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Inde : des services pensés pour les consommatrices de drogues injectables
02 mars 2020
02 mars 2020 02 mars 2020Souvent, les toxicomanes forment une population extrêmement stigmatisée et confrontée à de fortes discriminations. Les consommatrices de drogues, quant à elles, le sont à double titre : à cause de leur addiction et de leur sexe. Elles sont ainsi davantage exposées à la violence basée sur le genre et aux violations des droits humains, par conséquent, au risque d’une infection au VIH ou autre.
Dans le monde, seuls quelques programmes de réduction des risques proposent des services répondant aux besoins des femmes, mais des discriminations fondées sur le sexe peuvent en tenir les femmes éloignées. Il n’est pas rare non plus que les services liés au VIH ne prennent pas en compte les besoins des consommatrices de drogue.
Dans le cadre de son action en faveur des femmes qui s’injectent des drogues, l’India HIV/AIDS Alliance avec le soutien du gouvernement punjabi par le biais de son ministre de la Santé et du bien-être familial est active dans le Civil Hospital de Kapurthala. Cette collaboration vise à élaborer un modèle complet de réduction des risques destiné aux consommatrices de drogues injectables au Punjab.
L’hôpital met ainsi en place une stratégie holistique qui met l’accent sur la personne. Il dispose d’une clinique de réduction des risques qui fournit des services spécifiques aux besoins des femmes. Des services liés au VIH et à la réduction des risques sont proposés sous un même toit, dans l’esprit des centres polyvalents. Les femmes ont accès gratuitement et aux heures qui leur conviennent le mieux à une vaste gamme d’options, notamment au traitement de substitution aux opiacés, à des programmes de distribution d’aiguilles et de seringues et à de la naloxone, un médicament efficace en cas d’overdose d’opiacés.
« Avant de disposer de notre propre centre de réduction des risques, nous avions beaucoup de mal à obtenir un traitement de substitution aux opiacés auprès d’autres établissements. Les consommateurs masculins n’arrêtaient de nous harceler pour obtenir des faveurs sexuelles », explique Preeti Singh (nous avons changé son nom), une patiente de la clinique.
L’établissement travaille en partenariat avec des organisations non gouvernementales locales afin de garantir que les femmes s’injectant des drogues ont accès à d’autres services, y compris des conseils, le dépistage du VIH ou encore des services sur la santé de la reproduction et sexuelle. Une offre de services sensibles au genre s’inspirant d’expériences faites en Inde et dans d’autres pays d’Asie est en cours d’élaboration. Les femmes fournissent les services, mobilisent les communautés et sont les bénéficiaires du projet.
« Au début, mon mari et ma belle-famille ne m’autorisaient pas à chercher un traitement de substitution aux opiacés auprès du centre de réduction des risques pour femmes. Maintenant que je suis une thérapie antirétrovirale et que ma santé s’est améliorée, ils savent que ça marche ! », s’enthousiasme Kiran Sharma (nous avons changé son nom) qui se rend à la clinique.
Le projet se concentre aussi sur l'organisation et le développement de rencontres au sein de la communauté sous l'égide du State Drug User Forum en partenariat avec l’India HIV/AIDS Alliance. Ces rencontres visent à recueillir des informations du point de vue des femmes, à comprendre et à trouver des solutions à des problèmes transversaux, notamment la violence basée sur le genre, ainsi que la stigmatisation et discrimination, et à renforcer les services liés au VIH et à la réduction des risques.
« Comme les autres femmes dans mon cas, je suis aussi allée au centre pour avoir de l’aide pour mes sevrages et j’ai été surprise de trouver beaucoup d’autres services destinés à des filles comme nous. Ce que j’ai préféré, c’est que l’on s’est occupé de mon enfant », raconte Monica David (nous avons changé son nom), usagère de la clinique.
Lancé en février 2019, le projet a déjà atteint son objectif de toucher 150 consommatrices de drogues injectables. La clinique a un impact incroyable sur la vie de ces femmes. Elle les sensibilise aux thèmes de la prévention et du dépistage du VIH, de l’hépatite C et de la tuberculose, et elle leur dit où trouver un traitement et des soins supplémentaires correspondant à leurs besoins.
Le projet fera l’objet d’une évaluation cette année et les conclusions seront utilisées pour lancer et déployer le modèle en Inde et dans d’autres parties de l’Asie.
