Injecting drug use IDU

Press Release

Les engagements sur l’amélioration de la santé des consommateurs de drogues injectables n’ont pas été tenus : 99 % de ces personnes n’ont pas accès à des services adéquats anti-VIH et de réduction des risques

Un nouveau rapport de l’ONUSIDA met en lumière la nécessité urgente de mettre en œuvre une approche fondée sur les droits de l’homme et sur des données probantes pour ouvrir aux consommateurs de drogues injectables l’accès aux services de santé essentiels

GENÈVE, 13 mars 2019 — Un rapport publié ce jour par l’ONUSIDA montre que, malgré la baisse des nouvelles infections à VIH dans le monde, l’incidence du VIH ne recule pas chez les consommateurs de drogues injectables (1,4 % à l’échelle mondiale en 2017). Le rapport montre également que 99 % des consommateurs de drogues injectables vivent dans des pays qui ne proposent pas de couverture adéquate en termes de services de réduction des risques.

« L’ONUSIDA s’inquiète énormément de l’absence de progrès pour les consommateurs de drogues injectables, imputable au fait que de nombreux pays ne mettent pas en place des approches de la consommation de drogues éclairées par des données probantes et fondées sur les droits de l’homme », a déclaré Michel Sidibé, Directeur exécutif de l’ONUSIDA. « En mettant les individus au cœur de l’approche et en veillant à ce qu’ils aient accès à des services de santé et sociaux dans le respect de leur dignité et sans discrimination ni criminalisation, des vies peuvent être sauvées et les nouvelles infections à VIH être réduites radicalement ».

Ce nouveau rapport de l’ONUSIDA, intitulé Santé, droits et drogues : réduction des risques, dépénalisation et discrimination zéro pour les consommateurs de drogues, montre que sur les 10,6 millions de personnes qui ont consommé des drogues injectables en 2016, plus de la moitié vivaient avec l’hépatite C, et une sur huit vivait avec le VIH. Il explique que la mise en place de services complets de réduction des risques (notamment programme de distribution d’aiguilles et de seringues, traitement de la dépendance aux drogues, dépistage et traitement du VIH) permettra de relancer les progrès dans l’élimination des nouvelles infections à VIH chez les consommateurs de drogues.

Pourtant, peu d’États membres des Nations Unies se sont montrés à la hauteur de l’accord de 2016 décrit dans le document final de la Session extraordinaire de l’Assemblée générale des Nations Unies sur le problème mondial de la drogue, visant à prendre des mesures de santé publique efficaces pour améliorer la santé des consommateurs de drogues.

Le rapport souligne que malgré la dépénalisation de l’usage et de la possession de drogue à des fins personnelles, qui a accru la disponibilité, l’accès et le recours aux services de santé et de réduction des risques, la criminalisation et les peines sévères restent monnaie courante. On estime qu’une personne sur cinq détenue dans le monde est incarcérée pour des délits en relation avec la drogue, dont 80 % sont en prison uniquement pour possession à usage personnel. En outre, le rapport recense 35 pays qui prévoient la peine de mort pour les délits liés à la drogue.

L’ONUSIDA défend également l’engagement total de la société civile en tant que source essentielle d’information et pour les actions de mobilisation, de sensibilisation et de mise en place de services communautaires, notamment dans les endroits où des politiques et des pratiques répressives constituent la norme. Par ailleurs, l’ONUSIDA appelle à financer suffisamment les programmes sur les droits de l’homme et les services de santé qui incluent des services de réduction des risques et anti-VIH, des ripostes communautaires et des moyens d’action sociaux, ainsi que la lutte contre la stigmatisation et la discrimination liées aux drogues et au VIH.

Le rapport souligne que malgré l’efficacité de la réduction des risques, les investissements dans de telles mesures sont bien loin de couvrir les besoins pour une riposte efficace au VIH. Dans 31 pays à revenu faible et intermédiaire qui ont transmis des données à l’ONUSIDA, 71 % des dépenses consacrées aux services anti-VIH pour les consommateurs de drogues ont été financées par des donateurs externes.

Bien que certains pays aient fait des progrès en mettant en place des approches basées sur des données probantes et ancrées dans les droits de l’homme, la plupart sont encore à la traîne. À la veille de la session ministérielle de la Commission des stupéfiants des Nations Unies, qui débutera le 14 mars 2019 à Vienne, en Autriche, l’ONUSIDA encourage les gouvernements à revisiter et à recentrer leurs approches en matière de drogues, en plaçant les individus au cœur de ces approches et en associant droits de l’homme et santé publique.

