Men who have sex with men

Feature Story

La prévention du VIH au sein des populations clés

22 novembre 2016

Depuis 2010, le nombre annuel de nouvelles infections à VIH chez les adultes (à partir de 15 ans) est resté stable dans le monde, à un niveau estimé de 1,9 million. Les personnes issues des populations clés, qui incluent les professionnel(le)s du sexe, les consommateurs de drogues injectables, les personnes transsexuelles, les détenus et les hommes gays et autres hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes, ainsi que leurs partenaires sexuels, ont représenté 45 % de toutes les nouvelles infections à VIH en 2015.

Dans certains pays et régions, les taux d'infection au sein des populations clés sont extrêmement élevés ; la prévalence du VIH chez les professionnel(le)s du sexe varie entre 50 % et 70 % dans plusieurs pays d'Afrique australe. Une étude menée au Zimbabwe a révélé que les taux de prévalence du VIH étaient de 27 % chez les détenus et de 39 % chez leurs homologues féminines, et de 60 % chez les professionnel(le)s du sexe, avec parmi eux 9,6 % de personnes nouvellement infectées entre 2009 et 2014. Chez les hommes gays et les autres hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes, les nouvelles infections ont augmenté dans toutes les régions ces dernières années. Selon les pays, les populations clés sont entre 10 et 50 fois plus exposées au risque d'infection à VIH que les autres adultes. 

La criminalisation et la stigmatisation des relations entre personnes de même sexe, du commerce du sexe et de la possession et l'usage de drogues, ainsi que la discrimination, y compris dans le secteur de la santé, empêchent les populations clés d'accéder aux services de prévention du VIH. Un soutien effectif des gouvernements et les programmes de prévention et de traitement du VIH mis en œuvre avec et par les communautés, proposant des services adaptés à chaque groupe, sont actuellement trop peu nombreux et trop peu étendus pour se traduire par une réduction significative des nouvelles infections.

Dans le but d'atteindre l'objectif d'une réduction des nouvelles infections à VIH au sein des populations clés de 75 % d'ici à 2020, une augmentation à grande échelle des programmes et la création d'un environnement social et juridique propice sont nécessaires.

 

Nous devons faire baisser les nouvelles infections à VIH au sein des populations clés

Depuis 2010, le nombre de nouvelles infections à VIH chez les adultes est resté stable dans le monde, à un niveau estimé de 1,9 million, mais les nouvelles avancées vers la fin de l'épidémie de sida sont menacées.

Les nouvelles infections à VIH chez les hommes gays et les autres hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes augmentent à l'échelle mondiale, et l'on n'observe aucune réduction apparente des nouvelles infections chez les professionnel(le)s du sexe, les personnes transsexuelles, les consommateurs de drogues et les détenus. Des études menées en Afrique australe ont montré que la prévalence du VIH était 10 à 20 fois plus élevée chez les professionnel(le)s du sexe que chez les adultes de la population générale, avec des taux d'infection à VIH atteignant 50 % de tous les professionnel(le)s du sexe testés et une prévalence du VIH atteignant 86 % dans une étude menée au Zimbabwe. Une synthèse des études portant sur plus de 11 000 personnes transsexuelles à l'échelle mondiale estime la prévalence du VIH à 19,1 % au sein de cette population.

Les populations clés demeurent parmi les plus vulnérables au VIH. Une analyse des données dont dispose l’ONUSIDA indique que plus de 90 % des nouvelles infections à VIH en Asie centrale, en Europe, en Amérique du Nord, au Moyen-Orient et en Afrique du Nord en 2014 ont concerné des personnes issues des populations clés et leurs partenaires sexuels, qui ont représenté 45 % des nouvelles infections à VIH dans le monde en 2015.

Relancer la prévention du VIH au sein des populations clés nécessite des investissements nationaux et internationaux afin de fournir aux populations clés des outils, comme des préservatifs et des lubrifiants, une prophylaxie préexposition et des aiguilles et seringues stériles, ainsi que des tests de dépistage et un traitement. Cependant, la conception et la prestation de tels services de prévention combinés anti-VIH sont souvent limitées par une réticence à investir dans la santé des populations clés et à entrer en contact avec elles.

