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L’ONUSIDA demande que la communauté LGBT en Ouganda soit toujours traitée avec respect et dignité

GENÈVE, le 12 janvier 2021—L’ONUSIDA s’inquiète que les diffamations à l’encontre des communautés lesbiennes, gays, bisexuelles et transgenres (LGBT) en Ouganda puissent alimenter les violences, la stigmatisation et la discrimination à leur encontre et diminuer leur accès aux services essentiels, dont ceux liés au VIH. Récemment, lors d’une interview dans les médias, le président Yoweri Museveni a décrit comme une « déviance » le fait d’être LGBT.

« Rien ne justifie l’utilisation de termes humiliants comme « déviance » pour décrire les personnes LGBT », a déclaré Winnie Byanyima, Directrice exécutive de l’ONUSIDA. « La stigmatisation et la discrimination reposant sur l’orientation sexuelle violent les droits de personnes et les écartent des services de dépistage, de traitement, de prévention et de soin du VIH. L’épidémie de VIH ne prendra jamais fin si certains groupes sont exclus des services de santé. »

Dans le monde, l’ONUSIDA lutte aux côtés d’organismes gouvernementaux législatifs ou autres, ainsi que de la société civile en faveur de l’adoption de lois anti-discrimination et de protection. Leur objectif est d’éliminer la discrimination et les violences à l’encontre de la population LGBT et d’encourager le droit universel à la santé.

Ces dernières années, l’Ouganda a accompli des progrès considérables contre l’épidémie du VIH. On estime que sur les 1,5 million de personnes vivant avec le VIH dans le pays en 2019, 1,3 million d’entre elles connaissait leur statut sérologique et 1,2 million suivait un traitement. En Ouganda, plus de 95 % des femmes enceintes et allaitantes vivant avec le VIH reçoivent une thérapie antirétrovirale pour les maintenir en bonne santé et empêcher la transmission du virus à leur enfant.

Toutefois, en Ouganda, les gays et autres hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes sont moins susceptibles de recourir aux services de dépistage, de traitement, de prévention et de soin du VIH qui leur permettraient de rester en bonne santé. Cette situation est due entre autres à la stigmatisation et à la discrimination dont fait l’objet cette population au sein du système de santé et de la société. 

« Pour mettre un terme à l’épidémie de sida, il est certain que nous avons besoin d’instaurer une société plus inclusive où tout le monde jouit du droit à la santé. L’ONUSIDA est prête à travailler avec l'ensemble des partenaires pour éradiquer la stigmatisation et la discrimination dont est victime la communauté LGBT et pour qu’elle puisse jouir pleinement de ses droits humains universels », a conclu Mme Byanyima.

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L'ONUSIDA salue le vote du parlement du Bhoutan qui met un terme aux lois criminalisant et discriminant la population LGBT

GENÈVE, le 14 décembre 2020—L'ONUSIDA félicite le parlement du Bhoutan suite à son vote en faveur de la suppression des paragraphes 213 et 214 du Code pénal du pays. En criminalisant certains actes sexuels privés, ces dispositions favorisaient en effet la discrimination et la marginalisation envers les personnes lesbiennes, gays, bisexuelles et transgenres (LGBT). Le parlement du pays a voté cette abrogation le 10 décembre, pour la Journée internationale des droits de l'homme.

« Je félicite les membres du parlement du Bhoutan pour leur vote en faveur d'une société plus compréhensive, tolérante et inclusive et pour avoir reconnu que la population LGBT du pays a droit au respect en général et de la vie privée en particulier, et à la dignité », a déclaré Winnie Byanyima, Directrice exécutive de l'ONUSIDA. « Cette mesure prise lors de la Journée internationale des droits de l'homme permettra aussi d'aider à garantir que les personnes LGBT au Bhoutan reçoivent les services essentiels dont elles ont besoin, y compris un traitement, ainsi que des services de prévention et de soins pour le VIH »

Le Bhoutan est devenu le dernier pays en date à décriminaliser les relations sexuelles consenties entre personnes du même sexe. Depuis 2014, l'Angola, le Botswana, le Gabon, l'Inde, le Mozambique, Nauru, Palau, les Seychelles et Trinidad et Tobago ont pris des mesures similaires. Néanmoins, dans le monde, 68 pays et territoires au moins pénalisent toujours les relations sexuelles consenties entre personnes du même sexe.

