HIV Prevention




Feature Story
La Moldavie étend ses services de réduction des risques à toutes les prisons
05 mai 2023
05 mai 2023 05 mai 2023Escorté par un gardien, Alexander Godin traverse plusieurs portes verrouillées afin de rejoindre la pharmacie de la prison 16. Il fait ce chemin tous les jours pour aller chercher son médicament, une dose de méthadone sous forme de sirop. La méthadone est un traitement par agonistes opioïdes (TAO) destiné à aider les personnes à surmonter les symptômes liés au sevrage, à diminuer la dépendance à l’héroïne et à prévenir les infections au VIH à cause d’aiguilles infectées.
Quelques prisons en Moldavie ont commencé à proposer ce type de service de réduction des risques dès 2000.
Aujourd’hui, toutes le font.
« Je suis sous traitement de substitution à la méthadone depuis 10 ans », explique M. Godin. Sa famille l’a convaincu de recourir à ces services pour retrouver la santé.
« Pendant des années, j’ai pris des médicaments et des opiacés. J’avais besoin d’argent pour les payer, donc les problèmes ont commencé dans ma famille », raconte-t-il. Depuis qu’il participe au programme, il se sent beaucoup mieux.
Toute nouvelle personne détenue dans l’un des 17 centres pénitentiaires du pays voit psychiatre et médecin. Si nécessaire, on lui propose de participer à un programme de traitement. Les services complets de réduction des risques incluent non seulement le traitement contre la dépendance aux drogues, mais aussi l’échange de seringues et d’aiguilles, et le dépistage et le traitement du VIH. La prévalence du VIH est de 11 % chez les personnes qui consomment des drogues injectables en Moldavie, contre 0,36 % dans le reste de la population.
Il s’agit d’un des groupes les plus touchés du pays.
Pour Maria Potrîmba, responsable des maladies infectieuses à la prison 16 (Pruncul), aider les personnes détenues à se libérer des drogues, a des effets positifs.
« Un patient ou une patiente, qui suit ce traitement de substitution, a davantage conscience des conséquences et sera plus susceptible de suivre son autre traitement », explique-t-elle.
Les prisons s’assurent également de fournir des seringues propres et des volontaires parmi la population carcérale s’occupent du ramassage tous les deux jours.
Le directeur de l’unité de médecine de la prison 13 (Chisinau) estime que les services de réduction des risques sont importants pour les personnes en détention et pour le personnel pénitentiaire.
« Les volontaires sont des personnes détenues et leur grande majorité reçoit également un traitement pour des maladies transmissibles telles que le VIH, l’hépatite ou la tuberculose », annonce Oleg Costru.
Année après année, la Moldavie augmente les ressources allouées à son programme carcéral. « Au début, lorsque ces services ont été élaborés, ils étaient financés par des sources externes », indique Irina Barbîroș, responsable du service médical de l’administration pénitentiaire nationale. « Au fil des ans, l’État a endossé cet engagement et a intégré le financement de ces services dans son budget. »
L’ONUSIDA, l’ONUDC et l’OMS soutiennent depuis longtemps l’extension de ces services à toutes les prisons. Actuellement, selon Harm Reduction International, seuls 59 pays dans le monde fournissent le TAO dans les prisons.
Il a pourtant été démontré que la réduction des risques n’augmentait pas le nombre de personnes dépendantes à la drogue, mais avait plutôt un impact bénéfique sur les bénéficiaires et la santé publique.
Svetlana Plamadeala, directrice nationale de l’ONUSIDA en Moldavie, a vu les projets pilotes prendre leur essor dans le pays et est assez fière du succès de la couverture nationale.
« Il s’agit vraiment de mettre les personnes au premier plan et au centre de l’attention, ainsi que d’adopter une approche de santé publique solide », conclut-elle. Pour elle, pour mettre fin au sida, il est essentiel de protéger la santé et les droits humains des personnes qui consomment des drogues « Il s’agit d’œuvrer pour l’égalité. »
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L’ONUSIDA appelle à garantir l’accès à la prévention, au traitement et à la prise en charge anti-VIH en prison, y compris aux services vitaux de réduction des risques
07 mai 2023 07 mai 2023Les stratégies et les méthodes de réduction des risques aident les personnes qui consomment des drogues à rester en vie et à les protéger contre le VIH et l’hépatite C
Publication en amont de la Journée internationale de réduction des risques – 7 mai 2023
GENÈVE, le 5 mai 2023—De nombreux systèmes pénitentiaires peinent à faire face à la surpopulation carcérale, aux ressources insuffisantes, à l’accès limité aux soins de santé et à d’autres services d’assistance, à la violence et à la consommation de drogues En 2021, on estime que le nombre de personnes incarcérées a augmenté de 24 % par rapport à l’année précédente, pour atteindre 10,8 millions de personnes, ce qui accroît la pression sur des systèmes déjà saturés.
La consommation de drogues est fréquente dans les prisons. L’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime estime que dans certains pays, jusqu’à 50 % des personnes en prison consomment ou s’injectent des drogues. Des pratiques d’injection dangereuses sont un facteur de risque majeur pour la transmission du VIH et de l’hépatite C en raison de l’accès limité aux services de réduction des risques, y compris les préservatifs, les aiguilles et les seringues propres, et de l’absence de programmes thérapeutiques complets, en particulier le traitement par agonistes opioïdes (TAO).
