HIV Prevention

Press Release

L'ONUSIDA exhorte les pays insulaires de l'océan Indien à renforcer la prévention du VIH pour mettre fin au sida

ANTANANARIVO/GENEVE, 27 mars 2024—Malgré les progrès réalisés dans la plupart des pays d'Afrique subsaharienne, l'ONUSIDA avertit que les lacunes en matière de prévention du VIH sont à l'origine de nouvelles infections à VIH dans les pays de l'océan Indien (COI) et dans plusieurs autres pays d'Afrique. Les lacunes critiques dans la prévention du VIH ont été au centre d'un atelier organisé par l'ONUSIDA et l'UNFPA qui s'est tenu à Madagascar du 18 au 20 mars afin d'aborder certains des obstacles à l'accélération des progrès.

L'attention insuffisante accordée à la prévention du VIH dans un certain nombre de pays africains, dont l'Égypte, Madagascar, l'Angola, le Soudan et le Sud-Soudan, a eu pour conséquence que ces pays ne sont pas parvenus à réduire proportionnellement le nombre de nouvelles infections comme cela a été le cas dans le reste de la région.

Par exemple, l'augmentation du nombre de nouvelles infections dans un pays comme Madagascar contraste fortement avec la tendance à la baisse au Botswana, qui a enregistré une diminution de 66 % des nouvelles infections par le VIH depuis 2010 et une baisse de 36 % des décès liés au sida au cours de la même période.  Par conséquent, le Botswana - ainsi que l'Eswatini, le Rwanda et le Zimbabwe - est sur la voie de l'éradication du sida, ayant atteint les objectifs mondiaux 95-95-95 grâce à de solides interventions en matière de prévention et de traitement du VIH.

Madagascar, l'un des pays les plus pauvres de la région, a été frappé par des catastrophes naturelles cycliques, notamment des sécheresses et des cyclones, ce qui rend difficile le rétablissement du pays et la mise en place d'une riposte efficace au VIH. Madagascar a enregistré une augmentation de 151 % du nombre de nouvelles infections par le VIH depuis 2010, et une augmentation de 279 % des décès liés au sida au cours de la même période. En outre, seuls 18 % des quelque 70 000 personnes vivant avec le VIH à Madagascar avaient accès à un traitement en 2022, et 3 200 personnes sont décédées de maladies liées au sida. Le Soudan et le Soudan du Sud sont également à la traîne en matière de prévention et de traitement du VIH. Les inégalités exacerbent la vulnérabilité des personnes au VIH.

"Les recherches locales indiquent une augmentation des nouvelles infections par le VIH parmi les populations clés, notamment les consommateurs de drogues, et parmi les jeunes femmes et les jeunes filles. Cette situation pourrait être imputable à de nombreux facteurs, notamment les routes de la drogue, les cyclones récurrents et la grande pauvreté qui, dans certaines régions, rend les gens plus vulnérables aux infections par le VIH", a déclaré le professeur Zely Randriamanantany, ministre malgache de la santé publique. "Nous avons besoin que nos partenaires internationaux investissent avec nous avant qu'il ne soit trop tard. Cet accent mis sur la prévention est vraiment le bienvenu.

"Il ressort clairement de nos visites dans les communautés et de nos entretiens avec des spécialistes de la santé à Madagascar que l'épidémie de VIH est en train de changer. L'augmentation persistante des nouvelles infections à Madagascar depuis 2010, par exemple, montre qu'elle pourrait se propager rapidement si nous ne l'arrêtons pas immédiatement", a déclaré Anne Githuku-Shongwe, directrice régionale de l'ONUSIDA pour l'Afrique de l'Est et l'Afrique australe. "Nous connaissons la voie à suivre pour mettre fin au sida. Ce n'est pas un miracle. Il faut un soutien politique et financier fort.

Les lacunes identifiées dans certains pays comprennent un manque de données qui indiqueraient où les efforts de prévention du VIH doivent se concentrer. Les interventions de collecte de données sont essentielles à la mise en œuvre de programmes efficaces et fondés sur des données probantes.Certains pays manquent également de produits, notamment de kits de dépistage du VIH et de préservatifs.

"L'insuffisance des investissements dans les ripostes au VIH empêche de mettre fin au sida en tant que menace pour la santé publique ", a déclaré Jude Padayachy, Directeur de l'ONUSIDA pour les Comores, Madagascar, Maurice et les Seychelles. "Nous devons accélérer la riposte au VIH dans les États insulaires de l'océan Indien en garantissant tous les éléments de base - s'assurer que les gens sont informés sur le VIH et sur les moyens de le prévenir, et s'assurer que les gens ont accès aux services et aux produits de prévention du VIH, tels que les préservatifs. Nous devons également veiller à ce que les personnes séropositives connaissent leur statut et reçoivent le traitement dont elles ont besoin.

L'ONUSIDA s'est engagé à soutenir les pays pour accélérer le leadership politique, les investissements et l'amélioration des données pour la prévention.

La réunion de Madagascar a rassemblé des experts du VIH et des responsables de programmes de plusieurs pays d'Afrique afin qu'ils apprennent les uns des autres et qu'ils examinent et renforcent leurs plans nationaux de prévention du VIH pour aider les pays à intensifier leurs ripostes au VIH. Des équipes des Comores, d'Égypte, de Madagascar, du Rwanda, du Soudan et du Sud-Soudan ont participé à la réunion.

