aux pandémies. La riposte au sida mondiale montre l’efficacité que peut avoir la lutte contre une pandémie, ce qu’a récemment souligné le Rapport mondial actualisé sur le sida 2023 : La voie pour mettre fin au sida.

Alors que la COVID-19 a augmenté la vulnérabilité au VIH et perturbé l’accès aux services de lutte contre le VIH pour des millions de personnes dans le monde, la riposte, les systèmes et les infrastructures, ainsi que le modèle de gouvernance du VIH/sida ont également aidé les pays à riposter à la fois au VIH et à la COVID-19.  L’ONUSIDA a un intérêt tout particulier à protéger les acquis de la riposte au VIH et à prévenir les futures pandémies et les situations d’urgence sanitaire qui affectent les personnes vivant avec le VIH et touchées par le virus et qui pourraient retarder les efforts pour mettre fin au sida d’ici 2030.

S’appuyant sur son rôle éminent depuis un quart de siècle dans la lutte mondiale pour mettre fin au sida comme menace de santé publique, l’ONUSIDA propose les enseignements suivants au bureau pour renforcer le texte actuel de l’Accord sur la pandémie :

Formulation générale

Le projet actuel pourrait être amendé afin d’intégrer des propos beaucoup plus clairs et plus forts sur les engagements des pays à revenu élevé (HIC) afin de garantir un accès mondial aux produits liés aux pandémies et d’apporter un soutien financier et technique proactif pour riposter aux pandémies dans les pays à revenu faible et intermédiaire (LMIC). Le recours fréquent aux propos policés du type « le cas échéant » pourrait laisser la place aux formulations claires qui traduisent l’obligation d’agir des États. Dans le projet actuel, une grande partie du fardeau de la prévention et de la surveillance incombe aux LMIC, sans pour autant imposer clairement aux HIC d’apporter leur aide et leur soutien aux LMIC. Une autre suggestion serait d'engager tous les pays à accorder la priorité à la santé et à la recherche médicale.

Droits humains et équité

Bien que le projet considère les droits humains et l’équité comme des principes fondamentaux de la préparation aux pandémies, il pourrait formuler plus clairement les aspects concernant l’engagement des États membres à protéger les droits humains et à garantir l’équité dans tous les domaines de la prévention, de la préparation et de la riposte aux pandémies (PPR). L’accord pourrait : revoir la définition des « personnes en situation de vulnérabilité » (art. 1), indiquer explicitement les obligations des États à protéger et à respecter les droits humains dans le cadre de ses « principes généraux » (art. 3.1), faire transparaître dans toutes les dispositions de l’accord, la question de l’égalité, mettre l’accent sur l’égalité formelle et substantielle, parallèlement à la non-discrimination, comme principes généraux (art. 3.1)

Accès équitable

En ce qui concerne l’accès équitable aux produits liés à la pandémie, le projet du bureau utilise des termes qui suggèrent que les actions recommandées sont consultatives plutôt qu’obligatoires. L’ONUSIDA recommande que le projet :

  • Engage clairement les pays qui possèdent une technologie et un savoir-faire médicaux liés à une pandémie à les partager rapidement et de manière adaptée avec les LMIC. Cela passe notamment par l’intégration dans les accords de financement et d’achat conclus avec des institutions et des entreprises dans les HIC de dispositions portant sur le partage de la technologie et du savoir-faire avec des services compétents de recherche et de production dans les LMIC.
  • Engage à fournir un soutien financier et technique solide pour la recherche collaborative entre les établissements du Nord et du Sud afin de renforcer les capacités de R&D dans les LMIC, non seulement pour les pandémies et pour la production, mais aussi pour permettre aux LMIC de contribuer aux progrès scientifiques et technologiques pour l’humanité.
  • Les pays doivent tirer pleinement parti des flexibilités offertes par les ADPIC en cas d’urgence sanitaire.
  • Engage tous les États à renoncer aux dispositions relatives à la propriété intellectuelle pour tous les produits liés à une pandémie pendant la pandémie et les périodes de reprise.
  • Engage les États membres à fournir un leadership politique et des ressources financières et techniques solides afin de développer une capacité de production médicale solide et souple dans les LMIC avant l’apparition de la prochaine pandémie. Avec les pandémies à venir, l’aide à la montée en puissance de ces capacités dans les LMIC sera indispensable pour qu’ils soient en mesure fabriquer des produits liés à une pandémie.
  • Si et quand la demande de produits liés à une pandémie dépasse l’offre pendant les pandémies futures, tous les États membres doivent s’engager à respecter les recommandations de l’OMS en matière de priorisation des produits afin d’assurer un accès équitable, en accordant une attention particulière aux populations les plus vulnérables.

Accès et partage des avantages

Bien que le projet précise, pour les LMIC, des obligations de surveillance et de partage en temps opportun des agents pathogènes et des données, il convient de le revoir afin d’engager les États membres à assurer un accès équitable, y compris en partageant les avantages et les bénéfices de la vente de ces agents pathogènes. Il faut tirer des leçons d’Ebola, où des agents pathogènes d’Afrique ont été partagés, mais où les médicaments ont été stockés dans les pays du Nord, laissant les populations africaines en attente de dons. L’accord devrait s’appuyer sur l’exemple de l’accord sur la préparation à la pandémie de grippe (PIP) qui facilite le partage des agents pathogènes et des avantages en termes de vaccination et de bénéfices.

Une responsabilité commune, mais différenciée

Bien que la PPR soit une responsabilité partagée des États membres, le projet pourrait indiquer clairement que la nature et l’étendue des responsabilités varient selon les ressources et capacités financières et technologiques de chaque pays. Comme les conséquences des épidémies se font plus ressentir parmi les populations pauvres et vulnérables, les pays qui abritent ces populations ont besoin d’une aide supplémentaire.