Les personnes incarcérées ont 7,2 fois plus de risques de vivre avec le VIH que les adultes dans la population générale. L’ONUSIDA indique que la prévalence du VIH chez les personnes en prison a augmenté de 13 % depuis 2017, pour atteindre 4,3 % en 2021. Bien que les données soient limitées, on estime qu’environ une personne incarcérée sur quatre est atteinte d’hépatite C.
« L’accès aux soins, y compris aux services de réduction des risques, est un droit humain fondamental et personne ne devrait se voir refuser ce droit en raison de leur incarcération », a déclaré le directeur de l’ONUSIDA pour l’Asie-Pacifique, l’Europe de l’Est et l’Asie centrale, Eamonn Murphy. « Les pays oublient souvent les prisons dans leur riposte au VIH. Il est urgent d’adopter une approche multisectorielle et diversifiée pour sauver des vies. Elle doit comprendre l’accès à des aiguilles et seringues propres, un traitement efficace de la dépendance aux opiacés et la diminution de la stigmatisation et de la discrimination. »
Parmi les pays qui ont fourni des informations sur leurs prisons à l’ONUSIDA en 2019, seuls 6 sur 104 avaient des programmes d’échange d’aiguilles et de seringues dans au moins une prison. Seuls 20 pays sur 102 avaient des programmes de traitement de substitution aux opioïdes dans au moins une prison et 37 pays sur 99 mettaient à disposition des préservatifs et des lubrifiants dans certaines prisons.
L’ONUSIDA, l’ONUDC et l’OMS soutiennent depuis longtemps l’extension des services de réduction des risques à toutes les prisons. Cependant, selon Harm Reduction International, seuls 59 pays dans le monde fournissent un traitement par agonistes opioïdes dans les prisons.
Certains pays ont fait d’énormes progrès ces dernières années. Malgré les difficultés rencontrées par l’afflux de personnes réfugiées et les répercussions de la guerre en Ukraine, la Moldavie (qui enregistre une prévalence du VIH de 3,2 % dans ses prisons, contre 0,4 % dans le reste de la population) a augmenté considérablement les ressources allouées à ses systèmes pénitentiaires.
Au début des années 2000, seules quelques prisons fournissaient des services de réduction des risques. Aujourd’hui, c’est le cas dans les 17 centres pénitentiaires du pays. Ils proposent notamment de la méthadone (un traitement par agonistes opioïdes), un accès à des psychiatres, des docteurs et des traitements, l’échange d’aiguilles et de seringues, ainsi que la prévention, le dépistage, le traitement et la prise en charge anti-VIH.
La directrice nationale de l’ONUSIDA en Moldavie, Svetlana Plamadeala, a déclaré : « il s’agit de mettre les personnes au centre, de les traiter en égales et d’adopter une approche de santé publique solide qui est fondée sur les droits humains et les preuves. »
L’ONUSIDA, l’ONUDC, l’UNFPA, l’OMS, l’OIT et le PNUD recommandent 15 interventions complètes et indispensables pour sauver des vies et garantir l’efficacité des programmes de lutte contre le VIH dans les prisons. Ces actions comprennent entre autres la prévention, le dépistage et le traitement anti-VIH, ainsi que la distribution de préservatifs, de lubrifiants, de traitement par agonistes opioïdes et de la prophylaxie post-exposition. Cependant, ce n’est qu’une partie de la solution. L’ONUSIDA recommande également aux pays de modifier leur législation afin de décriminaliser la possession de drogues à usage personnel.
L’ONUSIDA a fixé des objectifs ambitieux pour 2025, notamment : que 95 % des personnes en prison et dans d’autres milieux fermés connaissent leur statut sérologique vis-à-vis du VIH, que 95 % des personnes connaissant leur statut soient sous traitement et que 95 % des personnes sous traitement aient une charge virale indétectable ; que 90 % des prisonniers et prisonnières aient utilisé des préservatifs lors de leur dernier rapport sexuel avec un partenaire non régulier ; que 90 % des prisonniers et prisonnières qui consomment des drogues injectables aient utilisé des aiguilles et des seringues stériles lors de leur dernière injection ; et que 100 % des prisonniers et prisonnières aient régulièrement accès à un système de santé approprié ou à des services dirigés par les communautés.
L’ONUSIDA prône que les collectivités jouent un rôle actif dans la planification, la fourniture et le suivi des services anti-VIH. Cependant, cela n’est pas toujours simple dans les environnements carcéraux. Sans l’implication de la communauté, il sera impossible d’atteindre les objectifs mondiaux de lutte contre le sida.
Pour plus d'informations sur le travail de la Moldavie sur le VIH dans les prisons, veuillez lire La Moldavie étend ses services de réduction des risques à toutes les prisons et regarder https://youtu.be/JQYtnsiJKs0
Le VIH et les personnes en prison et dans d’autres lieux fermés
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UNAIDS Eastern Europe and Central Asia
Snizhana Kolomiiets
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L’ONUSIDA salue l’annonce du Medicines Patent Pool (MPP) et de ViiV concernant trois contrats de licence signés avec des fabricants de médicaments génériques relatifs à la PPrE à action prolongée. Elle appelle par ailleurs ViiV à prendre d’autres mesures
31 mars 2023 31 mars 2023GENÈVE, le 31 mars 2023 — L’ONUSIDA salue l’annonce du Medicines Patent Pool (MPP) et de ViiV concernant la signature de trois contrats de licence avec les fabricants de médicaments génériques Aurobindo, Cipla et Viatris. Ces contrats portent sur le cabotegravir à action prolongée pour la PPrE (prophylaxie pré-exposition). Cette dernière est en mesure de réduire le risque de transmission du VIH liée à la consommation de drogues injectables ou pendant des rapports sexuels. L’ONUSIDA a également appelé ViiV à prendre des mesures urgentes afin de réduire dès maintenant le prix et d’augmenter la production de CAB-LA.