La criminalisation de ce type de rapports sexuels empêche les personnes d'avoir accès à la prévention du VIH, aux tests et aux traitements ainsi que d'y avoir recours, ce qui augmente leur risque d’infection au VIH. Elle encourage par ailleurs la stigmatisation, la discrimination et les violences à l'encontre de la communauté LGBT.

Dans le monde, le risque d'infection au VIH est 26 fois plus élevé parmi les gays et autres hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes que parmi la population générale. Il est également 13 fois plus important pour les personnes transgenres. Un cadre juridique et légal prohibitif et un manque de services adaptés aux populations clés augmentent leur vulnérabilité face au VIH. L'ONUSIDA enjoint les pays à garantir le respect total des droits de l'homme pour toutes les personnes indépendamment de leur orientation sexuelle. Cela passe par l'abrogation des lois qui interdisent les relations sexuelles en privé entre adultes consentants, l'adoption de lois les protégeant contre la violence et les discriminations, la lutte contre l'homophobie et la transphobie, ainsi que la mise à disposition de services de santé essentiels.

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COVID-19 : lancement d’un fonds d’aide destiné aux populations clés

GENÈVE, le 10 décembre 2020—L’ONUSIDA a annoncé la création de son Fonds de solidarité destiné à venir en aide aux projets d’entrepreneuriat social et aux microentreprises détenues par les populations clés confrontées à des difficultés au cours de la pandémie de COVID-19.

« Les populations clés font partie des groupes les plus durement touchés par la COVID-19 », a déclaré Winnie Byanyima, Directrice exécutive de l’ONUSIDA. « La COVID-19 souligne et exacerbe les graves inégalités socioéconomiques qui ne cessent de s’accroître. Nous devons agir pour aider et protéger les personnes les plus touchées par la pandémie. »

L’expérience tirée des pandémies de COVID-19 et du VIH, ainsi que d’autres maladies comme Ebola, révèle que les populations clés sont davantage susceptibles d’être touchées par l’insécurité alimentaire, de rencontrer des difficultés pour accéder aux soins de santé et aux médicaments, ainsi que de perdre leur moyen de subsistance, leur emploi, leur logement et d’être victimes de violences intrafamiliales.

Lancé aujourd’hui lors de la Journée internationale des droits de l’homme, le nouveau Fonds de solidarité vient en aide aux projets d’entrepreneuriat social et aux petites entreprises détenues par des personnes séropositives, des femmes ou des membres de populations clés, y compris des professionnel-les du sexe, des personnes transgenres, des toxicomanes, des gays et autres hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes, autrement dit, toutes les personnes dont les droits humains sont souvent violés.

« Ce fonds permettra de rapprocher les attentes et les opportunités des membres de ma communauté. Cette marque de confiance nous donne la possibilité d’afficher notre esprit d’entreprise et d’innovation en nous affranchissant des limites », a expliqué Maite Schneider, cofondatrice et directrice exécutive de TransEmpregos.

La phase pilote initiale aura lieu dans cinq pays (Brésil, Ghana, Inde, Madagascar et Ouganda) et disposera d’un budget de 250 000 dollars mis à disposition par l’ONUSIDA. L’initiative sera ensuite étendue à d’autres pays au cours des prochains mois et a pour objectif de lever des fonds à hauteur de 3 à 5 millions de dollars supplémentaires en 2021–2022.

L’ONUSIDA va collaborer étroitement avec des réseaux communautaires, des écosystèmes nationaux d’innovation, le secteur privé et d’autres partenaires afin d’instaurer un soutien adapté. Il s’agit en particulier de créer des capacités d’entrepreneuriat social et de conseil afin de renforcer la viabilité des projets sociaux et leur impact sur les communautés au sens large, en accordant une attention spéciale aux jeunes des populations clés.

La plateforme de développement et d’investissement en capital-risque Social Alpha figure parmi les partenaires. Son rôle consistera à fournir des conseils et une aide professionnelle aux bénéficiaires qu'elle retiendra. « Quelle belle perspective que de travailler main dans la main avec les communautés et l’ONUSIDA à ce Fonds de solidarité. Nous allons puiser dans notre expérience de travail avec des socio-entrepreneur et -entrepreneuses en vue d’apporter des solutions à des défis sociaux, économiques et environnementaux complexes », a indiqué Manoj Kumar, directeur exécutif et fondateur de Social Alpha.