L’ONUSIDA a formulé un ensemble de recommandations que les pays peuvent adopter, notamment :

  • Mise en place de services complets de réduction des risques et anti-VIH, y compris programme de distribution d’aiguilles et de seringues, traitement de substitution aux opiacés, gestion des overdoses à la naloxone et salles de consommation sécurisées.
  • Assurer l’accès de tous les consommateurs de drogues à la prévention, au dépistage et au traitement vital du VIH, de la tuberculose, des hépatites virales et des infections sexuellement transmissibles.
  • Dépénaliser la consommation de drogues et la possession pour usage personnel. Là où les drogues restent illicites, les pays devraient adapter et réformer les lois pour faire en sorte que les consommateurs de drogues aient accès à la justice, y compris aux services juridiques, et ne soient pas confrontés à des sanctions punitives ou coercitives dans les cas d’usage personnel.
  • Agir pour éliminer toutes les formes de stigmatisation et de discrimination rencontrées par les consommateurs de drogues.
  • Soutenir l’engagement total de la société civile en tant que source d’information et pour les actions de mobilisation, de sensibilisation et de mise en place de services communautaires, notamment dans les endroits où des politiques et des pratiques répressives constituent la norme.
  • Investir dans les programmes sur les droits de l’homme et les services de santé, notamment sur un ensemble complet de services de réduction des risques et anti-VIH, des ripostes communautaires et des moyens d’action sociaux.

Voir le rapport complet : Santé, droits et drogues : réduction des risques, dépénalisation et discrimination zéro pour les consommateurs de drogues.

Contact

Sophie Barton-Knott
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Rapport

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Réduire les risques pour les consommatrices de drogues injectables au Myanmar

06 février 2019

Dans la cité minière du nord du Myanmar où vit Hla Hla (le nom a été changé), les drogues sont faciles d’accès. Hla Hla a commencé à consommer des drogues lorsqu’elle était adolescente. Quelques années plus tard, un ami à elle, travailleur de proximité, l’accompagne dans un centre de consultation sans rendez-vous, où elle apprend qu’elle vit avec le VIH. Au départ, elle a peur de l’annoncer à son mari et à sa famille, et s’inquiète de ce que les autres vont penser.

L’histoire de Hla Hla n’est pas un cas unique. Dans l’État Kachin, une région du Myanmar, on estime à 21 000 le nombre de consommateurs de drogues injectables, dont deux sur cinq vivraient avec le VIH, selon les statistiques du gouvernement.

L’État Kachin est depuis longtemps aux prises avec des problèmes socioéconomiques, entre conflits, culture d’opium et consommation de drogues. Des travailleurs migrants viennent de tout le Myanmar et des pays voisins pour y travailler dans les mines de jade et d’ambre.

Des programmes de réduction des risques sont en place au Myanmar depuis plus de dix ans, notamment des programmes de distribution d’aiguilles et de seringues et de traitement de substitution aux opiacés, et le gouvernement a récemment renforcé son engagement et son soutien en faveur de la réduction des risques. Cependant, une récente vague de répression policière a donné lieu à une hausse des arrestations de consommateurs de drogues, limitant l’accès aux services et augmentant la stigmatisation et la discrimination.

Dans l’État Kachin, ainsi que dans l’État Shan au nord et dans la région de Sagaing, le projet phare sur le VIH/sida d’USAID (HIV/AIDS Flagship Project) axe son soutien aux programmes de réduction des risques sur la prestation de services de prévention et de traitement du VIH pour les consommateurs de drogues injectables. L’ONUSIDA apporte des conseils techniques au projet, qui est mis en œuvre par Community Partners International.

L’un des aspects abordés par le projet est l’absence de services de réduction des risques spécifiques aux femmes, pour les consommatrices de drogues injectables et les partenaires sexuelles des hommes qui consomment des drogues injectables. Dans ces régions, les femmes qui consomment des drogues injectables préfèrent souvent rester anonymes et se sentent généralement plus à l’aise avec des agents de santé féminins. L’un des partenaires d’exécution du programme, Médecins du Monde, a élaboré une initiative visant à élargir l’accès aux services pour les femmes, en réservant une journée par semaine exclusivement aux femmes dans son centre de consultation. L’ensemble de services spécifiques aux femmes inclut des services de santé sexuelle et reproductive, des conseils sur les violences sexistes et un service de planification familiale, en plus des services de réduction des risques assurés par des personnels féminins.

Quand Hla Hla se rend au centre de consultation, elle aime bien bavarder avec ses pairs. Alors qu’elle avait d’abord eu peur d’annoncer son statut à son mari, elle a fini par le faire lorsqu’il a évoqué l’idée d’avoir un enfant avec elle. L’incrédulité a cédé la place à l’acceptation et il a passé un test de dépistage du VIH.

« Le centre de consultation m’aide beaucoup, car maintenant je suis en bonne santé et je peux travailler, grâce au traitement antirétroviral. En plus, je suis très contente car mon mari est séronégatif au VIH. Je sais plus de choses sur la santé que je peux partager avec ma famille et mes amis », explique Hla Hla.