La directrice exécutive adjointe de l’ONUSIDA pour les politiques, la sensibilisation et les connaissances, Christine Stegling, a déclaré :
« L’ONUSIDA salue l’annonce du Medicines Patent Pool et félicite les entreprises pour avoir décroché un contrat de licence. Il est indispensable d’assurer une production abordable et générique de CAB-LA si nous voulons éviter des millions de nouvelles infections au VIH. Les progrès réalisés témoignent de la capacité des communautés à mobiliser autour d’un thème, ici la mise à disposition de médicaments à action prolongée, et des efforts fournis pour gagner l’adhésion d’acteurs clés. L’ONUSIDA remercie ViiV pour son engagement en faveur de l’échange de technologies par le biais de ces accords et appelle dès maintenant tous les détenteurs de brevets de médicaments anti-VIH à action prolongée, y compris ceux en cours de développement, à s’engager à partager et à mettre à disposition leur technologie. L’organisation salue le fait que cette annonce de l’octroi de licences n’est que la première et peut être suivie d’autres, et appelle ViiV à étendre la couverture géographique de l’octroi de licences à tous les pays à revenu faible et intermédiaire. Étant donné que la production de médicaments génériques prendra plusieurs années avant qu’ils ne soient disponibles à l’usage, l’ONUSIDA exhorte également ViiV à mettre à disposition à un prix abordable sa propre production de CAB-LA aux organismes acheteurs, et ce, dans des volumes qui répondent aux besoins. Nous devons nous motiver face à cette urgence absolue. »
Les progrès de la riposte mondiale au VIH ralentissent, et dans trop de pays, nous constatons même une augmentation des infections. Les objectifs 2025 sont en danger, et seules des actions audacieuses permettront d’infléchir la courbe des nouvelles infections. La mise en place de nouvelles technologies telles que le CAB-LA à action prolongée à un prix abordable est urgente. Elle aidera à répondre aux besoins essentiels de prévention du VIH pour les personnes confrontées aux risques les plus élevés. Félicitons-nous également que l’un des détenteurs de licence (Cipla) envisage de fabriquer en Afrique du Sud, en plus de l’Inde. Il s’agit d’une étape importante pour renforcer la production locale de médicaments en Afrique.
L’ONUSIDA salue cette étape concrète vers la production générique des produits innovants nécessaires, mais insiste pour que des solutions à court terme soient mises en place immédiatement jusqu’à ce que les produits génériques soient largement disponibles. L’ONUSIDA s’inquiète particulièrement des récentes annonces selon lesquelles les approvisionnements actuels en CAB-LA ne suffisent pas du tout à répondre à la demande croissante et sont bien en deçà de ce que les organismes acheteurs ont déclaré pouvoir acheter. Il est essentiel que ViiV fasse preuve de transparence dans le partage d’informations sur les volumes et les prix pour le CAB-LA à action prolongée afin de contribuer à accroître les volumes.
Il est vital et urgent que les antirétroviraux à action prolongée pour la PPrE soient disponibles à un prix abordable partout où ils sont nécessaires. Les pays à revenu intermédiaire sont aujourd’hui ceux où la majorité des nouvelles infections au VIH surviennent et où vivent de nombreuses populations clés les plus exposées au risque de VIH. Ces dernières ont le plus besoin d’accéder à des traitements antirétroviraux à action prolongée. Mais beaucoup de pays ne sont pas inclus dans cet octroi de licence malgré le besoin considérable de nouvelles technologies de santé abordables.
La délivrance de ces trois licences devrait ouvrir la voie à l’échange de technologies sur d’autres nouveautés en matière de prévention du VIH à action prolongée et de traitement à long terme. L’ONUSIDA demande instamment que les licences accélèrent l’entrée sur le marché des formules génériques de médicaments antirétroviraux à action prolongée, non seulement pour la prévention, mais aussi pour le traitement, lorsque des dispositions normatives sont établies et que des autorisations réglementaires sont en place dans les pays.
L’ONUSIDA appelle le secteur privé, les gouvernements et les financeurs à veiller à ce que toute personne ayant besoin d’antirétroviraux à action prolongée puisse y accéder. L’ONUSIDA continuera de travailler avec la Coalition to Accelerate Access to Long-Acting PrEP, qui est rassemblée conjointement par le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme, le PEPFAR, Unitaid et l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) avec l’AVAC au rôle de Secrétaire pour trouver des solutions et garantir un accès universel équitable dans le monde entier aux technologies de lutte contre les pandémies.