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Augmentation des nouvelles infections au VIH chez les gays et autres hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes

07 décembre 2020

En 2019, les populations clés (notamment les gays et autres hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes, les consommateurs et consommatrices de drogues injectables, les professionnel-les du sexe, les personnes transgenres et incarcérées) et leurs partenaires sexuels ont représenté 62 % des nouvelles infections au VIH dans le monde. Elles sont le principal groupe touché par les contaminations dans toutes les régions sauf l’Afrique orientale et australe.

Dans le monde, les nouvelles infections au VIH ont reculé de 23 % entre 2010 et 2019. Avec 1,7 million de nouvelles infections enregistrées en 2019, elles restent néanmoins trois fois supérieures à l’objectif mondial fixé à moins de 500 000 nouveaux cas en 2020.

Toutefois, entre 2010 et 2019, le nombre de nouvelles contaminations au VIH chez les professionnelles du sexe, les consommateurs et consommatrices de drogues injectables et les femmes transgenres a à peine reculé et on estime qu’elles ont augmenté de 25 % chez les gays et autres hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes.

Évolution du taux d’incidence du VIH par population clé, monde, 2010-2019

Press Release

L’ONUSIDA appelle les gouvernements à prendre des actions à l’échelle mondiale et propose des objectifs ambitieux pour le VIH en 2025

Alors que la COVID-19 aggrave le retard pris par la riposte au sida et que les objectifs 2020 ne seront pas atteints, l’ONUSIDA invite de toute urgence les pays à tirer les leçons du financement insuffisant de la santé et à prendre des actions à l’échelle mondiale pour mettre un terme au sida et aux autres pandémies.

GENÈVE, le 26 novembre 2020—Dans un nouveau rapport, L’homme au coeur de la lutte contre les pandémies, l’ONUSIDA appelle les gouvernements à renforcer considérablement leurs investissements en faveur des ripostes aux pandémies et à adopter une série d’objectifs courageux, ambitieux, mais réalisables concernant le VIH. Atteindre ces objectifs, nous permettra de revenir sur le chemin menant à l’éradication du sida en tant que menace pour la santé publique à l’horizon 2030.

La riposte mondiale au sida accusait déjà un retard avant l’arrivée de la pandémie de COVID-19, mais la propagation rapide du coronavirus a encore ralenti les progrès. Les modélisations à long terme des répercussions de la pandémie sur la riposte au VIH indiquent que le nombre de nouvelles infections au VIH et le nombre de décès liés au sida entre 2020 et 2022 augmenteront entre 123 000 et 293 000 cas pour le premier, et entre 69 000 et 148 000 cas pour le second.

« Nous payons au prix fort l’échec collectif de mise en œuvre d'une riposte au VIH exhaustive, respectueuse des droits et centrée sur les personnes, et de son financement adéquat », a déclaré la Directrice exécutive de l’ONUSIDA, Winnie Byanyima. « Réserver la mise en place de programmes uniquement à celles et ceux qu'aura choisis la classe politique ne permettra pas d’inverser le cours de la COVID-19 ou d’éradiquer le sida. Pour que la riposte mondiale tienne ses promesses, nous devons accorder la priorité aux personnes et lutter contre les inégalités qui forment le terreau des épidémies. »

De nouveaux objectifs pour respecter les engagements

Même si certains pays d’Afrique subsaharienne comme le Botswana et l’Eswatini ont accompli des progrès remarquables et atteint, voire dépassé les objectifs fixés pour 2020, nombreux sont encore ceux à accuser un retard. Les pays qui réussissent très bien montrent l’exemple. L’ONUSIDA coopère avec ses partenaires pour intégrer ces leçons dans une série de propositions d’objectifs pour 2025 qui mettent l’accent sur les personnes.

Ces objectifs accordent la priorité à une excellente couverture des services de santé sexuelle et reproductive, ainsi que du VIH, à la suppression des lois et réglementations punitives, et à la lutte contre la stigmatisation et la discrimination. Ils pensent aux personnes, en particulier aux groupes plus exposés et marginalisés : jeunes femmes et filles, ados, professionnel-les du sexe, personnes transgenres, consommateurs et consommatrices de drogues injectables, gays et autres hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes.

Les nouveaux objectifs pour la fourniture de services liés au VIH visent une couverture à 95 % de chaque sous-population de personnes vivant avec le VIH et exposées à un risque élevé. Les gouvernements arriveront à mieux contrôler l’épidémie au sein de leurs frontières en mettant l’accent sur les personnes et en se concentrant sur les zones sensibles.

