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Le VIH dans les petits États insulaires en développement
27 septembre 2019
27 septembre 2019 27 septembre 2019« Je ne suis pas prête pour parler de mon statut à quelqu’un ni pour le rendre public. J’ai peur de l’isolement, de la stigmatisation et des discriminations. Personnellement, je préfère être la seule personne à connaître mon statut, plutôt que d’en parler à d’autres », explique Mara John (nous avons modifié son nom), une habitante d’une île du Pacifique vivant avec le VIH. De nombreuses personnes séropositives résidant dans un petit État insulaire en développement (PEID) partagent de telles expériences marquées par l’isolement, l’autostigmatisation, la pauvreté et la privation de droits fondamentaux.
Le 27 septembre, les États membres des Nations Unies se sont rassemblés au cours d’une réunion de haut niveau sur les PEID organisé lors de l’Assemblée générale des Nations Unies à New York aux États-Unis. Dans son rapport publié en amont du sommet, le Secrétaire-Général des Nations Unies a indiqué que les PEID, en particulier dans les Caraïbes, sont toujours confrontés à des « taux élevés de chômage chez les jeunes, de pauvreté, de grossesses chez les adolescentes et à une exposition importante à l'infection au VIH. »
Les PEID forment un groupe de 38 pays, dont des îles du Pacifique et des Caraïbes. Depuis la Conférence des Nations Unies sur le développement durable, aussi connue sous l’abréviation Rio+20 qui a eu lieu en juin 2012, ils jouissent d’un soutien spécial au titre des contraintes propres à leur situation (taille de leur territoire, isolement ou exposition au changement climatique, par ex.). En 2014, les États membres des Nations Unies ont adopté les Modalités d’action accélérées des petits États insulaires en développement pour mettre en avant les actions pour le développement durable dans les PEID, ce qui inclut un engagement en faveur de l’accès universel à la prévention, au traitement, aux soins et à l’assistance liés au VIH, ainsi que l’éradication de la transmission du virus de la mère à l’enfant.
Alors que la situation s’est améliorée dans les PEID, de grandes disparités distinguent, par exemple, Cuba, premier pays au monde à avoir été certifié en 2015 comme ayant éliminé la transmission du VIH de la mère à l’enfant, et l’île Maurice où l’on estime que 30 % des personnes consommant des drogues injectables vivent avec le VIH.
« Les Objectifs de développement durable mettent l’accent sur l’importance de n’oublier personne. Cela prend un sens particulier pour les personnes vivant avec le VIH vivant dans des petits États insulaires en développement, car elles sont confrontées à l’isolement, à la stigmatisation et aux discriminations, ainsi qu’aux inégalités. Nous devons multiplier nos efforts pour nous assurer qu’elles obtiennent les services nécessaires », a déclaré Gunilla Carlsson, Directrice exécutive par intérim de l’ONUSIDA.
De manière générale, dans les petites îles, les populations clés, notamment les gays et autres hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes, les personnes transgenres, les professionnel(le)s du sexe et les toxicomanes s’injectant des drogues, sont surreprésentées parmi les victimes du VIH. Dans certains PEID, cependant, le virus a également un impact considérable sur le reste de la population. Alors que les populations clés et leurs partenaires sexuels représentent 47 % des nouvelles infections au VIH dans les Caraïbes en 2018, plus de la moitié des nouvelles contaminations touchent le reste de la population. La stigmatisation et les discriminations de la part des professionnel(le)s de santé demeurent également un problème majeur dans le Pacifique. Par exemple, 60 % des professionnelles du sexe interrogées sur les îles Fidji indiquent ne pas se faire dépister de peur d’être stigmatisées par le personnel soignant. Cette crainte est partagée par plus de 30 % des gays et autres hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes.
Les PEID partagent un autre point commun : la force des communautés de personnes vivant avec les VIH et l’existence d’une volonté politique exceptionnelle, souvent dans les plus hautes sphères. Ratu Epeli Nailatikau, ancien président des îles Fidji et actuel porte-parole du parlement de l’archipel, dénonce haut et fort depuis plusieurs années la stigmatisation et les discriminations.
Les réseaux de personnes séropositives et de populations clés sont quant à eux au cœur du mouvement pour mettre fin au sida dans les PEID. En 2018, dans le Pacifique, des personnes vivant avec le VIH se sont regroupées pour publier un rapport décrivant leur situation avec leurs mots. De même, le Mauritius Network of People Living with HIV est un relais important de la riposte. Son rapport People Living With HIV Stigma Index publié en 2018 souligne clairement les défis auxquels est confrontée la communauté. Dans les Caraïbes, on s’accorde pour dire que Robert Carr, militant et universitaire aujourd’hui décédé, a contribué à transformer l’approche mondiale en enrichissant la riposte au sida avec l’aspect des droits fondamentaux des communautés vulnérables et marginalisées. En 2005, il a participé à la fondation de la Caribbean Vulnerable Communities Coalition qui œuvre en faveur des groupes les plus souvent oubliés.
L’ONUSIDA soutient activement les PEID grâce à trois équipes : une pour les Caraïbes en Jamaïque, une pour les îles du Pacifique à partir du bureau de l’organisation dans les Fidji et une pour les îles de l’océan Indien à partir de son bureau aux Seychelles. La priorité est accordée aux PEID affichant une prévalence élevée du VIH, ce qui se traduit par des programmes visant les populations les plus vulnérables.