En plus de proposer des services de prévention et de traitement du VIH pour les consommatrices de drogues injectables, le HIV/AIDS Flagship Project d’USAID soutient des initiatives telles que les Comités locaux sur le sida, qui offrent une plateforme de sensibilisation communautaire concernant les risques pour la santé de la consommation de drogues et l’importance des programmes de réduction des risques.

Saw Yu Htwe est mère de trois enfants et membre du Comité local sur le sida. Quand l’un de ses enfants s’est mis à consommer des drogues, elle a compris que les consommateurs de drogues avaient besoin d’écoute et de soutien de la part de leur famille et de leur communauté. Elle est déterminée à aider les consommateurs de drogues en créant un environnement plus propice pour répondre à leurs besoins sanitaires et socioéconomiques.

« Les gens nous demandent pourquoi nous aidons les consommateurs de drogues, parce qu’ils pensent que ces personnes sont de mauvaises personnes. Les consommateurs de drogues sont aussi des êtres humains. Si nous, la communauté, ne changeons pas notre façon de penser et nos attitudes envers eux, notre région et notre pays ne pourront pas évoluer », estime Saw Yu Htwe.

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Un appel en faveur d’une vision plus large de la réduction des risques

09 novembre 2018

En 2016, aux États-Unis d’Amérique, plus de 11 millions de personnes ont consommé abusivement des opiacés prescrits sur ordonnance et près d’un million ont consommé de l’héroïne, selon les chiffres du gouvernement américain. Alors que des millions de personnes dans le pays sont dépendantes des opiacés, seulement une sur dix bénéficie d’un traitement.

En 2017, au moins 64 000 personnes sont décédées d’une overdose de drogues aux États-Unis. La consommation abusive d’opiacés et la dépendance aux opiacés, y compris les analgésiques prescrits sur ordonnance, l’héroïne et les opiacés de synthèse tels que le fentanyl, représentent une crise nationale grave qui touche la santé publique et le bien-être social et économique, avec des conséquences désastreuses.

C’est dans ce contexte que la Coalition pour la réduction des risques (Harm Reduction Coalition), une organisation nationale américaine de sensibilisation et de renforcement des capacités qui œuvre à la promotion de la santé et de la dignité des personnes et des communautés touchées par la consommation de drogues, a organisé sa 12e Conférence nationale sur la réduction des risques à La Nouvelle-Orléans, entre le 18 et le 21 octobre derniers.

Lors de cette conférence, la Coalition pour la réduction des risques a appelé à la création d’espaces de dialogue et d’action pour remédier aux maux causés par des politiques racialisées en matière de drogues Elle a annoncé qu’elle allait se projeter au-delà des activités principales traditionnelles de formation, de renforcement des capacités et d’élaboration de politiques.

Les participants ont pu entendre un appel en faveur d’une vision plus large de la réduction des risques, qui s’étende au-delà de la prévention et de la réduction des risques vers des stratégies visant à prendre en compte les traumatismes, les divisions sociales, les injustices et les inégalités.

« Nous ne pourrons pas mettre fin à l’épidémie de sida si nous n’en finissons pas avec cette épidémie chez les consommateurs de drogues. L’ONUSIDA est engagé dans la réduction des risques. La réduction des risques fonctionne. La réduction des risques sauve des vies », a déclaré Ninan Varughese, Conseiller principal de l’ONUSIDA.

À l’approche de la partie ministérielle de la soixante-deuxième session de la Commission des stupéfiants des Nations Unies, qui doit se tenir en mars 2019, les Nations Unies abordent ainsi le sujet du problème de la drogue dans le monde au plus haut niveau. Le Secrétaire général des Nations Unies évoquera le sujet dans le cadre de ses réunions semestrielles avec les responsables des entités des Nations Unies et espère adopter une position commune qui soulignera l’engagement fort des Nations Unies visant à renforcer, grâce à la collaboration interagences, la mise en application du document final de la Session extraordinaire de l’Assemblée générale des Nations Unies de 2016 sur le problème mondial de la drogue.

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Kazakhstan : défendre les services de traitement de substitution aux opiacés

19 octobre 2018

Pour défendre son accès au traitement de substitution aux opiacés qui lui sauve la vie, Marzhan Zhunusova a surmonté sa peur de l’avion et, pour la première fois, elle a pris un vol jusqu’à Astana, la capitale du Kazakhstan. Elle s’est rendue dans cette ville dans le but de participer à une mobilisation nationale des personnes ayant accès au programme pilote de réduction des risques mis en place par le pays, qui a rassemblé des individus venus des quatre coins du Kazakhstan pour montrer au grand public l’importance du traitement de substitution aux opiacés.

Après avoir consommé des drogues injectables pendant plus de 25 ans, Mme Zhunusova avait perdu tout espoir de vivre une vie meilleure. « Quand j’ai entendu parler pour la première fois du traitement de substitution aux opiacés, j’ai pensé que ça pourrait être la porte de sortie qui pourrait m’aider. Entre les drogues et ma séropositivité au VIH, je croyais que ma vie était finie. J’ai 45 ans et c’est seulement maintenant, grâce à la méthadone, que je commence enfin à vivre ma vie pleinement ».