Le Directeur pays de l’ONUSIDA en Inde, Bilali Camara, déclare que le projet est arrivé à un moment propice. « Nous devons continuer de travailler ensemble pour combler les écarts qui font que les consommatrices de drogue sont oubliées. Mettre un terme à l’épidémie de sida en tant que menace publique à l’horizon 2030 dépend de l’avancée du plan sur la justice sociale et l’inclusion. Ce dernier impose d'accéder à des services de santé intégrés et exempts de discrimination impliquant sérieusement les communautés », poursuit-il.
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La dépénalisation fonctionne, mais trop peu de pays osent sauter le pas
03 mars 2020
03 mars 2020 03 mars 2020La drogue jouit à nouveau de l’attention du monde diplomatique alors que la Commission des stupéfiants des Nations Unies se réunit cette semaine dans la capitale autrichienne. En 2018, les personnes s’injectant des drogues représentaient 12 % des nouvelles infections au VIH dans le monde.
Dans des dizaines de pays du monde entier, des lois criminalisant des populations clés ou discriminant des personnes vivant avec le VIH sapent les efforts de prévention contre les nouvelles infections au virus et la mortalité liée au sida. En revanche, la dépénalisation de la consommation de drogue et de sa possession pour usage personnel réduit la stigmatisation et la discrimination qui entravent la réduction des risques, l’accès aux soins de santé et aux services juridiques. Dans les pays où la consommation de drogue est dépénalisée et que des programmes complets de réduction des risques sont disponibles, on assiste généralement à une baisse vertigineuse de la prévalence et de la transmission du VIH chez les toxicomanes.
La République tchèque, les Pays-Bas, le Portugal et la Suisse font partie des rares pays à avoir décriminalisé la consommation de drogue, ainsi que sa possession pour usage personnel et à avoir également investi dans des programmes de réduction des risques. La conséquence : dans ces pays, peu de personnes s’injectant des drogues sont diagnostiquées positives au VIH.
Alors que l’utilisation ou la consommation de drogue et/ou sa possession pour usage personnel restent une infraction pénale dans au moins 67 pays, il est temps pour les gouvernements de sauter le pas menant à la dépénalisation.
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Press Statement
L’ONUSIDA salue la nomination de Ghada Fathi Waly au poste de Directrice exécutive de l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime
25 novembre 2019 25 novembre 2019GENÈVE, le 25 novembre 2019—L’ONUSIDA est très heureuse de la nomination de Ghada Fathi Waly aux postes de Directrice exécutive de l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime, ainsi que de Directrice générale de l’Office des Nations Unies à Vienne.
« Je suis impatiente de collaborer étroitement avec Mme Waly afin d’améliorer la sécurité et que chacun et chacune puisse jouir pleinement de ses droits à la santé, à l’éducation et à la justice », a déclaré Winnie Byanyima, Directrice exécutive de l’ONUSIDA. « L’ONUSIDA poursuivra également son partenariat avec l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime pour encourager les stratégies et les politiques innovantes visant à réduire les risques des personnes consommant des drogues. Ces approches ont pour objectif de réduire les effets néfastes de la toxicomanie sur les personnes et la société tout en respectant les droits des personnes consommant des drogues et incarcérées. »
Les infections au VIH chez les personnes qui s’injectent des drogues augmentent actuellement. En 2018, l’Afrique subsaharienne mise à part, cette population ainsi que leurs partenaires sexuels représentaient un cinquième des nouvelles contaminations au virus. Dans deux régions du globe, à savoir en Europe de l’Est et en Asie centrale, ainsi qu’au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, plus d’un tiers des nouveaux cas touchaient les personnes s’injectant des drogues. Les taux d’hépatite virale et de tuberculose sont aussi élevés parmi cette population dans d’autres régions du monde. Ces maladies peuvent être évitées et soignées, de même que les morts par overdose sont évitables, elles font ensemble des centaines de milliers de victimes par an.
L’incidence des infections hématogènes, des décès des suites d’une overdose et d’autres problèmes peut être diminuée grâce à des services complets de réduction des risques. Ces derniers comprennent notamment des programmes de distribution d’aiguilles et de seringues, des traitements de substitution aux opiacés et de dépendance aux drogues, la prévention des overdoses ou encore le dépistage et le traitement du VIH, de la tuberculose et des hépatites B et C.