Les objectifs 2025 nécessitent par ailleurs de créer un environnement propice à une riposte efficace au VIH et incluent des objectifs ambitieux contre la discrimination : moins de 10 % de pays disposant de lois et réglementations punitives, moins de 10 % de personnes séropositives et touchées par le VIH victimes de la stigmatisation et de la discrimination, ainsi que moins de 10 % de personnes victimes d’inégalités et de violences basées sur le genre.

Vaincre les pandémies

La COVID-19 s’est engouffrée dans la brèche causée par le manque d’investissements et d’actions contre le VIH et d’autres pandémies. De fait, la propagation de la COVID-19 aurait pu ralentir davantage et nous aurions pu surmonter son impact si les systèmes de santé et de protection sociale avaient été plus résistants. Le coronavirus nous montre qu’investir dans la santé sauve des vies, mais aussi fournit une base solide à l’économie. Par conséquent, les programmes de santé et du VIH doivent être pleinement financés, aussi bien en période de prospérité que de crise économique.

« Aucun pays ne peut vaincre seul ces pandémies », a ajouté Mme Byanyima. « Un défi d’une telle ampleur ne peut être surmonté qu’en instaurant une solidarité mondiale, en acceptant notre responsabilité partagée et en mobilisant une riposte qui n’oublie personne. Nous pouvons y parvenir en partageant ce fardeau et en travaillant ensemble. »

Il y a toutefois des lueurs d’espoir : la lutte contre la COVID-19 est en train de tirer profit du leadership, des infrastructures et des leçons de la riposte au VIH. Cette dernière a aidé à préserver la continuité des services face à ces difficultés extraordinaires. La riposte des communautés contre la COVID-19 révèle le potentiel inhérent aux coopérations.

Par ailleurs, le monde doit apprendre des erreurs faites au cours de la riposte au VIH lorsque des millions de personnes dans les pays en voie de développement sont mortes en attendant un traitement. Aujourd’hui encore, plus de 12 millions de personnes n’ont toujours pas accès à un traitement contre le VIH et 1,7 million d’infections imputables à l’absence d’accès aux services essentiels ont été enregistrées en 2019.

Tout le monde a droit à la santé. Voici pourquoi l’ONUSIDA milite ardemment en faveur d’un vaccin universel contre la COVID-19. Des vaccins prometteurs contre le coronavirus font leur apparition, mais nous devons faire attention à ce qu’ils ne deviennent pas l’apanage des riches. À cette fin, l’ONUSIDA et ses partenaires appellent les entreprises pharmaceutiques à partager librement leur technologie et leur savoir-faire, ainsi qu’à renoncer à leurs droits sur la propriété intellectuelle afin que le monde puisse produire à très grande échelle et à la vitesse nécessaire les vaccins efficaces pour protéger tout l monde.

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Trop souvent, les populations clés ne connaissent pas leur statut sérologique

26 octobre 2020

La couverture du dépistage du VIH est encore très lacunaire chez les populations clés exposées à un risque élevé d’infection au VIH, ce qui se traduit par une méconnaissance de leur statut sérologique. Le dépistage est pourtant une passerelle cruciale vers les services de prévention et de traitement du VIH. De fait, il n’est pas possible d’obtenir un traitement vital lorsque l’on ignore sa séropositivité.

L'analyse des données fournies par des études ciblées révèlent que, dans le monde, près de deux tiers des travailleurs et travailleuses du sexe et des gays et autres hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes ont soit fait un test du VIH et obtenu les résultats au cours des 12 derniers mois ou connaissent déjà leur séropositivité. Autrement dit, un tiers environ de ces populations ne connaît pas son statut sérologique. La situation est encore plus alarmante chez les consommateurs et consommatrices de drogues injectables. Les études en question sont souvent menées là où existent des services accueillant les populations clés, qui peuvent surestimer la couverture générale du dépistage.

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Concentration des nouveaux cas d'infections au VIH dans les populations clés

28 septembre 2020

En 2019, la part de nouvelles infections au VIH chez les adultes des populations clés et chez leurs partenaires sexuel-les s'élevait à 62 % dans le monde. Cette évolution vers une concentration de l'épidémie de VIH chez les populations clés est due aux solides progrès de la prévention du VIH dans des contextes à forte prévalence du virus en Afrique orientale et australe, ainsi qu’à une situation plus contrastée dans les régions moins touchées.

Ces populations clés, dont les professionnel-les du sexe, les personnes transgenres et incarcérées, les hommes gays et les autres hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes, les consommateurs et consommatrices de drogues injectables, constituent une faible proportion de la population générale, mais présentent un risque élevé d'infection au VIH, notamment en raison de la discrimination et de l'exclusion sociale.