Les participants à cette campagne ont effectué une marche à Astana le 27 juin, rejoints par des activistes d’autres groupes, notamment des personnes vivant avec le VIH et des hommes gays et autres hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes.

Les personnes qui se sont mobilisées pour cet événement ont en commun des histoires similaires. Leur consommation de drogues les a parfois privés de leur santé et de leurs rêves. Certains sont sans emploi, d’autres ont fait de la prison. Beaucoup vivent en marge de la société et la majorité d’entre eux vit avec le VIH.

Ibrahim Dolgiev a essayé les drogues pour la première fois dans les années 1970, à l’âge de 22 ans. « Après de nombreuses années passées à tenter d’arrêter la drogue, je suis passé au traitement de substitution aux opiacés depuis un an. C’est ce qui m’a sauvé. Ma vie a radicalement changé, en mieux, et pour la première fois depuis longtemps je peux passer la journée sans héroïne », explique-t-il.

Les participants à cette mobilisation se sont réunis pour exprimer leur espoir de voir le programme de traitement de substitution aux opiacés maintenu et davantage étendu.

En collaboration avec des partenaires nationaux et internationaux, l’ONUSIDA a fourni au gouvernement du Kazakhstan des arguments éclairés par données probantes sur l’efficacité du traitement de substitution aux opiacés dans le contrôle de l’épidémie de VIH chez les consommateurs de drogues.

« L’accès au traitement de substitution aux opiacés est l’un des principaux facteurs qui améliorent l’observance du traitement antirétroviral chez les consommateurs de drogues », a déclaré Alexander Goliusov, Coordonnateur national de l’ONUSIDA au Kazakhstan. 

« Ces trois dernières années, les consommateurs de drogues couverts par le projet pilote de traitement de substitution aux opiacés à Pavlodar ont enregistré 100 % d’observance du traitement antirétroviral », a indiqué Zhannat Musaevich Tentekpayev, Médecin chef du Centre de lutte contre le sida de Pavlodar.

Pourtant, malheureusement, l’avenir du programme au Kazakhstan reste incertain, et aucun nouveau participant n’a été inscrit depuis décembre 2017.

Fin juin 2018, une commission gouvernementale a annoncé que le programme pilote se poursuivrait, mais qu’il ne serait pas étendu aux autres régions du pays. Une enquête sur la rentabilité du programme est en cours et les résultats seront présentés d’ici au mois de novembre. L’Union des personnes vivant avec le VIH du Kazakhstan en a appelé au Président du Kazakhstan pour que le programme ne soit pas abandonné, en insistant sur le fait qu’un soutien aux ripostes nationales au VIH efficaces était fondamental pour avancer sur les objectifs 90-90-90.

« Tandis que les organismes chargés de l’application des lois sont en train de décider si le traitement de substitution aux opiacés est approprié ou pas, le nombre de personnes qui accèdent au programme reste très limité. Le programme doit non seulement être maintenu, mais il doit aussi sortir de son statut de projet pilote pour devenir disponible et accessible partout au Kazakhstan pour les consommateurs de drogues injectables », a déclaré Oksana Ibrahimova, Coordonnatrice de l’Union des personnes vivant avec le VIH du Kazakhstan.

Il existe aujourd’hui 13 centres de traitement de substitution aux opiacés au Kazakhstan, dans neuf des seize régions du pays. Depuis le lancement du programme en 2008, plus d’un millier de personnes en ont bénéficié. Actuellement, 322 personnes sont inscrites à ce programme, dont la majorité a cessé de consommer des drogues, a retrouvé un emploi et vit une vie normale en famille.

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Allemagne : une approche basée sur les droits de l’homme pour la consommation de drogues injectables

16 octobre 2018

Les consommateurs de drogues injectables sont souvent atteints d’un ou plusieurs problèmes de santé corrélés. La consommation de drogues et les problèmes de santé mentale sont souvent concomitants et la consommation de drogues peut accroître le risque de contracter des infections. Par exemple, chez les consommateurs de drogues injectables, le risque de contracter le VIH est 22 fois plus élevé qu’au sein de la population générale. Les consommateurs de drogues injectables sont aussi largement stigmatisés et marginalisés, ce qui les laissent hors de portée des services sanitaires et sociaux.

Dans la lignée des efforts menés par l’Allemagne pour adopter une approche de la santé centrée sur les individus et fondée sur les droits de l’homme, l’organisation à but non lucratif Fixpunkt a décidé de proposer un endroit sûr aux consommateurs de drogues injectables. Fixpunkt fournit tout un éventail de services, notamment une aide aux personnes sous traitement de substitution aux opiacés, des conseils sur la santé mentale et les problèmes sociaux, des services de santé élémentaires, des équipements d’injection stériles et des salles de consommation de drogues sous surveillance, ainsi qu’une assistance professionnelle en cas d’overdose.