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Cinq ans après la création du réseau Les villes s’engagent : 300 partenaires se rassemblent
10 septembre 2019
10 septembre 2019 10 septembre 2019Plus de 700 représentants de villes du monde entier se sont réunis au Royaume-Uni à Londres au cours de la première conférence du réseau Les villes s’engagent. Ce rassemblement organisé par l’International Association of Providers of AIDS Care (IAPAC) en partenariat avec l’ONUSIDA et le Global Network of People Living with HIV (GNP+) met l’accent sur les efforts et les progrès réalisés par les villes ainsi que sur les défis et les leçons tirées au cours des cinq dernières années.
L’initiative Les villes s’engagent a été lancée en 2014 en France à Paris lors de la Journée mondiale de lutte contre le sida et regroupait à l’origine 26 partenaires. Aujourd’hui, elle compte plus de 300 villes et municipalités.
Des maires, des gouverneurs, des organisations de la société civile, des parlementaires, des agences des Nations Unies et d’autres acteurs ont échangé sur la nécessité de mettre un terme aux inégalités en matière de santé dans les zones urbaines. Ce panel de haut niveau s’est penché sur les inégalités sanitaires et sociales dans les petites et grandes villes.
Dans son discours d’ouverture, le maire de Londres, Sadiq Khan, a confirmé son engagement en faveur d’une accélération de la riposte au VIH dans sa ville où se concentrent 38 % des personnes vivant avec le VIH au Royaume-Uni.
« Je suis fier de ce que nous avons atteint, mais nous devons continuer », a-t-il dit. « J’apporte mon soutien inconditionnel à l’objectif ambitieux affiché par le Royaume-Uni : zéro nouvelle infection au VIH, zéro décès lié au sida et zéro discrimination. »
Londres a été l’une des premières villes à dépasser les objectifs 90–90–90 et 95–95–95. Les derniers chiffres confirment que 95 % des personnes vivant avec le VIH connaissent leur état sérologique, 98 % de ces personnes suivent un traitement et 97 % des personnes sous traitement ont une charge virale indétectable. M. Khan est également un ardent défenseur de la prophylaxie pré-exposition (PPrE) à grande échelle : « Finie la valse-hésitation, la PPrE doit être à la portée de tous... elle fonctionne. »
Londres et Amsterdam aux Pays-Bas, les deux premières villes à avoir atteint les objectifs 90–90–90, sont rejointes dans cette catégorie par deux autres villes au Royaume-Uni, Manchester et Brighton & Hove. Une analyse des données portant sur 61 villes a montré que 14 d’entre elles ont dépassé le premier 90, 16 autres le second et 23 le troisième.
Gunilla Carlsson, Directrice exécutive par intérim de l’ONUSIDA, a déclaré : « La riposte au sida peut ouvrir la voie à une meilleure résilience des villes. Nous avons besoin du soutien inclusif et indéfectible des maires qui travaillent étroitement avec les communautés pour changer les nombreux facteurs sociaux et structurels responsables d’une discrimination à l’accès aux services de santé. »
D’autres villes ont cité l’innovation et la création d’un environnement propice comme leviers de renforcement des services. Par exemple, à Melbourne en Australie, la riposte a démarré très tôt grâce au soutien politique des deux grands partis à tous les niveaux de gouvernance. Cela a favorisé la formation d’un partenariat entre les leaders politiques, scientifiques et des communautés. Cette volonté a permis d’éliminer virtuellement la transmission du VIH de la mère à l’enfant et chez les professionnel(le)s du sexe. De son côté, la capitale kenyane, Nairobi, a réussi à offrir une thérapie antirétrovirale à pratiquement toutes les personnes diagnostiquées avec le VIH. La ville attribue ce succès à une meilleure collecte des données ce qui a permis d’identifier les besoins des populations clés et des jeunes vivant dans des bidonvilles.
José Zuniga, président et CEO de l’IAPAC, a rappelé l’importance des zones urbaines, car elles accueillent plus de 50 % de la population mondiale. « Pour réussir leur pari, le réseau Les villes s’engagent nécessite une volonté et un soutien politiques, un engagement des communautés, une planification reposant sur des données et des dispositifs équitables afin de n’oublier personne », a-t-il conclu.
Fast-Track Cities 2019
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Des personnalités du monde entier s’unissent pour lutter contre les inégalités en matière de santé
09 septembre 2019 09 septembre 2019
Des représentants de plus de 300 villes se sont réunis lors de la Global Fast-Track Cities Conference on Urban HIV, Tuberculosis, and Viral Hepatitis
LONDRES, ROYAUME-UNI (9 septembre 2019) – Le maire de Londres, Sadiq Khan, a accueilli aujourd’hui des personnalités internationales et des élus lors de la conférence inaugurale Fast-Track Cities 2019 (Les villes s'engagent). Cet évènement rassemble plus de 300 villes et municipalités en vue de fixer les priorités dans leur riposte au VIH, à la tuberculose et à l’hépatite virale en milieu urbain. Au cours de son allocution, M. Khan a cité le problème des inégalités en matière de santé dans le monde, ainsi que la nécessité de mettre fin aux stigmatisations liées au VIH. Il a également rappelé le projet ambitieux de voir Londres exempte de nouvelles infections, de décès et de stigmatisations liés au VIH d’ici 2030.