Inclusion de la communauté et de la société civile

Les ripostes dirigées par les communautés jouent un rôle primordial pour atteindre les communautés marginalisées. Elles apportent des messages et des services de santé essentiels pendant une pandémie, comme le montrent à la fois celles du VIH et de la COVID-19, mais les communautés continuent de manquer de ressources, d’être tenues à l’écart et de ne pas être reconnues en tant que partenaires clés dans les actions nationales de PPR. L’Accord sur les pandémies doit reconnaître la place centrale des ripostes dirigées par les communautés et engager les États membres à inclure les communautés et la société civile dans la prise de décision, la planification, l’élaboration, la mise en œuvre et le suivi.

Investissements durables dans les systèmes de santé et les infrastructures

La PPR et les efforts pour parvenir à la couverture sanitaire universelle ont besoin de systèmes de santé pérennes, résilients, disposant des ressources nécessaires et mettant l’accent sur les personnes. La riposte au VIH a clairement montré comment faire pour tirer parti des investissements dans le VIH pour bâtir des systèmes de santé et de services sociaux plus solides, inclusifs et durables qui répondent à la fois au VIH et aux autres menaces pour la santé. S’appuyant sur des recommandations de formulation antérieures quant aux responsabilités différenciées selon les capacités financières et techniques nationales, le projet pourrait clairement engager les pays à investir de nouveaux fonds publics importants dans les systèmes de santé : en garantissant une formation et une rémunération adaptées du personnel de santé (y compris le personnel de santé communautaire) ; en renforçant les soins de santé primaires ; en garantissant l’accès aux médicaments et aux diagnostics (y compris ceux qui sont produits localement) ; et en renforçant et utilisant efficacement les systèmes d’information sur la santé.

Gouvernance multisectorielle

Le VIH a ouvert la voie à une gouvernance de santé inclusive, participative et qui prend ses responsabilités dans de nombreux secteurs et avec les communautés. Toutefois, il existe un risque que la gouvernance PPR prenne une forme technocratique, avec des décisions prises uniquement en haut sans inclure les contributions essentielles des communautés et de la société civile. Le projet pourrait insister sur le fait que les dispositifs de gouvernance PPR soient totalement inclusifs pour les principales parties prenantes et intégrés aux niveaux national et régional afin de faire face aux pandémies actuelles et aux futures crises sanitaires. Il convient de renforcer les formulations impliquant tout le gouvernement et toute la société.

Conclusion

Les pandémies continuent de coûter cher aux sociétés du monde entier : on estime que 630 000 personnes sont décédées de causes liées au sida en 2022 et que la COVID aura des répercussions durables sur la santé et le bien-être de l’humanité. Dans les ripostes au VIH et à la COVID-19, trop de pays et de communautés ont été laissés à l’écart. Répondre efficacement aux pandémies actuelles et futures exige que la communauté mondiale puise dans les principes de solidarité, d’équité et d’action centrée sur les personnes qui figurent au cœur du Programme de développement durable à l’horizon 2030. Les enseignements tirés de l'expérience au fil des décennies de la riposte au VIH nous montrent comment riposter efficacement à une pandémie. L’ONUSIDA encourage vivement les pays à intégrer les enseignements tirés par l’ONUSIDA au moment de négocier les révisions du projet de l’Accord sur les pandémies.

ONUSIDA

Le Programme commun des Nations Unies sur le VIH/sida (ONUSIDA) guide et mobilise la communauté internationale en vue de concrétiser sa vision commune : « Zéro nouvelle infection à VIH. Zéro discrimination. Zéro décès lié au sida. » L’ONUSIDA conjugue les efforts de 11 institutions des Nations Unies – le HCR, l’UNICEF, le PAM, le PNUD, l’UNFPA, l’UNODC, ONU Femmes, l’OIT, l’UNESCO, l’OMS et la Banque mondiale. Il collabore étroitement avec des partenaires mondiaux et nationaux pour mettre un terme à l’épidémie de sida à l’horizon 2030 dans le cadre des Objectifs de développement durable. Pour en savoir plus, consultez le site unaids.org, et suivez-nous sur Facebook, Twitter, Instagram et YouTube.

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Le directeur de l’innovation de l’ONUSIDA reçoit le prestigieux prix Social Innovators of the Year

19 janvier 2022

GENÈVE, le 19 janvier 2022-La Schwab Foundation for Social Entrepreneurship a annoncé que le directeur de l’innovation de l’ONUSIDA, Pradeep Kakkattil, fait partie des lauréats du prix Social Innovators of the Year 2022. M. Kakkattil reçoit cette prestigieuse récompense pour sa contribution à la plateforme Health Innovation Exchange (HIEx), qui fait le lien entre les esprits innovants, les gouvernements et les forces d'investissement. Elle trouve ainsi des solutions à des problèmes de santé mondiaux, que ce soit le diagnostic de la COVID-19 ou le coût des médicaments.

« Aujourd’hui, une personne sur deux dans le monde n’a pas accès aux soins de santé de base, c’est pourquoi les innovations et les technologies sociales sont tellement importantes pour démocratiser les services et lutter contre les inégalités croissantes dans l’accès aux soins de santé », a déclaré M. Kakkattil.

Pendant la pandémie de COVID-19, les innovatrices, les innovateurs et les communautés ont démontré le potentiel de l’ingéniosité humaine pour répondre aux défis de santé. En amenant les acteurs du système de santé à travailler en étroite collaboration avec les esprits innovants et les communautés, HIEx a été en mesure d’accélérer l’adoption des innovations et de faciliter les investissements pour diffuser des innovations qui répondent particulièrement aux besoins des plus vulnérables.

« Le VIH et la COVID-19 montrent le prix que le monde doit payer si nous n’investissons pas dans des systèmes de santé résilients », a ajouté M. Kakkattil. « HIEx contribue à instaurer la confiance entre les secteurs public et privé. Cela permet d’identifier les difficultés et de mettre rapidement en œuvre des technologies et des innovations qui ont fait leurs preuves afin d’optimiser l’impact sur la santé. »

L’annonce date du deuxième jour de l’Agenda Davos 2022 du Forum économique mondial. Ce forum virtuel réunit des leaders du monde entier pour se concentrer sur l’élaboration de solutions aux défis les plus urgents de la planète. M. Kakkattil fait partie des 15 lauréates et lauréats du prix Social Innovators of the Year, aux côtés d'un entrepreneur brésilien qui utilise le hip-hop pour éviter que les jeunes des favelas ne tombent dans la criminalité, d'un infirmier néerlandais qui révolutionne les soins à domicile ou encore d'une garde-forestière reconvertie dans la technologie qui utilise Minecraft pour raviver la culture indigène australienne.