Controverse autour de ces services qui sauvent des vies

Pour les consommateurs de drogues injectables, les sites de consommation de drogues supervisés sont une véritable bouée de sauvetage. Ils représentent aussi un point d’accès critique vers le système de santé et d’aide sociale dans son ensemble. À l’heure actuelle, il existe des sites de consommation de drogues supervisés dans six des 15 Länder fédéraux allemands. Par exemple, le Land du Bade-Wurtemberg vient de décider de créer les dispositions légales autorisant ces locaux et la première salle de consommation supervisée est sur le point d’ouvrir dans la ville de Karlsruhe.

En revanche, dans les neuf autres Länder, des obstacles juridiques empêchent aujourd’hui de proposer ces services qui peuvent sauver des vies. « Il faut davantage de soutien politique et financier pour atteindre le potentiel réel des sites d’injection sécurisés. Pour les consommateurs de drogues qui vivent dans la rue, ces locaux peuvent sauver des vies. Souvent, ces personnes n’ont pas accès aux services médicaux, sanitaires et autres services sociaux. Dans ces locaux, ils peuvent nouer des contacts et une relation de confiance et trouver de l’aide pour sortir de leur situation », explique Astrid Leicht, Directrice de Fixpunkt.

Le Directeur exécutif adjoint de l’ONUSIDA par intérim a visité l’un des sites mobiles de Fixpunkt le 15 octobre, afin de constater l’impact des services proposés. « Il s’agit d’un pas en avant important pour l’Allemagne. En adoptant une approche centrée sur les individus et en garantissant aux consommateurs de drogues injectables l’accès à des services de réduction des risques et d’autres services de santé, comme des sites d’injection sécurisés, Berlin va pouvoir mettre un coup d’arrêt aux nouvelles infections à VIH chez les consommateurs de drogues injectables et limiter les risques liés à la consommation de drogues injectables. Il faut davantage de projets comme Fixpunkt pour veiller à ce que personne ne soit laissé pour compte ». Il a appris que le plus gros problème était le manque de locaux et de ressources pour proposer des horaires d’ouverture adéquats et assurer le travail de proximité auprès des quartiers et des communautés.

Selon Sylvia Urban, membre du conseil d’administration d’Aktionsbündnis gegen AIDS et de Deutsche AIDS-Hilfe, « les décisions prises dans le Bade-Wurtemberg et à Karlsruhe sont révolutionnaires. Nous espérons que les autres Länder et de nombreuses villes suivront. Ces installations sauvent des vies et permettent de prévenir les infections à VIH. Du point de vue de la santé publique et de la prévention du VIH, il n’existe aucun bon argument contre l’ouverture des salles de consommation de drogues supervisées ».

Une forte demande dans le sud de l’Allemagne et à Brême

Il existe un besoin urgent de salles de consommation de drogues supervisées à Mannheim, par exemple, la ville qui dénombre le plus de décès dus aux drogues par rapport au nombre d’habitants, ainsi qu’à Stuttgart, Munich, Nuremberg, Augsbourg et Brême, qui présentent des chiffres importants en termes de décès évitables liés aux drogues.

Une situation inquiétante en Europe de l’Est

L’ONUSIDA et l’Organisation mondiale de la Santé reconnaissent que les sites de consommation de drogues supervisés représentent une mesure d’intervention particulièrement importante. Pourtant, en Europe de l’Est, il existe très peu d’installations de ce genre et, dans certains pays, notamment en Russie, il n’existe quasiment aucune offre de services de réduction des risques, dans un contexte d’augmentation des nouvelles infections à VIH.

« Les sites de consommation de drogues supervisés et les programmes de réduction des risques jouent un rôle capital dans la prévention du VIH et des hépatites. Les outils et les interventions pour en finir avec l’épidémie sont tous à notre disposition, mais de nombreux gouvernements empêchent leur mise en œuvre », explique Sylvia Urban de Deutsche AIDS Hilfe. « Ce n’est qu’avec des services permettant de minimiser les impacts négatifs de la consommation de drogues sur la santé que l’épidémie de VIH pourra être stoppée. Pour y parvenir, il faut supprimer les obstacles juridiques et autres, y compris la stigmatisation ».

Ressources

Region/country

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Un nouveau modèle de loi sur les drogues en Afrique occidentale

12 septembre 2018

Les lois injustes peuvent empêcher les individus d’accéder aux services de prévention ou de traitement du VIH dont ils ont besoin ; par ailleurs, les consommateurs de drogues ont besoin d’aide et de soins, et non de sanctions. Voilà deux des messages transmis par la nouvelle « Loi type sur les drogues pour l’Afrique de l’Ouest ». Présentée le 11 septembre à Dakar, au Sénégal, la loi type sur les drogues a pour but de guider les décideurs politiques de la région pour mieux structurer leur législation en matière de drogues.