Contact
UNAIDS GenevaMichael Hollingdale
tel. +41 79 500 2119
hollingdalem@unaids.org
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+41 22 791 4237
communications@unaids.org




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Plus de la moitié des nouvelles infections au VIH dans le monde ont touché les populations clés et leurs partenaires sexuels
05 novembre 2019
05 novembre 2019 05 novembre 2019En 2018, la répartition mondiale des nouvelles infections au VIH a passé un cap. Les populations clés et leurs partenaires sexuels ont en effet représenté pour la première fois la majorité des cas.
Cette évolution est due aux progrès formidables réalisés dans des situations à forte prévalence du virus en Afrique orientale et australe, ainsi qu’à une situation plus contrastée dans les régions moins touchées.
Les populations clés forment une petite portion de la population totale, mais elles sont exposées à un risque extrêmement élevé d’infection. Les données disponibles indiquent qu’en 2018 le risque de contamination au VIH parmi les gays et autres hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes était 22 fois plus élevé que parmi l’ensemble de la population masculine adulte. Ce taux est le même pour les personnes s’injectant des drogues par rapport à celles ne le faisant pas. Par ailleurs, ce risque est respectivement 21 fois et 12 fois supérieur pour les professionnel(le)s du sexe et les femmes transgenres par rapport à la population adulte entre 15 et 49 ans.
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Militer pour la réduction des risques au Burundi
25 juin 2019
25 juin 2019 25 juin 2019Publication originale de cet article par l’OMS
Une délégation soutenue par l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) s’est rendue récemment au Kenya afin d’apprendre comment fournir des services de réduction des risques et sauver la vie des consommateurs et consommatrices de drogues du Burundi. Une équipe de médecins, de militantes et de militants de la santé publique burundais s'est rendue dans la région de Mombasa au Kenya pour apprendre les bonnes pratiques directement auprès de l’un des pionniers du continent africain en matière de réduction des risques.
Sous l’égide de l’organisation à but non lucratif burundaise, Jeunes au Clair Médical (JCM), l’équipe va faire pression en faveur de l’introduction d’un programme complet d’interventions pour réduire les risques au Burundi. À l’instar de nombreux autres pays d’Afrique, l'injection de drogues est ignorée et aucune riposte de santé publique n'est mise en place.
À cela s’ajoute que la consommation de drogue est bien souvent criminalisée, stigmatisée et mal comprise dans toute sa complexité. L’OMS définit la réduction des risques comme une riposte de santé publique basée sur des données probantes. Elle inclut la mise en place de programmes de distribution d’aiguilles et de seringues, la thérapie de substitution aux opiacés (OST) ainsi que l'accès au dépistage et au traitement du VIH, de la tuberculose (TB) et de l’hépatite virale B et C.
L’équipe burundaise composée de médecins, d’un conseiller et d’un coordinateur national d’un réseau de personnes consommant des drogues avait au programme la visite du Reach Out Center Trust à Mombasa. Elle désirait en savoir plus sur l’expérience faite par les Kenyans afin d’élaborer un programme au Burundi. L'équipe a assisté à une prestation des programmes OST et à une formation au plaidoyer auprès des instances influentes locales, illustrant parfaitement le partage de connaissances sud-sud.
La réussite de la riposte du Kenya pour minimiser les effets négatifs de la consommation de drogue repose grandement sur l’engagement de la population et l’intégration d’acteurs incontournables. Cela facilite l’adhésion à la réduction des risques, mais elle est confrontée à des défis qui lui sont propres. Cette approche sur plusieurs niveaux passe également par une collaboration entre le gouvernement et la société civile, impliquant aussi bien les forces de l’ordre que les réseaux de personnes consommant des drogues.
Au cours d’une visite au Mombasa Inspectorate en charge des délits liés aux drogues, l’inspecteur en chef en personne a parlé de l’importance de l’engagement de la police. Il a souligné l’impact négatif de la consommation de drogue sur les jeunes et le besoin de stratégies efficaces. Aujourd’hui, une centaine de policières et policiers sont formés dans la ville à la réduction des risques. Ils centrent leur travail sur l’aide et non pas sur les sanctions.
Garantir l’efficacité et la pérennité des programmes de réduction des risques ne se limite pas à rallier la police à cette cause. Un axe supplémentaire consiste à identifier d’autres acteurs importants comme les chefs spirituels ou des villages, d'autres fonctionnaires et les personnes consommant des drogues.