Documents
Rapport mondial actualisé sur le sida 2022
27 juillet 2022
De nouvelles données de l’ONUSIDA sur la riposte mondiale au VIH révèlent un ralentissement des progrès de la lutte contre la pandémie de VIH et une réduction des ressources au cours des deux dernières années de COVID-19 et d’autres crises mondiales ce qui met des millions de vies danger. Le nouveau rapport, En Danger, est présenté en amont de la Conférence internationale sur le sida organisée à Montréal au Canada. Communiqué de presse
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Prévenir la transmission et lutter contre la stigmatisation : la puissance de la formule U=U
12 décembre 2022
12 décembre 2022 12 décembre 2022U=U, qui signifie Undetectable = Untransmittable (indétectable = non transmissible), est un message de santé publique vital pour la riposte au VIH. Indétectable = Non transmissible signifie que les personnes vivant avec le VIH dont la charge virale est rendue indétectable grâce à un traitement antiviral et un suivi cohérents ne peuvent pas transmettre le VIH. Comme la Thaïlande l’a montré, la formule U=U contribue également à lutter contre la stigmatisation à laquelle les personnes séropositives peuvent être confrontées dans les établissements de santé et dans la société au sens large.
U=U est une action prioritaire de la Stratégie nationale pour mettre fin au sida 2017 – 2030 de la Thaïlande. Cette approche a déjà été testée dans la capitale, Bangkok. Un programme pour commencer le traitement directement le jour de l’annonce de la séropositivité a permis à plus de 95 % des personnes sous traitement de voir leur charge virale supprimée après seulement six mois de thérapie antirétrovirale. Cette initiative nationale réunit l’Institut thaïlandais pour la recherche et l’innovation en matière de VIH (IHRI), les ministères de la Santé publique, de l’Éducation et du Travail, l’Office national de sécurité sanitaire et la Sous-commission pour la promotion et la protection des droits liés au sida, avec le soutien de l’ONUSIDA.
Dans son ensemble, la riposte au VIH en Thaïlande enregistre de bons résultats, avec environ 94 % des personnes vivant avec le VIH qui connaissent leur état sérologique, 91 % des personnes diagnostiquées sous traitement et 97 % des personnes sous traitement ayant une charge virale indétectable. Mais malgré ces progrès, des barrières demeurent à cause de la stigmatisation. Les diagnostics tardifs sont encore trop nombreux et certaines personnes ont peur d’accéder aux services anti-VIH. Pour augmenter le recours aux services anti-VIH et atteindre U=U pour toutes les personnes séropositives, il est essentiel que le système de santé prenne en charge chaque personne dans le respect et la dignité.
La directrice exécutive de l’IHRI, Dr Nittaya Phanuphak, a souligné qu’il est essentiel de connaître son statut sérologique pour ensuite accéder à un traitement antirétroviral.
« Les personnes exposées au risque de contracter le VIH et les personnes vivant avec le VIH de tous les groupes en Thaïlande doivent avoir un accès égal et pratique au dépistage du VIH et, en cas de séropositivité avérée, au traitement antirétroviral dès que possible, ce qui conduira à U=U », a déclaré le vice-ministre de la Santé publique, Dr Sopon Makthon.
L’initiative thaïlandaise U=U adopte une démarche dirigée par les communautés qui permet aux personnes vivant avec le VIH d’aider les personnes nouvellement diagnostiquées à commencer un traitement antirétroviral et à le respecter. « Le leadership communautaire est essentiel pour communiquer efficacement sur U=U », a déclaré la directrice pays de l’ONUSIDA pour la Thaïlande, Patchara Benjarattanaporn. « Il contribuera à lutter contre la stigmatisation et l’autostigmatisation, et à encourager les bons comportements en matière d’accès à la santé. »
Apiwath Kwangkaew, président du Réseau thaïlandais de lutte contre le VIH/sida, a appelé l’ensemble du personnel de santé à relayer le message U=U : « Le personnel médical d’aujourd’hui doit pouvoir expliquer clairement la formule U=U pour sensibiliser la société. Les services de santé doivent faire preuve de courage et se faire entendre. Un changement de mentalité entraînera un changement plus large », a déclaré M. Kwangkaew.
« L’ONUSIDA salue la meilleure communication du message U=U. Cette formule est essentielle pour atteindre l’objectif de zéro nouvelle contamination au VIH, zéro discrimination et zéro décès dû au sida », a conclu le directeur régional de l’ONUSIDA, Taoufik Bakkali.
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Mplus en Thaïlande : des services anti-VIH qui ont du style
13 décembre 2022
13 décembre 2022 13 décembre 2022« Je ne risque pas de rencontrer ma mère ici ! », s’est exclamé un visiteur étonné.
Des bannières aux brochures, tous les supports donnent envie de les lire et débordent de joie de vivre. Les visages souriants et les torses musculeux sont omniprésents. Le violet se retrouve dans tout le bâtiment. Même les dossiers et les masques que porte le personnel sont dans cette couleur. Deux modérateurs sur Facebook Live ont le style et l’énergie de stars de la K-pop. Et le slogan de l’organisation est résolument optimiste : « Là où la communauté fait votre bonheur ».
En près de vingt ans, la Mplus Foundation a peaufiné son style unique pour fournir des services anti-VIH complets aux populations clés, y compris aux hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes et aux femmes transgenres.
Sa méthode va bien au-delà d’une identité de marque cool. Mplus s’est appuyée sur des partenariats nationaux et internationaux pour créer un service de santé axé sur les populations clés qui enregistre des résultats impressionnants. L’organisation distribue plus de la moitié de la PPrE dans la province thaïlandaise de Chiang Mai.
