Men who have sex with men

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Les gouvernements du Belarus et des Pays-Bas échangent leurs meilleures pratiques

29 septembre 2017

À l’occasion d’une visite de deux jours au Belarus les 25 et 26 septembre, le Directeur exécutif adjoint de l’ONUSIDA Luiz Loures et l’Ambassadeur des Pays-Bas chargé de la santé et des droits sexuels et reproductifs et du VIH/sida, Lambert Grijns, ont rencontré des organisations de la société civile et des communautés de consommateurs de drogues injectables, de femmes vivant avec le VIH, d’hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes et de professionnel(le)s du sexe, afin d’entendre leur point de vue sur les besoins actuels et les problèmes de la riposte au sida dans le pays.

M. Loures et M. Grijns ont également rencontré le Ministre de la Santé du Belarus, Valery Malashko, ainsi que le Premier Vice-ministre de la Santé, Dmitry Pinevich, pour évoquer l’épidémie de VIH dans la région et échanger sur les meilleures pratiques de la riposte au sida en Europe occidentale et orientale, notamment en ce qui concerne la mise en œuvre des politiques et des programmes de prévention. La collaboration potentielle entre les Pays-Bas et le Belarus a également été abordée.

Lors de cette rencontre, M. Loures a loué les efforts menés par le Belarus dans l’élargissement de sa riposte au sida en s’appuyant sur des ressources nationales. Le pays est en bonne voie pour atteindre les objectifs 90-90-90 d’ici à 2020 et s’est engagé à étendre les programmes de prévention du VIH, y compris les programmes pour les populations clés.

M. Grijns a reconnu les progrès du Belarus dans la réduction des risques, la baisse du prix du traitement antirétroviral et l’élimination de la transmission du VIH de la mère à l’enfant. Il a également salué la collaboration étroite avec la société civile et l’allocation de fonds nationaux aux organisations non gouvernementales, assurant ainsi la continuité des actions de proximité dans les communautés et la prestation des services.

Quotes

« D’un point de vue sanitaire et en tant que partenaires européens, nous devons voir ce que nous pouvons faire ensemble, en ciblant les populations clés et les jeunes. »

Lambert Grijns Ambassadeur des Pays-Bas chargé de la santé et des droits sexuels et reproductifs et du VIH/sida

« Il est très important de reconnaître et de faciliter les meilleures pratiques au Belarus et de les étendre au reste de la région. »

Luiz Loures Directeur exécutif adjoint de l’ONUSIDA

« Nous avons déjà parcouru un long chemin sur la voie de la réussite, mais pour atteindre les objectifs de réduction des nouvelles infections à VIH, de recul des décès dus au sida et d’élimination de la stigmatisation et de la discrimination liées au VIH d’ici à 2020, il faudra davantage que des efforts d’organisation et de mobilisation des ressources. Notre tâche commune est d’atteindre ces objectifs. »

Valery Malashko Ministre de la Santé du Belarus

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Les défenseurs des droits de l’homme jouent un rôle fondamental dans la riposte au sida

27 septembre 2017

Il y a 10 ans, lorsque Kene Esom, ancien Directeur d’African Men for Sexual Health and Rights (AMSHeR), gérait une clinique juridique pour les réfugiés, il a pu constater à quel point il était difficile pour les personnes marginalisées ou vulnérables d’accéder aux services de santé. « C’est là que je me suis rendu compte qu’en tant qu’avocat et défenseur des droits de l’homme, je pouvais vraiment jouer un rôle dans l’élargissement de l’accès aux services de santé et la défense des droits de l’homme ». Dans ses fonctions actuelles de Conseiller en initiatives stratégiques auprès du Conseil d’administration d’AMSHeR, il reste en première ligne dans la lutte contre la discrimination, en particulier celle qui touche les hommes gays et les autres hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes en Afrique.

M. Esom explique que lorsqu’il parle des droits de l’homme dans le contexte du VIH, ce n’est pas uniquement une question de droit à la santé. « Il existe tout un ensemble de violations des droits de l’homme à l’encontre des hommes gays dans de nombreux pays, imputables essentiellement à la criminalisation des relations entre adultes consentants de même sexe », indique M. Esom. « Par exemple, il est arrivé qu’un journal décide de publier un article à sensation sur une fête organisée par des hommes gays ; ces hommes ont alors été arrêtés, incarcérés et contraints de passer un test de dépistage du VIH. Tous leurs droits à un procès équitable ont été violés et leur droit à la vie privée bafoué, car leurs noms, adresses et photos ont été publiés dans le journal ».

M. Esom ajoute que des incidents de ce genre peuvent remettre en cause des années de progrès sur l’accès des populations clés aux services anti-VIH. « Vous ne pouvez pas fournir de services de santé sans tenir compte de la situation des droits de l’homme au sein des populations à qui vous fournissez ces services. Vous avez beau mettre en place les meilleurs établissements de santé, les hommes gays ne viendront pas s’ils ont peur que la police les arrête ou que les médecins dénoncent leur comportement sexuel ».

