National responses


Press Statement
Déclaration inter-agences sur la promotion de la production locale de médicaments et d’autres technologies dans le domaine de la santé
31 mai 2019 31 mai 2019Les pays à revenu faible et intermédiaire sont de plus en plus intéressés par le développement de la production locale de médicaments de qualité garantie et d’autres technologies dans le domaine de la santé. Cet intérêt est suscité par le potentiel de cette activité à aider les pays à revenu faible et intermédiaire à améliorer l’accès à des médicaments de qualité garantie et aux autres technologies en matière de santé, à instaurer la couverture santé universelle (CSU) et à atteindre les objectifs sanitaires et les objectifs de développement plus larges des Objectifs de développement durable.
Le terme de « production locale » peut être défini de différentes façons. Aux fins de la présente déclaration, l’adjectif « local » renvoie à l’emplacement géographique, c’est-à-dire qui a lieu dans le pays ou la région, et le mot « production », par exemple en ce qui concerne les produits pharmaceutiques, renvoie à toutes les activités faisant partie de la chaîne de valeur de la production pharmaceutique. Dans le contexte de l’agenda pour la santé publique, la promotion de la production locale nécessite une approche holistique qui englobe la cohérence des politiques, le renforcement des systèmes de régulation, l’accès au financement pour une production durable, une évaluation soigneuse de la viabilité économique, le développement de ressources humaines formées, l’accès aux technologies de production et à une innovation basée sur les besoins, la création d’incitations à l’investissement et d’autres facteurs destinés à permettre aux fabricants de se conformer aux normes de qualité internationales, d’être compétitifs et de s’engager dans une production durable.
La Stratégie mondiale et le Plan d’action pour la santé publique, l’innovation et la propriété intellectuelle, adoptés en 2008 lors de la 61e Assemblée mondiale de la Santé (WHA), citent la production locale et le transfert de technologie associé comme l’un des éléments de promotion de l’innovation, de renforcement des capacités et d’amélioration de l’accès. Plus récemment, lors de la 71e WHA en mai 2018, les États membres ont souligné l’importance de la production locale dans le contexte de la pénurie mondiale de médicaments et de vaccins, et de l’accès à ceux-ci.
Plusieurs organisations internationales ont également fait part de leur souhait de s’approvisionner en produits médicaux de qualité garantie plus près du lieu de leur utilisation. L’effet d’entraînement d’opportunités de marché importantes peut être un facteur majeur de stimulation du progrès, en particulier lorsqu’il s’accompagne de partenariats dans l’aide au développement des ressources humaines dans l’industrie et la santé.
Le renforcement de la production locale est un engagement de nature transversale. Une production locale durable nécessite une collaboration multisectorielle efficace afin de promouvoir des environnements juridiques et techniques propices à l’investissement. Dans de nombreux pays à revenu faible et intermédiaire, la capacité des fabricants locaux à produire et à fournir des produits médicaux de qualité d’une part, et celle de l’autorité nationale de régulation à garantir la qualité, l’efficacité et la sécurité d’autre part, sont insuffisantes. Quelle que soit sa nature, aussi bien via une production locale que par les importations, la fourniture de produits médicaux devrait aller de pair avec le renforcement des capacités de régulation, afin d’atteindre la conformité avec les BPx[1] internationales et d’autres normes de qualité. Un partenariat étroit entre la communauté internationale et les pays à revenu faible et intermédiaire est essentiel pour aider les pays et les régions à renforcer les capacités et à bâtir des institutions et des industries capables de pérenniser les progrès accomplis.
Avec la mondialisation de l’industrie pharmaceutique et la diversité des contextes nationaux, il n’existe pas d’approche « à taille unique » de la promotion d’une production locale de médicaments de qualité garantie et d’autres technologies dans le domaine de la santé. Toutefois, dans le but de reconnaître le rôle important que la production locale peut jouer dans l’amélioration de l’accès à des produits médicaux de qualité garantie et la mise en œuvre de la CSU, les organisations signataires visent à travailler de manière collaborative, stratégique et holistique, en partenariat avec les gouvernements et les autres parties prenantes, pour consolider la production locale. Nous nous engageons à apporter notre contribution sur la base de l’expertise et du mandat de nos organisations respectives.
Fait à Genève, le 24 mai 2019
Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, Directeur général de l’OMS
M. Li Yong, Directeur général de l’ONUDI
Dr Mukhisa Kituyi, Secrétaire général de la CNUCED
Mme Gunilla Carlsson, Directrice exécutive de l’ONUSIDA par intérim
Mme Henrietta H. Fore, Directrice exécutive de l’UNICEF
M. Peter Sands, Directeur exécutif du Fonds mondial
[1] Bonnes pratiques de fabrication, bonnes pratiques cliniques, etc. ^




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La Première dame du Kenya en visite à l’ONUSIDA pour la campagne Beyond Zero
22 mai 2019
22 mai 2019 22 mai 2019Le 21 mai, la Première dame du Kenya, Margaret Kenyatta, a visité le siège de l’ONUSIDA à Genève, en Suisse, pour parler de son initiative Beyond Zero, destinée à améliorer la santé maternelle et infantile et à réduire l’impact du VIH dans le pays. Lors de cette visite, Mme Kenyatta a rencontré la Directrice exécutive de l’ONUSIDA par intérim, Gunilla Carlsson, et s’est exprimée devant les membres du personnel dans le cadre d’une réunion publique.
Depuis son lancement en janvier 2014, l’initiative Beyond Zero a transformé la vie de milliers de femmes et d’enfants à travers le Kenya, en mobilisant des ressources et en bâtissant de nouveaux partenariats pour améliorer la situation sanitaire, avec une attention particulière sur la réduction de la mortalité maternelle et infantile et la prévention des nouvelles infections à VIH.
Beyond Zero a envoyé plus de 50 dispensaires mobiles dans chaque comté du Kenya. Ces dispensaires ont permis un accès élargi et un recours accru aux services de santé. L’initiative a aussi apporté une contribution significative aux progrès accomplis dans la riposte au sida à l’échelle nationale, avec une baisse des nouvelles infections à VIH chez les enfants d’environ 13 000 en 2013 à 8 000 en 2017.