« Les Social Innovators of the Year 2022 représentent un nouvel écosystème de leaders qui encouragent le changement et dessinent un avenir plus juste, inclusif et durable pour les organisations et les systèmes », a déclaré Hilde Schwab, cofondatrice et présidente de la Schwab Foundation for Social Entrepreneurship.

La fondation a été créée en 1998 par Klaus et Hilde Schwab. Son objectif est d’encourager un nouveau modèle de changement social qui combine les valeurs de mission, de compassion et de dévouement avec les meilleurs principes commerciaux afin de servir les plus vulnérables et construire une société meilleure. Ces 20 dernières années, la fondation a soutenu les plus grands noms de l'entrepreneuriat social dans le monde dans leurs efforts pour créer un monde plus juste, équitable et durable.

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L’ONUSIDA appelle les gouvernements à prendre des actions à l’échelle mondiale et propose des objectifs ambitieux pour le VIH en 2025

26 novembre 2020

Alors que la COVID-19 aggrave le retard pris par la riposte au sida et que les objectifs 2020 ne seront pas atteints, l’ONUSIDA invite de toute urgence les pays à tirer les leçons du financement insuffisant de la santé et à prendre des actions à l’échelle mondiale pour mettre un terme au sida et aux autres pandémies.

GENÈVE, le 26 novembre 2020—Dans un nouveau rapport, L’homme au coeur de la lutte contre les pandémies, l’ONUSIDA appelle les gouvernements à renforcer considérablement leurs investissements en faveur des ripostes aux pandémies et à adopter une série d’objectifs courageux, ambitieux, mais réalisables concernant le VIH. Atteindre ces objectifs, nous permettra de revenir sur le chemin menant à l’éradication du sida en tant que menace pour la santé publique à l’horizon 2030.

La riposte mondiale au sida accusait déjà un retard avant l’arrivée de la pandémie de COVID-19, mais la propagation rapide du coronavirus a encore ralenti les progrès. Les modélisations à long terme des répercussions de la pandémie sur la riposte au VIH indiquent que le nombre de nouvelles infections au VIH et le nombre de décès liés au sida entre 2020 et 2022 augmenteront entre 123 000 et 293 000 cas pour le premier, et entre 69 000 et 148 000 cas pour le second.

« Nous payons au prix fort l’échec collectif de mise en œuvre d'une riposte au VIH exhaustive, respectueuse des droits et centrée sur les personnes, et de son financement adéquat », a déclaré la Directrice exécutive de l’ONUSIDA, Winnie Byanyima. « Réserver la mise en place de programmes uniquement à celles et ceux qu'aura choisis la classe politique ne permettra pas d’inverser le cours de la COVID-19 ou d’éradiquer le sida. Pour que la riposte mondiale tienne ses promesses, nous devons accorder la priorité aux personnes et lutter contre les inégalités qui forment le terreau des épidémies. »

De nouveaux objectifs pour respecter les engagements

Même si certains pays d’Afrique subsaharienne comme le Botswana et l’Eswatini ont accompli des progrès remarquables et atteint, voire dépassé les objectifs fixés pour 2020, nombreux sont encore ceux à accuser un retard. Les pays qui réussissent très bien montrent l’exemple. L’ONUSIDA coopère avec ses partenaires pour intégrer ces leçons dans une série de propositions d’objectifs pour 2025 qui mettent l’accent sur les personnes.

Ces objectifs accordent la priorité à une excellente couverture des services de santé sexuelle et reproductive, ainsi que du VIH, à la suppression des lois et réglementations punitives, et à la lutte contre la stigmatisation et la discrimination. Ils pensent aux personnes, en particulier aux groupes plus exposés et marginalisés : jeunes femmes et filles, ados, professionnel-les du sexe, personnes transgenres, consommateurs et consommatrices de drogues injectables, gays et autres hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes.

Les nouveaux objectifs pour la fourniture de services liés au VIH visent une couverture à 95 % de chaque sous-population de personnes vivant avec le VIH et exposées à un risque élevé. Les gouvernements arriveront à mieux contrôler l’épidémie au sein de leurs frontières en mettant l’accent sur les personnes et en se concentrant sur les zones sensibles.

Les objectifs 2025 nécessitent par ailleurs de créer un environnement propice à une riposte efficace au VIH et incluent des objectifs ambitieux contre la discrimination : moins de 10 % de pays disposant de lois et réglementations punitives, moins de 10 % de personnes séropositives et touchées par le VIH victimes de la stigmatisation et de la discrimination, ainsi que moins de 10 % de personnes victimes d’inégalités et de violences basées sur le genre.

Vaincre les pandémies

La COVID-19 s’est engouffrée dans la brèche causée par le manque d’investissements et d’actions contre le VIH et d’autres pandémies. De fait, la propagation de la COVID-19 aurait pu ralentir davantage et nous aurions pu surmonter son impact si les systèmes de santé et de protection sociale avaient été plus résistants. Le coronavirus nous montre qu’investir dans la santé sauve des vies, mais aussi fournit une base solide à l’économie. Par conséquent, les programmes de santé et du VIH doivent être pleinement financés, aussi bien en période de prospérité que de crise économique.

« Aucun pays ne peut vaincre seul ces pandémies », a ajouté Mme Byanyima. « Un défi d’une telle ampleur ne peut être surmonté qu’en instaurant une solidarité mondiale, en acceptant notre responsabilité partagée et en mobilisant une riposte qui n’oublie personne. Nous pouvons y parvenir en partageant ce fardeau et en travaillant ensemble. »

Il y a toutefois des lueurs d’espoir : la lutte contre la COVID-19 est en train de tirer profit du leadership, des infrastructures et des leçons de la riposte au VIH. Cette dernière a aidé à préserver la continuité des services face à ces difficultés extraordinaires. La riposte des communautés contre la COVID-19 révèle le potentiel inhérent aux coopérations.