À l’échelle mondiale, les hommes gays et les autres hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes sont 24 fois plus susceptibles de contracter le VIH que les adultes de la population générale. La stigmatisation, la discrimination, les actes de violence et la criminalisation des pratiques entre personnes de même sexe rendent plus difficile l’accès de ces hommes aux services de prévention, de dépistage et de traitement du VIH.

AMSHeR soutient les organisations de défense des droits de l’homme dans leurs actions de sensibilisation éclairées par des données probantes. « Les défenseurs des droits de l’homme ont un rôle à jouer pour faire sortir de l’ombre ces problèmes et montrer l’impact que les violations des droits de l’homme peuvent avoir sur la riposte au VIH, en particulier sur les services qui ciblent les populations clés », explique M. Esom.

Malgré le silence qui entoure encore ces questions touchant la sexualité, l’orientation sexuelle et l’identité de genre, il existe un espoir. « Quand j’ai commencé ce travail il y a six ans, le contexte était totalement différent. Il y avait très peu de personnes qui souhaitaient s’engager en faveur de ces thématiques. Aujourd’hui, nous disposons d’un groupe plus important de personnes dans les pays dans toute l’Afrique et même dans le monde, et les communautés font valoir leurs droits et demandent l’accès aux services ainsi qu’une approche de la prestation de ces services fondée sur les droits ».

Dans le cadre de son travail, AMSHeR met l’accent sur le rôle des communautés dans le plaidoyer en faveur du changement et du dialogue direct avec les décideurs politiques. « Elles sont les voix et les visages des problèmes qui les touchent ».

Le droit de se rassembler est fondamental. « De nombreux hommes gays pensent qu’ils sont tout seuls. L’isolement accroît leur vulnérabilité. Rassembler les gens pour parler de leurs problèmes crée une communauté investie du pouvoir de s’exprimer ouvertement. En l’absence d’un tel espace, il devient plus compliqué d’impliquer les décideurs politiques et les prestataires de services ».

M. Esom évoquera la promotion et la protection des droits de l’homme dans le contexte du VIH et des autres maladies transmissibles à l’occasion du Forum social du Conseil des droits de l’homme, qui se tient du 2 au 4 octobre. Pour en savoir plus sur l’actualité de M. Esom et d’autres militants des droits de l’homme, inscrivez-vous pour participer au Forum social du Conseil des droits de l’homme à l’adresse https://reg.unog.ch/event/6958/.

Human Rights Council Social Forum

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En finir avec la stigmatisation et la discrimination dans les centres de santé au Mexique

25 août 2017

Le Mexique a pris des mesures pour renforcer l’accès aux services de santé des personnes lesbiennes, gays, bisexuelles, transgenres et intersexes (LGBTI). Un nouveau code de conduite du Ministère de la Santé vise à mettre un terme à la stigmatisation et la discrimination fondées sur l’identité de genre et l’orientation sexuelle dans tous les centres de santé du pays.

En établissant des lignes directrices et des actions spécifiques à mener dans le cadre de la prestation de services de santé, le code de conduite sera mis en œuvre dans l’ensemble du système de santé national afin de garantir un accès efficace à la santé tout en respectant la dignité et l’autonomie des personnes LGBTI.

Le code de conduite prévoit une formation des personnels de santé des établissements médicaux publics visant à éviter les expressions et les attitudes discriminatoires et à respecter la vie privée des patients. Parmi les diverses dispositions, il stipule clairement que tout soi-disant traitement pour « guérir l’homosexualité ou la transsexualité » doit être proscrit. Il impose aux centres de santé d’appliquer une politique de tolérance zéro vis-à-vis de la discrimination et de mener des enquêtes en cas d’accusations de discrimination. Les centres de santé doivent également promouvoir des campagnes permanentes sur la santé sexuelle et reproductive et la prévention du VIH à destination des personnes LGBTI.

Ce code de conduite a été élaboré dans le cadre d’un processus participatif élargi auquel se sont associés le Comité de coordination des Instituts de santé nationaux et des hôpitaux spécialisés, le Centre national de prévention et de contrôle du VIH, la clinique spécialisée Condesa de Mexico, le Conseil national de prévention de la discrimination et des représentants de la société civile ainsi que des organisations LGBTI.

Les prochaines étapes comprennent un processus de formation sur son application pratique, avec la participation de la société civile et des organisations communautaires. La mise en œuvre commencera par une phase pilote dans les principales villes du pays.  

