National responses

Press Release

Le Premier ministre et la Première dame du Lesotho en visite à l’ONUSIDA

GENÈVE, 24 octobre 2018 — Le Premier ministre Thomas Thabane et la Première dame du Lesotho, Maesaiah Thabane, ont visité le siège de l’ONUSIDA à Genève, en Suisse, dans le cadre de l’action pour en finir avec l’épidémie de sida et réduire son impact sur les jeunes.

Ils ont rencontré Michel Sidibé, Directeur exécutif de l’ONUSIDA, ainsi que des membres du personnel de l’ONUSIDA. 

Au Lesotho, environ une personne sur six vit avec le VIH, l’un des taux les plus élevés au monde. Les femmes sont davantage touchées que les hommes : 27,7 % des femmes vivent avec le VIH, contre 19,7 % des hommes. Des progrès ont été accomplis, avec une baisse du nombre de décès dus au sida de 15 000 en 2005 à environ 5 000 en 2017, mais il faut en faire davantage pour prévenir les nouvelles infections à VIH, en particulier de la mère à l’enfant, car le taux de transmission du VIH de la mère à l’enfant est de 11,3 %.

« Nous pouvons et nous allons en finir avec les nouvelles infections à VIH chez les bébés », a déclaré M. Thabane.

De son côté, la Première dame défend la jeunesse avec ferveur. Elle a fait preuve d’un engagement affirmé en faveur de la réduction du cancer du sein et du col de l’utérus et elle encourage l’accès à des services de santé reproductive intégrés. 

« Si nous voulons réduire puis mettre fin aux violences sexistes à l’égard des femmes, nous devons envoyer nos filles à l’école et faire en sorte qu’elles y restent », a expliqué Mme Thabane. « Nos investissements doivent miser sur les filles ».

M. Sidibé a fait part de son total soutien en félicitant le Lesotho pour les progrès significatifs accomplis dans sa riposte au VIH. « Pour en finir avec l’épidémie de sida, il faut commencer par les jeunes », a-t-il déclaré. « Cela signifie qu’il faut impliquer les filles et les garçons et leur donner des informations via les canaux traditionnels et les réseaux sociaux ».

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Le Président de la République centrafricaine s’engage à élargir l’accès aux services sociaux de base

L'appui de l'ONUSIDA à la République centrafricaine salué par le président

GENEVE, 23 octobre 2018—Le Président de la République centrafricaine s'est rendu à l’ONUSIDA pour parler des efforts de reconstruction et de réconciliation nationale après des décennies d'instabilité politique et de conflits.

"Le gouvernement travaille avec ses partenaires pour améliorer l'accès aux services sociaux tels que l'éducation, la santé et l'eau potable, ainsi que pour renforcer notre riposte au VIH," a déclaré Faustin-Archange Touadéra, président de la République centrafricaine. "Nos progrès restent néanmois fragiles. C’est pourquoi nous avons besoin du soutien et de l’engagement de tous nos partenaires pour faire avancer la paix."

Le Directeur exécutif de l'ONUSIDA, Michel Sidibé, qui s'est rendu en RCA début octobre, a salué les progrès réalisés par le pays. Il a aussi remercié le président pour son engagement à la recherche d’un dialogue vers la paix citant beaucoup d’îlots d’espoir. "Dans vos efforts de reconstruction, la santé est un levier pour améliorer la justice sociale et la stabilité," a déclaré M. Sidibé. "Je félicite le président pour son engagement personnel en faveur de la protection et de la dignité de tous, y compris celles des femmes et des filles trop souvent victimes de violence et d’abus sexuels."

L’ONUSIDA a signé un protocole d’accord avec le département de la défense nationale et de la reconstruction de l’armée, le ministère de la santé et de la population, et le comité national de la République Centrafricaine. Le but de cet accord est de réduire les nouvelles infections au VIH chez les militaires, lutter contre les violences sexuelles et les abus commis par les militaires et les personnels en uniforme. Il s'agit aussi d'augmenter l’utilisation des services de traitement et de soin.