Cette année, elle a fait un dépistage pour 95 % des quelque 8 000 personnes qu’elle a rencontrées avec ses services en direct. Parmi les personnes testées positives, 91 % reçoivent maintenant une thérapie alors que le dossier des 9 % restants est en cours de traitement. Et 100 % des tests de charge virale de leur patientèle ont indiqué une charge virale indétectable.
« Les organisations communautaires sont les mieux à même d’inviter les populations clés à avoir accès aux services. Nous constatons que les personnes qui ne veulent pas se faire dépister à l’hôpital sont à l’aise avec les gens qui ont vécu ce qu’elles vivent », explique le directeur de la Fondation Mplus, Pongpeera Patpeerapong.
Depuis sa création en 2003, Mplus a évolué pour fournir une gamme complète de services. Elle dispose désormais de centres de santé dans quatre provinces, tandis que leurs unités de test mobiles vont sur le terrain dans cinq autres districts. Son personnel soutient un hôpital local dans chaque province pour relier les personnes aux soins et les aider à respecter leur traitement. Mplus fournit des tests rapides, une surveillance de la charge virale et de CD4, et est également autorisée à délivrer des médicaments. Une petite flotte de motos livre même la PPrE à des bénéficiaires vivant dans des zones reculées.
Les actions sur Internet et hors ligne de Mplus sont toutes ancrées dans une stratégie dirigée par des pairs. Sa présence sur les réseaux sociaux est impressionnante, que ce soit sur Twitter ou Tik Tok. Elle possède des groupes Facebook fermés et des applications spéciales pour que les personnes puissent se connecter à la communauté. Hors ligne, elle ne propose pas que des stands d’information, mais organise des soirées et des rencontres sportives. Il ne s’agit pas seulement de mesures pour créer des liens. Les personnes prennent rendez-vous en ligne et les interactions en face à face donnent souvent lieu à un dépistage.
Mplus fournit également une assistance technique à d’autres pays. Elle soutient une organisation au Laos en intervenant sur Internet et aide des groupes communautaires au Cambodge à développer des campagnes de promotion de la PPrE.
Elle a joué un rôle clé dans la lutte au niveau national en faveur de l’accréditation du personnel de santé communautaire. Toute l’équipe de Mplus est certifiée par le Département de contrôle des maladies à la suite d’un cursus rigoureux mêlant connaissances théoriques et pratiques à des évaluations.
Le programme continue de progresser. Mplus renforce son offre de soutien psychologique et émotionnel en matière de santé et s’efforce d’obtenir la certification pour fournir un traitement contre le VIH et les infections sexuellement transmissibles (IST).
Alors que, par le passé, le Plan d’urgence du Président des États-Unis pour la lutte contre le sida finançait plus lourdement le programme par l’intermédiaire de l’United States Agency for International Development, la moitié de ses investissements proviennent aujourd’hui d’entités de l’Office national de sécurité sanitaire.
« Le financement national est très important pour développer nos systèmes », a déclaré M. Patpeerapong. « Les organisations communautaires doivent pouvoir accéder à des fonds nationaux pour s’attaquer à plus de problèmes, comme la stigmatisation et la discrimination. »
L’autonomisation des services de santé dirigés par les populations clés joue un rôle crucial pour que les programmes de lutte contre le VIH enregistrent de meilleurs résultats en Thaïlande. Dans le pays, une personne séropositive sur cinq a été identifiée et orientée par un service de santé dirigé par une population clé dans le cadre du programme de financement de la santé nationale. Quatre personnes sur cinq prenant une PPrE sont prises en charge par des organisations communautaires. Ces services jouent un rôle essentiel dans la stratégie thaïlandaise « Reach, Recruit, Test, Treat, Prevent, Retain » (Atteindre, Rencontrer, Dépister, Soigner, Prévenir, Fidéliser).
« La Thaïlande est bien positionnée pour montrer comment satisfaire les besoins d’une riposte durable dirigée par les communautés dans le cadre de l’infrastructure sanitaire », a déclaré la directrice pays de l’ONUSIDA pour la Thaïlande, Patchara Benjarattanaporn. « En créant un système favorisant les services de santé de proximité, nous pouvons lutter contre le diagnostic tardif et offrir de meilleurs services aux populations clés. »
La Thaïlande intègre les services anti-VIH dans sa politique de couverture sanitaire universelle et augmente les investissements dans les services de santé dirigés par les populations clés et les communautés. Les membres du Conseil de coordination du Programme de l’ONUSIDA (CCP) ont visité Mplus et d’autres services de santé dirigés par les communautés en amont de la 51e réunion du CCP organisée à Chiang Mai en Thaïlande.
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Des gouvernements, des ONG et les Nations Unies déclarent qu’il faut soutenir le leadership des communautés pour vaincre les pandémies
15 décembre 2022 15 décembre 2022CHIANG MAI, THAÏLANDE, le 15 décembre 2022—Les ripostes dirigées par les communautés sont un élément essentiel de la riposte à la pandémie de sida et les ressources doivent leur être accordées en priorité. Les représentants et représentantes ont déclaré que cette démarche, définie par des gouvernements, des organisations de la société civile et des organismes des Nations Unies lors d’une rencontre internationale sur le sida organisée à Chiang Mai en Thaïlande, sera également essentielle pour lutter contre d’autres pandémies et pour s’y préparer. Au cours de cette rencontre, la première définition internationale d’une riposte communautaire à une pandémie a été publiée. Elle est le fruit d’un processus de consultation de deux ans qui a réuni 11 gouvernements, représentant chaque région du monde, et 11 figures de la société civile. Cette équipe multipartite de l’ONUSIDA a travaillé sur les ripostes dirigées par les communautés. L’ONUSIDA, ainsi que l’Organisation mondiale de la Santé et le Programme des Nations Unies pour le développement l’ont organisée ensemble et les résultats ont été présentés lors de la 51e réunion du Conseil de coordination du Programme commun des Nations Unies sur le VIH/sida.
