PLHIV

Feature Story
Les femmes angolaises disent « non » à la discrimination et « oui » à l'égalité des sexes
16 août 2012
16 août 2012 16 août 2012
Dans son discours, Son Excellence Genoveva da Conceição Lino, Ministre angolaise de la Famille et de la Promotion des femmes, a insisté sur le rôle des femmes dans les familles et les communautés et l'importance de renforcer leur position au sein de la société.
Des décideuses de haut niveau se sont récemment réunies à l'Assemblée nationale angolaise afin d'adopter l'Appel à l'action de Harare et de discuter de la manière dont le pays compte lutter contre le VIH et la violence sexiste. Elles se sont engagées sur les questions en lien avec la violence conjugale et sexiste et l'inclusion des femmes dans les décisions concernant leur famille, le développement économique ainsi que la santé sexuelle et reproductive et les droits.
Adopté en mai 2012 au Zimbabwe, l'Appel à l'action de Harare est un plan d'action unifié pour la santé des femmes en Afrique, avec un axe spécifique sur la santé sexuelle et reproductive et les droits dans le contexte du VIH. Il admet que le développement de l'Afrique reste entravé par des problèmes d'accès à la santé sexuelle et reproductive ainsi qu'aux services anti-VIH, et reconnaît que l'inégalité des sexes rend les femmes et les filles particulièrement vulnérables.
L'inégalité des sexes et l'émancipation des femmes sont des éléments fondamentaux dans la réduction de la vulnérabilité des femmes et des filles sur le plan de la santé sexuelle et reproductive, notamment en ce qui concerne le VIH/sida
Son Excellence Genoveva da Conceição Lino, Ministre de la Famille et de la Promotion des femmes
Les femmes et les filles africaines supportent une grande part du fardeau de l'épidémie. Plus de 60 % des adultes vivant avec le VIH en Afrique sont des femmes et 76 % des femmes vivant avec le VIH dans le monde vivent en Afrique. En Afrique subsaharienne, les jeunes femmes âgées de 15 à 24 ans sont huit fois plus susceptibles de vivre avec le VIH que les hommes.
Les facteurs biologiques qui rendent les femmes et les filles plus vulnérables à l'infection à VIH sont aggravés par la violence sexiste, des pratiques juridiques et socio-culturelles négatives, les relations sexuelles avec des partenaires multiples, les relations avec une forte différence d'âge, les inégalités économiques, une éducation inadaptée et un manque d'accès à des services de santé sexuelle et reproductive de qualité.
Le Ministère angolais de la Famille et de la Promotion des femmes a organisé la consultation nationale en Angola avec l'appui de l'ONUSIDA. Cette rencontre a réuni des femmes ministres du gouvernement, vice-ministres, gouverneurs, vice-gouverneurs, ainsi que 56 parlementaires du parti au pouvoir et des partis d'opposition, des membres du Réseau national des femmes vivant avec le VIH (appelé localement Rede Mwenho) et plus d'une centaine d'autres participants des secteurs public et privé.
Dans son discours, la Ministre de la Famille et de la Promotion des femmes, Genoveva da Conceição Lino, a insisté sur le rôle des femmes dans les familles et les communautés et l'importance de renforcer leur position au sein de la société. Elle a appelé toutes les personnes présentes à la réunion à s'engager sérieusement dans la mesure du possible pour assurer des résultats positifs.
« L'inégalité des sexes et l'émancipation des femmes sont des éléments fondamentaux dans la réduction de la vulnérabilité des femmes et des filles sur le plan de la santé sexuelle et reproductive, notamment en ce qui concerne le VIH/sida », a déclaré Mme da Conceição Lino.
Le Coordonnateur résident des Nations Unies en Angola, Maria do Valle Ribeiro, a souligné l'importance de l'égalité des sexes dans la baisse de la mortalité maternelle, l'élimination des nouvelles infections à VIH chez les enfants et la diminution de la transmission du VIH par voie sexuelle.
« La route vers l'émancipation totale des femmes est longue et l'ONUSIDA va continuer de travailler avec les pays africains pour éliminer les inégalités entre les sexes et toutes les formes d'injustices sociales et économiques dont sont victimes les femmes et les filles africaines. Je vous invite tous à joindre nos forces pour résoudre tous les problèmes qui contribuent à la vulnérabilité des femmes et des filles à l'infection à VIH », a déclaré le Dr Ribeiro.
À l'issue de la consultation, les participants ont adopté l'Appel à l'action de Harare et se sont engagés à mettre en œuvre ses recommandations. Ils ont promis de travailler ensemble pour veiller à ce que les femmes, en particulier celles qui vivent avec le VIH, puissent vivre dans la dignité avec leur famille, sur leur lieu de travail et à tous les niveaux de la société.
Ressources
Ressources
- Appel à l'action de Harare (en anglais)
Related

Feature Story
Des moyens pour les communautés marginalisées et vulnérables en Namibie
13 août 2012
13 août 2012 13 août 2012
Thusnelda Guruses, Coordonnatrice de projet de Hui Da Re, une organisation communautaire financée par l'intermédiaire du Small Grants Fund de l'ONUSIDA, incitant les participants à avoir une réflexion critique sur les relations avec des partenaires multiples et la transmission du VIH en racontant de petites histoires.
Le projet communautaire Khaibasen a été mis en place en Namibie dans le but de favoriser la prise de conscience, d'éduquer et de donner la parole aux communautés vulnérables, en particulier les filles qui s'engagent dans des transactions sexuelles pour pouvoir joindre les deux bouts.
« Je me suis sentie émotionnellement et mentalement plus forte après les sessions de discussion organisées par le projet communautaire Khaibasen. Les réunions du groupe d'appui psycho-social m'ont apporté des connaissances importantes sur mes droits et sur la façon de prendre soin de moi-même », raconte Gan-Gans, une professionnelle du sexe de 24 ans qui assiste régulièrement à ces réunions. Le projet communautaire soutient les femmes et les filles des bidonvilles de Keetmanshoop afin de leur permettre de mieux défendre leurs droits et de traiter des problèmes critiques tels que la santé sexuelle et reproductive, la violence sexiste et les services de prévention, de soins et de traitement anti-VIH.