Dans le cadre du lancement de la campagne Beyond Zero Medical Safari en 2018, l’accent a été mis sur la prestation de soins de santé et de services chirurgicaux gratuits, y compris des opérations sur des fistules, pour les Kenyans des endroits les plus reculés du pays. Un engagement fort vise également à accroître l’inclusion sociale des enfants vivant avec des handicaps et d’impliquer les adolescents pour réduire le risque d’infection à VIH.
Mme Kenyatta a déclaré au personnel de l’ONUSIDA que la riposte au VIH devait se poursuivre, avec une vigueur renouvelée.
« Nous ne pouvons pas quitter le champ de bataille maintenant », a-t-elle affirmé. « Nous devons renouveler notre engagement de mettre fin à l’épidémie de sida d’ici à 2030, pour que dans les années à venir, lorsque l’on parlera du sida comme d’une chose du passé, nous nous souvenions des rôles que nous avons joués, qu’ils soient grands ou plus modestes ».
Mme Carlsson a remercié Mme Kenyatta pour son soutien indéfectible à la riposte au VIH.
« La Première dame est une incroyable avocate de la cause de la santé maternelle et infantile. Elle défend des questions qui sont chères à notre cœur. L’initiative Beyond Zero transforme la vie des femmes et des enfants dans tout le Kenya ».
Lors de sa visite à l’ONUSIDA, Mme Kenyatta était accompagnée de Sicily Kariuki, Secrétaire du gouvernement kenyan chargée de la Santé, Nduku Kilonzo, Directrice du Conseil national de contrôle du sida, et Cleopa Mailu, Ambassadeur du Kenya auprès des Nations Unies à Genève.
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Reconnaissance des résultats obtenus par le Centre de recherche sur le sida de la Croix-Rouge thaïlandaise
02 mai 2019
02 mai 2019 02 mai 2019Le Centre de recherche sur le sida de la Croix-Rouge thaïlandaise (TRC-ARC) est à l’avant-garde de la riposte au VIH depuis le début de l’épidémie, lorsque son directeur, Praphan Phanuphak, diagnostique en 1985 le premier cas de VIH du pays. Depuis lors, il n’a cessé de développer et de promouvoir des approches de prévention et de traitement innovantes, notamment la prophylaxie pré-exposition (PPrE), le traitement antirétroviral précoce et les services de santé dirigés par les populations clés.
Situé à Bangkok, capitale de la Thaïlande, le TRC-ARC est une organisation fonctionnant sous l’égide de la Croix-Rouge thaïlandaise. La Croix-Rouge thaïlandaise est l’un des chefs de file de la riposte au VIH dans le pays, grâce à des projets mis en œuvre en collaboration avec des partenaires et financés par l’intermédiaire du Plan présidentiel américain d’aide d’urgence à la lutte contre le sida (PEPFAR).
Depuis fin 2014, le TRC-ARC propose la PPrE aux personnes davantage exposées au risque d’infection à VIH, à travers des projets tels que le programme de PPrE de la Princesse, qui bénéficie d’un fort soutien de la part de Sa Majesté royale la Princesse Soamsawali. Ce programme fournit des services de PPrE gratuits par l’intermédiaire d’organisations communautaires telles que la Fondation SWING (Service Workers in Group), l’association Rainbow Sky Association of Thailand, Mplus, CAREMAT et SISTERS. Le TRC-ARC propose également aux membres de ces groupes communautaires une formation complète sur la prestation de soins de santé, le financement durable, l’évaluation et le contrôle de la qualité.
Depuis 2017, le TRC-ARC propose aussi le traitement antirétroviral précoce afin d’améliorer le maintien des soins et l’observance du traitement. Les personnes diagnostiquées séropositives au VIH se voient prescrire deux semaines de médicaments pour commencer, puis elles sont redirigées vers d’autres établissements de santé pour la poursuite de leur traitement.
Autre résultat très important, la création de la Tangerine Clinic, premier dispensaire du pays à proposer des soins de santé et des conseils adaptés aux personnes transgenres. Cette clinique est gérée par des personnes transgenres, avec un personnel composé de professionnels de santé sensibilisés à la dimension de genre. Elle fournit des services de santé sexuelle et reproductive, des conseils psychosociaux, des traitements hormonaux et des conseils sur ces traitements, ainsi que des services de dépistage du VIH et de prise en charge pour le traitement.
Lors de sa récente visite en Thaïlande, le Directeur exécutif de l’ONUSIDA, Michel Sidibé, a rendu hommage au travail de M. Praphan et du TRC-ARC à l’occasion d’une manifestation organisée par l’ONUSIDA, à laquelle ont participé des représentants du Ministère thaïlandais de la Santé publique, du Ministère thaïlandais des Affaires étrangères, du PEPFAR, d’USAID, des partenaires de développement des Nations Unies et des organisations de la société civile.
« Depuis plus de 30 ans, le Centre de recherche sur le sida de la Croix-Rouge thaïlandaise joue un rôle clé dans le développement et la promotion d’approches de prévention et de traitement du VIH innovantes et efficaces », a déclaré M. Sidibé. « Sa contribution va au-delà des frontières de la Thaïlande, car elle sert de catalyseur du changement dans toute la région Asie-Pacifique ».
M. Praphan a remercié l’ONUSIDA pour sa reconnaissance des résultats obtenus par le TRC-ARC et déclaré que le travail de ce dernier ne cesserait pas jusqu’à la fin de l’épidémie de sida. « J’accepte cette reconnaissance au nom de toutes les personnes qui travaillent avec moi à la Croix-Rouge thaïlandaise et au sein de la communauté pour faire en sorte que personne ne soit laissé pour compte. Nous avons démontré comment la science, intégrée au niveau communautaire, peut étendre l’accès à la santé aux groupes de personnes les plus marginalisés ».
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Maintenir la dynamique de la riposte au sida dans le monde
24 avril 2019
24 avril 2019 24 avril 2019Lors d’une visite en Afrique du Sud, Michel Sidibé, Directeur exécutif de l’ONUSIDA, a formulé la mise en garde suivante : la riposte mondiale au sida se trouve à un point d’inflexion, auquel les acquis obtenus jusqu’ici pourraient facilement s’inverser, sauf si des actions urgentes sont entreprises pour atteindre les objectifs fixés pour 2020 et les buts ambitieux définis pour la décennie à venir.