Quotes

« Le Ministère de la Santé prévoit des mécanismes complets qui garantissent l’accès à la prise en charge médicale des personnes lesbiennes, gays, bisexuelles, transgenres et intersexes. Je prie instamment les personnels de santé de se conformer à notre devoir constitutionnel selon lequel chacun devrait jouir du droit à la santé. »

José Narro Robles Secrétaire chargé de la Santé, Mexique

« Avec ce protocole, le Mexique franchit une étape décisive dans la garantie que les services de santé sont fournis conformément aux droits de l’homme. L’objectif zéro discrimination se trouve au cœur de la vision de l’ONUSIDA et représente l’une des cibles de l’accélération de la riposte. »

César A. Núñez Directeur régional de l’ONUSIDA pour l’Amérique latine et les Caraïbes

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Promouvoir la prévention du VIH chez les jeunes au Salvador

16 août 2017

Alejandra Oraa, Ambassadrice itinérante régionale de l’ONUSIDA pour l’Amérique latine et les Caraïbes et présentatrice sur CNN, s’est rendue au Salvador du 9 au 11 août afin de plaider pour le renforcement des efforts de prévention du VIH envers les adolescents et les jeunes.

Au Salvador, on s’inquiète de plus en plus de l’augmentation des nouvelles infections à VIH signalées depuis 2011 chez les adolescents âgés de 15 à 19 ans. Les jeunes ne reçoivent pas les informations dont ils ont besoin pour se protéger du VIH : seulement 36,5 % des jeunes âgés de 15 à 24 ans savent comment se prémunir contre la transmission du VIH.

Au cours de sa visite, Mme Oraa a rencontré les leaders de la jeunesse afin d’analyser les lacunes existantes dans l’accès des adolescents et des jeunes aux services de santé sexuelle et reproductive et aux services en lien avec le VIH, ainsi qu’à une éducation sexuelle complète. Les jeunes gens ont mis en avant la nécessité d’accélérer rapidement les efforts en vue de donner à la jeunesse les outils qu’il lui faut pour prendre des décisions éclairées et protéger sa santé, ses droits et sa dignité.

Les jeunes ont également évoqué les initiatives en place pour contribuer à la riposte au sida de leur point de vue. Par exemple, afin d’améliorer l’accès à l’information et à l’éducation sur le VIH et la santé sexuelle et reproductive, le Réseau national des Jeunes positifs, en coordination avec l’ONUSIDA, le Fonds des Nations Unies pour la Population et l’Institut national pour la Jeunesse, organise des initiatives de sensibilisation de proximité dans les lieux publics et les établissements scolaires. Entre Amis (Entre Amigos), une organisation à base communautaire, se sert d’approches en tête-à-tête et propose des mesures de prévention combinée pour les populations clés, notamment pour les jeunes hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes et les jeunes transgenres.

Au Salvador, Mme Oraa a utilisé sa popularité sur les réseaux sociaux pour lancer un nouveau sondage en ligne visant à évaluer les connaissances des jeunes en matière de prévention et de transmission du VIH. Les conclusions de cette initiative conjointe du Fonds des Nations Unies pour l’Enfance et de l’ONUSIDA serviront à éclairer les politiques et stratégies publiques nationales pour prévenir et faire baisser les nouvelles infections à VIH chez les jeunes. 

Quotes

« Personne ne peut dire à un père ou une mère de parler ou pas de sexe avec ses enfants ; cette décision leur appartient. En revanche, l’État doit garantir une éducation sexuelle complète. Si l’État prépare un enfant à affronter le monde en lui apprenant les maths et la littérature, l’orthographe et les sciences, pourquoi ne pas le préparer à quelque chose d’aussi important que sa sexualité ? Il ne s’agit pas de les inciter à avoir des relations sexuelles, il s’agit de leur expliquer ce que cela implique, quels sont les risques et les conséquences. »

Alejandra Oraa Ambassadrice itinérante régionale de l’ONUSIDA pour l’Amérique latine et les Caraïbes et présentatrice sur CNN

« Pour en finir avec l’épidémie de sida d’ici à 2030, nous n’avons pas le droit d’échouer avec les jeunes et nous ne devons en laisser aucun de côté. Il est urgent de supprimer tous les obstacles qui limitent leur accès aux services de santé sexuelle et reproductive et anti-VIH. »

Celina Miranda Directrice nationale de l’ONUSIDA, El Salvador

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Les héros du quotidien : innover en mêlant santé et divertissement

15 août 2017

La salle est emplie d’un léger bourdonnement provenant des hommes assis sur leur siège, jeunes pour la plupart, les yeux rivés sur leurs smartphones ou en train de bavarder. Soudain, un personnage enjoué fait irruption dans le salon feutré de ce haut building de Taguig, aux Philippines.

« Merci, merci beaucoup », s’écrie Ronivin (Vinn) Garcia Pagtakhan, Directeur exécutif et fondateur de LoveYourself, une organisation à base communautaire qui fournit des services de santé et d’autonomisation aux hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes et aux personnes transgenres. L’équipe se réunit pour un débriefing après une grande campagne de promotion du dépistage du VIH.

Avec sa tignasse brune, agrémentée d’une légère teinture vert clair, M. Pagtakhan bondit d'un groupe à l’autre, plaisantant et répétant ses remerciements.