« Avec l'aide financière et le renforcement des capacités fournis par l'ONUSIDA, nous sommes en mesure d'atteindre les femmes vulnérables dans les bidonvilles de Keetmanshoop », explique Desiree Haman, Coordonnatrice du projet communautaire Khaibasen. Le projet vise à fournir des conseils, une formation et un appui en matière de VIH pour les femmes, notamment les professionnelles du sexe, les transsexuelles, les lesbiennes et les jeunes, en particulier dans la région de Karas.
Ce fonds est extrêmement important et sans cette aide financière et de renforcement des capacités, les groupes locaux qui travaillent avec les communautés dans les bidonvilles ne pourraient pas agir sur le long terme
Jennifer Gatsi Mallet, Directrice du Réseau namibien pour la santé des femmes
Des réunions d'échange d'informations et des ateliers sont également organisés pour aider les femmes à comprendre leurs droits fondamentaux en matière d'accès aux services publics et leur apprendre à mobiliser et à éduquer les autres femmes au sein de leurs quartiers. « Ce fonds est extrêmement important et sans cette aide financière et de renforcement des capacités, les groupes locaux qui travaillent avec les communautés dans les bidonvilles ne pourraient pas agir sur le long terme », explique Jennifer Gatsi Mallet, Directrice du Réseau namibien pour la santé des femmes. Selon Mme Mallet, les programmes communautaires soutenus par l'ONUSIDA ont permis des avancées significatives dans l'intensification et la promotion de l'appropriation par les communautés, du leadership et de la continuité dans de petits groupes à assise communautaire qui changent sans cesse, notamment ceux qui sont dirigés par de jeunes hommes et femmes.
Depuis 2002, l'ONUSIDA a versé de petites subventions à plus de 175 organisations en Namibie, qui exercent des activités catalytiques de prévention et de soins anti-VIH au niveau local. En Namibie, la riposte au VIH dans les communautés des bidonvilles reste financée en majeure partie par les partenaires de développement. Le gouvernement finlandais a fait don de 800 000 euros à l'ONUSIDA pour la mise en œuvre d'actions locales dans le sud de la Namibie durant cette période. Des mécanismes de surveillance et d'évaluation ont également été mis en place afin de veiller à ce que les fonds soient correctement utilisés pour aider les communautés les plus pauvres et les plus vulnérables.
« L'approche finlandaise du développement, fondée sur les droits de l'homme, vise à garantir que même les plus pauvres connaissent leurs droits et soient capables de les exercer », explique Anne Saloranta, Chargée d'affaires à l'Ambassade de Finlande en Namibie. « Le développement implique des possibilités plus nombreuses et de meilleure qualité permettant aux gens d'influer sur leur propre vie pour la rendre meilleure ».
En 2011, ce programme (également appelé Small Grant Fund, fonds de petites subventions) a été repositionné de manière à combler une niche stratégique dans le paysage de financement de la lutte contre le VIH en Namibie : apporter des fonds et un appui pour le renforcement des capacités aux organisations communautaires qui tentent de lutter contre la vulnérabilité au VIH des populations marginalisées des bidonvilles des régions de Khomas, Karas et Hardap. L'accent est mis plus particulièrement sur les jeunes femmes et les filles, les personnes handicapées et les personnes vivant avec le VIH.
L'approche finlandaise du développement, fondée sur les droits de l'homme, vise à garantir que même les plus pauvres connaissent leurs droits et soient capables de les exercer
Anne Saloranta, Chargée d'affaires à l'Ambassade de Finlande en Namibie
Le programme a montré qu'il ne faut pas nécessairement des milliards de dollars pour faire une différence dans la vie des gens. L'appui fourni par cette initiative a permis à ces organisations de renforcer les interventions locales de lutte contre les problèmes liés au VIH au niveau communautaire.
L'Association nationale namibienne des Personnes sourdes et malentendantes (Namibian National Association of the Deaf – NNAD) a également bénéficié de ce programme. Cette association est une organisation novatrice, réactive et dynamique de développement dont l'objectif est de garantir la protection et la défense des droits, des besoins et des préoccupations des personnes sourdes et malentendantes en Namibie. Elle apporte un nouvel espoir à la communauté des personnes sourdes et malentendantes en Namibie, qui sont souvent marginalisées en raison de leur handicap. La prise de conscience s'est accrue concernant les problèmes qui touchent les personnes sourdes à tous les niveaux, de la mise à disposition des informations à la sensibilisation aux thèmes de la santé sexuelle et reproductive, de la planification familiale et de la violence sexiste. Réduire le poids du VIH dans les communautés de personnes sourdes des régions de Khomas, Hardap et Karas et les aider à se protéger du VIH et des IST : tels ont été les principaux axes de ce programme. Paul Nanyeni, Président de la NNAD, se dit reconnaissant pour l'appui apporté par l'ONUSIDA. « Nous sommes contents de l'ONUSIDA car nous pouvons maintenant proposer à la communauté des personnes sourdes des formations sur le VIH et la violence sexiste qui, autrement, pourraient ruiner la vie de ces personnes », explique M. Nayeni. « Avec cet appui, l'association peut proposer de meilleurs services aux personnes sourdes et malentendantes ».
Related

Feature Story
Les femmes du monde entier ont droit au consentement éclairé
08 août 2012
08 août 2012 08 août 2012
Traitement antirétroviral pour les femmes enceintes.
Photo : ONUSIDA/J.Naar
En janvier 2008, lorsque les membres du personnel de la Communauté internationale des femmes vivant avec le VIH/sida (ICW) ont lancé une série de tables rondes avec des femmes vivant avec le VIH en Namibie pour discuter de leurs expériences, ils étaient loin de se douter de ce qu'ils allaient découvrir. Sur les 230 femmes interrogées, la plupart ont raconté avoir été victimes d'une forme ou l'autre de discrimination au sein des services de santé et près de 20 % ont affirmé avoir subi une stérilisation forcée. Plusieurs femmes ont dit avoir été obligées de signer des formulaires de consentement alors qu'elles souffraient terriblement ou après le travail, sans avoir été correctement informées avant l'opération de stérilisation. « Nous avons été choqués par ce que nous avons entendu », déclare Jenifer Gatsi-Mallet, membre de l'ICW et Directrice du Réseau namibien pour la santé des femmes. « La capacité d'avoir des enfants joue un rôle majeur dans le statut des femmes et leur position dans la société ».