Les participants ont étudié les moyens d'améliorer la collecte de données afin de mieux comprendre la dynamique de leurs épidémies de VIH et de garantir une réponse efficace, fondée sur des données probantes et basée sur les droits de l'homme. Ils ont également rédigé des évaluations nationales qui serviront de guide pour faciliter le dialogue avec les communautés, les gouvernements et les partenaires. Cela permettra d'affiner les stratégies et de fixer des priorités pour mettre en œuvre des plans ambitieux de prévention du VIH. L'ONUSIDA continuera à soutenir les pays dans leurs évaluations internes afin de renforcer leurs ripostes au VIH.

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Les nouvelles infections au VIH baissent dans plusieurs pays de la Coalition mondiale pour la prévention du VIH, mais une accélération des progrès est nécessaire dans le monde

Un nouveau rapport, HIV Prevention: From Crisis to Opportunity montre que les infections au VIH continuent de diminuer plus rapidement dans les pays appartenant à la Coalition mondiale pour la prévention du VIH (GPC) que dans le reste du monde.

Onze pays au cœur de la GPC ont réduit d’au moins 66 % leur nombre annuel de nouvelles infections au VIH depuis 2010. En comparaison, dans le monde, la baisse moyenne des nouvelles infections au VIH est de 38 % sur la même période. La GPC est une coalition de 38 pays qui collaborent pour accélérer la baisse des nouvelles infections au VIH. Ensemble, ils souhaitent atteindre l’objectif consistant à ce que 95 % des personnes exposées au risque de VIH aient accès à des options de prévention combinée efficaces.

Les pays du GPC qui mettent l’accent sur la prévention et le traitement primaires et s’efforcent d’atteindre les personnes les plus à risque ont enregistré les plus fortes baisses constantes de nouvelles infections au VIH.

À l’échelle mondiale, les progrès dans la prévention du VIH ont été très inégaux et la majorité des pays du monde accusent un retard vers les objectifs 2025. En effet, dans plusieurs pays, la prévention est en crise, ce qui se manifeste par un accès limité aux services et se traduit par une augmentation record des nouvelles infections au VIH.

« Les conclusions de ce rapport fournissent des enseignements essentiels pour agir », a déclaré la directrice exécutive adjointe du Programme de l’ONUSIDA, Angeli Achrekar. « Le rapport montre qu’un leadership politique durable, des investissements dans des programmes de prévention du VIH efficaces et un environnement politique favorable sont cruciaux pour mettre fin au sida comme menace pour la santé publique d’ici 2030. »

Le recul des nouvelles infections au VIH a été stimulé par l’impact cumulé des options de prévention combinée du VIH et l’accès accru au traitement antirétroviral, ce qui a également renforcé la suppression virale chez les personnes séropositives. Les personnes qui suivent un traitement et dont la charge virale est indétectable ne peuvent pas transmettre le VIH.

« Il est remarquable de voir ce qui a été accompli dans la riposte au sida au cours des 20 dernières années. Mais les progrès réalisés à ce jour ne sont pas équitablement répartis et ne sont pas encore pérennes, et nous ne devons jamais confondre les progrès avec un succès certain », a déclaré Mitchell Warren, co-président du GPC et directeur exécutif d’AVAC. « Nos progrès sont fragiles, et ce que nous avons accompli aujourd’hui pourrait disparaître en encore moins de temps qu’il n’en a fallu pour y parvenir si nous laissons l’autosatisfaction s’installer. »

Les populations clés, les adolescentes et jeunes femmes sont toujours fortement exposées à un risque d’infection

Il est inacceptable que l’incidence du VIH reste élevée parmi les populations pour lesquelles la prévention du VIH souffre d’un sous-investissement chronique. Il s’agit entre autres des populations clés dans toutes les régions du monde, ainsi que des adolescentes et des jeunes femmes dans certaines parties de l’Afrique subsaharienne.

Dans cette dernière région, environ 3 100 jeunes femmes et filles âgées de 15 à 24 ans ont contracté le VIH chaque semaine en 2022 et l’incidence du VIH a diminué moins rapidement parmi cette population que chez les jeunes hommes. Seuls 43 % des zones subnationales où l’incidence du VIH est élevée chez les jeunes femmes disposent de programmes de prévention prévus spécifiquement pour ce groupe.

Bien que les pays du GPC aient fait de solides progrès dans la réduction des nouvelles infections au VIH, des défis demeurent dans le monde entier pour atteindre les populations clés les plus exposées au risque de nouvelles infections au VIH, y compris les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes, les travailleurs et travailleuses du sexe, ainsi que les consommateurs et consommatrices de drogues injectables. Chaque semaine, plus de 11 000 nouvelles infections au VIH touchent des membres des populations clés et leurs partenaires sexuels dans le monde entier.

Seuls 44 % des travailleurs et travailleuses du sexe, 28 % des hommes gays et autres hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes et 37 % des consommateurs et consommatrices de drogues injectables ont accédé à deux services de prévention du VIH ou plus au cours des trois mois précédents (valeurs médianes fournies par les pays de la GPC), alors que l’objectif est de 90 %.

La prévention du VIH est entravée par le sous-financement de la prévention et par des lois punitives. La stigmatisation sociale, la violence, la discrimination et l’exclusion sociale constituent des obstacles à l’accès des populations clés aux services de santé et à l’information, ce qui aggrave leur vulnérabilité face au VIH. Les réformes légales sont un élément crucial des programmes de prévention. La protection des droits humains de tous et toutes est vitale pour protéger la santé de toute l’humanité.