Par ailleurs, le monde doit apprendre des erreurs faites au cours de la riposte au VIH lorsque des millions de personnes dans les pays en voie de développement sont mortes en attendant un traitement. Aujourd’hui encore, plus de 12 millions de personnes n’ont toujours pas accès à un traitement contre le VIH et 1,7 million d’infections imputables à l’absence d’accès aux services essentiels ont été enregistrées en 2019.

Tout le monde a droit à la santé. Voici pourquoi l’ONUSIDA milite ardemment en faveur d’un vaccin universel contre la COVID-19. Des vaccins prometteurs contre le coronavirus font leur apparition, mais nous devons faire attention à ce qu’ils ne deviennent pas l’apanage des riches. À cette fin, l’ONUSIDA et ses partenaires appellent les entreprises pharmaceutiques à partager librement leur technologie et leur savoir-faire, ainsi qu’à renoncer à leurs droits sur la propriété intellectuelle afin que le monde puisse produire à très grande échelle et à la vitesse nécessaire les vaccins efficaces pour protéger tout l monde.

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Santé : un accès gratuit à la santé pour tout le monde et partout

20 mai 2020

Winnie Byanyima, Directrice exécutive de l’ONUSIDA — Article publié à l’origine dans le World Economic Forum’s Insight Report (mai 2020)

Reconnaître la catastrophe pour la santé publique

Nous avons constaté que la probabilité de mourir de la COVID-19 dans les pays riches est fortement influencée par les déterminants socio-économiques se cachant derrière une mauvaise santé. Les pauvres vivant dans des pays pauvres seront les plus en danger, car davantage susceptibles d’être déjà malades et ces pays comptent des centaines de millions de personnes souffrant de malnutrition ou immunovulnérables. Le quart de la population urbaine mondiale qui vit dans des bidonvilles et de nombreuses personnes réfugiées et déplacées ne peuvent pas appliquer l’éloignement physique ou se laver constamment les mains.

La moitié de la population mondiale n’a pas accès aux soins de base dont elle a besoin même en temps normal. Alors que l’Italie dispose d’un médecin pour 243 habitants, la Zambie n’en a qu’un pour 10 000 personnes. Le Mali dispose de trois respirateurs par million d’habitants. En moyenne, les dépenses annuelles de santé dans les pays à faible revenu sont de 41 $ seulement par personne, soit 70 fois moins que dans les pays à revenu élevé.

La pression que la pandémie exerce sur les établissements de santé ne touchera pas seulement les personnes infectées par la COVID-19, elle aura aussi un impact sur toute personne ayant besoin de soins. Nous avons déjà observé ce phénomène par le passé. L’épidémie d’Ebola en Sierra Leone s’est ainsi accompagnée d’une augmentation de 34 % de la mortalité maternelle et de 24 % du taux de mortinatalité à cause du recul de l’accès aux soins prénatals et postnatals.

L’Organisation internationale du Travail prévoit la destruction de 5 à 25 millions d’emplois et une perte de revenus du travail chiffrée entre 860 et 3 400 milliards de dollars. Une vague d’appauvrissement rendra les traitements inaccessibles à un nombre encore plus élevé de personnes. Aujourd’hui déjà, les redevances empêchent chaque année un milliard de personnes d’accéder aux soins de santé. Cette exclusion des soins vitaux ne nuira pas seulement aux personnes directement touchées, mais elle mettra tout le monde en danger, car il est impossible de contenir un virus si des personnes ne peuvent pas se permettre de se faire dépister ou soigner.

Les confinements sans compensation, dans leur forme la plus rudimentaire, forcent actuellement des millions de personnes à choisir entre se mettre en danger ou mourir de faim. Dans de nombreuses villes de pays en voie de développement, plus de trois quarts des travailleur et travailleuses dépendent du secteur informel et gagnent leur vie au jour le jour. De nombreuses personnes qui resteront chez elles n’auront pas assez à manger et, par conséquent, elles seront beaucoup à ne pas respecter le confinement et à s’exposer au risque d’infection au coronavirus.

Nous assistons par ailleurs à des comportements similaires à ceux de la riposte au sida. Les gouvernements rencontrant des difficultés pour contenir la crise peuvent chercher des boucs émissaires, tels les migrant-es, les minorités, les populations marginalisées. En faisant ainsi, cela complique encore l’accès aux personnes, le dépistage et le traitement pour endiguer le virus. Les pays donateurs quant à eux peuvent se replier sur eux-mêmes en ayant l’impression qu’ils ne peuvent plus se permettre d’aider les autres. Toutefois, comme la COVID-19 est une menace pour tout le monde peu importe où se trouve le virus, cela se fera non seulement au détriment des pays en voie de développement, mais cela augmentera aussi la tâche des pays donateurs.

Et pourtant, malgré la douleur et la peur, cette crise nous offre une chance de faire preuve de leadership audacieux, vertueux et collaboratif pour modifier le cours de la pandémie et de la société.

Saisir la chance pour la santé publique

Contrairement à l’idée reçue qu’une riposte à une crise enlève la capacité nécessaire pour réaliser des réformes de santé importantes, les plus grandes avancées dans ce domaine ont généralement vu le jour en réponse à une crise d’envergure. Il suffit de penser aux systèmes de santé en Europe et au Japon après la Seconde Guerre mondiale ou à la manière dont le sida et la crise financière ont débouché sur la couverture sanitaire universelle en Thaïlande. Au cours de la crise actuelle, les leaders du monde entier ont la possibilité de construire les systèmes de santé qui ont toujours manqué et qui ne peuvent plus attendre.

Couverture sanitaire universelle

Cette pandémie montre également que, dans l’intérêt de tout le monde, les personnes qui ne se sentent pas bien ne devraient pas commencer par compter leurs sous avant de chercher de l’aide. Alors que la lutte continue pour museler une forme virulente de coronavirus, l’abolition immédiate des redevances dans le domaine de la santé est devenue une nécessité extrême.