Dans un entretien avec le Ministre de la Santé sud-africain, Aaron Motsoaledi, M. Sidibé a félicité le pays pour ses progrès accomplis à ce jour et encouragé le gouvernement à accélérer l’action pour atteindre les objectifs ambitieux qui mettront la riposte au VIH sur un chemin durable pour en finir avec l’épidémie de sida d’ici à 2030. M. Sidibé a déclaré qu’il était temps d’exploiter pleinement le pouvoir des communautés pour combler les lacunes restantes dans les objectifs de traitement 90-90-90 de l’ONUSIDA.
Lors d’une rencontre avec la Première dame d’Afrique du Sud, Tshepo Motsepe, M. Sidibé a encouragé cette dernière à utiliser sa voix et sa popularité pour autonomiser les personnes qui n’ont pas de visibilité et n’ont pas accès aux services, en insistant particulièrement sur l’importance d’ouvrir aux adolescentes l’accès au vaccin contre le papillomavirus humain pour la prévention du cancer du col de l’utérus.
Mme Motsepe a fait part de sa volonté de s’engager sur les questions nationales et internationales dans l’intérêt du développement social. « La santé, ce n’est pas simplement l’absence de maladie », a-t-elle indiqué. « Certains m’appellent la Première dame, d’autres l’épouse du Président, mais quel que soit mon titre, je suis une travailleuse sociale pour l’Afrique du Sud ».
M. Sidibé a également rencontré l’ancien Président sud-africain Kgalema Motlanthe et l’a encouragé à faire en sorte que les gens restent conscients des risques sérieux de perdre la dynamique de la riposte au sida, et notamment de la nécessité d’impliquer davantage les hommes dans le dépistage du VIH et l’observance du traitement.
M. Motlanthe, qui est membre de Champions for an AIDS-free Generation en Afrique, a fait part de son appréciation des efforts menés par M. Sidibé tout au long de sa carrière, notamment en tant que Directeur exécutif de l’ONUSIDA. Il a fait remarquer que M. Sidibé n’avait cessé de définir les étapes cruciales dans les progrès de la riposte au sida, et d’en plaider la cause.
« Vous avez toujours répondu présent », a-t-il déclaré.
Lors de son séjour à Johannesburg, M. Sidibé s’est adressé aux directeurs des bureaux nationaux de l’ONUSIDA en Afrique orientale et australe. Il leur a rappelé la vocation première de l’ONUSIDA : répondre aux besoins des personnes vivant avec le VIH et des personnes exposées au risque d’infection. En tant qu’organisation œuvrant dans le domaine de la santé, il a souligné que l’ONUSIDA jouait un rôle unique dans la défense des droits des personnes vulnérables, en s’engageant fermement aux côtés de la société civile et en insistant sur le fait que personne ne devait subir de discrimination à cause de son mode de vie ou de ses choix amoureux.
« L’ONUSIDA n’est pas une organisation pilotée par la logistique ou le matériel », a-t-il déclaré. « C’est une organisation qui place l’humain au cœur de son action ».
« La riposte au sida, notamment en Afrique orientale et australe, délivre des enseignements et des approches qui permettent d’assurer la pérennité à travers le leadership politique, la mobilisation des ressources et l’engagement des communautés », a-t-il ajouté.
« Si les gens sont derrière vous, vous avez vraiment les moyens de rendre le monde meilleur. »
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La Côte d’Ivoire fait part d’une nouvelle volonté de s’attaquer au problème des frais pour les usagers des services anti-VIH
16 avril 2019
16 avril 2019 16 avril 2019Le gouvernement ivoirien a fait part de son engagement visant à faire cesser la facturation de l’accès aux services de dépistage et de traitement du VIH pour les usagers, en déclarant qu’il allait appliquer rigoureusement les décisions annoncées précédemment visant à éviter que les personnes vivant avec le VIH ou touchées par le virus soient obligées de payer des frais.
Une note diffusée par le Ministère de la Santé a rappelé à tous les prestataires de services que les frais liés aux services de dépistage et de traitement du VIH ne devaient pas être facturés aux personnes qui accèdent à ces services. Cette directive s’applique à tous les services destinés aux femmes enceintes et allaitantes, à tous les services de dépistage du VIH, aux tests de détection de la charge virale et à la prescription de médicaments antirétroviraux pour les personnes vivant avec le VIH.
Cette directive rappelle également aux prestataires de services que les enfants de moins de 15 ans doivent avoir librement accès aux services de santé et que les jeunes femmes âgées de 15 à 24 ans doivent avoir librement accès aux soins de santé primaires, au dépistage du VIH et aux services de planification familiale.
Dans plusieurs pays, le problème des frais facturés aux usagers a été décrit comme un obstacle majeur au dépistage du VIH, au traitement des personnes vivant avec le VIH et au maintien des personnes dans le parcours de soins et de traitement.
L’engagement renouvelé de la Côte d’Ivoire dans la résolution du problème de ces frais est le résultat de discussions entre le Président de la Côte d’Ivoire, Alassane Ouattara, et l’ancien Président du Botswana, Festus Mogae, qui a visité le pays au mois de mars en sa qualité de Président des Champions for an AIDS-free generation en Afrique.
Suite à ces entretiens, le gouvernement a aussi annoncé son intention d’augmenter les financements nationaux consacrés à la riposte au sida de 10 millions de dollars dans le cadre du prochain budget.
Lors de sa rencontre avec le Président, M. Mogae a félicité M. Ouattara et la Première dame, Dominique Ouattara, pour leur engagement personnel de mettre fin à l’épidémie de sida comme menace de santé publique d’ici 2030. Mme Ouattara est Ambassadrice spéciale de l’ONUSIDA pour l’élimination de la transmission de la mère à l’enfant et la promotion du traitement pédiatrique contre le VIH.
En conclusion de sa mission, M. Mogae a souligné l’importance d’accélérer la riposte à l’épidémie. « Nous ne pouvons pas nous permettre de nous reposer sur nos lauriers et laisser se perdre les immenses progrès accomplis jusqu’ici. Si nous nous arrêtons maintenant, nous perdrons tout ce que nous avons déjà investi et obtenu. La nation toute entière doit être mobilisée pour faire en sorte de ne laisser personne pour compte », a-t-il déclaré.
En 2017, on dénombrait 500 000 personnes vivant avec le VIH en Côte d’Ivoire, dont environ 46 % ayant accès au traitement anti-VIH.