La publication des conclusions de cette étude namibienne a permis de porter un nouveau regard attentif sur les pratiques coercitives à l'encontre des femmes vivant avec le VIH et conduit à effectuer des enquêtes similaires dans d'autres pays et régions. Depuis 2008, des cas de stérilisation forcée ont été signalés au Chili, en République dominicaine, au Kenya, au Mexique, en Afrique du Sud, au Venezuela et en Zambie, entre autres. Une étude sur plusieurs pays menée au Bangladesh, au Cambodge, en Inde, en Indonésie, au Népal et au Viêtnam par le Réseau asiatique des personnes vivant avec le VIH a également révélé que « globalement, 30 % des femmes interrogées ont été incitées à envisager la stérilisation à cause de leur séropositivité au VIH ».
« Il n'existe aucune justification à la stérilisation forcée des femmes vivant avec le VIH », a déclaré Michel Sidibé, Directeur exécutif de l'ONUSIDA. « En ayant accès à un traitement antirétroviral, les femmes vivant avec le VIH peuvent continuer de vivre une vie productive et en bonne santé et porter des enfants qui naîtront sans le VIH ».
30 ans de sensibilisation accrue au VIH et de percées significatives dans la prévention, le traitement et les soins anti-VIH ont permis d'accomplir d'énormes progrès dans la réduction des nouvelles infections à VIH et l'élargissement de l'accès aux services anti-VIH. Rien que sur les deux dernières années, les nouvelles infections chez les enfants ont chuté d'environ 24 % car davantage de femmes enceintes vivant avec le VIH ont eu accès à un traitement antirétroviral, qui abaisse le risque de transmission du virus à leur enfant en dessous de 5 %.
Il n'existe aucune justification à la stérilisation forcée des femmes vivant avec le VIH. En ayant accès à un traitement antirétroviral, les femmes vivant avec le VIH peuvent continuer de vivre une vie productive et en bonne santé et porter des enfants qui naîtront sans le VIH.
Michel Sidibé, Directeur exécutif de l'ONUSIDA
Malgré ces avancées, la stigmatisation, la discrimination et les violations des droits humains en raison de l'état sérologique d'une personne vis-à-vis du VIH constituent encore des obstacles majeurs à l'intensification de la riposte.
Les femmes qui vivent avec le VIH restent particulièrement vulnérables aux violations de leurs droits, notamment non-respect illégal du secret médical, refus de l'accès aux services de santé, dépistage obligatoire du VIH et dans certains cas stérilisation forcée.
Bien trop souvent, les femmes vivant avec le VIH n'ont pas les moyens ni le soutien nécessaires pour se défendre face à ces violations de leurs droits. Toutefois, en Namibie, grâce à l'aide du Centre d'assistance juridique, une organisation locale de défense des droits de l'homme, trois femmes vivant avec le VIH ont entamé une action en justice pour avoir été stérilisées sans leur consentement éclairé.
Au bout de quatre années de procédure, la Haute Cour de Namibie a statué le 30 juillet 2012 en déclarant que les médecins avaient « l'obligation légale d'obtenir le consentement éclairé d'un patient » et que le consentement obtenu durant le travail ne représentait pas un consentement éclairé. Bien que la Cour n'ait établi aucun lien entre la stérilisation et la séropositivité au VIH de ces femmes, sa décision affirme clairement le droit de toutes les personnes à un consentement éclairé vis-à-vis des procédures médicales, y compris la stérilisation. Cette affaire a largement attiré l'attention des médias, des groupes de défense des droits de l'homme et des organisations qui travaillent sur les questions des femmes et du VIH dans le monde entier. La décision de justice a été saluée comme un pas en avant dans la reconnaissance des droits de toutes les femmes en matière de santé reproductive, quel que soit leur état sérologique.
« C'est une décision qui fera date pour les femmes de Namibie et du monde entier », a déclaré M. Sidibé. « Les pays doivent mener des enquêtes et signaler tous les cas de stérilisation forcée et autres pratiques coercitives à l'encontre des femmes, y compris les femmes vivant avec le VIH. Nous n'atteindrons pas nos objectifs communs pour la riposte au sida si les gens perdent confiance envers le système de santé en raison de la peur de ces pratiques de coercition ».
Related

Feature Story
L'importance des souvenirs : le AIDS Memorial Quilt dévoilé à la conférence internationale sur le sida « AIDS 2012 »
21 juillet 2012
21 juillet 2012 21 juillet 2012
De gauche à droite : Michel Sidibé, Directeur exécutif de l'ONUSIDA, Annie Lennox, Ambassadrice itinérante de l'ONUSIDA, Trina Scott d'Advocates for Youth, Patrick Holzfaster de Levi Strauss & Co. et Julie Rhoad, Directrice exécutive du Projet des NOMS. Washington D.C., 21 juillet 2012.
Photo : ONUSIDA/C.Kleponis
Le Patchwork des noms ou AIDS Memorial Quilt, l'un des principaux symboles de la riposte mondiale au sida, a été dévoilé dans la zone urbaine de Washington DC, alors que des milliers de délégués venant du monde entier étaient rassemblés à l'occasion de la XIXe Conférence internationale sur le sida à Washington.
Michel Sidibé, Directeur exécutif de l'ONUSIDA, et Annie Lennox, Ambassadrice itinérante de l'ONUSIDA, ont rejoint les membres du Projet des NOMS, plusieurs personnalités de haut niveau et environ 300 membres de l'alliance militante YouthForce pour la cérémonie de présentation sur le Mall. Après avoir dévoilé une partie du Patchwork, toutes les personnes rassemblées se sont retournées pour lire la longue liste de noms.