« Presque toutes les personnes présentes ici sont des bénévoles », explique M. Pagtakhan. « Je suis très ému de parler de mes bénévoles. Je leur dois tout ».

LoveYourself propose des services de dépistage et de traitement du VIH, ainsi qu’une prophylaxie pré-exposition (PPrE) orale et un dépistage de la tuberculose. L’organisation compte 25 employés, secondés par environ 800 bénévoles. M. Pagtakhan a créé LoveYourself en 2011, en s’inspirant du modèle d’un centre pour les jeunes de la communauté lesbienne, gay, bisexuelle et transgenre dans lequel il a travaillé comme bénévole lorsqu’il vivait à San Francisco, aux États-Unis.

« À l’époque, je me suis rendu compte qu’il y avait un vrai problème dans la façon dont nous gérions la prévention du VIH au sein de la communauté gay aux Philippines », raconte M. Pagtakhan. « Tout tournait autour de la peur. Je souhaitais quelque chose de plus optimiste et encourageant. Je voulais un lieu plein de vie, où les gens auraient envie de s’attarder ».

À l’époque, il n’avait que 25 ans. « Je connais mon public, comme on dit, car je fais partie de la communauté ».

À l’âge de 18 ans, il obtient son diplôme d’infirmier aux Philippines et figure au quatrième rang des candidats les mieux classés à l’issue des examens au niveau national. « À ce titre, j’étais très demandé par les autres candidats en tant qu’enseignant pour aider les étudiants à se préparer aux examens. J’ai voyagé à travers toutes les Philippines pour donner des cours et j’ai aussi utilisé les réseaux sociaux pour dialoguer avec les étudiants », explique M. Pagtakhan.

Il devient une célébrité sur les réseaux sociaux, avec 600 000 abonnés sur Twitter, et il remporte le prestigieux prix international Twitter Shorty Awards en tant qu’infirmier de l’année. L’argent du prix lui permet alors de créer LoveYourself.

« Les trois premières années, ce fut comme si j’envoyais mon enfant à l’université. Concrètement, j’ai soutenu l’organisation sur mes propres deniers. Nous n’avions aucun donateur », raconte M. Pagtakhan. « J’aime sortir des sentiers battus et j’avais une vision particulière. Je ne voulais pas que des subventions me dictent ce que nous devions faire ou être. Ma volonté était de créer des vagues de changement positif au sein de la communauté. LoveYourself ne traite pas seulement du VIH, mais vise aussi à accroître l’estime de soi ».

L’organisation compte trois centres communautaires dans la région de Manille, aux Philippines, qui proposent un dépistage du VIH et d’autres services. N’importe qui peut s’y présenter, même le week-end et le soir, pour profiter de services de santé gratuits.

En 2016, LoveYourself a testé environ 20 000 personnes et diagnostiqué près de 1 500 nouvelles infections à VIH, ce qui représente environ 50 % des nouveaux cas de VIH diagnostiqués signalés par le Département de la Santé de Manille. LoveYourself travaille également avec des entreprises et des écoles pour les aider à élaborer des politiques anti-VIH et mener des campagnes de dépistage du VIH sur place.

Au mois de juillet, l’organisation s’est engagée dans la PPrE et, avec le soutien de l’ONUSIDA et de l’Organisation mondiale de la Santé, elle prévoit de lancer un projet de démonstration pour l’auto-dépistage avant la fin de l’année.

En seulement six ans, LoveYourself est devenu un important prestataire de services anti-VIH à Manille. M. Pagtakhan est fier des accomplissements de l’organisation et nourrit des ambitions encore plus grandes. Nous sommes encore en location. Je veux que LoveYourself soit propriétaire d’un lieu qui sera un centre communautaire, dans lequel nous pourrons avoir des services de santé, mais aussi des événements et des activités sortant de l’ordinaire », explique-t-il.

Pour en savoir plus sur LoveYourself, rendez-vous sur http://www.loveyourself.ph.

Ressoures

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Les jeunes – Poursuivre le dialogue sur le VIH

11 août 2017

 

Malgré la baisse des nouvelles infections à VIH et des décès dus au sida chez les jeunes, il est inquiétant de constater que dans de nombreux endroits, les connaissances en matière de prévention du VIH restent faibles. À la veille de la Journée internationale de la jeunesse, l’ONUSIDA a interrogé quatre jeunes gens sur les problèmes qu’ils rencontrent lorsqu’il s’agit du VIH.

Pavel Gunaev a 16 ans et il vit à Saint-Pétersbourg, où il fait partie du réseau d’adolescents et de jeunes vivant avec le VIH Teenergizer!, dirigé par des jeunes. Pavel explique que dans sa ville, les jeunes ne sont pas sensibilisés au VIH.