La gratuité des soins de santé est vitale et pas uniquement pour lutter contre les pandémies : lorsque la République démocratique du Congo a instauré la gratuité des soins en 2018 pour affronter Ebola, la population s’est mise à utiliser beaucoup plus le système de santé à tous les niveaux. Les consultations pour cause de pneumonie et de diarrhée ont plus que doublé et le nombre de naissances à l’hôpital a augmenté de 20 à 50 %. Ces bons résultats ont néanmoins disparu dès que les soins sont redevenus payants. La gratuité des soins mettrait un terme à une tragédie sociale qui voit chaque année 100 millions de personnes tomber dans l’extrême pauvreté à cause des frais de santé.

Comme nous ne disposons pas encore de vaccin contre la COVID-19, tous les pays doivent être en mesure de contenir et d’endiguer ce virus. L’apparition de nouvelles pandémies étant inévitable, chaque pays dans le monde a ainsi besoin d’un système de santé universel solide et ininterrompu.

Les médicaments et les soins modernes financés par le denier public doivent être fournis à tout le monde, peu importe où les personnes vivent. Les gouvernements doivent intégrer aux systèmes publics les services dirigés par les communautés afin de garantir un accès universel. Cette crise révèle aussi que notre santé nécessite que le personnel de santé qui nous protège et s’occupe de nous soit aussi protégé et que l’on s’occupe de lui.

Comme la santé et la subsistance sont étroitement liées, tous les pays devront aussi renforcer leurs systèmes de protection sociale pour améliorer leur résilience. La COVID-19 rappelle au monde entier que nous avons besoin de gouvernements actifs, rendant des comptes et responsables afin de réguler les marchés, réduire les inégalités et apporter les services publics essentiels. Cela marque le grand retour de l'État.

Financer notre santé

Le fardeau de la dette avait déjà conduit de nombreux pays en voie de développement à réaliser des coupes budgétaires concernant la santé publique. Les gouvernements prêteurs, les institutions financières internationales et les acteurs financiers privés doivent prolonger les moratoires de remboursement de la dette annoncé récemment et aller encore plus loin. Ils doivent ainsi reconnaître la couverture sanitaire universelle comme bien public mondial. La proposition faite par la Jubilee Debt Campaign et des centaines d’autres organisations de la société civile met à jour le niveau d’ambition nécessaire.

Les donateurs bilatéraux et les institutions internationales de financement, y compris la Banque mondiale, doivent également proposer des subventions, pas des prêts, afin de lutter contre l’impact social et économique de la pandémie auprès des groupes les plus pauvres et vulnérables, y compris les populations travaillant dans le secteur informel et les groupes marginalisés. L’aide apportée au financement actuel du système de santé des pays en voie de développement doit être renforcée. Doubler les dépenses de santé publique dans les 85 pays les plus pauvres du monde où vivent 3,7 milliards d’habitants coûterait 159 milliards de dollars environ. Cela ne représente même pas 8 % des dernières incitations fiscales des États-Unis. Cela fait plaisir d’entendre les pays donateurs utiliser la rhétorique inspirante et sans détour d’un nouveau Plan Marshall, mais les contributions annoncées à l’heure actuelle ne suffisent pas.

Leadership économique

Le monde économique aussi a besoin d’une nouvelle forme de leadership. Cette dernière doit reconnaître que l’économie dépend de sociétés en bonne santé, ainsi que d’un équilibre sain entre le marché et l’État. Comme l’a souligné Emmanuel Macron, le président français, « ce que révèle cette pandémie, c’est qu’il est des biens et des services qui doivent être placés en dehors des lois du marché. » La dernière décennie a en effet vu l’explosion de la commercialisation et de la mercantilisation des systèmes de santé dans le monde. Il faut y mettre un terme.

Comme l’ont indiqué 175 multimillionnaires dans une lettre ouverte publiée lors de la Réunion annuelle du Forum économique mondial de Davos en 2020, l’heure est arrivée pour « les membres de la classe d’êtres humains la plus privilégiée qui ait jamais marché sur la terre » d’apporter leur soutien à des « taxes et impôts plus élevés et plus équitables sur les millionnaires et milliardaires et de contribuer à prévenir l'évasion et la fraude fiscales des particuliers et des entreprises. » Les leaders économiques responsables devraient apporter leur soutien aux réformes de l’impôt sur les entreprises, au niveau national et mondial, ce qui se traduira nécessairement par des taux d’imposition plus élevés, par la perte d’exemptions et par la fermeture des paradis fiscaux et autres niches fiscales.

Malgré les leçons apprises du sida, la monétisation de la propriété intellectuelle a engendré un système de gigantesques monopoles privés, un manque de recherches dans les maladies clés et des prix que la majorité de la population mondiale ne peut s’offrir. Les pays devront avoir recours à toute la flexibilité disponible pour garantir la disponibilité des traitements essentiels pour toute leur population et obtenir de nouvelles règles du jeu qui accordent la priorité à la santé collective sur les profits privés. Un consensus international préalable doit régner sur le fait que tout vaccin ou traitement découvert pour la COVID-19 doit être mis à disposition de tous les pays. La proposition du Costa Rica en faveur d’un « regroupement mondial des brevets » permettrait à toutes les technologies mises au point pour la détection, la prévention, le contrôle et le traitement de la COVID-19 d’être librement disponible. Ainsi, aucune entreprise ni aucun pays ne pourrait s’arroger un monopole. Les pays en voie de développement ne doivent pas être exclus à cause des prix pratiqués ou être relégués en queue de peloton pour obtenir les solutions.

La coopération internationale doit faire peau neuve et elle a besoin pour cela de leadership. La crise de la COVID-19 révèle que notre système multilatéral est injuste, dépassé et incapable de répondre aux défis d’aujourd’hui. À l’avenir, nous affronterons des menaces encore plus terribles que cette pandémie. Seul un multilatéralisme inclusif et juste nous permettra de les surmonter.

Tout le monde a besoin de tout le monde

La pandémie de COVID-19 est simultanément une crise qui aggrave les inégalités existantes et un miroir qui les révèle au grand jour.