À partir de ces nouvelles définitions et recommandations, le ministre fédéral allemand de la Santé, Karl Lauterbach, et la directrice exécutive de l’ONUSIDA, Winnie Byanyima, ont publié aujourd’hui un article dans The Lancet où ils appellent à intégrer « toute l’infrastructure communautaire de lutte contre les pandémies » au sein des nouveaux plans, accords internationaux et financements de la lutte, de préparation et de riposte contre les pandémies. Dans cet article, ces personnalités montrent qu’une infrastructure communautaire solide et qui travaille en synergie avec le gouvernement est un élément nécessaire, mais négligé pour prévenir, préparer et riposter efficacement aux pandémies. En s’appuyant sur des preuves issues de la lutte contre le sida, la variole du singe, la COVID-19 et Ebola, l’auteur et l’autrice décrivent comment les organisations dirigées par des communautés instaurent la confiance, et apportent des canaux de communication et un moyen d’atteindre les groupes marginalisés. Elles viennent ainsi compléter l’action de l’État et améliorent l’équité.
Les nouvelles définitions et recommandations internationales sont en mesure d’aider les planificateurs et les financeurs de la lutte contre le sida et d’autres pandémies à définir les éléments d’une riposte communautaire efficace. Les organisations dirigées par une communauté constituent la fondement de cette riposte. Elles sont définies comme « des groupes et des réseaux, qu’ils soient organisés de manière formelle ou informelle... au sein desquels la majorité de la gouvernance, de la direction, du personnel, des porte-parole, des membres et des bénévoles reflètent et représentent les expériences, les points de vue et les voix du groupe pour lequel ils s’engagent et qui, par ailleurs, ont des mécanismes de reddition de compte transparents envers ce groupe. » Il est important de noter que « toutes les organisations communautaires ne sont pas dirigées par une communauté. »
« Bien que ce que l’on entend le plus souvent par infrastructure – comme les laboratoires et les hôpitaux – soit important, il est également indispensable pour une riposte efficace à une pandémie de disposer d’une infrastructure communautaire. Celle-ci inclut les travailleurs et travailleuses de proximité qui sont des personnes de confiance en mesure de s’adresser à des communautés exclues, mais aussi des mécanismes de reddition de compte indépendants et la participation à la prise de décision », a déclaré le directeur exécutif adjoint par intérim de l’ONUSIDA pour la politique, la sensibilisation et les connaissances, Dr Matthew Kavanagh. « Cette équipe de travail composée de gouvernements, de la société civile et d’organisations internationales a fourni de nouveaux outils importants pour continuer à renforcer et surveiller les capacités dirigées par les communautés. Nous ne pourrons mettre fin au sida et stopper d’autres pandémies qu’en nous assurant que cette infrastructure communautaire soit officiellement encouragée, renforcée, suivie et dotée de ressources. »
La réunion du Conseil d’administration du Programme commun des Nations Unies sur le VIH/sida (ONUSIDA) à Chiang Mai a compris un échange entre les États membres et les participants et participantes non étatiques sur la manière d’élaborer des lois et des politiques qui facilitent la riposte menée par les communautés. L’équipe de travail multipartite recommande notamment de développer de meilleurs systèmes pour financer les organisations dirigées par les communautés, qui sont souvent confrontées à des obstacles juridiques, de capacité et d’éligibilité aux mécanismes de financement nationaux et internationaux. Elle conseille en outre d’assurer le suivi des capacités dirigées par les communautés et d’intégrer les données générées par les groupes communautaires dans la gestion de la riposte.
Pour mettre fin à la pandémie de sida, les membres du conseil d’administration ont souligné que les ripostes communautaires au VIH doivent être intégrées à tous les niveaux des stratégies nationales de lutte contre le sida, y compris la planification, la budgétisation, la mise en œuvre, le suivi et l’évaluation.
Les principes développés ne s’appliquent pas seulement au sida. « Ce partenariat entre le gouvernement et la collectivité est nécessaire pour arrêter la COVID-19, la variole du singe et Ebola et se préparer à la prochaine pandémie. Le nouveau cadre dont nous avons convenu pour définir et mesurer les ripostes menées par les communautés nous permet de mieux lutter contre les inégalités qui freinent les progrès vers l’éradication du sida », a déclaré le Dr Kavanagh.
En Thaïlande, comme les participants et participantes l’ont constaté par eux-mêmes, les services de santé dirigés par les populations clés ont atteint les personnes exposées à un risque accru de VIH, ce qui a débouché sur l’une des ripostes au VIH les plus équitables de la région. En Afrique du Sud, les responsables communautaires soutenant Ritshidze, une organisation qui représente les personnes vivant avec le VIH, se rendent dans les établissements de santé et les communautés pour évaluer les services liés à la COVID-19, au VIH et à la tuberculose. Ce groupe place les administrateurs devant leurs responsabilités afin qu’ils résolvent des problèmes tels que les longs délais d’attente ou le manque de confidentialité qui empêchent certaines personnes d’accéder aux services de santé. Dans un contexte de guerre, 100 % Life, un réseau de personnes vivant avec le VIH en Ukraine, a utilisé des réseaux de pairs pour communiquer avec les personnes déplacées, leur fournir des médicaments, de la nourriture et une aide d’urgence.