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Les femmes en tête du mouvement pour réduire l’impact du VIH et des violences sexistes au Moyen-Orient et en Afrique du Nord
23 avril 2019
23 avril 2019 23 avril 2019Selon l’Organisation mondiale de la Santé, environ un tiers des femmes de la planète ont déjà vécu des violences. Dans certaines régions, les femmes victimes de violences physiques ou sexuelles commises par un partenaire intime sont 1,5 fois plus susceptibles de contracter le VIH que les femmes n’ayant pas vécu de violences. Au sein des populations marginalisées, comme les professionnelles du sexe ou les femmes transgenres, une forte prévalence des violences est associée à des taux supérieurs d’infection à VIH.
L’ONUSIDA estime qu’au Moyen-Orient et en Afrique du Nord (MENA), environ 220 000 personnes vivent avec le VIH. Les nouvelles infections ont augmenté de 12 % entre 2010 et 2017 et les décès dus au sida de 11 % sur la même période. La stigmatisation et la discrimination associées au VIH, ainsi que les niveaux élevés de violences sexistes, empêchent de nombreux pays de progresser contre l’épidémie. Dans cette région, les violences sexistes sont fortement associées à des normes néfastes et des stéréotypes liés au genre.
En 2018, le projet LEARN MENA a été lancé dans le but de fournir aux femmes une plate-forme d’échange de leurs expériences et d’étudier les liens entre les violences sexistes et le VIH dans la région. À la base de ce projet se trouve le cadre Action Linking Initiatives in Violence against Women and HIV Everywhere (ALIV(H)E) (Action pour corréler les initiatives menées dans les violences à l’égard des femmes et le VIH dans tous les pays), un projet de recherche qui recueille des preuves sur les solutions qui fonctionnent pour prévenir la violence et sensibiliser les femmes afin de comprendre et de traiter les corrélations entre violences faites aux femmes et VIH.
À travers des dialogues communautaires menés par MENA-Rosa, un réseau régional de femmes vivant avec le VIH ou touchées par le virus, les femmes renforcent leur propre compréhension des causes profondes de la violence et des liens avec le VIH. Ces dialogues ont mis en avant le fait que les inégalités entre les sexes se trouvent au cœur des violences à l’égard des femmes et du risque accru d’infection à VIH. Par exemple, ils ont révélé que certaines femmes n’avaient jamais mis les pieds à l’école. Nombre d’entre elles ont connu le mariage précoce ou forcé. Beaucoup ont attrapé le VIH suite à des violences sexuelles, y compris dans le cadre même de leur mariage.
« La violence est partout. Avec le temps, et en prenant de l’âge, on finit par penser que c’est normal », a raconté une participante algérienne à l’un de ces dialogues.
Les participantes ont décrit de multiples formes de violence dans différents contextes, notamment dans les établissements de santé, qui les empêchent d’accéder aux soins, y compris aux services de prévention et de traitement du VIH.
Jusqu’à présent, le projet a été mis en œuvre dans sept pays : Algérie, Égypte, Jordanie, Liban, Maroc, Soudan et Tunisie.
Les conclusions du projet aident les femmes vivant avec le VIH et touchées par le virus à plaider pour une meilleure riposte à l’épidémie dans la région et pour des mesures visant à réduire l’impact des violences à l’égard des femmes. Ces dialogues ont permis d’amplifier la voix des femmes marginalisées vivant avec le VIH et touchées par le virus, incitant ainsi les décideurs et leurs partenaires à renforcer les ripostes communautaires nationales. L’ONUSIDA soutient les pays dans la mise en œuvre des recommandations et des plans d’action développés à partir du projet.
« Les leaders de MENA-Rosa ont appris, à travers ce douloureux processus, que les violences à notre égard doivent être dénoncées et non balayées et cachées sous un tapis », a déclaré Rita Wahab, Coordonnatrice régionale de MENA-Rosa. « L’autonomisation va permettre aux femmes, dans toute leur diversité, de connaître et de comprendre leurs droits. Nos militants vont aller plus loin pour démontrer les corrélations entre violences à l’égard des femmes et VIH. L’égalité des sexes commence à la maison, se déploie au sein de la société et s’épanouit dans le cadre de l’environnement légal ».
LEARN MENA est mis en œuvre par l’ONUSIDA, Frontline AIDS et MENA-Rosa, avec l’appui financier d’USAID. Le Salamander Trust, principal auteur du cadre ALIV(H)E, apporte une assistance technique supplémentaire.
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Le plan de rattrapage du Liberia prend forme
27 mars 2019
27 mars 2019 27 mars 2019L’épidémie de VIH continue d’avoir des répercussions profondes sur le plan humanitaire et de la santé publique en Afrique occidentale et centrale, une région qui risque d’être laissée à la traîne de la riposte mondiale pour en finir avec l’épidémie de sida. En juillet 2017, l’Union africaine a adopté un plan de rattrapage régional pour l’Afrique centrale et occidentale, dans le but d’accélérer rapidement l’accès au traitement anti-VIH et de combler le fossé entre les régions africaines. Des plans de rattrapage nationaux ont été développés dans 18 pays d’Afrique occidentale et centrale, notamment au Liberia.
On estime qu’en 2017, 40 000 personnes vivaient avec le VIH au Liberia, dont environ 3 000 enfants âgés de 0 à 14 ans. Moins d’un tiers des adultes âgés de 15 à 49 ans vivant avec le VIH a accès aux médicaments qui permettent de rester en bonne santé et d’éviter la transmission du virus à d’autres personnes. Pour les enfants, la situation est encore plus compliquée, avec seulement 18 % qui sont sous traitement.
On observe toutefois des signes encourageants montrant que le Liberia est en train d’intensifier sa riposte à l’épidémie de VIH et d’adopter des programmes et des politiques de meilleures pratiques pour assurer la prestation de services de dépistage, de traitement et de prévention du VIH, ainsi que le recours à ces services. Sous le leadership du Ministère de la Santé et de la Commission nationale du Liberia pour la lutte contre le sida, un plan d’accélération pour 2019-2020 a été élaboré, recensant les programmes à fort impact destinés à accélérer la riposte et décrivant les besoins urgents en termes d’ajustement des programmes existants et d’obstacles à lever pour assurer une meilleure prestation des services. Il reconnaît également que les mesures de prévention doivent être renforcées et qu’il est nécessaire de réduire la stigmatisation et la discrimination associées au virus.