La République Centrafricaine est le second pays dans le centre de l'Afrique avec le taux de VIH le plus élevé. Celui-ci était estimé à 4% en 2017. Cependant, parmi les personnels en uniforme, ce taux est doublé ayant atteint 7,8%. La connaissance du VIH parmi les personnels en uniforme en République Centrafricaine est particulièrement faible, et les comptes rendus d’abus sexuels et de violences exercées par le personnel militaire sont nombreux.
Depuis janvier 2017, plus de 10 000 personnes ont pu commencer un traitement antirétroviral.

Le président Touadéra a répété qu’il fallait agir maintenant pour garantir la paix. Il a remercié chaleureusement l’ONUSIDA pour son soutien et sa présence dans son pays.

Données du VIH en République Centrafricaine, 2017

  • 160 000 [130 000–190 000] personnes vivant avec le VIH
  • 53% des personnes vivant avec le VIH connaissent leur statut
  • 32% des personnes vivant avec le VIH ont accès à la thérapie antirétrovirale
  • 8700 [7600–11 000] personnes nouvellement infectées à VIH
  • 15 000 [12 000–17 000] personnes décédées de causes liées au SIDA

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Une course contre la montre pour l’accès des personnes vivant avec le VIH à leur traitement après le séisme au Sulawesi central

19 octobre 2018

Le 28 septembre, le Sulawesi central, en Indonésie, a été frappé par un terrible séisme, suivi d’un tsunami. On dénombre des milliers de morts et des dizaines de milliers de personnes ont été déplacées. En cas de catastrophe humanitaire majeure, il est toujours difficile de répondre aux besoins élémentaires des personnes, et c’est particulièrement vrai pour les personnes vivant avec le VIH au Sulawesi central.

Les hôpitaux de la ville de Palu ont été gravement endommagés, mais ils restent opérationnels. Ces établissements disposent encore de stocks de médicaments antirétroviraux, mais ils ne savent pas combien de temps ils tiendront. Avant la catastrophe, selon les données du gouvernement, le nombre de personnes vivant avec le VIH était estimé à 1 913 au Sulawesi central, dont 334, y compris 3 enfants, sous traitement antirétroviral.

Des habitants de la région se sont rassemblés pour défendre les personnes vivant avec le VIH. Yuli travaille pour la Coalition de lutte contre le sida d’Indonésie, une organisation de la société civile qui supervise le soutien au traitement antirétroviral à Makassar, dans le Sulawesi du Sud, en Indonésie. Le 2 octobre, alors qu’elle était en route pour Donggala, un endroit touché par le séisme, pour prendre des nouvelles de sa famille, elle apprend par son employeur que l’approvisionnement en médicaments antirétroviraux est fortement perturbé à Palu.

Yuli et ses collègues se rendent alors à Palu pour apporter leur aide, et contactent les hôpitaux et d’autres prestataires de services pour rassembler les stocks restants de médicaments antirétroviraux et les distribuer à ceux qui en ont besoin. Sa mission devient rapidement un engagement à soutenir la riposte au VIH à Palu, notamment en recherchant des contacts et en apportant un appui social aux personnes vivant avec le VIH dans la région.

« La raison pour laquelle je suis encore là, plus de deux semaines après la catastrophe, c’est parce que c’est impossible de voir de telles conditions sans tendre une main secourable », explique Yuli, en ajoutant qu’en plus des médicaments antirétroviraux, les habitants du Sulawesi central ont besoin d’aide pour répondre à leurs besoins élémentaires et d’un soutien psychosocial.

En date du 16 octobre, 92 des 344 personnes qui étaient sous traitement antirétroviral avaient eu accès à un approvisionnement en médicaments antirétroviraux pour un mois, soit auprès de Yuli et son équipe, soit directement auprès des dispensaires.