« Je suis honoré de voir réunies aujourd’hui à Londres des personnalités de différentes villes du monde entier et du domaine de la santé. Le premier rassemblement international du réseau Les villes s’engagent est à marquer d’une pierre blanche dans notre lutte contre le VIH et les inégalités en matière de santé », a déclaré M. Khan. « Je suis fier du travail accompli à Londres pour lutter contre le VIH et les inégalités. Je me réjouis déjà des partages de connaissances et d’expériences à venir. Toutefois, malgré nos progrès, il reste toujours fort à faire au vu du nombre encore trop important de nouvelles contaminations. Afin de véritablement mettre un terme à tous les nouveaux cas de VIH à Londres, il est grand temps que le gouvernement rende la PrEP disponible via le NHS aux personnes qui en ont besoin. Finis la valse-hésitation et l’enchaînement de projets pilotes. Nous savons que cela fonctionne, enraye l’épidémie et économise de l’argent à long terme. »
Plus de la moitié de la population mondiale vit dans des zones urbaines où le risque de contracter le VIH, la tuberculose et l’hépatite est beaucoup plus élevé à cause des dynamiques propres aux villes, comme le comportement social, les migrations, le chômage, mais aussi les inégalités sociales et économiques. Cependant, les villes et les municipalités disposent aussi de richesses intrinsèques pour accélérer les ripostes sanitaires et prendre des actions de transformation afin d’assurer que toutes et tous disposent d’un accès équitable aux services de santé.
« Nous constatons qu’il est essentiel de supprimer les inégalités, les déséquilibres dans les rapports de force, la marginalisation et les discriminations afin d’apporter une riposte efficace au VIH », a expliqué Gunilla Carlsson, Directrice exécutive par intérim de l’ONUSIDA, l'un des quatre partenaires clés de l’initiative Les villes s’engagent. « Les villes doivent utiliser leurs avantages pour encourager les innovations, la transformation sociale et la création de sociétés équitables, inclusives, réactives, résilientes et durables », a-t-elle ajouté.
Organisée par l’International Association of Providers of AIDS Care (IAPAC) en collaboration avec le Programme commun des Nations Unies sur le VIH/sida (ONUSIDA) et d’autres partenaires, la conférence Fast-Track Cities 2019 se déroule du 9 au 11 septembre 2019 au Barbican Centre. Elle a pour objectif de mettre en avant les résultats atteints au sein du réseau Les villes s’engagent, d’aborder les questions transversales auxquelles sont confrontés les acteurs locaux et de partager de bonnes pratiques pour accélérer la riposte au sida en milieu urbain, ainsi qu’aux maladies infectieuses liées comme la tuberculose et l’hépatite virale. Le programme de la conférence comporte des plénières, des tables rondes et des analyses présentées par les représentants des 300 villes que compte le réseau.
« Les inégalités en matière de santé empêchent les personnes vivant avec le VIH, la tuberculose et l’hépatite virale, notamment au sein des communautés ethniques minoritaires et privées de droits, d’accéder aux services nécessaires pour vivre plus longtemps et en bonne santé », a expliqué D. José M. Zuniga, Président/CEO de l’International Association of Providers of AIDS Care (IAPAC), l'un des partenaires clés de l’initiative Les villes s’engagent et organisateur de la conférence. « Nous sommes rassemblés à Londres à cause de son volontarisme politique, de son leadership en matière de santé publique, de l’aide qu’elle apporte aux prestataires de soins et de services, mais aussi de son engagement envers les communautés touchées. Cette volonté marquée a permis à la ville de dépasser les objectifs du programme sur le VIH de l’initiative Les villes s’engagent. Nous sommes ici pour braquer les projecteurs sur les efforts faits par Londres en vue de réduire et d’éliminer les inégalités en matière de santé qui vont à l’encontre des principes de la justice sociale. »
La capitale britannique avait déjà atteint les objectifs 90-90-90 de l’ONUSIDA au moment de rejoindre l’initiative Les villes s’engagent en janvier 2018. Ces objectifs sont définis comme suit : 90 % des personnes vivant avec le VIH connaissent leur état sérologique vis-à-vis du VIH, 90 % de ces personnes ont accès à un traitement contre le VIH et que 90 % des personnes sous traitement ont une charge virale indétectable. Dans sa stratégie « London Getting to Zero », FTC London, un groupe d’acteurs de l’agglomération pilotant l’engagement de Londres pour Les villes s’engagent, met l’accent sur des programmes de proximité destinés à la communauté BAME (black, Asian and minority ethnic - communauté noire, asiatique et minorité ethnique).
La conférence Fast-Track Cities 2019 s’est ouverte officiellement avec une table ronde sur les inégalités en matière de santé réunissant des personnalités de haut niveau, dont les élus suivants :
- Kostas Bakoyannis (maire, Athènes, Grèce)
- Josefina Belmonte (maire, Quezon City, Philippines)
- Winston Ennis (adjoint au maire, Kingston, Jamaïque)
- Simone Kukenheim (adjointe au maire, Amsterdam, Pays-Bas)
- Fernando Medina (maire, Lisbonne, Portugal)
- Svante Myrick (maire, Ithaca, NY, USA)
- Robb Pitts (président, Fulton County, Atlanta, GA, USA)
- Mykola Povoroznyk, (premier adjoint, Kiev, Ukraine)
- Gennadiy Trukhanov (maire, Odessa, Ukraine)
Outre D. Zuniga de l’IAPAC et Mme Carlsson de l’ONUSIDA, ce panel se composait également de responsables internationaux de la santé publique, notamment :
- Amb. Deborah Birx (coordonnatrice de la lutte mondiale contre le sida pour le gouvernement américain, PEPFAR)
- Cary James (PDG, World Hepatitis Alliance)
- Suvanand Sahu (directeur général adjoint, Stop TB Partnership)
- Maimunah Mohd Sharif (directeur exécutif, ONU-Habitat)
- Trevor Stratton (membre du conseil d’administration, GNP+)
- Marijke Wijnroks (chef du personnel, Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme)
Henry Bonsu, présentateur résidant au Royaume-Uni et ancien journaliste pour la BBC, a assuré la modération de cette réunion.
Les cartes de presse pour la conférence Fast-Track Cities 2019 sont disponibles en contactant le directeur de la communication de l’IAPAC, Zack Pesavento, à l’adresse zpesavento@iapac.org.