« On ne parle pas du sida, ce qui fait que les jeunes n’ont aucune idée des risques ni des moyens de se protéger du VIH », raconte-t-il. « Résultat : tous ces jeunes mal informés agissent et prennent des décisions en se fondant sur des rumeurs ». Pavel pense que si chacun en fait davantage pour informer les adolescents et les jeunes et dissiper les mythes concernant le VIH, en finir avec le sida sera possible.

Chinmay Modi est né avec le VIH il y a vingt-trois ans. Il est membre de la Coalition nationale des personnes vivant avec le VIH en Inde et occupe la fonction de point focal national pour le Réseau Asie-Pacifique Youth LEAD.

« Le plus grand défi consiste à sensibiliser et à fournir aux jeunes des informations adaptées à leur âge », déclare-t-il. D’après lui, les parents ne sont pas à l’aise pour parler de sexe avec leurs enfants et la société en général évite également le sujet. Par conséquent, explique-t-il, les jeunes ont des rapports sexuels et expérimentent de nouvelles choses, mais en ayant peu de connaissance des risques que cela implique.

« Il faut promouvoir l’usage du préservatif et les partenaires devraient soutenir l’autonomisation des jeunes, de façon à responsabiliser chacun », indique Chinmay. Il dit aussi se sentir frustré car, en Inde, les gens ne peuvent pas accéder à des services anti-VIH sans stigmatisation dès le plus jeune âge.

Selon lui, l’auto-stigmatisation nuit aux efforts de lutte contre la discrimination, la violence et les inégalités en lien avec le VIH. C’est la raison pour laquelle, explique-t-il, il souhaite voir davantage de personnes partager leur histoire et avoir une attitude positive face à la séropositivité au VIH.

Moises Maciel est d’accord à 100 % avec Chinmay. Il a 20 ans et il est militant LGBT et anti-VIH. Il est devenu membre du Réseau national des adolescents et des jeunes vivant avec le VIH/sida au Brésil après avoir découvert qu’il était séropositif au VIH il y a deux ans. Depuis, il s’est engagé contre la stigmatisation liée au VIH. Il incite aussi ses pairs à se faire dépister.

« Les jeunes restent très exposés au risque d’infection à VIH en raison de toute une variété de facteurs tels que la marginalisation sociale liée au genre et aux inégalités raciales », explique-t-il. « Au Brésil, les jeunes transgenres et les gays sont particulièrement ciblés », ajoute-t-il.

Il se dit déconcerté par la manière dont la stigmatisation et les préjugés continuent de dominer, alors que les personnes vivant avec le VIH peuvent mener une vie en bonne santé grâce au traitement antirétroviral. « Il faut que nous entamions un dialogue ouvert et responsable avec les jeunes sur la sexualité, les infections sexuellement transmissibles, les grossesses chez les adolescentes et les responsabilités sociales », déclare Moises.

Lorraine Anyango, activiste pour la santé et les droits des jeunes originaire de Boston, s’emploie à faire entendre la voix de la jeunesse, notamment en ce qui concerne le VIH.

« Les jeunes demeurent exclus des espaces et des débats qui traitent des sujets ayant un impact sur leur vie », explique Lorraine. « Leur autonomie en tant qu’individus et êtres humains n’est toujours pas reconnue, ce qui les expose au risque d’infection à VIH ».

Selon elle, la participation des jeunes aux décisions qui concernent leur santé peut contribuer à renforcer la responsabilisation au niveau national, en faisant en sorte que les programmes répondent effectivement à leurs besoins. Lorraine conclut en déclarant : « reconnaître la santé et les droits sexuels et reproductifs des jeunes tout en poursuivant le dialogue sur le VIH nous rapprochera d’une fin de l’épidémie de sida d’ici à 2030 ».

Feature Story

Le programme de lutte contre le VIH de Quezon City : un modèle pour d’autres villes

13 juillet 2017

L’Agenda 2030 pour le développement durable applique à plus grande échelle ce sur quoi la riposte au sida travaille depuis 30 ans : une approche multisectorielle, fondée sur les droits et centrée sur les individus, qui s’attaque aux facteurs déterminants pour la santé et le bien-être. Les différentes histoires de cette série mettent en lumière les liens entre le VIH et les Objectifs de développement durable (ODD), chacune étant racontée du point de vue personnel d’individus touchés par le VIH. Cette série dresse un tableau de l’interconnexion entre le VIH et les ODD et de l’interdépendance entre les ODD eux-mêmes. Par ailleurs, ces histoires nous montrent surtout les progrès accomplis dans la riposte au sida et ce qu’il reste à faire pour atteindre les ODD.  

La Klinika Bernardo, plus connue sous le nom de Sundown Clinic (le dispensaire du crépuscule), est située le long d’une route très fréquentée. Elle est ouverte de 15 heures à 23 heures, ce qui permet à un maximum de patients de s’y rendre. « Nous accueillons tous les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes venant de toutes les Philippines », explique Leonel John Ruiz, le médecin-chef de la Klinika Bernardo. « Seulement 40 % de nos clients viennent de Quezon City ».