« Mon souci principal, c’est que je veux être sûre que malgré cette catastrophe, les personnes vivant avec le VIH puissent tout de même avoir accès au traitement antirétroviral et n’arrêtent pas leur traitement », explique Yuli.

L’ONUSIDA et ses partenaires de la région ont formé ensemble l’Équipe de base nationale de riposte au VIH en situation d’urgence humanitaire. Cette équipe œuvre activement en faveur de la riposte au VIH dans les régions touchées, en tentant de connaître le statut des personnes vivant avec le VIH qui n’ont pas encore été retrouvées et en assurant la distribution des médicaments antirétroviraux à ceux qui en ont besoin. Un poste de commandement pour le VIH a été mis en place à Palu, avec une équipe qui supervise la disponibilité des médicaments antirétroviraux dans la région touchée. 

« Le VIH est souvent négligé dans les situations d’urgence. Nous devons travailler dur pour faire en sorte que les personnes vivant avec le VIH ne soient pas oubliées en ces temps difficiles. Nous saluons l’initiative rapide et l’engagement de Yuli et de ses collègues travailleurs de proximité et nous allons continuer de leur apporter notre soutien », a déclaré Krittayawan Tina Boonto, Directrice nationale de l’ONUSIDA en Indonésie.

Le bureau de l’ONUSIDA en Indonésie a mobilisé des ressources pour financer six visites de terrain pour des homologues activistes en faveur des personnes vivant avec le VIH à Palu afin d’apporter une aide immédiate. L’ONUSIDA va également mener une évaluation complète des besoins en termes de VIH, de tuberculose et de paludisme au Sulawesi central afin de formuler des demandes de financement pour une assistance à moyen et long terme, et va établir des plans d’urgence à utiliser lors d’éventuelles catastrophes futures en Indonésie.

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Le réseau parlementaire francophone réitère son engagement à mettre fin au sida, à la tuberculose et au paludisme

12 octobre 2018

Le Réseau parlementaire de lutte contre le VIH/sida, la tuberculose et le paludisme a réaffirmé son engagement à accroître le financement pour mettre fin à ces trois maladies, lors de sa réunion annuelle à Lomé du 4 au 5 octobre. Le réseau exhortera les Chefs d’État et de gouvernement de la Francophonie pour qu’ils accroissent leurs investissements lors de la sixième conférence de reconstitution des ressources du Fonds mondial, qui aura lieu à Lyon en octobre 2019.

« L’ONUSIDA reconnaît les initiatives importantes menées par les parlementaires Francophones tant au niveau national qu’international, ainsi que les actions de mobilisation et de plaidoyer menées par le Réseau parlementaire de lutte contre le VIH/sida, la tuberculose et le paludisme», a déclaré Christian Mouala, Directeur Pays, représentant le Directeur Exécutif de l’ONUSIDA.

Le réseau, qui est affilié à l’Assemblée Parlementaire de l’Organisation internationale de la Francophonie, a aussi affirmé son engagement à se concentrer sur la réforme des lois punitives qui perpétuent la stigmatisation et la discrimination liées au VIH et à la Tuberculose.

 « La lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme nécessite l’engagement de tous: les ministères de la santé des pays, les chercheurs, les bailleurs de fonds et, bien entendu, les parlementaires. Ce n’est que par la mise en commun de nos efforts et par la force de nos parlements et de ses membres que nous pouvons espérer, un jour, vaincre ces fléaux. » a affirmé Didier Berberat, Président du Réseau parlementaire de lutte contre le VIH/sida, la tuberculose et le paludisme, Conseiller aux Etats, Suisse.

L’ONUSIDA a un accord de partenariat avec l’Assemblée Parlementaire de l’Organisation internationale de la Francophonie. Il sera renégocié cette année autour des questions du financement et de la réforme des lois.

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Soudan du Sud : accroître la visibilité du VIH dans les contextes de crise humanitaire

15 juin 2018

Au Soudan du Sud, 7 millions de personnes ont besoin d’une aide humanitaire et 5 millions d’un accès aux services de santé, notamment des services de prévention et de traitement du VIH. Dans ce contexte, le sida n’est pas un problème isolé, c’est un point d’entrée pour la transformation sociale. Tel a été le message de Michel Sidibé, Directeur exécutif de l’ONUSIDA, lors de sa récente visite dans le pays.