Une partie du Patchwork, qui a aujourd'hui plus de 30 ans, a été exposée du 21 au 25 juillet dans 50 lieux différents, dont le National Mall. Dans son intégralité, le Patchwork, qui constitue le projet artistique communautaire le plus vaste au monde, porte les noms de 94 000 personnes décédées du sida sur plus de 48 000 panneaux individuels. Pendant la cérémonie, un panneau unique de 1988 qui vient juste d'être intégré au Patchwork a été exposé publiquement pour la première fois. Sur le panneau figurent seulement les mots « Le dernier ».
Le Patchwork, qui s'étend désormais sur plus de 80 kilomètres, est une occasion unique de revenir sur les décennies précédentes de l'épidémie de sida et de se projeter dans l'avenir afin de trouver des solutions permettant de garantir qu'aucun nom ne sera plus ajouté, et de ne pas oublier que chaque nouveau nom devrait être le dernier.
« Il est désormais possible d'imaginer le jour où nous coudrons le dernier panneau du Patchwork des NOMS », a déclaré M. Sidibé. « En attendant ce jour, nous devons nous investir totalement pour parvenir à une génération débarrassée du sida. Notre objectif est clair, il faut maintenant le concrétiser. »
Tout au long de son histoire, qui a débuté en 1987 lorsque des militants de San Francisco ont trouvé un moyen percutant de ne pas oublier les amis et les êtres chers qu'ils ont perdus, le Patchwork a servi à combattre les préjugés, à accroître la sensibilisation et à mobiliser des ressources. À ce jour, il a permis de recueillir 4 millions de dollars sous forme de dons pour les services destinés aux personnes vivant avec le VIH. Il a aussi été utilisé comme instrument efficace d'unification de la riposte au sida au sein de la communauté mondiale et comme outil d'éducation et de prévention du VIH. Basé aux États-Unis, le Patchwork adopte désormais un profil international puisque ses panneaux proviennent aussi d'une trentaine d'autres pays.
Selon Annie Lennox, le bilan des pertes humaines de l'épidémie et le coût réel de l'inaction sont présentés de manière extrêmement puissante et convaincante, avec un impact visuel énorme.
« Depuis trente ans, les militants de la lutte contre le sida actifs dans le monde entier ont tenté de mettre en œuvre les changements efficaces et durables nécessaires pour atteindre l'objectif de zéro nouvelle infection à VIH », a affirmé Mme Lennox. « Nous nous trouvons aujourd'hui à un point crucial de l'histoire, puisqu'il semble possible que ce rêve devienne réalité dans un futur proche. C'est pourquoi il est absolument impératif de mener notre action jusqu'au bout. Nous le pouvons, et nous le devons », a-t-elle ajouté.
Il est désormais possible d'imaginer le jour où nous coudrons le dernier panneau du Patchwork des NOMS. En attendant ce jour, nous devons nous investir totalement pour parvenir à une génération débarrassée du sida. Notre objectif est clair, il faut maintenant le concrétiser
Michel Sidibé, Directeur exécutif de l'ONUSIDA
La cérémonie était principalement axée vers les jeunes, en raison du rôle essentiel qu'ils doivent jouer dans la riposte au sida, aujourd'hui mais aussi à l'avenir. Ils portent un lourd fardeau, puisque 2 400 nouvelles infections à VIH sont recensées chez les 15-24 ans chaque jour : ils représentent 40 % de l'ensemble des adultes qui font l'objet d'un premier diagnostic de séropositivité au VIH. Les participants ont entendu des discours sur la manière dont les jeunes doivent prendre la tête de la lutte contre l'épidémie, car ils ont le pouvoir de renverser la situation.
La cérémonie, bien que sombre, était aussi pleine d'espoir. Le souvenir des personnes disparues a galvanisé et relancé les efforts de la communauté engagée dans la lutte contre le sida en vue de réaliser la vision de zéro nouvelle infection à VIH, zéro discrimination et zéro décès dû au sida.
Liens externes
Liens externes
- QUILT 2012 (en anglais)

Feature Story
À la veille de la journée mondiale de lutte contre le sida, Naomi Watts, ambassadrice itinérante de l'ONUSIDA, rencontre des femmes vivant avec le VIH en Inde.
28 novembre 2011
28 novembre 2011 28 novembre 2011
L'ambassadrice itinérante de l'ONUSIDA, Naomi Watts, durant sa visite à l'hôpital Safdarjung à New Dehli
À la veille de la journée mondiale de lutte contre le sida (1er décembre), Naomi Watts, l'ambassadrice itinérante de l'ONUSIDA, s'est rendue à l'hôpital Safdarjung de New Dehli en Inde pour rencontrer des femmes vivant avec le VIH et en savoir plus sur les défis auxquels elles ont à faire face dans leur vie quotidienne.
Mlle Watts a visité l'hôpital et rencontré un groupe de mères au service des soins contre le VIH. "J'ai ressenti les nombreux défis auxquels elles font face, y compris l'impact de la stigmatisation et de la honte et néanmoins c'est leur force et leur détermination pour élever leurs enfants qui transparaissaient. Nous devons nous assurer que toutes les femmes vivant avec le VIH ont accès aux services dont elles et leurs familles ont besoin. Aucune mère ne doit perdre un enfant à cause du sida et aucun enfant ne doit devenir orphelin à cause du sida."
L'hôpital Safdarjung est un hôpital pluridisciplinaire à New Dehli et l'un des hôpitaux publics les plus grands en Inde. L'hôpital apporte des soins médicaux gratuits aux personnes de tout le pays y compris des services de prévention, de soins et d'appui en matière de VIH.
Nous devons nous assurer que toutes les femmes vivant avec le VIH ont accès aux services dont elles et leurs familles ont besoin.
L'ambassadrice itinérante de l'ONUSIDA, Naomi Watts
Durant sa visite, Mlle Watts a été accueillie par le personnel de l'hôpital qui l'a guidée dans les différents services de VIH que l'hôpital Safdarjung propose, y compris la prévention de nouvelles infections chez les enfants. En rencontrant le personnel de l'hôpital, Ms Watts a pu avoir un aperçu de la manière dont les programmes de prévention du VIH fonctionnent en Inde.