En 2012, Quezon City est devenue la première ville des Philippines à ouvrir un dispensaire qui propose des services aux hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes et aux personnes transsexuelles. Dès le départ, la demande de services a été forte au sein du dispensaire. Près de 250 tests de dépistage du VIH et des services de conseils avant et après dépistage ont été réalisés au cours des deux premiers mois, et 18 personnes ont été diagnostiquées séropositives au VIH.

Bien que les relations entre personnes de même sexe soient légales aux Philippines, le niveau de stigmatisation et de discrimination envers les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes est élevé. La peur d’être découvert et mis à l’écart empêche de nombreux hommes d’accéder aux services de santé traditionnels. Des études menées par des responsables de la santé de la ville montrent que deux tiers des hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes à Quezon City n’ont jamais bénéficié d’un test de dépistage du VIH.

« C’est mon premier test de dépistage du VIH. Je ne sais pas à quoi m’attendre », explique un jeune homme tout en remplissant les formulaires d’inscription. « J’ai essayé de me renseigner sur le VIH pour avoir quelques informations de base, mais il m'a fallu un certain temps pour avoir le courage de venir ici ». Le jeune homme estime que le personnel est à l’écoute et qualifié pour apaiser ses craintes. Les personnes testées séropositives au VIH reçoivent des conseils sur les médicaments antirétroviraux et sont accompagnées par le personnel pendant les premiers mois de traitement anti-VIH, gratuit aux Philippines.

Quezon City gère aujourd’hui trois dispensaires Sundown et a considérablement accru ses investissements dans les programmes anti-VIH ces dernières années. Avec près de 3 millions d'habitants, Quezon City est l’agglomération la plus peuplée des Philippines et mettre fin à l’épidémie croissante du sida est devenu une priorité absolue. Le Maire, Herbert Bautista, encourage ses administrés à connaître leur statut vis-à-vis du VIH, et il a lui-même fait un test de dépistage du VIH en public. Les efforts de la ville pour élargir le dépistage du VIH chez les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes ont été couronnés de succès, avec une multiplication par 30 de ces dépistages. Quarante pour cent des tests de dépistage du VIH de la ville sont réalisés dans les dispensaires Sundown, ce qui prouve effectivement que la levée des barrières permet d’accroître l’accès aux services.

« Depuis que nous avons démarré, le point de vue a radicalement changé », explique Leonel. « Avant, nous aurions eu du mal à inviter les personnes à se faire dépister. Aujourd’hui, la plupart de nos clients viennent d’eux-mêmes. Ils s’impliquent personnellement et activement dans la recherche d’informations ». Plusieurs autres municipalités sont en train d’adapter le modèle de Quezon City et de mettre en place leurs propres dispensaires.

Bien que le personnel du dispensaire Sundown soit fier de ses réalisations, il est impatient de pouvoir fermer boutique un jour. « Je prie avant de m’endormir », raconte Adel, la seule femme pair-éducateur de la Klinika Bernardo. « Je prie pour que vienne le jour où personne n’aura plus besoin de nos services. C’est à ça que je travaille ».

 


 

ODD 17 : Renforcer les moyens de mettre en œuvre le Partenariat mondial pour le développement durable et le revitaliser

Au début de la riposte au sida, en l’absence de possibilités de traitement et face au nombre grandissant de personnes touchées par le VIH, il est apparu clairement qu’une réponse purement clinique à l’épidémie n’était pas suffisante. Les proches, les organisations confessionnelles et les associations de personnes touchées par le VIH se sont engagés dans l’action pour faire ce qu’ils pouvaient pour aider les personnes à mourir dignement, soutenir les orphelins, les conjoints et les personnes à charge laissées par les défunts et trouver de nouveaux moyens d’agir. Des groupes de personnes très différentes, liées par l’expérience commune de la peur, de la stigmatisation et de l’horreur du VIH et du sida, se sont réunies pour exiger que la riposte aille au-delà des dispensaires, des hôpitaux et du service de santé officiel.

S’approprier le concept de partenariat et l’étendre a été une étape révolutionnaire, non seulement pour le sida mais aussi dans la sphère plus large du développement. Les partenariats demeurent un élément central de la riposte au sida. La coordination et la collaboration entre une large variété de partenaires, notamment les professionnel(le)s du sexe, les scientifiques et les travailleurs sociaux, contribuent à recenser et utiliser l’expertise de manière plus rentable, à surmonter les obstacles plus rapidement et à affecter les ressources plus efficacement. Les partenariats permettent d’accroître la sensibilisation et les connaissances et créent une masse critique de pouvoir et de soutien qui exerce une influence sur les décideurs politiques et incite les parties concernées à l’action.

L’histoire du dispensaire Sundown de Quezon City aux Philippines illustre l’ODD n° 17 – Renforcer les moyens de mettre en œuvre le Partenariat mondial pour le développement durable et le revitaliser. Le succès du premier dispensaire et l’ouverture consécutive de deux autres dispensaires démontrent comment l’inclusivité continue de définir la riposte au sida et font office de source d’inspiration pour la réussite des partenariats entre une large diversité de parties prenantes.