« Nous avons tous conscience des problèmes auxquels est confronté le Soudan du Sud. Mais durant ce séjour, je me suis senti à la fois plein d’humilité et impressionné. J’ai constaté que malgré les problèmes, lorsque des gens de terrain sont impliqués, tout est possible », a déclaré M. Sidibé.

Lors de sa visite au Soudan du Sud, M. Sidibé a signé un protocole d’accord sur le droit à la santé dans le secteur éducatif avec le Ministère de la Santé, le Ministère de l’Éducation et de l’Instruction et la Commission sur le sida du Soudan du Sud. Ce protocole engage toutes les parties à développer et mettre en œuvre une stratégie conforme à la stratégie d’accélération de l’ONUSIDA et à l’Engagement ministériel sur l’éducation sexuelle complète et les services de santé sexuelle et reproductive pour les adolescents et les jeunes en Afrique orientale et australe, dont le Soudan du Sud est signataire. 

On estime qu’en 2016, le Soudan du Sud comptait 200 000 personnes vivant avec le VIH. En outre, seulement 10 % des personnes vivant avec le VIH ont eu accès à un traitement anti-VIH vital. Les enfants sont particulièrement vulnérables, avec moins de 1 000 enfants vivant avec le VIH entre 0 et 14 ans sous traitement, soit 5 % de tous ceux qui en auraient besoin.

Afin d’accélérer les résultats de la riposte au sida, James WaniIgga, Vice-président du Soudan du Sud, en présence de M. Sidibé, a présenté le plan stratégique national 2018-2022 sur le VIH et le sida du Soudan du Sud, qui offrira un cadre de suivi et d’évaluation solide pour la mise en œuvre de la riposte nationale au sida.

« La stigmatisation conduit souvent à la discrimination et à d’autres violations des droits de l’homme qui nuisent au bien-être des personnes vivant avec le VIH. La stigmatisation liée au VIH est aggravée pour les personnes qui s’identifient à des groupes déjà stigmatisés, en particulier les professionnel(le)s du sexe et les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes », a déclaré M. Igga.

M. Sidibé a également discuté avec M. Igga des moyens qui permettraient d’en faire davantage ensemble pour lutter contre le VIH au Soudan du Sud, en ciblant particulièrement le VIH chez les personnels en uniforme comme point d’entrée principal. Ils ont évoqué la manière dont la riposte au sida pouvait créer de la résilience, protéger les droits et promouvoir la fin des violences, la paix et la stabilité au Soudan du Sud.

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Les parlementaires africains examinent une résolution historique pour faire avancer le droit à la santé

14 mai 2018

Des parlementaires de toute l’Afrique sont en train d’examiner une résolution historique visant à promouvoir le droit à la santé et à atteindre les objectifs fixés sur le VIH, la tuberculose, le paludisme et d’autres urgences sanitaires, comme le cancer du col de l’utérus et les hépatites.

Michel Sidibé, Directeur exécutif de l’ONUSIDA, s’est adressé au Parlement panafricain le 9 mai pour inviter ses membres à exprimer leur engagement ferme et leur détermination à en finir avec l’épidémie de sida, ainsi qu’à mettre en œuvre la Déclaration d’Abuja et le plan d’action pour l’atteinte des objectifs de santé en Afrique. Ce plan d’action est le fruit d’une réunion parlementaire de haut niveau convoquée en octobre 2017 par l’ONUSIDA, en partenariat avec le Parlement panafricain et l’Union africaine.

« Une résolution du Parlement panafricain contribuera à atteindre les objectifs de santé en Afrique. En tant que porte-paroles au sein de leurs communautés, les parlementaires peuvent aider à concrétiser ces objectifs », a déclaré M. Sidibé.