"Nous testons plus de 400 hommes et femmes par jour dans toute l'Inde," a déclaré Dr Renu Arora, directrice du centre de prévention de la transmission parents-enfants à l'hôpital de Safdarjung. Elle souligne toutefois qu'environ 15 %, des femmes enceintes vivant avec le VIH dans toute l'Inde demandent un traitement trop tardivement pendant leur grossesse, juste avant ou pendant le travail, et donnent naissance à environ 50 % de tous les enfants VIH-positifs dans le pays.

Mlle Watts a parlé avec des femmes vivant avec le VIH et discuté des défis auxquels elles font face, notamment la stigmatisation.
Mlle Watts a parlé avec des femmes vivant avec le VIH et discuté des défis auxquels elles font face, notamment la stigmatisation. Elle a appris que le virus n'a pas seulement un impact sur les femmes mais également sur leurs communautés et leurs familles - d'un point de vue affectif et financier. La stigmatisation et la discrimination créent un silence qui empêche les femmes de progresser en matière d'accès aux informations vitales et aux services de prévention contre le VIH tant en Inde que dans le monde entier.
Sukhhvinder Kaur a déclaré, "On a diagnostiqué que j'étais infectée par le VIH pendant ma grossesse. Ma belle-famille nous a abandonnés mon bébé et moi et nous vivons maintenant avec mes parents sans aucun soutien financier. Si les gens étaient mieux sensibilisés sur le thème du VIH, mon enfant et moi serions peut-être mieux acceptés dans la société."
On estime que 2,4 millions de personnes vivent avec le VIH en Inde, l'un des pays avec le nombre le plus élevé de personnes vivant avec le VIH au niveau mondial.

Feature Story
Les femmes vivant avec le VIH prennent fait et cause pour la riposte au sida au Kenya
31 octobre 2011
31 octobre 2011 31 octobre 2011
Esther Murugi, Ministre pour les Programmes spéciaux (à gauche) salue Mme Asunta Wagura, représentante des femmes vivant avec le VIH qui milite aussi pour l'élimination de la transmission verticale du VIH.
Plus de 200 femmes vivant avec le VIH au Kenya ont pris fait et cause pour la riposte au sida dans le pays. L'appel en faveur d’une action plus engagée a été lancé au terme d'une conférence nationale du leadership pour les femmes vivant avec le VIH qui a duré deux jours.
L'objectif de la réunion était de redynamiser les femmes vivant avec le VIH pour renforcer leur rôle de leadership dans la riposte au VIH. La conférence était organisée par le Centre national de contrôle du sida et par le Réseau des personnes vivant avec le VIH au Kenya, avec l'aide de l’équipe commune des Nations Unies sur le sida.
Dans sa déclaration préliminaire, la Ministre des Programmes spéciaux, Esther Murugi, a réitéré « la nécessité urgente de développer un leadership renforcé des femmes vivant avec le VIH pour que celles-ci prennent les rennes et stoppent l'épidémie de sida ».
Avec son thème « Encourager le leadership des femmes dans la lutte contre le sida », le forum était articulé autour de trois axes clés : le leadership des femmes pour créer un mouvement social et des actions communautaires pour la prévention du VIH ; le leadership politique des femmes pour développer les opportunités offertes par la nouvelle constitution ; le leadership des femmes pour améliorer l'utilisation des services liés au VIH et leur fourniture.
Les statistiques du gouvernement kenyan font état d’une prévalence nationale du VIH de 6,3 % et de 8 % pour les femmes, soit presque deux fois plus que pour les hommes (4,3 %). La prévalence du VIH chez les jeunes femmes de 5 à 24 ans est quatre fois plus élevée que chez les hommes du même groupe d'âge (4,5 et 1,1 %, respectivement).
Les femmes et les filles vivant avec le VIH doivent s’investir résolument à chaque étape des ripostes nationales au VIH pour avoir l’assurance que leurs besoins sont bien pris en compte
Maya Harper, coordonnatrice de l'ONUSIDA au Kenya
Les femmes ont été les pionnières de la riposte au sida, en tant que prestataires de soins et responsables communautaires. La conférence leur a offert une tribune afin de repositionner le leadership des femmes vivant avec le VIH en s'appuyant sur les réalisations des mouvements féministes antérieurs. Elle a également fourni une plateforme pour discuter des actions de sensibilisation susceptibles d’influencer les politiques ainsi que les processus de planification et de budgétisation des programmes nationaux de lutte contre le sida afin de répondre aux besoins des femmes et des filles vivant avec le VIH.
« Les femmes et les filles vivant avec le VIH doivent s’investir résolument à chaque étape des ripostes nationales au VIH pour avoir l’assurance que leurs besoins sont bien pris en compte », commente Maya Harper, coordonnatrice de l'ONUSIDA dans le pays.
Les participants ont convenu de renforcer les stratégies afin d'inclure les femmes vivant avec le VIH dans la riposte nationale au sida, mais aussi pour étudier les possibilités d’encadrement, de responsabilisation des jeunes femmes et de renforcement de leurs capacités, et d’apprentissage du leadership par les jeunes femmes vivant avec le VIH. Ils ont également décidé de constituer des groupes de pression au niveau national afin de piloter l'agenda pour les femmes vivant avec le VIH et d’augmenter le financement national de la riposte au VIH.
La cérémonie de remise de prix pour honorer les femmes vivant avec le VIH ayant défendu la riposte au VIH au Kenya et y ayant contribué fut l’un des temps forts de la conférence. Les récipiendaires étaient issues de toutes les régions du pays et incluaient des personnes handicapées.
La Ministre du Genre, de l’Enfance et du Développement social, le Dr Naomi Shabaan, a exhorté les récipiendaires à « continuer à former d’autres femmes pour que tous ensemble, nous puissions stopper le sida ».