Dans de nombreux pays, les populations clés sont repoussées en marge de la société par la stigmatisation et la criminalisation des relations entre personnes de même sexe, de l'usage de drogues et du commerce du sexe. La marginalisation, y compris la discrimination dans le secteur de la santé, limite l'accès à des services anti-VIH efficaces. Il existe un besoin urgent de veiller à ce que les populations clés soient pleinement incluses dans les ripostes au sida et à mettre des services à leur disposition.

Des lignes directrices et des outils ont été développés pour et avec la participation des populations clés afin de renforcer l'autonomisation communautaire et d'améliorer la prestation des services de prévention combinée par les organisations de la société civile à base communautaire, les gouvernements et les partenaires de développement.

Les preuves disponibles montrent que lorsque les services sont mis à disposition dans un environnement libre de toute stigmatisation et discrimination, avec la participation des communautés de populations clés, les nouvelles infections à VIH baissent de manière significative. Par exemple, à Saint-Pétersbourg, les jeunes des rues ont vu une baisse de 73 % de la séroprévalence du VIH entre 2006 et 2012, principalement en raison du recul de l'initiation à l'usage de drogues injectables. Cette nette diminution de l'épidémie de VIH chez les jeunes des rues s'est produite suite à la mise en œuvre de programmes d'aide étendus et à des améliorations de la situation socio-économique.

La reproduction de telles réussites et l'élargissement des programmes de prévention combinée dans toutes les villes et tous les endroits où les populations clés vivent et travaillent, mis en œuvre par les pays et les réseaux d'organisations communautaires, contribueront à la remise sur les rails des efforts de prévention en vue d'atteindre l'objectif d'une baisse de 75 % des nouvelles infections à VIH d'ici 2020.

Quotes

« LE PRINCIPAL PROBLÈME, C'EST LE MANQUE D'INCLUSION ET UNE LARGE DISCRIMINATION. IL EST CLAIR QUE NOUS NE POUVONS PAS EN FINIR AVEC L'ÉPIDÉMIE DE SIDA SANS TENIR COMPTE DES BESOINS DES POPULATIONS CLÉS. »

LUIZ LOURES DIRECTEUR EXÉCUTIF ADJOINT DE L'ONUSIDA

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Des responsables gouvernementaux et des activistes internationaux lancent la Coalition pour l'égalité des droits pour les personnes LGBTI

14 juillet 2016

Des responsables gouvernementaux de plus de 40 pays et des activistes de la société civile représentant les personnes lesbiennes, gays, bisexuelles, transsexuelles et intersexe (LGBTI) ont créé une coalition internationale pour l'égalité des droits afin de défendre et de protéger les droits de la communauté LGBTI.

Cette décision a été adoptée à l'occasion de la 4e Conférence internationale sur les droits des personnes LGBTI, organisée à Montevideo, en Uruguay, sur le thème « Non-violence, non-discrimination et inclusion sociale ». Les participants à la conférence ont examiné les moyens de veiller à ce que les droits des personnes LGBTI soient pris en compte dans la mise en œuvre des Objectifs de développement durable, notamment en bâtissant des partenariats solides entre les gouvernements, les organisations multilatérales et la société civile.

Parmi les domaines spécifiques évoqués figuraient la diplomatie internationale et régionale, l'espace de plus en plus restreint accordé à la société civile, la coordination des financements par les donateurs et l'inclusion des questions relatives aux personnes LGBTI dans l'Agenda 2030 pour le développement durable.

Lors de cette conférence, le Directeur exécutif de l'ONUSIDA Luiz Loures a encouragé les dirigeants internationaux à mettre les droits des personnes LGBTI non seulement au cœur de la riposte au sida, mais aussi au premier plan de l'Agenda 2030 pour le développement durable.

La nouvelle Coalition pour l'égalité des droits a été lancée le 13 juillet par les ministres des Affaires étrangères de l'Uruguay et des Pays-Bas et s'engage à servir de plate-forme pour assurer la coordination et la continuité des actions de défense de l'égalité des droits pour tous.