The Sustainable Development Goals and the HIV response: Stories of putting people at the centre

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Portugal : mettre l’individu au cœur de la riposte au sida

30 mai 2017

L’accès élargi à la prophylaxie préexposition (PPrE) et au dépistage du VIH, associé à l’élimination de la discrimination, sont indispensables pour réduire le nombre de nouvelles infections à VIH au Portugal : c’est ce qu’ont affirmé des représentants de la société civile au Directeur exécutif adjoint de l’ONUSIDA Luiz Loures à Lisbonne, au Portugal.

Le 29 mai, M. Loures a visité CheckpointLX, un centre communautaire de Lisbonne ouvert aux hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes qui propose un dépistage rapide, anonyme et gratuit du VIH et d’autres infections sexuellement transmissibles, ainsi que des conseils et une orientation vers les professionnels de santé. Lors de cette visite, il a évoqué les problèmes rencontrés par les organisations de la société civile dans la riposte au VIH dans le pays.

Les représentants de la société civile ont mis en avant les politiques de santé progressistes que le Portugal a mis en place concernant la consommation de drogues, qui sont considérées comme les meilleures pratiques du monde pour la réduction des nouvelles infections à VIH chez les consommateurs de drogues injectables. Ils ont également souligné l’importance de la législation favorable actuelle qui, par exemple, prévoit l’accès aux services de santé, y compris pour le VIH, aux populations migrantes quel que soit leur statut juridique, ce qui place le Portugal au premier plan de la riposte au sida en Europe.

D’autre part, l’engagement politique du gouvernement en faveur de la fin du sida qui place les individus au cœur de la riposte s’est traduit par une annonce du Ministère de la Santé le 29 mai, concernant la fourniture de la PPrE via le système de santé national pour les populations clés davantage exposées au risque d’infection à VIH, notamment les hommes gays et les autres hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes et les consommateurs de drogues injectables, ainsi que pour les couples sérodifférents.

Il reste cependant des problèmes à résoudre. Malgré la législation favorable du Portugal, les représentants de la société civile ont insisté sur la nécessité de faciliter l’accès à la prévention, au diagnostic et au traitement du VIH pour les populations migrantes, compte tenu de la prévalence du VIH en hausse chez les migrants. La nécessité d’adopter une approche holistique dans la fourniture de services, y compris le dépistage des hépatites, de la tuberculose et des infections sexuellement transmissibles, a également été soulignée. Les représentants ont par ailleurs fait remarquer que l’élimination de toutes les formes de discrimination sera capitale pour élargir l’accès aux services et en finir avec l’épidémie de sida comme menace de santé publique d’ici à 2030.

L’ONUSIDA travaille aux côtés des pays pour concrétiser l’engagement pris dans la Déclaration politique des Nations Unies de 2016 sur la fin du sida, qui inclut la garantie de l’accès à des options de prévention combinée, notamment avec la prophylaxie préexposition, la circoncision masculine médicale volontaire, la réduction des risques et l’accès aux préservatifs pour au moins 90 % des personnes d’ici à 2020.

Quotes

« La législation sur le VIH au Portugal fait figure de pionnière pour une protection plus large des droits de l’homme. La fourniture de services anti-VIH aux migrants du pays contribue à une société plus inclusive et plus sûre. »

Luiz Loures Directeur exécutif adjoint de l’ONUSIDA

« En tant que personne vivant avec le VIH depuis 22 ans, je suis absolument convaincu que nous disposons de tous les éléments requis pour en finir avec le sida au Portugal d’ici à 2030 et obtenir des résultats impressionnants dès 2020. »

Luís Mendão Président, Grupo de Ativistas em Tratamentos

Region/country

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L’ONUSIDA REÇOIT LE PRIX LGBTI CITIZENSHIP ALLIES AU BRÉSIL

21 mars 2017

L’ONUSIDA a reçu le Prix LGBTI Citizenship Allies Award en reconnaissance de son approche fondée sur les droits de l’homme dans la riposte à l’épidémie de sida chez les hommes gays et les autres hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes. Créé par Grupo Dignidade (Groupe Dignité), l’une des organisations non gouvernementales les plus respectées du Brésil qui travaille sur les questions liées aux personnes lesbiennes, gays, bisexuelles, transgenres et intersexe (LGBTI) et sur la prévention du VIH chez les hommes gays et les autres hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes, ce prix est décerné aux personnes et aux organisations en récompense de leur contribution aux progrès des droits des personnes LGBTI au Brésil.

Le prix met en avant une partie des actions de l’ONUSIDA réalisées dans ce domaine, notamment le développement de campagnes et d’initiatives telles que la campagne Zéro discrimination, la diffusion d’une large variété de publications et ses actions de sensibilisation visant à faire expressément mention des personnes LGBTI et des autres populations clés dans la Déclaration politique des Nations Unies de 2016 sur la fin du sida.