La décision finale du parlement sera confirmée à l’issue de la sixième session ordinaire de la quatrième législature, le 18 mai. Cette résolution sera la première de ce type pour le Parlement panafricain depuis sa création en 2004.

« Le sida est toujours là. Nous devons atteindre toutes les personnes qui ne savent pas encore qu’elles sont séropositives au VIH », a déclaré Kgalema Motlanthe, ancien Président d’Afrique du Sud.

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Mesurer les progrès accomplis par rapport aux 10 engagements pris grâce au rapport mondial d’avancement sur la lutte contre le sida

07 mai 2018

Lors de la Réunion de haut niveau des Nations Unies de 2016 sur la fin du sida, les pays participants se sont engagés à respecter d’ici à 2020 dix engagements de la stratégie Accélérer – programme accéléré visant à en finir avec l’épidémie de sida d’ici à 2030 dans le cadre des Objectifs de développement durable. Afin de s’assurer que les délais sont respectés, l’Assemblée générale des Nations Unies a demandé un rapport annuel sur les progrès accomplis en vue de réaliser ces 10 engagements.

L’ONUSIDA aide les pays à recueillir des informations sur leurs ripostes nationales au sida dans le cadre du Rapport mondial d’avancement sur la lutte contre le sida, lequel collecte chaque année 72 indicateurs sur la riposte au sida d’un pays. Ces données font partie de l’ensemble des données utilisées pour faire rapport à l’Assemblée générale.

Contrairement aux estimations épidémiologiques du sida que les pays produisent pour les données sur l’état de l’épidémie dans un pays – c’est-à-dire les données permettant d’estimer le nombre de personnes vivant avec le VIH, les décès dus au sida, etc. – le Rapport mondial d’avancement sur la lutte contre le sida collecte des informations sur les programmes de lutte contre le VIH, y compris sur le nombre de personnes vivant avec le VIH qui connaissent leur état sérologique et sur les personnes sous traitement anti-VIH, ainsi que sur la stigmatisation et la discrimination. Une liste complète des indicateurs est donnée dans les directives du Rapport mondial d’avancement sur la lutte contre le sida.

Une caractéristique remarquable de la collecte de données pour le Rapport mondial d’avancement sur la lutte contre le sida et des estimations épidémiologiques sur le VIH est la rapidité avec laquelle l’information est recueillie, soumise et diffusée. L’ONUSIDA distribue les directives du Rapport mondial d’avancement sur la lutte contre le sida aux pays en décembre de chaque année. Les pays soumettent leurs données en ligne avant la fin du mois de mars. En collaboration avec l’Organisation mondiale de la santé, le Fonds des Nations Unies pour l’enfance et le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies, les données sont validées et finalisées. Les estimations épidémiologiques sur le VIH sont produites selon le même calendrier, le logiciel étant mis à la disposition des pays début janvier et les estimations finales soumises par les pays fin mars. L’analyse des résultats globaux des deux collectes de données est publiée dans le rapport semestriel de l’ONUSIDA et sur le site web AIDSinfo avant d’être présentées à l’Assemblée générale des Nations Unies.

Malgré ce court délai de déclaration, en 2017, 174 pays ont présenté des données sur leurs indicateurs de riposte programmatique par le biais du Rapport mondial d’avancement sur la lutte contre le sida. La proportion de pays ayant soumis des données par l’intermédiaire du site web du Rapport mondial d’avancement sur la lutte contre le sida a régulièrement augmenté, passant de 53 % en 2004 à 96 % en 2012, bien que le taux de notification ait chuté à 90 % en 2017, année au cours de laquelle le cycle de notification est passé de bisannuel à annuel. Avant 2015, le Rapport mondial d’avancement sur la lutte contre le sida était connu sous le nom de Rapport d’activité sur la riposte au sida dans le monde (GARPR) et servait à rendre compte des objectifs mondiaux de la riposte au sida dans le cadre des Objectifs du Millénaire pour le développement.