Le plan de rattrapage du Liberia a pour ambition de tripler les chiffres du pays en matière de dépistage et de traitement, en renvoyant directement les personnes testées séropositives au VIH vers un traitement. Le plan de rattrapage s’appuie sur une approche localisation géographique – population, avec une insistance particulière sur la prestation de services dans les trois comtés où l’on recense les besoins non satisfaits les plus importants en termes de dépistage, de traitement et de soins anti-VIH, dans les zones urbaines et dans quelques autres endroits. Les services ciblent les adultes âgés de 15 à 49 ans, en particulier les femmes enceintes et les groupes davantage exposés au risque, notamment les hommes gays et les autres hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes, les professionnel(le)s du sexe, les consommateurs de drogues injectables, les détenus et les personnes qui travaillent dans les mines. Les nourrissons exposés au virus pendant la grossesse et l’allaitement sont également prioritaires.
Le plan vise aussi à remédier au faible recours aux services observé chez les hommes.
« Nous sommes en train de concevoir des interventions qui encourageront davantage d’hommes à se faire dépister et à connaître leur statut. Sur toutes les personnes dépistées jusqu’ici, 80 % sont des femmes », a déclaré la Présidente de la Commission nationale du Liberia pour la lutte contre le sida, Theodosia Kolle. « La stigmatisation reste un problème majeur au Liberia ».
L’ONUSIDA a joué un rôle considérable en contribuant à la rédaction du plan de rattrapage, en mobilisant les parties prenantes et en veillant à ce que les personnes vivant avec le VIH, la société civile et les personnes issues des populations clés soient impliquées dans sa conception. Environ 70 personnes ont participé à un atelier spécial de deux jours au mois de mars afin d’imaginer les mesures politiques et programmatiques nécessaires pour améliorer la prestation des services, renforcer la mobilisation communautaire, augmenter les financements et permettre une utilisation plus efficace des ressources existantes, ainsi qu’un meilleur système de suivi et d’évaluation.
Cet atelier a aussi été l’occasion de valider le Rapport mondial d’avancement sur la lutte contre le sida (GAM) 2019 pour le Liberia. Le GAM représente la collecte de données la plus étendue au monde sur l’épidémiologie du VIH, la portée des programmes et les financements, et publie les informations les plus fiables et actuelles sur l’épidémie de VIH, indispensables pour une riposte efficace au sida.
« Grâce au travail d’équipe, nous pouvons atteindre les objectifs d’accélération pour 2020 en donnant la priorité aux programmes à fort impact et en les mettant en œuvre », a déclaré Miriam Chipimo, Directrice nationale de l’ONUSIDA au Liberia.
Les objectifs 90-90-90 figurant dans la stratégie d’accélération visent, d’ici à 2020, à ce que 90 % de toutes les personnes vivant avec le VIH connaissent leur état sérologique vis-à-vis du VIH, 90 % de toutes les personnes vivant avec le VIH ait accès à un traitement antirétroviral, et 90 % des personnes sous traitement antirétroviral voient leur charge virale disparaître.
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Étude NAIIS : le rôle de l’ONUSIDA pour une meilleure compréhension de l’épidémie de VIH au Nigeria
22 mars 2019
22 mars 2019 22 mars 2019Au bout de six mois de collecte de données et de trois mois d’analyse, le Président du Nigeria, Muhammadu Buhari, a annoncé les résultats de l’étude NAIIS (Nigeria National HIV/AIDS Indicator and Impact Survey – Étude nationale d’impact et indicateurs sur le VIH/sida pour le Nigeria) en mars 2019. D’un budget de 100 millions de dollars environ et portant sur plus de 200 000 personnes, l’étude NAIIS a été réalisée par 185 équipes d’enquête chargées de recueillir les données, soit la plus grande étude spécifique au VIH de l’histoire de la riposte mondiale à l’épidémie.
Au Nigeria, trois types d’enquête ont été menés par le Département VIH/sida du Ministère fédéral de la Santé, afin de déterminer la prévalence du VIH et de suivre les tendances de l’épidémie de VIH dans le pays :
- l’enquête de vigilance du VIH (HSS – HIV Sentinel Survey), généralement effectuée tous les deux à trois ans auprès des femmes dans les services prénataux, et qui détermine la prévalence du VIH chez les femmes enceintes ;
- l’enquête nationale sur la santé reproductive (NARHS – National Reproductive Health Survey), menée tous les cinq ans au sein de la population générale ; et
- l’enquête de surveillance biologique et comportementale intégrée (IBBSS – Integrated Biological and Behavioural Surveillance Survey), majoritairement utilisée pour surveiller la prévalence du virus et les tendances comportementales au sein des populations clés.
Les dernières HSS et IBBSS ont eu lieu en 2014, tandis que la dernière NARHS s’est tenue en 2012. Ces sources de données ont été les principales sources pour les études relatives à la riposte au sida dans le pays.
Entre 2012 et 2014, des progrès considérables ont été accomplis dans la riposte au sida au Nigeria. Le nombre de sites fournissant un traitement antirétroviral a doublé, le nombre de sites proposant des services de prévention de la transmission du VIH de la mère à l’enfant a été multiplié par huit, et le nombre de sites de dépistage et de conseil pour le VIH a été multiplié par quatre. Selon les chiffres du gouvernement, 6,7 millions d’adultes ont bénéficié de conseils et de dépistages du VIH en 2014, soit une augmentation de 65 % par rapport à l’année précédente. Le dépistage du VIH chez les femmes enceintes a également doublé en 2014 par rapport à 2013. De même, le nombre de personnes vivant avec le VIH sous traitement antirétroviral a connu une forte hausse.
Toutefois, malgré ces progrès, on n’observe aucune évolution correspondante dans les statistiques concernant la couverture du traitement antirétroviral chez les personnes vivant avec le VIH. Les accomplissements nationaux dans la riposte au sida ont été faibles par rapport aux objectifs, et les responsables de la mise en œuvre des programmes ont signalé des difficultés dans le recensement des personnes vivant avec le VIH ayant besoin de services. Une conclusion possible serait donc que le fardeau du VIH n’était pas aussi élevé que les estimations le laissaient penser sur la base des données disponibles en matière de prévalence du VIH.
Le Dr Bilali Camara, ancien Directeur national de l’ONUSIDA, a longtemps plaidé pour une expansion de la surveillance de l’épidémie dans le pays.