Quotes

« Garantir les droits des personnes lesbiennes, gays, bisexuelles, transsexuelles et intersexe nécessite du courage et de la diligence. Nous avons déjà franchi d'importantes étapes, mais la distance qui reste à parcourir est encore longue. Il ne s'agit pas seulement du VIH, mais de l'égalité d'accès à tous les services de santé et de développement. »

Luiz Loures Directeur exécutif adjoint de l'ONUSIDA

« Nous devons être prêts à utiliser tous les outils dont nous disposons pour changer les politiques et les attitudes des gouvernements qui cautionnent, voire alimentent la discrimination et la violence à l'encontre des personnes lesbiennes, gays, bisexuelles, transsexuelles et intersexe. »

Samantha Power Ambassadrice des États-Unis auprès des Nations Unies

Press Statement

L'ONUSIDA condamne l'attentat contre la boîte de nuit d'Orlando qui a tué et blessé des douzaines de personnes issues de la communauté LGBTI

L'ONUSIDA se joint au Secrétariat général des Nations Unies pour exprimer ses condoléances aux familles des victimes

GENÈVE, 14 juin 2016— L'ONUSIDA exprime sa solidarité envers toutes les personnes lesbiennes, gays, bisexuelles, transgenres et intersexes (LGBTI) et condamne l'attentat perpétré contre une boîte de nuit à Orlando, aux États-Unis, dans lequel 49 personnes ont trouvé la mort et plus de 50 autres ont été blessées. L'ONUSIDA se joint au Secrétaire général des Nations Unies Ban Ki-moon pour exprimer ses plus sincères condoléances aux familles des victimes et sa solidarité avec le gouvernement et la population des États-Unis d'Amérique ainsi que la communauté LGBTI du monde entier. 

« Il n'y a pas de place pour la haine et la violence fondées sur l'orientation sexuelle dans notre monde actuel », a déclaré Michel Sidibé, Directeur exécutif de l'ONUSIDA. « Nous devons construire des sociétés inclusives dans lesquelles tous les individus sont traités avec respect et dignité et peuvent mener des vies libres de toute crainte et sans exclusion. »

Les personnes LGBTI sont confrontées à toute une série de violations de leurs droits humains. Les Nations Unies et d'autres organisations ont apporté des preuves documentaires des violences physiques et psychologiques répandues à l'encontre des personnes LGBTI dans toutes les régions du monde.

En septembre 2015, l'ONUSIDA, aux côtés de 11 autres entités des Nations Unies, a publié une déclaration commune appelant à mettre fin à la violence et à la discrimination à l'encontre des personnes LGBTI. Cette déclaration commune met en avant la nécessité de protéger, respecter et faire valoir les droits des personnes LGBTI pour qu'elles puissent vivre à l'abri des violences, de la persécution, de la discrimination et de la stigmatisation.

Contact

UNAIDS Geneva
Alasdair Reid
reida@unaids.org

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Accélération et innovation dans la riposte au sida en Chine

13 mai 2016

Une délégation du Conseil de coordination du Programme (CCP) de l'ONUSIDA s'est rendue en Chine du 9 au 12 mai afin d'avoir un aperçu de la manière dont le pays accélère sa riposte nationale au sida pour mettre fin à l'épidémie comme menace de santé publique d'ici 2030.

La délégation du CCP a rencontré des représentants du gouvernement, de la société civile et du secteur privé. Parmi les éléments critiques identifiés pour l'accélération de la riposte nationale au sida en Chine figurent les stratégies innovantes et ciblées, l'engagement d'acteurs non traditionnels, l'intensification des efforts et l'importance du leadership politique et de la sensibilisation au sida.

Tout en confirmant l'engagement de la Chine envers l'Objectif de Développement durable visant à mettre fin au sida d'ici 2030, le Vice-ministre de la Santé, Wang Guoqiang, a mis en avant le soutien de la Chine en faveur d'une déclaration politique forte sur la fin du sida lors de la Réunion de haut niveau de l'Assemblée générale des Nations Unies sur la fin du sida qui doit avoir lieu en juin. Elle servira de moteur pour accélérer encore davantage la riposte au sida à l'échelle mondiale comme en Chine.

En Chine, l'épidémie se concentre au sein des populations clés plus exposées au risque d'infection à VIH. Les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes sont particulièrement vulnérables à l'infection à VIH, surtout dans les grandes villes. Le VIH est une priorité aux plus hauts niveaux de gouvernement et fait l'objet d'actions intersectorielles. La riposte est quasi intégralement financée à partir de ressources nationales.