Les investissements dans les programmes pour deux méthodes de préventions efficaces, les préservatifs et la circoncision masculine médicale volontaire, ont diminué dans certains des pays les plus touchés par l’épidémie de VIH. En outre, des options révolutionnaires de prévention du VIH telles que la prophylaxie pré-exposition (PPrE), un médicament pour prévenir le VIH, ne sont toujours disponibles que pour une petite fraction des personnes qui en ont besoin.

En 2024, nous avons des leviers inédits pour la prévention du VIH. Nous disposons d’un éventail croissant d’options de prévention, notamment des outils existants et de nouvelles technologies de prévention à longue durée d’action, ainsi que des exemples dans les pays sur la manière de déployer la prévention à grande échelle et d’augmenter les choix disponibles pour les communautés.

Les programmes de prévention du VIH doivent être à grande échelle, efficaces et équitables. Les actions nécessaires au succès et à la pérennité des programmes sont connues, ont fait leurs preuves et font l’objet d’un consensus : collaborer, suivre les évolutions scientifiques, lutter contre les inégalités, protéger les droits de chacun et chacune, confier le leadership aux communautés et investir dans ce qui est nécessaire. Tout le monde pâtira d’un retour en arrière qui toucherait les ressources ou l’inclusion. La solidarité quant à elle profitera à tout le monde. Les communautés, les pays et les partenaires internationaux peuvent prévenir les nouvelles infections – ensemble.

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Notre action

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Résumé — Confier le leadership aux communautés — Rapport pour la Journée mondiale de lutte contre le sida 2023

28 novembre 2023

Ce rapport ne rend pas seulement hommage au rôle primordial des communautés. Il s’agit d’un appel à l’action à destination des décideurs et décideuses afin qu’ils apportent leur soutien plein et entier au travail vital des communautés et qu’ils éliminent les obstacles qui l’entravent. Communiqué de presse | Dernières statistiques sur l'état de l'épidémie de sida | Confier le leadership aux communautés

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Confier le leadership aux communautés — Rapport pour la Journée mondiale de lutte contre le sida 2023

28 novembre 2023

Ce rapport ne rend pas seulement hommage au rôle primordial des communautés. Il s’agit d’un appel à l’action à destination des décideurs et décideuses afin qu’ils apportent leur soutien plein et entier au travail vital des communautés et qu’ils éliminent les obstacles qui l’entravent. RésuméCommuniqué de presse | Dernières statistiques sur l'état de l'épidémie de sida | Confier le leadership aux communautés

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En amont de la Journée mondiale de lutte contre le sida, l’ONUSIDA appelle ardemment à Confier le leadership aux communautés pour mettre fin au sida

Un nouveau rapport de l’ONUSIDA met en lumière le rôle essentiel joué par les communautés, mais aussi la manière dont le sous-financement et les obstacles auxquels elles sont confrontées sapent leurs efforts pour sauver des vies et entravent les progrès pour mettre fin au sida.

LONDRES/GENÈVE, le 28 novembre 2023 — À l’approche de la Journée mondiale de lutte contre le sida (1er décembre), l’ONUSIDA appelle les gouvernements à travers le monde à libérer le potentiel des communautés implantées au cœur des sociétés du monde entier et à leur confier le leadership pour mettre fin au sida. Un nouveau rapport publié aujourd’hui par l’ONUSIDA, Confier le leadership aux communautés, montre que le sida ne pourra disparaître en tant que menace pour la santé publique d’ici 2030 que si les communautés en première ligne reçoivent tout le soutien dont elles ont besoin de la part des gouvernements et des donateurs.

« Les communautés du monde entier ont montré qu’elles étaient prêtes, disposées et capables d’ouvrir la voie. Elles ont néanmoins besoin de voir disparaître les obstacles qui entravent leur travail et de disposer des ressources adéquates », a déclaré la directrice exécutive de l’ONUSIDA, Winnie Byanyima. « Trop souvent, les communautés sont traitées par les décideurs et les décideuses comme des problèmes à gérer, au lieu d’être reconnues comme des leaders et de recevoir un soutien à ce titre. Les communautés ne se tiennent pas en travers du chemin, elles éclairent la voie qui mène à la fin du sida. »

Le rapport, présenté à Londres lors d’un évènement organisé par l’organisation de la société civile STOPAIDS à l’occasion de la Journée mondiale de lutte contre le sida, montre comment les communautés sont la force motrice du progrès.

La mobilisation des communautés dans la rue, devant les tribunaux ou encore devant les parlements a permis d’instaurer des changements politiques inespérés. Les campagnes menées par les communautés ont contribué à élargir l’accès aux médicaments génériques contre le VIH et à réduire significativement et durablement le coût du traitement. Celui-ci est passé de 25 000 $ par personne et par an en 1995 à moins de 70 $ aujourd’hui dans beaucoup de pays parmi les plus touchés par le VIH.

Le rapport Confier le leadership aux communautés montre que les investissements dans des programmes anti-VIH dirigés par les communautés apportent des avantages transformationnels. Il explique comment des programmes mis en œuvre par des organisations communautaires au Nigeria sont associés à une augmentation de 64 % de l’accès au traitement anti-VIH dans le pays, à une propension deux fois plus élevée d’avoir recours aux services de prévention et à une multiplication par quatre de l’utilisation du préservatif à chaque rapport sexuel chez les personnes exposées à un risque d’infection au VIH. Il souligne également comment, en République-Unie de Tanzanie, les travailleurs et travailleuses de l'industrie du sexe qui ont eu accès à une palette de services offerts par des pairs ont vu leur taux d’incidence du VIH baisser de moitié (5 % contre 10,4 %).