Il est de plus en plus communément admis que les lois actuelles sur les drogues ne sont pas efficaces et engendrent des coûts énormes. La loi type sur les drogues montre que les pays peuvent modifier leurs lois de manière à protéger la santé et le bien-être des personnes, tout en permettant de cibler la mise en application de la loi sur les délits les plus graves en matière de stupéfiants.

« Le risque de contracter le VIH est 23 fois plus élevé chez les consommateurs de drogues injectables, et pourtant ils sont toujours confrontés à des violations de leurs droits, à des environnements juridiques répressifs, et ils sont exclus des programmes sur la santé et le VIH », a déclaré Michel Sidibé, Directeur exécutif de l’ONUSIDA. « Il est capital que les pays adoptent une approche fondée sur les droits de l’homme, qui s’appuie sur des preuves scientifiques et englobe des services de réduction des risques afin de protéger la santé et le bien-être des consommateurs de drogues injectables et de leurs communautés ».

Rédigée par la Commission Ouest-Africaine sur les Drogues, un groupe convoqué par Kofi Annan et composé d’experts originaires d’Afrique occidentale, la loi type sur les drogues indique que les obstacles qui empêchent les consommateurs de drogues d’accéder aux services de santé doivent être levés. Les consommateurs de drogues injectables font partie des groupes les plus exposés au risque d’infection à VIH, mais ils restent marginalisés et souvent hors de portée des services sanitaires et sociaux.

La loi type sur les drogues propose de supprimer les sanctions pénales pour les consommateurs de drogues et de mettre à disposition des mesures de réduction des risques. Il a été démontré que la réduction des risques fonctionne : quand de tels services sont accessibles, les nouvelles infections à VIH baissent radicalement. En ce qui concerne la consommation de drogues et la détention de drogues à des fins de consommation personnelle, la loi type prévoit des alternatives à la condamnation et à la répression.

« Nos lois actuelles sur les drogues stigmatisent et pénalisent les consommateurs de drogues. Pourtant, les rejeter en marge de la société ou les enfermer en nombres de plus en plus importants ne résoudra pas le problème. Au contraire, la situation sanitaire ne fait qu’empirer et une pression énorme est exercée sur des systèmes de justice pénale déjà débordés », a expliqué Olusegun Obasanjo, ancien Président du Nigeria et Président de la Commission Ouest-Africaine sur les Drogues.

La loi type sur les drogues vise aussi à améliorer l’accès aux médicaments essentiels comme la morphine et d’autres opiacés destinés à soulager la douleur. En Afrique occidentale, de nombreuses personnes se voient refuser l’accès aux antalgiques dont ils ont besoin car les médecins et les autres professionnels de santé ne prescrivent pas d’opiacés par crainte d’être poursuivis en justice. La loi type sur les drogues propose une protection spécifique pour le personnel médical afin de contribuer à lever les obstacles à l’accès aux antidouleurs.

Des expériences menées dans le monde entier ont montré qu’il était possible de faire évoluer positivement les lois sur les drogues. La nouvelle loi type sur les drogues représente une étape vers de telles évolutions en Afrique occidentale.

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Rapprocher les services anti-VIH des populations à Och, au Kirghizistan

14 juin 2018

Absamov Mannap Kamilovich travaille comme pair-consultant dans un établissement de soins de santé primaires dans la ville d’Och, au Kirghizistan. M. Kamilovich a consommé des drogues injectables pendant plus de 20 ans, mais après une période de traitement dans un cadre communautaire, il a cessé sa consommation et démarré une nouvelle vie.

Après avoir passé un test de dépistage du VIH en 2013, M. Kamilovich a été invité à travailler comme pair-consultant pour une nouvelle équipe pluridisciplinaire anti-VIH.

Les premières équipes pluridisciplinaires anti-VIH ont débuté leurs activités en 2014 dans le sud du Kirghizistan. Elles se composent d’un spécialiste des maladies infectieuses ou d’un médecin de famille, d’une infirmière et d’un pair-consultant. Ces équipes ont pour mission d’améliorer la qualité des services médicaux et sociaux pour les personnes vivant avec le VIH et leurs familles, et sont installées dans les dispensaires locaux.

Les équipes pluridisciplinaires bénéficient d’une subvention de la Fédération de Russie dans le cadre d’un programme de coopération régional mis en œuvre par l’ONUSIDA, en partenariat avec l’organisation non gouvernementale Araket Plus. À l’heure actuelle, dix équipes pluridisciplinaires anti-VIH ont été constituées au Kirghizistan.

M. Kamilovich rencontre jusqu’à sept patients par jour, qui se rendent dans un dispensaire local où ils peuvent accéder à un ensemble complet de services médicaux.