« Lorsque j’occupais le poste de Directeur national de l’ONUSIDA au Nigeria, je me suis vite rendu compte que nous n’avions pas un tableau complet de l’épidémie de sida dans le pays », explique le Dr Camara. « J’ai longtemps fait pression pour que la surveillance soit étendue, et je suis très content qu’avec cette nouvelle étude, nous ayons désormais une meilleure compréhension de l’épidémie de sida au Nigeria, ce qui nous permettra de mieux réagir dans les endroits et auprès des personnes où les besoins sont les plus importants ».
En effet, la persévérance du Dr Camara a porté ses fruits.
En juillet 2015, l’Agence nationale pour le contrôle du sida (NACA), sous le leadership de son Directeur général de l’époque, le Professeur John Idoko, décide qu’il est impératif de mieux comprendre l’épidémie de VIH au Nigeria. La NACA met alors en place un comité national des parties prenantes, composé du chef du Programme national de contrôle du sida et des IST, du Directeur national de l’ONUSIDA, du représentant de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), du Coordonnateur du Plan présidentiel américain d’aide d’urgence à la lutte contre le sida (PEPFAR), de la société civile et d’autres participants, qui décide de procéder à une triangulation de données issues de sources diverses.
« La nécessité d’une étude est d’abord une initiative menée sous mon leadership, mais nous avons reçu un immense soutien de la part du Dr Camara. À l’époque, le siège de l’ONUSIDA était même prêt à envoyer son Directeur chargé de l’information stratégique au Nigeria », raconte le Professeur Idoko.
De nombreux pays sont passés à une approche localisation géographique – population, qui permet de faire en sorte que les services anti-VIH atteignent les personnes et les lieux où les besoins sont les plus élevés. Ce type d’approche nécessite des données de niveau granulaire, qui n’étaient généralement pas disponibles au Nigeria. En 2016, l’équipe d’information stratégique de l’ONUSIDA pour le Nigeria, dirigée par le Dr Gatien Ekanmian, est chargée d’élaborer une méthode étayée par des données probantes servant à estimer le fardeau du VIH au niveau local. Durant ce processus, une analyse plus approfondie des résultats des différentes études met en lumière une série de problèmes concernant les enquêtes HSS :
- le nombre de sites sentinelles est trop limité pour assurer une couverture géographique représentative sur le plan national, au regard de la démographie du pays ;
- les sites urbains sont surreprésentés ;
- les sites ruraux sont généralement sous-représentés ;
- il y a souvent plus de sites urbains que de sites ruraux dans de nombreux États, de telle sorte que les résultats des HSS reflètent davantage l’épidémie de VIH en ville que l’épidémie en zone rurale chez les femmes enceintes.
L’analyse épidémiologique de l’ONUSIDA pour le Nigeria conclut alors que les enquêtes HSS et NARHS ne donnent plus d’informations épidémiologiques suffisamment précises. Il est recommandé de procéder à une refonte complète des enquêtes sur le VIH menées au Nigeria, afin de remédier aux défauts des approches et méthodes d’enquête existantes.
Le bureau national de l’ONUSIDA rencontre alors diverses parties prenantes, notamment le Groupe des partenaires de développement sur le VIH, et présente ces observations et recommandations en se servant efficacement dudit groupe pour mobiliser le soutien du PEPFAR et du Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme (le Fonds mondial), entre autres.
En juin 2016, le Directeur général de la NACA conteste les dernières estimations du nombre de Nigérians vivant avec le VIH, jugeant que le chiffre de 3,5 millions est une surestimation. Il a l’occasion d’évoquer ses doutes avec des directeurs nationaux de l’ONUSIDA, le Dr Erasmus Morah et le Dr Alti Zwandor, lors de la Conférence internationale sur le sida organisée à Durban, en Afrique du Sud, en 2016. En juillet 2016, après avoir entendu le plaidoyer du bureau national de l’ONUSIDA, le nouveau Ministre de la Santé, le Professeur Isaac Adewole, et le nouveau Directeur général de la NACA, le Dr Sani Aliyu, conviennent de la nécessité d’une étude sur le VIH auprès de la population qui soit solide sur le plan épidémiologique au Nigeria. Ils approuvent les recommandations relatives à une enquête en population et s’engagent à mobiliser les ressources requises.
« Quand j’ai pris mes fonctions de Directeur général de l’Agence nationale pour le contrôle du sida, l’une des questions récurrentes posée à chaque réunion préparatoire avec les partenaires concernait la difficulté de trouver de nouveaux cas. Il était évident qu’il y avait un problème avec l’identification des cas. Était-ce parce que nous ne cherchions pas au bon endroit ? J’avais des doutes sur la qualité des données dont nous disposions… et il est impossible de contrôler une épidémie si on ne sait même pas où on en est. C’est ainsi que la priorité numéro un de mon administration a vu le jour : déterminer la véritable prévalence du VIH au Nigeria en utilisant les meilleures outils d’enquête scientifiques et techniques disponibles sur la plus courte période possible », explique le Dr Aliyu.
En novembre 2016, un examen et une triangulation des données sur le VIH au Nigeria sont commandés par la NACA, en collaboration avec l’ONUSIDA, dont les conclusions viennent une nouvelle fois soutenir l’idée d’une étude nationale afin d’élaborer des estimations plus précises de la prévalence du VIH. Un appui solide en faveur de l’étude est apporté par le gouvernement des États-Unis (Centres pour le contrôle et la prévention des maladies, PEPFAR, USAID et Département de la Défense) et par le Fonds mondial, qui s’engagent à financer l’étude NAIIS.
« Il était aisé de voir que le fait de corriger l’état des données au Nigeria était non seulement la bonne chose à faire, mais aussi le rêve d’un grand nombre de personnes. Heureusement, le Nigeria a pu compter sur de bons partenaires pour faire de ce rêve une réalité. La programmation et la comptabilisation des résultats sur le VIH dans le pays ne seront plus jamais pareilles », déclare le Dr Morah, actuel Directeur national de l’ONUSIDA pour le Nigeria.
Les contributions du système des Nations Unies au comité technique de l’étude NAIIS ont été portées par l’ONUSIDA, l’OMS et le Fonds des Nations Unies pour l’Enfance. Avant l’annonce des résultats de l’étude, Peter Ghys, Directeur du Département Information stratégique de l’ONUSIDA, a conduit une mission technique multi-groupes au Nigeria. Cette équipe a prodigué des conseils sur l’utilisation des résultats de l’étude, sur les tendances et sur les localisations géographiques de l’épidémie, tant au niveau national que sous-national. Ils ont également fourni des recommandations techniques aux partenaires nationaux sur la gestion et la gouvernance des données, notamment en ce qui concerne la stratégie d’appropriation et de leadership par les pays quant aux résultats de l’étude, ainsi qu’une aide sur les moyens de communication à propos des changements du profil épidémiologique du VIH dans le pays.