Le programme de la conférence est disponible sur : https://www.iapac.org/conferences/fast-track-cities/#program
À propos de l’International Association of Providers of AIDS Care (IAPAC)
Forte de plus de 30 000 membres dans le monde entier, l’IAPAC est la première association de cliniciens et de professionnels affiliés de la santé unis dans le but de mettre fin au sida en tant que menace pour la santé publique d’ici 2030. Veuillez consulter le site de l’association pour en savoir plus sur l’IAPAC et nos activités à l’international : https://www.iapac.org/
À propos de l’initiative Les villes s’engagent
Le partenariat international Les villes s’engagent regroupe près de 300 villes et municipalités, l’International Association of Providers of AIDS Care (IAPAC), le Programme commun des Nations Unies sur le VIH/sida (ONUSIDA), le Programme des Nations Unies pour les établissements humains (ONU-Habitat) et la Ville de Paris. Tous collaborent pour en finir avec l’épidémie de sida, de tuberculose et d’hépatite virale d’ici à 2030. Cette initiative a été lancée au cours de la Journée mondiale de lutte contre le sida 2014 à Paris. Veuillez consulter le site suivant pour en savoir plus : https://www.iapac.org/fast-track-cities/about-fast-track/
Fast-Track Cities 2019
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Cartographier les lois et les réglementations relatives au VIH
31 juillet 2019
31 juillet 2019 31 juillet 2019L’ONUSIDA vient de lancer un nouveau site Internet permettant d’identifier les lois et réglementations nationales relatives à la riposte au sida.
Le site Laws and Policies Analytics donne un aperçu complet des lois et réglementations relatives à la riposte au VIH dans le monde. Il aborde des thèmes divers comme la capacité d’un pays à diagnostiquer le VIH chez les jeunes bébés, mais aussi l’existence de lois discriminant les personnes transgenres ou pénalisant la possession de préservatifs. Le site permet également d’obtenir des informations sur la législation, tout comme sur l’épidémie et la riposte au VIH.
« Nous devons mieux comprendre les systèmes légaux et juridiques afin d’apporter une riposte efficace à l’épidémie de VIH. Ce nouvel outil permet d’obtenir des données sur les lois et les réglementations nationales et de les croiser avec des informations sur l’épidémie et la riposte. L’objectif est d’améliorer la prise de décisions », explique Shannon Hader, Directrice exécutive adjointe de l’ONUSIDA pour la branche Programme.
Conformément à la Déclaration politique des Nations Unies sur le VIH et le sida de 2016, les pays se sont engagés à accélérer leurs efforts afin d’améliorer de manière significative la disponibilité de données de qualité sur le VIH. Les informations utilisées sur ce nouveau site couvrent une période allant de 2017 jusqu'à récemment, en 2019, grâce au National Commitments and Policy Instrument (NCPI). Cet élément du mécanisme de surveillance mondiale du sida permet aux pays de consigner leurs progrès par rapport à leurs engagements pris lors de la Déclaration politique de 2016.
Des administrations nationales, des organisations de la société civile et d’autres partenaires non gouvernementaux impliqués dans la riposte au sida ont fourni ces informations. Les données livrées par les pays sur les lois et réglementations relatives au VIH sont complétées par des informations tirées d’autres documents officiels externes. L’ONUSIDA contrôle toutes les données en profondeur afin de garantir leur exactitude et les actualisera tous les ans.
Le site contient des données sur plus de 140 pays. Les utilisateurs et utilisatrices peuvent faire une recherche par pays ou par région sur la carte interactive ou choisir un thème spécifique.
En rendant les données sur les lois accessibles à un grand nombre, l’ONUSIDA souhaite promouvoir la transparence et leur utilisation dans les analyses sur l’épidémie et la riposte au VIH dans les pays du monde entier.
Vous pouvez consulter le site Laws and Policies Analytics sur lawsandpolicies.unaids.org.
Laws and Policies Analytics website
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Le Botswana place les jeunes au cœur de sa riposte au sida
25 juillet 2019
25 juillet 2019 25 juillet 2019Même si le Botswana a fait beaucoup de progrès pour réduire le nombre de nouvelles infections au VIH (-36 % environ depuis 2010), les jeunes demeurent un groupe extrêmement vulnérable face à l’épidémie. Les adolescentes et les jeunes femmes en particulier sont exposées au risque de contamination au VIH, ainsi qu’à d’autres infections sexuellement transmissibles et aux grossesses non désirées.
En 2018, au Botswana, près d’une nouvelle infection au VIH sur quatre a en effet touché une jeune femme ou une adolescente de 15 à 24 ans. Moins de la moitié des jeunes femmes et adolescentes déclare être bien informée sur le VIH.
Afin d’identifier des moyens supplémentaires pour cibler les raisons rendant les jeunes plus vulnérables au VIH, la Première Dame du Botswana, Neo Masisi, a organisé en juillet une rencontre pour passer au crible les défis à relever.
Les jeunes participantes ont partagé leurs expériences avec la Première Dame et des fonctionnaires du ministère de la Santé.
« Les relations sont difficiles au sein de ma famille, qui subit une grande pauvreté. Je n’ai jamais eu l’impression d’être aimée chez moi et j’ai cherché à l’être en dehors de ma famille. J’ai eu un copain et moi aussi, je suis tombée enceinte à l’adolescence », raconte Belinda.
Les discussions menées au cours de la retraite alimenteront le projet de développement d’un programme-pilote national destiné aux jeunes.