Related

Feature Story
Housing Works pour améliorer la vie des personnes vivant avec le VIH aux États-Unis
28 octobre 2011
28 octobre 2011 28 octobre 2011
Le directeur exécutif de l'ONUSIDA, Michel Sidibé, en compagnie de Matilda, une cliente de Housing Works
Photo : Housing Works
En 2009, le nombre de personnes vivant avec le VIH aux États-Unis d'Amérique était estimé à 1,2 millions. Dans de nombreuses villes des États-Unis, un grand nombre de personnes vivant avec le VIH sont également sans-abri. À New York, une organisation travaille dur pour lutter contre la double crise du VIH et du logement.
Housing Works fournit des services de grande qualité aux hommes, femmes et enfants vivant avec le VIH n'ayant pas de logement dans New York et aux alentours depuis 1990. L'organisation offre aux sans-abri vivant avec le VIH des services indispensables tels qu'un hébergement, des soins médicaux, dentaires et psychologiques, des repas, une formation professionnelle, un traitement médicamenteux et des services de prévention et de traitement du VIH. Elle aide actuellement plus de 20 000 new-yorkais sans-abri et à faibles revenus vivant avec le VIH.
Le directeur exécutif de l'ONUSIDA, Michel Sidibé, a visité l'un des centres dirigés par Housing Works qui offre des services de dépistage, de conseil et de traitement en matière de VIH au cœur de New York.
« Le VIH peut toucher des personnes ayant le plus difficilement accès aux services anti-VIH », a déclaré M. Sidibé. « Ce projet est un exemple de la manière dont une approche intégrée à l'aide sociale peut améliorer la vie des personnes vulnérables en leur offrant l'espoir et en leur rendant leur dignité. »
Le centre, appelé Cylar House, est affilié à une clinique médicale et un centre de jour pour adultes comprenant une tour résidentielle de 36 appartements. Dans le même bâtiment, Housing Works gère également une entreprise d'alimentation et un centre de formation professionnelle pour aider les personnes sans emploi vivant avec le VIH à retrouver du travail.
« Avant de venir à Cylar House, j'étais sans-abri, je consommais de la drogue, je ne prenais pas de traitement anti-VIH et ne prenais pas soin de ma santé », a déclaré Matilda Echevarria, une résidente âgée de 60 ans. « Housing Works m'a sauvé la vie. Le fait d'avoir un lieu à moi m'a permis de pouvoir me rendre à mes consultations médicales et psychologiques, de prendre mes médicaments anti-VIH tous les jours et de me sentir bien. »
Le programme de formation professionnelle avant-gardiste de Housing Works à Cylar House enseigne les compétences professionnelles élémentaires et garantit aux étudiants un emploi rémunéré à Housing Works à l'issue de leurs études. Près d'un tiers des employés de Housing Works sont diplômés du programme de formation professionnelle.
Ce projet est un exemple de la manière dont une approche intégrée à l'aide sociale peut améliorer la vie des personnes vulnérables en leur offrant l'espoir et en leur rendant leur dignité
Michel Sidibé, directeur exécutif de l'ONUSIDA
Anthony E.S. Jones, un ancien sans-abri dépendant à la drogue est désormais sobre. Il est diplômé du programme de formation professionnelle et travaille maintenant pour Housing Works en tant qu'Agent d'information du public/Coordinateur à l'accueil. Il a expliqué l'importance d'avoir un toit dans le chemin vers le rétablissement : « Le logement ouvre la voie à la bonne santé », a-t-il déclaré. Yvette Torres, directrice exécutive de Keith D. Cylar House a ajouté : « Le fait d'avoir un logement stable permet aux gens de se concentrer sur leur santé et leur bien-être, sans avoir à se préoccuper d'où ils dormiront ce soir et s'ils seront en sécurité. »
Le projet d'hébergement et de traitement du VIH Cylar House a été repris dans plusieurs villes des États-Unis.
À l'issue de la visite, une cérémonie commémorative a eu lieu pour rendre hommage au célèbre activiste contre le sida et la tuberculose Winstone Zulu, décédé il y a quelques semaines. M. Zulu a séjourné au centre pendant plusieurs mois après être tombé malade lors d'une réunion à laquelle il assistait aux Nations unies.
« L'ONUSIDA doit beaucoup à Housing Works pour avoir ouvert ses bras, son cœur, ses services et sa communauté soignante à Winstone lorsqu'il en a eu besoin », a déclaré M. Sidibé. « Le monde doit également beaucoup à Winstone pour avoir donné un visage aux deux crises du VIH et de la TB. Nous avons besoin de héros tels que Winstone Zulu et de plus d'organisations comme Housing Works. »
Liens externes
Liens externes
- Housing Works (en anglais)

Feature Story
Restrictions de déplacements liées au VIH – un obstacle majeur à l'accès universel pour les migrants
27 août 2011
27 août 2011 27 août 2011
Le travailleur migrant Sarath partageant ses expériences avec les participants.
Photo : ONUSIDA/Kim
Environ 50 pays, territoires et régions dans le monde continuent d'imposer une forme de restriction sur l'entrée, le séjour et la résidence des personnes vivant avec le VIH. Ces restrictions demeurent une forme clé de discrimination, affectant les droits et la liberté de mouvement de nombreux migrants vivant avec le VIH et de migrants en devenir.
Un symposium qui s'est tenu à l'occasion du 10ème Congrès international sur le sida dans la région de l´Asie et du Pacifique le 27 août a réuni des experts venant de différents pays disposant ou non des restrictions de déplacements liées au VIH pour discuter des expériences des travailleurs migrants et des systèmes de santé publique. L'objectif était de mettre en avant des recommandations et des mesures politiques concrètes nécessaires pour supprimer les restrictions de déplacements des travailleurs migrants.
Organisé par la JUNIMA (Initiative commune des Nations Unies sur la mobilité et le VIH/sida en Asie du Sud-Est) et parrainée par l'ONUSIDA, le PNUD et l'OIT, la séance était présidée par Clifton Cortez, le responsable de l'équipe du PNUD sur le VIH, la santé et le développement en Asie et dans le Pacifique.