« Nous sommes le moteur du changement capable de mettre fin aux injustices systématiques qui continuent à alimenter la transmission du VIH. Nous avons assisté à des avancées spectaculaires comme la campagne U=U (« Undetectable = Untransmittable », en français Indétectable = Intransmissible), amélioré l’accès aux médicaments et fait de grands pas en avant dans la décriminalisation », a déclaré Robbie Lawlor, cofondateur d’Access to Medicines Ireland. « Pourtant, on attend de nous que nous déplacions des montagnes sans soutien financier. Nous sommes supposés lutter pour un monde plus équitable et nous sommes chargés de déconstruire la stigmatisation, mais nous sommes mis sur la touche dans les discussions importantes. Nous sommes à la croisée des chemins. Il est fini le temps où les communautés étaient reléguées aux rôles de figurantes. L’heure est venue de nous confier le leadership. »

Le rapport souligne comment les communautés sont à la pointe de l’innovation. À Windhoek, en Namibie, un projet autofinancé par le Youth Empowerment Group utilise des vélos électriques pour fournir des médicaments anti-VIH, de la nourriture et une aide au suivi du traitement aux jeunes qui souvent ne peuvent pas se rendre dans un établissement de santé à cause de leur scolarité. En Chine, des organisations communautaires ont développé des applications sur smartphone qui relient les personnes à l’autodépistage, ce qui a contribué à multiplier par quatre le nombre de dépistages du VIH dans tout le pays entre 2009 et 2020.

Le rapport révèle comment les communautés placent les prestataires de services devant leurs responsabilités. En Afrique du Sud, cinq réseaux communautaires de personnes vivant avec le VIH ont inspecté 400 sites dans 29 districts et mené plus de 33 000 entretiens avec des personnes séropositives. Dans la province de l’État Libre, leurs conclusions ont conduit les responsables provinciaux de la santé à déployer de nouveaux protocoles de rendez-vous pour réduire les temps d’attente dans les établissements de santé et à proposer des ordonnances d’antirétroviraux pour trois et six mois de traitement.

Malgré des preuves sans appel de l’impact des communautés, les ripostes dirigées par les communautés ne sont pas reconnues et financées correctement et sont même la cible d’attaques dans certains endroits. Des mesures de répression à l’encontre de la société civile et des droits humains des populations marginalisées empêchent les communautés d’apporter des services de soins et de prévention du VIH. Le sous-financement des initiatives dirigées par les communautés fragilise leur capacité à fonctionner et à étendre leur action. L’élimination de ces obstacles leur permettrait de dynamiser encore plus les efforts pour mettre fin au sida.

Dans la Déclaration politique sur le VIH et le sida de 2021, les États membres des Nations Unies ont reconnu le rôle essentiel que jouent les communautés dans la prestation de services anti-VIH, en particulier auprès des personnes les plus exposées au VIH. Toutefois, alors que les organisations de la société civile canalisaient plus de 31 % du financement du VIH en 2012, dix ans plus tard, en 2021, seuls 20 % de l’enveloppe allouée au VIH leur étaient attribués. Il s’agit d’un recul sans précédent des engagements qui se calcule en vies perdues hier, aujourd’hui et demain.

« À l’heure actuelle, l’action dirigée par la communauté est la contre-mesure la plus importante de la riposte au sida », a déclaré la directrice exécutive de l’International Treatment Preparedness Coalition, Solange Baptiste. « Pourtant, il est incroyable de constater qu’elle n’est pas à la base des plans, agendas, stratégies ou mécanismes de financement mondiaux visant à améliorer la préparation aux pandémies et la santé universelle. Il est temps de changer cela. »

Chaque minute, une vie est perdue à cause du sida. Chaque semaine, 4 000 filles et jeunes femmes sont infectées par le VIH, et sur les 39 millions de personnes vivant avec le VIH, 9,2 millions n’ont pas accès à un traitement vital. Un chemin existe pour mettre fin au sida et le sida peut être éradiqué à l’horizon 2030, mais uniquement si les communautés mènent le combat.

Voici l’appel de l’ONUSIDA : Le rôle de leader des communautés doit être au cœur de tous les plans et programmes anti-VIH ; le rôle de leader des communautés doit être financé en totalité et de manière pérenne ; et les obstacles entravant le rôle de leader des communautés doivent être supprimés.

Le rapport contient neuf contributions externes dans lesquelles des leaders communautaires partagent leur expérience dans leurs accomplissements, les obstacles rencontrés et ce dont le monde a besoin pour mettre fin au sida en tant que menace pour la santé publique.

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Des villes montrent l’exemple pour atteindre les objectifs clés de la riposte au VIH

27 septembre 2023

Réunis à Amsterdam du 25 au 27 septembre 2023 pour leur conférence annuelle, les membres du réseau Les villes s’engagent ont présenté leurs initiatives diverses et variées visant à atteindre les objectifs clés de la riposte au VIH.