La riposte au VIH prouve que seule une approche prenant en compte les droits et l’égalité universelle permettra aux sociétés de dépasser la menace existentielle des pandémies. La couverture sanitaire universelle n’est pas un cadeau que font les riches aux pauvres, mais un droit universel, ainsi qu’un investissement partagé pour notre sécurité et notre bien-être communs.

ONUSIDA

Le Programme commun des Nations Unies sur le VIH/sida (ONUSIDA) guide et mobilise la communauté internationale en vue de concrétiser sa vision commune : « Zéro nouvelle infection à VIH. Zéro discrimination. Zéro décès lié au sida. » L’ONUSIDA conjugue les efforts de 11 institutions des Nations Unies – le HCR, l’UNICEF, le PAM, le PNUD, l’UNFPA, l’UNODC, ONU Femmes, l’OIT, l’UNESCO, l’OMS et la Banque mondiale. Il collabore étroitement avec des partenaires mondiaux et nationaux pour mettre un terme à l’épidémie de sida à l’horizon 2030 dans le cadre des Objectifs de développement durable. Pour en savoir plus, consultez le site unaids.org, et suivez-nous sur Facebook, Twitter, Instagram et YouTube.

Des groupes reposant sur des communautés apportent des médicaments dans des zones reculées de République centrafricaine

21 novembre 2019

Zemio est une ville coupée du reste du monde. Seuls de rares convois et peu de marchandises atteignent cette région reculée située au sud-est de la République centrafricaine. Les infrastructures sont quasi inexistantes et les routes sont parsemées de postes de contrôle illégaux occupés par des hommes armés.

Dans cette zone, plus de 40 000 personnes sont déplacées des suites du conflit et 30 000 autres au moins ont été forcées de fuir vers les états voisins du Soudan du Sud et de la République démocratique du Congo.

Selon le gouvernement centrafricain, la prévalence du VIH au Haut-Mbomou où se situe Zemio est plus de trois fois supérieure (12 %) au reste du pays, ce qui en fait la région la plus touchée. 

Pourtant, les groupes communautaires de thérapie antirétrovirale lancés en 2016 par Médecins Sans Frontières permettent aux personnes vivant avec le VIH de s’entraider et de s’apporter un soutien mutuel.

À Zemio, ce programme est une lueur d’espoir dans un conflit oublié.

L'ONUSIDA continue d'appuyer la riposte à l'épidémie de VIH au Pakistan

18 juin 2019

L'ONUSIDA continue d'aider le Pakistan à faire face à l'épidémie de VIH à Larkana, au cours de laquelle plus de 800 personnes ont été nouvellement diagnostiquées avec le virus. Plus de 80 % des nouveaux cas concernent des enfants de moins de 15 ans, la plupart d'entre eux ayant moins de 5 ans. Au 17 juin, 396 personnes avaient reçu un traitement.

Le 14 juin dernier, les autorités ont présenté les résultats d’une enquête préliminaire sur l’épidémie au cours d’une conférence de presse. Elles sont venues à la conclusion que de mauvaises pratiques de contrôle des infections, notamment l’absence de stérilisation et la tendance à réutiliser les seringues et les perfusions, sont les facteurs principaux expliquant cette augmentation des nouvelles infections.

« Nous avons encore beaucoup à faire pour améliorer le contrôle des infections ainsi que pour aider les enfants malades et leurs familles », a déclaré le Directeur régional de l’ONUSIDA, Eamonn Murphy, au cours de la conférence de presse tenue à Karachi au Pakistan. Et d’ajouter : « L’ONUSIDA continuera d’aider et d’assurer la coordination au sein du système des Nations unies et avec d’autres partenaires afin de garantir que l’assistance nécessaire soit réellement fournie de manière efficace. »

Outre l'amélioration des procédures de lutte contre l'infection, l'enquête préliminaire a révélé que le renforcement de l'éducation communautaire est essentiel pour sensibiliser davantage à la prévention du VIH et pour lutter contre la stigmatisation et la discrimination. Les conclusions d’une évaluation rapide des connaissances liées au VIH, présentées au cours de la conférence de presse, montrent que les communautés touchées ne disposent que d’informations très restreintes sur cette maladie. De nombreux parents et soignants n'ont appris l'existence du VIH que le jour où leurs enfants ont été diagnostiqués ou à cause des rapports des médias sur l'augmentation du nombre de cas. L’absence d’informations précises a également fait souffler un vent de panique et les familles d’enfants touchés par le virus ont parfois été ostracisées et isolées.

En réponse, l’ONUSIDA en partenariat avec l’UNICEF, l’UNFPA, l’Organisation mondiale de la santé et le JSI Research and Training Institute soutiennent des partenaires nationaux dans leurs efforts pour créer un plan de riposte communautaire afin de promouvoir l’éducation à la santé et réduire la stigmatisation et la discrimination. Le Sindh AIDS Control Programme en lien l’ONUSIDA et l’UNICEF a commencé à former des professionnels de la santé sur la gestion des cas pédiatriques. Des sessions d’éducation à la santé sont en train d’être mises en place en impliquant des organisations dirigées par les communautés et les leaders religieux. D’autres formations ciblent les médias locaux afin de les sensibiliser à leur responsabilité lorsqu’ils couvrent la question du VIH.

L’ONUSIDA collabore étroitement avec les gouvernements fédéraux et provinciaux afin de fournir une aide technique sur place. Il s’agit d’aider à apporter une réponse efficace à cette crise et de réduire son impact. Le ministère de la Santé du Sindh a également renforcé ses efforts pour empêcher les activités des cabinets médicaux informels et n’ayant pas d’autorisation d’exercer. Cette politique a déjà provoqué la fermeture de 900 cliniques et banques du sang sans autorisation.

L’enquête préliminaire a été menée par l’Organisation mondiale de la santé en partenariat avec des organisations comme le Sindh AIDS Control Programme, l’Aga Khan University, le Field Epidemiology and Laboratory Training Programme, la Dow Medical University de Karachi, la Microbiology Society of Infectious Disease et des agences de l’ONU, comme l’ONUSIDA, l’UNICEF et l’UNFPA.  