« Les conventions internationales de lutte contre les pandémies et les financements devraient inclure des objectifs spécifiques pour les actions menées par les communautés », a déclaré Dr Kavanagh. « Pour être efficaces, les ripostes aux pandémies doivent aller au-delà de la communication unidirectionnelle et amener les communautés à être représentées à tous les niveaux de la prise de décisions. Le leadership communautaire n’est pas qu’un petit plus. Il est essentiel pour mettre fin aux pandémies. »
L’article de Lancet rédigé à cette occasion par le ministre allemand de la Santé et la directrice exécutive de l’ONUSIDA est disponible ici.
Le rapport présenté lors de la réunion du Conseil de coordination du Programme de l’ONUSIDA est disponible ici.
Des informations sur la riposte communautaire à la pandémie sont disponibles ici.
Notre action
Communities make the difference
Documents
Inégalités dangereuses — Rapport de la Journée mondiale de lutte contre le sida 2022
29 novembre 2022
Une analyse menée par les Nations Unies à la veille de la Journée mondiale de lutte contre le sida révèle que les inégalités entravent la fin du sida. Au rythme actuel, le monde n’arrivera pas à atteindre les objectifs internationaux de lutte contre le sida. Le nouveau rapport de l’ONUSIDA, Inégalités dangereuses, montre que des actions urgentes sont nécessaires pour lutter contre les inégalités et permettre à la riposte mondiale au sida de respecter ses objectifs. COMMUNIQUÉ DE PRESSE
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Press Release
Message des Nations Unies : les inégalités entravent la fin de la pandémie de sida
29 novembre 2022 29 novembre 2022DAR ES SALAAM / GENÈVE, le 29 novembre 2022—Une analyse menée par les Nations Unies à la veille de la Journée mondiale de lutte contre le sida révèle que les inégalités entravent la fin du sida. Au rythme actuel, le monde n’arrivera pas à atteindre les objectifs internationaux de lutte contre le sida. Le nouveau rapport de l’ONUSIDA, Inégalités dangereuses, montre que des actions urgentes sont nécessaires pour lutter contre les inégalités et permettre à la riposte mondiale au sida de respecter ses objectifs.
L’ONUSIDA a indiqué plus tôt cette année que la riposte au sida était en danger : les nouvelles infections augmentent et des personnes continuent d’en mourir dans de nombreuses régions du monde. Aujourd’hui, un nouveau rapport de l’ONUSIDA montre que les inégalités sont la raison sous-jacente. Par ailleurs, il indique comment les leaders du monde entier peuvent lutter contre ces inégalités et il leur demande de faire preuve de courage pour prendre des actions fondées sur les preuves fournies.
Le rapport Inégalités dangereuses révèle l’impact sur la riposte au sida de différentes inégalités : celles entre les sexes, celles auxquelles sont confrontées les populations clés et celles entre les enfants et les adultes. Il explique par ailleurs comment l’aggravation des contraintes financières complique la lutte contre ces inégalités.
Le rapport montre comment les inégalités entre les sexes, ainsi que les normes de genre néfastes freinent la fin de la pandémie de sida.
« Le monde ne pourra pas vaincre le sida tout en renforçant le patriarcat », a déclaré la directrice exécutive de l’ONUSIDA, Winnie Byanyima. « Nous devons lutter contre les multiples inégalités auxquelles sont confrontées les femmes. Dans les régions très touchées par le VIH, les femmes victimes de violences commises par leur partenaire intime ont jusqu’à 50 % de risque en plus de contracter le VIH. Dans 33 pays, entre 2015 et 2021, seuls 41 % des femmes mariées âgées de 15 à 24 ans prenaient leurs propres décisions en matière de santé sexuelle. La seule feuille de route efficace pour mettre fin au sida, atteindre les objectifs de développement durable et garantir la santé, les droits et la prospérité partagée est une feuille de route féministe. Les organisations et les mouvements de défense des droits des femmes sont déjà en première ligne de ce travail ambitieux. Les leaders doivent les soutenir et apprendre d’eux. »
Les effets des inégalités entre les sexes sur les risques liés au VIH chez les femmes sont particulièrement prononcés en Afrique subsaharienne, où les femmes représentaient 63 % des nouvelles infections au VIH en 2021.
Dans cette région, les adolescentes et les jeunes femmes (15-24 ans) sont trois fois plus susceptibles de contracter le VIH que les adolescents et les jeunes hommes du même âge. Le facteur principal est un déséquilibre entre les sexes. Une étude a montré que le fait de permettre aux filles de finir leur scolarité secondaire peut réduire de moitié leur vulnérabilité à une infection au VIH. Ce risque diminue encore plus lorsque cette mesure est accompagnée par une série d’aides à l’émancipation. Les leaders doivent s’assurer que toutes les filles sont scolarisées, protégées contre des violences souvent perçues comme la norme, y compris les mariages d’enfants, et ont des possibilités économiques qui leur garantissent un avenir prometteur.
En mettant fin au déséquilibre endémique du rapport de force, les politiques peuvent réduire la vulnérabilité des filles au VIH.