M. Kamilovich explique qu’au départ, beaucoup de gens avaient peur de se rendre dans les dispensaires, par crainte de la stigmatisation et de la discrimination de la part du personnel médical. « J’ai dû les convaincre, leur expliquer qu’il était possible d’obtenir tous les services médicaux dont ils avaient besoin au dispensaire local ».

Ainagul Osmonova, responsable du projet, estime que les personnes vivant avec le VIH ont développé une véritable relation de confiance avec leurs pairs-consultants.

Ces équipes ont contribué à mettre des personnes vivant avec le VIH sous traitement antirétroviral. En 2013, seulement 285 personnes nouvellement diagnostiquées séropositives au VIH avaient débuté un traitement. Grâce à l’appui des équipes pluridisciplinaires anti-VIH, ce nombre était passé à 885 fin 2017.

Les pairs-consultants aident les équipes à recruter des personnes vivant avec le VIH dans le programme, afin de leur ouvrir l’accès, à eux-mêmes et à leur famille, à des services d’aide sociale, notamment un bureau d’aide psychologique pour les familles et les enfants touchés par le VIH. Les pairs-consultants sont en contact étroit avec les membres des familles des personnes vivant avec le VIH et les organisations communautaires.

Les équipes pluridisciplinaires anti-VIH travaillent en étroite collaboration avec le Centre de lutte contre le sida d’Och. En délocalisant de nombreux services destinés aux personnes vivant avec le VIH dans les dispensaires, le rôle de ce centre a changé pour se concentrer davantage sur la coordination, la formation et les séminaires à l’attention des médecins généralistes et du personnel médical des dispensaires.

Selon Meerim Sarybaeva, Directrice nationale de l’ONUSIDA au Kirghizistan, le transfert des services du Centre de lutte contre le sida vers le niveau des soins de santé primaires a permis d’accroître la couverture globale des patients enrôlés dans les programmes de traitement, de soins et d’appui anti-VIH. « Notre expérience montre que nous ne devrions pas craindre le changement. Toutes les personnes vivant avec le VIH et les membres de leurs familles doivent pouvoir accéder à des services là où ils vivent et en bénéficier librement, sans faire l’objet de stigmatisation et de discrimination », explique-t-elle.

M. Kamilovich dit adorer son travail. Grâce à lui, beaucoup de personnes vivant avec le VIH ont cessé de consommer des drogues et débuté un traitement antirétroviral, et elles suivent correctement leur traitement.

 

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Améliorer les données sur les populations clés

14 mars 2018

L’ONUSIDA a relancé son Atlas des populations clés. Cet outil en ligne, qui fournit toute une série d’informations concernant les personnes issues des populations clés dans le monde (professionnel(le)s du sexe, hommes gays et autres hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes, consommateurs de drogues injectables, personnes transgenres et détenus), inclut désormais des informations nouvelles et actualisées dans plusieurs domaines. Outre les données concernant les cinq populations clés, des données relatives aux personnes vivant avec le VIH sont également disponibles.

Les nouvelles informations portent principalement sur les lois répressives, comme le refus d’enregistrement des organisations non gouvernementales, et sur les lois qui reconnaissent les droits des personnes transgenres. La refonte du site a été réalisée en concertation avec les représentants des organisations de la société civile, notamment l’Association internationale des personnes lesbiennes, gays, bisexuelles, trans et intersexes, qui ont fourni une partie des nouvelles données concernant les lois répressives.

Des données relatives au nombre d’utilisateurs de Hornet, un réseau social gay, dans divers pays ont été transmises par les développeurs de Hornet pour l’atlas, et Harm Reduction International a fourni les informations concernant la mise en place de programmes de réduction des risques dans les prisons.

« Avoir des données sur les personnes les plus touchées par le VIH est fondamental pour mettre à disposition les services anti-VIH adéquats aux endroits correspondants », explique Michel Sidibé, Directeur exécutif de l’ONUSIDA. « L’Atlas des populations clés permet à l’ONUSIDA de partager les informations pour un impact maximal ».

L’Atlas des populations clés est un outil de visualisation qui permet aux utilisateurs de naviguer entre les données sous-nationales pays par pays qui concernent les populations particulièrement vulnérables au VIH. On retrouve par exemple des données sur la prévalence du VIH chez les consommateurs de drogues injectables dans 11 secteurs du Myanmar, sur les effectifs des populations clés, sur la couverture du traitement antirétroviral chez les hommes gays et les autres hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes sur 13 sites en Inde, ainsi que sur les services de prévention spécifiques et les comportements préventifs. Des données actualisées sur de nombreux indicateurs qui ont été obtenues dans le cadre de l’exercice de suivi de la pandémie de VIH/sida réalisé en 2017 sont désormais disponibles sur le site web.

Au cours des semaines à venir, les informations relatives aux personnes vivant avec le VIH vont être élargies, avec l’ajout de nouveaux indicateurs, et les données du Rapport mondial d’avancement sur la lutte contre le sida 2018 seront intégrées dès leur publication plus tard dans l’année.