« Le leadership de la Chine sur le VIH est un exemple de responsabilité partagée dans l'action, avec des approches multisectorielles qui impliquent à la fois le gouvernement, la société civile et le secteur privé, sur la base de données nationales complètes », a déclaré Jan Beagle, Directrice exécutive adjointe de l'ONUSIDA, qui chapeautait la visite. « Il est possible d'en tirer d'importantes leçons pour tous les continents, pour la collaboration Sud-Sud et surtout en matière de durabilité », a-t-elle ajouté.

Associer science, technologie et action communautaire pour obtenir des résultats

Plusieurs approches innovantes ont été présentées lors de cette visite, notamment la riposte au VIH de la ville de Pékin. En effet, la ville s'appuie sur les organisations communautaires pour améliorer la prestation de service. Elle a également adopté un modèle de guichet unique pour le dépistage du VIH, accéléré la stratégie de dépistage et de traitement chez les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes, piloté des programmes d'auto-dépistage du VIH, et elle utilise les nouvelles technologies pour appuyer les initiatives de prévention et de traitement du VIH.

La délégation du CCP a visité les locaux de Danlan, une organisation non gouvernementale qui défend les droits des personnes lesbiennes, gays, bisexuelles et transsexuelles. Danlan a associé un programme de prévention du VIH piloté par la communauté avec un système d'entreprise sociale par l'intermédiaire des réseaux sociaux : son application de rencontre Blued, qui compte près de 15 millions d'utilisateurs, inclut des liens vers des services de prévention et de traitement du VIH. Le créateur de Danlan, Geng Le, a mis en avant l'exemple apporté par Blued, qui montre qu'en combinant science et technologie, il est possible d'intégrer la riposte au VIH dans la vie des personnes loin des cliniques et des hôpitaux.

En discutant avec la délégation du CCP, les membres du Comité de planning familial et de santé de Pékin ont souligné que leurs données montraient que les organisations à assise communautaire telles que Danlan avaient été particulièrement efficaces dans la réalisation de campagnes de dépistage rapide capables d'atteindre les communautés plus exposées au risque d'infection. Malgré leur petite échelle, ces campagnes ont permis de détecter près de 30 % de tous les nouveaux cas de VIH dans la ville.

Le rôle du secteur privé

La visite a également porté sur l'engagement et l'action du secteur privé contre le sida dans le cadre de la riposte nationale chinoise.

La délégation a rencontré la Fondation Ruban Rouge, une organisation caritative nationale regroupant une cinquantaine d'entreprises qui lèvent des fonds, fournissent du matériel et coopèrent avec le gouvernement pour accélérer les efforts contre le sida.

Les discussions avec la Chambre de commerce chinoise chargée de l'import/export de médicaments et de produits de santé se sont concentrées sur le soutien de la Chine en faveur de la production locale de médicaments et de produits de santé en Afrique. Avec la participation active de l'ONUSIDA, la Chambre est engagée dans un transfert de technologies entre l'Afrique et la Chine.

La délégation du CCP était composée de représentants du Burundi, de l'Équateur, du Salvador, du Ghana, de la Norvège et de la Suisse, ainsi que des organisations non gouvernementales représentées au CCP et des organismes coparrainants de l'ONUSIDA. Au cours de la visite, la délégation a rencontré toute une série de partenaires nationaux, en particulier des représentants du gouvernement national et des instances municipales, le Conseil national sur le sida, des représentants de la société civile et des organisations communautaires, des chefs d'entreprise, des agents de santé, des partenaires de développement, des représentants des médias et l'équipe nationale des Nations Unies. La délégation a visité plusieurs sites à Pékin, ce qui lui a permis de voir à quel point la ville a élargi l'accès aux services de prévention, de dépistage et de traitement du VIH, y compris la prévention de la transmission du VIH de la mère à l'enfant et les ripostes à assise communautaire.

Region/country

Press Statement

L'ONUSIDA demande un accès complet à des soins de santé de qualité, y compris aux soins de santé mentale, pour les personnes lesbiennes, gays, bisexuelles, transgenres et intersexuées

 

GENÈVE, le 17 mai 2016 — L'ONUSIDA se tient aux côtés des personnes et des organisations du monde entier qui commémorent la Journée internationale de lutte contre l'homophobie, la transphobie et la biphobie ce 17 mai, 26 ans après le retrait de l'homosexualité de la liste des troubles mentaux par l'Organisation mondiale de la Santé. L'édition 2016 de cette journée a pour thème la santé mentale et le bien-être.