Pour s’assurer que les données relatives au VIH sont aussi exactes que possible, il est essentiel de recueillir les bonnes informations dès le départ. Par conséquent, chaque année, un examen de chaque indicateur est effectué et des ajustements sont apportés à l’ensemble des indicateurs afin de s’assurer que les informations sur les ripostes nationales au sida sont exactes et pertinentes. En 2018, deux nouveaux indicateurs – sur le test du VIH chez les femmes enceintes et sur les expériences de discrimination liée au VIH dans les établissements de soins de santé – ont été ajoutés, tandis que d’autres ont été modifiés.

Les indicateurs sont soigneusement sélectionnés afin d’assurer une collecte maximale de données avec le moins de contraintes pour les systèmes de suivi des pays et sont alignés sur les indicateurs des Objectifs de développement durable. Les indicateurs sont également granulaires, les pays étant invités à fournir des données désagrégées au niveau des villes pour certains indicateurs.

Pour ce qui est de l’avenir, la collecte de données à l’initiative des communautés, par exemple par le biais d’applications mobiles ou d’observatoires communautaires, est considérée comme un outil complémentaire de collecte de données permettant d’avoir une vision différente des ripostes nationales au sida.

Le Rapport mondial d’avancement sur la lutte contre le sida est un autre moyen pour l’ONUSIDA d’aider les pays à contrôler et à riposter à leurs épidémies de VIH ainsi qu’à œuvrer pour mettre fin au sida d’ici à 2030.

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Bombay met un coup d’accélérateur à sa riposte au sida en prenant la tête des innovations pour en finir avec l’épidémie d’ici à 2030

19 avril 2018

La croissance démographique et l’urbanisation galopante, alimentées par une immigration soutenue et une mobilité qui s’accélère, provoquent des changements rapides dans les schémas socioéconomiques et comportementaux des habitants des grandes métropoles.

Bombay, qui compte 12 millions d’habitants, a été l’une des premières villes à se lancer dans l’initiative Les villes s’engagent, présentée à Paris lors de l’édition 2014 de la Journée mondiale de lutte contre le sida. Depuis, elle a très vite adopté des mesures pour faire avancer les progrès vers les objectifs de traitement 90-90-90 de la stratégie Accélérer. Pourtant, aujourd’hui, le défi à relever va au-delà d’une intensification des efforts pour atteindre les objectifs 90-90-90. Les actions visant à mettre fin à l’épidémie de sida doivent aussi cibler une utilisation efficace de la combinaison entre prévention du VIH et élimination de la stigmatisation et de la discrimination qui font obstacle à l’accès universel aux services de santé.

Les 10 et 11 avril, l’organisation AIDS Control Society du district de Bombay et l’ONUSIDA ont réuni plus de soixante participants issus du gouvernement, de la communauté internationale et d’organisations de la société civile, dans le but de définir des stratégies innovantes pour étendre la couverture des services de prévention et de traitement du VIH au sein de la mégapole.

Les participants ont noté que les inégalités croissantes en milieu urbain obligeaient les gens à prendre des risques pour survivre. Les professionnel(le)s du sexe, les consommateurs de drogues injectables, les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes et les personnes transgenres (Hijras), qui sont déjà davantage exposés au risque d’infection à VIH, sont touchés de façon particulièrement négative par ces tendances.

La gentrification urbaine pousse les populations clés hors des quartiers où elles se retrouvaient auparavant, rendant la tâche des services anti-VIH plus ardue. Étant donné que ces populations sont désormais plus dispersées et cachées, les approches de prévention de proximité faisant appel à des pairs ont perdu de leur efficacité.

En réfléchissant à ces problèmes, les participants ont constaté que le changement apportait aussi ses opportunités. Une compilation plus systématique des données et une analyse détaillée ont permis d’identifier les lieux et les populations où le risque et la vulnérabilité étaient les plus importants. Selon les dirigeants de la ville, ces données et une meilleure compréhension permettent d’affiner leur approche des actions en matière de prévention du VIH. De nouveaux ensembles de services conçus à partir des profils des nouveaux comportements à risque émergents sont en cours de planification.