« La genèse de l’étude NAIIS est une histoire passionnante à raconter, car elle relate en fait l’histoire de la riposte au VIH au Nigeria », conclut le Professeur Adewole.
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De nouveaux résultats d’étude indiquent que le Nigeria présente une prévalence du VIH de 1,4 %
14 mars 2019 14 mars 2019
Une collecte et une analyse de données étendues ont permis de mieux comprendre l’épidémie de VIH au Nigeria
ABUJA/GENÈVE, 14 mars 2019 — Des résultats publiés ce jour par le gouvernement du Nigeria indiquent une prévalence nationale du VIH de 1,4 % chez les adultes âgés de 15 à 49 ans dans ce pays. Les estimations précédentes indiquaient une prévalence nationale du VIH de 2,8 %. L’ONUSIDA et l’Agence nationale pour le contrôle du sida estiment le nombre de personnes vivant avec le VIH au Nigeria à 1,9 million.
S’exprimant depuis Abuja, au Nigeria, le Président nigérian Muhammadu Buhari s’est félicité de cette nouvelle d’une baisse du nombre de personnes vivant avec le VIH dans le pays par rapport aux précédentes estimations, et il a présenté le Cadre stratégique national révisé pour le VIH et le sida 2019-2021, qui guidera la future riposte du pays à l’épidémie. Le Nigeria a réalisé d’importants progrès dans l’élargissement des services de prévention et de traitement du VIH ces dernières années.
« Pour la première fois, la fin du sida comme menace de santé publique d’ici à 2030 est en train de devenir une réalité pour notre pays », a déclaré Son Excellence Muhammadu Buhari, Président du Nigeria. « Je demande à tout le monde de pas relâcher l’effort, mais au contraire de renforcer cette dynamique. Travaillons collectivement pour franchir la dernière ligne droite ».
Les données de l’étude NAIIS (Nigeria National HIV/AIDS Indicator and Impact Survey – Étude nationale d’impact et indicateurs sur le VIH/sida pour le Nigeria) s’appuient sur une méthode révisée et améliorée. L’étude offre une compréhension plus claire de l’épidémie de VIH au Nigeria et met en lumière les progrès et les problèmes et lacunes restants.
Michel Sidibé, Directeur exécutif de l’ONUSIDA, a salué ces nouvelles estimations et déclaré que cette meilleure compréhension de l’épidémie de VIH nationale permettra au Nigeria de mieux atteindre les personnes vivant avec le VIH et les personnes davantage exposées au risque d’infection à VIH.
« Je félicite le gouvernement nigérian et ses partenaires d’avoir mené cette étude ambitieuse, qui nous offre une bien meilleure compréhension de l’épidémie de VIH dans ce pays », a déclaré M. Sidibé. « Nous nous réjouissons de la baisse plus importante que prévue du nombre de personnes vivant avec le VIH au Nigeria, mais nous ne devons pas baisser la garde. Utilisons les résultats de cette étude pour mieux cibler notre action sur les services de prévention, de traitement et de soins anti-VIH pour les personnes qui en ont le plus besoin et faire en sorte que le Nigeria soit sur la bonne voie pour en finir avec l’épidémie de sida d’ici à 2030 ».
Si la prévalence nationale du VIH est de 1,4 % chez les adultes âgés de 15 à 49 ans au Nigeria, les femmes de cette tranche d’âge sont deux fois plus susceptibles de vivre avec le VIH que les hommes (1,9 % contre 0,9 %). Cette différence dans la prévalence du VIH entre les femmes et les hommes est encore plus élevée chez les jeunes adultes, les jeunes femmes âgées de 20 à 24 ans étant trois fois plus susceptibles de vivre avec le VIH que les jeunes hommes de la même tranche d’âge. Selon les nouvelles données, la prévalence du VIH est de 0,2 % chez les enfants âgés de 0 à 14 ans. Des efforts importants ont été réalisés ces dernières années pour stopper les nouvelles infections à VIH chez les enfants.
Au niveau national, la suppression de la charge virale chez les personnes vivant avec le VIH âgées de 15 à 49 ans se situe à 42,3 % (45,3 % chez les femmes et 34,5 % chez les hommes). Lorsque la charge virale est supprimée chez les personnes vivant avec le VIH, celles-ci restent en bonne santé et la transmission du virus est empêchée.
Cette meilleure compréhension de l’épidémie de VIH dans le pays va permettre des investissements plus utiles dans la riposte au virus et une planification plus efficace pour la prestation des services de prévention, de soins et de traitement anti-VIH, notamment en ciblant les populations clés, comme les professionnelles du sexe. Elle permettra également l’adoption d’une approche population – localisation géographique pour apporter les services auprès des personnes et dans les endroits où ils sont le plus indispensables.
Les nouvelles données distinguent la prévalence du VIH par État, montrant que l’épidémie a une incidence plus importante dans certaines régions du pays. La zone Sud-Sud du pays présente la prévalence la plus élevée, à 3,1 % des adultes âgés de 15 à 49 ans. La prévalence du VIH est également élevée dans la zone Nord-Centre (2,0 %) et dans la zone Sud-Est (1,9 %). Elle est plus faible dans les zones Sud-Ouest (1,1 %), Nord-Est (1,1 %) et Nord-Ouest (0,6 %).
« Les conclusions de l’étude Nigeria National HIV/AIDS Indicator and Impact Survey (NAIIS) donnent une mesure précise de la prévalence du VIH de 1,4 % au niveau national. La NAIIS a également montré que nous sommes capables de fournir efficacement un traitement antirétroviral », a déclaré Isaac F. Adewole, Ministre de la Santé du Nigeria. « Toute personne infectée par le VIH doit accéder à un traitement pour pouvoir parvenir à une suppression de sa charge virale, en particulier les femmes enceintes. Nous devons faire en sorte que les femmes enceintes aient accès aux services prénataux et soient dépistées lors de chaque grossesse. Nous savons que nous pouvons aider les mères séropositives au VIH afin de garantir une prochaine génération sans VIH ».