Le plaidoyer n’était toutefois pas le seul point à l’ordre du jour du déplacement. L’équipe du Burundi a également vu en pratique le fonctionnement des cliniques kenyanes et la distribution de méthadone. L'équipe d'éducation a discuté avec ses collègues ainsi qu’avec des agents de proximité et a reçu une formation sur la collecte de données dans le cadre de la gestion de programme. Une leçon importante si elle veut fournir des preuves pour convaincre le gouvernement et les donateurs.
Le Kenya a plusieurs années d’avance en réduction des risques, mais les données locales permettront d'adapter ses enseignements à d'autres contextes.
« Le problème des drogues nécessite des interventions à la base et que l’éducation soit l’apanage de personnel formé afin d’éviter la dissémination de fausses informations », a déclaré le docteur Egide Haragirimana, cadre clinicien pour le JCM.
L’association est en train de mettre en pratique ses nouvelles connaissances et va impliquer les réseaux de personnes consommant des drogues pour mieux comprendre leurs besoins en vue d’élaborer les futures initiatives de réduction des risques.
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Les femmes qui s'injectent des drogues sont plus susceptibles de vivre avec le VIH
11 juin 2019
11 juin 2019 11 juin 2019La consommation de drogues est plus courante chez les hommes. Les femmes ne représentent qu'un tiers des consommateurs de drogues et seulement un cinquième des personnes qui s'injectent des drogues. La santé des femmes fait toutefois l'objet de risques de santé spécifiques.
Même si peu de pays mettent à disposition de l'ONUSIDA des données ventilées par sexe relatives aux personnes s'injectant des drogues, la majorité des données accessibles au public indiquent que les femmes, qui s'injectent des drogues sont plus vulnérables que les hommes au VIH, à l'hépatite C et aux infections transmises par le sang. Dans 16 des 21 pays qui ont fourni de telles données depuis 2013, les femmes qui s'injectent des drogues sont plus susceptibles de vivre avec le VIH que leurs homologues masculins. En Allemagne, en Ouganda et en Ouzbékistan, la prévalence du VIH parmi les femmes, qui s'injectent des drogues est presque deux fois plus élevée que chez leurs homologues masculins.
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Présentation d’une loi type sur les drogues pour l’Afrique de l’Ouest aux ministres de la Santé en marge de la 72ème session de l’Assemblée mondiale de la Santé
22 mai 2019 22 mai 2019GENÈVE, 22 mai 2019 – La Commission Ouest-Africaine sur les Drogues, l’ONUSIDA et la Commission globale sur la politique des drogues ont présenté aujourd’hui la Loi type sur les drogues pour l’Afrique de l’Ouest aux ministres de la santé de la Communauté Économique des États de l’Afrique de l’Ouest.
En Afrique occidentale, les lois sur les drogues n’ont pas l’effet escompté et ni la consommation ni le trafic de drogues n’ont été efficacement réduits. La stabilité de la région est menacée par l’ampleur considérable qu’a pris le trafic de drogues en Afrique occidentale. Selon les données de 2014 de l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime, la consommation de cannabis en Afrique occidentale est beaucoup plus élevée qu’au niveau mondial – 12,4 % des personnes de la région avaient consommé du cannabis en 2014, contre 3,9 % seulement de la population mondiale – le recours à l’utilisation problématique de drogues sur ordonnances et de drogues synthétiques est en augmentation. La croissance de la population carcérale, imputable à des détentions dans l’attente de procès et à des délits liés aux drogues, a entraîné une grave surpopulation des prisons dans la plupart des pays.
« Les personnes qui consomment des drogues ont plus besoin d’aide et de soins que d’une punition. Les stigmatiser et les enfermer en nombre toujours croissant ne fait qu’aggraver les problèmes de santé et exerce des pressions considérables sur des systèmes de justice pénale déjà sollicités au maximum » a déclaré M. Olusegun Obasanjo, ancien Président du Nigéria et Président de la Commission Ouest-Africaine sur les Drogues. « Notre région a mis des années avant d’adopter des politiques de lutte contre le VIH fondées sur des données concrètes, et nous connaissons désormais chaque année des progrès vitaux. Nous considérons que la politique des drogues requiert la même stratégie que la riposte au VIH – une approche pragmatique, basée sur la santé et centrée sur les personnes ».