Pour accélérer encore davantage la riposte au sida, plusieurs nouvelles approches sont en cours de mise en place. Le dépistage du VIH à base communautaire permet d’accélérer le diagnostic et le traitement des personnes vivant avec le VIH. De même, dans les quartiers pauvres de plus en plus étendus, des camions mobiles proposent des services de dépistage du VIH et offrent à un plus grand nombre de personnes la possibilité de connaître leur statut vis-à-vis du VIH.

Alors que les plates-formes des réseaux sociaux s’avèrent être un moyen rentable d’améliorer la sensibilisation au VIH et de mettre les gens en relation avec les services de prévention et de traitement, les autorités de Bombay sont convaincues que des stratégies de communication plus innovantes sont également nécessaires. Elles prévoient de se servir des réseaux sociaux et des médias de masse pour mobiliser les appuis afin de « normaliser » le sida en tant que maladie chronique et de prévenir les nouvelles infections à VIH. Des « champions » du VIH cibleront tout un éventail de publics différents, notamment les adolescents et les jeunes, afin d’amplifier les messages de prévention du VIH.

Tous les participants ont admis que les efforts visant à élargir l’accès aux services anti-VIH doivent être menés à un rythme plus rapide car « il n’y a pas de temps à perdre » pour en finir avec le sida d’ici à 2030.

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Maintenir l’élan vers la fin du sida dans les pays de la Francophonie

26 avril 2018

Les 54 États membres de l’Organisation internationale de la Francophonie abritent environ 10% des 36,7 millions [30,8 millions–42,9 millions] de personnes vivant avec le VIH dans le monde. Les efforts des pays de la Francophonie au cours des années à venir sont essentiels à la réalisation de la Déclaration politique sur la fin du sida adoptée par l’Assemblée générale des Nations unies en juin 2016. La déclaration engageait les États Membres des Nations unies à augmenter et à accélérer les investissements dans les ripostes nationales au sida et à élargir massivement la couverture des services de lutte contre le VIH.

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Merci, Mme Bush.

18 avril 2018

 

Par Tom Rosshirt — Première parution dans Creators Syndicate le 20 juin 2012

Aujourd’hui, cela fait 26 ans que mon frère Matt est décédé, emporté par le sida dans son lit, dans la maison de nos parents à Houston.

Une époque bien sombre pour les personnes vivant avec le VIH. Il n’y avait pas encore de médicaments antirétroviraux. À part lui tenir la main, on ne pouvait pas faire grand chose pour un patient atteint du sida. En plus, beaucoup de gens pensaient encore que l’on pouvait contracter le VIH par simple contact. Mes parents connaissaient des personnes qui avaient été renvoyées de leur travail pour avoir été bénévoles dans des organisations de lutte contre le sida. Oui, la peur en était à ce niveau de folie.

Alors que Matt était mourant, nous nous sommes liés d’amitié avec un homme du nom de Lou Tesconi, bénévole de l’organisation locale de lutte contre le sida. Lou venait rendre visite à Matt et offrait ses services et sa gentillesse à ma mère et mon père.

Peu de temps après la mort de Matt, Lou entame des études pour devenir prêtre catholique. Dans l’année, il est diagnostiqué séropositif au VIH et renvoyé du séminaire. Lou était avocat de formation et de caractère. Il fait appel de la décision auprès d’un évêque catholique, qui lui demande alors de créer et de diriger un ministère religieux pour les personnes atteintes du sida. Baptisé Damien Ministries, il est mis en place dans un quartier pauvre de Washington, D.C.

Au début de l’année 1989, alors que le pays est encore très ignorant et empli de peur face au sida, Lou reçoit un appel de la Maison Blanche. Barbara Bush, la Première dame, prévoit de visiter Grandma’s House, un foyer pour nourrissons atteints du sida. Il s’agit alors de l’une de ses toutes premières apparitions de son mandat de Première dame, et Lou est invité à rejoindre une équipe de personnes ayant pour mission de lui faire une brève présentation en privé avant la visite.