« Aujourd’hui, les jeunes doivent surmonter de multiples défis : à l’école, au sein de leur famille dont la structure est en pleine mutation, face aux attentes de la société. Les jeunes se posent des questions sur leurs normes, sur leurs valeurs et sur leur propre valeur », explique Mme Masisi. « Nous devons les considérer comme des leaders, pour les valoriser. »
Le ministre de la Santé, Alfred Madigele, indique qu’il est prévu de consulter à nouveau des jeunes afin d’élaborer le cadre du programme.
Plus tôt cette année, Gunilla Carlsson, Directrice exécutive de l’ONUSIDA par intérim, a nommé Mme Masisi Ambassadrice spéciale de l’ONUSIDA pour l’autonomisation et l’engagement des jeunes au Botswana.
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La version 4.2 du modèle Thembisa révèle des progrès limités dans la riposte au VIH en Afrique du Sud
28 juin 2019
28 juin 2019 28 juin 2019L’Afrique du Sud travaille d’arrache-pied pour généraliser le dépistage du VIH et augmenter la suppression virale chez les patientes et patients suivant une thérapie antirétrovirale. Toutefois, l’actualisation annuelle du modèle Thembisa dévoilée au cours de la 9e conférence sud-africaine sur le sida organisée en juin indique que le pays n’a pas encore atteint ses objectifs en matière de couverture du traitement et de prévention du VIH.
Les résultats (version 4.2) ont été publiés par des chercheurs du Centre for Infectious Diseases Epidemiology and Research de l’université du Cap. Le modèle Thembisa sert à estimer l’état de l’épidémie du VIH et il est financé par l’ONUSIDA via une subvention octroyée par les United States Centres for Disease Control (CDC). Cette étude utilise des données en provenance de diverses sources dont des études récentes réalisées par le Human Sciences Research Council et le Medical Research Council of South Africa.
L’Afrique du Sud s’est engagée à atteindre l’objectif ambitieux 90–90–90 de l’ONUSIDA d’ici 2020. Le but de cette stratégie est d’assurer que 90 % des personnes vivant avec le VIH soient dépistées et connaissent leur statut, que 90 % des personnes vivant avec le VIH reçoivent un traitement et que 90 % des personnes recevant un traitement aient une charge virale supprimée. Les dernières estimations fournies par Thembisa montrent que la situation en Afrique du Sud à la mi-2018 était de 90–68–88. Cela signifie que la suppression totale de la charge virale parmi toutes les personnes vivant avec le VIH était de 55 %, soit 18 % en deçà de l’objectif de 73 %.
Le modèle Thembisa estime par ailleurs que le taux de dépistage du VIH et de traitement chez les hommes est inférieur à celui des femmes. Ainsi, en 2018, 47 % des hommes séropositifs voyaient leur charge virale supprimée contre 58 % pour les femmes. Cet écart est également visible dans le nombre annuel de décès imputables au sida. Il a certes reculé de moitié entre 2010 et 2018, mais la surreprésentation des hommes ne cesse d’augmenter.
Les femmes, quant à elles, représentaient 62 % des nouvelles infections au VIH chez les adultes entre 2017 et 2018. Le responsable du modèle Thembisa, Leigh Johnson, explique que deux facteurs entravent la réduction de l’incidence du VIH : d’une part, la faible couverture du traitement antirétroviral et la nécessité d’améliorer l’acceptation du traitement sur le long terme et les relations avec les malades, et d’autre part le recul notable de l’utilisation du préservatif. Il indique par ailleurs que les adolescentes et les jeunes femmes (15–24 ans) représentent 31 % des cas de transmission suite à une relation sexuelle et donc que cette tranche de la population mérite une attention toute particulière.
Les conclusions de l’étude Thembisa tirent la sonnette d’alarme face à la lenteur des progrès pour ce qui est de la réduction de l’incidence du VIH. Ce modèle estime à plus de 240 000 le nombre de nouvelles infections pour l’année dernière en Afrique du Sud, soit une baisse de moins de 40 % par rapport à 2010. L’objectif de l’ONUSIDA, cependant, est de réduire de 75 % les nouvelles infections par an entre 2010 et 2020. Pour y arriver, l’Afrique du Sud devrait passer sous la barre des 100 000 nouveaux cas d’ici mi-2020 ce qui la place face à un défi de taille.
Les conclusions du modèle Thembisa montrent que le KwaZulu-Natal, la province la plus touchée par l’épidémie du VIH, a réussi à réduire de 49 % les nouvelles infections par an entre 2010 et 2018. L’étude estime également qu’elles ont baissé de 55 % chez les enfants, passant de 29 000 en 2010 à 13 000 en 2018.
Pour en savoir plus sur l’étude et ses résultats, veuillez consulter le site Internet de Thembisa : https://thembisa.org/downloads
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La riposte au sida donne de la voix
25 juin 2019
25 juin 2019 25 juin 2019En septembre 2018, en marge du Forum pour la coopération sino-africaine (FOCAC) organisé à Pékin, la première dame de Chine, professeure Peng Liyuan, et ses homologues africaines ont allumé un ruban rouge au cœur du centre des conférences. Elles ont ainsi lancé officiellement l’initiative commune prise lors de la Réunion thématique Chine-Afrique sur la prévention et le contrôle du VIH/sida.
Le sommet 2018 du FOCAC a rassemblé plus de 20 chefs d’État et premières dames d’Afrique en vue d’instaurer des partenariats plus étroits entre l’Empire du Milieu et le continent, notamment dans des domaines liés à la santé. Professeure Peng a annoncé pendant la réunion thématique la mise en place à partir de 2019 d’une campagne de prévention du VIH sur trois ans à destination des adolescentes et des adolescents ainsi qu’un programme communautaire de promotion de la santé impliquant la Chine, plusieurs pays africains et des organisations internationales, dont l’ONUSIDA.