Si beaucoup reste à faire pour concrétiser la vision « Zéro discrimination » de l'ONUSIDA, les progrès constatés sont encourageants et vont dans la bonne direction. En juin 2015, le Mozambique a décriminalisé l'homosexualité dans son nouveau code pénal. En septembre 2015, douze agences des Nations Unies ont lancé un appel commun à l'action très ferme pour mettre un terme à la violence et à la discrimination à l'encontre des personnes lesbiennes, gays, bisexuelles, transgenres et intersexuées (LGBTI). En mai 2016, le gouvernement des États-Unis d'Amérique a publié des orientations en vue d'aider les éducateurs à disposer des informations nécessaires pour que tous les élèves et les étudiants, y compris les élèves et étudiants transgenres, puissent être scolarisés dans un environnement exempt de discrimination fondée sur le sexe.

« Il est inacceptable que des personnes LGBTI soient confrontées à la violence et à la discrimination simplement à cause de ce qu'elles sont et de qui elles aiment », a déclaré Michel Sidibé, le Directeur exécutif de l'ONUSIDA. « Ce sont nos fils et nos filles, nos frères et nos sœurs, nos amis et nos collègues. Les droits des personnes LGBTI sont des droits de l'homme. Nous devons combattre les préjugés partout. »

Beaucoup de personnes LGBTI rencontrent aujourd'hui encore d'énormes difficultés au quotidien ; elles vivent parfois dans la peur, dans l'isolement et sans pouvoir bénéficier de services de santé vitaux. La crainte de mauvais traitements ou d'une discrimination exercés par des agents de santé les empêche d'accéder aux services de dépistage et de traitement du VIH. De plus, un pourcentage élevé de personnes LGBTI sont confrontées à l'isolement et à la discrimination dans leur environnement social immédiat, ce qui nuit à leur santé mentale.

Atteindre les Objectifs de développement durable, qui prévoient notamment de mettre fin à l'épidémie de sida à l'horizon 2030, implique d'éliminer toutes les formes de discrimination.

L'ONUSIDA appelle à fournir aux personnes LGBTI un accès complet à des soins de santé de qualité, y compris aux services de santé mentale, auxquels les systèmes de santé accordent un soutien souvent insuffisant. « Faites preuve de compassion. Accueillez la diversité. Ne laissez personne sur le bord du chemin », a ajouté M. Sidibé.

L'élimination de la discrimination fait partie des thèmes centraux qui seront débattus lors de la prochaine Réunion de haut niveau de l'Assemblée générale des Nations Unies sur la fin du sida, qui se tiendra au siège des Nations Unies à New York, États-Unis d'Amérique, du 8 au 10 juin 2016. Pour plus d'informations, visitez la page www.hlm2016aids.unaids.org.

Press centre

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La Cour d'Appel du Botswana confirme une décision rendue en faveur de l'enregistrement d'une organisation LGBTI

17 mars 2016

Le 16 mars, la Cour d'Appel du Botswana a déclaré que le refus par le gouvernement de reconnaître officiellement LEGABIBO, une organisation de personnes lesbiennes, gays, bisexuelles, transsexuelles et intersexe (LGBTI), était contraire à la Constitution. La Cour d'Appel a ainsi confirmé le jugement rendu en novembre 2014 par la Cour suprême du Botswana dans cette affaire. Dans sa décision, la Cour d'Appel a mis en avant le rôle potentiel des organisations LGBTI dans la santé publique et les mesures de lutte contre le VIH et ordonné au Registre des sociétés de l'enregistrer.

Cette décision inédite vient clore une procédure en justice lancée il y a quatre ans, en février 2012, lorsque plusieurs personnes avaient déposé une demande d'inscription de LEGABIBO en tant qu'association régie par les lois du Botswana. Le gouvernement avait refusé cette demande en faisant valoir, entre autres, que les droits des personnes LGBTI n'étaient pas reconnus par la Constitution. Les militants avaient alors contesté cette décision devant les tribunaux.

En novembre 2014, la Cour suprême avait jugé que le refus du gouvernement d'enregistrer LEGABIBO constituait une violation du droit à la liberté d'expression, de réunion et d'association protégé par la Constitution du pays. C'était la première fois qu'une juridiction suprême africaine défendait ainsi la liberté de réunion et d'association pour les personnes LGBTI. Le gouvernement avait fait appel de la décision.