Georgiana Braga-Orillard, Directrice nationale de l’ONUSIDA au Brésil, a souligné l’importance de ce prix. « Nous investissons du temps et des efforts dans les droits de l’homme et la lutte contre la discrimination dans le pays et à l’échelle mondiale. Ce prix nous montre que nous allons dans la bonne direction et que nos efforts ont un impact sur les communautés que nous voulons soutenir », explique-t-elle.

La cérémonie de remise marquait également le 25e anniversaire de Grupo Dignidade. Grupo Dignidade travaille avec ses partenaires (notamment les services municipaux, provinciaux et fédéraux du Ministère public, les autorités publiques chargées des droits de l’homme et la Cour Suprême du Brésil) sur des domaines clés en lien avec les droits de l’homme et les droits des personnes LGBTI. 
« La majeure partie de ce que j’ai appris en termes de respect de la diversité et d’importance des mouvements sociaux dans la riposte à l’épidémie de sida provient de mon interaction constante avec Grupo Dignidade », a expliqué Mariângela Simão, Directrice du Département Droits, sexospécificité, prévention et mobilisation communautaire de l’ONUSIDA, dans un message vidéo diffusé lors de la cérémonie de remise du prix. « Recevoir ce prix des mains de Grupo Dignidade est très important pour nous et je voudrais vous remercier au nom du Directeur exécutif de l’ONUSIDA, Michel Sidibé », a-t-elle ajouté.
La cérémonie visait également à remettre le Prix de l’Éducation au respect de la diversité sexuelle, décerné à 11 initiatives individuelles et institutionnelles qui reconnaissent, valorisent et encouragent la promotion du respect de la diversité sexuelle dans le milieu éducatif au Brésil.
L’ONUSIDA aide les pays à atteindre les objectifs fixés dans la Déclaration politique de 2016, qui incluent l’engagement de revoir et de réformer les lois susceptibles de créer des obstacles ou de renforcer la stigmatisation et la discrimination, ainsi que de promouvoir l’accès à des services de soins non discriminatoires, notamment pour les populations à plus haut risque d’infection, en particulier les professionnel(le)s du sexe, les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes, les consommateurs de drogues injectables, les personnes transgenres et les détenus.

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Mise en œuvre de programmes complets VIH et IST avec les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes au Kirghizistan

23 novembre 2016

En août 2016, le Fonds des Nations Unies pour la population (UNFPA), la Coalition eurasienne pour la santé des hommes, des organisations communautaires du Kirghizistan et des partenaires de la société civile ont organisé la toute première formation sur les nouvelles orientations pour la mise en œuvre de programmes complets sur le VIH et les infections sexuellement transmissibles (IST) avec les hommes gays et les autres hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes à Bichkek, au Kirghizistan.

Ces nouvelles orientations forment la base des programmes à destination des hommes gays et des autres hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes. Elles ont été élaborées par l'intermédiaire d'un processus de consultation mené par l'UNFPA, d'autres organisations des Nations Unies et le Forum mondial sur les HSH et le VIH.

Travailler sur la prévention, le traitement, les soins et l'appui anti-VIH et IST est très difficile dans la plupart des pays d'Europe orientale et d'Asie centrale. Les hommes gays et les autres hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes sont victimes de harcèlement, de violence, de stigmatisation et de discrimination à grande échelle. La plupart des hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes sont contraints socialement et culturellement de se marier avec des femmes et sont confrontés à une exclusion sociale et un rejet de la part de leur famille s'ils choisissent de s'exprimer ouvertement sur leur sexualité. Le sexe entre hommes est clandestin et les occasions de rencontre, de socialisation et de relations amoureuses sont limitées. Donner à tous les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes les moyens de vivre avec dignité, à l'abri de la violence et avec des services abordables et accessibles de prévention et de traitement anti-VIH et IST se trouve au cœur des orientations.

La formation sur deux jours destinée aux formateurs à Bichkek a réuni des membres de la société civile désireux de travailler au déploiement des orientations ; elle s'est composée d'une présentation générale du document et de présentations plus détaillées sur chacun des six chapitres. Les participants ont évoqué la situation actuelle dans le pays et la manière dont les programmes ciblant les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes et les contributions aux futures actions de sensibilisation pourraient être améliorés.

Grâce au travail intensif des organisateurs de la formation et au dévouement et à l'enthousiasme des participants, la formation de Bichkek a rencontré un énorme succès. Les supports documentaires et les méthodes utilisés lors de la formation constitueront la base pour l'élaboration d'un nouveau module de formation. Ce module de formation, avec le document d'orientation lui-même, seront déployés dans les pays et leurs recommandations seront intégrées dans le développement et la mise en œuvre des programmes anti-VIH à destination des hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes dans la région. 

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