Atlas des populations clés

Feature Story

Contact humain et dépistage ciblé pour faire reculer l’épidémie de VIH à Athènes

16 mars 2018

En 2011, la Grèce a connu une forte augmentation du nombre de nouvelles infections à VIH chez les consommateurs de drogues injectables. Habituellement, le nombre de nouveaux diagnostics stagnait autour de 11 par an à Athènes, mais il est soudainement passé à 266. Pour la première fois, la consommation de drogues injectables et l’échange d’aiguilles sont devenus la principale source de nouvelles infections à VIH en Grèce, selon la Faculté de médecine de l’Université nationale et capodistrienne d’Athènes.

En réaction, l’université a lancé, aux côtés de l’Organisation grecque contre les drogues et d’autres organisations non gouvernementales, un programme baptisé Aristote, destiné à « identifier, dépister, traiter et retenir » afin de stopper l’épidémie.

Le premier défi consistait à trouver les consommateurs de drogues injectables et à déterminer s’ils étaient séropositifs au VIH.

« Beaucoup vivaient dans la rue, certains avaient fait des séjours en prison et, dans de nombreux cas, il s’agissait de migrants qui ne parlaient pas le grec », raconte Vana Sypsa, Professeure assistante en épidémiologie et médecine préventive à l’Université nationale et capodistrienne d’Athènes et responsable du programme Aristote, avec Angelos Hatzakis, Meni Malliori et Dimitrios Paraskevis.

Elle explique qu’en raison de la récession économique, les gens ont perdu leur emploi et se sont mis à partager le matériel d’injection avec les autres, et le nombre de sans-abris a explosé. Elle ajoute qu’en plus, les seringues stériles sont devenues difficiles à obtenir et que les listes d’attente dans les centres de traitement substitutif aux opiacés se sont allongées. Le programme Aristote s’est appuyé sur un système de coupons : ainsi, des pairs ont pu recruter d’autres personnes pour qu’elles viennent faire un test de dépistage du VIH en échange d’une modeste rémunération.

Mme Sypsa explique que le centre distribuait également des repas, ainsi que des préservatifs et des seringues. Les conseils sur le VIH étaient assurés par Positive Voice, une association de personnes vivant avec le VIH, tandis que Praksis dispensait des services d’interprètes et d’aide à l’obtention de documents d’identité pour les migrants.

Nikos Dedes, responsable de Positive Voice, explique que son association a joué un rôle actif dans la partie diagnostic et orientation du programme. « Nous avons guidé les gens à travers le dédale administratif, ce qui a permis de mieux les retenir », indique-t-il. M. Dedes estime qu’Aristote a contribué à la sensibilisation au VIH chez les consommateurs de drogues injectables. « Pour bon nombre d’entre eux, le VIH a été une prise de conscience qui les a poussés à traiter leur addiction à la drogue », ajoute-t-il.

Le programme s’est réparti en cinq phases de recrutement en 2012 et 2013, et certains ont même participé à plusieurs phases. Plus de 3 000 personnes ont bénéficié des services d’Aristote. Environ 16 % des participants ont été diagnostiqués séropositifs au VIH et ont eu la possibilité d’accéder immédiatement à un traitement antirétroviral, les travailleurs sociaux se chargeant de prendre les rendez-vous nécessaires. Ils ont également été prioritaires pour l’accès au traitement substitutif aux opiacés.

Mme Sypsa déclare qu’avant même la fin du programme, les nouvelles infections à VIH avaient chuté de 78 % à Athènes.

« Aristote a permis d’éviter 2 000 nouvelles infections à VIH et nous avons constaté un recul des comportements à haut risque chez les consommateurs de drogues injectables, au moins une fois par jour », raconte-t-elle.

Elle ajoute qu’en plus de contenir l’épidémie, toutes les personnes impliquées dans le programme ont été fières de changer la vie de tant de personnes, en les orientant vers un traitement et des soins anti-VIH.

La réussite du programme a beaucoup attiré l’attention. Même après la fin du programme, « les gens ont continué de s’arrêter près de nos locaux, à la recherche des employés d’Aristote. Nous étions devenus un point de référence pour eux », conclut-elle.

Cinq ans après, c’est un nouveau programme qui vient d’être lancé, mais cette fois dans le but d’accroître l’accès aux soins et au traitement du VIH et de l’hépatite C chez les consommateurs de drogues injectables.

M. Dedes est très enthousiaste, car cette fois Positive Voice fait partie intégrante du programme, avec un budget dédié. Un nouveau partenaire les a rejoints, Prometheus, une association de patients atteints de maladies hépatiques qui va piloter la riposte à l’hépatite. Selon M. Dedes, « il s’agit d’une véritable preuve de la réussite du programme : l’intégration de personnes issues des communautés concernées ».

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