« Le VIH n'est pas une condition qui devrait déterminer si vous êtes autorisé ou non à travailler ; cependant, près de 15 pays d'Asie-Pacifique imposent une certaine forme de restriction sur l'entrée, le séjour et la résidence des personnes vivant avec le VIH. Nous pouvons certainement mieux faire », a déclaré M. Cortez.
Près de 15 pays en Asie-Pacifique imposent une certaine forme de restriction sur l'entrée, le séjour et la résidence des personnes vivant avec le VIH. Nous pouvons certainement mieux faire
Clifton Cortez, le responsable de l'équipe du PNUD sur le VIH, la santé et le développement en Asie et dans le Pacifique
M. Cortez a été rejoint par le Dr Chanvit Tharathep, le Ministre de la santé thaïlandais, Mme Maria Lourdes Marin, directrice exécutive d'Action for Health Initiatives (ACHIEVE), Inc. aux Philippines et le Dr Lee Hang-Sun du Ministère de la santé publique en Corée du Sud.
Sarath, un travailleur migrant, a partagé son expérience des limitations imposées par les restrictions de déplacements avec les participants : « Le dépistage du VIH et la déportation des personnes séropositives n'est pas logique, ni d'un point de vue de santé publique, ni d'un point de vue financier. Nous générons un grand nombre d'avantages économiques à la fois pour les pays d'origine et d'accueil, et nous sommes généralement les laissés pour compte de l'accès aux services sociaux, en particulier à l'étranger. »
Réintégration des migrants
Mme Marin a parlé du processus de réintégration lorsque les migrants déportés pour leur statut sérologique rentrent chez eux. Ceci est un vrai problème aux Philippines qui envoie un grand nombre de migrants à l'étranger.
« Le processus de réintégration doit se baser sur les besoins et répondre aux contextes spécifiques des migrants. Il doit être global et prendre en charge toutes les dimensions du VIH comme les aspects économiques, politiques et psychosociaux », a déclaré Mme Marin. « Pour cela, vous devez avoir des discussions en tenant compte de toutes les phases du cycle migratoire, notamment l'avant-départ et l'après-arrivée. »
Nous générons un grand nombre d'avantages économiques à la fois pour les pays d'origine et d'accueil, et nous sommes généralement les laissés pour compte de l'accès aux services sociaux, en particulier à l'étranger
Sarath, travailleur migrant de la région Asie-Pacifique
Certains pays disposent de restrictions de déplacements liées au VIH qui sont imposées pour protéger leurs peuples contre les maladies « étrangères » et éviter l'augmentation des coûts de santé. Cette justification a été réfutée par le Dr Chanvit de Thaïlande, un pays qui n'impose pas de restrictions de déplacements liées au VIH :
« En fournissant un accès universel à des soins de santé, y compris aux migrants, nous n'avons pas observé de débordement du système de santé à cause des migrants. Cependant, nous avons découvert que nous sommes mieux à même de contrôler les maladies infectieuses et de fournir un traitement et des soins à ceux qui en ont besoin. »
Le Dr Lee a partagé son expérience en Corée du Sud : « En Corée du Sud, certains pensent encore que le VIH est un virus qui vient de l'étranger. J'espère que l'ICAAP nous donnera la possibilité de nous unir à la société civile et de travailler ensemble pour nous attaquer à ces fausses idées sur le VIH. »
Un pas en avant
Les participants ont examiné une série de recommandations visant à supprimer les restrictions de déplacements liées au VIH et à favoriser l'accès universel pour les travailleurs migrants vivant avec le VIH. Celles-ci incluent :
- L'harmonisation des politiques nationales sur le VIH et la migration, la promotion d'une collaboration entre les Ministères compétents et les groupes de la société civile, et la favorisation de dialogues bilatéraux et multinationaux durables entre les pays d'origine et d'accueil ;
- L'élaboration de normes de travail minimales et de droits de santé pour les travailleurs migrants, et la garantie de l'existence de système de protection et de soutien aux migrants dans les pays de destination ;
- Le renforcement des capacités dans les pays asiatiques pour réintégrer efficacement les migrants séropositifs qui reviennent.
JUNIMA rassemble les gouvernements (y compris le Secrétariat de l'ASEAN), les principaux réseaux d'ONG et la famille des Nations Unies pour promouvoir un accès universel aux services de prévention, de traitement, de soins et de soutien en matière de VIH pour les travailleurs migrants en Asie du Sud-Est et dans le sud de la Chine.

Feature Story
Lancement d’un réseau russe visant à améliorer la qualité de vie des femmes affectées par le VIH
17 mars 2011
17 mars 2011 17 mars 2011
Anastasia Solovieva, Responsable du réseau « Unité-Fidélité-Plaidoyer » (à gauche) et Maria Godlevskaya, membre du réseau et Directrice de la Fondation caritative Candle (à droite) durant le lancement officiel du réseau russe des femmes séropositives. Saint-Pétersbourg, le 5 mars 2011.
« Les femmes ont besoin d’être aidées pour surmonter leur peur et défendre leurs droits », déclare Anastasia Solovieva, Responsable de ce premier réseau russe de femmes séropositives appelé « Unité-Fidélité-Plaidoyer ».
Ce réseau, qui a été lancé à Saint-Pétersbourg, à la veille de la Journée internationale de la femme, est soutenu par l’ONUSIDA. Il relie des organisations et des femmes de différentes régions de Russie pour les aider à améliorer la qualité de vie des femmes affectées par le VIH. Ce réseau plaide également en faveur de l’élargissement de leur accès aux traitements, aux soins et au soutien anti-VIH, et à la protection de leurs droits, par l’intégration des services spécialisés dans le VIH.
Ces dix dernières années, la propagation du VIH a sensiblement évolué en Russie. La transmission du VIH ne s’effectue plus seulement lors de l’utilisation de drogues injectables mais également par voie hétérosexuelle. Le nombre des femmes vivant avec le VIH s’est également accru.