À Nairobi, au Kenya, la situation a été analysée à très petite échelle. Cet état des lieux a aidé le comté à mieux comprendre les lacunes de la riposte au VIH et à identifier les actions prioritaires. Les données ont révélé un manque de points offrant des services de santé, en particulier pour les populations clés et les jeunes vivant dans des bidonvilles. En outre, la stigmatisation et la discrimination excluent certaines personnes. Zipporah Achieng, une jeune séropositive qui sillonne les rues poussiéreuses de Kibera, l’un des nombreux bidonvilles, peut en témoigner. « Avant, la vie n’était pas facile, le personnel de santé n’était pas bien formé et quand des jeunes se rendaient à l’hôpital, il commençait par les juger, les discriminer. »

Le comté de Nairobi City, avec le soutien du projet de l’ONUSIDA-IAPAC Les villes s’engagent financé par l’USAID, a développé des activités visant à sensibiliser, lutter contre les vulnérabilités et réduire la discrimination en s’adressant en priorité aux jeunes. 60 % de la population de Nairobi vit dans des bidonvilles, bien que ces habitats informels couvrent moins de 10 % de la ville. Pendant cinq ans, des membres de la communauté ont travaillé main dans la main avec des prestataires de santé pour mettre en place 30 centres qui accueillent sans juger les jeunes, les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes, ainsi que les travailleurs et travailleuses du sexe. Par conséquent, la stigmatisation à l’encontre des personnes vivant avec le VIH a diminué, tandis que l’adoption des services du VIH et de santé a considérablement augmenté au cours de cette période.  

Mme Achieng est désormais éducatrice auprès de ses pairs. Elle parcourt sa communauté pour partager son expérience et inviter les gens à venir à la clinique. « Maintenant que je sais ce qui est vrai et ce qui est faux, je suis heureuse parce que la vie a changé, la vie est douce, il y a des médicaments, on peut trouver de l’aide, et je suis heureuse, tout simplement », a déclaré Mme Achieng.

L’engagement de Nairobi en faveur de l’accélération des services anti-VIH à destination des jeunes et des populations clés a non seulement contribué aux propres objectifs de santé publique de la ville, mais est également une source d’inspiration pour d’autres centres urbains du pays.

En Indonésie, les discussions sur le sexe et le VIH restent tabous et les informations sont limitées. Par conséquent, le niveau de connaissances en matière de VIH est faible, en particulier chez les jeunes. En 2018, l’ONUSIDA a créé un chatbot en ligne appelé Tanya Marlo et l’a intégré dans l’application de messagerie LINE qui est très populaire. « Avant Marlo, il était très compliqué de trouver des informations fiables sur le VIH et la santé sexuelle. Il était difficile d’obtenir les bonnes informations », explique Arisdo Gonzalez qui utilise de l’application en ligne.

Le soutien apporté par le réseau Les villes s’engagent a permis à ce projet pilote de devenir un outil clé pour atteindre les jeunes et augmenter la prévention du VIH et le dépistage.

Rien que l’année dernière, 200 000 interactions ont été enregistrées sur les réseaux sociaux et en moyenne 100 utilisateurs et utilisatrices sont renvoyés chaque mois vers des services de conseil. « Tanya Marlo a été un succès phénoménal auprès de la jeunesse indonésienne », a déclaré la directrice pays de l’ONUSIDA en Indonésie, Tina Boonto. « Les jeunes ont l’impression de pouvoir discuter avec Marlo à tout moment, partout et en privé, sans que personne ne le sache. » Pour assurer sa pérennité et poursuivre son développement, un groupe communautaire, YKS, a pris en charge la gestion de l’application.

Kiev a rejoint l’initiative Les villes s’engagent en 2016 et avait fait des progrès remarquables dans le cadre des objectifs clés du VIH jusqu’à ce que la Russie déclare la guerre à l’Ukraine. Beaucoup craignaient alors une désintégration des services anti-VIH, du traitement et de la prise en charge.  Grâce à des fonds d’urgence et au soutien du projet Les villes s’engagent, un certain nombre d’interventions ont été mises en place pour aider les personnes dans le besoin, en particulier les membres des populations clés et vulnérables comme les personnes qui consomment des drogues injectables et les membres de la communauté LGBTIQ+. « Depuis l’invasion, nous avons réussi à maintenir notre nombre de dépistages, à ne perdre aucun patient et à garantir un accès ininterrompu à la thérapie antirétrovirale », a déclaré le directeur du centre de Kiev contre le sida, Dr Vitali Kazeka.

L’une des réussites notables de Kiev est la mise en place d’abris conçus pour répondre aux besoins spécifiques des populations clés touchées par le VIH. Ces refuges offrent un environnement sûr et positif tout en garantissant l’accès aux services de santé essentiels, aux conseils, aux programmes de réduction des risques et à l’éducation sur la prévention du VIH. « Le projet Les villes s’engagent fait en sorte que les personnes vivant avec le VIH, et celles appartenant aux populations clés, se sentent comme n’importe quel autre citoyen de la ville... Elles voient qu’il existe des initiatives spéciales qui se soucient d’elles et de leur avenir », a déclaré Nataliia Salabai, une interlocutrice de l’ONUSIDA à Kiev pour Les villes s’engagent.

Lancé en décembre 2014, le partenariat Les villes s’engagent regroupe à présent plus de 500 villes et municipalités qui se sont engagées à accélérer leurs ripostes locales au VIH, à la tuberculose (TB) et à l’hépatite virale afin d’atteindre l’Objectif de développement durable (ODD) 3.3 d’ici 2030.