Avec 20 000 nouvelles infections par an en 2017, le Pakistan est le deuxième pays d’Asie-Pacifique où l’épidémie du Sida croît le plus vite. Le virus touche d’une manière disproportionnée les populations les plus vulnérables et marginalisées, en particulier les populations clés. L’ONUSIDA poursuit son travail avec le gouvernement et ses partenaires au Pakistan en vue de renforcer la riposte dans le pays.

Les frais de santé non remboursés compromettent l’accès aux services anti-VIH

06 mai 2019

Les frais facturés aux usagers et les autres dépenses non remboursées (définies comme des paiements directs effectués par les personnes aux prestataires de santé au moment du recours au service) représentent un obstacle majeur pour les personnes qui se font dépister pour le VIH, les personnes vivant avec le VIH sous traitement et les personnes vivant avec le VIH suivant un parcours de traitement et de soins.

Même si les médicaments antirétroviraux sont disponibles gratuitement, les frais correspondant aux tests de diagnostic, aux consultations et aux médicaments contre les infections opportunistes ont un impact immense sur les personnes dont les revenus sont modestes. Il a également été montré que les frais facturés aux usagers limitent plus fortement l’accès à la santé chez les personnes les plus vulnérables au sein de la société. Les frais non remboursés représentent une part significative des dépenses totales de santé dans toutes les régions du monde, et dans certains pays à revenu faible et intermédiaire, on estime que les dépenses privées non remboursées correspondent à plus de 60 % des dépenses totales de santé.

Selon la Banque mondiale, environ 3,4 milliards de personnes gagnant au maximum 5,50 dollars par jour dans le monde pourraient tomber dans la pauvreté à cause d’une seule facture médicale.

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Données

 

AIDSinfo

Afrique : assurer une couverture santé sans compromis sur la qualité

08 mars 2019

Le mouvement en faveur de la couverture santé universelle (CSU) gagne du terrain en Afrique et beaucoup de pays africains ont déjà intégré la CSU dans leurs stratégies sanitaires nationales. Mais avec 11 millions d’Africains qui tombent chaque année dans l’extrême pauvreté en raison de dépenses de santé restant à leur charge, comment l’Afrique peut-elle parvenir à une CSU proposant un ensemble de soins de qualité à tous ses habitants ?

Cette semaine à Kigali, capitale du Rwanda, le débat autour de la CSU a été intense à l’occasion de l’une des plus grandes rencontres d’Afrique sur le thème de la santé, la Conférence internationale sur l’agenda de la santé en Afrique 2019.  Co-organisée par le Ministère de la Santé du Rwanda et l’Association pour la médecine et la recherche en Afrique (Amref Health Africa), la conférence a réuni 1 500 responsables sanitaires qui ont échangé sur de nouvelles idées et des solutions locales aux problèmes sanitaires les plus urgents du continent.

Les participants ont évoqué la nécessité pour les pays de s’approprier le concept de CSU et de tout mettre en œuvre pour le faire fonctionner. Ils ont souligné le fait qu’une bonne santé permet aux enfants de bien apprendre et aux adultes de contribuer à la société et à l’économie. Ils ont également insisté sur le fait que la CSU permet aux individus de sortir de la pauvreté et fournit une base pour une sécurité économique à long terme, essentielle pour l’avenir du continent.

Le Président du pays hôte, Paul Kagame, a reçu une distinction d’excellence en reconnaissance de son leadership politique sur la CSU. Dans un message, il a remercié l’Amref en déclarant : « Nous devons ces progrès à des partenaires comme vous, qui avez uni vos forces aux nôtres dans notre parcours pour offrir à tous les Rwandais une vie digne et en bonne santé ». Le Ministre de la Santé éthiopien a également été distingué pour le travail accompli par l’Éthiopie dans la promotion des soins de santé primaires.

Faire en sorte que chacun ait accès aux services de santé de base est un véritable défi, et la clé du succès de la CSU sera de veiller à ce que la qualité des services soit suffisante pour améliorer la santé des personnes qui y auront accès.

« Nous devons assurer le suivi de l’impact de la CSU », a déclaré Michel Sidibé, qui co-animait une table ronde ministérielle de haut niveau. « La couverture ne suffit pas, nous devons proposer à tout le monde des services de qualité, abordables et accessibles. Le succès ultime de la CSU se mesurera en termes de capacité d’accès des plus pauvres, des plus marginalisés et des plus vulnérables ».

Lors de la conférence, M. Sidibé a participé à une réunion-débat avec des jeunes. Il leur a parlé de leur engagement intelligent dans le processus de la CSU, en déclarant que les jeunes devaient « revendiquer et s’approprier l’espace ». Il s’est également entretenu avec des groupes de la société civile à propos des progrès remarquables accomplis sur les objectifs de traitement 90-90-90 de l’ONUSIDA à l’échelle africaine, ainsi que de la nécessité critique de la poursuite de leur engagement sur le VIH dans le cadre de la CSU.

La toute première Réunion de haut niveau des Nations Unies sur la couverture santé universelle aura lieu le 23 septembre 2019 lors de l’Assemblée générale des Nations Unies sur le thème « Couverture sanitaire universelle : œuvrer ensemble pour un monde en meilleure santé ».

Message à l’occasion de la Journée internationale de la couverture santé universelle

12 décembre 2018

La santé, c’est l’affaire de tous. Depuis la Déclaration d’Alma-Ata il y a plus de 40 ans, qui appelait à la santé pour tous, le monde s’efforce d’ouvrir l’accès à des services de santé de qualité et abordables.

Depuis, un long chemin a été parcouru, avec des améliorations dans l’accès et la qualité des services de soins de santé qui ont permis de faire passer l’espérance de vie mondiale de 62 à 72 ans. Toutefois, les progrès sont loin d’être équitablement répartis. À l’heure actuelle, plus de la moitié de la population mondiale n’a pas pleinement accès aux services de santé essentiels, parce qu’ils sont trop chers, inadéquats, inaccessibles à certains groupes ou tout simplement inexistants.