Les formes toxiques de masculinité découragent les hommes à se soigner. En 2021, alors que 80 % des femmes vivant avec le VIH avaient accès à des médicaments, seuls 70 % des hommes séropositifs suivaient un traitement. Multiplier les programmes de transformation des relations entre femmes et hommes dans de nombreuses régions du monde est essentiel pour stopper la pandémie. Une plus grande égalité entre les sexes profitera à tout le monde.
Le rapport montre que les inégalités d’accès au traitement entre les adultes et les enfants freinent la riposte au sida. Alors que plus des trois quarts des adultes vivant avec le VIH suivent une thérapie antirétrovirale, seule un peu plus de la moitié des enfants séropositifs prennent des médicaments qui leur sauvent la vie. Ce déséquilibre a des conséquences mortelles. En 2021, les enfants représentaient 4 % des personnes vivant avec le VIH, mais 15 % des décès dus au sida. Combler l’écart de traitement pour les enfants sauvera des vies.
La discrimination, la stigmatisation et la criminalisation des populations clés coûtent des vies et empêchent le monde d’atteindre les objectifs convenus en matière de sida.
Une nouvelle analyse n’a montré aucune baisse significative des nouvelles infections chez les gays et autres hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes en Afrique occidentale et centrale, ainsi qu’en Afrique orientale et australe. Face à un virus infectieux, l’absence de progrès parmi les populations clés sape l’ensemble de la riposte au sida et contribue à expliquer le ralentissement des avancées.
Partout dans le monde, plus de 68 pays criminalisent encore les relations sexuelles entre personnes du même sexe. Une autre analyse soulignait dans le rapport que les gays et autres hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes qui vivent dans des pays africains où les lois sont extrêmement répressives sont plus de trois fois moins susceptibles de connaître leur statut sérologique vis-à-vis du VIH que leurs homologues vivant dans des pays où les lois sont les moins répressives et où les progrès sont beaucoup plus rapides. Les travailleurs et travailleuses du sexe qui vivent dans des pays où le commerce du sexe est criminalisé ont 7 fois plus de risques d’être séropositifs que les pays où le commerce du sexe est légal ou partiellement légalisé.
Le rapport montre les progrès possibles dans la lutte contre les inégalités et souligne les domaines dans lesquels la riposte au sida a fait de grands pas en avant. Par exemple, alors que les enquêtes auprès des populations clés mettent souvent en évidence une couverture de services plus faible pour ces groupes sociaux, trois comtés du Kenya ont atteint une couverture de traitement du VIH plus élevée chez les travailleuses du sexe que parmi la population générale féminine (15-49 ans). Ce bon résultat a été facilité au fil des années par de solides programmes de lutte contre le VIH qui intègrent aussi des services dirigés par les communautés.
« Nous savons quoi faire pour mettre fin aux inégalités », a déclaré Mme Byanyima. « Garantir la scolarisation, la sécurité et l’émancipation de toutes nos filles. Lutter contre les violences sexistes. Soutenir les organisations de femmes. Promouvoir des formes de masculinité saine afin de remplacer les comportements toxiques qui exacerbent les risques pour tout le monde. Garantir que les services pour les enfants vivant avec le VIH les atteignent et répondent à leurs besoins, en comblant l’écart de traitement afin que nous mettions définitivement fin au sida pédiatrique. Décriminaliser les relations entre personnes du même sexe, les travailleurs et travailleuses du sexe, ainsi que les toxicomanes, et investir dans des services dirigés par les communautés qui permettent leur inclusion. Tout cela aidera à éliminer les obstacles aux services et à prendre soin de millions de personnes. »
Le nouveau rapport montre que le financement des donateurs contribue à catalyser l’augmentation du financement national : les augmentations du financement externe de la lutte contre le VIH pour les pays du PEPFAR et du Fonds mondial en 2018-2021 ont accompagné l’augmentation du financement national par une majorité de gouvernements nationaux. Il est urgent d’effectuer de nouveaux investissements pour lutter contre les inégalités liées au VIH. À l’heure où nous avons plus que jamais besoin de la solidarité internationale et d’un regain de financement, trop de pays à revenu élevé réduisent leur aide à la santé mondiale. En 2021, il manquait 8 milliards de dollars aux financements disponibles pour les programmes de lutte contre le VIH dans les pays à revenu faible et intermédiaire. L’augmentation du soutien des donateurs est vitale pour remettre la riposte au sida sur la bonne voie.
Les budgets doivent donner la priorité à la santé et au bien-être de toutes les personnes, en particulier les populations vulnérables les plus touchées par les inégalités liées au VIH. Les pays à revenu faible et intermédiaire ont besoin d’une bouffée d’air budgétaire pour investir dans la santé. Cela passe entre autres par une annulation de dette importante et une fiscalité progressive. L’éradication du sida coûte beaucoup moins cher que ne pas mettre y fin.
En 2021, 650 000 personnes sont mortes des suites du sida et 1,5 million d’autres ont été contaminées par le VIH.
« L’action attendue des leaders mondiaux est claire comme de l’eau de roche », a déclaré Mme Byanyima. « En un mot : pousser pour l’égalité. L’égalité de l’accès aux droits, l’égalité de l’accès aux services, l’égalité de l’accès aux meilleures découvertes scientifiques et aux meilleurs médicaments. Pousser l’égalité n’aidera pas seulement les populations marginalisées. Tout le monde en profitera. »