À la veille de la Réunion de haut niveau sur la fin du sida de l'Assemblée générale des Nations Unies, qui doit avoir lieu en juin, cette décision de la Cour d'Appel du Botswana souligne l'importance de faire avancer l'objectif zéro discrimination et de créer un espace juridique et politique pour la protection et l'implication des personnes LGBTI et des autres populations clés dans la riposte au sida.

La mission de LEGABIBO est de promouvoir la reconnaissance, l'acceptation et la protection de tous les droits humains de la communauté LGBTI au Botswana. L'un de ses principaux objectifs est de promouvoir la santé sexuelle au sein de la population LGBTI.

Press Release

Célébrer l'individualité et se distinguer pour la journée Zéro discrimination

Optons pour la diversité, la compréhension et le respect de nos différences, aidons-nous les uns les autres

GENÈVE, 25 février 2016 — Le 1er mars, des personnes du monde entier vont se retrouver pour célébrer la journée Zéro discrimination. Le thème de cette année est Distinguez-vous et encourage chacun d'entre nous à lutter en faveur de sociétés équitables et justes.

La discrimination reste largement répandue — genre, nationalité, âge, origine ethnique, orientation sexuelle ou religieuse peuvent malheureusement être à l'origine d'une certaine forme de discrimination. Seulement dans quatre pays sur dix dans le monde entier, le même nombre de filles et de garçons ont accès à l'enseignement secondaire et 75 pays ont des lois qui pénalisent les relations sexuelles entre personnes du même sexe.

« Lorsque les plus marginalisés et vulnérables sont confrontés à la discrimination et aux abus, nous sommes tous fragilisés, », exprime le secrétaire général des Nations Unions Ban Ki-moon. « Les Nations Unies sont fermement attachées au respect des droits de la personne et de la dignité humaine. »

Fort est de constater que la discrimination dans les centres médicaux reste largement répandue. Imaginez une jeune femme récemment testée positive au VIH dont le médecin lui dit qu'elle doit de se faire stériliser, une travailleuse du sexe subissant des actes de violence ou des mauvais traitements de la part d'un membre du personnel soignant, une personne handicapée à qui l'on refuse l'accès à des conseils adéquats sur sa santé sexuelle, un homosexuel terrifié à l'idée de confier sa sexualité à du personnel médical, le décès d'un consommateur de drogue injectable parce qu'on lui a refusé un traitement ou une personne transgenre qui fait une tentative de suicide parce qu'elle n'a pas été acceptée dans une clinique.

Les centres médicaux devraient être considérés comme des environnements bienveillants et sûrs, pour autant, de telles situations se rencontrent trop fréquemment dans le monde. Tout obstacle interdisant l'accès à des établissements de santé, notamment pour le dépistage, les services de soin et de traitement doit être supprimé. L'accès à la santé doit être ouvert à tous. L'ONUSIDA a mis en place un partenariat avec l'Alliance mondiale pour les personnels de santé de l'Organisation mondiale de la santé afin de développer un plan d'action visant à mettre fin à la discrimination en milieu médicalisé.

« Pour la journée Zéro discrimination, faisons la différence et mobilisons-nous, ensemble pour le droit de vivre sans subir de stigmatisation et de discrimination », propose Michel Sidibé, directeur exécutif d'ONUSIDA. « En célébrant la diversité, nous pouvons transformer l'avenir. »

La journée Zéro discrimination de cette année invite ardemment les personnes à valoriser et à adhérer au principe de la diversité tout en reconnaissant l'ensemble des divers talents et compétences que chaque individu porte en lui ; des talents qui enrichissent la société et renforcent la communauté. Accueillir la diversité sous toutes ses formes consolide la cohésion sociale et apporte des avantages précieux aux sociétés dans le monde.

Les personnes peuvent exprimer leur soutien au principe de #zérodiscrimination avec des dessins, des photos, des enregistrements audio et des vidéos. Les contributions peuvent être publiées sur Facebook, Twitter et Instagram afin d'illustrer des histoires personnelles visant à surmonter la discrimination. Plusieurs artistes, concepteurs et illustrateurs ont créé des œuvres originales apportant leur propre regard sur zéro discrimination — consulter @unaidsglobal on Instagram.