Depuis plus de 10 ans, professeure Peng centre son action sur la réduction de l’impact du VIH parmi les enfants et les ados, surtout parmi les orphelines et orphelins du sida. En 2016, elle a organisé le China-Africa Children Summer Camp qui a rassemblé des enfants vivant avec le VIH ou affectés originaires d’Afrique du Sud, de Chine, du Ghana et du Zimbabwe. Au cours cette colonie de vacances, la première dame a apporté son soutien à la publication de la version chinoise du Garçon le plus courageux que je connaisse. Il s’agit d’un livre qui aide les enfants à comprendre les questions liées au VIH ainsi qu’à réduire la stigmatisation et la discrimination auxquels les enfants affectés sont confrontés.
En 2015, professeure Peng a participé à la réunion de l’Organisation des premières dames d’Afrique contre le VIH/sida (OAFLA) qui s’est tenue en Afrique du Sud à Johannesburg. Elle a mis en avant l’importance de quatre thèmes essentiels pour mettre fin au sida d’ici 2030 : l’accès universel au traitement du VIH, l’information et l’éducation du public, les possibilités éducatives s’adressant aux ados et le développement économique en vue d’éliminer la pauvreté.
Depuis plusieurs années, elle visite des communautés en Chine, dont des écoles et des universités avec des ambassadeurs et des ambassadrices Ruban rouge nationaux. L’objectif est de sensibiliser la population sur le thème de la prévention du VIH et de réduire la stigmatisation et la discrimination associées au virus.
Soprane réputée, professeure Peng est reconnue pour être la voix des personnes vivant avec le VIH ou affectées par le VIH.
Elle est depuis 2011 Ambassadrice de bonne volonté pour la tuberculose et le VIH/sida de l’Organisation mondiale de la Santé. En 2017, elle a reçu le prix ONUSIDA des réalisations exceptionnelles pour sa contribution à la riposte.
« Un cœur attentionné est notre meilleure arme contre le sida », a-t-elle déclaré en acceptant la récompense. « Nous pouvons sauver des vies si nous agissons. Nous avons le devoir de réussir et nous allons y arriver. »
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La riposte au sida du Botswana entre dans une nouvelle phase
20 juin 2019
20 juin 2019 20 juin 2019En lançant deux nouvelles stratégies quinquennales, le Botswana a réaffirmé son engagement pour mettre fin d’ici 2030 à la menace que représente l’épidémie du sida pour la santé publique.
Jusqu’en 2023, le troisième National Strategic Framework for HIV/AIDS (cadre stratégique national pour le VIH/sida) et la Multi-sectoral Strategy for the Prevention of Non-communicable Diseases (stratégie multisectorielle de prévention des maladies non transmissibles) serviront de fil directeur à la riposte stratégique du gouvernement afin d’améliorer la santé de la population du pays.
Le Botswana a fait des progrès importants ces dernières années pour ce qui est de sa riposte à l’épidémie du VIH. En 2017, sur les 380 000 personnes vivant avec les VIH (estimation), 320 000 avaient accès à un traitement leur permettant de rester en bonne santé.
Le Botswana est le premier pays d’Afrique orientale et australe à fournir un traitement gratuit et universel aux personnes vivant avec le VIH. Il a adopté la stratégie Option B+ qui garantit aux femmes vivant avec le VIH un traitement à vie ainsi que la stratégie « Tester et traiter » qui délivre immédiatement un traitement aux personnes testées séropositives au virus.
Au cours de sa visite de deux jours dans le pays, les 13 et 14 juin derniers, la Directrice exécutive adjointe de l’ONUSIDA, Gunilla Carlsson, était présente lors de l’annonce présidentielle des nouvelles stratégies en matière de santé.
« Le pays entier doit recentrer et revoir les priorités de sa feuille de route concernant la riposte au VIH. Nous souhaitons réaliser les objectifs pour 2020 et concrétiser notre vision de mettre fin d’ici 2030 à la menace que représente le sida pour la santé publique. Par ailleurs, des maladies non transmissibles atteignent les proportions d’une nouvelle épidémie qui menace la santé de notre nation ainsi que notre programme de développement national, » a déclaré le Président Mokgweetsi Masisi au cours de la cérémonie officielle.
À l’occasion de sa visite, Mme Carlsson a également nommé la Première Dame du Botswana, Mme Neo Masisi, Ambassadrice spéciale pour l’autonomisation et l’engagement des jeunes au Botswana. À ce titre, Mme Masisi défendra en priorité les besoins des jeunes ainsi que la promotion et la protection de leurs droits, mais aussi leur rôle fondamental en tant qu’acteurs du changement, en s’adressant en particulier aux jeunes femmes et aux filles.
« J’aimerais remercier l’ONUSIDA pour la confiance qu’ils me témoignent en me nommant à cette fonction. Elle m’aidera à utiliser mon rôle de Première Dame pour mettre fin à l’épidémie du sida parmi les jeunes et à donner plus de poids à mon travail actuel », a annoncé Mme Masisi.
Au cours d’une rencontre entre Mme Carlsson et des membres de la société civile au Botswana, les participants ont fait part de leur inquiétude vis-à-vis de la complaisance, en particulier parmi les jeunes, en matière de respect des traitements et de la prévention du VIH.
Suite à la décision historique de la Haute Cour du Botswana décriminalisant les relations homosexuelles, les membres de la communauté LGBT ont exprimé leur espoir, en indiquant toutefois qu’il reste encore fort à faire au sujet de la stigmatisation et de la discrimination, en particulier au sein des communautés et dans le cadre des soins de santé.