Lou me racontera plus tard que lors de cette réunion, il lui dit : « Mme Bush, c’est génial que vous preniez ces bébés atteints du sida dans vos bras. Mais le pays les considère comme des innocents, alors qu’il juge coupables les autres personnes comme nous vivant avec le sida. C’est toute la communauté des personnes atteintes du sida qui a besoin de votre étreinte collective aujourd’hui ».

Pour Lou, il s’agit d’une métaphore, mais visiblement, Mme Bush ne fait pas dans la métaphore. Elle se lève, se dirige vers Lou et le serre dans ses bras.

Après la réunion, Mme Bush fait le tour des locaux en s’adressant à la presse. Elle distribue les câlins et les bises et joue avec trois petites filles, puis lance au passage le message : « Vous pouvez prendre dans vos bras et câliner les bébés et les gens qui ont le (…) VIH. (...) Il faut faire preuve de compassion ».

Lors de la conférence de presse qui suit, Lou continue de défendre son point de vue sur la visite de Mme Bush : « J’ai peur que cela ne donne l’impression que les bébés sont innocents et peuvent être aidés », déclare-t-il, « mais pas nous autres ». Il ajoute : « Je lui ai dit qu’une étreinte collective de la part de la Première dame serait certainement utile ».

Et c’est ainsi, devant les caméras cette fois, que Mme Bush enlace à nouveau Lou avec affection.

Mme Bush parle de cette visite dans ses mémoires. Elle note qu’à ce moment-là, « les gens croyaient encore que toucher une personne atteinte du virus était dangereux ». Mais elle ne s’accorde aucun mérite pour avoir porté un vrai coup dur à la stigmatisation en enlaçant un homme gay atteint du sida en 1989.

Lou est resté très marqué par ce geste.

À l’automne 1991, juste avant Thanksgiving, je reçois un appel d’un ami me disant que Lou est à nouveau hospitalisé. Il n’a pas besoin de me dire que c’est la dernière fois. J’appelle alors la Maison Blanche et je demande à être mis en relation avec le bureau de la Première dame. Pour eux, je ne suis qu’un obscur attaché de presse. Je ne m’attends pas à ce que quelqu’un de la Maison Blanche veuille bien me parler. Tout à coup, je me retrouve à parler avec l’attachée de presse de la Première dame, Anna Perez, qui avait accompagné Mme Bush au Grandma’s House ce jour-là. Je me mets à lui rappeler ce qui s’était passé deux ans auparavant, mais elle me fait gagner du temps : « Je me souviens de M. Tesconi », me dit-elle. Je lui explique dans quel état est Lou et je lui dis : « ça le réconforterait tellement de recevoir une lettre de Mme Bush ».

Quelques jours plus tard, je rends visite à Lou à l’hôpital. À peine m’aperçoit-il qu’il saisit quelque chose à coté de son lit d’une main tremblante et hésitante, et brandit une lettre : « Regarde ce que j’ai reçu », dit-il.

Cette lettre est pleine de détermination et d’amour. Elle n’esquive pas le fait que Lou est mourant. Elle se sert d’une pirouette en disant « bien joué ». Au bas de cette lettre, elle écrit à Lou de sa propre main que sa vie a compté, qu’il a eu un impact.

Tout ça s’est passé il y a bien longtemps. Mais il y a des choses qu’on n’oublie pas, et qu’on ne devrait pas oublier. À une époque où l’ignorance régnait, sa sagesse a permis d’apaiser la douleur de l’exclusion pour mon ami et beaucoup d’autres.

Merci, Mme Bush.

Tom Rosshirt a été rédacteur de discours sur la sécurité nationale pour le Président Bill Clinton et porte-parole dans le domaine des affaires étrangères pour le Vice-Président Al Gore.

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