La loi type sur les drogues fournit des modèles concrets susceptibles d’être adaptés par les pays pour réformer leurs lois sur les drogues – des dispositions légales et leur lien avec les obligations juridiques internationales – ainsi que des explications utiles qui présentent différentes options et raisons de choisir la solution juridique proposée. La loi type sur les drogues offre un moyen mesuré pour décriminaliser la consommation de drogues et la possession pour usage personnel en introduisant des seuils, ce qui permet aux personnes qui consomment des drogues d’avoir accès à des services de santé et à demander de l’aide. La loi type sur les drogues admet qu’il convient de supprimer les obstacles afin de permettre à des millions d’individus ayant besoin de services de santé, notamment les personnes vivant avec un cancer ou le VIH, d’avoir accès au traitement et à la prise en charge qui leurs sont nécessaires.
« Les pays doivent adopter une approche du VIH et de la consommation de drogues fondée sur les droits humains, et s’assurer que la santé et le bien-être des personnes soient la priorité absolue » a déclaré Mme Gunilla Carlsson, Directrice exécutive par intérim de l’ONUSIDA, lors de la présentation du rapport aux ministres de la Santé en marge de la soixante-douzième session de l’Assemblée mondiale de la Santé qui s’est tenue à Genève, Suisse. « Nous savons que la réduction des risques est efficace et que la dépénalisation l’est aussi – les pays ne peuvent donc pas continuer d’ignorer les preuves et doivent prendre des mesures de toute urgence ».
La stigmatisation et la discrimination généralisées, la violence et la mauvaise santé dont souffrent les personnes qui consomment des drogues injectables sont aggravées par des taux élevés d’infections à VIH. Alors que l’incidence de l’infection à VIH a diminué de 25 % au niveau mondial entre 2010 et 2017, le nombre de nouvelles infections parmi les consommateurs de drogues injectables continue d’augmenter. Sur les 10,6 millions de personnes qui consommaient des drogues injectables à travers le monde en 2016, plus de la moitié vivait avec une hépatite C et une sur huit vivait avec le VIH.
L’expérience internationale a montré qu’il est possible de mobiliser la volonté politique pour réaliser ces vastes amendements des lois sur les drogues afin de lutter contre la propagation des maladies infectieuses et leur poids sur le développement. MRuth Dreifuss, ancienne Présidente de la Confédération helvétique et Présidente de la Commission globale sur la politique des drogues, a déclaré : « Nous sommes à un moment décisif où les gouvernements peuvent inverser le cours des choses et lutter contre les épidémies de santé en fournissant le bon ensemble d’outils de prévention, de traitement et de réduction des risques, ou à l’inverse, ne pas y parvenir s’ils maintiennent le statu quo du prohibitionnisme ».
Commission globale sur la politique des drogues
La Commission globale sur la politique vise à ouvrir, au niveau international, un débat éclairé et scientifique sur des moyens humains et efficaces de réduire les préjudices causés par les drogues et les politiques de contrôle des drogues aux personnes et aux sociétés.
Commission Ouest-Africaine sur les Drogues
Créée par M. Kofi Annan, la Commission Ouest-Africaine sur les drogues (WACD) se compose d’un groupe d’éminents Africains de l’Ouest venant des sphères de la politique, de la société civile, de la santé, de la sécurité et du système judiciaire. Présidée par l’ancien Président du Nigéria, M. Olusegun Obasanjo, la Commission est un organe indépendant qui peut donc s’exprimer en toute franchise et impartialité.
ONUSIDA
Le Programme commun des Nations Unies sur le VIH/sida (ONUSIDA) guide et mobilise la communauté internationale en vue de concrétiser sa vision commune : « Zéro nouvelle infection à VIH. Zéro discrimination. Zéro décès lié au sida. » L’ONUSIDA conjugue les efforts de 11 institutions des Nations Unies – le HCR, l’UNICEF, le PAM, le PNUD, l’UNFPA, l’UNODC, ONU Femmes, l’OIT, l’UNESCO, l’OMS et la Banque mondiale. Il collabore étroitement avec des partenaires mondiaux et nationaux pour mettre un terme à l’épidémie de sida à l’horizon 2030 dans le cadre des Objectifs de développement durable. Pour en savoir plus, consultez le site unaids.org, et suivez nous sur Facebook, Twitter, Instagram et Youtube.