Natalya Ladnaya, Responsable du Centre Antisida de la Fédération de Russie, indique que 65 % des infections ayant touché des femmes en 2010 ont eu lieu par contact sexuel. Certaines de ces femmes ont été contaminées par leur mari avant d’apprendre leur séropositivité lors d’une grossesse.
Nous devons travailler ensemble pour adapter le système de santé aux besoins des femmes affectées par l’épidémie de sida.
Anastasia Solovieva, Responsable du réseau russe de femmes séropositives appelé « Unité-Fidélité-Plaidoyer »
Selon Mme Ladnaya, cette situation s’explique en partie par l’insuffisance des programmes de prévention anti-VIH parmi les femmes, et le faible niveau de connaissances sur le virus et les moyens de prévention contre sa transmission. « Les femmes insistent rarement sur le fait d’utiliser un préservatif » ajoute Maria Godlevskaya, membre du réseau et Directrice de la Fondation caritative Candle.
En Russie, pas moins de 95 % des femmes enceintes vivant avec le VIH reçoivent une thérapie antirétrovirale pour empêcher la transmission du VIH à leur bébé. Le pays demeure cependant confronté à de nombreuses difficultés dans les domaines de la santé liés à la sexualité et la reproduction. De nombreuses femmes exposées à l’infection au VIH n’ont pas accès aux services de prévention liés la transmission du VIH de la mère à l’enfant (PTME).
Selon des rapports émanant d’organisations de la société civile de plusieurs régions de Russie, les stigmatisations existant dans la société et parmi les professionnels de la santé découragent les femmes enceintes séropositives de se rendre dans les centres de soins. De plus, par crainte de la discrimination, les professionnelles du sexe et les consommatrices de drogues injectables sont moins à même d’avoir accès aux services de PTME.
« La situation est particulièrement difficile dans les régions reculées de Russie », déclare Mme Solovieva. « Nous devons travailler ensemble pour adapter le système de santé aux besoins des femmes affectées par l’épidémie. »
Related

Feature Story
Une prévention de la tuberculose accessible : un impératif pour les personnes vivant avec le VIH
01 décembre 2010
01 décembre 2010 01 décembre 2010
La tuberculose est la cause principale de décès parmi les personnes vivant avec le VIH. Pour mitiger cette menace, des traitements préventifs à bas prix sont essentiels. Dans les nouvelles consignes, publiées aujourd’hui, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) explique comment une telle thérapie peut être accessible efficacement et en toute sécurité.
Selon l’OMS, l’isoniazide, un médicament antituberculeux, a un impact positif considérable. Les consignes, visant les environnements limités financièrement, promeuvent le traitement préventif à l’isoniazide (TPI) comme étant une méthode simple et économique empêchant la bactérie tuberculeuse de devenir active. Un quart des presque deux millions de décès annuels liés au sida est associé à la tuberculose. Dans certaines communautés, près de 80 % des personnes chez qui la tuberculose est dépistée vivent aussi avec le VIH.
L’OMS s’est engagée à augmenter le recours au TPI. La couverture est à l’heure actuelle extrêmement basse. Seul 0,2 % de toutes les personnes vivant avec le VIH avait eu accès à cette thérapie l’an passé. En outre, seule une personne séropositive sur 20 dans le monde a bénéficié d’un dépistage tuberculeux.
La Journée mondiale du sida nous rappelle que faire comme si de rien n’était est inacceptable. Les programmes de VIH doivent élargir leurs efforts visant à éradiquer la tuberculose de façon radicale.
Dr. Gottfried Hirnschall, directeur du département VIH de l’OMS
« La Journée mondiale du sida nous rappelle que faire comme si de rien n’était est inacceptable. Les programmes de VIH doivent élargir leurs efforts visant à éradiquer la tuberculose de façon radicale », a dit le Dr. Gottfried Hirnschall, directeur du département VIH de l’OMS. « Nous devons pleinement mettre en œuvre la stratégie de l’OMS Three I’s for HIV/TB (la stratégie des trois « i » contre la co-infection VIH/tuberculose), en collaboration avec tous nos partenaires. »
Les trois « i » sont : Le traitement préventif à l’isoniazide, le dépistage intensifié de la tuberculose et la lutte contre l’infection par le bacille de la tuberculose. Selon l’OMS, ces mesures doivent être offertes dans le cadre de services VIH complets.
« Dans de nombreux pays, le VIH est l’un des principaux moteurs de l'épidémie de la tuberculose. La tuberculose peut être empêchée, elle est guérissable. Les nouvelles consignes montrent comment briser la chaîne qui lie la tuberculose au VIH, conduisant à la mort », a dit le Dr. Mario Raviglione, directeur du département Stop TB de l'OMS. « Chaque pays, chaque communauté doit mettre en œuvre les nouvelles consignes ; l’OMS peut offrir tout le soutien nécessaire pour garantir que cela se produise. »
Afin d’encourager l’accès au TPI pour les millions de personnes qui en ont besoin, les consignes de l’OMS, fondées sur des conclusions scientifiques récentes utilisées pour mettre à jour la politique de 1998, répondent à quelques idées fausses à l’origine en partie de la faible couverture du TPI. Aucune conclusion scientifique, par exemple, ne soutient les inquiétudes selon lesquelles ce traitement favoriserait une résistance à l’isoniazide. De même, le TPI peut être commencé à la suite d’un simple dépistage clinique, sans nécessiter de coûteux tests obligatoires, comme le craignent certains.
Voici les recommandations clefs comprises dans les nouvelles consignes de l’OMS :
- Chaque enfant et adulte vivant avec le VIH, y compris ceux sous traitement antirétroviral et les femmes enceintes, doit être sous TPI.
- Le TPI doit être offert de 6 à 36 mois, ou en traitement à vie dans les environnements à haute prévalence de VIH et de tuberculose.
- Les personnes vivant avec le VIH ayant des symptômes tuberculeux doivent subir un dépistage plus poussé pour détecter une tuberculose active ou d’autres troubles, leur permettant un accès à des traitements adaptés.
Empêcher que les personnes vivant avec le VIH ne meurent de tuberculose est l’une des priorités de l’ONUSIDA.