Plus de la moitié de la population mondiale vit actuellement en ville et les zones urbaines abritent une proportion importante et croissante de personnes vivant avec le VIH, la tuberculose (TB) et d’autres maladies. Le risque d’infection au VIH ou à la tuberculose, de même que la vulnérabilité à ces maladies, y sont souvent plus élevés par rapport aux zones rurales, en raison notamment des dynamiques urbaines liées aux relations sociales, à la migration, au chômage et aux inégalités sociales et économiques.

In five years, 30 friendly health centres opened in informal settlements in Nairobi

Jakarta, Indonesia: Meet Chatbot Marlo

Despite war, Kyiv HIV outreach remains solid

Fast-Track Cities' initiatives to end AIDS

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Résumé — La voie pour mettre fin au sida : Rapport mondial actualisé sur le sida 2023

13 juillet 2023

Ce rapport montre clairement qu’il existe une voie pour mettre fin au sida. En l’empruntant, nous serons mieux préparés à relever d’autres défis liés à la pandémie et nous progresserons dans la réalisation des objectifs de développement durable. Les données et les exemples concrets présentés dans le rapport montrent très clairement quelle est cette voie. Ce n’est pas un mystère. C’est un choix. Certains dirigeants la suivent déjà et réussissent. Il est encourageant de constater que le Botswana, l’Eswatini, le Rwanda, la République-Unie de Tanzanie et le Zimbabwe ont déjà atteint les objectifs 95-95-95, et qu’au moins 16 autres pays (dont huit en Afrique subsaharienne) sont sur le point d’y parvenir.

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Un nouveau rapport de l’ONUSIDA montre qu’il est possible de mettre fin au sida d’ici 2030 et décrit la marche à suivre pour y parvenir

GENÈVE, le 13 juillet 2023—Un nouveau rapport publié aujourd’hui par l’ONUSIDA montre qu’il existe une voie bien précise pour mettre fin au sida. Cette voie aidera également l’humanité à se préparer et à répondre aux futures pandémies et contribuera à la réalisation des Objectifs de développement durable. Le rapport « The Path that Ends AIDS » contient des données et des études de cas qui montrent que l’éradication du sida est un choix politique et financier, et que les pays et les leaders qui suivent déjà cette voie enregistrent des résultats extraordinaires.

Le Botswana, l’Eswatini, le Rwanda, la République unie de Tanzanie et le Zimbabwe ont déjà atteint les objectifs 95-95-95. Cela signifie que 95 % des personnes vivant avec le VIH connaissent leur état sérologique, que 95 % de ces personnes suivent un traitement antirétroviral vital et que 95 % des personnes sous traitement ont une charge virale indétectable. Seize autres pays, dont huit en Afrique subsaharienne, la région où vivent 65 % des personnes séropositives, sont également sur le point d’atteindre cet objectif.

« La fin du sida est l’occasion pour les leaders d’aujourd’hui de laisser une trace incroyable dans l’Histoire », a déclaré la directrice exécutive de l’ONUSIDA, Winnie Byanyima. « Les générations futures pourraient se souvenir d’eux comme les personnes qui ont mis un terme à la pandémie la plus mortelle au monde. Ils pourraient sauver des millions de vies et protéger la santé de tous et toutes. Ils pourraient incarner le potentiel du volontarisme politique. »  

Le rapport souligne que les ripostes efficaces contre le VIH sont celles qui s’enracinent dans un engagement politique fort. Cela passe par l’utilisation des données, de la science et des preuves, la lutte contre les inégalités qui freinent les progrès, le soutien apporté au rôle essentiel des communautés et des organisations de la société civile dans la riposte et la garantie d’un financement adéquat et pérenne.

Les pays et les régions où les investissements financiers sont les plus importants sont là où l’on enregistre les meilleurs progrès. Ainsi, en Afrique orientale et australe, les nouvelles contaminations au VIH ont diminué de 57 % depuis 2010.

Grâce à l’accent mis sur le sida pédiatrique et aux investissements pour y mettre fin, 82 % des femmes enceintes et allaitantes vivant avec le VIH dans le monde avaient accès à un traitement antirétroviral en 2022, contre 46 % en 2010. Ces efforts ont entraîné une baisse de 58 % des nouvelles contaminations au VIH chez les enfants entre 2010 et 2022, soit le niveau le plus bas depuis les années 1980.

Les avancées de la riposte au VIH se trouvent renforcées lorsque le cadre juridique et politique ne porte pas atteinte aux droits humains, mais les garantit, permet leur application et les protègent. En 2022 et 2023, plusieurs pays ont supprimé des lois néfastes, dont cinq (Antigua-et-Barbuda, les îles Cook, la Barbade, Saint-Christophe-et-Niévès et Singapour) qui ont dépénalisé les relations sexuelles entre personnes du même sexe.

Le nombre de personnes sous traitement antirétroviral a quadruplé, passant de 7,7 millions en 2010 à 29,8 millions en 2022.

Cependant, le rapport indique également que le sida ne s’éradiquera pas de lui-même. En 2022, une personne est morte chaque minute du sida. Environ 9,2 millions de personnes ne sont toujours pas sous traitement, dont 660 000 enfants séropositifs.

Les femmes et les filles sont toujours touchées de manière disproportionnée, en particulier en Afrique subsaharienne. En 2022, dans le monde, 4 000 jeunes femmes et filles ont contracté le VIH chaque semaine. Seuls 42 % des districts dont l’incidence du VIH dépasse 0,3 % en Afrique subsaharienne bénéficient actuellement de programmes de prévention du VIH dédiés aux adolescentes et aux jeunes femmes.