Journée Zéro Discrimination

Press centre

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Renforcer les droits des hommes gays et des autres hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes

14 janvier 2016

La première réunion d'un nouvel organe consultatif, la Plate-forme mondiale pour accélérer la riposte au VIH chez les hommes gays et les autres hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes (la Plate-forme mondiale), a été organisée par l'ONUSIDA et le Forum des Hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes à Genève, en Suisse, les 12 et 13 janvier. Par le biais de la Plate-forme mondiale, les membres pourront apporter des conseils stratégiques aux agences des Nations Unies et aux autres parties prenantes sur les besoins et les priorités du programme de lutte contre le VIH pour les hommes gays et les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes.

« La seule façon d'avancer est d'en faire plus et d'amener davantage de personnes au cœur de la riposte à l'épidémie. Qui que l'on soit et quelle que soit sa situation, chacun doit en faire plus pour les personnes touchées par le VIH. Le lancement de cette plate-forme pour les hommes gays et les autres hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes est une belle façon de commencer la nouvelle année », a déclaré Luiz Loures, Directeur exécutif adjoint de l'ONUSIDA.

Dans le monde, les hommes gays et les autres hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes restent bien plus susceptibles d'être séropositifs au VIH et ont moins facilement accès à des services sûrs et efficaces que la population générale.

« À ce jour, nous avons honteusement échoué auprès des hommes gays et bisexuels et des autres hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes dans la riposte mondiale au VIH. La création de ce tout premier organe consultatif auprès des agences des Nations Unies et de la communauté des donateurs consacré à cette question constitue une première étape importante pour remédier à la situation. Je me réjouis de travailler sur cette plate-forme en partenariat étroit avec un groupe extraordinaire de militants et d'alliés engagés », a déclaré George Ayala, Directeur exécutif du Forum des Hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes.

Les nouvelles infections sont en augmentation chez les hommes gays et les autres hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes dans toutes les régions du monde, alors que l'accès au traitement reste faible dans de nombreux pays. Les programmes nationaux de prévention et de traitement du VIH omettent souvent de cibler les hommes gays et les autres hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes. Les lois et politiques répressives, les violences et les violations des droits humains alimentent la vulnérabilité au VIH.

« Alors que le VIH continue de toucher les hommes gays, bisexuels et les autres hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes dans le monde, de plus en plus de données démontrent les possibilités offertes par un diagnostic précoce du VIH, un meilleur traitement et une prophylaxie pré-exposition dans la baisse des taux d'acquisition et de transmission du VIH. Cette Plate-forme mondiale a la capacité de mobiliser les soutiens nécessaires pour élargir ces programmes et atteindre la couverture requise pour inverser la tendance de l'épidémie de VIH chez les hommes gays et bisexuels et les autres hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes dans le monde », explique Stef Baral de la Johns Hopkins University.

Les efforts pour atteindre les hommes gays et les autres hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes se heurtent à des obstacles liés à un financement inadéquat des services essentiels de lutte contre le VIH et au manque d'engagement national pour lutter contre le VIH au sein de cette population. Les problèmes sont exacerbés par l'absence d'hommes gays et d'autres hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes dans les processus de planification des politiques au niveau des pays et des régions et au niveau international.

Parmi les participants à la réunion figuraient des représentants des réseaux régionaux d'hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes, des organisations de la société civile, du Bureau de la Coordonnatrice pour les États-Unis de la lutte mondiale contre le sida, du Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme, de la Fondation Elton John, de groupes de jeunes, de personnes vivant avec le VIH, de l'Organisation mondiale de la Santé, du Programme des Nations Unies pour le Développement, du secteur privé et de l'ONUSIDA.

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Perspectives, avancées et partenariats pour atteindre les populations clés en Afrique

23 décembre 2015

La Deuxième Conférence africaine sur les populations clés dans l'épidémie de VIH, consacrée aux principales perspectives, avancées et partenariats, a eu lieu à Dar es Salaam, en Tanzanie, du 16 au 18 décembre.

La conférence a réuni plus de 200 chercheurs, décideurs politiques, acteurs communautaires, prestataires de services de santé et représentants gouvernementaux de toute l'Afrique pour discuter des expériences, des leçons acquises et des conclusions des recherches concernant le VIH et les populations les plus exposées. Ces populations clés incluent les professionnel(le)s du sexe, les personnes transsexuelles, les hommes gays et les autres hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes, les consommateurs de drogues injectables et d'autres personnes particulièrement exposées.