Contact
Commission globale sur la politique des droguesEric Grant
tel. +41 79 124 1523
eric.grant@globalcommissionondrugs.org
ONUSIDA
Sophie Barton-Knott
tel. +41 22 791 42 37
bartonknotts@unaids.org
Loi type sur les drogues pour l’Afrique de l’Ouest
Press centre
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Consommateurs de drogues injectables : les laissés-pour-compte de l’accès au traitement anti-VIH
20 mai 2019
20 mai 2019 20 mai 2019Des progrès ont été enregistrés vers l’accomplissement des objectifs 90-90-90, selon lesquels les États membres des Nations Unies se sont engagés à ce que, d’ici à 2020, 90 % des personnes vivant avec le VIH connaissent leur état sérologique vis-à-vis du VIH, 90 % de ces personnes soient sous traitement et 90 % des personnes sous traitement présentent une charge virale indétectable.
Pourtant, les consommateurs de drogues injectables et d’autres populations clés sont souvent laissés pour compte. Parmi les 13 pays qui ont récemment transmis des données à l’ONUSIDA concernant la couverture du traitement chez les personnes vivant avec le VIH qui consomment des drogues injectables, huit ont déclaré que cette couverture était plus faible chez les consommateurs de drogues injectables qu’au sein de la population plus large des adultes vivant avec le VIH.
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Présentation de lignes directrices internationales historiques sur les droits de l’homme et la politique en matière de drogues
15 mars 2019 15 mars 2019VIENNE/GENÈVE, 15 mars 2019 — Une coalition d’entités des Nations Unies, d’États membres des Nations Unies et d’experts éminents en droits de l’homme s’est retrouvée à Vienne, en Autriche, lors de la réunion de la Commission des stupéfiants des Nations Unies, et a présenté ce jour un ensemble historique de normes légales internationales destinées à transformer et à remodeler les ripostes au problème de la drogue dans le monde.
Les Lignes directrices internationales sur les droits de l’homme et la politique en matière de drogues présentent une liste complète de normes en matière de droits de l’homme. Fondées sur des décennies de données probantes, ces normes sont destinées à guider les gouvernements dans l’élaboration de politiques en matière de drogues qui soient respectueuses des droits de l’homme, et couvrent tout le champ d’intervention, depuis la culture jusqu’à la consommation. En s’appuyant sur la nature universelle des droits de l’homme, le document couvre toute une série de domaines politiques, allant du développement à la justice pénale, en passant par la santé publique.
Ces lignes directrices arrivent à un moment important, alors que des représentants gouvernementaux de haut niveau sont réunis pour la session de la Commission des stupéfiants des Nations Unies, dans le but de façonner une nouvelle stratégie mondiale en matière de drogues. Devant le poids grandissant de données probantes démontrant les échecs systémiques du paradigme répressif dominant, avec notamment des violations répandues des droits de l’homme, les gouvernements sont confrontés à un nombre croissant d’appels à changer de méthode.
« Les politiques de contrôle des drogues coïncident avec une grande partie de l’Agenda 2030 pour le développement durable et avec l’engagement des États membres de ne laisser personne pour compte. Les approches qui violent les droits humains et échouent à faire reculer le trafic illicite de drogue laissent derrière elles beaucoup de souffrance humaine », a déclaré Mandeep Dhaliwal, Directrice du Groupe VIH, santé et développement du Programme des Nations Unies pour le développement. « Pour les pays qui sont prêts à mettre la dignité humaine et le développement durable au cœur de leur politique de contrôle des drogues, ces lignes directrices offrent des recommandations précieuses pour promouvoir une politique plus efficace et plus humaine en matière de drogues ».
Tout cherchant à promouvoir l’état de droit, les lignes directrices contiennent des recommandations sur l’administration de la justice (notamment en matière de pratiques politiques discriminatoires, d’arrestation arbitraire, de détention et de dépénalisation des drogues destinées à un usage personnel) et exposent la situation mondiale en termes de législation sur les droits de l’homme en relation avec la politique en matière de drogues, avec la fin de la peine de mort pour les délits en lien avec les drogues.
Au moins 25 gouvernements nationaux, allant de l’Argentine à l’Afrique du Sud, ont supprimé les sanctions pénales pour possession de drogue à des fins personnelles non médicales, soit dans la loi, soit en pratique, montrant l’exemple à suivre pour d’autres. Le système des Nations Unies a appelé conjointement à la dépénalisation comme alternative à la condamnation et à la sanction dans les cas appropriés.
« Punition et exclusion ont joué un rôle majeur dans la guerre contre les drogues », a déclaré Judy Chang, Directrice exécutive du Réseau international des consommateurs de drogues. « L’heure est venue de préférer la dignité humaine à l’isolement social et de défendre les droits humains, mettant ainsi un terme à un héritage honteux d’incarcération de masse ».