Près d’un quart (23 %) des nouvelles contaminations au VIH se sont produites en Asie et dans le Pacifique, où les nouvelles infections augmentent de manière alarmante dans certains pays. Les nouvelles contaminations continuent d’augmenter fortement en Europe de l’Est et en Asie centrale (+49 % depuis 2010), ainsi qu’au Moyen-Orient et en Afrique du Nord (+61 % depuis 2010). Ces évolutions sont essentiellement imputables à l’absence de services de prévention du VIH à destination des populations clés et marginalisées, ainsi qu’aux obstacles créés par des lois punitives et la discrimination sociale.

Le financement de la lutte contre le VIH a également reculé en 2022, aussi bien pour ce qui est des sources nationales qu’internationales, retombant au même niveau qu’en 2013. Les financements s’élevaient à 20,8 milliards de dollars en 2022, bien en deçà des 29,3 milliards de dollars nécessaires d’ici 2025. 

Nous avons aujourd’hui la possibilité de mettre fin au sida en raffermissant la volonté politique, en investissant dans une riposte au VIH pérenne et en finançant ce qui compte le plus : la prévention et le traitement du VIH fondés sur des données probantes, l’intégration des systèmes de santé, des lois non discriminatoires, l’égalité des sexes et l’autonomie des réseaux communautaires.

« Nous avons espoir, mais nous ne sommes pas habités d’un optimisme désinvolte qui s’installerait parce que tout se passe comme prévu. Il s’agit plutôt d’un espoir qui s’enracine en nous à la vue d’une opportunité de succès, d’une opportunité corrélée à des actions », a déclaré Mme Byanyima. « Les informations et les chiffres contenus dans ce rapport ne montrent pas que nous, l’humanité, sommes déjà sur la bonne voie, mais ils nous disent que nous pouvons l’être. La marche à suivre est claire. »

En 2022, on estimait que :

  • 39 millions de personnes vivaient avec le VIH dans le monde
  • 29,8 millions de personnes avaient accès à une thérapie antirétrovirale
  • 1,3 million de personnes ont été infectées au VIH
  • 630 000 personnes sont mortes de maladies opportunistes

Contact

ONUSIDA Genève
Michael Hollingdale
tel. +41 79 500 2119
hollingdalem@unaids.org

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Feature Story

Il est urgent d’assurer la prévention du VIH chez les adolescentes et les jeunes femmes

01 juin 2023

Je m’appelle Naadu Awuradwoa Addico et je travaille en tant que Project Officer au sein de l’association ghanéenne de planning parental, Planned Parenthood Association of Ghana (PPAG). Le 24 mai, j’ai assisté à une rencontre ministérielle organisée par la Coalition mondiale de prévention du VIH intitulée « Dialogue de haut niveau sur l’accélération de la prévention du VIH et de la préparation aux futures pandémies. »

Lors de cette rencontre, j’ai raconté l’histoire d’Abena, une jeune Ghanéenne qui, à 19 ans, a contracté le VIH auprès d’un homme de 40 ans, qui l’a contrainte à avoir des rapports sexuels en lui promettant de financer sa scolarité.

Je n’aborderai pas certains aspects évidents, mais j’ai néanmoins quelques questions : Et si Abena avait pu négocier des rapports sexuels protégés ? Et si elle avait eu accès à la prophylaxie pré-exposition (PPrE) ? Et si elle avait vécu au sein d’une communauté disposant de systèmes d’assistance sociale forts qui auraient répondu à ses besoins ?

Vous voyez : voici quelques-unes des raisons pour lesquelles la prévention du VIH n’attend pas !

De nombreuses adolescentes comme Abena sont confrontées à la pauvreté, au handicap, à la marginalisation, à la discrimination et à l’exploitation. Ces facteurs perpétuent la transmission du VIH et entravent une riposte au sida efficace. Rien que l’année dernière, une adolescente ou une jeune femme a contracté le VIH toutes les deux minutes.

Cette situation n’est pas juste préoccupante, elle est bien pire !

Les politiques et les lois doivent permettre aux jeunes filles non seulement d’accéder aux services de prévention du VIH comme la PPrE, mais aussi de poursuivre leur scolarité, quelles que soient leur vie et les circonstances. Abena n’aurait pas dû payer un prix aussi élevé pour assurer sa scolarité.

Une expression populaire dit que « le travail d’équipe fournit un travail d’exception ». Ainsi, les jeunes femmes et les filles ont un rôle crucial à jouer dans nos efforts pour mettre fin au sida. Lors de la rencontre, j’ai donc appelé les gouvernements, ainsi que les responsables du monde entier, les donateurs et toutes les parties prenantes à fournir des ressources et à garantir que des filles comme Abena accèdent librement aux informations, à l’assistance et à des espaces sécurisés afin qu’elles échappent à une contamination au VIH.

Lorsque vous élaborez et mettez en œuvre des programmes de prévention du VIH à destination des jeunes et que vous prenez des décisions cruciales pour notre santé et notre bien-être, faites entendre nos voix et relayez-les. Nous souhaitons travailler avec vous.

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Press Release

L’ONUSIDA attire l’attention sur une occasion sans précédent pour mettre fin aux nouvelles infections au VIH, éradiquer le sida et se préparer aux futures pandémies

GENÈVE, le 24 mai 2023— L’ONUSIDA exhorte à tirer pleinement parti des nouvelles occasions de renforcer les financements, d’étendre les nouvelles techniques de prévention du VIH et de faciliter la lutte contre le VIH. Agir aujourd’hui accélérera les progrès pour éradiquer le sida et riposter aux pandémies actuelles et futures.   