Ces populations sont vulnérables à l'infection à VIH et ont été laissées de côté par la riposte au sida. Lois répressives, stigmatisation et discrimination constituent des obstacles importants sur tout le continent pour toutes les populations clés ; par ailleurs, l'inégalité entre les sexes aggrave les problèmes rencontrés par les professionnelles du sexe. La migration de ces populations à l'intérieur et entre les pays constitue un autre facteur à relier à leur vulnérabilité au VIH.

Les participants à la conférence ont reconnu que les approches qui s'appuient sur les interventions de pairs et les communautés sont celles qui fonctionnent le mieux et doivent être élargies. Des interventions efficaces devraient également être développées en étroite collaboration avec les populations clés. Ils ont également souligné que les données ont leur importance dans le dialogue politique et la facilitation de l'engagement communautaire.

La conférence s'est conclue par un appel à l'action pour s'assurer que les services dédiés aux populations clés correspondent à leurs besoins et leur vécu, et que ces populations soient associées de manière judicieuse à tous les domaines qui concernent leur santé et leur bien-être. Les participants ont également appelé les gouvernements à éliminer les obstacles juridiques répressifs, faciliter l'accès au système judiciaire et allouer davantage de ressources au service des populations clés dans la riposte au sida.

Quotes

« La prochaine phase de la riposte devra s'attacher à ne laisser personne de côté, de manière à pouvoir mettre fin à l'épidémie de sida d'ici 2030. Pour cela, il faudra s'attaquer à un ensemble de problèmes d'ordre social, politique, juridique et programmatique qui touchent les populations clés dans nos pays. »

Pierre Somse, Directeur régional adjoint de l'ONUSIDA pour l'Afrique australe et orientale

« Nous n'atteindrons pas l'objectif de zéro nouvelle infection à VIH, zéro décès dû au sida et zéro discrimination sans les populations clés et vulnérables. »

Melkizedeck T. Leshabari, Professeur à la Faculté de Santé publique et Sciences sociales, Muhimbili University of Health and Allied Sciences

« Les actions de terrain contre le VIH représentent la meilleure façon d'avancer pour la riposte mondiale. Le savoir est utile uniquement lorsqu'il est partagé. »

Kåre Moen, Professeur associé, Institut d'études sanitaires et sociales, Université d'Oslo

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L'ONUSIDA salue la décision des autorités du Malawi d'abandonner les poursuites à l'encontre de deux hommes et de confirmer le moratoire sur les arrestations pour relations sexuelles entre personnes de même sexe

21 décembre 2015

L'ONUSIDA a salué une décision des autorités du Malawi d'abandonner les poursuites pour sodomie à l'encontre de deux hommes accusés d'avoir eu des relations sexuelles ensemble. L'ONUSIDA a également salué la décision du gouvernement de maintenir un moratoire sur les arrestations et les poursuites pour actes homosexuels consentis.

La police avait mis en cause les deux hommes début décembre après leur arrestation dans la capitale, Lilongwe. Ils avaient été libérés sous caution en attendant un éventuel procès. La nouvelle de l'abandon des poursuites a également été applaudie par les activistes de la société civile, les défenseurs des droits de l'homme et les partenaires de développement.

La criminalisation, la violence, la stigmatisation et la discrimination augmentent le risque d'exposition au VIH pour les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes et les autres populations les plus à risque en Afrique et ailleurs.  Elles constituent aussi un obstacle à l'accès aux services de prévention, de dépistage et de traitement du VIH pour ces populations. Pour mettre fin à l'épidémie de sida d'ici 2030, il faudra que tous les pays créent un environnement propice et protecteur pour tous, y compris les personnes les plus touchées par le VIH.

La confirmation du moratoire sur les arrestations et les poursuites pour relations entre personnes de même sexe au Malawi intervient plusieurs mois après l'entrée en vigueur d'un nouveau code pénal au Mozambique qui dépénalise officiellement les relations entre personnes de même sexe dans ce pays.

Quotes

« Je félicite les autorités du Malawi pour leur réactivité dans cette affaire et le respect de leur engagement en faveur d'un moratoire sur les poursuites et les arrestations pour relations consenties entre adultes de même sexe. »

Amakobe Sande, Directrice nationale de l'ONUSIDA au Malawi

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