En plus de s’éloigner d’une approche répressive des drogues, les lignes directrices établissent clairement qu’une approche fondée sur les droits de l’homme est fondamentale pour améliorer la possibilité pour les personnes de jouir du droit à la santé, de vivre à l’abri de la torture et d’avoir un niveau de vie adéquat. Conformément à leurs obligations en matière de droit à la santé, les pays devraient assurer la disponibilité et l’accessibilité des services de réduction des risques, lesquels devraient bénéficier d’un financement approprié, répondant aux besoins des groupes vulnérables et respectueux de la dignité humaine.
« Quatre-vingt-dix-neuf pour cent des consommateurs de drogues injectables n’ont pas accès correctement aux services de réduction des risques et sont laissés pour compte dans la progression contre le VIH », a déclaré Michel Sidibé, Directeur exécutif de l’ONUSIDA. « Plus de 12 % des consommateurs de drogues injectables vivent avec le VIH et plus de la moitié sont atteints de l’hépatite C. La seule façon d’avancer, c’est de mettre les individus au centre de l’action, et non les drogues ».
Les lignes directrices soulignent l’importance de protéger les droits des communautés agricoles, en particulier les femmes, sur les terres arables. Conformément aux normes internationales, elles proposent que les gouvernements autorisent temporairement la culture de drogues illicites si nécessaire pour permettre une transition en douceur vers des moyens de subsistance plus durables. Le succès de la Thaïlande dans l’aide aux cultivateurs d’opium pour passer à des cultures alternatives constitue l’un de ces exemples.
« Les droits de l’homme ne sont pas qu’un argument pour critiquer la riposte aux drogues dans le monde, ils doivent aussi être les principaux moteurs de sa réforme, en servant de base à un système de contrepoids afin de briser le cycle de l’abus », a déclaré Julie Hannah, Directrice du Centre international sur les droits de l’homme et les politiques en matière de drogues de l’Université de l’Essex, au Royaume-Uni. « Lutter contre les inégalités et l’injustice est une façon bien plus efficace de s’attaquer au problème mondial de la drogue que le recours à la prison et à la police », a-t-elle ajouté.
Les lignes directrices vont aider les États membres des Nations Unies, les organisations multilatérales et la société civile à intégrer la Charte des Nations Unies et la Déclaration universelle des droits de l’homme dans la prise de décision à l’échelle nationale et mondiale.
PNUD
Le PNUD noue des partenariats avec des individus à tous les niveaux de la société pour aider à bâtir des nations capables de résister aux crises, ainsi que pour encourager et soutenir un type de croissance qui améliore la qualité de vie de tous. Sur le terrain, dans près de 170 pays et territoires, nous offrons une perspective mondiale et une vision locale pour contribuer à l’autonomisation des individus et à la construction de nations résilientes. www.undp.org.
Contact
UNDPSangita Khadka
tel. +1 212 906 5043
Sangita.khadka@undp.org
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tel. +41 22 791 1697 / +41 79 514 6896
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Les consommateurs de drogues toujours laissés pour compte
18 mars 2019
18 mars 2019 18 mars 2019Alors que l’incidence de l’infection à VIH a reculé de 22 % pour toutes les tranches d’âge dans le monde entre 2011 et 2017, les infections à VIH sont en hausse chez les consommateurs de drogues injectables. L’incidence du VIH, c’est-à-dire le nombre de nouvelles infections à VIH au sein d’une population sensible pendant une certaine période, est passée de 1,2 % environ en 2011 à 1,4 % en 2017 chez les consommateurs de drogues injectables.
Il existe des données probantes complètes et convaincantes montrant que la réduction des risques, notamment avec le traitement de substitution aux opiacés et les programmes de distribution d’aiguilles et de seringues, permet de prévenir les infections à VIH chez les consommateurs de drogues injectables. Toutefois, la pénalisation de l’usage et de la possession à des fins personnelles et la stigmatisation, la discrimination et la violence courantes auxquelles font face les consommateurs de drogues empêchent l’accès aux services de santé et de réduction des risques.
Dans son nouveau rapport intitulé Santé, droits et drogues : réduction des risques, dépénalisation et discrimination zéro pour les consommateurs de drogues, l’ONUSIDA propose un ensemble de recommandations que les pays peuvent adopter pour une riposte à la consommation de drogues basée sur la santé publique et les droits de l’homme.