Les inégalités se creusent de par le monde, avec les 1 % de la population les plus riches qui détiennent aujourd’hui la moitié de la richesse mondiale. Dans les pays les plus pauvres du monde, l’espérance de vie est sensiblement plus faible que dans les plus riches, et habiter dans les régions frappées par la pauvreté peut être synonyme d’une vie plus courte et d’un avenir sans espoir. Les disparités s’observent entre les pays, mais aussi entre différentes communautés à l’intérieur des pays, les plus vulnérables, marginalisés et stigmatisés étant laissés pour compte.

Avancer vers une couverture santé universelle qui soit réellement universelle, c’est aller vers plus d’équité, d’inclusion et de justice sociale. Cela se traduit par une approche centrée sur les individus et basée sur les droits de l’homme, et par des prestations de services organisées à l’échelle communautaire, ainsi que par la reconnaissance de la nécessité de s’attaquer aux déterminants sociaux de la santé, y compris en menant les réformes indispensables des lois et des politiques et en éliminant la stigmatisation, la discrimination et les inégalités entre les sexes.

La riposte mondiale au VIH a illustré les mesures essentielles, à savoir un leadership et un engagement politiques décisifs, l’engagement communautaire et une riposte éclairée par des preuves scientifiques, capables d’inverser la tendance d’une épidémie mondiale.

Atteindre des objectifs assortis d’échéances en matière de prévention et de traitement du VIH représentera une importante contribution aux objectifs de la couverture santé universelle, avec à la clé une accélération considérable des progrès vers la réalisation des Objectifs de développement durable.

Prenant acte du thème de l’édition 2018 de la Journée internationale de la couverture santé universelle, « Unis pour la couverture santé universelle : le temps est venu d’agir collectivement », j’appelle chacune et chacun à se mobiliser et à contribuer au mouvement en faveur de la couverture santé universelle. Tous ensemble, nous pouvons faire de la couverture santé universelle une réalité pour tous.

12 décembre 2018
Michel Sidibé
Directeur exécutif de l’ONUSIDA

ONUSIDA

Le Programme commun des Nations Unies sur le VIH/sida (ONUSIDA) guide et mobilise la communauté internationale en vue de concrétiser sa vision commune : « Zéro nouvelle infection à VIH. Zéro discrimination. Zéro décès lié au sida. » L’ONUSIDA conjugue les efforts de 11 institutions des Nations Unies – le HCR, l’UNICEF, le PAM, le PNUD, l’UNFPA, l’UNODC, ONU Femmes, l’OIT, l’UNESCO, l’OMS et la Banque mondiale. Il collabore étroitement avec des partenaires mondiaux et nationaux pour mettre un terme à l’épidémie de sida à l’horizon 2030 dans le cadre des Objectifs de développement durable. Pour en savoir plus, consultez le site unaids.org, et suivez-nous sur Facebook, Twitter, Instagram et YouTube.

Contact

UNAIDS
Sophie Barton-Knott
tél. +41 22 791 1697
bartonknotts@unaids.org

Éthiopie : échanges autour de l’accès aux médicaments de qualité et des violences sexistes

22 novembre 2018

Afin de souligner la nécessité de disposer d’accès durable et abordable à des médicaments de qualité, le Directeur exécutif de l’ONUSIDA, Michel Sidibé, a évoqué la nécessité de mettre en application le Plan de fabrication de produits pharmaceutiques pour l’Afrique. S’exprimant à l’occasion de la cérémonie d’ouverture de la Semaine de l’industrialisation de l’Afrique 2018 à Addis Abeba, en Éthiopie, il a plaidé pour une collaboration étroite avec les communautés économiques régionales afin de bâtir des plates-formes de coopération pour la production et de conduire l’harmonisation réglementaire en matière pharmaceutique à l’échelle de l’Afrique.

À l’occasion d’entretiens entre M. Sidibé et Smail Chergui, Commissaire à la paix et à la sécurité de l’Union africaine, et Bineta Diop, Envoyée spéciale de l’Union africaine sur les femmes, la paix et la sécurité, les engagements dans le domaine des violences sexistes et des droits des femmes ont été évoqués, engagements qui avaient été pris lors d’un événement organisé en marge de l’Assemblée générale des Nations Unies en septembre, intitulé En finir avec les violences sexuelles et sexistes et protéger la santé et les droits des femmes et des enfants dans les contextes de crise humanitaire.

Lors de ces entretiens, des discussions ont eu lieu sur les moyens d’accroître les efforts de riposte au VIH dans les situations de conflit et de crise humanitaire, ainsi que sur la nécessité d’intensifier la sensibilisation au dépistage du VIH et aux thématiques de la violence sexuelle et sexiste. M. Sidibé et M. Chergui sont convenus de mener une mission conjointe de haut niveau au Soudan du Sud afin de mettre en lumière les besoins des personnes davantage exposées au risque de VIH dans le pays en raison des violences sexistes et du conflit qui se prolonge.

Par ailleurs, cette visite en Éthiopie, entre le 17 et le 20 novembre, a été l’occasion pour M. Sidibé de rencontrer le Premier ministre éthiopien, Abiy Ahmed, qui a déclaré : « Je m’engage à faire évoluer la vision de l’Afrique et de l’Éthiopie grâce à des réformes suivies et je suis d’accord pour intensifier les efforts en faveur du développement d’un système de santé centré sur les individus pour l’Éthiopie ».

« Merci de bien vouloir vous faire le champion de la fin de l’épidémie de sida en Éthiopie et sur tout le continent », a répondu M. Sidibé.

L’agenda de la présidence éthiopienne sur l’égalité des genres et la paix, ainsi que sur la réinsertion des enfants des rues, a été au cœur d’un dialogue entre la Présidente, Sahle-Work Zewde, et M. Sidibé.

Lors d’un échange entre M. Sidibé et le Ministre de la Santé éthiopien, Amir Aman, un projet collaboratif a été élaboré, qui sera centré autour du renforcement de la mobilisation des ressources, de l’amélioration et de la pérennisation d’une riposte multisectorielle entre tous les secteurs, de l’engagement des jeunes et du renforcement des programmes de lutte contre le VIH suivant l’approche lieu-population.

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