« La complaisance est le problème principal auquel le Botswana est confronté dans sa riposte au sida. Si le pays peut y mettre un terme, alors il montrera au monde entier que c’est possible », a indiqué Gunilla Carlsson, Directrice exécutive adjointe de l’ONUSIDA.
Au cours de son déplacement, Mme Carlsson a également visité Ramotswa, un village en banlieue de Gaborone, afin de voir comment les communautés se regroupent pour accélérer la riposte au sida. Elle s’est par ailleurs rendue dans la clinique Tebelopele de Gaborone. Cet établissement apporte des services intégrés de santé et pour le VIH à des personnes d’horizons très différents, dont des professionnelles du sexe, des hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes, des adolescentes et des jeunes femmes.
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L'ONUSIDA continue d'appuyer la riposte à l'épidémie de VIH au Pakistan
18 juin 2019
18 juin 2019 18 juin 2019L'ONUSIDA continue d'aider le Pakistan à faire face à l'épidémie de VIH à Larkana, au cours de laquelle plus de 800 personnes ont été nouvellement diagnostiquées avec le virus. Plus de 80 % des nouveaux cas concernent des enfants de moins de 15 ans, la plupart d'entre eux ayant moins de 5 ans. Au 17 juin, 396 personnes avaient reçu un traitement.
Le 14 juin dernier, les autorités ont présenté les résultats d’une enquête préliminaire sur l’épidémie au cours d’une conférence de presse. Elles sont venues à la conclusion que de mauvaises pratiques de contrôle des infections, notamment l’absence de stérilisation et la tendance à réutiliser les seringues et les perfusions, sont les facteurs principaux expliquant cette augmentation des nouvelles infections.
« Nous avons encore beaucoup à faire pour améliorer le contrôle des infections ainsi que pour aider les enfants malades et leurs familles », a déclaré le Directeur régional de l’ONUSIDA, Eamonn Murphy, au cours de la conférence de presse tenue à Karachi au Pakistan. Et d’ajouter : « L’ONUSIDA continuera d’aider et d’assurer la coordination au sein du système des Nations unies et avec d’autres partenaires afin de garantir que l’assistance nécessaire soit réellement fournie de manière efficace. »
Outre l'amélioration des procédures de lutte contre l'infection, l'enquête préliminaire a révélé que le renforcement de l'éducation communautaire est essentiel pour sensibiliser davantage à la prévention du VIH et pour lutter contre la stigmatisation et la discrimination. Les conclusions d’une évaluation rapide des connaissances liées au VIH, présentées au cours de la conférence de presse, montrent que les communautés touchées ne disposent que d’informations très restreintes sur cette maladie. De nombreux parents et soignants n'ont appris l'existence du VIH que le jour où leurs enfants ont été diagnostiqués ou à cause des rapports des médias sur l'augmentation du nombre de cas. L’absence d’informations précises a également fait souffler un vent de panique et les familles d’enfants touchés par le virus ont parfois été ostracisées et isolées.
En réponse, l’ONUSIDA en partenariat avec l’UNICEF, l’UNFPA, l’Organisation mondiale de la santé et le JSI Research and Training Institute soutiennent des partenaires nationaux dans leurs efforts pour créer un plan de riposte communautaire afin de promouvoir l’éducation à la santé et réduire la stigmatisation et la discrimination. Le Sindh AIDS Control Programme en lien l’ONUSIDA et l’UNICEF a commencé à former des professionnels de la santé sur la gestion des cas pédiatriques. Des sessions d’éducation à la santé sont en train d’être mises en place en impliquant des organisations dirigées par les communautés et les leaders religieux. D’autres formations ciblent les médias locaux afin de les sensibiliser à leur responsabilité lorsqu’ils couvrent la question du VIH.
L’ONUSIDA collabore étroitement avec les gouvernements fédéraux et provinciaux afin de fournir une aide technique sur place. Il s’agit d’aider à apporter une réponse efficace à cette crise et de réduire son impact. Le ministère de la Santé du Sindh a également renforcé ses efforts pour empêcher les activités des cabinets médicaux informels et n’ayant pas d’autorisation d’exercer. Cette politique a déjà provoqué la fermeture de 900 cliniques et banques du sang sans autorisation.
L’enquête préliminaire a été menée par l’Organisation mondiale de la santé en partenariat avec des organisations comme le Sindh AIDS Control Programme, l’Aga Khan University, le Field Epidemiology and Laboratory Training Programme, la Dow Medical University de Karachi, la Microbiology Society of Infectious Disease et des agences de l’ONU, comme l’ONUSIDA, l’UNICEF et l’UNFPA.
Avec 20 000 nouvelles infections par an en 2017, le Pakistan est le deuxième pays d’Asie-Pacifique où l’épidémie du Sida croît le plus vite. Le virus touche d’une manière disproportionnée les populations les plus vulnérables et marginalisées, en particulier les populations clés. L’ONUSIDA poursuit son travail avec le gouvernement et ses partenaires au Pakistan en vue de renforcer la riposte dans le pays.
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Malawi : n'oublions pas d’où nous venons pour continuer à progresser
05 juin 2019
05 juin 2019 05 juin 2019Dan Namarika, Secrétaire à la Santé au Malawi et diplômé de la faculté de médecine en 1999, figure parmi les premiers étudiants à avoir suivi la totalité de sa formation médicale au Malawi. Sa volonté d’agir contre le sida l'a poussé à entamer une longue carrière de médecin. Il est notamment resté quatre ans au service personnel du défunt Président Bingu wa Mutharika.