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L’ONUSIDA appelle la Pologne à respecter l’état de droit et à protéger les droits de la communauté LGBTI

GENÈVE, le 14 août 2020—L’ONUSIDA se montre extrêmement préoccupée par les témoignages révélant que des militant-es des droits lesbiens, gays, bisexuels, transgenres et intersexués (LGBTI) sont pris pour cible et arrêté-es au cours de l’exercice pacifique de leur droit d’expression et de rassemblement. Par ailleurs, l’organisation s’alarme des informations qui lui parviennent indiquant que la population LGBTI est victime de discriminations, de répression et est prise comme bouc émissaire.

L’ONUSIDA a été informée qu’une manifestation organisée le 7 août contre la détention de Margot Szutowicz, une militante LGBTI placée depuis deux mois en détention provisoire, s’est soldée par des violences policières et plus de 50 arrestations. Ces dernières viennent s’ajouter aux arrestations récentes de militant-es qui avaient accroché des drapeaux arc-en-ciel à des monuments publics. Ces mesures ont été justifiées tant bien que mal en invoquant l’article 196 du Code pénal polonais qui prévoit jusqu’à deux ans d’emprisonnement à quiconque « offense les sentiments religieux de tiers en insultant publiquement un objet religieux ou un lieu de culte. »

Les organisations internationales et européennes des droits de l’homme ont rappelé le droit à la liberté d’expression, d’association et de rassemblement pacifique. Elles ont également souligné que tout le monde jouit du droit fondamental de ne pas être discriminé à cause de son sexe, de son orientation sexuelle ou de son identité de genre.

La déclaration politique de haut niveau de 2016 sur le VIH et le sida de l’Assemblée générale des Nations Unies reconnaît que la discrimination, en particulier le recours discriminatoire et abusif des organes d’application de la loi, peut dresser des obstacles considérables à la santé et au bien-être personnel, y compris à l’accès à la prévention, au traitement et aux services de soin du VIH. Par conséquent, les gouvernements se sont engagés à supprimer ces barrières. Il a été prouvé que la stigmatisation et la discrimination augmentent la violence, les abus et le harcèlement à l’encontre des membres de la communauté LGBTI et nuisent considérablement à leur santé physique et psychologique, ainsi qu’à leur bien-être, à leur intégration sociale et à leurs chances de trouver un emploi et d’accéder à l’éducation ou aux services essentiels.

Ces actions en Pologne rognent la liberté d’expression et entravent l’égalité, l’état de droit et l’accès des personnes aux services essentiels lorsqu’elles se doublent d’une application discriminatoire de la loi au détriment des défenseur-ses des droits de l’homme. La protection de la liberté d’expression n’a jamais été aussi importante qu’aujourd’hui alors que l’on assiste au cadenassage de l’espace civique pour la lutte contre la discrimination dans des domaines comme les droits LGBTI, la santé sexuelle et reproductive, ainsi que l’égalité des sexes.

L’ONUSIDA s’alarme en outre de l’intensification actuelle des persécutions envers la communauté LGBTI en Pologne. Cela se manifeste par exemple par le soutien à la création de « zones sans idéologie LGBT » à travers le pays l’année dernière ou récemment par des mesures répressives à l’encontre des défenseur-ses des droits de l’homme exerçant leurs droits de l’homme fondamentaux afin de mettre fin à la discrimination.

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L’ONUSIDA salue la décision du Gabon de décriminaliser les rapports sexuels entre personnes du même sexe

GENÈVE, le 7 juillet 2020—L’ONUSIDA salue la décision du Gabon de décriminaliser les rapports sexuels entre personnes du même sexe, après que le président a signé la décision adoptée le 29 juin 2020 par le Sénat. Le Gabon rejoint ainsi une liste toujours plus longue de pays africains et du monde entier qui ont supprimé de leur Code pénal les lois ciblant et discriminant la population LGBTI (lesbienne, gay, bisexuelle, transgenre et intersexuée).