Le Nigeria n’a pas cessé de faire des progrès sur l’élargissement de l’accès au traitement pour les personnes vivant avec le VIH, avec l’adoption d’une politique de dépistage et de traitement en 2016. Cette mesure a permis une accélération de la réorientation des personnes testées séropositives au virus vers les structures de traitement. Entre 2010 et 2017, le pays a quasiment triplé le nombre de personnes vivant avec le VIH ayant accès au traitement antirétroviral, en passant de 360 000 personnes en 2010 à plus d’un million en 2018. Néanmoins, les nouvelles estimations publiées aujourd’hui indiquent que plus de la moitié des personnes vivant avec le VIH n’ont toujours pas de charge virale indétectable.
Les nouvelles données sont plus précises, car elles s’appuient sur un système de surveillance élargi et une méthode revue et améliorée. Ces dernières années, le pays a considérablement étendu sa riposte au VIH. Le nombre de sites fournissant un traitement a plus que triplé, le nombre de sites proposant des services de prévention de la transmission du VIH de la mère à l’enfant a été multiplié par huit, et le nombre de sites de dépistage et de conseil pour le VIH a été multiplié par quatre. Au total, 11,3 millions d’adultes ont bénéficié de conseils et de dépistages du VIH en 2016, soit quatre fois plus qu’en 2012.
« Il est essentiel que toutes les personnes vivant avec le VIH obtiennent un traitement et parviennent à la suppression de leur charge virale. Pour stopper l’épidémie, nous devons agir maintenant », a déclaré Sani Aliyu, Directeur général de l’Agence nationale pour le contrôle du sida au Nigeria. « Le gouvernement travaille avec ses partenaires et nous avons ce qu’il faut pour aider les personnes séropositives au VIH, leur fournir un traitement, protéger leur famille et permettre aux gens de vivre une vie longue et en bonne santé ».
L’étude NAIIS a été pilotée par le gouvernement nigérian par l’intermédiaire du Ministère fédéral de la Santé et de l’Agence nationale pour le contrôle du sida. L’ONUSIDA, le Plan présidentiel américain d’aide d’urgence à la lutte contre le sida et le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme ont apporté leur soutien aux travaux relatifs à cette étude, supervisés par les Centres pour le contrôle et la prévention des maladies des États-Unis et mis en œuvre par l’Université du Maryland à Baltimore, avec un champ d’application étendu à l’ensemble des 36 États du Nigeria et au Territoire de la capitale fédérale du pays. L’étude a porté sur près de 220 000 personnes au sein de 100 000 ménages environ. Le travail de terrain a été réalisé entre juillet et décembre 2018.
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UNAIDSMichael Hollingdale
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Le Burkina Faso à la tête d’un projet pilote sur la PrEP
08 avril 2019
08 avril 2019 08 avril 2019Depuis quatre mois, Benjamin Sana se rend régulièrement à la Clinique de l’Oasis à Ouagadougou, au Burkina Faso, pour y consulter un médecin qui lui fait un bilan complet.
Le médecin vérifie également si M. Sana a des questions concernant son traitement de prophylaxie pré-exposition (PrEP) et des pairs-éducateurs, spécialement formés, sont à sa disposition pour assurer un accompagnement psycho-social plus personnel. La PrEP est destinée aux personnes séronégatives au VIH, mais exposées à un fort risque d’infection, et ce traitement s’est révélé très efficace pour protéger les personnes contre le VIH.
« Deux plus un, plus un », répond M. Sana, interrogé sur le moment où il doit prendre ses comprimés : deux comprimés avant un rapport sexuel, puis un le lendemain et à nouveau un le jour suivant, ou un par jour jusqu’à son dernier rapport sexuel. Une fois son bilan médical achevé, cet homme gay de 34 ans déclare : « La PrEP me protège et je me sens rassuré ». Il utilise toujours des préservatifs et du lubrifiant, mais quand il ne le fait pas, il dit se sentir plus en sécurité.
M. Sana est l’un des 100 hommes qui participent au projet pilote de PrEP auprès de la Clinique de l’Oasis, gérée par l’Association African Solidarité (AAS). Des établissements de santé communautaire de Côte d’Ivoire (Espace Confiance), du Mali (Arcad-Sida) et du Togo (Espoir de Vie) participent également à ce projet pilote, en cours depuis 2017.
Camille Rajaonarivelo, médecin de l’AAS, explique que la PrEP fait partie d’une approche de prévention combinée qui inclut aussi la paire éducation. Selon elle, le projet va servir à mesurer l’observance du traitement et à vérifier si les participants prennent correctement la PrEP.
« Le but final de ce projet pilote est d’élargir et de déployer la PrEP à l’échelle nationale une fois que les autorités auront donné le feu vert », indique-t-elle.
L’étude vise à évaluer l'acceptabilité de la PrEP par les HSH et son accessibilité dans un contexte ouest-africain. Financé par l’Agence publique française de recherches sur le sida (ANRS) et l'Initiative 5% d'Expertise France, le projet est coordonné par trois instituts de recherche (IRD, l'INSERM, et l'Institut de Médecine Tropicale d'Anvers) en partenariat avec Coalition PLUS. Cette étude permettra d’obtenir des données et de vérifier si le traitement fait reculer le nombre de nouvelles infections à VIH chez les hommes gays et les autres hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes.
Le Burkina Faso ne pénalise pas l’homosexualité, mais la stigmatisation à son encontre est élevée. En conséquence, les hommes gays et les autres hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes cachent souvent leur sexualité et ont tendance à éviter les services de santé. Au Burkina Faso, la prévalence du VIH est de 1,9 % chez les hommes gays et les autres hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes, soit plus du double du taux au sein de la population générale.
Les premiers résultats définitifs du projet pilote sur la PrEP à Ouagadougou devraient être disponibles en 2020. M. Sana raconte que beaucoup de ses amis ont montré un intérêt pour la PrEP. « Comme le nombre de participants au projet pilote est limité, beaucoup de gens ont été refusés », explique-t-il.
Il pense que la PrEP va sauver des vies, en particulier chez les hommes jeunes. « De nos jours, les jeunes hommes prennent beaucoup de risques et ils ne se protègent pas », ajoute M. Sana. Mme Rajaonarivelo approuve et ajoute que cela s’applique aussi bien aux jeunes hommes qu’aux jeunes femmes. « Je suis stupéfaite du nombre de nouveaux cas de VIH que j’observe chaque semaine », déclare-t-elle. « Il faut renforcer à nouveau la prévention et la sensibilisation au VIH ».