En marge de la 76e Assemblée mondiale de la Santé, des ministres de la Santé ont rencontré des leaders et des spécialistes de la santé mondiale lors d’un événement de haut niveau de la Global HIV Prevention Coalition. L’objectif de cet événement organisé par l’ONUSIDA était de raffermir la volonté politique, lutter contre les politiques et les lois qui alimentent les inégalités et les pandémies, obtenir des financements supplémentaires et garantir la mise en œuvre de programmes efficaces à grande échelle.  

« Une telle possibilité de prévenir le VIH ne s’est encore jamais présentée », a déclaré la directrice exécutive de l’ONUSIDA, Winnie Byanyima. « Nous disposons d’outils et de technologies, mais aucun n’est disponible à suffisamment grande échelle. Pour être à la hauteur de cette opportunité unique, nous avons besoin d’un leadership audacieux et d’investissements renouvelés en faveur de la prévention du VIH afin de fournir des choix de prévention efficaces à tous ceux et toutes celles qui en ont besoin. »  

Le rapport de l’ONUSIDA En Danger révèle qu’en 2021, 1,5 million de nouvelles infections au VIH ont été recensées dans le monde, soit plus de trois fois l’objectif de 500 000 fixé pour fin 2021. L’objectif pour 2025 est de ramener les nouvelles infections au VIH à moins de 370 000.  Pour y parvenir, les pays devront les réduire de 82,5 % par rapport à 2010, comme l'indiqué la Feuille de route pour la prévention du VIH pour 2025, un guide pratique en 10 étapes pour atteindre les objectifs 2025. 

« C’est la meilleure chance que nous ayons jamais eue, dans toute l’histoire de la pandémie de sida, de réinventer la prévention du VIH et de le faire avec équité et en ayant vraiment un impact », a déclaré le co-président de la Global HIV Prevention Coalition, Mitchell Warren. 

Parmi les 28 pays visés par la Global HIV Prevention Coalition, une nouvelle analyse des données de l’ONUSIDA montre que cinq pays (Côte-d’Ivoire, Zimbabwe, Malawi, Lesotho et la République islamique d’Iran) ont réduit les nouvelles infections au VIH de plus de 61 % entre 2010 et 2021, soit le niveau de progression nécessaire. Ce recul dépasse 40 % dans douze autres pays. 

Cependant, des données montrent également que les nouvelles infections au VIH augmentent dans 38 pays, dont certains sont fortement touchés par l’épidémie de VIH. Cette tendance préoccupante appelle à accélérer la prévention et à étendre la Coalition à ces pays. 

Selon les tableaux de bord 2022 de la Global HIV Prevention Coalition de l’ONUSIDA, les programmes de prévention du VIH destinés aux adolescentes et aux jeunes femmes n’existent que dans 41 % des zones où l’incidence du VIH est moyenne à élevée en Afrique subsaharienne. 

Les tableaux de bord indiquent également que dans les pays de la Coalition, 63 % des travailleurs et travailleuses du sexe, 49 % des gays et autres hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes et 36 % des consommateurs et consommatrices de drogues injectables ont bénéficié des services de prévention du VIH en 2021. La forte stigmatisation dans les services de santé courants, la criminalisation de ces populations, les pratiques répressives néfastes, ainsi que les barrières au genre et les entraves structurelles continuent d'entraver l’accès à ces services par les populations clés.  

« Les programmes de lutte contre le VIH fondés sur les preuves et les droits, qui impliquent véritablement les populations clés, ne font tout simplement pas l’objet d’investissements suffisants et ne sont pas déployés à grande échelle. Par exemple, pour ce qui est des personnes qui consomment des drogues, seulement 2 % d’entre nous vivent dans des pays où les services fondamentaux de réduction des risques ont une bonne couverture », a déclaré Judy Chang, International Network of People and Use Drugs. « Si nous n’investissons pas sur la base d’une logique de santé publique, mais que nous le faisons sur la base d’intérêts soi-disant moraux, alors nous échouerons en matière de santé mondiale. Nous avons besoin que les pays investissent pleinement dans la prévention du VIH et les systèmes communautaires. » 

L’accès aux préservatifs, à la PPrE (médicament de prévention du VIH) et à la circoncision masculine médicale volontaire, demeure très inégal. Seuls l’Ouganda et le Zimbabwe couvrent plus de 80 % des besoins de distribution de préservatifs. Des données montrent également une baisse de l’utilisation du préservatif dans plusieurs pays après 2015. Il est donc urgent de stopper et d’inverser cette tendance. Bien que l’utilisation de la PPrE ait rapidement augmenté dans les 28 pays cibles, les chiffres sont restés très faibles avec 1,5 million de bénéficiaires à la fin de 2021 par rapport à l’objectif mondial de plus de 10 millions.  

Le nombre d’hommes optant pour la circoncision masculine médicale volontaire dans le cadre de la prévention du VIH (des études montrent que cette intervention réduit de 60 % maximum le risque d’infection pour les hommes) dépassait toujours les 4 millions par an entre 2017 et 2019, mais a diminué de 40 % en 2020 et en 2021 (atteignant 2,8 millions en 2021). Seules l’Éthiopie, la Tanzanie et la Zambie ont atteint les objectifs fixés dans la Stratégie mondiale de lutte contre le sida 2021-2026, ce qui montre bien la nécessité d’y prêter une attention renouvelée. 

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