« C’est à cause du sida que j’ai choisi la médecine. Je n'arrivais pas à croire qu’il n'existait aucun traitement pour une telle maladie. Je me souviens du premier cas dans mon quartier. Une femme qui avait succombé à une maladie chronique aggravée par le sida. Certains membres de ma famille en sont morts aussi. Le sida jalonne ma longue histoire », dit-il.
Depuis le pic de l’épidémie du VIH à laquelle fait référence M. Namarika, marqué par 110 000 nouvelles infections (en 1993 et 1994) et 65 000 décès dus aux maladies liées au sida (en 2004 et 2005), le Malawi a réalisé des progrès considérables dans sa lutte contre le VIH.
Ces progrès découlent de l’introduction d’innovations comme la méthode de dépistage « Test and Start » mise en place en 2016, qui propose un traitement immédiat contre le VIH à toutes les personnes vivant avec le VIH, ainsi que Option B+, lancée en 2011. Cette stratégie de prévention de la transmission du VIH de la mère à l’enfant vise à s'assurer que toutes les femmes enceintes vivant avec le VIH aient accès à vie au traitement contre le VIH.
Ainsi, les nouvelles infections au VIH au Malawi ont chuté de 40 %, passant de 64 000 en 2010 à 39 000 en 2017. Le nombre de décès liés au sida a lui diminué de moitié, passant de 34 000 en 2010 à 17 000 en 2017. L’espérance de vie continue d’augmenter, passant de seulement 46 ans en 2004 à 64 ans en 2018. Selon les estimations, elle pourrait même atteindre 74 ans d'ici 2030.
En 2017, 92 % des femmes enceintes vivant avec le VIH au Malawi avaient accès aux services de prévention de la transmission du VIH de la mère à l’enfant. Cette situation a permis de réduire le nombre de nouvelles infections au VIH chez les enfants (0-14 ans), jusqu'à atteindre un record historiquement bas de 4 900 infections en 2017.
M. Namarika attribue ces réussites en grande partie à la lutte multisectorielle contre le VIH, ainsi qu’à l’engagement politique et à la volonté des responsables au plus haut niveau. « Outre les politiques élaborées au plus haut niveau du gouvernement, d’autres ministères que celui de la Santé se sont également impliqués, dont les ministères du Budget, de l’Égalité entre les femmes et les hommes, de l’Éducation et les collectivités territoriales. Nous avons pu compter sur la société civile, les communautés religieuses, les responsables culturels et l’assistance technique des partenaires de développement tels que l’ONUSIDA », explique-t-il.
Il salue aussi les innovations programmatiques, telles que le transfert de certaines tâches des médecins au personnel infirmier et au personnel soignant de proximité. Cet aspect a permis de proposer le service de dépistage et de traitement du VIH à davantage de personnes.
Le Plan stratégique national de lutte contre le VIH/sida 2015-2020 place l’objectif 90-90-90 au cœur de sa mission et se fixe pour objectif ultime de mettre fin au sida au Malawi d’ici 2030. Le Malawi enregistre de nets progrès au niveau du nombre de personnes vivant avec le VIH diagnostiquées (90 %) et du nombre de personnes vivant avec le VIH qui suivent un traitement contre la maladie (71 %). Toutefois, il reste beaucoup à faire pour rendre indétectable la charge virale de davantage de personnes vivant avec le VIH (61 %). Le Malawi risque donc de ne pas atteindre ses objectifs dans les 500 prochains jours.
M. Namarika affirme que le principal obstacle aux progrès du Malawi pour atteindre ces objectifs est dû à l'isolement de certaines personnes. Celui-ci découle des disparités socioéconomiques et structurelles liées à des relations de pouvoir, comme la pauvreté, le chômage et les inégalités entre les femmes et les hommes. Il souhaite également adopter une approche prenant en considération le rapport entre la zone géographique et la population, afin de traiter les situations de vulnérabilité exacerbées par les migrations et les catastrophes naturelles, telles que les épisodes de sécheresse et les inondations auxquels est confrontée la population au sud-est du pays.
Le taux élevé de nouvelles infections au VIH chez les adolescentes et les jeunes femmes âgées de 15 à 24 ans constitue un autre défi dans la lutte contre le sida à l’échelle nationale. On a enregistré 9 500 nouvelles infections en 2017, soit plus du double par rapport aux hommes de la même tranche d’âge (4 000).
« La plupart des jeunes ne parviennent pas à boucler leurs fins de mois. Cette situation est très risquée pour les jeunes filles, car des hommes plus âgés peuvent aisément bafouer leurs droits. Les jeunes hommes doivent également changer de comportement en matière de santé », ajoute M. Namarika.
Toutefois, M. Namarika reste convaincu que le principal obstacle aux progrès dans la lutte contre le sida reste l’autosatisfaction.
« Lorsque j’étais jeune médecin, il arrivait que je prononce jusqu’à 19 décès, uniquement dans le service pédiatrique. Pas dans tout l’hôpital, seulement dans le service pédiatrique. Aujourd’hui, les jeunes médecins ne sont plus confrontés à ce genre de situation. Ils oublient donc que le VIH est une vraie maladie », explique-t-il.
Selon lui, il est primordial de rester engagés aux côtés des communautés pour lutter contre le sida avec le même degré d’urgence qu’au début des années 2000, afin de préserver les résultats remarquables obtenus dans le pays.
« Si le coût du sida n’est pas considéré comme l’une des catastrophes historiques les plus graves de nos 54 années d'indépendance, notre histoire perd tout son sens », insiste-t-il.
La meilleure façon de progresser, c'est de continuer à financer la lutte contre le sida et d'insister davantage sur la prévention du VIH. Selon lui, un investissement national croissant s’impose, et des partenaires de développement convaincants seront nécessaires pour investir davantage de sources de financement externes dans la prévention du VIH.