« J’applaudis la décision collective prise par le parlement, le gouvernement et le président du Gabon de décriminaliser les rapports sexuels entre personnes du même sexe », a déclaré Winnie Byanyima, directrice exécutive de l’ONUSIDA. « Ainsi, le Gabon corrige une grave injustice dont était victime la communauté LGBTI du pays. »

L’alinéa 5 de l’article 402 a été introduit dans le Code pénal gabonais en juillet 2019. Il criminalisait les relations sexuelles homosexuelles et prévoyait une peine maximum de six mois de prison, ainsi qu’une amende de 5 millions de francs CFA. Il est aujourd’hui supprimé. L’ONUSIDA a espoir que de telles décisions rétrogrades en matière de droits humains puissent être renversées rapidement lorsque les communautés, la société civile, la classe politique et d’autres allié-es font campagne ensemble pour redresser les torts.

En légitimant la stigmatisation et la discrimination ainsi que les violences à l’encontre des personnes LGBTI, la criminalisation des relations sexuelles entre personnes du même sexe empêche une partie de la population d’avoir accès et de recourir à la prévention du VIH, aux tests et aux traitements. Cela augmente leur risque d’infection à VIH tout en étant une violation grave d’un droit humain élémentaire.

En 2019, dans le monde, les gays et autres hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes étaient exposés à un risque d’infection au VIH 26 fois plus élevé que le reste de la population masculine adulte. L'environnement légal et réglementaire d'interdiction né de la stigmatisation et de la discrimination forme un obstacle stratégique à une baisse considérable des nouvelles infections au VIH. Alors que l’ONUSIDA appelle à la suppression de ce type de lois discriminatoires, une réponse efficace immédiate consisterait à ne plus les appliquer.

« Nous apprécions à sa juste valeur ce pas en direction de l’égalité des personnes LGBTI au Gabon », a ajouté Mme Byanyima. « Je demande aux 69 autres pays et territoires dans le monde, si ce n’est plus, qui continuent de criminaliser les relations sexuelles entre personnes du même sexe de prendre la seule décision possible : arrêtez de criminaliser des personnes à cause de qui elles aiment. »

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Hommage au militant des droits humains Yves Yomb

17 juin 2020

Le militant camerounais des droits humains, Yves Yomb, est décédé le 15 juin 2020.

Son parcours de militant commence en 2006 dans son pays d’origine pendant une campagne médiatique virulente, qui prend pour cible les gays et autres hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes. M. Yomb décide alors de fonder avec d’autres personnes Alternative Cameroun, une des premières organisations défendant les droits humains en Afrique occidentale et centrale et plaidant pour la tolérance et l’inclusion sociale. « Nous nous sommes dit que si nous n’agissions pas, personne ne le ferait », a-t-il déclaré un jour.

Pendant plus de dix ans, M. Yomb est en première ligne de la lutte pour les droits des minorités sexuelles et des droits humains en Afrique et partout où son action le mène. En 2018, il s’exprime calmement et avec détermination lors de la présentation du rapport mondial de l’ONUSIDA en amont de la Conférence internationale sur le sida organisée en France à Paris. Il rappelle à cette occasion que la riposte au VIH est une lutte en faveur des droits humains et de la solidarité internationale qui ne souffre aucun compromis.

M. Yomb était le porte-parole d’Africagay contre le sida, le premier réseau destiné aux personnes lesbiennes, gays, bisexuelles et transgenres en Afrique francophone qui œuvre pour faciliter leur accès à leurs droits et à de l’aide. Ce réseau est devenu en 2019 l’Alliance globale des communautés pour la santé et les droits (AGCS PLUS), un membre de Coalition Plus. Toujours en première ligne de la lutte, M. Yomb demande à l’ONUSIDA de renouveler son engagement envers la société civile, une initiative qui débouchera sur la création du Civil Society Institute for West and Central Africa. 

« Sans droits, les personnes les plus touchées par l’épidémie de sida ne peuvent pas avoir accès aux services de santé : c’est ce qui nourrit l’épidémie cachée contre laquelle nous nous battons. C’est ce qui alimente l’épidémie cachée contre laquelle nous nous battons », a-t-il déclaré.

« Yves Yomb était une figure emblématique. Il savait trouver des arguments qui ne laissaient personne dans l'indifférence. Je me souviens de son intervention en 2018 dans la salle Kofi A. Annan au siège suisse de l’ONUSIDA à Genève face à un parterre composé entre autres de membres de la direction et de représentant-es du coparrainage de l’ONUSIDA. Il avait plaidé pour le respect des droits humains en faisant preuve de la même ténacité que chez lui au Cameroun. Il avançait argument sur argument pour augmenter l’aide apportée à la société civile. Repose en paix, mon frère. Nous poursuivons la lutte qui nous unissait », a dit Hélène Badini, conseillère senior de soutien aux communautés régionales de l'ONUSIDA.

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